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Nouvelles du monde

Allemagne occidentale

· Le bostryche, qui a été relativement rare dans le passé, est devenu au Sehleswig-Holstein, au cours des dix dernières années, un parasite de plus en plus dangereux pour l'épicéa commun et l'épicéa de Sitka, surtout dans les secteurs de reboisement. L'abattage prématuré des arbres attaqués donne des peuplements inéquiennes, donc particulièrement exposés à l'action des vents. Les méthodes habituellement utilisées contre les bostryches n'ont pas donné de bons résultats.

Au cours de l'automne et de l'hiver 1953, on a lutté contre le bostryche dans deux districts du Service forestier, à Flensburg, sous la direction du Service fédéral de recherches sur la forêt et le bois, et à Reinbek. On a utilisé un produit déjà approuvé le «Mobe» T (HCH dans une fabrication Merck), mais selon une méthode nouvelle consistant à appliquer l'insecticide sur le tronc des arbres. Les sujets attaqués et encore vivants n'étaient pas coupés, mais sauvés pour le peuplement.

Avec une première application de l'insecticide on a sauvé, dans le district de Flensburg, 48 pour cent des épicéas de Sitka attaqués et 56 pour cent des épicéas communs, dans le district de Reinbek, 48,5 pour cent des épicéas de Sitka et 62,5 pour cent des épicéas communs. Après une seconde application, faite en 1954/55 on n'a été contraint d'abattre que 45 mètres cubes dans le district de Flensburg alors qu'au cours des années précédentes il avait fallu en exploiter, avant maturité, jusqu'à 350 mètres cubes. Les colonies de bostryches ont été décimées et les attaques nouvelles sont devenues rares. Ceci a permis de réaliser, conformément aux aménagements, certaines opérations sylvicoles visant à modifier la composition des peuplements. Auparavant il avait été souvent impossible de suivre le programme de ces opérations étant donné le nombre exceptionnellement élevé des arbres que l'on était obligé d'abattre. Le coût des traitements insecticides a été raisonnable

BRÉSIL: La tache fondamentale de la mission forestière de la FAO dans la vallée de l'Amazone a été l'inventaire des ressources forestières. Après étude de photographies aériennes, plusieurs zones furent choisies d'après les possibilités apparentes pour l'exploitation du bois et parce qu'elles pouvaient être prospectées au sol. Ces prospections et les cartes qui en ont été le résultat sont maintenant terminées pour une superficie de 2 millions d'hectares au sud de l'Amazone, entre les rivières Tapajos et Xinger. La photographie montre le camp d'une équipe an cours de la réalisation de l'inventaire sur le terrain. Ce travail se poursuit maintenant dans deux autres zones.

La mission forestière initiale s'est développée en une mission générale de la FAO à laquelle participent aussi des experts de l'UNESCO.

Photo: B. Lemos Froes

BRÉSIL

Bolivie

· La Bolivie occupe une superficie de 10 980 hectares entre les 10e et 23e parallèles sud; elle est clone entièrement comprise dans la zone tropicale. Cependant, la chaîne des Andes qui couvre un tiers de son territoire modifie beaucoup le climat et aussi la végétation forestière qui occupe 41 pour cent de la superficie du pays.

D'après un technicien de la FAO qui a récemment terminé une mission d'assistance technique dans ce pays, la Bolivie peut être divisée du point de vue forestier en deux régions complètement distinctes qui peuvent elles-mêmes être subdivisées.

1. Le massif des Andes

a) L'«Altiplano». C'est un haut plateau dénudé mais assez peuplé s'étendant à des altitudes variant de 3 500 à 4 000 mètres. Le climat est rude, avec une température moyenne annuelle de 7° à 9° et de nombreux jours de gelée. La pluviosité est inégalement distribuée et les 700 à 800 mm annuels tombent pendent six mois. Les températures varient considérablement entre le jour et la nuit l'air est lumineux et sec.

La forêt climatique très ouverte surexploitée et surpâturée, a presque complètement disparu. Elle est formée principalement de yareta (Laretia compacta), keñua (Polylepis sp.) et kishuara (Buddleia sp.) qui fournissent un excellent bois de feu.

b) La zone interandine. Elle s'étend entre 2 000 et 3 500 mètres. Elle comprend des vallées d'orientation diverses séparées par des plateaux ou des chaînes de hauteur variable. Le climat est semi-aride, la température moyenne est de 16° à 18°, les gelées sont rares et faibles; la pluviosité est de 500 à 700 mm; l'hiver est absolument sec. Plus on va vers le sud, plus le climat devient sec et les jours de gelée nombreux. La végétation est typique, homogène et souvent épineuse. Elle comprend, par exemple, Schinus molle, Carica lanceolata, Acacia cavenia et visco, Prosopis alba, nigra et ferox, etc. Un saule (Salix humboldtiana), dont le bois est fréquemment employé, croît le long des cours d'eau. Il est probable que le cedro (Cedrela sp.) et le nogal (Juglans sp.), actuellement disparus, croissaient également autrefois dans les parties les plus humides de la zone.

c) Les pentes orientales humides des Andes. A l'est, les Andes forment une barrière montagneuse difficile à franchir pour les nuages chargés d'eau. Ceci provoque une forte condensation qui se traduit par des chutes de pluie dépassant, 2 mètres. L'atmosphère est très humide avec des brouillards fréquents. La végétation passe rapidement du type précédent à un type de climat humide; aux altitudes comprises entre 2 000 et 3 000 mètres, le nombre d'essences est limité et le pino (Podocarpus sp.) domine; à mesure que l'on descend, cette forêt de montagne passe graduellement à une forêt dense (rain forest). Les cédrelles apparaissent d'abord, puis le noyer, l'aime (Alnus jorullensis), les lauriers (Ocotea et Nectandra sp.) etc. Les exploitations forestières portent surtout sur Podocarpus et Cedrela.

2. La plaine orientale

a) L'Hylea amazonienne. Le climat est essentiellement tropical avec des pluies régulièrement réparties. Cette région est couverte de forêts très peu exploitées par suite du manque de voies d'accès. Parmi les arbres on trouve le mare (Swietenia sp.), la cédrelle et aussi le «noyer du Brésil» (Bertholletia excelsa) et le caoutchouc (Hevea sp.). Mais le sol est pauvre et la forêt est relativement peu riche en essences de valeur.

b) Les pampas de la région de Trinidad. Celles-ci ne présentent pas d'intérêt forestier.

c) La région de Santa Cruz. Il s'agit d'une région intermédiaire entre la forêt dense (rain forest) et la forêt à feuilles caduques. A Santa Cruz même, la température moyenne est de 23° avec une pluviosité de 1300 mm, mais au pied des Andes celle-ci petit atteindre 2 500 mm. C'est dans cette dernière zone, où le sol est souvent fertile, que se trouvent les plus riches forêts de Bolivie. Elles contiennent des essences commerciales comme mare, cedro ou cédrelle, amarillo et ichituriqui (Aspidosperma spp.), cuchi (Astronium sp.), curupau (Piptadenia sp.), trompillo (Guarea sp.), tarara (Platymiscium sp.), ochoo (Hura crepitans), gabum (Virola sp.), sauco (Zanthoxylum sp.). La densité des Swietenias n'est souvent que de trois arbres à l'hectare, avec un volume utilisable de 17 mètres cubes. C'est de cette région que provient la plus grande partie du bois d'œuvre exploité en Bolivie.

d) Le Chaco. Cette région porte une forêt à feuille caduque assez peu homogène où on trouve soit des peuplements assez denses avec des arbres de 15 à 20 mètres de haut soit une végétation épineuse basse, soit des palmeraies. La pluviosité avoisine 1 000 mm. Le climat est très chaud en été et relativement froid en hiver. On y trouve la dernière grande réserve mondiale de quebracho, qui n'a jamais été exploitée en Bolivie sauf pour la fabrication des traverses de chemin de fer. Les autres essences sont: roble (Amburana sp.), algarrobo (Prosopis sp.), etc. On projette l'installation d'une usine à tannin.

CAMEROUN: Un correspondant nous a envoyé les photographies ci-dessus pour illustrer une technique très simple de fabrication de récipients pour le transport des plants forestiers.

Photos: J. Guillard dans les forêts denses.

Cambodge

· Une lettre du chef du Service forestier nous apprend que, depuis la signature des accords de Genève, le retour à la sécurité intérieure particulièrement dans les régions forestières, a permis de reprendre les travaux de gestion des forêts.

