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CHAPITRE 2 - MODÈLES ET TAUX


2.1 Modèles

La science construit des modèles ou théories pour expliquer les phénomènes. Les phénomènes sont observés et des relations, des causes et des explications sont recherchées. Les observations sont réalisées sur l’évolution des grandeurs (caractéristiques) par rapport au temps (ou à d’autres caractéristiques) et en tenant compte des causes (facteurs) possibles.

2.1.1 Structure d’un modele

Suppositions de base

Les suppositions de base se reportent normalement à l’évolution des caractéristiques et sont établies à partir des taux de variation de ces caractéristiques.

Relations (propriétés)

“résultats” ou “conclusions” du modèle

Vérification

la vérification suppose l’observation (pratique):

échantillonnage, méthodes statistiques,...

Perfectionnement

Avantages

2.1.2 Type de modeles plus couramment utilises en evaluation des peches

Modèles de Production

Les modèles de production sont aussi appelés de modèles de Production Générale, modèles Globaux, modèles Synthétiques ou modèles du type Lotka-Volterra. Ces modèles considèrent le stock dans sa globalité, en particulier l’abondance totale (en poids ou en nombre) et étudient son évolution, les effets de l’effort de pêche, etc. Ils ne considèrent pas la structure par âge ou par longueurs du stock.

Modèles Structuraux

Ces modèles considèrent la structure du stock par âges et l’évolution de cette structure avec le temps. Mais, ils reconnaissent principalement que le stock dans une certaine période de temps est composé par des individus de différentes cohortes, et donc de différents âges et longueurs. Ainsi, ils permettent des analyses et des prévisions de ce qui peut arriver au stock et aux captures, en accompagnant l’évolution des différentes cohortes qui le composent.

Ce manuel ne suivra pas le chemin historique de la construction des modèles. Il a été jugé plus convenant discuter en premier les Modèles Structuraux et après analyser les Modèles de Production.

2.2 Taux

Les suppositions de base d’un modèle sur l’évolution d’une caractéristique requièrent le concept de taux de variation de la caractéristique par rapport au temps (ou à d’autres caractéristiques).

Figure 2.1 Évolution de la longueur (L) d’un individu avec le temps (ou l’âge) (t)

Pour l’étude générale des taux, il faudra substituer la caractéristique L de l’exemple par y, et la variable associée ne sera plus le temps t mais la variable x. En tenant compte des modèles d’évaluation et pour simplifier, on considérera que la fonction y, ne prend que des valeurs réelles et non négatives.

2.2.1 Taux moyen absolu - tma(Y)

Considérez y une fonction de x et l’intervalle i de limites (xi, xi+1)

Figure 2.2 Fonction y=f(x) variant dans l’intervalle i

Soient:

Dxi = xi+1 - xi la taille de l’intervalle

yi = valeur de y quand x = xi

yi+1 = valeur de y quand x = xi+1

La variation de y dans l’intervalle Dxi sera Dyi = yi+1 - yi

Le taux moyen absolu, tma(y), de la variation de y dans l’intervalle Dxi sera:

Graphiquement:

Figure 2.3 Taux moyen absolu de variation de y dans l’intervalle Dxi

Note: tma(y) est connue en physique comme la vitesse moyenne de variation de y en x, dans l’intervalle Dxi.

2.2.2 TAUX INSTANTANE ABSOLU - tia(y)

Soit y une fonction de x

Le taux instantané absolu de y au point x = xi est la dérivée de y par rapport à x en ce point.

Graphiquement:

Figure 2.4 Taux instantané absolu de y au point xi

Note: tia(y) est connue comme vitesse instantanée de variation de y en x au point x.

Propriétés

1. Soit tia(y) le calcul de la fonction y est obtenu par intégration, étant y = f(x) + Constante, où f(x) = Primitive de tia(y) et Constante est la constante d’intégration.

Si l’on adopte la condition initiale x*, y*, où y* est la valeur de y correspondante à x = x*, alors, en éliminant la Constante, y = y*+f(x)-f(x*)

2. L’angle que la tangente à la courbe y fait avec l’axe xx’ est désigné par inclinaison.

La tangente trigonométrique de l’inclination est la pente de la tangente géométrique.

tia(y) = dérivée de y = pente = tg (inclinaison)

3. Si en un point x:

tia(y) > 0 alors y est croissant en ce point

tia(y) < 0 alors y est décroissant

tia(y) = 0 alors y est stationnaire en ce point (maximum ou minimum)

4. Si tia(y) = constante = const alors y est fonction linéaire de x, ou de la propriété 1:

y = Constante + const. x ou

y = y* + const.(x-x*) et vice-versa

5. Si y(x) = u(x) + v(x) alors tia(y) = tia(u) + tia(v)

6. Si les causes A et B isolément provoquent des variations en y alors les causes A et B en simultané provoquent une variation en y avec

tia(y) totale = tia(y) cause A + tia(y) cause B

tia(tia(y)) = d2y/dx2 = accélération de y au point x

7. Si l’accélération au point x est positive alors tia(y) est croissante et si cette accélération est négative tia(y) sera décroissante.

2.2.3 TAUX MOYEN RELATIF - tmr(y)

Considérez y une fonction de x et l’intervalle (xi, xi+1)

Soit:

Dxi = xi+1- xi = taille de l’intervalle

yi = valeur de y quand x = xi

yi+1 = valeur de y quand x = xi+1

xi* = un point de l’intervalle (xi, xi+1)

yi* = valeur de y quand x = xi*

Le taux moyen de y par rapport à yi* sera:

ou

Commentaires

1. tmr(y) est associé avec le taux moyen de variation en pourcentage de y par rapport à la moyenne y*, soit,

2. Il est désigné par

3. Il faut, donc, désigner par dans l’intervalle (xi, xi+1) la valeur de y quand

À noter que peut être différent de la moyenne, (yi,+ yi+1)/2.

