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Nouvelles du monde

Afrique-Equatoriale française

· La ville de Pointe-Noire, au Moyen-Congo, fut choisie comme siège de la Deuxième conférence forestière interafricaine (3-10 juillet) organisée par la Commission de coopération technique en Afrique au sud du Sahara (CCTA). Y assistaient des représentants du Ghana et des territoires dépendant de la France, de la Belgique, du Portugal et du Royaume-Uni. La FAO avait envoyé un observateur, comme à la première conférence qui s'était tenue à Abidjan en 1951.

Après avoir examiné l'état actuel de la politique forestière dans les pays situés au sud du Sahara, la Conférence porta sur des problèmes techniques variés et étendus: régénération naturelle des forêts situées dans les zones en exploitation et parcourues par l'agriculture nomade; techniques de plantations pour les espèces indigènes et exotiques; méthodes d'utilisation du sol permettant de conserver un équilibre biologique, maintien d'un rendement soutenu dans les forêts d'Afrique tropicale. Des comités techniques s'occupèrent de la nomenclature des formations forestières africaines et des zones boisées du type Miombo qui couvrent au moins 2 600 000 kilomètres carrés (1 million de square miles) sur le continent.

Des opinions furent émises sur l'ampleur future des activités forestières de la CCTA, en particulier en ce qui concerne la recherche, et sur la forme que devra prendre la collaboration avec la FAO après l'installation du nouveau Bureau régional africain de la FAO et de ses bureaux annexes en Afrique orientale et en Afrique du Nord. Le représentant régional de la FAO sera M. Pierre Terver qui a fait partie depuis plusieurs années de la Division des forêts puis a été nommé Directeur du Bureau de l'organisation administrative et du budget au Bureau du Directeur général.

Monsieur Terver a passé en Afrique une grande partie de sa carrière avant son entrée à la FAO.

Canada

· A l'occasion du centenaire de sa fondation, la Colombie britannique a offert au Royaume-Uni un Douglas parfaitement rectiligne de 370 ans et de 84 mètres de haut dont le fût sera érigé dans les Jardins botaniques royaux de Kew, près de Londres.

L'arbre abattu, son tronc, ramené à une longueur de 68 mètres et chargé sur les berceaux de deux chariots de débardage, a été amené jusqu'à une plage distante de 40 kilomètres, lais à l'eau et remorqué jusqu'au port de Vancouver.

Deux grues flottantes ont chargé la grume de 36 tonnes sur un cargo et l'ont posée sur une pontée de bois de charpente à destination du port de Londres. Là, l'énorme fût a été jeté dans la Tamise, puis remorqué jusqu'à Kew pour y être séché, préparé et dressé finalement à 65 mètres au-dessus du sol. Ce sera le plus grand mât du monde.

· L'intérêt croissant manifesté par l'industrie papetière pour l'emploi de copeaux de scierie dans la fabrication de pâte et, d'autre part, le perfectionnement des techniques d'écorçage et de fabrication des copeaux ont abouti à faire des grandes scieries du Canada oriental ainsi que de nombreuses scieries plus petites d'importants producteurs de copeaux pour la pâte. Il existe de nombreux renseignements sur les méthodes de fabrication et sur les prix de revient mais, par contre, on manque de données dignes de foi sur plusieurs facteurs importants relatifs à l'établissement du programme de déchiquetage d'une scierie.

L'un des plus importants de ces facteurs concerne l'estimation de la production de résidus convenables au cours de la transformation en bois d'œuvre de grumes de différentes dimensions. Cette estimation, qui doit être assez précise, est une condition préliminaire à l'établissement d'un programme de déchiquetage, ainsi qu'à la détermination, pour chaque scierie, du type et de l'importance du matériel de fabrication.

Cette production de résidus dépendra des types de scies utilisées, de la précision du sciage et des types de bois employés par la scierie.

Une brochure intitulée A Pulp Chip Program to Utilize Sawmill Residue (Programme de production de copeaux pour la papeterie utilisant les résidus de scierie) (Forest Product Laboratories, Technical Note N° 7) donne des renseignements qui seront très utiles aux scieurs qui se proposent d'établir un tel programme.

