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Quatrième Congrès forestier mondial

Par le personnel de la FAO

Dans l'un des discours qu'il a prononcés au cours des premières séances plénières du quatrième Congrès forestier mondial, le Directeur de la Division des Forêts de la FAO a rappelé que les membres du Congrès, qu'ils appartinssent ou non à des administrations ou à des organismes nationaux ou internationaux, y parlaient en leur propre nom, sans engager en rien les organisations auxquelles ils pouvaient être attachés. Une telle indépendance fait du rapport du Congrès un document exprimant l'opinion générale des techniciens sur les matières qui leur étaient proposées par le programme.

L'étude de ce rapport présente donc un grand intérêt et on se propose ci-après de passer rapidement en revue ses conclusions, en insistant particulièrement sur celles qui impliquent une action internationale. Il convient toutefois d'insister sur le fait que ces actions internationales ne sauraient être engagées que lorsque les suggestions du Congrès auront été examinées par les gouvernements et auront éventuellement reçu leur approbation.

Les fonctions de protection de la forêt

Une question précise avait été posée au Congrès. Il s'agissait de savoir sur quelles bases il convenait, dans l'état actuel du développement économique et social de l'humanité, de déterminer l'étendue et la répartition des terres qui doivent, en raison du rôle de protection que joue la forêt ou les types de végétation naturelle qui lui sont généralement associés, être maintenus sous leur couvert ou soumis à des traitements assurant la réhabilitation de ce couvert.

Le Congrès a répondu avec précision à cette question. Il a reconnu qu'il existe des cas, nettement délimités, où l'action de la forêt ou d'une végétation naturelle herbacée, complète et bien entretenue, est irremplaçable; par exemple, «la protection contre les effets desséchants et l'action érosive des vents, la protection en montagne contre les torrents, les avalanches et les chutes de pierres, la protection des sources et des berges abruptes des cours d'eau, la fixation des sables instables, peut-être aussi l'amélioration de la salubrité de l'air autour des grandes villes». Dans tous les autres cas, l'action protectrice de la forêt semble pouvoir être remplacée, si le défrichement s'avère nécessaire, par des techniques diverses assurant la stabilité du sol et le maintien de sa fertilité et de sa capacité d'absorption. Mais l'emploi de ces techniques suppose la réalisation et la permanence de conditions économiques et sociales déterminées. Si ces conditions ne sont pas réalisées, le défrichement doit être interdit, et ce sont donc ces conditions qui détermineront principalement l'étendue qui devra être réservée à la forêt dans un but de protection du sol et du régime des eaux. Une importante restriction a toutefois été apportée par le Congrès à ces constatations. Celles-ci pourraient amener, en effet, à envisager très logiquement des défrichements qui pourraient porter sur de très vastes surfaces. Or, dans l'état actuel de nos connaissances, nous ignorons quelle est l'influence exacte exercée par ces grandes masses boisées non seulement sur les climats locaux mais aussi sur l'équilibre général des climats, la répartition des courants de vents, de l'humidité atmosphérique, de la température, et même sur l'équilibre biologique entre les diverses régions du globe. Ce sont là des études qui sont du domaine de la géophysique et qui, à une époque où les moyens matériels permettraient peut-être la colonisation par l'agriculture de grandes surfaces encore recouvertes de forêts presque vierges, revêtent un intérêt considérable pour les forestiers. En attendant le moment, peut-être encore très lointain, où ces problèmes seront résolus, une très grande prudence s'impose à ceux qui voudraient envisager de vastes plans de développement des surfaces consacrées à l'agriculture aux dépens de la forêt, même si cette dernière ne présente à l'heure actuelle qu'un faible intérêt économique et si son rôle de protection n'apparaît pas comme irremplaçable.

A la lumière de ces conclusions, le Congrès a étudié quelques-uns des cas où le maintien de la forêt ou de la végétation naturelle associée est indispensable et où sa reconstitution s'impose lorsqu'elle a été détruite. Mais il a tout d'abord reconnu que les connaissances actuelles sur les influences forestières, même abstraction faite des connaissances auxquelles on a fait allusion tout à l'heure et qui sont plutôt du domaine de la géophysique, sont encore insuffisantes et aussi insuffisamment coordonnées et diffusées. Il a demandé à la FAO et à l'Union internationale des instituts de recherche forestière (UIIRF) de poursuivre aussi vigoureusement que possible leur action sur ces questions, en liaison avec toutes les autres organisation scientifiques internationales intéressées, et en particulier avec l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Le développement des études de ce genre influencera particulièrement l'amélioration des méthodes d'aménagement des hauts bassins de réception. Le Congrès a noté que le problème de l'aménagement de ces bassins est certes important pour l'utilisation rationnelle des eaux par les industries et les agriculteurs des zones basses et il a regretté que, trop souvent, les forestiers ne soient pas consultés avant que soient entrepris de vastes et coûteux travaux d'aménagement des vallées. Il a recommandé une collaboration plus étroite, dans ce cas, entre tous les techniciens intéressés, parmi lesquels les forestiers ont un rôle considérable à jouer. Mais il a également noté que l'aménagement de ces bassins intéresse au premier chef leurs habitants et les utilisateurs de leurs sols. Il a donc attiré l'attention sur le côté économique et social de cet aménagement.