On évalue couramment la superficie boisée à environ 10 millions d'hectares, dont 3 millions d'hectares de forêt dense, 5 millions d'hectares de forêt glaire, 900 000 hectares de forêts inondées et 1 million d'hectares de savanes pauvres et de broussailles. Le domaine forestier classé représente actuellement 3 900 000 hectares, les réserves forestières sont réparties assez régulièrement sur l'ensemble du pays. Toutes les forêts sont propriété de l'Etat.

Alors que pendant plusieurs années le travail sur le terrain fut rendu presque impossible en raison de l'insécurité, on assiste maintenant à une reprise d'activité importante, qui doit s'amplifier au cours des années à venir. La première tâche a été d'établir le bilan des destructions, touchant aussi bien la forêt elle-même que l'infrastructure forestière (routes pistes, ponts, maisons forestières). Il y a une recrudescence des défrichements dans les massifs boisés, surtout dans les forêts denses.

La réinstallation des villageois provenant des zones d'insécurité a favorisé également dans une certaine mesure l'extension de nouvelles zones de culture au détriment de la forêt. Ces extensions n'ont malheureusement pas toujours été réalisées sur des terres à vocation agricole.

Pour des raisons de sécurité, les bordures de nombreuses routes avaient été également déboisées sur 50 mètres de part et d'autre. Enfin, faute de travaux de lutte contre l'incendie, plusieurs millions d'hectares de forêt claire ont été parcourus par des feux courants au cours de chaque saison sèche (janvier à mars plus particulièrement). Ces incendies sont très préjudiciables à la fermeture de ces peuplements, souvent très clair - plantés, qui restent ainsi très pauvres et protègent mal le sol. Les dégâts les plus importants ont eu lieu à l'intérieur des périmètres où la forêt glaire est exploitée par coupe rase. Les feux sont presque tous dus à l'action de l'homme, surtout à l'occasion de la chasse. En effet, l'incendie en saison sèche de vastes zones de savane boisée permet une pousse rapide de nombreuses graminées dont les troupeaux de ruminants sauvages sont friands. Dans les zones forestières de l'intérieur, à économie rudimentaire, où l'alimentation des habitants des villages forestiers est très mal équilibrée, surtout en aliments protéiniques pendant une grande partie de l'année, la viande du gibier représente un appoint non négligeable.

Il ne faut pas espérer pouvoir rétablir avant de nombreuses années une situation qui s'est rapidement dégradée en l'espace de quatre à cinq ans réduisant en fait à néant les résultats acquis au cours de 50 années d'action forestière.

Les premiers efforts réalisés en 1955 ont surtout porté sur la remise en état d'un important réseau de routes et pistes forestières (2 900 km) permettant d'assurer une surveillance efficace des forêts.

Les plantations après défrichement et les enrichissements de valeur (Dipterocarpus spp., Hopea odora, Tectona grandis) ont été entretenus comme par le passé. De nombreuses pépinières ont été créées sur tout le territoire; enfin, le Service forestier a tenté avec succès le reboisement de zones forestières défrichées pendant la période d'insécurité. Les plantations sont associées pendant deux ou trois ans à des cultures vivrières (soja et maïs, par exemple), ce qui diminue de façon considérable le prix de revient des travaux de plantation, pois de sarclage et d'entretien.

La reprise complète des exploitations permet d'assurer l'approvisionnement régulier du marché intérieur en bois et produits forestiers. Il reste de plus un excédent important de bois d'œuvre livrable à l'exportation. Cependant, les débouchés traditionnels de celle-ci (marché de Saigon Cholon surtout) sont plus ou moins gênés par la nouvelle structure politique et économique du Cambodge et du Viet-Nam. La fin des hostilités a vu également se tarir un débouché important qui était l'approvisionnement des forces armées. Il faudra par conséquent rechercher pour l'avenir ries débouchés nouveaux dans le cadre d'une économie d'exportation rénovée.

Le Cambodge a, en effet, des ressources importantes de bois d'œuvre qui permettraient d'augmenter de façon considérable le volume des exploitations annuelles sans pour cela empiéter sur l'avenir de la forêt. Pourraient être livrés à l'exportation des débits de fort équarissage (Dipterocarpus spp., Hopea odorata, Shorea, Anisoptera, Lagerstroemia, Sindora, Tarrietia) des traverses de chemin de fer, des poteaux de lignes électriques, des fonds de wagon, etc., ainsi qu'un volume non négligeable de Pinus merkusii. Ce qui enraye pour l'instant l'expansion dans le domaine de l'économie du bois, ce sont les cours très élevés sur le marché intérieur des bois de toutes dimensions. Un gros effort devra être fait dans les années à venir pour abaisser dans de fortes proportions des prix pratiqués sur le marché du bois tant pour la consommation intérieure que pour les exportations. Celles-ci peuvent se faire dès maintenant par le port de Phnom-Penh, accessible, sous certaines conditions, aux navires de haute mer. On peut espérer par ailleurs la mise en service, vers la fin de 1957, du port de Kompong-Som, sur le golfe de Thaïlande, ce qui permettra la mise en valeur d'un riche massif forestier, encore inexploité, dans un rayon de 100 kilomètres environ de ce port.

Un plan préparatoire pour l'équipement du Cambodge porte sur les années 1956 et 1957; il doit être suivi d'un plan définitif qui portera probablement sur une période de quatre ans. Le plan de deux ans est financé par les ressources du budget national, avec aide étrangère et assistance technique des Nations Unies.

Canada

· On signale que l'emploi accru de constructions préfabriquées sur les emplacements des exploitations forestières a amené une des plus importantes usines à bois des Provinces maritimes à créer un atelier spécial pour les unités d'habitations préfabriquées destinées aux sociétés d'exploitation forestière et de construction.

Permettant une économie de temps grâce à sa construction rapide, une économie d'argent grâce au réemploi des mêmes éléments à plusieurs reprises, l'unité de construction la plus populaire est un bâtiment à deux étages de 28 feet de large et 128 feet de long (8,5 x 39 mètres), pouvant loger 190 hommes. L'isolation et le revêtement intérieur et extérieur sont assurés par du contre-plaqué, le bâtiment peut être édifié en 60 journées de travail et démonté en 18, il peut être expédié, démonté, dans trois fourgons. Les hommes sont logés par cellules de quatre; la cuisine et les pièces collectives sont au rez-de-chaussée.

La tendance actuelle est de faire vivre les familles dans des camps semi-permanents; pour répondre à cette tendance, une maison spéciale est maintenant proposée aux industriels. Son prix est légèrement supérieur à 3 000 dollars, elle comprend trois pièces: une cuisine et deux chambres. Tous les appareils sanitaires sont compris. Les maisons ne seront pratiquement jamais construites sur des fondations permanentes; les tuyaux de plomberie devront clone être placés au-dessus du sol, dans un caisson calorifugé isolé contre le froid.

Les éléments standard des murs ont 4 x 8 feet (1,2 x 2,4 mètres), ceux du plancher jusqu'à 12 feet (3,7 mètres). Tous sont isolés avec de la laine de verre de 2,5 inches (6,4 centimètres) d'épaisseur. On utilise l'épicéa et le contre-plaqué de Douglas.

· Le Dr D. A. Macdonald, Directeur depuis 1948 de la Sous - Division des forêts au Ministère des régions septentrionales et des ressources nationales a pris sa retraite à la fin de l'année 1956, après 42 ans au service de la foresterie au Canada.

Il est internationalement connu pour ses activités dans le domaine de la conservation des forêts. Au Canada, il fut étroitement associé à la préparation et à la rédaction définitive de la loi forestière du Canada (Canada Forestry Act) de 1949. Cette loi accordait une aide financière de l'Etat pour les inventaires forestiers des diverses provinces et pour le reboisement. Ces inventaires forestiers ont donné aux gouvernements et à l'industrie les renseignements qui ont servi de base aux plans d'aménagement scientifique des forêts. Grâce à l'aide accordée au reboisement, 58 millions d'arbres ont été plantés sur des terres vacantes du domaine de la Couronne.

Le Dr Macdonald a participé très activement à de nombreuses organisations nationales et internationales. Il était depuis de longues années directeur de l'Institut des recherches papetières du Canada et de l'Association forestière canadienne. Il fut également président du Bureau canadien de la lutte contre des insectes des forêts. Il dirigea la conférence préparatoire de la FAO sur les problèmes mondiaux de la pâte à papier à Montréal en 1949 et fut membre du premier comité consultatif de la Division des Forêts de la FAO. Il participa, comme délégué lu Canada au troisième Congrès forestier mondial à Helsinki (Finlande), au quatrième Congrès à Dehra Dun (Inde), et gomme président à la sixième Conférence forestière du Commonwealth britannique qui s'est tenue au Canada en 1952.

