FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.1 - février 2001 - P. 6

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Commerce1/

Le commerce mondial devrait encore progresser en 2000/01 mais pas autant que prévu en novembre

Les prévisions de la FAO concernant le commerce mondial des céréales en 2000/01 ont été revues à la baisse pour s'établir à 236 millions de tonnes, ce qui représente environ 2 millions de tonnes de moins que le chiffre indiqué dans le rapport de novembre. Il s'agirait toutefois d'un volume exceptionnel puisqu'il dépasse de 1 million de tonnes, soit 0,5 pour cent, celui de l'an dernier. Les céréales importées par les pays en développement en 2000/2001 pourraient totaliser 168 millions de tonnes, ce qui est supérieur à la moyenne mais légèrement inférieur au volume record de l'an dernier. En termes monétaires, la facture des importations céréalières des pays en développement devrait atteindre 23 milliards de dollars E.-U. en 2000/01, soit un surcroît de près de 2 milliards de dollars E.-U., ou 9 pour cent, par rapport à 1999/2000. D'après les prévisions actuelles, le total des importations réalisées par les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV) en 2000/01 avoisinera les 70 millions de tonnes, ce qui représente une forte diminution depuis le rapport précédent et une contraction de plus de 1 million de tonnes par rapport au volume estimé de l'an dernier. La baisse enregistrée depuis le dernier rapport s'explique surtout par la réduction prévue des importations de blé par la Chine et de celles de riz par l'Indonésie. D'après les prévisions actuelles, les dépenses d'importation afférentes aux céréales imputées au groupe des PFRDV s'élèveront à 9,5 milliards de dollars E.-U, soit une augmentation de 8 pour cent par rapport à 1999/2000, du fait surtout de prix relativement élevés durant la campagne en cours.

Les prévisions relatives au commerce mondial de blé et de la farine de blé (en équivalent céréales) en 2000/01 (juillet/juin) ont été abaissées de 1,5 million de tonnes pour tomber à 108 millions de tonnes. Au niveau prévu, les importations mondiales de blé accuseront une légère baisse par rapport à l'année précédente. Les prévisions réduites de ce mois-ci rendent compte d'une compression probable des importations effectuées par la Chine, qui sera largement compensée par la croissance de celles réalisées globalement par la République islamique d'Iran, la République de Corée et la CE. La hausse de la demande d'importation observée dans plusieurs pays est imputée à une baisse de production de blé; dans l'ensemble toutefois, le volume des échanges commerciaux devrait rester inférieur à celui de l'an dernier, des récoltes exceptionnelles ayant été engrangées dans une poignée de pays comptant cependant parmi les gros importateurs nets. Pour l'ensemble des pays en développement, les importations devraient tourner autour de 81 millions de tonnes, soit environ 1,3 million de tonnes de moins que le record de l'an dernier. Toutefois, compte tenu de l'augmentation prévue des prix à l'exportation, le coût des importations de blé pour les pays en développement devrait augmenter de 14 pour cent, pour atteindre quelque 12 milliards de dollars E.-U. Pour ce qui est des PFRDV, les importations de blé sont estimées à 38 millions de tonnes, soit 2,7 millions de tonnes, ou 7 pour cent, de moins que la campagne précédente. Cependant, du fait de la hausse probable des prix, les dernières prévisions indiquent que la valeur totale des importations de blé effectuées par les PFRDV en 2000/01 pourrait s'élever à 5,3 milliards de dollars E.-U, marquant ainsi une progression de 8 pour cent par rapport à 1999/2000.

