FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.3 - juin 2001 - P. 8

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Prix à l'exportation


Parmi ceux des principales céréales, seuls les prix du blé sont en hausse, mais même dans ce cas une reprise vigoureuse reste improbable

Sur le marché international du blé, les inquiétudes suscitées par les conditions de production du blé d'hiver aux États-Unis et l'accélération des exportations ont contribué à soutenir les cours du blé ces derniers mois. En mai, le prix du blé américain N°2 (HRW, fob) atteignait en moyenne 136 dollars E.-U. la tonne, soit environ 3 dollars E.-U. par tonne de plus qu'en mars et 25 dollars E.-U. (23 pour cent) de plus que l'année précédente à la même époque. En fait, les cours du blé américain ont augmenté progressivement depuis le début de la campagne (juillet 2000). L'accroissement de la demande en a été la raison principale, vu la diminution des quantités exportées par la plupart des autres grands pays exportateurs. Pour la prochaine campagne, les cours du blé pourraient continuer de monter à la faveur de la contraction des stocks de report aux États-Unis et dans la CE. Toutefois, l'augmentation devrait rester limitée puisque l'on s'attend à un ralentissement de la demande mondiale à l'importation en 2000-2001. Cela apparaît aussi dans les variations des cours sur le marché à terme du Chicago Board of Trade (CBOT). Bien que la météorologie continue de jouer un rôle prépondérant sur le marché à terme américain en cette saison, les contrats à terme de septembre sur le blé se négociaient au CBOT à des niveaux inférieurs à ceux de l'année précédente à la même époque.

Prix à l'exportation des céréales *

   
2001
2000
mai
mars
mai
 
(. . dollars E.-U./tonne . .)
Etats-Unis
     
Blé 1/
136
133
111
Maïs
84
92
95
Sorgho
96
99
95
Argentine 2/
Blé
123
118
112
Maïs
76
80
87
Thaïlande 2/
Riz, blanc 3/
170
179
210
Riz, brisures 4/
126
125
143
Source: FAO, voir tableau A.6 en annexe.
* Les prix se réfèrent à la moyenne du mois.
1/ No. 2 Hard Winter (teneur protéique normale).
2/ Prix commerciaux indicatifs.
3/ 100 % deuxième qualité, f.o.b. Bangkok.
4/ A1 super, f.o.b. Bangkok.

Sur le marché du maïs, les prix sont restés tendus. Depuis octobre dernier, où l'on a pour la première fois trouvé du maïs génétiquement modifié (StarLink) dans les expéditions en provenance des États-Unis, les prix du maïs américain sont restés sous pression mais avec des fluctuations, le Japon et la Corée choisissant parfois d'autres sources d'approvisionnement. En mai, les prix à l'exportation du maïs américain (maïs jaune américain n° 2, fob sont tombés à 84 dollars E.-U. la tonne, en baisse de 8 dollars la tonne depuis mars et de 11 dollars par rapport à l'année précédente. Bien que les premières estimations de la production aux États-Unis semblent indiquer une baisse en 2001, la production de l'année dernière a battu le record et les stocks sont très hauts aux États-Unis. En outre, la Chine devrait connaître une forte reprise de la production cette année, si bien que les quantités exportables devraient rester importantes pendant la prochaine campagne. Fin mai, les contrats à terme de septembre sur le maïs, à 78 dollars E.-U. la tonne, avaient perdu jusqu'à 20 dollars E.-U./tonne par rapport à la même période de l'année dernière. L'abondance de l'offre qui prévaut actuellement et le fléchissement important que l'on prévoit dans la demande mondiale à l'importation font que les cours du maïs risquent plus de rester faibles que de remonter au cours de la prochaine campagne.

La légère remontée des cours internationaux du riz dans les trois premières semaines de mai ne masque pas la baisse des cours à long terme, entretenue par la stagnation de la demande mondiale à l'importation par rapport aux ressources à l'exportation. En avril, les cours internationaux sont tombés à des niveaux rarement atteints au cours des deux dernières décennies. En conséquence, l'indice des prix à l'exportation de la FAO pour le riz (base 100 en 1982-84) a perdu trois points de pourcentage pendant ce mois avant de reprendre un point en mai pour se situer à 89. Bien que l'affermissement des cours observé récemment puisse être dû à l'action de plusieurs gouvernements, en particulier dans les pays exportateurs, pour enrayer la chute des cours, les chances de voir se confirmer une reprise sont minces. Les cours du riz thaï 100B de qualité, soutenus par des achats massifs du Gouvernement thaïlandais, se sont maintenus aux alentours de 170 dollars E.-U. la tonne, niveau assez proche de la moyenne d'avril, mais le plus bas de ces deux dernières décennies. En mai, les cours du riz de qualité inférieure, 100% brisures (Thaï A1 super) ont légèrement remonté par rapport à la moyenne d'avril, de 4 dollars E.-U., pour se situer à 126 dollars E.-U. la tonne. L'exception à ce récent raffermissement a été la baisse de 9  pour  cent du cours du riz américain à grain long n° 2/4 enregistrée entre début avril et mi-mai. Les perspectives d'exportation incertaines en sont en partie la cause, mais le glissement de prix correspond aussi au niveau de qualité du riz offert puisque des informations faisaient état d'une insuffisance de l'offre de riz de qualité aux États-Unis.

Les cours ont peut-être quelques chances de s'améliorer au second semestre du fait que de nombreux pays parmi les grands producteurs ont annoncé leur intention de réduire les surfaces de culture de riz. Cependant, les perspectives de la demande mondiale à l'importation restant maussades, l'arrivée sur le marché international des livraisons de riz indien empêcherait toute remontée sensible des cours cette année.


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