Chili

· Une nouvelle entreprise appelée Empresa Nacional de Celulosa est en cours d'organisation avec l'appui financier de plusieurs organismes gouvernementaux. Le capital initial souscrit s'élève à l'équivalent de 10 millions de dollars, avec un supplément de 9,6 millions de dollars en crédits extérieurs pour permettre l'achat de machines et des prestations de services professionnels. La matière première sera tirée des plantations de Pinus radiata de la région de Huepil. Le projet s'appuie sur les études faites précédemment par la FAO, la Commission économique pour l'Amérique latine et la Corporación de Fomento du Chili.

Colombie

· Sous les auspices de la division andine de l'Institut interaméricain des sciences agricoles, de la Faculté nationale d'agronomie et de l'Institut forestier de Medellin, un cours intensif de foresterie tropicale a été organisé à Medellin en juillet et août 1956. Le cours a traité de la pratique forestière et a compris des voyages d'études dans des hautes zones d'Antioquia et dans les régions basses tropicales d'Uruba.

Douze étudiants de cinquième année de l'Ecole forestière de l'Université Francisco José de Caldas à Bogota ont effectué un voyage d'études de 19 jours au Venezuela. Ils suivirent pendant 10 jours un cours spécial à la faculté forestière de l'Université des Andes à Mérida, et passèrent le reste du temps à visiter les forets, les industries forestières, les pares nationaux et les col unies agricoles.

Etats-Unis d'Amérique

· Le bureau forestier de l'état d'Orégon est disposé à délivrer des licences pour l'exploitation d'un procédé breveté mis au point au Laboratoire des produits forestiers de cet état et permettant d'extraire de l'écorce des arbres indigènes des cires, tanins et des produits chimiques purs. Jusqu'à présent aucune licence n'a été délivrée, mais on pense que ce procédé pourrait permettre la création d'une industrie nouvelle dans les régions du nord-ouest des Etats-Unis.

· En application du projet de création d'une «Banque foncière», qui a fait l'objet de la loi fédérale agricole de 1956, le service forestier est autorisé à engager une dépense de 4,7 millions de dollars pour la réalisation de la partie «plantations» du programme dit «Soil Bank Conservation Reserve». Selon ce programme, le Secrétaire à l'agriculture est autorisé à passer des contrats avec des agriculteurs pour des périodes de 3 à 15 ans. Au cours de cette période, les agriculteurs devront consacrer une partie déterminée de leurs terres de culture à des travaux de protection. Le Secrétaire à l'agriculture est autorisé à payer une part raisonnable du coût des travaux de protection et à verser annuellement une indemnité représentant le revenu équitable des terres retirées a l'agriculture en vue de l'exécution desdits travaux.

Sur le crédit total, 4 millions de dollars sont réservés pour le développement des pépinières. Le reste correspond à la rémunération de l'administration du Service forestier fédéral et des services techniques que fourniront les forestiers des états. A l'échelon central du Service forestier fédéral, on a créé un service spécial pour faire face aux attributions nouvelles ainsi créées.

ETHIOPIE

ETHIOPIE: la première «Journée de l'arbre» en Ethiopie, organisée par MM. Vernède et Bosshard, fonctionnaires de l'assistance technique de la FAO, s'est tenue à la pépinière forestière expérimentale de Holletta, qui a une superficie d'environ 11 hectares; elle a eu un grand succès. L'Empereur et les membres de la famille royale, le Ministre de l'agriculture, d'autres ministres et des personnalités civiles et militaires de haut rang, y assistaient. L'Empereur et le Ministre de l'agriculture s'adressèrent à l'assemblée et plantèrent des arbres.

· Les inventeurs et les techniciens du Service forestier fédéral ont consacré beaucoup de temps et de travail à la réalisation de ce que l'on a appelé le «mulet mécanique», ou appareil de portage sur sentiers. On a conçu et on est en train d'essayer une demi-douzaine au moins de variantes de cet appareil destiné à transporter des charges sur des sentiers étroits.

Parmi les emplois possibles qui ont déjà fait l'objet de démonstrations, citons le transport des provisions des guetteurs des postes d'observation d'incendie; le transport du matériel nécessaire à la construction et à l'entretien des pistes, l'extraction de petites souches sur les chantiers de création de pistes; la transformation de cet appareil de portage en un compresseur permettant de faire des forages de mines sur ces mêmes chantiers; le remorquage d'une cuisine roulante, le remorquage d'une niveleuse pour la piste. La mise au point la plus récente permet d'utiliser cet appareil de portage pour récupérer l'équipement des pompiers parachutés pour lutter contre les feux de forêts. On démonte la machine en deux parties que l'on peut parachuter puis rassembler au sol. On a coutume d'envoyer ces pompiers parachutistes sur des foyers inaccessibles et ils emportent avec eux des charges considérables. Ramasser cet équipement, qui est coûteux, une fois l'incendie éteint, est une tâche longue et pénible. Le transport mécanique aiderait beaucoup à réaliser l'ensemble de ces opérations.

· Une publication du Département de l'agriculture traite des maladies des arbres forestiers d'Amérique du Nord plantés à l'étranger. Elle est basée sur l'étude de plus de 3 000 articles ou ouvrages. Cette publication donne, en premier lieu, la liste et décrit les effets ainsi que l'apparition des maladies, divisées en maladies causées par des virus, des bactéries, des champignons et par les guis. Elle fournit ensuite l'inventaire des hôtes des agents pathogènes et donne, pour chaque essence forestière, la liste des maladies connues. Enfin, elle comporte un tableau général et pour partie, détaillé, de la localisation de chaque essence forestière américaine dans les pays étrangers. Dans certains cas, on se contente d'indications générales; pour d'autres, on fournit des indications précises. Une liste séparée, établie par pays, indique la localisation détaillée des plantations forestières d'arbres d'Amérique du Nord.

Cette publication constitue une mise à jour des connaissances en la matière. Dans la même série on se propose de publier en outre: une liste des agents pathogènes d'Amérique du Nord qui attaquent les essences étrangères introduites aux Etats-Unis et une liste des maladies des arbres d'origine étrangère, en précisant les dégâts qu'elles provoquent et la menace potentielle que constituent pour les forêts d'Amérique du Nord, des maladies qui n'y sont pas encore connues.

Hong-kong

· Dans le domaine de la sylviculture, on a continué à procéder à des recherches une échelle réduite. On a fait venir de l'étranger des graines de nouvelles espèces et on a planté des placeaux d'expériences dans diverses régions.

On a constaté que l'utilisation de plants repiqués de pins à racines nues ne réussit que si le temps est favorable et que si les plants ont une dimension optimum au moment de la mise en terre. Etant donné l'incertitude qui pèse sur la saison de plantation, il est difficile de s'assurer que d'on disposera des plants de dimension convenable au moment voulu. Si l'on veut en outre s'assurer que les plantations seront «installées» on un ou deux ans, on est logiquement amené à utiliser pour les regarnis une plus forte proportion de pins en tubes. La reprise des plants repiqués est très variable, avec une moyenne de 30 à 60 pour cent. Avec les tubes on arrive à une reprise de 90 à 100 pour cent. Compte tenu de ce que les plants en tubes goûtent plus cher à produire et à planter, il semblerait que la méthode la plus économique consisterait à utiliser, en même temps, des plants repiqués et en tubes, les premiers étant mis en terre lorsque le temps est le plus favorable, les seconds lorsqu'il est défavorable, ou lorsqu'il s'agit de procéder à des regarnis. Le pins ont donné les meilleurs résultats dans des zones couvertes d'herbe. On a constaté que les dégagements n'étaient pas nécessaires car les jeunes plants sortent très bien de la strate herbacée.

Avec les eucalyptus, les résultats ont été plutôt décevants dans la plus - part secteurs. Il apparaît qu'Eucalyptus robusta (syn. d'Eucalyptus multiflora) ne convient pas à la plupart des stations où on l'a planté. On le réserve clone pour les stations humides et abritées qu'il affectionne.

La plus encourageante des espèces nouvelles que l'on essaie pour les reboisements est Casuarina equisetifolia. On a constaté que sa croissance est remarquablement accélérée par le superphosphate, même à dose très faible. On espère que cette espèce conviendra dans les stations qui ne sont pas propices aux eucalyptus. On essaie aussi Casuarina cunninghamiana.

