FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.3 - juin 2001 - P. 9

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Manioc

La production mondiale de manioc augmente d'un pour cent

Selon les estimations, la production mondiale de manioc aurait augmenté d'environ 3 millions de tonnes en 2000, soit 2 pour cent, pour atteindre 175,5 millions de tonnes, légèrement plus que prévu initialement en novembre. L'augmentation d'une année sur l'autre venait principalement d'Amérique latine et des Caraïbes, la production stagnant en Afrique et en Asie.

On estime à 92,7 millions de tonnes la production de manioc en Afrique en 2000, en légère hausse par rapport à la production record de 1999, mais, en raison de conditions de culture défavorables, plusieurs pays ont enregistré une contraction de leur production. Les inondations ou la sécheresse ont, en particulier, réduit la production au Ghana, à Madagascar, au Mozambique et au Togo. Une infestation par le virus de la mosaïque du manioc a aussi réduit la production en République démocratique du Congo, deuxième producteur de la région. La même maladie a aggravé les effets de la sécheresse en Tanzanie, où la production aurait chuté de 20  pour cent. En République centrafricaine, la baisse de 10 pour cent est principalement imputée aux inondations. Le secteur a également souffert indirectement du recul de la culture de coton, normalement associée à celle du manioc dans l'assolement, car elle permet à la racine de bénéficier des restes d'engrais appliqués. En revanche, le Nigéria a fait état d'une augmentation de 3,5 pour cent qui coïncide avec l'engagement récemment annoncé par le gouvernement de développer l'autonomie alimentaire, et la production a connu un essor vigoureux en Ouganda sous l'effet de l'expansion de la demande intérieure. L'Angola et le Cameroun ont aussi enregistré une augmentation importante, tandis que l'amélioration de la sécurité au Burundi a favorisé la plantation et la production.

En Asie, la production de manioc a légèrement diminué, passant de 50,9 millions de tonnes en 1999 à 50,5 millions de tonnes en 2000, ce qui correspond à un léger recul en Indonésie et en Thaïlande. Dans ce dernier pays, le fléchissement de la demande internationale de produits à base de manioc a fait tomber les prix à des niveaux sans précédent, poussant les agriculteurs à abandonner la culture du manioc sur une partie de leurs terres au profit de celle du maïs ou de la canne à sucre. Des achats d'intervention massifs d'aggloméré et de farine de manioc par le Gouvernement thaïlandais ont cependant permis de limiter la régression des culture à 1,3 pour cent, et l'utilisation accrue de variétés améliorées d'augmenter les rendements de 0,8 pour cent. En fin de compte, il en est résulté une diminution de la production d'un demi-point de pourcentage seulement. En Indonésie, le recul plus prononcé atteignait 4 pour cent, du fait de récoltes exceptionnelles de riz et d'une chute des prix du riz, rival direct du manioc dans la consommation humaine, qui ont ralenti la demande intérieure de produits à base de manioc et les mises en culture. En revanche, la production a augmenté de 13 pour cent au Viet Nam, et de 2 pour cent en Inde grâce à une augmentation de la production au Tamil Nadu et dans l'Andhra Pradesh. Il n'y a guère eu de changements dans le reste de cette région.

Production mondiale du manioc 1/

 
1999
2000
2001
prélim.
 
(. . . millions de tonnes . . .)
Total mondial
172,6
175,5
174,0
Afrique
92,4
92,7
90,9
Congo. Rép. dém.
16,5
16,0
13,5
Ghana
7,8
7,5
7,8
Madagascar
2,5
2,2
2,4
Mozambique
5,4
4,6
4,5
Nigéria
32,7
33,9
34,0
Ouganda
3,3
5,0
5,5
Tanzanie
7,2
5,8
5,0
Asie
50,9
50,5
49,4
Chine
3,6
3,6
3,8
Inde
6,1
6,2
6,2
Indonésie
16,5
15,7
15,5
Philippines
1,8
1,8
1,8
Thaïlande
20,3
20,2
19,2
Viet Nam
1,8
2,0
2,0
Amérique latine et les Caraïbes
29,2
32,1
33,5
Brésil
20,9
23,4
24,6
Colombie
1,8
1,9
2,0
Paraguay
3,5
3,5
3,7
Source: FAO
1/ Equivalent de racines fraîches.