Cuba

· A l'occasion d'un court séjour effectué à Cuba à la demande du gouvernement pour étudier la situation forestière, un fonctionnaire de l'Assistance technique de la FAO, M. L. HUGUET, a visité les principales plantations d'essences, soit indigènes, soit exotiques, de l'île. Les premières ne paraissent pas avoir une grande importance économique: petites plantations de un ou deux hectares de genévrier (cedro), d'acajou (caoba) et de Calaphyllum calaba, arbre producteur de gomme appelé ocuje ou calambuco. On sait que les plantations de genévrier sont difficiles à réussir et que le coaba cubain a une croissance lente. Il semble qu'il n'y ait qu'un seul peuplement relativement important de Pinus caribaea. Cette plantation, à Topes de Collantes, se révèle très intéressante. En effet, les arbres, installés sur un sol assez bor, à une altitude de 700 mètres, sous un climat humide, ont un accroissement de 2 centimètres par an sur le diamètre et de 1 mètre par an en hauteur. Le volume sur pied, après éclaircie, est de 150 mètres cubes à 17 ans.

En ce qui concerne les exotiques, ce sont les eucalyptus qui sont le plus largement utilisés. Ils ont toujours bien réussi sur les sols les plus variés. Eucalyptus saligna a donné les meilleurs résultats. Les plantations les plus intéressantes sont celles qui ont été faites au cours des huit dernières années par la Société des Mines de Matahambre dans la province de Pinar del Rio et qui s'étendent déjà sur environ 600 hectares. Sur des sols de mauvaise qualité, E. saligna atteint en moyenne à 7 ans, une hauteur de 25 mètres et un diamètre de 20 centimètres, tandis que la forme des arbres est pratiquement parfaite. Les méthodes de plantation sont simples et bien connues. La dépense correspondante ne dépasse pas 200 pesos ($200) par hectare. Si l'on plantait en grand des eucalyptus en plaine les travaux pourraient être mécanisés et la dépense réduite.

D'autres plantations effectuées par le Central Beragué, sur des sols meilleurs. convenant à la culture de la canne à sucre, ont un accroissement à peine supérieur à celles du Matahambre. Les espèces utilisées sont E. saligna, E. trabuti, E. deglupta. Sur les savanes de Camagüey, très pauvres, à sol de serpentine, mais non latéritique, une petite plantation d'E. saligna de 2 ans ½ pousse correctement, les arbres atteignant 6 mètres de hauteur.

Le teck (Tectona grandis) a été planté sur des sols fertiles: l'accroissement semble inférieur à celui obtenu avec les plantations de l'île de la Trinité, mais il est encore très bon. Acacia decurrens et A. mollissima élevés en pépinières, à basse altitude, et sur d'excellents sols, ne semblent pas réussir. Les grandes sociétés sucrières effectuent des plantations sur des terres agricoles en excédent afin de produire dans le pays des traverses et des poteaux; de la même façon, les sociétés minières cherchent à produire du bois de mine. Il existe une demande de poteaux et cadres de séchoirs à tabac, et les usines de papier et de rayonne s'intéressent aux pins et aux eucalyptus. Il donc que les plantations soient des opérations rentables.

République Dominicaine

· Un rapport de la Commission forestière d'Amérique latine rappelle que la loi N° 4389 du 19 février 1956 a consacré une réserve forestière (le Parc national Armando Bermidez) à des études scientifiques, à la protection de la nature, et plus particulièrement à la protection des bassins de cinq rivières. Conformément à cette loi, on a poursuivi la procédure d'expropriation des propriétés privées situées à l'intérieur des limites de ce parc national, et les familles qui y vivaient ont été relogées ailleurs. Chacune d'elles reçoit un lot de terre suffisant et approprié à ses besoins. Un corps de forestiers a été créé pour mettre en valeur les ressources forestières, d'abord celles du parc national, mais aussi celles de la zone productrice de bois d'œuvre où l'abattage des pins à des fins agricoles a été aussi interdit.