D'autres essences qui donnent de bons résultats en plantations d'essai sont: Cryptomeria japonica (au-dessus de 300 mètres d'altitude environ), un aune japonais, un Callitris et Tristania conferta. A l'avenir on les essaiera toutes sur une plus vaste échelle.

Iran

· Un fonctionnaire de la mission d'assistance technique de la FAO en Iran écrit:

«Sur la route Chiraz-Ispahan nous avons fait un court arrêt à Tackteh-Djamschild (à 75 kilomètres de Chiraz) afin de visiter les ruines du palais de Darius à Persépolis. L'importance d'une observation de botanique forestière a dépassé de beaucoup l'intérêt archéologique de la visite.

«Persépolis est placée sur une sorte de terrasse, en partie naturelle, en partie creusée artificiellement dans la roche, qui domine de 15 à 20 mètres une plaine vaste et fertile. On ressent encore le sentiment de richesse et de puissance qui s'est probablement emparé des ambassadeurs étrangers reçus par Darius dans ce somptueux palais de pierre avec sa forêt d'énormes colonnes s'élevant vers le ciel bleu et contrastant avec la ville de petites maisons de briques d'argile qu'elles dominaient.

«Tous les murs de Persépolis sont recouverts de bas-reliefs représentant le roi Darius, des soldats, on des scènes de triomphe. Ces scènes se succèdent, comme dans le déroulement d'un film, sur plus de deux kilomètres. La taille des personnages (celle du roi mise à part, qui est plus grand que nature) est en général de 60 centimètres. Les séries les plus intéressantes pour nous, du point de vue botanique et forestier, sont celles des processions triomphales de Darius. Tous les peuples qui firent partie de son immense empire y figurent. Chaque nation est généralement représentée par un groupe de trois hommes vêtus de leurs costumes traditionnels, portant des présents, et conduite par un officier de Darius. Les groupes sont séparés les uns des autres par un arbre, toujours le même. A cause de sa forme régulière, pyramidale, de son port dressé, on l'a considéré comme un cyprès. Mais il a été dessiné et sculpté avec tant de précision et avec de tels détails que l'on est certain que l'artiste a voulu représenter de jeunes sujets de Pinus heldarica. Le tronc est revêtu de son écorce écailleuse caractéristique, les branches sont cachées par les aiguilles et leurs extrémités sont redressées comme des chandelles. On voit les bourgeons terminaux bien développés et dressés, avec des aiguilles en touffes arrondies. Enfin, ce qui ne laisse aucun doute, les cônes sont sessiles, écartés, parfois verticaux, placés vers l'extrémité des branches les plus élevées, et toujours dirigés vers le bout des branches. Nous en avons pris quelques photographies: sur ces reproductions l'aspect est encore plus net que sur l'original.

«Cette découverte est très intéressante car elle prouve que l'on connaissait déjà fort bien Pinus heldarica en Perse au temps de Darius (vers 500 avant J.-C.). Je ne pois que citer ce fait, sans être capable de dire si Pinus heldarica poussait naturellement ou s'il avait été introduit par Darius après ses guerres Victorieuses.

«L'aire naturelle de Pinus brutia Ten. (dont P. heldarica, qui reste encore beaucoup à étudier du point de vue botanique, est une variété ou plutôt une race géographique) est la Grèce et le Proche Orient, Chypre, le sud de la Turquie, la Syrie et le Liban. Là, il montre souvent des formes de transition avec Pinus halepensis Mill. dont on a pensé jadis qu'il était une variété. Ceci est dû au fait que les botanistes travaillaient sur des spécimens secs ou conservée et n'avaient pas l'occasion d'examiner des sujets vivants dans les différentes parties de l'aire naturelle.

«Vers l'est, la région extrême où l'on sait que Pinus brutia pousse naturellement est celle de Zawita, sur les pentes ouest de la chaîne principale des monts Zagros, dans le nord de l'Irak (à mi-chemin entre Mossoul et Amadia, ou, pour être plus précis entre Dohouk et Sirsing). On pense qu'il existe une zone où ce pin est indigène, encore plus à l'est, en Afghanistan, mais cela n'a pas été vérifié.

«Que Pinus brutia ait été bien connu et apprécié dans l'antiquité, cela est encore démontré par un autre bas-relief qui a attiré notre attention. Il provient de Ninive (Mossoul en Irak) et se trouve maintenant au Musée d'archéologie de Bagdad (Irak). Ce bas-relief reproduit une scène de triomphe et, dans le fond, on voit des pins adultes. Bien que ces derniers soient stylisés (contrairement à ceux de Persépolis, qui sont reproduits avec une précision presque photographique), on peut facilement reconnaître Pinus brutia, dans la forme géographique de Zawita, grâce à son tronc écailleux, à ses branches verticillées, étalées, aux extrémités redressées comme des chandelles, aux rameaux recouverts, presque jusqu'à la base, d'aiguilles incurvées qui donnent une apparence de corne d'abondance. Le feuillage paraît plus épais que celui des pins figurés à Persépolis (les aiguilles du Pinus brutia de Zawita sont de couleur relativement sombre et persistent plusieurs années, de sorte qu'elles recouvrent les rameaux et même les branches). (En réalité les cimes des pins âgés sont toujours plus fournies en aiguilles que celles des jeunes sujets.)

«Ces bas-reliefs prouvent que l'on connaissait Pinus brutia en Irak du temps de Ninive (environ 800 avant J.-C.) et que l'on connaissait en Iran un autre pin, très voisin de Pinus heldarica, du temps de Darius (environ 500 avant J.-C.). Cependant, le fait qu'à Persépolis on figure toujours Pinus heldarica sous l'aspect de jeunes arbres, et qu'on l'utilise toujours comme un symbole séparant les processions triomphales pourrait signifier qu'il aurait été introduit et cultivé par Darius qui l'aurait vu et admiré au cours de ses campagnes (cette théorie pourrait expliquer l'absence étrange à l'état naturel d'espèces des genres Pinus Picea et Abies en Iran). De ces observations, nous pouvons conclure que l'on connaissait déjà Pinus heldarica en Iran du temps de Darius mais nous ne pouvons affirmer de façon dogmatique que le Pinus heldarica que l'on cultive maintenant en Iran est le descendant des arbres représentés à Persépolis. Si l'on examine la forme et le port des pins actuellement cultivés (avec leurs cimes arrondies et moins régulières, leurs branches étalées davantage vers l'horizontale, et leurs extrémités moins redressées), ils semblent se rattacher davantage à ceux qui poussent le long de la côte de Syrie, près de la forêt de Lattaquié, qu'aux pins de Zawita.

«Les exemplaires les plus développés et les plus âgés de Pinus heldarica que nous ayons vus, au cours de notre voyage dans les régions de l'Iran que nous avons visitées, se trouvent dans le jardin de l'église américaine de Julfa (Ispahan). Ils atteignent une hauteur d'environ 20 mètres. Leur cime est arrondie et aplatie comme un parasol. On nous a dit qu'ils avaient 180 ans.»

Italie

· A la fin de l'année 1601, Iseppo et Gieronimo Paulini, propriétaires forestiers qui vivaient dans la province de Belluno, présentèrent à Sa Sérénissime Eminence le Doge de la République de Venise un mémorandum proposant des mesures destinées à lutter contre l'envasement de la lagune. Vingt illustrations et tableaux étaient joints à ce mémorandum qui, tout élémentaire qu'il soit constitue l'un des premiers manuels de sylviculture, d'utilisation du sol et d'aménagement des bassins de réception.

Les auteurs commençaient par attirer l'attention du Doge sur l'inutilité des très coûteux travaux de génie civil réalisés précédemment dans les plaines pour lutter contre l'érosion et les inondations, travaux qui ne s'étaient pas attaqués au problème à son origine même, dans les bassins de réception. Ils montraient de façon convaincante que l'envasement de la lagune avait commencé depuis une centaine d'années environ, à la suite du déboisement des montagnes que les cultivateurs avaient réalisé, surtout au moyen du feu, pour agrandir leurs terres de culture et leurs pâturages. L'érosion s'était alors installée et, par voie de conséquence, les rivières avaient entraîné vers la mer des quantités considérables de boue et de particules rocheuses qui avaient fini par envaser la lagune.

