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COMMENT PLANIFIER UNE PROSPECTION?

Objectifs des prospections - résumé:

  • recueillir l’information nécessaire pour évaluer la situation acridienne et les conditions environnementales
  • recueillir l’information nécessaire pour la planification des opérations
  • identifier les cibles pour la lutte antiacridienne

Figure 2. Certaines des décisions à prendre lors de la planification d’une prospection.

Pour réaliser efficacement des prospections et utiliser les ressources existantes de manière aussi rentable que possible, il faut les planifier correctement (voir Fig.2). Les questions suivantes doivent donc être posées:

Conseil: planifier les prospections en fonction de:

  • La présence de populations acridiennes significatives
  • Une connaissance ou un avis scientifique
  • Le risque de développement ultérieur des populations

Qui doit effectuer les prospections - résumé:

  • des agents antiacridiens de terrain qualifiés et expérimentés secondés par des agents de vulgarisation agricole et des prospecteurs.

Figure 3. Un bon programme de suivi de la situation acridienne implique la participation d’agents antiacridiens qualifiés ainsi que de prospecteurs et d’agents de vulgarisation locaux.

Agents antiacridiens qualifiés

Prospecteurs, agents de vulgarisation et autres personnes au niveau local

Qui effectue les prospections?

Dans la plupart des pays, des agents antiacridiens qualifiés et expérimentés devraient réaliser des prospections pour surveiller les conditions envionnementales et la situation acridienne (voir Fig. 3). Ces agents peuvent être affectés au sein d’une unité antiacridienne centralisée au niveau de la capitale ou, dans le cas de pays plus vastes, sur le terrain.

Il est possible de recruter localement des prospecteurs pour surveiller de petites zones. L’information fournie par ces prospecteurs locaux peut manquer de précision mais peut être utilisée par les agents antiacridiens lorsqu’ils planifient les prospections. Par exemple, les prospecteurs locaux peuvent être responsables de la surveillance mensuelle d’une zone ou de sa prospection après des pluies. S’ils trouvent des criquets au cours de l’une de ces prospections, ils le signalent à l’Unité antiacridienne qui envoie ensuite un de ses agents visiter la zone avec le prospecteur et y conduire une prospection afin de confirmer la présence de criquets et recueillir les détails nécessaires.

Des agents de vulgarisation agricole peuvent accomplir ces mêmes activités bien qu’ils aient probablement d’autres tâches à réaliser. L’information provenant de telles sources peut ne pas donner un tableau complet de la situation car les agents de vulgarisation travaillent souvent uniquement dans des zones agricoles et ne se déplacent donc pas dans les zones désertiques.

Un bon programme de suivi de la situation acridienne ne devrait pas reposer uniquement sur les prospecteurs ou les agents de vulgarisation, mais utiliser toutes les sources d’information disponibles.

Ne pas dépendre uniquement des agents de vulgarisation agricole pour le suivi des Criquets pèlerins car ils ne prospectent probablement que les zones de culture. Au moment où l’on observe des criquets dans ces zones, il peut déjà y avoir infestations importantes dépassant les capacités de lutte de l’Unité antiacridienne nationale et une recrudescence pourrait se développer rapidement et menacer d’autres zones.

Question fréquemment posée n° 1 (voir réponse page 54)

Vaut-il mieux disposer d’un programme centralisé ou décentralisé pour le suivi de la situation acridienne ?

Où et quand faire des prospections? - résumé:

  • dans des habitats favorables
  • sur une base régulière
  • pendant la saison des pluies
  • après des signalisations de pluies ou d’acridiens
  • s’il existe une menace d’invasion”

Figure 4. Des prospections acridiennes doivent être réalisées quand et où la présence de criquets est la plus probable.

Où et quand effectuer les prospections?

Les prospections acridiennes devraient être effectuées dans les zones où la présence de criquets est la plus probable (voir Fig. 4). Cela dépend de la répartition des pluies, de la température et de la présence de végétation verte dans les habitats acridiens traditionnels du pays considéré et des pays voisins. Les résultats d’une prospection aérienne préliminaire destinée à localiser les zones de végétation verte peuvent être utilisés pour réduire la superficie des zones à prospecter par voie terrestre. L’imagerie satellitaire et les données météorologiques peuvent également être utiles pour identifier les zones de végétation verte ou celles dans lesquelles des précipitations ont pu se produire (voir le fascicule 3 «Information et prévisions» ainsi que les Annexes).