Enfin, le Congrès a souhaité que, afin de permettre la diffusion parmi les techniciens des méthodes d'aménagement des bassins et de lutte contre les torrents, des groupes de travail spécialisés soient constitués dans le cadre des Commissions forestières régionales, sur le modèle du Groupe de travail de la correction des torrents et de la lutte contre les avalanches de la Commission européenne des forêts. Il a été mentionné toutefois que, ces questions n'intéressant pas seulement les forestiers, il serait nécessaire de trouver un moyen d'assurer la collaboration de ces groupes avec les techniciens de l'agriculture, et aussi avec les organismes qui, comme le Bureau intéressé de la Commission économique pour l'Asie et l'Extrême-Orient (CEAEO), étudient, à une échelle plus large, les questions relatives au contrôle du débit des fleuves et à l'utilisation de leurs eaux.

Le fait que des considérations économiques et sociales doivent très fréquemment entrer en ligne de compte lorsque l'utilisation de la forêt pour la protection ou la réhabilitation des sols est envisagée, est encore apparu clairement lorsque le Congrès a examiné la question de la restauration par le boisement des sols dégradés, ou la reconstitution de la végétation naturelle. Il a été reconnu que les travaux de ce genre, qui nécessitent souvent un travail du sol très coûteux, ne doivent être entrepris sur une large échelle que lorsque des essais suffisamment complets et prolongés ont permis de s'assurer d'un plein succès. Le coût des diverses méthodes possibles de réhabilitation doit être comparé et toute décision doit tenir compte de l'intérêt que présentera le résultat obtenu pour l'économie nationale et locale. Le Congrès a souligné aussi la nécessité de promouvoir les recherches sur les possibilités de restauration de la couverture végétale sur certains sols présentant des conditions particulièrement difficiles, tels que les sols salins et les sols latéritiques découverts.

La protection contre l'érosion éolienne est l'un des cas où la forêt, ou tout au moins les plantations d'arbres, constitue une arme irremplaçable. Le Congrès a étudié les moyens de répandre leur emploi, a noté les points particuliers où la recherche sur l'influence des rideaux d'arbres est encore insuffisante, et a indiqué qu'une haute priorité devait être donnée, dans tous les cas, aux recherches portant sur l'action et sur les méthodes d'implantation des brise-vent dans les zones arides.

Pour conclure la partie de ses travaux se rapportant au rôle de protection de la forêt, le Congrès a reconnu que ce rôle était encore insuffisamment connu, tant des populations directement intéressées à la conservation des forêts, que des gouvernements qui ont la charge d'éduquer et de guider ces populations. Le Congrès a estimé que cette éducation du public et des gouvernements ne devait pas être séparée d'une éducation plus large portant sur la conservation des ressources naturelles.

Il a estimé aussi que, sans négliger la population adulte, l'éducation du public sur cette matière devrait viser essentiellement les enfants et jeunes gens d'âge scolaire, mais qu'il ne suffisait pas, pour obtenir le résultat désirable, de présenter à ceux-ci quelques cours, de leur faire quelques promenades dans la nature, de leur distribuer quelques brochures. Ainsi que certains pays l'ont déjà compris, la conservation des ressources naturelles doit devenir un véritable complexe de l'homme, une habitude invétérée, et ce résultat ne peut être obtenu qu'en intégrant l'idée de la conservation des ressources naturelles à l'éducation toute entière de l'enfant, «des textes et des exemples sur ce sujet étant incorporés aux livres de lecture, de géographie, d'histoire, de science naturelle, etc». Le Congrès a recommandé à ce sujet une étroite collaboration entre des techniciens de la conservation et les autorités responsables de l'éducation à tous les niveaux, et particulièrement au niveau international entre la FAO et l'UNESCO.

Le Congrès a estimé finalement que, pour mieux convaincre les gouvernements du rôle qu'ils ont à jouer en matière de conservation, il conviendrait que la FAO préparât, en faisant appel à tous les techniciens compétents, de très larges Principes d'une politique de conservation du sol et de l'eau, auxquels tous les gouvernements seraient sollicités de donner leur adhésion, comme il a été fait il y a quelques années, dans un cadre plus étroit, pour les Principes de politique forestière.

C'est là une recommandation à laquelle, si elle est appuyée par les organismes gouvernementaux intéressés, la FAO apportera toute son attention. L'approbation des Principes de politique forestière par les Etats Membres de la FAO a grandement facilité l'action ultérieure de l'Organisation. L'incorporation de ces principes, qui n'intéressent qu'une partie des sols utilisés par l'homme, dans un cadre plus vaste, est hautement désirable pour donner plus de poids encore à cette action.

Les fonctions de production de la forêt

Là encore, le problème posé au Congrès était la recherche des critères permettant de déterminer la proportion de la surface nationale que la forêt doit occuper en raison de ses fonctions de production.