Ils préconisaient deux mesures différentes: la stricte interdiction des feux dans les forêts à laquelle veilleraient avec soin des gardes spéciaux interdiction assortie de fortes peines pour ceux qui enfreindraient la loi la création d'un réseau serré de fossés établis sur les pentes, selon les courbes de niveau, et, dans les plaines entre les chenaux, pour ralentir la force du ruissellement superficiel et provoquer le dépôt des limons. Etant donné la fertilité de ces limons, il était important de ne pas les perdre en laissant les rivières les entraîner à la mer. A cet égard, il est intéressant de noter le traitement qu'ils proposaient d'appliquer à la végétation naturelle dans le lit des rivières, végétation composée surtout de saules: il fallait la recéper tous les cinq ans, pas davantage, car des rejets plus gros n'auraient pas été assez souples pour ralentir l'écoulement de l'eau sans être déracinés.

Laos

· La majorité des peuplades qui habitent les régions montagneuses du Laos se livrent à la culture itinérante. Cette pratique est particulièrement fréquente dans le nord du pays, et le déboisement qui résulte de ce mode d'exploitation de la forêt constitue l'un des principaux problèmes posés au service forestier.

Ce service, depuis sa création, s'est efforcé d'abolir cette coutume. On a commencé par créer une école, sur le plateau de Xieng-khouang, pour diffuser des méthodes de culture permanente dans la population. Puis on a adopté une politique de limitation des secteurs où l'on pratiquait la culture nomade.

Il se trouve que le Laos a une population assez faible et qu'il est possible de trouver des terres fertiles non cultivées. Pour cette raison le service forestier, à partir de 1950, tenta de fixer les tribus des collines en les établissant sur des terres convenant à la culture du riz.

Les premiers essais furent modestes et consistèrent à fournir aux familles évacuées hors des réserves forestières des outils, des animaux de trait et des semences. Peu à peu, les techniques de réorganisation s'améliorèrent et il apparut bientôt que les résultats étaient bien supérieurs à tout ce qu'avaient donné les tentatives précédentes.

ITALIE: Les quatre gravures montrent:

1. Comment une foret de montagne doit être traitée pour diminuer le ruissellement et pour protéger le sol contre l'érosion.

2. Comment les arbres diminuent le choc de la pluie ou de la neige sur le sol.

3. Le déboisement de la vallée de la Serpentina, l'érosion ainsi provoquée et les dépote de matériaux qui ont suivi.

4. Le développement, au début du XVIIe siècle, de deux affluents de la Piave qui, 60 ans auparavant, n'étaient que de petits ruisseaux.

L'essentiel de l'action actuellement entreprise consiste dans la création de rizières, qui sont ensuite cultivées par les populations elles-mêmes. En 1955-56, on a établi trois centres de regroupement des populations dans la région de Xieng-khouang où 113 familles s'installèrent. L'un des centres, prévu pour 26 familles, en reçut finalement 56. On établit 130 hectares de rizières, on creusa 20 kilomètres de canaux d'irrigation et de drainage. Les travaux furent financés par le budget national et l'aide économique américaine.

Les premiers résultats peuvent paraître négligeables en regard de l'amplitude du problème de la culture itinérante au Laos. Mais il est possible que, plus que les résultats matériels, ce soit leur valeur de démonstration qui soit importante et il est certain que le projet a été fort bien accueilli par les populations locales. Les populations ainsi déplacées comportent pour moitié des représentants des deux races qui pratiquent traditionnellement la culture itinérante: les Laotiens et les Moïs

Quelques années auparavant on eût considéré comme impossible toute tentative faite pour modifier la vie de ces populations. Mais l'expérience en question a montré qu'il n'en est rien et que, bien souvent, elles ne demandent que d'avoir une occasion de se fixer définitivement.

Libéria

· Depuis 1951 des experts de l'Administration de coopération internationale des Etats-Unis (ICA) ont travaillé au Libéria à l'étude des forêts et de leurs possibilités de développement, à la création d'un système de gestion et de conservation des forêts, à l'établissement d'un programme de sélection et de formation des forestiers. Ce programme fait suite, en le développant, à un programme précédent qui avait été entrepris dans ce pays en 1947 par un expert de la mission économique des Etats-Unis.

Bien que la culture nomade soit la méthode de culture la plus répandue dans ce pays, et qu'elle ait été pratiquée pendant longtemps, il reste encore une vaste superficie de futaies. Les principales catégories de couvertures végétales du sol sont les suivantes:

Catégorie

Superficie totale en acres (1)

Pourcentage de la superficie totale du pays

Futaie (forêt primitive)

8 950 000

37,6

Forêt clairiérée

4 850 000

20,4

Formations buissonnantes (secondaires)

5 250 000

22,1

Superficies non boisées

4 750 000

19,9

TOTAL

23 800 000

100,0


(9 520 000 hectares)


(1) Une acre = 0,4 ha environ.

Ce pays a la chance de disposer d'une superficie importante de territoire susceptible d'être utilisée à l'avenir de façon rationnelle.

Un rapport de l'ICA énumère comme suit les principaux résultats qu'elle a obtenus récemment:

1. L'opinion publique a de plus en plus conscience du fait que des mesures de conservation sont nécessaires si l'on veut éviter la destruction de ressources précieuses. Cela s'est traduit par l'appui accordé par l'administration publique aux mesures de protection de la forêt.

2. Le budget forestier, bien que peu important, est en voie d'augmentation rapide.

3. On a créé un bureau de conservation forestière pour s'occuper des forêts nationales en cours de recensement et d'établissement. On rencontre de grandes difficultés pour en fixer les limites, mais on a déjà délimité une forêt nationale et pour d'autres le travail est en cours, portant sur plusieurs millions d'acres.

4. On a fixé, à l'Université du Libéria, un programme d'études forestières professionnelles. La FAO a fourni deux professeurs. La première promotion sortira en 1958, et on espère qu'après cette date les professeurs de la faculté forestière seront des Libériens.

5. On a conclu un contrat de vente avec un entrepreneur privé pour l'exploitation du bois d'une forêt nationale. Il n'est pas très important, mais on s'attend à ce que d'autres contrats soient passés pour les forêts nationales que l'on est en train de délimiter.

Pays-Bas

Le premier recensement des terrains boisés a été effectué en 1938-42. Mais, lorsqu'on eut achevé de rassembler les renseignements, une superficie considérable de forêts fut exploitée en raison de la guerre. Bien qu'un recensement complémentaire des superficies exploitées ait été réalisé en 1945-48, les résultats n'en ont pas été assez satisfaisants pour les statistiques modernes. Il fallait des chiffres mis à jour pour fournir des renseignements sur les quantités de bois exploitées, l'accroissement annuel, l'économie forestière, la politique forestière, les plans de développement de l'agriculture et de l'utilisation des loisirs. De plus les chiffres dont on disposait ne permettaient pas de satisfaire les exigences des statistiques forestières internationales de la FAO.

Le premier recensement, qui portait sur les terrains boisés, les plantations de bordures de routes et les terres incultes, ne donnait de chiffres que pour la superficie et la catégorie des propriétés. Il faisait ressortir une superficie boisée totale d'environ 250 000 hectares, une superficie des terres incultes de 226 000 hectares et 47 860 kilomètres de plantations d'alignement ou de bordure de routes.

En 1942 la répartition par catégorie de propriétaires était la suivante:

Type

Etat

Municipalités

Propriétés privées

Autres

Pourcentage

Terrains boisés

15

15

65

5

Plantations routières

8

22

60

10

Terres incultes

21

13

56

10

En 1952, on a entrepris un nouvel inventaire forestier, en vue d'obtenir des renseignements détaillés sur la composition des terrains boisés et des terres incultes dans chacune des huit régions forestières qui couvrent maintenant l'ensemble du pays. On a effectué en 1952-53 l'inventaire de la première région qui comprend l'est de la province d'Utrecht et une petite partie adjacente de la province de Hollande du Nord. On a achevé récemment l'inventaire de la seconde région, c'est-à-dire l'ouest de la province de Guelderland (que l'on appelle Veluwe). Le recensement de l'ensemble du pays devrait être achevé aux environs de 1962.

Ce nouveau recensement des terrains boisés comporte les éléments suivants:

a) classification de la superficie boisée selon les types de forêts et les essences,

b) nombre et superficie des massifs forestiers isolés, par classes de superficies,

c) nature des propriétaires des zones boisées,

d) nombre de propriétaires par classes de superficies,

e) nombre de propriétés par classes de superficies,

f) superficie, volume et accroissement par espèces, catégories de produits (grumes à sciages, poteaux, étais, perches, etc.), et classes de diamètres,

g) répartition des essences par classes de qualités,

h) mode d'établissement et nombre de générations,

i) composition des types de sols pour les terrains boisés et les terres incultes,

j) superficie des terrains boisés et des terres incultes pour chaque municipalités.