Une attention particulière devra être accordée aux habitats connus pour être particulièrement attractifs pour le Criquet pèlerin et à ceux dans lesquels des infestations ont fréquemment eu lieu par le passé (consulter l’Atlas FAO sur les habitats du Criquet pèlerin). Il est important d’effectuer des prospections dans ces zones après des pluies, en général après un laps de temps de deux semaines pour permettre à la végétation de verdir.

Il est fréquent de ne pas disposer d’information sur les précipitations, les conditions de végétation ou les criquets dans une zone donnée. Dans ce cas, il peut être utile d’effectuer une prospection afin de recueillir l’information nécessaire pour évaluer la situation. Les prospections devraient être effectuées après la signalisation de pluies ou lorsqu’on suppose qu’il a plu et pour confirmer les observations relatives à la végétation verte ou à la présence de criquets faites par les villageois, les voyageurs, les commerçants ou les nomades. Des prospections devraient également être organisées en cas de menace d’invasion acridienne provenant d’une zone ou d’un pays voisin afin de détecter l’arrivée des populations allochtones.

Les itinéraires de prospection doivent inclure les zones dans lesquelles une végétation verte ou des infestations acridiennes ont été préalablement identifiées, les zones connues pour être des habitats de prédilection des criquets et celles pour lesquelles on ne dispose pas d’information. Les itinéraires de prospection devraient éviter les routes et les pistes et se concentrer sur les zones dans lesquelles il est le plus probable de trouver des infestations acridiennes. Un itinéraire peut être modifié en cours de prospection selon les résultats obtenus à chaque arrêt.

Les prospections devraient être effectuées au moment de la journée où il est le plus probable d’observer les criquets (voir Fig. 4). Ce moment précis dépend de la température, des conditions météorologiques et de l’habitat. En général, il est préférable de réaliser les prospections juste après le lever du soleil et jusqu’à midi environ et de nouveau l’après-midi, quelques heures avant le coucher du soleil. A midi, lorsque la température est élevée (supérieure à 38°C), les ailés et les larves ont tendance à s’abriter dans la végétation et sont par conséquent difficiles à observer.

Question fréquemment posée n° 2 (voir réponse page 54)

Est-il suffisant de réaliser les prospections uniquement dans des zones rurales telles que des exploitations agricoles?

Il existe deux types de prospection:

  • les prospections extensives
  • les prospections intensives

Figure 5. Les prospections extensives sont réalisées les premières pour vérifier la présence de criquets. Si des populations significatives sont trouvées, la zone fait l’objet d’une recherche intensive (appelée prospection intensive) pour évaluer la superficie totale infestée et la délimiter en vue des opérations de traitements ultérieures.

Quel type de prospection effectuer?

On peut distinguer deux types fondamentaux de prospection (voir Fig. 5).

Une prospection extensive constitue généralement le premier type de prospection à effectuer pour déterminer si des criquets sont présents dans une zone ou pour identifier les zones de végétation verte. Les évaluations de densités acridiennes faites à chaque arrêt peuvent permettre d’identifier les zones où des effectifs significatifs de criquets (c.-à-d. des criquets grégaires, des groupes ou des effectifs élevés de criquets solitaires) sont présents.

Si des zones contenant des effectifs significatifs de criquets sont identifiées, on effectue alors une prospection intensive au cours de laquelle la zone concernée fait l’objet d’une vérification attentive afin de déterminer l’étendue géographique et la taille des infestations. À partir de cette information, on peut estimer l’échelle du risque et le niveau de traitement requis. Si les effectifs acridiens sont non significatifs, il ne sera pas nécessaire d’effectuer une prospection intensive. Il faudrait par contre réaliser ultérieurement une autre prospection extensive en fonction des conditions envionnementales et pluviométriques.

Si plusieurs équipes de prospection travaillent sur le terrain en même temps, il est essentiel que certaines d’entre elles continuent à effectuer des prospections extensives pendant que les autres prospectent de manière intensive la zone dans laquelle des effectifs significatifs de criquets ont été trouvés. Les informations provenant de ces deux types de prospection fournissent image meilleure et plus complète de la situation acridienne globale.

Question fréquemment posée n° 3 (voir réponse page 54)

Est-il possible de trouver toutes les infestations acridiennes au cours d’une prospection?

Méthodes de prospection - résumé:

  • transect pédestre
  • transect par véhicule
  • transect aérien

Figure 6. Exemples des trois méthodes de prospection fréquemment utilisées pour le suivi de la situation acridienne.