La loi N° 4371 du 29 juin 1956 a déclaré le reboisement d'intérêt national sur l'ensemble du pays. Ensuite, le Président de la République a, de sa propre initiative, proclamé l'année 1956 «année du reboisement». Le Ministre de l'Agriculture a lancé une campagne de reboisement et créé 23 pépinières, une par province, pour produire des plants forestiers, fruitiers et d'ornement. Les plants sont distribués pour être plantés sur des terrains privés, domaniaux ou municipaux et pour embellir les avenues, les pares et les grandes routes.

Etats-Unis d'Amérique

· Une partie des White Mountains de l'Inyo County en Californie renferme les êtres vivants les plus vieux du monde - des bristlecone pines (Pinus aristata). Le Ministère de l'Agriculture des Etats-Unis a décrété que cette partie de la chaîne deviendrait réserve forestière et le chef du service forestier a signé un arrêté définissant la réserve à l'intérieur de l'Inyo National Forest et stipulant qu'elle sera administrée de façon à tenir compte de l'intérêt botanique et historique qu'elle représente et de l'agrément du publie.

La superficie réservée comprend 10 000 hectares sur la crête des White Mountains. Elle renferme 100 Pinus aristata vieux de 4 000 ans et plusieurs milliers âgés de 3 à 4 000 ans.

Le nom d'Edmund Schulman Memorial Grove sera donné à un bois composé des arbres les plus vieux en l'honneur de l'homme qui découvrit, en 1957, que ces antiques pins étaient les plus vieux êtres vivants du monde. Les recherches poursuivies sur les vieux arbres pendant vingt ans par M. Schulman avaient en effet abouti à cette découverte qui suscita un vif intérêt dans de nombreux cercles lorsqu'elle fut publiée dans la revue de la National Geographic Society.

· Un Comité de biologie forestière réunissant des représentants des différentes régions du pays, a été institué par l'Association technique de la papeterie (Technical Association of the Pulp and Paper Industry - TAPPI). Ce Comité est chargé d'assurer, entre biologistes et spécialistes forestiers, des échanges d'informations sur les bases scientifiques de la fabrication de la pâte et du papier et d'encourager la recherche dans les domaines des sciences forestières qui intéressent directement le TAPPI.

Au début son activité sera consacrée surtout à la génétique forestière et à l'amélioration des arbres forestiers, c'est-à-dire à l'amélioration du bois considéré comme matière première pour la fabrication de la pâte, du papier et du carton. Plus tard, le Comité s'intéressera à d'autres facteurs qui influencent la qualité du bois de papeterie, par exemple l'emploi des engrais en forêt, l'espacement des arbres, les champignons causant des pourritures du bois.

· La brochure intitulée Modern Methods of Manufacturing Veneer and Plywood (Méthode moderne de fabrication des placages et contre-plaqués - United States Machinery Company, Inc., 90 Broad Street, New York), fournit un autre exemple de l'intérêt porté par l'industrie à la recherche. Elle montre que le travail de recherche et les expériences à grande échelle, portant sur les divers types de bois croissant sous des climats variés, permet actuellement de recommander le meilleur équipement pour le tranchage, le séchage et le collage, dans pratiquement tous les pays du monde producteurs de bois.

Ethiopie

· Selon un rapport adressé à la FAO, plusieurs années d'assistance technique, soit bilatérale, soit fournie uniquement par la FAO, ont permis de lancer un vaste programme de développement forestier.

La Division forestière du Ministère de l'agriculture a été réorganisée et un nouveau bâtiment destiné à l'abriter est en construction. Un Service forestier impérial éthiopien (Service de terrain) est mis sur pied. Il comprend, dans les 13 provinces, des conservations forestières dotées de l'organisation administrative indispensable. Sept de ces conservations seront installées vers la fin de 1958.