Les chiffres relatifs aux plantations routières et d'alignement seront donnés pour le pays entier. C'est pourquoi la méthode d'inventaire statistique est très différente.

Pour les terrains boisés, l'unité d'inventaire est le peuplement, avec une superficie minimum de 0,6 hectare. On reconnaît les peuplements sur les photographies aériennes, et on les parcourt ensuite sur le terrain. Chaque peuplement est numéroté et enregistré sur des cartes d'état major au 1/25 000e. On mesure, sur ces cartes, la superficie occupée par le peuplement. Le volume des peuplements qui ont plus de 20 ans est mesuré d'après des parcelles échantillons prises au hasard. On détermine visuellement, dans l'ensemble du peuplement, un grand nombre de parcelles échantillons ayant un rayon de 8 mètres. Dans ces parcelles on compte le nombre d'arbres, pour déterminer le nombre moyen d'arbres à l'hectare. On détermine la moyenne arithmétique des diamètres en mesurant au hasard 60 à 100 arbres dans le peuplement. Ce diamètre moyen est ramené au diamètre moyen correspondant à la surface moyenne de base pour simplifier les calculs. On obtient la hauteur moyenne en mesurant quelques arbres qui ont le diamètre moyen. L'accroissement de chaque peuplement est tiré de tables de production. On détermine, à l'aide d'une tarière, le type de sol correspondant au peuplement.

PAYS-BAS: Carte forestière des Pays-Bas:

Etant donné que l'on mesure Un grand nombre de superficies échantillons, les résultats de cette méthode rapide d'estimation sont suffisamment précis. En général, on mesure au plus de 6 à 10 parcelles échantillons à l'hectare. Etant donné qu'aux Pays-Bas les peuplements ont une superficie moyenne de 1,5 hectare, le pourcentage moyen d'échantillonnage est d'environ 10 pour cent pour la détermination du nombre d'arbres, et d'environ 5 pour cent pour la détermination du diamètre moyen. La raison pour laquelle on applique une méthode aussi soignée est que les résultats acquis pour chaque peuplement sont fournis aux propriétaires forestiers afin de servir de base à leurs plans d'aménagement.

D'autre part, les données sur les plantations routières et d'alignement sont obtenues par une méthode statistique mathématique, basée sur un échantillonnage de 10 pour cent pris au hasard dans l'ensemble du pays. Les cartes d'état-major sont divisées en 60 carrés environ de 100 hectares chacun. Sur chaque carte, dans le dixième du nombre de carrés, choisi au hasard, on mesure la longueur totale des plantations routières (par rangées). Sur le terrain on détermine l'essence, le diamètre moyen, la hauteur moyenne et le nombre d'arbres. Basé sur cette méthode d'échantillonnage le recensement des plantations routières et d'alignement comportera: l'essence, la longueur des plantations, le volume, les catégories de diamètres, le nombre d'arbres et la propriété.

Tous les chiffres recueillis par le service forestier d'Etat sous l'égide du Comité de statistique forestière sont repris par le système IBM et publiés en collaboration avec le Bureau central de statistiques des Pays - Bas.

Pologne

· La Pologne a fait cadeau au Royaume-Uni, par l'intermédiaire de la Forestry Commission, d'un couple de reproducteurs de bisons d'Europe. Ils sont arrivés par avion en octobre 1956, en provenance d'une réserve située près de Cracovie, et ont été emmenés au zoo de Londres pour une période de mise en observation sanitaire. Puis, il y a eu en novembre une cérémonie officielle de remise au cours de laquelle l'ambassadeur de Pologne en a fait don solennellement au président de la Forestry Commission. Ces animaux sont maintenant exposés au public et il se peut qu'ils soient transférés plus tard à Whipsnade, un zoo des environs de Londres.

Les bisons d'Europe sont des animaux forestiers et rares. Jusqu'à l'arrivée de ce couple provenant de Pologne, la Société zoologique de Londres n'en comptait aucun spécimen parmi ses pensionnaires. La Pologne possède 80 à 90 bisons d'Europe, ce qui représente, voit-on, une fraction importante du total existant dans le monde.

République Dominicaine

· Le technicien forestier régional de la FAO signale un fait particulièrement intéressant en République Dominicaine: une loi prescrit que tous les bois d'œuvre doivent être séchés artificiellement. En conséquence, le gouvernement a construit sept grands séchoirs et les a placés à des points «stratégiques». A La Constanza, par exemple, seize scieries envoient leur bois au séchoir. A côté du séchoir, chaque soierie a son propre atelier de rabotage où la plupart des bois sont rabotés. Le bois séché et raboté est ensuite expédié par camion vers les centres de consommation; on réalise ainsi une économie considérable sur le transport (probablement 20 à 30 pour cent en moyenne) et sur le temps nécessaire au séchage (le séchage à l'air libre demande plusieurs semaines ou plusieurs mois). De plus le bleuissement est évité. Le séchoir a une capacité de 200 000 board feet (1 000 m3) de bois par chargement (6 fours à 2 compartiments) et en 1955 il a traité 8.500.000 board feet (48 000 m3). Le prix du séchage est de 15 pesos (1 peso = 1 $E.-U.) par l.000 board feet (2,6 pesos par m3) pour les petites quantités, et 12 pesos pour les grosses quantités. Cela correspond à environ 10 pour cent du prix de vente à Ciudad Trujillo. Les séchoirs construits par le gouvernement sont remis à des entreprises privées, le gouvernement a fixé les tarifs pour le séchage. Les divers utilisateurs de ce système semblent satisfaits de cette solution.

RÉPUBLIQUE DOMINICAINE: Séchoir à La Constanza. Seize scieries y envoient leur bois à sécher.

Royaume-Uni

· A la suite du douzième congrès de l'Union internationale des instituts de recherches forestières, qui s'est tenu en 1956, un certain nombre de voyages d'études avaient été organisés en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse. Un des itinéraires parcourait le sud de l'Ecosse, et les participants ont été particulièrement impressionnés par les forêts de la Forestry Commission dans le Dumfriesshire et notamment par la forêt d'Ae. Un article publié dans le journal The Scotsman d'Edimbourg en parle en ces termes:

«La plantation des arbres proprement dite ne constitue qu'une très petite partie du travail que l'on exécute dans une forêt qui a les dimensions et la complexité de celle d'Ae. Un ouvrier qualifié, travaillant à la tâche, plante 2 000 jeunes arbres par jour. L'ensemble des travaux de plantation, portant sur 1 209 acres (environ 485 ha) a été terminé en neuf semaines et, au cours de la dernière semaine de mars, on n'a pas mis en terre moins de 343 000 plants. Il n'est pas si facile qu'il paraît de faire en sorte que l'on dispose au moment et à l'endroit voulus des plants de l'espèce qu'il faut et en nombre voulu. Il est certain qu'il faut pour cela que le travail en forêt soit particulièrement bien organisé. Cependant, il n'y a pas de doute qu'au cours de la saison de plantation le principal souci du personnel n'est pas de planter, mais de lutter contre l'incendie. La période de plantation s'étend en général de fin février au début de mai. Elle coïncide avec l'époque où le danger d'incendie est le plus grand. La graminée la plus répandue dans la forêt d'Ae, ainsi que dans la plupart des collines de la frontière écossaise, est la molinie. Sous l'effet d'un vent c'est, au début du printemps, l'accumulation d'herbes mortes et détrempées qui subsiste après l'hiver peut se transformer dans l'espace de quelques heures en une masse de matière extrêmement inflammable. Dans ces conditions, une cigarette mal éteinte suffit à déclancher un incendie qui dévore la forêt à raison d'une acre (0,4 ha) toutes les cinq secondes! C'est la vitesse à laquelle le dernier grand incendie, à Kielder, a parcouru 800 acres (environ 325 ha) de bois, se déplaçant à la vitesse d'un coureur à pied. Au cours de cette période le forestier a quelque excuse lorsqu'il considère avec soupçon et avec les plus graves inquiétudes l'étranger qui franchit les engrillagements un jour de sécheresse, tandis qu'à d'autres époques il est enchanté recevoir des visiteurs dans sa forêt.