En Asie, les prévisions actuelles concernant les importations de blé pour 2000/01 devraient totaliser quelque 49 millions de tonnes, ce qui représente une diminution de 2 millions de tonnes par rapport au volume estimé de l'an dernier. Les projections d'importations de blé par la Chine ont été nettement revues à la baisse ce mois-ci puisqu'elles s'établissent à 2,6 millions de  tonnes, contre 4,7 millions de tonnes en novembre et 2 millions de tonnes estimées pour la campagne précédente. En dépit de la forte baisse de la production de blé 2000 en Chine, le rythme lent des importations noté depuis le début de la campagne en juillet 2000 indique que le pays compte sur les stocks substantiels qu'il détient pour faire face à la demande. La hausse imprévue des disponibilités nationales en Inde et au Pakistan ont également influé sur la demande d'importation en Asie. Ces deux pays, qui, ensemble, ont importé 3,6 millions de  tonnes de blé en 1999/2000, sont devenus des exportateurs nets au cours de la campagne 2000/2001 car ils ont engrangé des récoltes exceptionnelles en 2000. Toutefois, tous les pays de l'Asie ne sont pas en mesure de réduire leurs importations pour la campagne en cours, notamment lorsqu'ils été victimes de la sécheresse, comme dans le cas de la République islamique d'Iran dont les importations devraient approcher le niveau record de 7 millions de tonnes, comme l'an dernier déjà. La République de Corée, quant à elle, devrait importer 4 millions de tonnes de blé, soit légèrement plus que le chiffre avancé dans le rapport précédent et que le volume de l'an dernier. Cette progression est en grande partie attribuable à un accroissement des importations de blé de qualité inférieure utilisée en remplacement du maïs dans l'alimentation du bétail.



Le COMESA - La plus vaste zone de libre échange en Afrique

Après presque 16 ans de libéralisation du marché et d'ajustements économiques, les 20 Nations membres du Marché commun de l'Afrique australe et orientale (COMESA) ont mis la dernière main à l'accord prévoyant la mise en place d'une zone de libre échange (ZLE) en octobre 2000. En 1984, les États membres du COMESA s'étaient accordé 8 ans pour éliminer graduellement les droits de douane avant d'instituer une ZLE en 1992. Dans un premier temps, le programme de réduction tarifaire a été appliqué à une liste de produits sélectionnés. Toutefois, à l'échéance de 1992, les objectifs n'étaient pas encore tout à fait atteints en raison de certaines inquiétudes liées à la perte éventuelle de revenus. Le programme d'abaissement de tarifs douaniers a ensuite été étendu à tous les biens produits par les États membres et la date-butoir pour la création de la zone de libre échange a été repoussée à l'an 2000. Néanmoins, à cette époque, parmi les 20 Nations membres neuf seulement étaient prêtes à entrer dans la ZLE. Les autres pays membres ont alors bénéficié d'un délai supplémentaire fixé à octobre 2001.

L'établissement de la zone de libre échange est une phase importante dans la création d'un Marché commun. D'ici 2004, une union douanière appliquant des tarifs communs pour les biens importés des pays tiers et permettant la libre circulation des facteurs de production devrait être instituée pour permettre ensuite à une communauté économique complète, similaire à celle de l'Union européenne, de voir le jour en 2025. Aujourd'hui, les transactions à l'intérieur du COMESA ne représentent que de 5 à 7 pour cent environ de la valeur totale des échanges commerciaux réalisés par l'ensemble des États membres; quant aux importations de produits agricoles entre pays membres du COMESA, elles représentent moins de 1 pour cent alors que les tarifs moyens sont déjà proches du niveau zéro recherché. De 1994 à 1999, la valeur cumulée des importations de céréales (principale denrée de base) ayant été déclarées et effectuées entre pays membres se chiffrait à 165 millions de dollars E.-U. seulement. Compte tenu de la quantité et de la diversité des ressources disponibles ainsi que d'une population nombreuse, qui, tous pays confondus, s'élève actuellement à quelque 380 millions d'habitants, la décision de créer une zone de libre échange a de fortes chances de réussir. Il faudra cependant régler certains problèmes majeurs avant qu'une intégration complète ne soit réalisable:

  • La forte proportion d'échanges transfrontaliers non déclarés,
  • Les graves troubles intérieurs et conflits frontaliers impliquant certains pays membres,
  • L'insuffisance des transports, de l'infrastructure et du système de communication,
  • Les sérieuses incertitudes météorologiques compliquant toute planification efficace.

