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Programme du quatrième congrès forestier mondial

Dehra Dun (Inde), 11 - 22 décembre 1954

Le rôle et la place des forêts dans l'économie générale des terres et le développement économique du pays

1. ETAT PRÉSENT DE LA PROTECTION ET DE L'AMÉNAGEMENT DES FORÊTS DANS LE MONDE

Progrès réalisés depuis le troisième Congrès forestier mondial.

2. LES FONCTIONS DE PROTECTION DE LA FORÊT

Détermination de la surface à réserver sous le couvert de la végétation naturelle pour la protection du sol et du régime des eaux

a) Influences forestières (y compris les terrains sylvo-pastoraux)

b) Rôle des hauts versants et des bassins de réception dans les projets de développement des vallées fluviales

c) Réhabilitation des sols dégradés, y compris les zones désertiques

d) Brise-vent

e) L'éducation en matière de conservation; principes de conservation du sol et de l'eau

3. LES FONCTIONS DE PRODUCTION DE LA FORÊT

Détermination de la surface de réserver sous le couvert de la végétation naturelle comme source de matière première industrielle et pour d'autres besoins économiques et sociaux, et méthodes d'aménagement efficaces de cette surface

a) Aménagement de la production ligneuse sous les diverses formes de propriété, pour l'obtention de diverses catégories de produits et en particulier en vue de l'intégration de la forêt aux industries forestières

b) Aménagement pastoral des zones forestières et leur intégration avec les autres ressources en fourrage

c) Aménagement des zones forestières pour la conservation des animaux sauvages

d) Aménagement des zones forestières pour le tourisme et la récréation

e) Plantations hors forêt, en conjonction avec l'agriculture ou pour la satisfaction de besoins spéciaux (haies, terrains de compagnies de chemins de fer, plantations de routes, plantations à haute productivité sur terrains agricoles, etc.)

4. UTILISATION DES PRODUITS FORESTIERS

Détermination des méthodes les plus efficaces d'exploitation et de transformation des produits de la forêt

a) Extraction et transport:

i) problèmes intéressant les travailleurs de la forêt
ii) mécanisation des opérations

b) Utilisation des essences encore peu employées, y compris les techniques modernes de séchage et de conservation

c) Développement des industries clés:

i) la construction et les nouveaux matériaux de construction dérivés du bois,
ii) pâtes et papiers

d) Industries basées Sur les produits forestiers autres que le bois:

i) résine
ii) tannins
iii) huiles essentielles
iv) produits médicinaux, teintures, etc.

5. FORÊTS TROPICALES

a) Méthodes de sylviculture visant à l'amélioration de l'accroissement et à l'obtention de la régénération naturelle:

i) teck
ii) forêts tropicales humides (rain forests)
iii) mangrove
iv) bambou
v) pins et autres conifères
vi) autres forêts

b) Techniques de la régénération artificielle et plantations:

i) problèmes relatifs aux graines forestières
ii) technique des pépinières
iii) méthodes de plantations irriguées non irriguées pour usages spéciaux (bois de chauffages arbres à fourrage, bois de pâte, etc.)

c) Contrôle du désert

d) Agriculture nomade

e) Inventaire des forêts tropicales:

i) utilisation de la photographie aérienne
ii) échantillonnage au sol
iii) détermination et prévision de l'accroissement

f) Méthodes de recherches en sylviculture, application des techniques dé la Statistique à la mise en place des expériences et à l'analyse de leurs résultats.

VUE D'ENSEMBLE

La complexité des sciences et des techniques de la forêt et du bois augmente constamment. On entend communément le forestier - ce mot étant pris dans son sens le plus large - se plaindre de ne plus pouvoir se tenir au courant de la littérature qui, en toutes langues, s'accumule, portant sur les domaines qui l'intéressent ou sur des domaines connexes.

Le temps dont il dispose pour réfléchir à toutes ces connaissances neuves est limité. Il lui faut, parfois, reprendre du champ et essayer d'obtenir un tableau d'ensemble du contenu actuel et de l'importance présente de la foresterie. Les articles énumérés à la table des matières s'efforcent de répondre à ce besoin, surtout si le lecteur veut bien les parcourir à la lumière des résultats de l'inventaire forestier mondial.

Ecrits par les membres de la Division des Forêts de la FAO, ils constituent la contribution de celle-ci au quatrième Congrès forestier mondial que l'Inde organise en décembre prochain. On a cherché à y faire une large revue des sujets de fond qui figurent au programme du Congrès, à y présenter des idées sur quelques points cruciaux qui méritent d'être discutés en détail. Ils ne proposent pas de dogmes, car le forestier ne les aime guère. S'ils ne disent rien de très nouveau, comme un simple examen des discussions des trois précédents Congrès le montre aisément, du moins s'efforcent-ils d'adapter nos jugements sur la foresterie aux conditions changeantes du monde.