Une Ecole forestière a été créée à Ambo, en liaison avec le Collège d'agriculture. Les cours sont commencés. On a aussi installé à Ambo un Institut de recherches forestières. Les bâtiments sont en construction et l'équipement scientifique est arrivé. Un Pare national est créé à Managasha (près d'Addis Abeba); il est destiné à jouer le rôle de forêt d'enseignement pour les exercices pratiques de l'Ecole forestière et de modèle de forêt aménagée.

On a effectué une reconnaissance aérienne et déterminé la superficie approximative et la composition générale des forêts. Certaines régions forestières particulièrement importantes ont été photographiées d'avion, et les clichés obtenus servent de base pour l'établissement des projets de développement. Une nouvelle loi forestière est en discussion au Parlement et sera probablement adoptée.

L'exploitation commerciale des forêts existantes passe progressivement sous contrôle. Les forêts seront utilisées selon des plans de travail, qui tiendront compte des besoins des industries forestières et des opérations de régénération imposées. Dix-huit techniciens étrangers auront été engagés à la fin de 1958. Le professeur Franz Heske a été nommé Directeur général de la Division forestière.

Nicaragua

· Le Nicaragua comporte de vastes régions couvertes de forêt dense. En 1950 une mission de la FAO a estimé que leur superficie s'élevait à plus de 7 millions d'hectares, soit plus de la moitié de la surface du pays. Ces immenses ressources ont fait négliger la nécessité, pourtant réelle, d'adopter des méthodes de conservation et d'exploitation rationnelles des forêts.

A l'heure actuelle, l'industrie forestière du Nicaragua est peu importante et ne correspond en aucune manière aux réserves immenses du pays. Les exportations actuelles de produits forestiers venant principalement de la côte atlantique ont une valeur inférieure à 4 millions de dollars, tandis que la valeur des bois fournis au commerce local est probablement encore un peu inférieure à cette somme. Pourtant, un fonctionnaire de la FAO a estimé que les réserves de bois sont telles qu'elles permettent d'envisager pour l'ensemble du territoire une exportation de bois dont la valeur pourrait atteindre ou dépasser celle des exportations de café ou de coton.

Cette nouvelle utilisation des ressources aurait le meilleur effet sur l'équilibre de l'économie. En effet, le prix du bois est moins variable que celui de la plupart des produits agricoles, et la production annuelle, moins affectée par les variations climatiques ou les maladies, est plus facilement prévisible. Une production plus rationnelle et, par conséquent, des prix moins élevés amèneraient non seulement des possibilités d'exportations intéressantes, mais aussi entraîneraient un accroissement de la demande locale de bois pour tous usages qui serait bien plus rapide que celui de la population.

Cependant, par suite de l'épuisement des réserves en bois autour des zones habitées, les prix des produits ligneux augmentent au Nicaragua. Si l'on n'envisage pas de mesures de conservation, cet appauvrissement constant fera encore monter les prix. Même actuellement, les réserves de bois de la côte pacifique ont été tellement entamées qu'il est très rentable pour de petits entrepreneurs habitant à proximité de routes, dé transporter les bois sur plus de 200 kilomètres pour approvisionner le marché de Managua. Cet épuisement des réserves de bois est essentiellement dû au défrichement des terres pour l'agriculture, effectué surtout par l'incendie des bois sur pied, tandis que l'insuffisance du réseau routier rend impossible le transport du bois jusqu'aux lieux de vente.

Ce processus a été et est toujours la règle dans l'ensemble du Nicaragua. L'installation des hommes a toujours précédé la construction des routes et lorsque celles-ci sont ouvertes il ne reste qu'une faible quantité de bois commercialisable. De plus, il est souvent sans intérêt d'exploiter le peu de bois qui reste parce qu'on ignore tout d'un système d'exploitation rationnel, comme des possibilités d'utilisation des diverses espèces, et parce que justement les quantités de bois disponibles sont trop faibles. Tels sont les problèmes généraux auxquels se heurte l'industrie forestière au Nicaragua.

