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Notices bibliographiques

The Form and Taper of Forest-Tree Stems (LA FORME ET LA DÉCROISSANCE DES FÛTS). H. R. Gray. Imperial Forestry Institute. 1956. Oxford. 78 pages. Prix: 12 s. 6 d.

En général, la forme de l'arbre donne une indication du cubage utile du fût. On a souvent essayé de donner une expression mathématique de la forme. La décroissance est la rapidité avec laquelle le diamètre du fût diminue à partir de la base. Les fûts ont une forme conique, paraboloïdale, ou paraboloïdale - cubique, chacune avec une décroissance forte moyenne ou faible. Il est possible de calculer des facteurs de forme qui soient fonction du volume du fût sous écorce, de la section avec écorce, à hauteur d'homme, et de la hauteur du fût. Ces facteurs permettront de calculer les volumes utilisables de bois que l'on peut tirer de fûts de diverses formes et de diverses dimensions.

En exposant cette question complexe, l'auteur compare diverses théories sur la forme du fût et les facteurs qui la déterminent, destinées à être appliquées au cubage des arbres sur pied.

Cette thèse de M. Gray intéressera tous les forestiers qui s'occupent de dendrométrie.

Shifting Cultivation in Africa - The Zande System of Agriculture (L AGRICULTURE NOMADE - LE SYSTÈME AGRICOLE DES AZANDES). P. de Schlippe. 304 pages, illustr. Routledge et Kegan Paul, Londres.

Il existe peu de publications sur la question pourtant controversée de l'agriculture nomade. Une étude, publiée récemment par la FAO dans sa collection «Progrès et mise en valeur»¹, considérait deux cas d'espèce pris en Afrique. Le très intéressant ouvrage que nous signalons ici en examine un troisième.

¹ L'agriculture nomade: Congo belge; Côte d'Ivoire. Rome, 1956.

L'auteur étudie dans les détails les conditions d'existence et les coutumes des Azandes, une peuplade africaine dont l'économie se fonde sur l'agriculture. Il démontre que le problème de l'agriculture nomade ne peut être compris, ni résolu, sans une étude parallèle de l'ethnologie.

Le territoire habité par les Azandes est à cheval sur les frontières du Soudan, du Congo belge et de l'Afrique - Equatoriale française. Au Soudan, en exécution d'un projet dit «the Zande Scheme», les familles d'environ 60 000 cultivateur ont été installées, de 1946 à 1950, sur des parcelles individuelles de 800 à 1 000 mètres de long sur 150 mètres de large, dont l'ensemble était réparti entre un certain nombre de villages comprenant 60 à 60 exploitations. Ce projet reposait sur l'introduction de l'industrie cotonnière dans le pays et, du point de vue industriel, le succès a été complet. Toutefois, cette industrie ne devait occuper que 2 pour cent de la population, et l'élément agricole s'est trouvé affecté par l'aspect social du projet. Le développement industriel a amené la construction de routes, de dispensaires, d'écoles, de boutiques, etc. La faiblesse de cette entreprise réside dans le fait que la culture du coton n'est pas encore «intégrée» au système agricole des Azandes.

L'auteur se contente, dans ce premier volume, d'une analyse du problème qui suffit toutefois à montrer les dangers de l'agriculture nomade lorsqu'elle est pratiquée par une population en augmentation rapide, dont le principal est la dégradation progressive du sol. A son avis, il s'agit d'un problème agricole. Toutefois, on peut penser que la forêt pourrait, de son côté, jouer un rôle beaucoup plus important, en assurant un gagne-pain à ces populations. Jusqu'à présent, cela a été impossible en raison du manque de débouchés pour les produits forestiers et de l'absence d'industries forestières et de moyens de communication.

L'auteur annonce un second volume dans lequel il proposera des solutions aux problèmes qu'il a posés.

Genetics in Silviculture (LA GÉNÉTIQUE EN FORESTERIE). C. Syrach Larsen. Traduit en anglais par M. L. Anderson. 224 pages. Oliver et Boyd. 1956. Edimbourg.

L'auteur a voulu persuader les forestiers, les propriétaires de forêts et tous ceux qui s'intéressent à la vie des arbres, de l'importance de la génétique en foresterie et il souligne la forte influence des caractères héréditaires sur la croissance de l'arbre. On lira avec intérêt les chapitres sur les buts et les possibilités de la recherche génétique en général, l'exposé historique de la question, les essais de descendance, la pollinisation contrôlée, la propagation par voie végétative, les plantations de semenciers, les arboretums génétiques spéciaux, la sélection génétique et les maladies, les hybrides, les pages qui traitent spécialement de la sélection génétique du mélèze, et l'exposé schématique des principes de la génétique. L'ouvrage se conclut par un chapitre dans lequel l'auteur demande que soient mis à profit les principes et les méthodes de la génétique pour rattrapper dans le domaine de la sylviculture l'avance prise par la technique dans celui de la mécanisation de l'agriculture et de l'exploitation forestière.

