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2. DESSIN ET CONSTRUCTION DES ABATTOIRS

On utilisera autant que possible des matériaux d'origine locale. Dans la présente publication, conçue pour un grand nombre de pays, il est impossible de mentionner tous les matériaux utilisables et de décrire tous les modes de construction admissibles. On devra se borner à présenter quelques exemples et suggestions.

2.1. Matériaux de construction

On peut de procurer presque partout du ciment de Portland. Nous avons admis, dans tous nos exemples, que les fondations et les planchers seraient en béton. L'hygiène réclame des planchers et des égouts imperméables et des planchers à l'épreuve des rongeurs. Pour faciliter l'entretien des planchers, il faut leur donner une surface lisse qui, toutefois, ne devra pas être glissante. On aménagera une pente orientée vers les rigoles d'écoulement.

Pour la construction des murs, on devrait choisir des blocs de béton à la dimension indiquée aux figures 1, 2 et 3. On pourra employer également des blocs de lave de taille équivalente. Les blocs seront liés avec du mortier et les surfaces intérieures seront imperméabilisées l'aide d'un revêtement lisse de plâtre. On couvrira les joints des planchers et des murs.

Pour pouvoir travailler en tout temps, il faut doter l'abattoir, si modeste soit-il, d'une toiture qui le protégera du soleil et de la pluie. La charpente de cette toiture pourra être en bois ou en acier. Si l'on recourt au bois, il sera nécessaire de le traiter partout où il peut être endommagé par les termites ou les térébrants. Pour la couverture, on a le choix entre la tôle d'aluminium ondulée, la tôle de fer ondulée et l'amiante. Toutefois, il faut noter que la tôle de fer ondulée est sujette à la corrosion, notamment quand l'abattoir est au voisinage de la mer.

Si les portes sont en bois, il faudra fixer extérieurement à leur partie inférieure une plaque d'acier galvanisé pour interdire l'accès aux rongeurs.

En pays tropical, il faut faciliter la circulation de l'air à travers l'abattoir. Les fenêtres ne porteront pas de vitrage et les portes seront à claire-voie. Par précaution contre les insectes. on grillagera ces ouvertures, de même que les orifices supérieurs du toit, indispensables pour évacuer l'air chaud et pour accélérer l'admission d'air frais par les portes et fenêtres.

Si on a besoin d'un château d'eau, le mieux est d'acheter un ensemble préfabriqué en tôle d'acier de dimension convenable. Si on préfère installer une citerne enterrée, on la bâtira en ciment armé.

2.2. Construction des étables d'attente

Les figures 4, 5, 6 et 6A montrent l'aménagement des étables et la figure 7 leur place dans l'ensemble des installations. Les clôtures représentées dans les plans sont en bois mais les élements tubulaires en acier sont préférables si on a les moyens.

2.3. Plan de base d'un abattoir

Le plan de base est le méme quel que soit le début de l'abattoir (30, 60 ou 100 bovins par jour, plus 150 petits animaux). Seul varie le nombre des berceaux de dépouillement, des rails aériens et des treuils à main. Le plan de base ne prévoit ni chambre froide ni chambre de congélation. La figure 8 donne une perspective du parc d'attente et de l'abattoir, la figure 9 le plan d'un abattoir et la figure 10 deux élevations latérales. La figure 11 montre l'inclinaison du plancher du magasin à fumier et les figures 12, 13, 14 et 15 précisent l'agencement des égouts. La figure 16 montre l'agencement d'une toiture en bois. Un box d'étourdissement est représenté à la figure 17. La figure 18 représente le bassin d'évaporation. Les figures 19 à 24 montrent les grillages des égouts, le bac de décantation, la fosse septique, le circuit d'évacuation du sang, la cuve à sang et la fosse aux saisies. La figure 23A montre un circuit d'évacuation du sang avec collecte dans des seaux.

2.4. Approvisionnement en eau

Si les canalisations publiques ont une pression trop faible, il faut construire un château d'eau suffisamment élevé et d'une contenance adéquate. Le réservior doit pouvoir se remplir au cours de la nuit. S'il est impossible d'amener l'eau à la hauteur nécessaire, on installera une citerne souterraine equipée d'une pompe qui enverra l'eau dans le réservoir. Le circuit d'eau est représentédans les figure 25 et 26. Les figures 27 et 28 montrent l'agencement de la pompe à eau froide. Les quantités minimums d'eau sont les suivantes;

1 000litres par bovin
100litres par petit animal
450litres par porcin

2.5. Abattoir pour 60 bovins

Les bâtiments sont identiques à ceux de la section 2.3, mais pour traiter 60 bovins par jour, il faudra deux berceaux de dépouillement, deux rails aériens et deux treuils à main.

