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QUESTIONS FRÉQUEMMENT POSÉES

1. Vaut-il mieux disposer d’un programme centralisé ou décentralisé de suivi de la situation acridienne?

Réponse: Comme les Criquets pèlerins peuvent facilement et rapidement traverser les frontières administratives d’un pays, il est difficile de décentraliser un programme de suivi et d’assurer son efficacité. Des communications médiocres entre les différentes provinces ou régions d’un pays entravent souvent une planification efficace des opérations. Certaines provinces réalisent des prospections et envoient des rapports à la capitale tandis que d’autres restent inactives. Une petite unité antiacridienne centralisée, capable de réagir aisément aux conditions écologiques et à la menace acridienne en effectuant une prospection dans n’importe quelle zone du pays, est probablement une bien meilleure solution.

2. Est-il suffisant de réaliser les prospections uniquement dans des zones rurales telles que des exploitations agricoles?

Réponse: Absolument pas! De par leur nature, les Criquets pèlerins sont plus fréquemment présents dans le désert que dans les zones de culture. Au fur et à mesure de l’augmentation de leurs effectifs et du dessèchement de la végétation, ils peuvent pénétrer dans les zones de culture. Si les prospections sont uniquement réalisées dans les zones agricoles pour suivre la situation acridienne, les premières étapes de l’augmentation des populations acridiennes ne seront pas décelées et on peut lors se retrouver soudainement confronté à une situation de résurgence ou de recrudescence.

3. Est-il possible de trouver toutes les infestations acridiennes au cours d’une prospection ?

Réponse: Au cours d’une prospection, qu’elle soit terrestre ou aérienne, il est pratiquement impossible de trouver tous les acridiens ou toutes les infestations acridiennes parce qu’on ne peut pas prospecter chaque m des habitats acridiens. Les résultats d’une prospection doivent donc être considérés comme des échantillons servant à évaluer la situation réelle. Les agents antiacridiens expérimentés dans les pays de l’aire d’invasion du Criquet pèlerin et les chercheurs estiment que peut-être la moitié des infestations de Criquet pèlerin dans une zone donnée est détectée au cours des prospections, selon l’habitat, l’accessibilité et les infestations acridiennes des les régions voisines.

4. Le comptage des criquets est-il plus précis lorsqu’il est effectué à pied ou en véhicule?

Réponse: Ces deux méthodes d’échantillonnage permettent d’estimer le nombre de criquets dans une zone donnée. Les transects pédestres peuvent donner une idée plus précise de la population acridienne à un endroit particulier mais ne couvrent qu’une petite superficie, alors que les transects en véhicule peuvent fournir une meilleure estimation/appréciation de l’ampleur de l’infestation acridienne.

5.Les prospections par véhicule semblant beaucoup plus faciles et rapides à réaliser, pourquoi ne pas utiliser seulement cette méthode pour effectuer les prospections acridiennes?

Réponse: Les transects en véhicule peuvent être une méthode utile pour prospecter de vastes zones comme des plaines. Il n’est toutefois pas possible de vérifier la présence de larves, ce qui signifie qu’il existe un risque de ne pas détecter une reproduction en cours. Cela ne peut être fait qu’à pied. Pour effectuer correctement un transect, il faut conduire le véhicule très lentement et l’agent antiacridien doit rester concentré et guetter attentivement tout ailé qui est dérangé.

6. Quel appui logistique et quel équipement supplémentaire sont nécessaires pour les prospections aériennes réalisées avec des avions?

Réponse: Un avion exige des pistes d’atterrissage et souvent le pré-positionnement de carburants spéciaux, AVGAS ou JET-A1, particulièrement si les prospections sont effectuées dans des régions isolées. Des pompes d’alimentation et un équipement de sécurité sont également nécessaires. Les zones qu’il est possible de prospecter peuvent ainsi être limitées par l’absence de pistes d’atterrissage ou la non-disponibilité en carburant ou en camions pour le transporter. Des installations sûres sont aussi nécessaires pour entreposer avion et carburant.

7. Quel appui logistique fournir à un hélicoptère engagé dans une prospection aérienne et quels avantages présente l’utilisation d’hélicoptères?

Réponse: Comme pour les avions, il faut s’assurer que le carburant approprié est disponible. Dans les régions isolées, il se peut qu’il doive être pré-positionné. Des pompes à carburant et un équipement de sécurité sont également nécessaires. L’un des principaux avantages des hélicoptères par rapport aux avions est qu’ils ne nécessitent pas de piste d’atterrissage. Ils sont d’un usage plus aisé lors de la prospection de vallées étroites telles que des canyons et permettent d’atterrir rapidement et de vérifier à pied la situation dans un site donné. Des installations sûres sont également nécessaires pour entreposer hélicoptère et carburant.

8. Est-il préférable d’entreposer l’équipement de prix et de ne l’utiliser qu’au cours des opérations de traitement ou durant des invasions généralisées?