Cet ouvrage, qui rappelle une fois encore ce que la recherche génétique permet d'accomplir si elle est convenablement soutenue, mérite de retenir l'attention de tous les forestiers.

Forest and Range Policy: Its Development in the United States (LA POLITIQUE FORESTIÈRES ET DES TERRAINS DE PARCOURS: SON ÉVOLUTION AUX ETATS-UNIS). Samuel Trask Dana, McGraw-Hill Book Co., Inc., New York. 1956. Prix: $6,50.

Le terme anglais «policy» est défini par les dictionnaires comme «une ligne de conduite ou une méthode fixée ou déterminée, adoptée et suivie par un gouvernement, une institution, un organisme ou un individu». Ainsi, dit l'auteur, une «politique» intéressant à la fois les forêts, les parcours et les ressources naturelles de tout un pays n'est possible que si le gouvernement central a l'autorité nécessaire pour l'imposer aux organismes publics et privés. A l'opposé, on trouve la situation qui existe aux Etats-Unis, où divers services gouvernementaux et un certain nombre de particuliers ont fixé leurs propres politiques et lignes de conduite. La question de «politique» est clone étudiée dans cet excellent ouvrage dans le sens le plus large de ce terme, plutôt que dans son sens technique étroit, et plus exactement comme une des grandes manifestations de l'évolution du gouvernement, des institutions et de la vie aux Etats-Unis.

L'historique commence au début de la période coloniale, en 1626, lorsque la Colonie de Plymouth interdit la vente ou le transport du bois d'œuvre en dehors de son territoire sans l'approbation du gouverneur et du conseil, et se poursuit jusqu'à nos jours. Une des principales difficultés que présentait l'étude d'une si longue période était le classement de la documentation nombreuse et variée. L'auteur a résolu la difficulté en adoptant un ordre chronologique et en groupant, dans chacun des chapitres, les questions par sujets.

Les titres des chapitres indiquent les diverses étapes. Les colons, les rois et les forêts, jusqu'à la constitution des Etats-Unis d'Amérique, en 1776, acquisition et concession des terres du Domaine publie; exploitation du bois et du fourrage, liée pendant longtemps aux concessions de terres; les débuts de la foresterie, premières difficultés d'une exploitation création des réserves forestières en 1891, qui, en 1897 sont confiées à une sorte d'administration, le progrès se développe de plus en plus vite, aboutissant au transfert des réserves au Département de l'agriculture en 1906; pratique et politique forestières, les premières années d'activité intense du Servi ce forestier sous la direction de Gifford Pinchot; nouvelles méthodes: les années troublées mais productives de 1911 à la fin de la première guerre mondiale; controverses et coopération de la première campagne pour une réglementation des coupes privées au New Deal du président Franklin D. Roosevelt, la conservation sous le régime du New Deal, qui, dans l'ensemble, constitue une nouvelle et puissante vague de progrès, et intérêt tardif accordé aux vastes terrains de parcours domaniaux, la foresterie s'émancipe, avec la consolidation du secteur de l'Etat; et du secteur privé et un nouveau développement du rôle et des activités du gouvernement national dont l'autorité a été prépondérante pendant la plus grande partie de cette longue histoire. L'ouvrage se termine par un résumé et des analyses qui traitent des origines, de l'état actuel et des lacunes des politiques forestières du gouvernement fédéral, des gouvernements des divers états et du secteur privé en ce qui concerne la propriété, la coopération, la réglementation, la recherche et l'enseignement.

L'ouvrage contient en supplément:

1. Une étude sur la politique fédérale en matière de faune et de flore sauvages, de sols, d'eaux et de gisements miniers. Cette étude présente un grand intérêt en raison des liens étroits qui unissent bien souvent la politique concernant la forêt et les terrains de parcours et les politiques relatives aux autres richesses naturelles.

2. Un résumé chronologique des principaux faits qui ont marqué l'évolution des politiques coloniale et fédérale en matière de ressources naturelles. Cette importante partie de l'ouvrage présente un tableau d'ensemble et résume succinctement chaque fait important.