La solution proposée par le Congrès est la suivante. D'une part, il semble qu'il existe des terres dont - quel que soit le développement des techniques qui permettraient de les consacrer à d'autres utilisations - la fertilité est trop faible ou les conditions de milieu trop défavorables pour que leur défrichement puisse, économiquement, être envisagé. Ces terres doivent rester boisées quoi qu'il arrive; même si le rendement économique des forêts qu'elles portent est faible, il est encore supérieur à ce qu'on pourrait attendre d'une conversion à une autre utilisation. Mais, d'autre part, il existe des terres dont la destination doit être considérée comme marginale, c'est-à-dire que, suivant l'évolution économique et sociale du milieu humain auquel elles sont attachées, leur attribution à une forme d'utilisation ou à une autre pourra varier. La difficulté est évidemment d'évaluer exactement l'intérêt économique ou social des diverses utilisations possibles; mais c'est le résultat de cette évaluation qui devra servir de critère à l'extension de la forêt. Ainsi, la réponse à ce second problème est très sensiblement parallèle à celle que le Congrès a fourni au premier.

Le Congrès a noté aussi que, de même que l'extension de la forêt de production est susceptible de varier, les modes de traitement appliqués à cette forêt doivent se modifier pour répondre aux besoins économiques et à leur évolution. Ces modes de traitement doivent tendre, sous la condition du rendement soutenu, à la production maximum en quantité et qualité, et une juste évaluation de l'intérêt économique de l'utilisation forestière par rapport aux autres utilisations possibles d'une terre doit supposer que l'aménagement optimum de la forêt a été réalisé.

Cet aménagement concerne d'abord, évidemment, la production ligneuse, et c'est pourquoi le Congrès a passé en revue et recommandé à tous les pays de promouvoir la recherche et la mise en œuvre dans leurs forêts de méthodes modernes de sylviculture et d'aménagement qui assureront une pleine efficacité à la gestion de ces forêts.

Mais il est peu de pays où l'intérêt production de la forêt soit limité à la production de bois. Dans l'absolu, il n'est nullement évident que la spécialisation, et surtout la spécialisation permanente, d'un sol à une seule utilisation constitue un idéal. Dans certaines circonstances économiques et sociales, cette spécialisation ne correspondrait certainement pas au but qui doit être recherché de tirer des terres le profit maximum pour la collectivité. C'est ce que le Congrès a reconnu en admettant implicitement le principe de l'utilisation multiple de la forêt, et en examinant, à côté des méthodes d'aménagement susceptibles d'assurer le meilleur rendement en bois, les méthodes d'aménagement permettant à la forêt de jouer un rôle utile comme productrice de fourrage, comme source de gibier et comme lieu de récréation. Il a présenté sur ces divers sujets d'utiles recommandations: nécessité de plans d'aménagement sylvo-pastoraux et de l'application aux ressources en fourrage de toutes les méthodes permettant d'en relever la quantité et la qualité; reconnaissance du fait que les animaux sauvages «font partie intégrante du complexe forestier et que l'homme est intéressé à leur maintien» et nécessité de la recherche et de la planification en vue d'assurer ce maintien; nécessité d'éduquer le public dans l'usage des forêts comme lieu de récréation et de tenir compte de cette forme d'utilisation par des aménagements appropriés.

Le Congrès a reconnu enfin que, même du point de vue économique, l'alliance de la forêt, ou tout au moins des plantations d'arbres, et de l'agriculture sur les mêmes sols est souvent le meilleur moyen d'en faire l'utilisation maximum. Il a vivement recommandé que soient encouragées les plantations «hors forêt», «particulièrement dans les régions et les localités où les ressources forestières sont insuffisantes pour répondre aux besoins agricoles et domestiques».

L'utilisation des produits forestiers

De même que l'évaluation des surfaces à maintenir ou à replacer sous le couvert de la végétation forestière serait faussée si l'on ne supposait pas que ces forêts sont aménagées de façon à fournir une production maximum en quantité et qualité, de même aucune estimation valable ne saurait être établie sans supposer que les matières premières ainsi obtenues ont effectivement des débouchés et sont utilisées dans les meilleures conditions économiquement possibles. Les trois questions sont évidemment et indissolublement lices: sans utilisation économique des produits de la forêt, aucune sylviculture n'est possible, et même l'occupation de terres par la forêt pour des raisons de production ligneuse est injustifiable.

Le Congrès a donc passé en revue les principaux facteurs susceptibles de permettre à la fois un emploi plus complet et plus rationnel de la matière première, une augmentation des débouchés offerts aux produits de la forêt, et un abaissement des prix de revient de ces produits, grâce auquel ils pourraient lutter effectivement contre les produits de substitution du bois qui tendent à prendre, dans certains domaines tout au moins, un développement considérable.