Afin de résoudre certains de ces problèmes, le COMESA a élaboré des programmes de coopération dans les domaines de l'industrie, de l'agriculture, de l'énergie, des transports et de la communication. Un programme de sécurité alimentaire régional, en cours de préparation, permettra d'assurer les approvisionnements en vivres. En 1997, les chefs d'État du COMESA ont préconisé que le secteur alimentaire soit aidé par la mise en place immédiate d'un plan d'action régional pour l'irrigation. L'organisation est également favorable à l'adoption de normes agricoles et de règlements phytosanitaires communs pour stimuler le commerce des cultures vivrières.

En dépit de ces problèmes, certains pays se rendent déjà compte de l'intérêt des échanges internes au COMESA. L'Égypte a ainsi signalé que le commerce avec les autres pays membres du COMESA avait augmenté d'environ un tiers au cours des deux premiers trimestres de 1999, passant de 78 millions de dollars E.-U. en 1998 à 107 millions de dollars E.-U. au cours des deux premiers trimestres de 1999. Le Kenya et le Zimbabwe sont aussi de grands bénéficiaires puisqu'ils totalisent à eux deux plus de la moitié des échanges intra-COMESA.

Si des politiques appropriées sont adoptées (incluant l'harmonisation des barrières techniques et non tarifaires au commerce entre les États membres du COMESA), les objectifs de ce projet pourraient se réaliser et créer ainsi de nouvelles possibilités pour le commerce, la sécurité alimentaire et la stabilité dans la région.

      _______________
      1/ Les Nations membres de COMESA sont: l'Angola, le Burundi, les Comores, Djibouti, l'Égypte, l'Érythrée, le Kenya, Madagascar, le Malawi, Maurice, la Namibie, l'Ouganda, la RD du Congo, le Rwanda, les Seychelles, le Soudan, le Swaziland, la Zambie et le Zimbabwe.
      2/ Selon une étude réalisée sur deux États membres seulement (le Kenya et l'Ouganda) pendant une année, la valeur des importations alimentaires non déclarées s'élevait à 57 millions de dollars E.-U. (Chris Ackello-Ogutu et Protase Echessah, Unrecorded Cross-Border Trade Between Kenya and Uganda: Implications for Food Security, Document technique No.59, Juillet 1997, Office of Sustainable Development Bureau for Africa, USAID).

 

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales - Prévision pour 2000/01

   
Blé
  Céréales secondaires
Riz (usiné)
Total
1999/2000
2000/01
1999/2000
2000/01
2000
2001
1999/2000
2000/01
 
(. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . millions de tonnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .)
Asie
50,8
48,8
57,6
56,9
11,2
11,6
119,5
117,2
Afrique
23,9
24,8
13,4
14,3
5,7
5,9
43,1
45,0
Amérique centrale
6,0
5,9
13,0
12,3
1,5
1,6
20,6
19,8
Amérique du Sud
12,6
13,0
7,1
7,1
1,1
1,2
20,8
21,3
Amérique du Nord
2,6
2,6
3,3
4,0
0,5
0,6
6,4
7,1
Europe
13,0
12,4
8,7
10,3
1,9
1,9
23,6
24,6
Océanie
0,5
0,5
0,1
0,1
0,4
0,4
0,9
1,0
MONDE
109,3
108,0
103,2
105,0
22,4
23,21/
234,9
236,1
Pays en développement
82,5
81,2
68,3
68,0
18,3
19,0
169,1
168,2
Pays développés
26,9
26,8
34,9
37,0
4,0
4,2
65,8
67,9

En Afrique, les prévisions relatives aux importations de blé ont été légèrement revues à la baisse pour s'établir à quelque 25 millions de tonnes, ce qui représente une augmentation de presque 1 million de tonnes par rapport à l'année précédente. La progression prévue est due à un accroissement des importations réalisées par les pays d'Afrique du Nord touchés par la sécheresse, notamment l'Algérie et le Maroc. En Algérie, les importations de blé devraient atteindre le niveau record de 5,2 millions de tonnes, soit 700 000 tonnes de plus qu'en 1999/2000. Même si la production a augmenté en 2000, l'Égypte devrait également élever le niveau de ses importations pour répondre surtout à une forte demande de blé de qualité supérieure. Par contre, les importations totales de blé effectuées par les pays de l'Afrique subsaharienne devraient baisser de 1,3 millions de tonnes, soit 15 pour cent, cette année. Cette contraction résulte largement d'une réduction considérable des importations par l'Éthiopie dont la production nationale a augmenté. Selon les prévisions, les importations des autres pays seront comparables à celles de la dernière campagne.