2.6. Abattoir pour 100 bovins

Pour 100 bovins, il faudra trois berceaux de dépouillement, trois rails aériens et trois treuils à main (Figure 9). En outre, il sera bon d'augmenter la longueur de l'abattoir comme le montre la figure 9A. Il faudra prévoir également certaines autres variantes par rapport au plan de base. Pour faciliter le travail, on installera un box d'étourdissement. On élargira le poste de saignée pour pouvoir traiter plus d'un animal à la fois. On arrivera ainsi aisément àun débit horaire de 20 bovins, soit environ 100 animaux par jour.

Le plan prévoit aussi un réseau aérien suffisant pour suspendre environ 80 carcasses habillées, soit la production d'environ quatre heures d'abattage.

Les halles au cuir représentées dans la figure 9A sont assez grandes pour permettre le traitement par salage qui donne un produit plus apprécié comme il est indiqué au paragraphe 1.6.

Toutefois, un tel abattage exige un équipement plus complexe que les installations représentées dans la Figure 9. Il faudra installer un certain nombre d'aiguillages semi-automatiques manoeuvrés au plancher. Le coût d'investissement sera donc plus élevé et le personnel de manutention plus nombreux.

2.7. Adjonction d'une chambre froide et d'une chambre de congélation

Dans les zones rurales et les petites villes des régions tropicales, les viandes sont généralement préparées et vendues le jour même de l'abattage, de sorte qu'on peut se passer d'une chambre de réfrigération ou de congélation. Ces équipements facilitent la gestion et réduisent le gaspillage mais il faut s'assurer que la clientèle acceptera des viandes réfrigérées ou congelées. Le plan de base a été étudié pour permettre facilement l'adjonction d'une chambre froide et d'une chambre de congélation (figure 29 et 30).

Le frigorifique servira aussi à traiter les viandes et les abats qui pour devenir propres à la consommation humaine exigent une congélation, par exemple en cas de cysticercose.

La chambre aura une température maximum de -18°C et la viande devra pouvoir être conservée au moins 14 jours.

Les carcasses habillées et les abats comestibles ne doivent pas entrer en contact avec le sol de la chambre froide ou de la chambre de congélation. Les planchers doivent être imperméables et la chambre froide doit ètre en pente vers une rigole ouverte. Les murs doivent être imperméabilisés par un enduit de plâtre lisse facile à nettoyer dès que les chambres sont vides. La chambre de congélation n'a pas besoin de rigole d'écoulement mais le plancher doit être incliné vers la porte et le point le plus bas doit dépasser de 5 cm le niveau du parquet des pièces adjacentes.

2.8. Postes d'abattage

Dans les campagnes et les petites villes qui n'ont pas d'abattoir proprement dit, on sacrifie les animaux dans des locaux d'habitation ou en plein air sous un arbre où l'on puisse les hisser pour pratiquer le dépouillement et l'éviscération. Dans les deux cas, il y aura rarement une inspection vétérinaire et comme la viande subira forcément des contaminations, le risque sanitaire sera considérable.

Par conséquent, dans les zones où la densité démographique est faible et où le nombre d'animaux abattus ne justifie pas la construction d'un abattoir, il faut envisager des postes d'abattage. Les principes de fonctionnement sont les mêmes que pour les abattoirs décrits dans la section 1 mais la construction est très simplifiée.

La figure 31 montre le plan et l'élévation d'un poste d'abattage. La figure 32 montre le système d'égouts et la figure 33 les détails de construction. Les postes d'abattage les plus simples sont à découvert mais cette pratique n'est pas recommandable et, si l'on a les moyens, on devra les couvrir pour les protéger du soleil et de la pluie et pour permettre l'abattage par tous les temps. En enfermant le poste dans des murs d'une hauteur de 150 cm, on pourra séparer les aires propres et les aires malpropres comme indiqué précédemment.

2.9. Abattoir pour porcins

La figure 34 donne le plan général; les figures 35 et 36, les élévations; la figure 37, les côtes; la figure 38, le système d'égouts; les figures 39, 40 et 41, la charpente et la toiture; la figure 42, une coupe de l'abattoir.


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