Réponse: L’équipement de base utilisé pour les prospections est relativement bon marché si on le compare au coût élevé de l’achat et de l’épandage des pesticides. Entreposer cet équipement et ne pas l’utiliser rend le travail de l’agent antiacridien beaucoup plus difficile. Il en résulte qu’il ne pourra pas recueillir des informations précises comme, par exemple, les coordonnées géographiques d’un site de prospection. Il vaut beaucoup mieux utiliser régulièrement l’équipement et le remplacer lorsqu’il est usé ou cassé. C’est aussi un bon moyen pour que les agents de terrain ne perdent pas l’habitude d’utiliser et d’entretenir des équipements tels que les GPS et les boussoles. S’il est nécessaire d’entreposer de l’équipement électrique, il faut retirer les piles.

9. Est-il nécessaire de recueillir et de transmettre l’information relative aux sites sur lesquels aucun criquet n’a été observé?

Réponse: Oui. Cela aide le chargé de l’information acridienne au niveau national ainsi que le Service d’Information sur le Criquet pèlerin de la FAO (DLIS) à Rome à mieux analyser la situation du moment en sachant où les prospections ont été effectuées et où aucun criquet n’a été signalé, malgré un habitat propice. Sans cette information, il est difficile de planifier des prospections ultérieures et de prévoir les futurs développements de la situation antiacridienne.

10. A chaque arrêt en cours de prospection, combien de fois doit-on vérifier l’humidité du sol?

Réponse: Cela dépend de la topographie du site de prospection. Si elle est relativement homogène, en d’autres termes à peu près la même partout, comme par exemple dans des plaines, il suffit de vérifier l’humidité du sol à quelques reprises. Par contre, si le site est constitué de plaines entrecoupées d’un petit oued ou de dunes basses, il faut vérifier l’humidité du sol en plusieurs endroits différents, tels que le long de l’oued, dans les plaines, au pied des dunes de sable et au niveau des dunes elles-mêmes. Sur un site de prospection donné, il peut souvent y avoir de petits périmètres propices à la reproduction; seules plusieurs vérifications permettent de les détecter. Chaque vérification ne doit prendre qu’une minute environ.

11. Pourquoi est-il important de recueillir des informations sur le comportement des criquets et qui les utilisera?

Réponse: En observant soigneusement le comportement des criquets, l’agent antiacridien expérimenté peut souvent détecter les premiers signes de transformation phasaire, c’est-à-dire le passage de la phase solitaire à la phase grégaire et vice versa. Il peut le faire en observant comment les criquets se comportent individuellement et dans leur ensemble; par exemple, commencent-ils à se comporter de la même façon, à se concentrer ou à former des groupes? Cela est important pour décider quelles infestations sont significatives, lesquelles représentent une menace et lesquelles doivent être traitées.

12. Comment savoir quels sont les commentaires importants à noter?

Réponse: Il faut noter ses observations ou son interprétation de la situation, en particulier tout ce qui concerne le comportement des criquets, tels que les changements phasaires et ceux concernant la reproduction ou la migration. La partie réservée aux commentaires est celle destinée à noter des observations d’ordre général sur l’habitat entre les arrêts de prospection. Enfin, il est possible de noter des détails concernant la dernière présence de criquets sur le site prospecté, en indiquant les dates et la nature des infestations.

13. Est-il plus facile et moins coûteux d’attendre que des nomades, des villageois, des commerçants et d’autres personnes signalent la présence de criquets plutôt que d’effectuer des prospections terrestres avec une unité antiacridienne spécialisée?

Réponse: Cela peut être vrai mais signifie généralement que la réaction face à la situation sera tardive et qu’avant de la connaître, on peut se retrouver confronté à de vastes infestations acridiennes et à une situation d’urgence. Comme, normalement, les effectifs de criquets pèlerins augmentent d’abord dans les zones désertiques avant de pénétrer dans les zones de cultures, le temps que les cultivateurs ou les agents de vulgarisation agricole les signalent, ils sont souvent si nombreux qu’une action immédiate s’impose. Cela ne laisse pas suffisamment de temps pour planifier les opérations ou pour réagir dans le calme. Si les prospections sont effectuées par des équipes spécialisées dans les zones désertiques de façon plus anticipée afin de localiser la présence de végétation verte et de criquets, il devient plus probable que les premiers signes d’une augmentation de la population acridienne seront détectés et il n’y aura pas de surprise face à des signalisations inattendues de criquets. Ces zones peuvent ensuite faire l’objet d’un suivi et des mesures de lutte peuvent être prises avant que les effectifs augmentent à un niveau tel que de vastes zones doivent être traitées ou que les cultures sont menacées. Cette approche implique, de nouveau, la nécessité de disposer d’une unité antiacridienne active et très mobile, qui puisse réaliser des prospections et des traitements réguliers en dehors des zones de cultures.

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