Les congrès forestiers mondiaux offrent une excellente occasion d'échanger des idées et de stimuler le développement des connaissances. Ils sont aussi l'occasion pour les techniciens de mettre en pleine lumière un certain nombre de problèmes essentiels sur lesquels il appartiendrait à la FAO et à ses Etats Membres de concentrer leur attention.

Les organisations internationales sont des machines créées par les pays pour les servir. La FAO est l'une de ces machines. Elle fait son possible pour conseiller sagement ces pays et les aider activement à résoudre pratiquement tous les problèmes de sa compétence. Ce sont les représentants de ces pays qui approuvent le programme de l'Organisation et l'autorisent à le mettre en œuvre. Pour guider ces représentants, les avis des techniciens sont indispensables.

Le quatrième Congrès forestier mondial doit permettre aux techniciens de tous les pays qui y participeront d'accorder leurs vues et de faire entendre ces avis.

Messages au QUATRIÈME CONGRÉS FORESTIER MONDIAL

du Ministre de l'agriculture de l'Inde

LES forêts de la péninsule indienne sont comme un reflet de la végétation du globe tout entier. Peu de pays peuvent donc rivaliser avec elle pour servir de cadre à des discussions qui porteront à la fois sur la foresterie des pays tempérés et tropicaux. L'Inde se flatte d'avoir été le premier pays, déjà vers la fin du siècle dernier, à énoncer sa politique forestière. Depuis lors, ce pays a compris de mieux en mieux l'importance, tant économique que physique, de la forêt. Cette meilleure compréhension et la révolution politique qu'il a traversée l'ont amené à publier en 1952 un nouvel exposé de sa politique forestière nationale.

La politique nouvelle tient compte de la pression qui s'exerce sur les forêts par suite des besoins en aliments, en combustible et en fourrage d'une population en accroissement constant. La forêt ne peut plus être considérée comme une inépuisable réserve pour une agriculture toujours en quête de terres nouvelles. Elle a des droits intrinsèques, en raison de ses fonctions de production et de protection, à occuper le sol de façon permanente: notre économie nationale lui a reconnu ces droits, et cette reconnaissance, je suis heureux de le dire, a reçu de tous les hommes qui comptent dans ce pays une approbation remarquablement unanime.

En matière de technique forestière la coopération à l'échelle internationale doit se fonder sur une base régionale plutôt que mondiale. Les pays qui ont des problèmes communs les résoudront par des programmes d'action communs dont l'exécution nécessitera un commun effort. Mais les principes fondamentaux des politiques se prêtent à une intégration globale.

Je saisis cette occasion de souhaiter bonne change aux délibérations du prochain Congrès. Je suis sincèrement convaincu que cette réunion sera le forum où les forestiers du monde entier échangeront leur expérience, où naîtront des idées fructueuses et où se développera l'«esprit de corps». A tous ces forestiers, je présente une cordiale invitation à se rencontrer sur cette terre antique - la terre de Bouddha et de Gandhi.

et du Directeur général de la FAO

Le Congrès forestier mondial qui s'ouvrira le 11 décembre à Dehra Dun sera le deuxième de son genre placé sous l'égide de la FAO qui, tout en laissant à l'Inde l'honneur et la responsabilité de son organisation, lui apporte naturellement son appui le plus complet.

Le Congrès trouvera devant lui les principaux résultats de la dernière enquête de la FAO sur les ressources forestières mondiales. Ces résultats dénotent, il me semble, un progrès marqué de la foresterie dans le monde lais il me faut attirer l'attention sur un fait que cette enquête fait ressortir: la faible proportion des forêts du monde «utilisées» et la proportion plus faible encore des forêts aménagées. Cette constatation pose aux forestiers et aux gouvernements un problème particulièrement pressant si on le considère à la lumière des buts que se propose l'Acte constitutif de la FAO et des «Principes de politique forestière» énoncés par la sixième session de la Conférence de la FAO en 1951.

Un autre point mérite l'attention: c'est celui de l'habitation. Notre objectif, libérer l'homme du besoin, implique qu'un abri décent doit lui être assuré. On a dit qu'un logis décent fait plus que tout autre élément de son train de vie pour donner à l'homme le sens du civisme et de la communauté. Il me semble donc que les besoins mondiaux en logements, sous quelque forme que ce soit, constituent un autre des grands problèmes qui confrontent les forestiers et les industries du bois.

Dois-je dire ce que j'attends du quatrième Congrès forestier mondial? Ce ne sont pas des directives, que seuls les gouvernements peuvent donner. Mais ce sont des informations et des avis sur lesquels ces directives puissent se baser et qui assureront à l'action de la FAO plus d'efficacité lorsqu'elles seront mises en œuvre.

De vastes perspectives s'ouvrent devant nous. Si nous savons les reconnaître, si l'on nous dit comment nous pouvons les atteindre - en nous aidant mutuellement, nos ambitions, j'en suis sûr, peuvent se réaliser. Nous pourrons alors ressentir la satisfaction d'avoir accompli quelque chose, et c'est là, sans doute, l'une des plus hautes recompenses de tout effort.


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