Le Congrès a reconnu l'importance du rôle que sont susceptibles de jouer, dans l'abaissement du prix de revient, une formation convenable des ouvriers forestiers, la rationalisation des méthodes de travail en forêt et des outils utilisés par les travailleurs, enfin, dans beaucoup de cas tout au moins, la mécanisation des opérations d'exploitation. Il a reconnu en même temps l'heureux effet que des mesures de ce genre ont sur le salaire et, d'une façon générale, sur le niveau de vie des ouvriers forestiers. Il a donc recommandé aux gouvernements d'entreprendre ou de poursuivre vigoureusement des recherches sur ces différents points, et à la FAO, de continuer et d'étendre les diverses actions qu'elle a entreprise dans ce domaine: constitution en Europe, d'un Groupe de travail sur l'étude des méthodes d'exploitation, dissémination d'informations sur l'équipement mécanique des exploitations et des industries, organisation de cours régionaux et de voyages d'étude.

La mise en valeur de la forêt, la possibilité d'appliquer de saines méthodes sylvicoles et d'abaisser le prix de revient des opérations d'exploitation dépendent, dans une large mesure, surtout dans les forêts tropicales, du développement des débouchée, jusqu'ici trop restreints, offerts à des essences peu connues et peu utilisées ou à des bois de faibles dimensions.

L'ignorance ou l'insufisance des connaissances sont souvent à la base de ce manque de débouché. Aussi le Congrès a-t-il dressé une liste des mesures qu'il recommande pour faciliter l'ouverture des marchés à ces essences peu connues, mesures qui sont dans la ligne recommandée par diverses commissions forestières régionales et déjà plus ou moins encouragées par la FAO: recherches sur les qualités des essences et dissémination du résultat à l'échelle régionale et mondiale, standardisation des méthodes d'essai et des dimensions des sciages, traitement des bois par des techniques appropriées de séchage et de conservation, diffusion d'informations sur l'utilisation de certaines essences, notamment du peuplier en Asie, et de l'eucalyptus en dehors de l'Australie.

Le Congrès a constaté que, dans le domaine de l'habitation, qui reste un des principaux débouchés du bois, les produits de substitution ont pris, depuis quelques années, une très grande importance, mais que, d'autre part, de nouveaux matériaux à base de bois - panneaux de contreplaqués, de copeaux et de fibres - se sont développés qui, tout en permettant l'utilisation de bois de nombreuses espèces et de toutes dimensions et des déchets, sont susceptibles de lutter efficacement contre cette concurrence. Il a attiré également l'attention sur l'intérêt des maisons préfabriquées. Mais il a insisté sur le fait que la défense du bois en général et la production économique de ces matériaux nouveaux exigeaient non seulement des recherches et des standardisations, une éducation et une propagande convenables auprès des ingénieurs, architectes, administrateurs, industriels et consommateurs, mais encore une organisation et un développement rationnel des industries, la préférence devant être donnée aux industries intégrées entre elles et surtout intégrées à la forêt qui doit leur assurer un approvisionnement soutenu en matières premières.

La pâte de bois, dont la demande est en augmentation constante, reste le débouché dont on peut espérer le plus pour le développement de l'utilisation des bois feuillus, et particulièrement des essences tropicales, bien que certains résidus agricoles et certaines graminées présentent d'intéressantes possibilités Le Congrès a recommandé que les efforts entrepris dans cette voie, notamment sous l'égide de la FAO, soient poursuivis et intensifiés de façon systématique: développement des procédés susceptibles d'utiliser les essences feuillues et enquête sur les essences susceptibles d'être effectivement utilisées. Le Congrès a insisté aussi sur l'intérêt que pourraient présenter, pour les bois tropicaux, le développement de la recherche sur l'utilisation chimique du bois et sa transformation en sucre, alcool industriel, etc. Il a mentionné aussi le fait que le développement des industries de la pâte en région tropicale pourrait être facilité si leur approvisionnement était basé, non plus sur les forêts tropicales naturelles, dont l'hétérogénéité constitue un très grand désavantage, mais sur des plantations industrielles à courte révolution.

Enfin, le Congrès a reconnu l'importance économique - prépondérante dans certaines forêts - des produits forestiers autres que le bois. Il a souligné les difficultés qui s'opposent trop souvent à leur mise en valeur et a suggéré les remèdes possibles. Ceux-ci sont essentiellement: l'inventaire des produits; l'organisation rationnelle de leur récolte, de leur conservation et de leur contrôle; la standardisation et la classification de ces produits; enfin, lorsqu'ils sont, à l'état naturel, trop dispersés pour pouvoir donner lieu à une récolte économique, l'installation de plantations artificielles et de cultures de type agricole.

Inauguration du quatrième Congrès forestier mondial dans la grande salle de réunion de l'Institut de recherches forestières à Dehra Dun, le 11 décembre 1954

Le Gouverneur de l'état d'Uttar Pradesh, Président du Comité d'accueil, souhaite la bienvenue au Président de l'Inde, assis à sa gauche. A côté du Président se trouve le Ministre de l'agriculture. Sur la droite de la photographie, MM. Marcel Leloup, Directeur de la Division des Forêts de la FAO, et a. R. Ranganathan, Inspecteur général des forêts de l'Inde, qui fut élu Président du Congrès.

Furent élus co-présidents MM. D. A. Macdonald (Canada) et V. N. Sukachev (U.R.S.S.). M. E. Saari, Président du troisième Congrès forestier mondial à Helsinki en 1949, fut élu Co-président honoris causa.