Rendement des différentes méthodes de prospection

 

A pied

En véhicule

En avion1

Distance parcourue/heure

4 km

30 km

200 km

Distance parcourue/jour

20 km

200 km

600 km

Largeur de la recherche:

 

 

 

  populations à faible densité

10 m

10 m

n.a.

  bandes larvaires2

0,1 à 2 km

0,1 à 2 km

0 à 5 km

  essaims posés2

0,1 à 2 km

0,1 à 2 km

0 à 10 km

  essaims en vol (fourchette)

20 km

20 km

30 km

 

(5 à 50 km)

(5 à 50 km)

(5 à 100 km)

Superficie de la recherche:

 

 

 

  populations à faible densité

0,2 km2

2 km2

n.a.

  bandes larvaires2

2 à 40 km2

20 à 400 km2

0 à 3 000 km2

  essaims posés2

2 à 40 km2

20 à 400 km2

0 à 6 000 km2

  essaims en vol (fourchette)

400 km2

400 km2

18.000 km2

 

(100 à 1 000 km2)

(1 000 à 10.000 km2)

(3 000 à 50.000 km2)

1 Avion
2
Y compris l‘information fournie localement par les habitants lors des transects pédestres et par véhicule.

Source: Roffey, J. (1965)

Quelle méthode de prospection utiliser?

Il existe trois méthodes de prospection: les transects pédestres, les transects par véhicule et les transects aériens (voir Fig. 6). Ces méthodes peuvent être utilisées lors des prospections extensives et intensives.

Au cours d’une prospection terrestre, le temps passé à chaque arrêt détermine le nombre d’arrêts faisables par jour. Plus on passe de temps à un arrêt et moins il sera possible d’en faire. En général, 15 à 20 minutes à chaque arrêt suffisent à recueillir les informations nécessaires et cela permet de faire 6 à 10 arrêts pendant une matinée ou une après-midi de prospection.

Le nombre de criquets comptés au cours des transects pédestres ou par véhicule peut servir à comparer les effectifs acridiens relatifs observés à chaque arrêt effectué pendant cette prospection ou au cours d’autres prospections.

Les prospections peuvent également être effectuées par avion ou hélicoptère. Un avion peut être utilisé au cours de prospections extensives pour identifier les zones de végétation verte au début, au milieu et en fin de saison des pluies. Des prospections aériennes peuvent également permettre d’évaluer les infestations acridiennes pendant des périodes d’activité acridienne accrue, par exemple en cas de présence d‘essaims ou de bandes larvaires. Seuls des observateurs expérimentés peuvent les détecter par voie aérienne.

Des hélicoptères peuvent être utilisés pour identifier les zones de végétation verte, des essaims et de grandes bandes larvaires. En volant très près du sol, la turbulence créée par l’hélicoptère perturbe généralement les ailés solitaires ou grégaires présents. Un hélicoptère peut également se poser si besoin est, pour permettre à l’agent antiacridien d’effectuer un transect pédestre ou de baliser une zone infestée en vue d’un traitement.

Une prospection intensive est rarement effectuée par voie aérienne en raison du coût d’exploitation élevé des aéronefs.

Question fréquemment posée n° 4 (voir réponse page 54)

Le comptage des criquets est-il plus précis lorsqu’il est effectué à pied ou en véhicule?

Comment effectuer un transect pédestre - résumé:

  • Parcourir à pied une distance d’environ 300 m
  • Compter les ailés qui s’envolent
  • Estimer la largeur du transect (en fonction du nombre de criquets dérangés)
  • Inspecter au moins 10 buissons ou 10 taches de végétation d’1 m2 pour détecter les larves
  • Vérifier l’humidité du sol
  • Faire le comptage lorsque la température est > 20°C et la vitesse du vent < 6 m/s

Figure 7. Étapes à suivre lors d’un transect pédestre.

Transects pédestres

Un transect pédestre consiste à marcher sur une certaine distance dans le désert et à faire des observations afin de recueillir des données sur les acridiens, les pluies, la végétation et le sol (voir Fig. 7). Si la distance parcourue peut ne pas être toujours la même ni être très précise, les observations doivent par contre être détaillées et minutieuses. La méthode suivante est proposée:

  1. S’arrêter là où des criquets peuvent être présents, en général dans des zones sableuses, telles que des plaines et des dunes, et proches de rivières temporaires (oueds) où une végétation annuelle verte est présente. Après avoir arrêté le véhicule, inscrire la date, le nom ainsi que la latitude et la longitude du site avec le GPS (voir Fig. 7.1). Si on ne dispose pas d’un GPS, déterminer la position approximative sur une carte. Il peut être nécessaire de demander le nom du site à un habitant de la zone.
  2. Marcher face ou perpendiculairement au vent (voir Fig. 7.2). Si plus d’une personne effectue le transect, chacune doit se déplacer dans une direction différente (voir Fig. 7.2a). Il n’est pas nécessaire que deux personnes marchent ensemble. Il vaut mieux qu’elles prennent des directions différentes. Commencer par marcher au moins 100 m. Estimer cette distance en fonction du nombre de pas effectués (Voir Annexe 2.2).
  3. Tout en marchant, observer l’état (pourcentage de parties vertes) et la densité de la végétation (voir Fig. 7.3). S’arrêter plusieurs fois pour vérifier l’humidité du sol. Compter le nombre d’ailés qui s’envolent devant soi et de chaque côté en prenant soin de ne pas compter plusieurs fois le même criquet. On peut utiliser un compteur à main (voir Fig. 7.4). Noter la couleur des criquets, leur comportement et leur état de développement. On peut essayer d’en capturer quelques-uns uns. Déterminer la largeur du transect en estimant la distance sur laquelle les ailés sont dérangés lors du passage (généralement cette largeur est de 1 à 4 m environ de chaque côté en fonction du moment de la journée, de la température et du type d’habitat).
  4. S’arrêter de temps à autre pour inspecter soigneusement le sol et la végétation à la recherche de larves. Noter leur stade de développement, leur couleur, leur comportement, et leur nombre par buisson ou par m (voir Fig. 7.5). Recommencer cette opération une dizaine de fois. Après avoir parcouru au moins 100 m, l’agent antiacridien doit rejoindre son véhicule selon un trajet différent, distant d’au moins 50 m du premier, tout en continuant à compter les criquets (voir Fig. 7.6). Les résultats doivent être notés dans la fiche de prospection ou saisis dans un ordinateur de poche avant de se rendre au prochain arrêt (voir Fig. 7.7).

Les transect pédestres ne doivent pas être réalisés en milieu de journée quand il fait trop chaud car les criquets sont probablement dans la végétation et difficiles à observer. Il ne faut pas non plus les effectuer lorsque le vent est fort - plus de 6 m/s environ (20 à 25 km/h) - car les ailés sont alors difficiles à déranger.

Conseil: estimer la longueur du transect

  • Préalablement compter le nombre de vos pas sur une distance de 100 mètres (voir Annexe 2.2)
  • Décider jusqu’où vous voulez marcher, par exemple: si vous faites 110 pas / 100 m, un transect de 300 m correspond à 110 x 3 = 330 pas.

Comment effectuer une prospection par véhicule - résumé:

  • Conduire face ou perpendiculairement au vent pendant au moins 1 km
  • Conduire au pas en première (quatre roues motrices)
  • Compter les ailés qui s’envolent en avant du capot du véhicule
  • Calculer la distance parcourue en utilisant le compteur journalier
  • Faire le comptage seulement quand la température est supérieure à 20°C et la vitesse du vent inférieure à 6 m/s

Figure 8. Comment effectuer une prospection acridienne par véhicule.

Transects par véhicule

Les transects par véhicule constituent une méthode utile pour déterminer la présence d’ailés sur une vaste zone, telle qu’une plaine sablonneuse, ou à l’intérieur de grandes zones de végétation verte. En comptant les ailés, on peut estimer les effectifs présents sur ce transect. Comme il est très difficile de voir les larves depuis un véhicule qui avance, il est donc préférable de faire cette observation par la méthode des transects pédestres.

On peut estimer les effectifs d’ailés à partir d’un véhicule en comptant à travers le pare-brise ceux qui s’envolent devant le véhicule sur une bande d’une largeur égale à celle du véhicule, environ 1,5 m dans la plupart des cas (voir Fig. 8). Il faut conduire au pas, et face ou perpendiculairement au vent pour réduire le nombre d’ailés qui pourraient être comptés plus d’une fois. La plupart des ailés compris dans cette bande s’envolent si le temps est ensoleillé, la température supérieure à 20°C et la vitesse du vent inférieure à 6 m/s (20 à 25 km/h). Si on roule trop vite (à plus de 5 km/h), les ailés ne s’envolent pas et on peut alors penser qu’il n’y a aucun criquet présent. La longueur du transect doit être mesurée avec compteur journalier. Les transects par véhicule devraient faire au moins un kilomètre de long.