En Europe, les importations de blé devraient atteindre 3,7 millions de tonnes, soit 500 000 tonnes de plus que l'année précédente, en raison surtout des problèmes liés à la qualité des récoltes nationales en 2000. La Pologne et la Roumanie devraient augmenter leurs importations du fait de récoltes réduites tandis que la Fédération de Russie pourraient les réduire de 50 pour cent, compte tenu d'une hausse de la production intérieure de blé. Les prévisions concernant les importations dans la région Amérique latine et Caraïbes ont peu changé par rapport au dernier rapport. Le volume des achats réalisés par le Mexique, premier importateur en Amérique centrale, devrait dépasser celui de l'an dernier pour atteindre 2,6 millions de tonnes. En Amérique du Sud, on s'attend à ce que les importations par le Brésil, premier importateur régional, enregistrent une forte poussée pour s'établir à 7,7 millions de tonnes, soit une augmentation de 500 000 tonnes. En revanche, le volume des importations des autres pays devrait rester proche de celui de l'an dernier. Au Brésil, ce sont principalement les importations en provenance des États-Unis qui couvriront la hausse de la demande, le pays ayant levé les restrictions à l'importation de blé tendre rouge d'hiver et de blé dur rouge de printemps des États-Unis en novembre 2000. Le Brésil avait interdit toutes les importations de blé en provenance des États-Unis en décembre 1996 en raison de problèmes phytosanitaires liés à la présence d'un champignon (le Tilletia), mais il a à nouveau autorisé l'entrée de blé dur rouge de printemps en provenance des ports fluviaux du Mississippi et du golfe du Mexique en mars 1999.

Le commerce du blé, pour la campagne en cours, se caractérise par le volume relativement élevé des disponibilités exportables de l'Inde et du Pakistan. En Inde, suite aux récoltes exceptionnelles engrangées plusieurs fois de suite au cours des dernières années et des excédents en résultant, les exportations représentent une politique cruciale pour maintenir les prix intérieurs et réduire les coûts de stockage. Selon les prévisions actuelles, les ventes de l'Inde atteindront 1 million de tonnes de blé en 2000/01, soit 500 000 tonnes de plus que l'an dernier. L'estimation finale pourrait être encore plus élevée puisque près de 800 000 tonnes ont déjà été engagées, principalement en Iraq (qui recevra quelque 350 000 tonnes au titre du programme des Nations Unies vivres-contre-pétrole), au Bangladesh, en Indonésie et en République de Corée. On s'attend également à ce que le Pakistan, qui a engrangé une récolte record en 2000, exporte environ 500 000 tonnes de blé, l'Afghanistan en ayant déjà acheté 300 000 tonnes. Néanmoins, les ventes que devraient effectuer l'Inde et le Pakistan cette année risquent de ne pas compenser le recul des exportations de blé de plusieurs pays européens hors de la CE, notamment en Pologne, en Roumanie et en Ukraine, frappés par la sécheresse.

S'agissant des principaux exportateurs de blé, les États-Unis devraient augmenter leurs exportations de blé d'environ 4 millions de tonnes, ce qui les portera à 33,5 millions de tonnes. La hausse de la demande cette année devrait être favorable aux États-Unis qui dispose d'une assez grande quantité de blé de qualité supérieure. On prévoit également que les ventes de l'Argentine progresseront légèrement. Dans la CE, le volume des exportations pourrait être équivalent à celui de l'an dernier, malgré le rythme lent des ventes au cours de la première moitié de la campagne. Fin décembre 2000, la Commission a autorisé à nouveau des subventions à l'exportation pour la première fois depuis août 2000, ce qui devrait activer les exportations au cours de la seconde moitié de la campagne de commercialisation en cours. La reprise de l'euro face au dollar E.-U. a été l'un des facteurs déterminants pour la relance d'exportations de blé subventionnées. Au cours de la première moitié de la campagne, les inquiétudes relatives à la qualité du blé dans la Communauté ont mis un frein à des ventes plus substantielles. La situation s'est toutefois améliorée et les expéditions en provenance de la CE commencent à s'accélérer. Les exportations en provenance du Canada devraient ne pas changer par rapport à l'année précédente tandis que les ventes de blé de l'Australie pourraient diminuer, compte tenu du recul de la production intérieure.