Des ministres et des délégations de tous les états de l'Inde prirent part au Congrès, ainsi que dés représentants des organisations commerciales et professionnelles. Les délégués étrangers, au nombre de 150, representaient 45 pays et territoires et six organisations internationales dont la FAO, l'UNESCO, l'Organisation internationale du travail, l'Organisation météorologique mondiale, le Conseil international des femmes, et l'Union internationale des instituts de recherches forestières

Ces délégués provenaient des pays et territoires suivants:

Afghanistan, Australie, Autriche, Birmanie, Bulgarie, Canada, Ceylan, Chine, Congo belge, Danemark, Espagne, Etats-Unis d'Amérique, Ethiopie, Iles Fidji, Finlande, France, Hongrie, Indonésie, Irak, Iran, Israël, Italie, Japon, Laos, Malaisie et Singapour, Népâl, Nigeria, Nouvelle-Guinée, Nouvelle-Zélande, Ouganda, Pakistan, Pays-Bas, Pologne, République fédérale d'Allemagne, République populaire d'Allemagne, Roumanie, Royaume-Uni, Suède, Suisse, Tanganyika, Tchécoslovaquie, Thaïlande, Turquie, Union des Républiques socialistes soviétiques, et Viet-Nam.

Les problèmes particuliers de la foresterie tropicale

On se souvient que, en raison des difficultés qu'avait rencontrées l'organisation d'une conférence mondiale sur la foresterie tropicale, il avait été convenu que celle-ci recevrait, au cours du prochain Congrès mondial, une place de choix.

Toutes les recommandations du Congrès déjà mentionnées trouvent, en fait, leur application aux forêts tropicales, mais ce sont les modalités de cette application qui ont été discutées en détail à l'occasion de la présente réunion. C'est le résultat de ces discussions qui occupe la majeure partie du rapport du Congrès.

Les discussions elles-mêmes, du reste, on été généralement très vives, très complètes et plus détaillées que pour les autres sujets soumis au Congrès.

Le Congrès s'est placé d'abord, pour examiner les problèmes de la foresterie tropicale, sur le plan de la technique et de la recherche.

Examinant en premier lieu le cas le plus général des forêts hétérogènes, il a souligné que les trois grandes méthodes sur lesquelles sont actuellement basés le renouvellement, l'enrichissement et l'amélioration de ces forêts étaient: la coupe blanche avec obtention d'un peuplement équienne recruté en utilisant la jeune végétation préexistante ou en favorisant la végétation naturelle; les coupes sélectives visant la régénération naturelle; enfin, l'enrichissement du peuplement par introduction artificielle d'essences de valeur. Ces trois techniques posent des problèmes communs: dosage exact de la lumière, destruction des arbres inexploitables et sans valeur, limitation des opérations sylvicoles par les conditions économiques et le développement insuffisant des industries. Toutes ces techniques en sont encore au stade expérimental et le Congrès a reconnu la nécessité, non seulement d'intensifier la recherche sur ces forêts, mais aussi de la soumettre à des normes qui permettraient une comparaison plus facile des méthodes de recherche utilisées et des résultats obtenus, Le Congrès a donc demandé à la FAO et à l'UIIRF d'étudier et de rédiger de telles normes, qui constitueront un «protocole» de la recherche forestière sur les forêts tropicales hétérogènes. En outre, le désir a été exprimé que les échanges d'information sur ces recherches soient intensifiés dans le cadre des régions et qu'un voyage d'étude soit organisé à l'intention des techniciens de la sylviculture tropicale.

En ce qui concerne les forêts tropicales d'essences sociales, la recherche est naturellement plus avancée, et au cours de plusieurs séances les problèmes que posent les principaux types de ces forêts - mangrove, forêts de bambous, forêts de teck et peuplements résineux - ont été discutés. Le Congrès a suggéré de concentrer les recherches sur trois points particulièrement importants: écologie des espèces sociales d'intérêt économique; sylviculture et protection contre le feu, le pâturage, les invasions d'insectes, de cryptogames, etc., de ces essences et enfin leur dendrométrie.

La discussion des techniques de boisement en régions tropicales ne pouvait guère être dissociée de celle des méthodes de régénération naturelle et d'amélioration de la production des forêts, puisque, comme on l'a vu, les méthodes d'enrichissement actuellement employées sont précisément basées sur l'introduction artificielle d'essences d'intérêt économique. La question du boisement est cependant plus large. En la discutant, le Congrès a insisté essentiellement sur la nécessité, pour tout programme de plantation, de prendre en considération, d'abord la nécessité d'assurer la conservation des sols et le maintien de leur productivité, puis de réaliser des peuplements assurés d'une production régulière, soutenue et aussi élevée que possible. En troisième lieu, un tel programme ne doit pas empiéter sur les terres ou les eaux d'irrigation qui, dans une répartition normale, doivent servir à l'agriculture. Enfin, il doit tenir compte des conditions économiques et rechercher les méthodes les moins coûteuses et les plus rentables. Il est intéressant de constater que, rejoignant les conclusions auxquelles il avait abouti dans un cadre plus général et qui ont été exposées ci-dessus, le Congrès ait reconnu, ici encore, que «lorsqu'il s'agit de plantations effectuées dans un but de production, les facteurs économiques doivent passer avant les aspects techniques».