Les résultats des transects par véhicule devront être notés à l’arrêt suivant dans la partie réservée aux observations et commentaires du Formulaire FAO de prospection et de lutte contre le Criquet pèlerin, en indiquant simplement le nombre de criquets observés sur la distance parcourue (en km), par exemple 10 criquets/1 km.

On peut également utiliser des véhicules pour mesurer la taille des essaims posés et des grandes bandes larvaires (voir le chapitre «Dimension des bandes et des essaims», page 43) et pour délimiter les blocs cibles de bandes ou un essaim épars pour des traitements ultérieurs (voir page 51 du volume n°4 «Lutte antiacridienne»).

Question fréquemment posée n° 5 (voir réponse page 54)

Les prospections par véhicule semblant beaucoup plus faciles et rapides à réaliser, pourquoi ne pas utiliser seulement cette méthode pour effectuer les prospections acridiennes?

Comment effectuer une prospection aérienne - résumé:

Pour repérer la végétation verte:

  • Voler à environ 300 m au-dessus du sol
  • Faire des passages successifs espacés de 50 km
  • Prospecter en début, milieu et fin de saison des pluies

Pour repérer des essaims et des bandes larvaires:

  • Voler à environ 50 m au-dessus du sol
  • Faire des passages successifs espacés de 10 km (bandes larvaires) à 50 km (essaims)
  • Ne pas prospecter plus de 3 heures consécutives

Figure 9. Comment effectuer une prospection aérienne.

Informations à collecter

  • coordonnées géographiques de la végétation verte
  • coordonnées géographiques de tout essaim ou de toute bande larvaire

Prospections par avion

Les avions peuvent être utilisés principalement pour identifier les zones de végétation verte (voir Fig. 9). Ils peuvent aussi servir à localiser des essaims et des bandes larvaires pendant des périodes d’activité acridienne accrue. Les avions à ailes hautes sont les plus appropriés pour repérer la végétation verte et les bandes larvaires car ils offrent une meilleure visibilité. Un avion à ailes basses convient mieux pour les prospections d’essaims lorsque l’observateur doit regarder au-dessus de la ligne d’horizon. Il faut éviter de voler pendant plus de trois heures d’affilée, sinon l’efficacité des recherches diminue. Il est nécessaire que les pilotes soient expérimentés, connaissent le terrain et soient formés à la prospection aérienne.

Les prospections concernant la végétation doivent être effectuées en début de saison des pluies pour identifier les premières zones qui verdissent. On peut recommencer les prospections en milieu puis en fin de saison des pluies. Les résultats de telles prospections peuvent servir à déterminer les zones devant être prospectées par voie terrestre. On peut cartographier les zones de végétation verte en volant à environ 300 m d’altitude en ligne droite. Lorsque les conditions atmosphériques sont bonnes, la visibilité peut atteindre 25 km environ de chaque côté de l’avion à cette altitude. Le pilote doit voler en ligne droite jusqu’à un point déterminé au préalable, puis virer à 90° vers la droite (ou vers la gauche), voler pendant 50 km puis virer à 90° vers la droite (ou vers la gauche) pour commencer le second passage. De cette façon, l’espacement entre les passages est de 50 km, soit environ un demi degré carré.

Les prospections concernant des essaims en vol doivent être effectuées lorsque leur présence est la plus probable, c’est-à-dire entre 10 h et 17 h environ. Le pilote doit voler à environ 50 m au-dessus du sol pour que le maximum de criquets se trouve au-dessus de la ligne d’horizon, ressemblant ainsi à de la fumée. A une altitude plus élevée, on peut observer les essaims lorsqu’on regarde vers le bas en direction du soleil. On peut observer des essaims de densité moyenne jusqu’à 10-20 km environ de l’avion ou jusqu’à 120 km dans des conditions de visibilité optimales et à une altitude de vol plus élevée. Pour ne pas manquer d’essaims, il faut prospecter la même zone tous les trois ou quatre jours et surveiller les zones adjacentes plusieurs jours de suite.

Les prospections concernant les bandes larvaires doivent être effectuées tôt le matin et en fin d’après-midi. Les bandes larvaires sont plus faciles à observer d’avion si elles sont en groupes denses. L’observateur devra regarder en avant et sur le côté de l’avion. Il est difficile de voir les bandes larvaires dans un couvert végétal uniforme ou abondant tel que des arbres, des buissons, des arbustes et des touffes d’herbe. Les bandes larvaires devraient être visibles de 500 m ou plus de l’avion lorsqu’il y a peu de végétation ou dans les zones où les arbres et arbustes sont épars. Les bandes larvaires en déplacement et de jeunes stades sont moins visibles que les bandes groupées ou des derniers stades. Il peut être utile d’effectuer un vol préliminaire pour vérifier si les bandes larvaires peuvent être observées par avion. Lorsqu’il recherche des bandes larvaires, le pilote doit voler selon des lignes parallèles espacées
de 10 km.