Les prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales secondaires en 2000/01 (juillet/juin) ont été augmentées de 500 000 tonnes depuis le dernier rapport, pour s'établir à 105 millions de tonnes. Il s'agit là d'un volume record puisqu'il dépasse de près de 2 pour cent celui de l'année précédente. Le commerce mondial du maïs, estimé à environ 74 millions de tonnes, est en progression de 1 million de tonnes par rapport à 1999/2000. Les importations d'orge devraient atteindre 20 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus que la campagne précédente, mais celles de sorgho, estimées à quelque 7 millions de tonnes, devraient accuser un léger recul. On prévoit que les importations de céréales secondaires réalisées par les pays en développement totaliseront 68 millions de tonnes, ce volume étant inchangé depuis le dernier rapport et similaire à celui de l'année précédente. Au niveau prévu, le coût des importations effectuées par les pays en développement devrait avoisiner les 8 milliards de dollars E.-U. D'après les estimations, les importations des PFRDV s'élèveront à 21 millions de tonnes, marquant ainsi une progression d'environ 1,4 million de tonnes, soit 7 pour cent, par rapport à 1999/2000. On s'attend également à ce que la facture des importations de ces pays augmente de quelque 200 millions de dollars E.-U en 2000/01, pour passer à 2,4 milliards de dollars E.-U.

En Asie, le total des importations de céréales secondaires en 2000/01 est estimé à environ 57 millions de tonnes, ce qui représente un léger fléchissement depuis le dernier rapport et une contraction d'environ 700 000 tonnes par rapport à l'année précédente. Les importations réalisées par le Japon, premier importateur mondial, et par la République de Corée, autre gros importateur, pourraient rester analogues à l'an dernier. Les prévisions relatives aux expéditions de céréales secondaires vers la République de Corée ont été légèrement revues à la baisse ce mois-ci, compte tenu de l'accroissement des achats enregistré au cours des derniers mois. Il est probable que la majeure partie des autres pays asiatiques maintiendront les importations au même niveau que 1999/2000. Toutefois, compte tenu d'une hausse de la production intérieure, la République arabe syrienne devrait fortement réduire le volume des importations d'orge. Cette baisse devrait plus que compenser la croissance prévue des importations de maïs et d'orge réalisées par la République islamique d'Iran, touchée par une sécheresse aiguë depuis deux ans. On s'attend également à ce que les importations d'orge par l'Arabie saoudite, premier importateur mondial, progressent légèrement sous l'effet d'une poussée de la demande et d'un recul de la production intérieure.

En Afrique, les prévisions concernant les importations de la plupart des pays en 2000/01 n'ont pas été en général modifiées depuis le dernier rapport. Le total des expéditions vers l'Afrique devrait atteindre 14,3 millions de  tonnes, ce qui représente une légère avancée par rapport à l'année précédente. Cette augmentation devrait être plus marquée en Afrique du Nord, où l'on prévoit une croissance des importations en Égypte, du fait de la persistance d'une forte demande, et au Maroc, en raison d'une production réduite par la sécheresse. Le total des importations effectuées par les pays de la région subsaharienne devrait rester comparable aux niveaux de l'année précédente. L'augmentation des importations de maïs par le Kenya, résultant d'un fléchissement de la production, sera plus que compensée par le recul des importations effectuées par plusieurs pays de l'Afrique australe, en raison principalement de meilleures récoltes.