4. Il est fréquent de calculer tmr(y) par rapport à de l’intervalle.

2.2.4 TAUX INSTANTANE RELATIF - tir(y)

Soit y une fonction de x

Le taux relatif instantané de y au point x = xi est

ou

Propriétés

1. Soit tir(y), le calcul de la fonction y est obtenu par intégration, avec y = f(x) + Constante, où f(x) = Primitive de tir(y) et Constante est la constante d’intégration.

Si l'on adopte la condition initiale x*, y*, où y* est la valeur de y correspondante à x = x*, on aura, en éliminant la Constante, y = y*+ f(x) - f(x*)

2. Si à un point x:

tir(y) > 0 alors y est croissant en ce point

tir(y) < 0 alors y est décroissant

tir(y) = 0 alors y est stationnaire en ce point (maximum ou minimum)

3. tir(y) = tia(lny) comme il peut être déduit par les règles de dérivation.

4. Si tir(y) = constante = const alors y est fonction exponentielle de x, soit,

y = Constante. econst.x

ou

et vice-versa.

5. Si y(x) = u(x).v(x) alors tir(y) = tir(u) + tir(v)

6. Si les causes A et B provoquent isolément des variations en y alors les causes A et B en simultané provoquent une variation en y où

tir(y)total = tir(y)cause A + tir(y)cause B

2.3 Modèle linéaire simple

Soit y =f(x)

Supposition de base du modèle

tia(y) = Constante = b dans l’intervalle(xi, xi+1) avec Dxi = xi+1 - xi

Condition initiale

x* = xi Þy* = yi

Figure 2.5 Représentation graphique d’un modèle linéaire simple

Propriétés

1.

Expression générale

y = yi + b · (x - xi); y = a + bx

2.

Valeur, yI+1 à la fin de l’intervalle, Dxi

yi+1 = yi +b · Dxi

3.

Variation, Dyi, pendant l’intervalle, Dxi

Dyi = yi+1 - yi = b. Dxi

4.

Valeur centrale, dans l’intervalle, Dxi

5.

Valeur accumulée, pendant l’intervalle, Dxi

ou de la Propriété 1

6.

Valeur moyenne, , dans l’intervalle, Dxi

ou

Autres expressions utiles

7.

Valeur accumulée, pendant l’intervalle, Dxi

8.

Valeur moyenne, , pendant l’intervalle, Dxi

ou

9.

Valeur moyenne, , pendant l’intervalle, Dxi

10.

Valeur moyenne, , pendant l’intervalle, DxI

11.

Relation entre tma(y) et tia(y)

12.

Si alors et vice-versa.

13.

Dans le modèle linéaire la moyenne arithmétique de et est égale à la valeur moyenne, , et égale à la valeur centrale

Démonstrations importantes

Expression générale
Propriété 1

Si tia(y) = b dans l’intervalle Dxi alors y est linéaire avec x et vu la condition initiale, sera: y = yi+ b.(x-xi)

Valeur centrale
Propriété 4

Valeur accumulée
Propriété 5

De la définition de valeur accumulée:

Il faudra utiliser la factorisation de la différence de deux carrés, soit

x2i+1 - x2I = (xi+1 - xi)·(xi+1 + xi) = DxI. (xi+1 + xi)

et donc:

et
Propriété 10

2.4 Modèle exponentiel

Soit y = f(x)

Supposition de base du modèle

tir(y) = Constante = c dans l’intervalle (xi, xi+1), avec Dxi = xi+1 - xi

Condition initiale

x* = xi Þ y* = yi

Propriétés

Vu que tir(y) = tia(lny) on peut dire que le modèle exponentiel de y contre x est équivalent au modèle linéaire de lny contre x. Ainsi, ses propriétés plus importantes peuvent être déduites en anti-logarithmisant les propriétés du modèle linéaire de lny contre x.

Figure 2.6 Représentation graphique du modèle exponentiel

Figure 2.7 Représentation graphique du modèle linéaire de lny contre x



Modèle exponentiel de y


Modèle linéaire de



(y contre x)

¬

lny (lny contre x)

1.

Expression générale

¬

lny = lnyi+c(x-xi)

2.

Valeur de yI+1 à la fin de l’intervalle, Dxi

¬

lnyi+1= lnyi+cDxI

3.

Variation, Dyi , durant l’intervalle, Dxi


calculé de 1

4.

Valeur centrale, , dans l’intervalle Dxi

¬

ln= lnyi + cDxi/2



= (yi. yi+1)1/2

(= moyenne géométrique des extrêmes yi et yi+1)

¬

ln= (lnyi+lnyi+1)/2

5.

Valeur accumulée, , pendant l’intervalle, Dxi



6.

Valeur moyenne, ,pendant l’intervalle, Dxi


(Dyi remplacé par la Propriété 3)

Autres expressions utiles

7.

Expressions de variation, Dyi

Dyi = c.


8.

Expression de tma(y)


9.

Expression de tmr(y) par rapport à


10.

Expressions de tmr(y)

tmr(y) = tma(lny) = = c


11.

Si alors

y décroît

c<0
tma(y)<0
tmr(y)<0

et vice-versa

12.

Dans le modèle exponentiel, la moyenne géométrique de et est égale à la valeur centrale, (Prop. 4) et à peu près égale à la valeur moyenne, (Prop. 6), approximation d’autant plus valable que Dxi est plus petit.

Démonstrations

Valeur accumulée
Propriété 5

Relation entre et

Propriété 6 - 4ème expression

En utilisant l’approximation avec h = c. Dxi de la propriété 6-2ème expression, on aura:

et, donc, par la propriété 4-1ère expression, on conclut que:


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