Question fréquemment posée n° 6 (voir réponse page 54)

Quel appui logistique et quel équipement supplémentaire sont nécessaires pour les prospections aériennes réalisées avec des avions?

Comment effectuer une prospection par hélicoptère – résumé:

Pour repérer la végétation verte et les criquets:

  • Voler à une altitude d’environ 300 m
  • Faire des passages successifs espacés de 50 km
  • Voler en direction de la végétation verte et à une altitude de 5 m maximum
  • Réduire la vitesse à 40-50 km/h et faire pivoter la queue de l’appareil d’un côté à l’autre
  • Regarder vers l’arrière de l’hélicoptère pour voir les ailés en vol
  • Travailler avec un pilote qualifié avec une expérience de pilote agricole

Figure 10. Comment effectuer une prospection par hélicoptère.

Prospections par hélicoptère

Les hélicoptères peuvent être utilisés pour identifier les zones de végétation verte et les infestations acridiennes telles que les essaims et les bandes larvaires. Ils peuvent servir à provoquer l’envol d’un nombre modéré à élevé d’ailés hors de la végétation. Ils peuvent également être utilisés pour vérifier des signalisations non confirmées et pour prospecter des zones difficiles d’accès en véhicule. Le principal avantage de l’hélicoptère par rapport à l’avion est sa capacité à se poser presque partout permettant ainsi à l’agent antiacridien de sortir de l’appareil pour effectuer un transect pédestre dans la zone qui l’intéresse.

Afin d’identifier les zones de végétation verte, l’hélicoptère doit, comme l’avion, voler en ligne droite à une altitude de 300 mètres environ. Les essaims posés et les grandes bandes larvaires devraient aussi être visibles de cette altitude en regardant de côté vers le bas. Pour déterminer si une zone de végétation verte contient des ailés, le pilote doit d’abord identifier la zone verte, puis descendre à quelques mètres seulement au-dessus du sol (aussi bas que possible en toute sécurité et à 5 mètres maximum au-dessus du sol), réduire la vitesse à 40-50 km/h et survoler la végétation en faisant pivoter la queue de l’appareil d’un côté à l’autre (voir Fig. 10). Cela dérangera tous les criquets pouvant être présents dans la zone, provoquant leur envol à la verticale de l’hélicoptère. L’observateur doit regarder à travers la vitre vers l’arrière de l‘appareil pour voir si des criquets volent derrière l’hélicoptère. Quand iI arrive à la fin de la zone de végétation verte, le pilote doit augmenter l’altitude et la vitesse de vol.

Informations à recueillir

  • coordonnées géographiques de la végétation verte
  • coordonnées géographiques de tout essaim, bande ou ailé

Question fréquemment posée n° 7 (voir réponse page 54)

Quel appui logistique fournir à un hélicoptère engagé dans une prospection aérienne et quels avantages présente l’utilisation d’hélicoptères?

Équipement nécessaire pour effectuer une prospection- résumé:

  • boussole
  • loupe
  • compteur à main
  • carte au 1/500 000e au plusl carnet, stylo ou crayon
  • GPS
  • Formulaire FAO de prospection et de lutte contre le Criquet pèlerin
  • trousse à dissection, filet fauchoir, boîtes pour échantillons

Figure 11. Certains des équipements indispensables à emporter lors d’une prospection.

Quel équipement emporter en prospection?

Durant une prospection, l’agent antiacridien a besoin de certains équipements pour pouvoir recueillir les informations nécessaires telles que les coordonnées précises d’un site, le nombre de criquets et leur état de développement (voir Fig. 11). Cet équipement doit être confié à l’agent antiacridien pour qu’il/elle y ait toujours accès et puisse l’utiliser lors de chaque prospection.

Il faut entretenir soigneusement cet équipement et vérifier qu’il fonctionne correctement. Il faut réparer l’équipement défectueux ou le remplacer si besoin.

Question fréquemment posée n° 8 (voir réponse page 54)

Est-il préférable d’entreposer l’équipement de prix et de ne l’utiliser qu’au cours des opérations de traitement ou durant des invasions généralisées?

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