Les prévisions relatives aux importations de céréales secondaires dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes ont été légèrement revues à la hausse ce mois-ci, compte tenu surtout de l'accroissement de la demande au Brésil. Toutefois, le total des importations dans la région pourrait régresser d'environ 1 million de tonnes par rapport à la campagne précédente, principalement à cause du Mexique. En Europe, les importations devraient considérablement augmenter pour répondre avant tout à une poussée de la demande émanant de plusieurs pays de l'Europe centrale et de l'Est, notamment ceux victimes de la sécheresse. En Roumanie, le fléchissement prononcé de la production en 2000 devrait entraîner une progression des importations de maïs d'environ 1,7 million de tonnes. En Pologne, la baisse de la production d'orge pourrait se traduire par un surcroît des importations de 500 000 tonnes au moins. Malgré la hausse de la demande, les importations dans la CE risquent de se maintenir aux mêmes niveaux que l'an dernier. Cette situation s'explique principalement par le volume exceptionnellement élevé des disponibilités de blé de qualité inférieure qui peut remplacer le maïs dans l'alimentation animale, notamment en France. En ce qui concerne les autres pays, la Fédération de Russie pourrait fortement réduire ses importations, en raison d'une hausse de la production intérieure.

En ce qui concerne les exportations pour la campagne en cours (juillet/juin), on s'attend à ce que l'expansion prévue du commerce mondial bénéficie en tout premier lieu aux États-Unis. Les expéditions en provenance des États-Unis devraient dépasser 59 millions de tonnes, soit presque 3 millions de tonnes de plus que l'an dernier. Malgré un net recul de la production intérieure, la Chine continue à exporter du maïs en grande quantité. On prévoit également que l'Argentine augmente ses exportations mais plusieurs autres grands pays exportateurs devraient maintenir le niveau de leurs expéditions au niveau de 1999/2000. Parmi les petits pays exportateurs, les bonnes récoltes engrangées en République d'Afrique du Sud pourraient stimuler les expéditions. En revanche, en Hongrie, les disponibilités exportables ont diminué sous l'effet essentiellement d'une baisse de production, comme c'est le cas pour le blé, tandis que l'on s'attend à ce que la Pologne et la Roumanie soient encore absents du marché de l'exportation pendant la campagne en cours.

Les prévisions concernant les échanges mondiaux de riz en 2000 ont été réduites de 500 000 tonnes par rapport au dernier rapport pour tomber à 22,4 millions de tonnes. Au niveau prévu, ces échanges représentent un fléchissement de 2,5 millions de tonnes par rapport à 1999 et de 5,2 millions de tonnes par rapport au niveau record historique de 1998. La correction apportée à l'estimation globale des importations en 2000 découle en grande partie des ajustements à la baisse opérés pour l'Indonésie et la République démocratique de Corée. Les estimations relatives aux achats de l'Indonésie ont été diminuées de 200 000 tonnes par rapport aux projections antérieures, ce qui les porte à environ 2 millions de tonnes, soit moins de la moitié que le volume révisé pour 1999. Compte tenu de la contraction anticipée des livraisons d'aide alimentaire, on a également abaissé les estimations des expéditions vers la République démocratique de Corée de 400 000 tonnes par rapport aux prévisions antérieures, ce qui les ramène à 350 000 tonnes. Les projections concernant les importations du Sri Lanka et des États-Unis ont été elles aussi revues à la baisse, d'environ 100 000 tonnes chacun, afin de tenir compte des rapports faisant état d'abondantes disponibilités intérieures. En revanche, les estimations des importations pour la CE, le Mexique et l'Arabie saoudite ainsi que pour certains autres petits importateurs de riz ont été relevées.