C'est en Amérique latine et aux Caraïbes que la production de manioc a été la plus vigoureuse en 2000. Estimée à 32,1 millions de tonnes, elle représente une croissance de 10 pour cent pour la région par rapport à 1999, plus forte encore que celle enregistrée l'année précédente (7 pour cent). Cette augmentation est due pour l'essentiel au développement de la culture au Brésil (en hausse de 12 pour cent), pays qui représente 70 pour cent de la production de la région. La hausse des prix du manioc sur le marché brésilien depuis 1998 a incité les producteurs à moderniser le secteur, et les superficies de cultures de manioc irriguées seraient en augmentation, en particulier dans l'État de Saõ Paolo. La Colombie a enregistré un développement de 10 pour cent de la production grâce à des initiatives du secteur privé visant à étendre l'usage du manioc dans le pays comme aliment fourrager. En République dominicaine, l'augmentation, était même plus forte puisqu'elle atteignait 34 pour cent, reflétant la hausse des prix à la production. La production a augmenté dans plusieurs autres pays de la région, notamment en El Salvador, au Nicaragua et au Pérou. En revanche, le Costa Rica a connu un très fort recul.

Peu de changements dans l'utilisation du manioc à l'échelle mondiale

L'utilisation du manioc à l'échelle mondiale aurait, d'après les estimations, augmenté de 2 pour cent environ en 2000, suivant de près l'augmentation de la production, car les réserves de manioc sont conservées en terre sous la forme de racines jusqu'à ce qu'elles soient récoltées au fur et à mesure des besoins. Des stocks de manioc proprement dits ne sont conservés qu'en quantités relativement modestes sous forme de racines séchées.

L'utilisation à l'échelle mondiale du manioc comme aliment est estimée à 102 millions de tonnes en 2000, soit 2 millions de tonnes de mieux qu'en 1999, l'essentiel étant consommé en Afrique sous la forme de racines fraîches et de produits transformés (gari, foufou, attiéké, etc.). L'utilisation en tant que fourrage resterait, d'après les estimations, de l'ordre de 34 millions de tonnes à l'échelle mondiale, et concernerait principalement l'Amérique latine, les Caraïbes et la CE.

En Afrique, la consommation de manioc comme aliment serait toujours de l'ordre de 63 millions de tonnes en 2000, selon les estimations. L'augmentation importante de la production a favorisé un approvisionnement abondant pour l'usage alimentaire en Ouganda. À l'opposé, les pays qui ont connu une contraction de la production due à des problèmes climatiques ou à des troubles civils ont enregistré un net recul de la consommation alimentaire de manioc, en particulier le Mozambique, la Tanzanie et la République démocratique du Congo. La population rurale, plus largement tributaire de la récolte pour sa subsistance, a été la plus touchée. Cependant, au Nigeria, au Ghana et au Rwanda, on rapporte que la population urbaine a dû faire face à des hausses importantes du prix des produits transformés à base de manioc. En Asie, on estime que l'utilisation du manioc pour l'alimentation a légèrement augmenté et atteint 28 millions de tonnes. La consommation a fortement augmenté au Cambodge, à la suite d'une forte augmentation de la production, de même qu'en Inde. En Indonésie, en revanche, l'abondance d'autres denrées alimentaires à bon marché, en particulier du riz, est censée avoir entraîné une régression de l'utilisation du manioc comme aliment et son détournement vers l'alimentation animale et d'autres usages. L'accroissement des importations de fécule et d'aggloméré de manioc témoignait d'une utilisation accrue à des fins industrielles en République de Corée et en Turquie. En Amérique latine et aux Caraïbes, l'expansion de la production a, semble-t-il, favorisé l'utilisation du manioc pour l'alimentation humaine et l'alimentation animale, en particulier au Brésil et en Colombie. En revanche, l'utilisation dans les pays développés a diminué de près de 11 pour cent, principalement du fait des circonstances prévalant dans la CE. La chute de la consommation dans les pays membres était surtout due à la baisse du prix des céréales indigènes consécutive à une réduction de 7,5 pour cent des prix d'intervention, et à l'affaiblissement de l'euro par rapport au dollar E.-U., qui ont incité à remplacer les aliments pour animaux importés, dont le manioc, par des céréales de production locale pour la fabrication d'aliments composés pour animaux.

Expansion du commerce mondial du manioc en 2000

Le commerce international des produits à base de manioc séché (appelé également tapioca) aurait, d'après les estimations, augmenté de 4 pour cent en 2000 pour atteindre 7,1 millions de tonnes (en équivalent aggloméré de manioc). Cette augmentation correspond à un accroissement de 37 pour cent du commerce de farine et de fécule de manioc, qui atteignait 2,6 millions de tonnes (1,3 million de tonnes en poids de produit), tandis que les échanges de cossettes et d'aggloméré de manioc tombaient à 4,5 millions de tonnes, soit une baisse de 9 pour cent.