Portugal

· En avril dernier, un projet de plan de développement de six ans (1959-65) fut soumis à l'Assemblée nationale. Ce nouveau plan envisage un investissement global portant sur 20 millions de contos (725 millions de dollars), soit presque le double de celui du premier plan (1953-58). La possibilité totale d'investissement du pays pour cette période de 6 ans étant estimée à environ 68,5 millions de contos (2 366 millions de dollars), cela signifie que 30 pour cent environ de l'investissement total sera contrôlé par l'administration.

Le nouveau plan traduit également un changement important dans la proportion des investissements alloués à l'agriculture, aux forêts et à l'élevage: les 10,8 pour cent du premier plan sont devenus 17,3 pour cent. Pour les forêts, qui fournissent 30 pour cent des exportations du pays, l'attribution totale se monte à 750 000 contos (2 475 000 dollars) soit 21 pour cent des fonds alloués au secteur agricole.

Plus de la moitié de ces fonds doivent être investis dans le programme de reboisement entrepris par l'administration forestière, qui porte sur un peu plus de 100 000 hectares. On estime que le reboisement représente à peu près la seule façon de restaurer les parties importantes du pays qui sont soit montagneuses, soit très infertiles. Dans la seule partie méridionale du pays, 1 million d'hectares devraient passer progressivement de la culture agricole à la forêt, en effet, la culture des céréales provoque une érosion intense et n'apporte qu'un très faible profit. L'expérience du reboisement au Portugal montre que l'on peut obtenir avec des plantations de pin, d'eucalyptus et de chêne-liège, des revenus respectifs de 700, 1 200 et 1 000 escudos par hectare (24, 40 et 34 dollars), chiffres qui sont rarement atteints par la culture du blé ou du seigle dans cette région.

On pense que le programme de reboisement de l'Etat sera complété par des plantations faites par des propriétaires privés bénéficiant des facilités spéciales accordées par la loi du 24 avril 1954. Cette loi assure l'exemption d'impôt, des facilités de crédit, une aide pour la fourniture des graines et des plants et une assistance technique gratuite aux propriétaires de terrains dont le reboisement est considéré comme indispensable pour la conservation du sol. On estime que, grâce aux dispositions de cette loi, 81 000 hectares au total pourront être reboisés.

Vingt pour cent environ des investissements destinés à la forêt doivent être affectés aux travaux annexes: bâtiments, lignes téléphoniques, stations météorologiques, etc., en somme l'infrastructure de la forêt;.

Le développement des forêts dans les Açores occupe également une place importante dans le plan. En raison du relief particulier de ces îles, la culture est limitée à une étroite bande côtière et le pâturage est l'élément essentiel de l'économie. La plupart des îles conviennent pour l'élevage du bétail et il est certain qu'un programme d'amélioration des terrains de parcours contribuerait largement à augmenter la production de viande, qui est un produit rare dans l'économie portugaise. Cette amélioration comportera surtout l'arrachage des broussailles, le semis artificiel de bonnes espèces fourragères et la plantation d'arbres comme abri, l'ensemble couvrant une surface totale de 15 000 hectares. On envisage également l'installation de 160 kilomètres de clôture -- mesure d'une importance particulière aux Açores, où des ravins profonds constituent un sérieux danger pour le bétail et obligent souvent à le tenir écarté des meilleures pâtures.

République Arabe Unie

· Dans certaines parties de nombreux pays du Proche-Orient, le revenu des plantations forestières peut être supérieur à celui des cultures agricoles. Les chiffres suivants indiquent le revenu net, par hectare, en Syrie, de différents types de culture:

Production

Revenu net annuel par hectare
(Livres syriennes)

Légumes

1000 - 1500

Arbres fruitiers, vigne, céréales, coton

1250 - 1750

Peupliers à la rotation de 13 ans

3 500 - 4 000

Peupliers à la rotation de 40 ans

4 000 - 5 000

En Egypte, dans de meilleures conditions de croissance, des peupliers donneraient probablement les mêmes résultats à 25 ans qu'à 40 ans en Syrie. Une rotation de 12 à 15 ans suffirait à produire les grumes destinées à la fabrication d'allumettes, actuellement importées. Une rangée de peupliers plantés comme brise-vent, à l'intervalle de 2 mètres fourniraient, vers 12 à 15 ans, un revenu d'environ 100 livres égyptiennes par 100 mètres de longueur: 25 livres pour la première éclaircie à 7 ans, 25 livres pour la seconde éclaircie à 10 ans, et 50 livres pour la coupe définitive. D'autres espèces à croissance rapide donneraient probablement des résultats analogues. Des expériences en cours permettront de préciser la production de ces essences.