«Une fois terminé l'affairement de la saison de plantation, les ouvriers s'attaquent en été à toute une série de travaux, surtout dans les parties les plus anciennes de la forêt. Là se posent des problèmes nouveaux. Faire pousser des arbres et les livrer au consommateur à un prix rémunérateur sont deux choses différentes. A Ae, les arbres abattus sont ébranchés et alignés en piles le long de chemins de vidange d'où on les enlève par triqueballes à chevaux pour les amener à la route forestière la plus proche.

«On estime qu'il faudra disposer un jour à Ae de plus de 160 kilomètres de ces routes forestières. On en a déjà établi 30 environ. La façon dont on les construit présente quelque intérêt. On utilise maintenant la méthode simple, d'origine coloniale, qui consiste à verser du gravier directement sur le sol naturel, en se contentant de niveler aux endroits qui sont très irréguliers. On tire le gravier du lit de la rivière d'Ae: une drague mécanique charge les camions tout en parcourant ses eaux assez tumultueuses. Les camions qui apportent le gravier à l'extrémité de la route en construction jouent eux-mêmes le rôle de rouleaux compresseurs. Quand des parties sans résistance commencent à s'enfoncer, on les comble à l'aide d'une niveleuse légère traînée derrière un tracteur à roues. Avec cette technique simple, on obtient rapidement une route susceptible de supporter des charges de 10 tonnes de bois. Le Goût de son établissement est réduit à une fraction de la somme nécessaire à la construction d'une route goudronnée traditionnelle. Son entretien, que l'on effectue presque entièrement à la machine, sera meilleur marché lui aussi.

«Etant donné qu'à Ae les plus vieux arbres n'ont que 27 ans d'âge et par conséquent ne sont pas près de leur maturité, toute la production de la forêt provient des éclaircies que l'on réalise progressivement dans les plantations. Ces éclaircies sont faites, dans chaque peuplement, à partir de l'âge de 20 ans environ à des intervalles de trois ans ou plus. Le choix des arbres à éliminer nécessite des connaissances techniques. Il a pour but de se débarrasser des arbres malades, de formes défectueuses, tout en favorisant les tiges les plus belles et les plus vigoureuses, en leur donnant plus d'espace pour se développer. Peut-être y a-t-il un enseignement à tirer du fait que dans la forêt d'Ae la plus grande partie du marquage de ces arbres n'est pas faite par deux forestiers mais par un ouvrier et sa femme qui habitent le village d'Ae.

«Bien que plus de 30 ouvriers viennent encore quotidiennement par camion de la ville la plus proche pour travailler à Ae, la population de la forêt, comme le volume de ses bois s'est augmentée de façon constante et est maintenant fixée à 164 personnes y compris 74 enfants, ce qui est un nombre considérable. La plus grande partie de cette population vit dans le village d'Ae, qui a eu l'honneur d'être le premier village, entièrement neuf, que l'on ait construit au Royaume-Uni pour loger des travailleurs forestiers. Trente maisons sont actuellement occupées et huit autres sont prêtes à recevoir des occupants. Il y a un magasin et un bureau de poste. Lorsque les maisons seront louées, il est possible que la population de la forêt atteigne 200 personnes.»

· La Compagnie Educational Productions Ltd. a publié une nouvelle série de tableaux muraux relatifs au travail du bois. Ce sont les suivants:

1. Rabotage.
2. Sciage.
3. Travail au ciseau.
4. Assemblage chevillé à mortaise.
5. L'assemblage à tenon et mortaise.
6. L'assemblage, à queue d'aronde.
7. La mise en forme.
8. La technique du placage.
9. Le travail à la presse.
10. Le finissage du trois.

Chaque tableau donne des instructions détaillées pour réaliser un petit outillage, et constitue une feuille de travail idéale que l'instructeur peut présenter à ses élèves.

Soudan

· Dans un article du Sudan Silva, périodique publié par la Société forestière soudanaise, on déclare que l'exploitation des ressources naturelles du Soudan n'a été effectivement entreprise qu'après le commencement de la guerre. Auparavant le Soudan avait estimé qu'il lui coûtait moins cher d'importer le bois dont il avait besoin.

Une scierie avait été établie à Katiré, à 5,5 kilomètres environ des forêts les plus proches. Mais la différence d'altitude (environ 1 000 mètres) entre les deux points rendait l'exploitation et la vidange très difficiles. Le fonctionnement de la scierie était probablement unique en son genre. Au début, tout le travail, à partir du lieu d'exploitation, était effectué à la main. Les grumes étaient traînées jusqu'à mi-chemin, chargées sur des chariots à bras, amenées à une glissière qui descendait jusqu'au bas de la pente. Une seconde glissière conduisait jusqu'au bassin à grumes de la scierie.

Récemment, un fonctionnaire de l'assistance technique de la FAO a donné des conseils pour la modernisation du sciage et des exploitations du service forestier. Les besoins en sciages du Soudan sont d'environ 51 000 mètres carrés par an. Plus de 75 pour cent de cette quantité sont importés, et moins de 25 pour cent seulement sont produits localement. Un quart de cette production locale provient de chantiers temporaires où l'on effectue à bras le sciage de long. Les trois quarts sont produits par 11 scieries volantes situées surtout dans les provinces du sud. On a pour politique de chercher à dépendre de moins en moins des importations en augmentant la production locale de façon à atteindre à peu près le niveau de l'accroissement annuel des essences utilisables dans les forêts accessibles. On introduira dans les soieries des méthodes permettant d'économiser le travail, et on achètera des machines mieux adaptées afin d'augmenter le rendement et de diminuer les frais de production.

Tchécoslovaquie

· Un rapport préparé pour le voyage d'études de la FAO, dont il est, question à la page 29 de ce numéro, décrit les conditions historiques et économiques qui ont amené à la généralisation des forêts pures et équiennes d'épicéa et de pin. Cette situation trouve son origine, avant tout, dans un accroissement constant de la consommation de bois par de nombreuses industries qui se développaient rapidement, et dont les besoins ne pouvaient être satisfaits par les peuplements ravagés au cours des périodes précédentes.

L'accroissement considérable des industries de la brasserie et de la distillerie, de la production de verre, potasse, pierre, chaux et brique, le développement rapide de la fonderie et de l'industrie métallurgique ont amené une augmentation continue de la demande pour le bois.

L'état des peuplements forestiers depuis plusieurs centaines d'années n'a pas permis de faire face à l'accroissement de ces demandes. Au cours de plusieurs siècles, on a exploité dans ces peuplements la presque totalité du volume sur pied. Les peuplements, situés dans les régions où la densité de population était la plus forte et spécialement au voisinage des villes et des centres industriels, ont souffert en premier lieu de ces pratiques. Plus tard, cependant, même les forêts situées dans les régions éloignées et en montagne furent soumises à ces exploitations intensives. Par exemple, les bois nécessaires aux mines d'argent de Kutná Hora, notamment ceux de fort diamètre, venaient de régions aussi éloignées que les montagnes des Krkonose dans le nord de la Bohême. De plus, de nombreuses usines s'établirent directement dans les régions de collines ou de montagnes, telles que les montagnes de Sumava, où, en ce temps-là un matériel sur pied important offrait d'intéressantes possibilités pour le développement de la production.

Les superficies coupées à blanc furent complètement abandonnées à elles-mêmes. La régénération artificielle était tout à fait exceptionnelle à cette époque. La régénération naturelle échoua, surtout en raison des graves dégâts causés aux jeunes semis par le pâturage du bétail et du gros gibier, en particulier dans les forêts de fermes. En outre, il se produisit des changements dans la composition des peuplements: les espèces primitives furent remplacées par d'autres, bouleau, tremble, genévrier, qui, malgré leur grande vigueur, étaient de valeur économique moindre ou nulle.

Dans la seconde moitié du XVIIe siècle et au début du XVIIIe, la gestion et la régénération des forêts étaient encore laissées à leurs propriétaires. A cette époque, cependant, les personnes à qui était confié l'aménagement des forêts n'avaient pas de connaissances suffisantes en foresterie. En dépit de gela, même à cette époque commencèrent à apparaître des traités complets, avec des chapitres concernant la sylviculture, des instructions sur le reboisement et sur l'établissement de pépinières.

SOUDAN

SOUDAN: Le cliché montre une scierie mobile à ruban sciant des traverses de chemin de fer, dans la province d'Equatoria.