3. Une bibliographie choisie.

4. Un index extrêmement complet.

Cet ouvrage érudit et exhaustif, qui a demandé une somme de travail considérable, est l'œuvre d'un forestier éminent, qui a participé directement à la plupart des événements extrêmement marquants de ces cinquante dernières années. Le jugement qu'il porte dans cet ouvrage sur la valeur, l'évolution probable ou possible, la stabilité relative des différentes formes de propriété et l'importance relative des divers facteurs qui interviennent actuellement peut être contesté; on ne peut cependant mettre en doute sa consciencieuse objectivité.

Au cours des trente-cinq dernières années, de nombreux et excellents ouvrages ont paru sur la «politique» forestière américaine, dont seul le dernier en date (Greeley, 1953) a été écrit par un forestier de métier. Les auteurs ont chacun leur point de vue personnel et insistent, parfois à l'excès, sur certains aspects de la question. M. Dana leur a fait naturellement des emprunts. Mais il les complète plutôt qu'il ne les remplace. Son champ d'étude est plus large et son ouvrage, qui traite de façon plus complète tout l'ensemble de la question, est mieux équilibré dans son étude de l'importance relative des faits et des forces en jeu. Enfin et surtout, il met la question à jour.

Ce livre n'est pas seulement un traité, c'est un ouvrage de référence qui faisait grandement défaut. Le tableau qu'il trace intéressera aussi bien le profane que l'homme du métier. Il présente au lecteur un chapitre instructif et extrêmement important de l'histoire américaine. Aussi mérite-t-il de retenir l'attention, en dehors des Etats-Unis, de tous ceux pour lesquels l'analyse historique est quelque chose de plus qu'une simple narration des événements.

Hout In Alle Tijden (LE BOIS A TRAVERS LES AGES). Volume V. Chemische en Mechanische Hout - technologie (TECHNOLOGIE CHIMIQUE ET MECANIQUE DU BOIS). W. Boerhave Beekman. 619 pages, illustr. A. E. Kluver, Deventer. 1956.

Cet ouvrage, dû à la collaboration du directeur de l'Académie néerlandaise du bois et de nombreux experts, expose les tout derniers procédés industriels utilisés pour le traitement mécanique et chimique du bois. L'introduction à l'étude des deux secteurs consiste en un exposé des propriétés physiques et chimiques des bois des diverses essences. Les quatorze sections sont consacrées aux techniques modernes de carbonisation, de production de la pâte, de saccharification, d'extraction du tanin, des résines, des gommes, des huiles, des matières colorantes, des sciages, des placages, des contreplaqués, des panneaux de fibre et des panneaux de copeaux.

Les diverses fabrications qui utilisent les produits forestiers sont décrites d'une manière accessible au profane. Le lecteur qui souhaiterait avoir plus de détails pourra consulter la bibliographie complète qui accompagne chaque chapitre, et les index composés avec soin qui se trouvent à la fin du volume.

Houtteelt Der Gematigde Luchtstreek (LA SYLVICULTURE DANS LA ZONE TEMPÉRÉE). Volume II - Het Bos (LA FORÊT). G. Houtzagers, 438 pages, illust. W.E.J. Tjeenk Willink, Zwolle. 1956. Prix: 41 fl.

Le premier volume de cet ouvrage classique, dû à un professeur de la Faculté d'agriculture de Wageningen, et qui étudiait les diverses essences forestières, est paru en 1954. Ce second volume traite de la forêt prise comme entité. Les deux volumes sont à plus que des manuels de cours, ils constituent un compendium de plus de 1 000 pages qui s'adresse aussi bien aux propriétaires de forêts qu'aux techniciens.

La première partie de ce deuxième volume, qui est consacrée à l'écologie, commence par un bref exposé des essais de classification des forêts du monde. Suit un chapitre extrêmement important dans lequel sont étudiés les divers facteurs qui influencent les associations forestières: température, éclairement, vent, propriétés physiques et chimiques du sol, facteurs biologiques. Tous ces facteurs sont étudiés d'après les ouvrages anglais, français, allemands et hollandais les plus récents.

La deuxième partie, abondamment illustrée, traite de la sylviculture. Un premier chapitre expose les problèmes soulevés par la création de nouvelles forêts, et étudie entre autres le matériel lourd utilisé pour la préparation du sol et la plantation. Suit une discussion des diverses méthodes d'éclaircie utilisées en Amérique du Nord et en Europe. Il se termine par un exposé des systèmes sylvicoles classiques, tels que la coupe à blanc, l'exploitation par coupes progressives, le traitement en futaie irrégulière, etc.

La troisième partie étudie les formations végétales et les types forestiers en Amérique du Nord, en Europe et en U.R.S.S. et se termine par un bref historique de la foresterie et de la politique forestière aux Pays - Bas.


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