Roumanie

· Les roseaux du delta du Danube constituent la matière première d'une entreprise internationale de pâte à papier, construite à Braïla sous le patronage du Comecon (Conseil de coopération économique mutuelle). La Roumanie possède la moitié des parts dans ce projet, les autres participants étant la Tchécoslovaquie, la Pologne, et l'Allemagne orientale.

D'après les prévisions, l'usine doit d'abord produire 50 000 tonnes de pâte par an, - ce chiffre devant être double par la suite, - ainsi que des produits dérivés tels que fibres textiles, papier, levures fourragères et divers produits chimiques.

La récolte des roseaux est organisée à Tulcea, en amont du delta; elle a lieu entre novembre et avril et n'en est plus maintenant au stade expérimental. On cherche à substituer au procédé actuel de coupe à la main effectuée par une main-d'œuvre saisonnière, un procédé entièrement mécanique utilisant des faucheuses à roseaux et des tracteurs pouvant se déplacer dans les marais. De nombreuses machines d'importation ont été essayées et d'autres, plus ou moins modifiées construites sur place.

Royaume-Uni

· Le premier numéro du Journal of the Institute of Wood Science (21 College Hill, London E.C.4) a paru en mars. L'institut, créé en 1955, a pour but de faire progresser les connaissances scientifiques, techniques, pratiques et générales sur le bois et les sujets connexes. Le nouveau Journal qui paraîtra deux fois par an, doit publier des travaux originaux sur tous les aspects de la science du bois, qu'il s'agisse de recherche pure, théorique ou expérimentale, ou de travaux d'un caractère plus appliqué. Le premier numéro comporte des articles sur les aspects botanique, physique et chimique de la science du bois.

Une nouvelle publication technique mensuelle a également vu le jour cette année: elle est intitulée Board et est publiée par Industrial and Commercial Publishers Limited, 13 New Bridge Street, London, E.C. 4. On prétend que ce périodique est le seul au monde qui soit exclusivement consacré aux panneaux durs, aux panneaux isolants, aux panneaux de particules et aux produits connexes.

Certains articles du premier numéro sont consacrés aux traitements d'ignifugation des panneaux de fibres, à la fabrication et à l'emploi des panneaux de particules, à la production mondiale de panneaux et de résine synthétique. Des chroniques distinctes sont consacrées aux «Rapports d'Outre-Mer» et aux «Matériaux, machines et outils».

Union des Républiques Socialistes Soviétiques

· Divers articles parus dans les derniers numéros de Liesnoie Khozyaistvo (Sylviculture) traitent de l'évolution des systèmes de gestion des forêts en U.R.S.S.

On sait que l'exploitation des forêts de l'U.R.S.S. présentant un intérêt pour l'industrie est confiée à des organismes d'exploitation (liespromkhoses) dépendant du Ministère de l'Industrie forestière, et, par suite complètement indépendants du Ministère de l'Économie forestière qui centralise la direction des lieskhozes chargés d'assurer la gestion de ces mêmes forêts. Le manque de liaison entre ces deux organismes est souvent une cause de difficultés.

Cette forme d'organisation n'a pas été atteinte, toutefois, sans quelques tâtonnements.

La prise du pouvoir par les Soviets en 1917 fut suivie de l'appropriation par l'Etat de toutes les forêts, qu'elles appartinssent aux particuliers ou à des collectivités. Toutes les forêts devinrent propriété d'Etat par la loi fondamentale du 27 mai 1918. Mais cette prise de possession ne résolvait pas la question de l'utilisation optimum des immenses ressources ainsi concentrées entre les mains de l'Etat.