Pour ce qui est des exportations, le rythme des expéditions à partir de la Thaïlande s'est fortement accéléré au cours du dernier trimestre et l'on estime aujourd'hui que le pays devrait exporter 6,6 millions de tonnes de riz en 2000, ce qui représente une progression de 600 000 tonnes par rapport aux projections antérieures et un léger recul seulement par rapport à 1999. Par contre, les achats anticipés par les autres grands exportateurs ont été revus à la baisse, notamment dans le cas de la Chine dont les expéditions sont actuellement estimées à 3 millions de tonnes, soit 500 000 tonnes de moins que les projections antérieures. En ce qui concerne le Viet Nam, on a également réduit l'estimation des exportations de 400 000 tonnes, compte tenu des difficultés engendrées par les inondations dont les effets se sont plus particulièrement fait sentir sur la qualité du riz et sur la logistique, les expéditions de riz vers les autres pays ayant été considérablement ralenties durant le dernier trimestre de 2000. De même, on s'attend aujourd'hui à ce que les exportations du Pakistan et de l'Argentine soient un peu plus faibles que prévu antérieurement tandis que les estimations, pour le Myanmar, ont été augmentées d'environ 60 000 tonnes.

Selon les prévisions actuelles, les échanges mondiaux de riz en 2001 s'élèveront à 23,2 millions de tonnes, soit environ 3,5 pour cent de plus qu'en 2000, mais 0,8 million de tonnes de moins que les projections antérieures. Cette diminution a été avant tout opérée pour tenir compte des rapports indiquant que les inondations ont provoqué moins de dégâts que prévu dans certains pays importateurs, ce qui impliquerait de plus faibles besoins d'achats en 2001. De plus, plusieurs des grands importateurs envisagent actuellement d'adopter une protection douanière afin que les agriculteurs ne soient pas confrontés à une baisse catastrophique des prix, comme l'an dernier. C'est ainsi le cas de l'Indonésie dont les prévisions d'achats ont été réduites de 0,6 million de tonnes pour être ramenées à 1,8 million de tonnes, ce qui représente le plus faible des volumes enregistrés depuis 1997. L'estimation des importations du Bangladesh a été également abaissée de 100 000 tonnes pour s'établir à 500 000 tonnes, au même niveau que l'an dernier, en conséquence des déclarations selon lesquelles le pays n'aurait pas besoin de recourir à des achats extérieurs pour compenser les pertes de riz résultant des inondations. L'estimation du volume des importations de la Chine et des États-Unis a été réduit de 200 000 tonnes et de 100 000 tonnes respectivement, mais a été augmenté pour le Brésil et la CE de 100 000 tonnes chacun.

En ce qui concerne les exportations, les prévisions du volume des ventes de la Chine en 2001 ont été abaissées de 200 000 tonnes depuis le dernier rapport pour tomber à 3,6 millions de tonnes; ce volume dépasse toutefois de 0,5 million de tonnes celui de l'année précédente. En réalité, bien que la production intérieure ait nettement baissé durant la dernière campagne, le niveau élevé des stocks d'ouverture de riz devraient permettre à la Chine de continuer à être l'un des plus grands fournisseurs internationaux en 2001. Les expéditions prévues par la Thaïlande, premier exportateur rizicole mondial, ont également été abaissées de 200 000 tonnes par rapport aux dernières projections pour s'établir à 6 millions de tonnes, ce qui est conforme à l'objectif d'exportation officiel annoncé récemment. Les prévisions d'exportation pour l'Argentine, l'Uruguay et les États-Unis ont été, elles aussi, légèrement réduites. Si l'on s'appuie sur les estimations révisées du marché, on note que les importations de riz commerciales effectuées par les pays en développement ont chuté de 10 pour cent au cours de l'année civile 2000, ce qui reflète les bonnes récoltes engrangées dans la plupart de ces pays lors des deux dernières campagnes. Le recul est encore plus marqué pour les PFRDV dont les importations ont baissé de 20 pour cent. La contraction des importations, conjuguée à la faiblesse des cours internationaux qui a prévalu en 2000, s'est traduite par une réduction, estimée à 29 pour cent, de la facture d'importation des pays en développement l'an dernier, la ramenant ainsi à 3 milliards de dollars E.-U. La baisse de la facture d'importation des PFRDV a été encore plus marquée puisqu'elle a diminué de 36 pour cent pour s'établir à 1,7 milliard de dollars E.-U. Selon les prévisions établies pour 2001, la facture des importations de riz pour les pays en développement progressera de 7 pour cent tandis que celle des PFRDV pourrait enregistrer une hausse de 4 pour cent, du fait essentiellement de la légère reprise des prix attendue cette année.


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