TURQUIE

TURQUIE: Le fonctionnaire de la FAO conseiller en matière de sylviculture et d'aménagement, envoie cette photo d'une foret naturelle de hêtre et sapin où il recommande l'application de méthodes d'aménagement semblables à celles qui sont pratiquées en Suisse. Dans cette foret les vides sont envahis par Rhododendron flavum qui est gênant lorsqu'on veut obtenir la régénération naturelle. Son extraction est difficile et coûteuse. Il semble nécessaire d'introduire tout d'abord des peupliers et des pins pour étouffer les rhododendrons, après quoi on observe le retour du hêtre et du sapin.

Photo: F. Zednik

Pendant ce temps, l'Etat n'intervenait en aucune manière. Pour faire face à la pénurie de bois, il n'adopta aucune mesure spéciale, sinon la délivrance de permis d'exploiter, l'interdiction des exportations de bois d'œuvre, et l'approvisionnement en bois des entreprises où il était intéressé. La publication de la réglementation forestière de 1754 marqua un tournant significatif de cette situation: elle prescrivait aux propriétaires forestiers de suivre les principes d'un aménagement rationnel de leur forêt, et visait spécialement les forêts des villes ou des particuliers. Cet aménagement devait être contrôlé par les autorités du district. En outre, certaines stipulations concernaient les économies possibles dans la transformation et l'emploi du bois, et des instructions spéciales et détaillées sur les règles à appliquer en sylviculture.

La pénurie de bois et la dévastation des forêts attirèrent un peu plus l'attention sur la régénération des peuplements. A partir de ce moment apparurent aussi diverses études contenant d'excellents conseils pour l'amélioration des forêts. A cette époque, le nombre des publication forestières sous la forme d'instructions ou de manuels s'accroissait lui aussi. Dans le même temps, le premier aménagement forestier systématique fut commencé et les premiers travaux sur l'aménagement forestier intégral furent élaborés.

On pensait alors qu'une meilleure gestion des forêts pourrait pallier le déficit en bois.

La question de la bonne gestion des forêts dépendait jusqu'à un certain point du reboisement rapide et économique des terrains forestiers jusqu'ici improductifs. Toutes les espèces forestières ne pouvaient cependant convenir pour cela. On savait parfaitement qu'il était beaucoup plus difficile d'élever des plants d'espèces feuillues que des conifères. En outre, les graines des résineux, spécialement les pins et les épicéas, pouvaient être obtenues aisément. La fertilité des graines de ces deux espèces était constante et élevée. L'extraction, la conservation et le semis de ces graines ne présentaient pas de difficulté. Les plants supportaient très bien les conditions microclimatiques difficiles des grandes coupes à blanc et des peuplements ouverts. Dans les premières années après la plantation, l'épicéa et le pin souffraient beaucoup moins des dégâts causés par le gibier que les espèces feuillues. En conséquence, on utilisa de plus en plus, pour le reboisement des peuplements dévastés, le pin et l'épicéa à la place des espèces primitives, telles que le chêne, le charme, le tilleul, l'érable, le hêtre, etc.

La reconstitution des peuplements forestiers existants, complètement ravagés par les exploitations antérieures, n'était ni le seul moyen, ni le plus efficace d'augmenter la production de bois. L'extension de la superficie boisée était hors de question à cette époque. Les relations entre la superficie cultivée et la superficie boisée étaient stables depuis longtemps, et chaque fois que des changements se produisaient, c'était toujours aux dépens de la forêt. La première extension de la superficie boisée date de la seconde moitié du XIXe siècle, mais à cette époque elle eut un caractère tout à fait local. Le meilleur moyen pour accroître la production des peuplements était l'emploi d'essences à croissance rapide, qu'on trouvait bien préférables aux feuillus comme le chêne et le hêtre. L'épicéa et le pin se révélèrent excellents pour la remise en valeur des peuplements dévastes. Le bois de ces espèces paraissait même mieux utilisable comme matière première industrielle ou comme combustible que celui des principales espèces employées auparavant.

Les nouveaux peuplements de pin et d'épicéa purs et équiennes, poussant rapidement dès le début, formant facilement des peuplements également faciles à conduire, représentèrent bientôt le nec plus ultra de la foresterie. En conséquence, et bien que les forestiers aient au début, dans la reconstitution des peuplements, tenté de suivre les indications de la nature en essayant de former des peuplements mélangés avec les essences indigènes, ils commencèrent néanmoins à penser, dès le début de la seconde moitié du XVIIIe siècle, qu'il était beaucoup plus avantageux de planter des peuplements purs et équiennes, en employant des espèces résineuses comme le pin et l'épicéa. En accord avec cette nouvelle tendance, un méthode entièrement nouvelle fut adoptée pour la liquidation des vieux peuplements. Le système ancien des éclaircies sélectives fut complètement abandonné et remplacé par un système radical de coupe à blanc. De cette manière, évidemment, la nécessité d'un reboisement rapide à partir de graines de pin et d'épicéa était encore plus marquée. Les développements suivants de cette technique de sylviculture sont basés sur l'alternance de culture agricole et de culture forestière sur les superficies coupées à blanc; cette méthode bouleversa l'équilibre biologique de l'ancienne forêt, puisque de cette façon même le sous-bois était modifié et la structure du sol bouleversée.

Sans doute les nouvelles techniques sylvicoles, basées sur l'exploitation en une seule fois du peuplement sur une grande étendue, et en même temps sur la régénération artificielle en une seule fois de ces mêmes superficies, introduisaient dans la sylviculture existante un esprit systématique.

C'est vraiment la première tentative sur une grande échelle de normalisation de l'aménagement des forêts; une théorie spéciale fut même élaborée, pour définir le taux de placement le plus élevé, l'exploitabilité financière, les essences les plus économiques, etc. Il est indiscutable que les peuplements purs apportèrent à ce moment des avantages financiers temporaires aux propriétaires forestiers de l'époque qui cherchaient à obtenir le maximum de profit. En même temps, on a obtenu réellement nue production plus élevée et particulièrement un assortiment des bois les plus appréciés. Ce fait se manifesta surtout après le développement de l'industrie chimique du bois qui utilisait exclusivement les résineux tandis que les feuillus étaient considérée comme ayant pour cet usage me valeur bien plus faible.

Il est donc évident que la méthode des peuplements purs et des coupes à blanc était la conséquence de contingences économiques: en premier lieu, la pénurie de bois et, plus tard la forte consommation de bois résineux. Pour résoudre ces problèmes, il fallait disposer de techniques de sylviculture et d'aménagement simples, peu coûteuses et très systématiques.

Mais, même au début de la mode des peuplements purs, certaines voix se faisaient entendre qui critiquaient cette forme de peuplement. Cotta (1816), Laurop (1822), Klein (1826), Cerny (1836), Pfeil (1837-60), Hejrovsky (1837) et beaucoup d'autres attirèrent l'attention sur le fait que les peuplements mélangés, tels qu'ils existent dans la forêt primitive, représentent nécessairement le type de forêt le plus parfait, c'est-à-dire celui dans lequel tous les constituants sont biologiquement liés en une unité parfaitement équilibrée. L'espace au - dessus et au-dessous du sol est alors utilisé au mieux. Les diverses espèces d'arbres, souvent de qualité différente se complètent l'une l'autre sans dommage pour chacune.

De plus, la forêt mélangée est beaucoup plus résistance que les peuplements purs en ce qui concerne les dégâts causés par les agents naturels et par le gibier. La meilleure possibilité de l'aménagement cynégétique était un avantage supplémentaire et il y en avait d'autres.

Tous ces avantage et désavantages respectifs des forêts pures ou mélangée furent, au cours des dernières décennies, abondamment discutés. De nombreux systèmes nouveaux furent proposés pour la régénération des peuplements et l'exploitation rationnelle des produits. Cependant, le fait demeure que la constitution de peuplements purs était la conséquence d'une situation économique particulière et que la sylviculture des peuplements purs, en liaison avec la technique de la coupe à blanc, a paru à cette époque plus avantageuse que les méthodes employées auparavant.

Si, aujourd'hui, nous procédons à une révision du système des peuplements purs et de la coupe à blanc ce mouvement est fondé à la fois sur certains résultats défavorables des peuplements purs et sur des nécessités économiques différentes de ce qu'elles étaient alors.

Les articles qui paraissent ici sont des résumés des nouvelles intéressantes compilées par le personnel de la FAO ou soumises par des correspondants. La FAO n'accepte aucune responsabilité pour les articles reçus en toute bonne foi de ses collaborateurs de l'extérieur


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