La place de plus en plus grande prise dans la foresterie tropicale par les essences «exotiques», c'est-à-dire celles dont les plantations ont étendu l'aire, relativement réduite, à des zones souvent très éloignées de leur région d'origine, a été signalée. L'eucalyptus et le teck, en particulier, ont été mentionnés. En conséquence, il a été suggéré à la FAO d'envisager la création d'une commission internationale des principales essences de reboisement, sur les même bases que la Commission internationale du peuplier.

Les techniques de plantations prennent une importance spéciale dans les zones arides, dans la lutte contre l'extension des déserts et dans la mise en valeur de ces zones. Ici encore, on a souligné que l'on ne devait entreprendre de plantations dans ces régions qu'en liaison avec un programme général destiné «à permettre aux populations et à leur bétail de subsister sans dommages», et que ce programme devait être basé sur des recherches et études sérieuses. De telles recherches ont déjà été faites dans bien des pays, et il est apparu au Congrès que, pour celles qui intéressent spécialement le forestier, le moment était venu de créer «une sorte de pool des connaissances et expériences mondiales dans ce domaine». Il a suggéré en conséquence la création d'une commission internationale de contrôle des déserts et de foresterie en zones arides, divisée en sections composées à leur tour de groupes à créer dans chacun des pays intéressés. L'UNESCO ayant déjà créé des organismes qui s'intéressent aux sciences fondamentales dont la connaissance est nécessaire pour la mise en œuvre des moyens techniques et administratifs, la commission et ses sections devraient travailler en étroite liaison avec ces organismes. Elle devrait s'intéresser particulièrement à l'étude des essences de reboisement adaptées aux diverses conditions subdésertiques; à la détermination des politiques à adopter pour l'amélioration des conditions de vie dans ces zones: politique de protection, de réhabilitation ou de création de forêts, en massifs ou en rideaux; politique sylvo-pastorale; politique de protection des sols et des eaux; enfin à l'étude de lois et règlements destinés à la mise en œuvre de ces politiques.

Le Congrès a aussi examiné diverses autres questions d'intérêt capital pour le développement de la forêt tropicale, à savoir, celles des inventaires, de la culture nomade et des méthodes de recherche.

Sur la première de ces questions, le Congrès a reconnu l'intérêt pour la forêt tropicale des inventaires aériens, a pris note des progrès réalisés dans l'interprétation forestière des photographies aériennes et a spécifié les divers domaines dans lesquels ces photos donneraient des résultats directement utilisables. Il a reconnu, cependant, que l'inventaire aérien était une opération coûteuse, et qu'il convenait donc d'incorporer l'inventaire forestier aérien à un inventaire général aérien des ressources, à condition que cette incorporation n'implique pas la perte des renseignements indispensables au forestier. Plus coûteux encore, cependant, sont les inventaires au sol, et le Congrès a préconisé de les limiter aux zones de forêts productrices. Il a estimé nécessaire, en vue du faible nombre de techniciens des inventaires dont disposent les services forestiers tropicaux, d'en activer la formation par l'utilisation de centres spécialisés à l'échelle mondiale ou régionale, qui assureraient à la fois cette formation et la diffusion des recherches dans ce domaine.

Sur les deux autres problèmes de l'agriculture nomade et des méthodes de recherche en forêt tropicale, le Congrès a appuyé les actions déjà entreprises ou envisagées par la Division des Forêts de la FAO, à savoir la publication d'une étude sur l'agriculture nomade qui cherchera à dégager les principes d'une politique applicable à ce grave problème, et l'organisation de séminaires pour la formation et le perfectionnement de spécialistes de la recherche en forêt tropicale, principalement dans le domaine de la statistique appliquée à la recherche. Pour l'avenir, le Congrès a suggéré la création d'organismes nationaux, et éventuellement d'une commission internationale, qui se chargerait de mettre en application des principes de politique dégagés par l'étude sur l'agriculture nomade. Il a aussi suggéré à l'UIIRF d'organiser, dans le cadre de sa section des recherches sylvicoles, une sous-section de recherches statistiques.

Forêt tropicale humide

L'un des plus importants résultats de ce Congrès, enfin, est d'avoir, en conclusion de l'examen des grands problèmes de la forêt tropicale, formulé un certain nombre de recommandations relatives à la forêt hétérogène tropicale - c'est-à-dire au type de forêt de beaucoup le plus caractéristique de ces régions - qui peuvent être considérées comme des principes de la politique particulière applicable à ce type de forêt dans le cadre plus général des Principes de politique forestière dont tous les pays membres de la FAO se sont engagés à assurer la mise en œuvre.

