Page précédenteTable des matièresPage suivante

COMMENT ÉTABLIR DES PRÉVISIONS?

Figure 14. Préparer des prévisions nationales: ailés et larves.

Une prévision est la meilleure estimation possible de ce qui peut se produire dans le futur. Les prévisions nationales devraient se concentrer sur l’estimation de la date et de l’ampleur de la reproduction et de la migration des ailés ainsi que sur les vitesses de développement des larves dans le pays. Il faudra indiquer le futur probable des larves et des ailés déjà présents et de ceux qui pourraient le devenir. Les prévisions sont importantes pour planifier les opérations de prospection et de lutte qui peuvent être requises et quel type d’assistance par des bailleurs de fonds peut être nécessaire dans le pays. Elles peuvent également aider la FAO à prévoir la possibilité du développement d’infestations acridiennes significatives et lui permettre d’avertir les autres pays de l’éventualité d’une invasion.

Comme la reproduction et la migration dépendent des conditions météorologiques, tout particulièrement des précipitations, de la température et des vents, et parce qu’il est difficile de prévoir à l’avance et avec exactitude les phénomènes météorologiques, les prévisions concernant le Criquet pèlerin peuvent ne pas être aussi précises que beaucoup de personnes le souhaiteraient. Il faut cependant essayer de fournir les meilleures prévisions possibles. Elles devront être fondées sur l’analyse de l’information reçue du terrain et sur l’évaluation de la situation présente. La connaissance des habitats acridiens, des changements saisonniers de la distribution et de la reproduction du criquet et des variations climatiques et météorologiques qui y correspondent dans le pays ainsi que l’expérience personnelle seront très utiles. Lors de l’établissement des prévisions, on peut être amené à souhaiter se concentrer sur les événements les plus probables et éviter ceux qui risquent de ne se produire qu’en de très exceptionnelles circonstances. Il faut se souvenir que les prévisions relèvent souvent plus de l’art que de la science!

Prévisions concernant les ailés

Si des ailés sont signalés, les prévisions les concernant devront indiquer s’ils vont rester ou migrer, s’ils vont se reproduire, si la population va augmenter ou diminuer et si une grégarisation va avoir lieu (voir Fig. 14). Ces prévisions devront être fondées sur l’analyse de la température, de la végétation, des précipitations, des vents, des effectifs acridiens initiaux et de ceux des immigrants, de la reproduction et des résultats des opérations de lutte.

Si des ailés sont présents, soit ils resteront dans ou à proximité de la zone dans laquelle ils ont été signalés, soit ils migreront. Cela dépendra de la température, des précipitations, de la végétation, des vents et de leur maturité. Si les conditions écologiques sont favorables, il est probable qu’ils resteront dans la zone. Si tel est le cas, ils peuvent se reproduire rapidement (ailés matures, végétation verte, sol humide, températures élevées), attendre et se reproduire plus tard (ailés immatures, bonnes conditions mais températures basses), ou ne pas se reproduire et simplement mourir (conditions écologiques médiocres et températures trop basses pour la migration). Si les conditions locales sont médiocres, il est probable qu’ils migrent. Selon les vents, les situations précédentes et l’expérience personnelle, estimer la date et la direction vers laquelle ils pourraient se déplacer.

Prévisions concernant les larves

Si des larves ou des ailés en accouplement sont signalés, les prévisions devraient indiquer les dates probables des pontes, des éclosions et des mues imaginales, si une grégarisation risque de se produire et si les effectifs acridiens vont augmenter ou diminuer (voir Fig. 14). Cela dépendra des précipitations, de la végétation, de l’humidité du sol, des populations initiales de Criquet pèlerin et des opérations de lutte. Consulter les tables de développement des œufs et des larves en Annexe 5.1.

Figure 15. Établir des prévisions par comparaison avec des situations analogues du passé.

Figure 16. Au cours des périodes de rémission, les prévisions devraient se concentrer sur la localisation, la période et l’échelle de la reproduction. Durant les invasions, les prévisions devraient se concentrer sur la période, l’échelle et les destinations possibles de la migration des essaims.

Prévisions fondées sur des situations passées similaires

Une méthode de prévision fréquemment utilisée consiste à identifier une situation passée similaire à la situation existante (voir Fig. 15). A partir de celle-ci, il est possible d’étudier ce qui s’est produit alors et voir s’il est probable que cela se produise de nouveau dans la situation présente. Cette méthode est souvent appelée «prévisions fondées sur des situations analogues». Elle dépend de l’expérience personnelle et des études de cas disponibles. Une étude de cas est une situation particulière qui a été examinée de façon approfondie. Les résultats de cette étude sont rédigés sous forme d’un rapport souvent accompagné d’illustrations et de cartes. Il est possible que très peu d’études de cas existent pour la situation présente. C’est la raison pour laquelle il est important d’effectuer soi-même des études de cas qui pourront être utilisées dans l’avenir (voir Études de cas, page 43) par ses successeurs.

Etablir des prévisions pendant les périodes de rémission et d’invasion

Pendant une rémission, il est important de détecter dès que possible les sites dans lesquels une reproduction peut être en cours (voir Fig. 16). La reproduction a lieu s’il y a présence simultanée de criquets et de précipitations dans une zone de reproduction saisonnière. Il est peu probable que la répartition de la population d’acridiens solitaires soit suffisamment connue dans le pays. En outre, les précipitations dans les zones désertiques sont très variables et peuvent ne pas toujours être signalées. Cela signifie que toute zone dans laquelle des précipitations importantes sont tombées au bon moment doit être considérée comme un site de reproduction potentiel. Quand de bonnes pluies tombent au bon moment, quelques criquets solitaires semblent généralement pouvoir profiter de ces conditions favorables. L’estimation de l’occurrence des précipitations est, par conséquent, la principale préoccupation au cours des périodes de rémission. D’autre part, les zones infestées de façon saisonnière au cours des périodes d’invasion généralisée reçoivent normalement suffisamment de précipitations pour assurer le succès de la reproduction. La prévision de la migration des essaims devient donc l’activité la plus importante. C’est une tâche essentiellement dévolue au DLIS puisque les essaims peuvent traverser un continent en quelques semaines et qu’il est peu probable qu’un pays donné dispose d’une information suffisante pour prévoir de tels déplacements.

Question fréquemment posée n° 7 (voir réponse page 44)

Quelle est l’exactitude des prévisions acridiennes?

Page précédenteTop Of PagePage suivante