L'époque de la NEP (Nouvelle politique économique) fut caractérisée par la priorité donnée à l'utilisation en masse, par tous les moyens possibles, des ressources existantes, pour le développement de l'économie du pays. On envisagea alors la concession de certaines forêts, même à des firmes étrangères. C'est ainsi que fut prévue en 1919 la concession de vastes forêts du Nord à une firme norvégienne. Une firme hollandaise qui avait, avant la révolution, passé un contrat avec un propriétaire privé, continua jusqu'au milieu de 1919 l'exploitation d'une forêt de 4 millions d'hectares dans le bassin de la Dvina septentrionale. Dans la taïga extrême-orientale et dans certaines régions du centre, des concessions portant sur plus de 5 millions d'hectares furent accordées à une société par actions appelée «Mologolies», avec une production annuelle de 1,6 million de mètres cubes. L'administration de cette société restait naturellement sous le contrôle de l'Etat, et les exploitations devaient être conduites suivant le plan d'aménagement établi par celui-ci.

Cette formule ne donna pas les résultats attendus, et c'est alors que fut envisagée la location de certaines surfaces boisées à des coopératives forestières. En 1921, un projet fut ainsi établi pour la location pour 35 ans, d'une surface forestière située dans les bassins des fleuves Pachi, Oyati et Sviri. Ces tentatives ne furent pas non plus couronnées de succès et il apparut nécessaire d'abandonner complètement le système des concessions ou des locations.

Au cours des années 20, d'autres formes de partage des attributions économiques sur les terres forestières de l'Etat furent essayées. Une surface de plus de 1,5 million d'hectares de forêts situées dans la région d'Arkhangelsk fut ainsi constituée en «fonds de colonisation», qui devait servir à la satisfaction des besoins agricoles de ces régions et être progressivement défrichée sur des étendues plus ou moins importantes.

Au cours de la même période furent organisées les premières «bases d'approvisionnement à long terme en produits forestiers» conformes au système actuellement en vigueur. En 1925, plus de 10,5 millions d'hectares de forêts furent ainsi soumises à 11 organismes de cette nature pour une production annuelle de 11,9 millions de mètres cubes. Certaines forêts furent attribuées à des établissements scientifiques, écoles techniques, etc. Leur surface totale n'est que de 4,6 millions d'hectares, y compris 1,1 million d'hectares attribués aux fermes d'Etat (sovkhozes). La gestion de ces forêts s'effectue sous la responsabilité de l'organisme bénéficiaire de l'attribution, mais toujours sous le contrôle de l'Etat.

A partir de 1931-32, ce même système d'«attribution» fut essayé en faveur d'organismes industriels d'exploitation chargés ainsi à la fois de cette exploitation et de la gestion sylvicole de la forêt. On dut constater cependant que cette dernière était négligée, et que les organismes industriels, en particulier se préoccupèrent peu de la régénération des forêts exploitées. On y renonça à partir de 1947 pour s'en tenir au système actuellement en vigueur.

Bien que les lieskhozes aient le droit de s'assurer de la bonne marche, au point de vue sylvicole, des opérations d'exploitation, celles-ci pourraient être beaucoup améliorées. Après l'exploitation il reste encore une quantité considérable de bois surtout feuillus, laissé sur pied ou gisant en forêt. De plus, les lieskhozes sont souvent handicapés, pour les travaux de régénération, par le manque de main-d'œuvre et de machines.

Union Sud-Africaine

· On estime qu'une somme de plus de 50 millions de livres (140 millions de dollars) a été investie par l'Etat et les particuliers dans de vastes programmes de reboisement utilisant des espèces exotiques à croissance rapide. La moyenne pondérée de l'accroissement annuel pour toutes les espèces exotiques d'Afrique du Sud est de 11,195 mètres cubes par hectare (160 cubic feet/acre); grâce aux courtes rotations qui sont possibles avec ces espèces, elles atteignent rapidement un stade productif, à tel point que ces plantations représentent actuellement la principale source indigène de matière première pour les industries du bois.