Le problème particulier qui se posait pour ce type de forêt a été résumé ainsi:

«Les techniciens risquent de se trouver devant le dilemme suivant: le forestier tropical doit-il, comme il a surtout cherché à le faire jusqu'à présent, concentrer son action en matière sylvicole sur l'aménagement et l'évolution de la forêt hétérogène afin d'obtenir d'elle un rendement économique plus intéressant, en demandant à l'industrie d'adapter ses techniques aux matières premières que ce type de forêt lui fournira; ou doit-il, au contraire, chercher à adapter la production forestière aux techniques industrielles ordinaires et aux besoins actuels et futurs de la consommation?»

Apporter une solution à ce dilemme est d'un intérêt capital. De cette solution dépend, en effet, non seulement le traitement à appliquer à ce type de forêt, mais même le programme des recherches à entreprendre à leur sujet, et il n'est pas douteux que les hésitations qui se sont marquées dans le passé, retardant le progrès de la mise en valeur de ces forêts, ont tenu en partie au fait qu'aucune directive claire ne semblait pouvoir être formulée. On mesurera toute l'importance que présenterait une décision si l'on dit que la tendance à adopter la seconde alternative avait été poussée par certains forestiers, du moins en théorie, jusqu'à ses conséquences les plus radicales. Déjà au cours du troisième Congrès forestier mondial, certains forestiers avaient exprimé l'opinion extrême que «considérant la forêt hétérogène dans son état actuel comme difficilement utilisable, et ses chances d'évolution assez précaires et à trop longue échéance,... il serait préférable de détruire cette forêt naturelle et de la remplacer par des plantations pures, à croissance rapide, susceptibles de fournir une matière première abondante, et mieux adaptée aux techniques industrielles et aux nécessités économiques de l'heure».

Voici donc, brièvement résumés, les trois points de la politique préconisée par le quatrième Congrès:

1. Cette politique doit être guidée par la nécessité absolue de maintenir un milieu biologique forestier stable. La forêt naturelle, traitée par les méthodes habituelles, y compris les méthodes visant à son enrichissement, répond parfaitement à cette nécessité. Il est possible que certaines plantations pures, bien choisies et convenablement aménagées, y répondent aussi, mais des précautions sérieuses doivent être prises, et la méthode ne peut être envisagée que lorsque les qualités du sol le permettent.

2. Ce sont sans doute les besoins qui doivent déterminer les méthodes à employer, et la situation est différente suivant qu'il s'agit de régions très peuplées aux besoins locaux importants ou de zones peu peuplées aux besoins locaux faibles. La satisfaction des besoins locaux doit avoir la priorité. Mais la difficulté de prévoir les besoins à long terme, la possibilité de voir la nature de ces besoins varier dans de larges mesures avec le temps rendent impératif la constitution de forêts dont la production soit suffisamment souple pour s'adapter à ces besoins et à leur variation. La forêt hétérogène est mieux adaptée, en principe, à cette condition. La forêt pure, si l'on doit et si l'on peut y recourir, devra être constituée par des essences de haute productivité et susceptibles de plusieurs catégories d'emploi.

3. Biologiquement, et même économiquement, le maintien de la forêt hétérogène est par conséquent à préconiser en général. «Il convient donc de procéder intensivement aux recherches techniques, technologiques et industrielles qui permettront une utilisation rationnelle et aussi complète que possible de ces produits», et d'assurer la diffusion du résultat de ces recherches.

Typologie forestière - Formation technique - Bibliographie

On ne saurait donner un aperçu exact du Congrès sans mentionner les travaux des Comités spécialement organisés pour traiter des trois questions résumées par le titre ci-dessus, et dont les conclusions ont été incorporées dans le rapport du Congrès.

Typologie forestière

La typologie forestière est un problème dont tous les forestiers connaissent l'importance. De sa solution concrète dépend non seulement une classification logique des forêts, mais encore - ce qui est bien plus important du point de vue pratique - la détermination rationnelle tant des politiques que des traitements sylvicoles à leur appliquer et des possibilités qu'elles offrent pour contribuer au développement économique des régions où elles se trouvent placées.

De nombreux systèmes de classification ont été proposés jusqu'à ce jour. La délégation de l'U.R.S.S., dans une communication très écoutée, a exposé au Congrès la méthode actuellement employée avec succès dans ce pays. En conclusion des discussions qui ont eu lieu à la suite de cette communication, le Congrès a suggéré à l'UIIRF de créer, pour étudier les possibilités d'unification des divers systèmes proposés, un groupe de travail comprenant des experts de tous les pays, membres ou non de cette Organisation. Il a demandé à la délégation de l'U.R.S.S. de formuler pour ce groupe un programme de travail et de suggérer les méthodes de travail à employer pour l'exécution de ses recherches.

Formation technique

Le Congrès a reconnu également que la formation des diverses catégories de techniciens de la forêt méritait une attention plus soutenue.

Certains besoins qui se font actuellement sentir, tels que la formation de forestiers professionnels ayant une vue d'ensemble des problèmes forestiers internationaux, ne paraissent pas satisfaits de façon appropriée.