La CE reste le principal marché mondial du manioc, qu'elle importe surtout sous forme agglomérée pour l'industrie des aliments pour animaux dans le cadre d'un régime de contingent préférentiel soumis à des droits d'importation peu élevés. En 2000, la demande de produits issus du manioc a diminué dans les pays membres, particulièrement aux Pays-Bas, à la suite des perturbations provoquées dans le secteur de l'élevage par les épizooties, et parce que les produits pour animaux à base de manioc devenaient moins compétitifs par rapport aux céréales produites sur place. Cette diminution a été plus que compensée par l'augmentation des achats des pays d'Extrême-Orient, principalement sous forme de fécule et de farine, stimulés par une baisse des prix mondiaux de 8 pour cent. Dans la région, la Chine a maintenu ses importations aux alentours d'un million de tonnes, mais l'Indonésie les a multipliés par cinq, leur volume atteignant un demi-million de tonnes. Le Japon, la République de Corée, la Malaisie et Singapour aussi ont augmenté leurs achats.

Commerce mondial du manioc 1/

 
1999
2000
2001 prélim.
 
( . . millions de tonnes . . )
Exportations mondiales
6,8
7,1
6,5
Thaïlande
6,2
6,5
6,0
Indonésie
0,3
0,4
0,4
Autres pays
0,3
0,2
0,1
Importations mondiales
6,8
7,1
6,5
CE 2/
4,3
3,7
3,0
Chine 3/
1,1
1,0
1,2
Indonésie
0,1
0,5
0,5
Japon
0,5
0,6
0,6
Corée. Rép. de
0,1
0,1
0,2
Malaisie
0,2
0,2
0,2
Etats-Unis
0,1
0,1
0,1
Autres pays
0,4
0,9
0,7
Source: FAO
1/ En poids de copeaux et granulés, y compris fécule et farine, du produit.
2/ Non compris les échanges entre les pays members de la CE.
3/ Y compris la province de Taïwan.

Bien que les principaux producteurs de manioc se trouvent en Afrique, en Amérique latine et aux Caraïbes, les pays de ces régions n'ont pas réussi à prendre une part importante du marché mondial du manioc, principalement à cause de leurs coûts de production élevés et de la difficulté qu'ils ont à maintenir un approvisionnement de qualité régulier. La Thaïlande conserve une position dominante avec une part des exportations mondiales de plus de 90 pour cent. Les autres fournisseurs traditionnels de manioc sont l'Indonésie et la Chine, devenus malgré cela des importateurs non négligeables ces dernières années. La baisse des prix du manioc aggloméré dans la CE depuis la réforme de la PAC de 1992 a incité les exportateurs à diversifier leurs marchés, principalement vers l'Extrême-Orient. En 2000, les exportations de la Thaïlande ont atteint 6,5 millions de tonnes, soit près de 300 000 tonnes de plus qu'en 1999, grâce à l'augmentation des livraisons de farine et de fécule aux pays asiatiques. De même, les ventes de l'Indonésie, principalement destinées à la Chine et à la République de Corée, ont, selon les estimations, augmenté de 7 pour cent environ. En revanche, les expéditions au départ de la Chine, du Viet Nam et des autres petits exportateurs d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes seraient, au total, de l'ordre de 200 000 tonnes, sans changement par rapport à 1999.

Prix du manioc, de la farine de soja et de l'orge dans la CE

 
Granulés de
manioc 1/
Farine de soja 2/
Mélange manioc farine de soja 3/
Orge 4/
Mélange orge/manioc
 
( . . . . . . . . .. . . . . . . . . . dollars E.-U./ tonne . . . . . . . . . . . . . . . . . )
(. . rapport. . )
1991
178
197
186
222
0.84
1992
183
204
187
235
0.80
1993
137
208
151
197
0.77
1994
144
192
154
182
0.85
1995
177
197
181
209
0.87
1996
152
268
175
194
0.90
1997
108
276
142
161
0.88
1998
107
170
120
145
0.83
1999
102
152
112
143
0.78
2000
84
189
105
144
0.73
20015/
80
189
102
139
0.73
Source: FAO, Oil World et Agra Europe.
1/ Prix f.o.b. Rotterdam (péniche ou chemin de fer) y compris un droit de 6 pour cent.
2/ Argentine (45/46% protéines) c.i.f. Rotterdam jusqu'à fin septembre 1999. A partir d'octobre 1999 (44/45% protéines) c.i.f. Rotterdam.
3/ Mélange composé de 80 % de granulés de manioc et de 20 % de farine de soja.
4/ Prix de vente de l'orge en Espagne.
5/ Moyenne janvier-mars

Prix internationaux en baisse durant une grande partie de l'année 2000

Les cours mondiaux annuels moyens de l'aggloméré de manioc ont été constamment à la baisse depuis 1996. La tendance ne s'est pas inversée en 2000 et les prix ont continué à baisser, reflétant principalement le fléchissement de la demande à l'importation dans la CE et la pression à la baisse exercée par le prix compétitif des céréales. Un renchérissement de 25 pour cent de la farine de soja, utilisée en association avec le manioc séché pour donner un mélange aux propriétés nutritives comparables à celles des céréales, a par ailleurs contribué à faire baisser les cours du manioc. Le prix de l'aggloméré de manioc exporté vers la CE se situait en moyenne à 84 dollars E.-U. par tonne, 18 pour cent en dessous de celui de 1999 et pour la première fois passé sous la barre de 100 dollars E.-U. la tonne. De même, le prix de la fécule et de la farine de manioc, qui se vendent principalement en Asie, est tombé à 158 dollars E.-U. la tonne, soit une baisse de 8 pour cent.