Au cours des dix dernières années, la production de grumes a augmenté de 80 pour cent; en 1956/57, elle atteignait 937 000 mètres cubes de résineux et 235 000 mètres cubes de feuillus. La production de sciages a augmenté de 70 pour cent au cours de la période comprise entre 1954/55 et 1956/57, 154 000 mètres cubes de bois de caisserie ont été produits pendant cette dernière année. Une demande accrue en bois de mine pour les mines de charbon et d'or a pu être satisfaite surtout grâce aux reboisements privés en feuillus. La production totale de bois de mine qui a été de 1 216 000 mètres cubes en 1956/67 a été deux fois plus élevée que celle de 1936/37.

En 1957, les exportations d'Afrique du Sud en produits forestiers se sont élevées à environ 7 millions de livres. Elles comprennent 45 000 tonnes de pâte à papier et 28 000 tonnes de panneaux de fibre. Ces deux industries, ainsi que celles des contre-plaqués et des panneaux de particules sont maintenant bien établies, avec une production en expansion. Ces dernières années, les importations de produits forestiers se sont élevées à environ 30 millions de livres par an. En 1957, elles ont porté surtout sur des grumes et des sciages (700 000 m3) et des papiers de toutes sortes (167 000 m3). Cependant, à l'exception des bois pour la construction et l'ameublement et de certains types de pâte à papier, la proportion des besoins de l'Afrique du Sud qui peuvent être satisfaits par la production du pays se maintient ou même s'accroît.

Venezuela

· Un article consacré au développement de l'Institut de recherches sur les produits forestiers des Philippines figure dans ce même numéro.

Dans les derniers numéros d'Unasylva, l'Institut de recherche et d'enseignement forestier d'Amérique latine, à Mérida, a été plusieurs fois mentionné. Le succès initial de cet Institut est dû en majeure partie au dévouement du directeur, M. Uzcategui, et au soutien apporté par M. Rincon, Recteur de l'Université, et par le professeur Viloria, Doyen de la Faculté forestière, ainsi qu'à la collaboration étroite entretenue avec les professeurs de la Faculté forestière de l'Université des Andes.

Etabli sur un haut plateau, au pied des Monts Bolivar et Pico, majestueux sommets neigeux des Andes, l'Institut est particulièrement bien équipé. Grâce à des recherches effectuées au laboratoire et sur le terrain, on s'efforce de résoudre quelques-uns des problèmes auxquels se heurtent les gouvernements et les industries privées utilisatrices de bois dans leurs tentatives d'exploiter rationnellement les forêts naturelles de la région.

Sur ces pentes raides, l'exploitation des produits forestiers est étroitement lice à la mise en valeur agricole; il faut donc que les projets de colonisation ou de repeuplement rural s'appuient sur des recherches très sérieuses consacrées aux relations entre le sol et la végétation et sur une connaissance plus complète des possibilités des essences locales, des procédés modernes de conservation des sols et d'aménagement des bassins. Dans cette entreprise, des erreurs ne peuvent qu'entraîner une aggravation de la menace déjà sérieuse d'érosion du sol avec son cortège de conséquences désastreuses.

Les travaux de l'Institut en matière d'écologie forestière permettront de concevoir la forêt à la fois comme une couverture de protection et comme une source de bois. Le gouvernement du Venezuela les utilise déjà dans ses plans de colonisation et de mise en valeur agricole. De nouvelles connaissances sont acquises sur l'accroissement et la régénération naturelle d'un grand nombre d'essences forestières. Les étudiants de la Faculté forestière profitent de ces recherches et reçoivent une excellente formation en installant en forêt des placettes d'échantillonnage, en mesurant les arbres et en analysant les effets du traitement sur la régénération et le développement des jeunes peuplements.

On a commencé à faire des essais systématiques sur le bois de nombreuses essences d'Amérique latine; les résultats sont rassemblés pour être utilisés par les industries intéressées. La section d'essai du bois invite gracieusement un plus grand nombre de pays à profiter du laboratoire de Mérida. On aménage un grand musée exposition où les visiteurs de l'industrie peuvent voir des échantillons de bois d'essences locales après transformation en produits finis.


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