Le Congrès a suggéré que, pour l'examen de ces questions et pour lui servir de conseil sur ces sujets délicats, la FAO organise un groupe de spécialistes de l'éducation, qui, travaillant surtout par correspondance et se réunissant à l'occasion des congrès mondiaux ou des réunions forestières régionales, examinerait les suggestions très diverses présentées au cours du Congrès et préparerait les débats qui pourraient avoir lieu sur ce point au cours de ces réunions.

Bibliographie

Enfin, les débats du Comité de bibliographie ont été entièrement occupés à passer en revue les travaux du Comité mixte de bibliographie FAO/UIIRF.

Le Congrès a reconnu l'importance et la valeur de ces travaux, ainsi que de ceux déjà terminés ou actuellement en cours 'd'exécution, entrepris, en liaison avec ce Comité, par le Bureau forestier du Commonwealth britannique à Oxford. On rappellera ici que ce sont les efforts de ces deux organismes qui ont abouti à la classification bibliographique forestière dite Système de classification décimale d'Oxford, et qu'ils travaillent actuellement à la compilation d'un dictionnaire forestier multilingue, tâche recommandée déjà par le troisième Congrès forestier mondial, à Helsinki.

Le Congrès a invité tous les pays, comme l'avaient déjà fait la Conférence de la FAO en 1953 et le dernier Congrès de l'UIIRF, à adopter le Système de classification décimale d'Oxford et à procéder au plus tôt à la traduction, dans les langues nationales, du catalogue correspondant.

En ce qui concerne le dictionnaire multilingue, le Comité mixte FAO/UIIRF a déjà arrêté une procédure conforme aux recommandations formulées, concernant les dictionnaires multilingues scientifiques et techniques, par l'UNESCO. Les grandes lignes de cette procédure ont été approuvées par le Congrès.

Le premier pas, déjà fait dans quelques pays, et que le Congrès a demandé à tous les autres d'accomplir au plus tôt, est la création de Comités nationaux de terminologie qui devront immédiatement se mettre en contact avec le Comité FAO/UIIRF.

Le statut et l'organisation des futurs congrès forestiers mondiaux

Devant le succès remporté par les congrès forestiers mondiaux et l'importance qui s'attache à leurs délibérations, le quatrième Congrès forestier mondial a enfin estimé opportun de donner à ces assemblées un véritable statut et surtout de préciser leur rôle et leur fonction vis-à-vis des diverses organisations internationales, gouvernementales ou non gouvernementales.

Parmi les décisions contenues à ce sujet dans le rapport du Congrès, nous en mentionnerons deux seulement, l'une à cause de son aspect pratique, l'autre parce qu'elle aidera les forestiers encore peu convaincus de l'importance de ces réunions de représentants de la foresterie mondiale, à mieux mesurer leur place exacte dans les progrès de la coopération internationale.

A l'avenir, le pays qui aura accepté de servir d'hôte au Congrès et la FAO, qui apporte son concours technique à ce pays, seront aidés dans leur travail d'organisation et de formulation du programme du Congrès par un Comité préparatoire où seront représentés, outre le nouveau pays hôte et la FAO, le précédent pays hôte et les principaux pays forestiers du monde. Pour la préparation de la prochaine réunion, le quatrième Congrès forestier mondial a désigné, outre l'Inde et le futur pays hôte, l'Argentine, l'Australie, la Chine, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon, la République fédérale allemande, le Royaume-Uni, la Suède et l'U.R.S.S. Signalons qu'à Dehra Dun même, la France a officiellement offert d'organiser le cinquième Congrès forestier mondial.

Quant au rôle essentiel du Congrès, il est de «rassembler les connaissances et les expériences susceptibles de guider le choix des mesures particulières à prendre pour l'application d'une politique forestière».

Ainsi, le Congrès qui est, comme on le rappelle au début du présent article, une assemblée d'experts indépendants et parlant uniquement en leur nom propre, n'a pas à recommander telle ou telle modalité de la politique forestière. C'est là l'affaire des pays eux-mêmes, sur le plan national, et, sur le plan international, des experts dûment accrédités par ces pays au sein des réunions gouvernementales convoquées par la FAO.

Il n'a pas non plus à examiner en détail les problèmes scientifiques ou techniques de la foresterie. Il doit évidemment s'y référer, discuter du résultat des recherches et de la validité des résultats obtenus; mais leur examen propre est du ressort des organisations de recherche et, sur le plan mondial, de l'UIIRF.

Mais on voit que, sans le Congrès, il manquerait un lien entre les deux aspects - politique et technique - des problèmes forestiers. Le rôle du Congrès est de combler cette lacune. Entre les diverses modalités d'une politique forestière, un choix est toujours possible. Ce choix dépendra essentiellement du développement des recherches, tant dans le domaine technique que dans le domaine économique et social. Il appartient au Congrès de dire en toute indépendance: dans l'état actuel du développement de ces recherches et compte tenu de leur résultat, tel choix est possible et tel autre doit être exclu ou soumis à de strictes conditions.

On verra de, ce qui précède que le quatrième Congrès forestier mondial, tout en présentant aux organisations internationales intéressées de très utiles suggestions pour l'orientation de leurs travaux, s'est magnifiquement acquitté de cette tâche.


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