Perspective pour l'année 2001

Les premières prévisions de la production mondiale de manioc en 2001 restent modestes puisqu'elle devrait descendre aux alentours de 174 millions de tonnes. En Afrique, on s'attend à une baisse de la production, principalement en République démocratique du Congo, où elle est estimée à 2,5 millions de tonnes, et en Tanzanie, à 600 000 tonnes. Dans ces deux pays, le virus de la mosaïque menace les récoltes. On indique que la maladie se propage au Burundi et au Rwanda, aggravant, dans ce dernier, les problèmes dus au manque de matériel de plantation et à la sécheresse. La production devrait aussi être réduite au Mozambique à cause des inondations récurrentes. Elle

pourrait, en revanche, augmenter au Nigéria où on signale de bonnes conditions de production, tandis qu'au Kenya le secteur devrait se remettre des effets de la sécheresse de l'année passée. On prévoit aussi une augmentation, quoique modeste, de la production en Angola, en République centrafricaine, au Ghana, au Libéria et à Madagascar. En Asie, la production de manioc devrait diminuer car les prix bas sur le marché intérieur et à l'exportation pourraient en décourager la culture, surtout en Thaïlande et en Indonésie. Il est probable, en revanche, que l'expansion connue en Amérique latine et aux Caraïbes se prolongera en 2001 à la faveur d'une poursuite de la croissance au Brésil.

Les perspectives préliminaires du commerce de manioc en 2001 laissent prévoir un recul de 8 pour cent à 6,5 millions de tonnes, un nouveau fléchissement de la demande à l'importation étant attendu dans la CE. De janvier à mi-mai 2001, la Commission de la CE n'avait émis des certificats d'importation que pour un montant de 1,3 million de tonnes de cossettes et d'aggloméré de manioc, soitun million de tonnes de moins que pendant la même période de 2000. Ce démarrage lent étant principalement dû aux incertitudes et aux perturbations provoquées sur les marchés de la production animale par l'ESB et la fièvre aphteuse, la demande à l'importation dans la CE pourrait encore se redresser plus tard dans l'année avec la stabilisation de la situation. Néanmoins, pour l'année, les achats de la CE devraient diminuer en 2000, suivant le recul attendu de la production de viande et la deuxième réduction de 7,5 pour cent des prix d'intervention des céréales prévue à partir de juillet. Les importations de manioc par les pays asiatiques pourraient en revanche être stimulées par la faiblesse des prix internationaux de la farine et de l'aggloméré. C'est la Thaïlande qui fera les frais de la contraction du commerce de manioc en voyant ses exportations tomber, selon les prévisions, à 6 millions de tonnes. On s'attend à ce que le pays diversifie encore ses marchés au cours de l'année, d'autant que le gouvernement a redoublé d'efforts pour assurer des débouchés pour les stocks détenus par l'organisation publique de stockage à la suite des achats d'intervention massifs effectués depuis octobre dernier. Ces efforts se sont déjà traduits par la vente d'environ 500 000 tonnes d'aggloméré à la Chine au début de 2001.

Prix du manioc et des produits dérivés en Thaïlande

   
Farine/féculents de tapioca, qualité super,
fob Bangkok 
Prix intérieurs
Racines
Granulés
 
(. . dollars E.-U.tonne . .)
1988
166
47
136
1995
358
65
127
1996
289
49
113
1997
244
34
72
1998
276
44
75
1999
172
26
66
2000
158
21
53
2000 - juil.-sept
156
22
47
oct.-déc.
151
19
47
2001 - janv.-mars
158
21
50
Source: Thaï Tapioca Trade Association, Etude commerciale.

Les cours internationaux du manioc aggloméré exporté vers la CE se sont quelque peu redressés pendant les premiers mois de 2001 par rapport au dernier trimestre de 2000. Cette tendance reflétait principalement les achats faits par les organismes publics d'intervention thaïlandais pour soutenir les marchés, mais la baisse des cours de la farine de soja en février et mars a également contribué à affermir les prix du manioc aggloméré. Les cours pourraient toutefois repartir à la baisse au cours des mois qui viennent, surtout si les cours des céréales restent sous pression. Les importantes quantités disponibles pour l'exportation en Thaïlande sont aussi susceptibles d'empêcher les cours du manioc de remonter sur les autres marchés mondiaux.


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