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COMMENT TRAITER LES CRIQUETS PAR PULVÉRISATION EN UBV

Figure 22. Équipement de terrain pour les agents antiacridiens.

Conseil: un équipement de terrain spécifique est essentiel pour les agents antiacridiens. Il leur permet de faire leur travail correctement et accroît leur confiance et celle que les autres ont en eux. Il faudra s’efforcer de fournir aux agents antiacridiens ces différents équipements ainsi que d’autres accessoires (voir une liste plus détaillée pages suivantes). L’équipement approprié rend les opérations de traitement plus sûres et plus efficaces et permet d’économiser beaucoup de temps et d’argent.

L’agent antiacridien de terrain en charge des opérations de lutte sera responsable de la supervision de l’étalonnage des pulvérisateurs et des techniques utilisées, que le traitement soit effectué par des cultivateurs, des assistants recrutés localement ou le personnel de l’unité de lutte antiacridienne. Même lorsque la pulvérisation est effectuée par un aéronef, l’agent antiacridien sera responsable des activités et devra guider le pilote comme il guiderait le conducteur d’un véhicule ou l’opérateur utilisant un pulvérisateur portable. Il devra prendre part au processus d’étalonnage sur la piste d’atterrissage et donner au pilote les instructions concernant les conditions d’épandage à respecter, la hauteur de pulvérisation et la trajectoire de vol. La seule exception à cette règle concerne la sécurité du pilote ou de l’aéronef car, dans ce cas, le jugement du pilote est souverain.

Équipement de terrain

Les agents antiacridiens feront un meilleur travail s’ils disposent de différents éléments de l’équipement de terrain. Cela rendra les opérations de lutte plus sûres et plus efficaces (voir Fig. 22). Le mode d’emploi de certains éléments de cet équipement est décrit en Annexe 1.

Équipement météorologique

Équipement de navigation

Équipement de communication

Figure 23. Quelques éléments d’équipement nécessaires pour l’étalonnage et la pulvérisation.

Conseil: il est utile de fournir à chaque agent un sac où mettre tout l’équipement approprié à son travail.

Équipement pour l’étalonnage et la pulvérisation

Conseils:

  • Cet équipement constitue un investissement qui peut contribuer à économiser des milliers de dollars de pesticide et à prévenir les risques pour les opérateurs et pour l’environnement
  • Les vêtements de protection devraient être en coton (plutôt qu’en plastique ou dans un autre matériau étanche) car le coton permet l’évaporation de la transpiration et garde l’opérateur au frais. L’inconvénient du coton est qu’il absorbe les liquides. Si la combinaison reçoit du pesticide, il faudra l’enlever et la laver. Tous les vêtements de protection devraient être lavés à la fin de chaque journée de traitement
  • Toujours mettre les jambes du pantalon par-dessus les bottes et les gants par dessus les manches du bleu de travail pour éviter que du pesticide entre en contact avec les mains et les pieds

Les gants devraient être en caoutchouc synthétique car les pesticides UBV traversent les gants en caoutchouc naturel, même les plus épais. Ils absorbent les pesticides et agissent comme une compresse sur la peau de l’opérateur.

Figure 24. Traitement d’une bande larvaire ou d’un essaim (couverture totale).

Conseil: il est important d’utiliser une méthode de marquage des passages, c’est-à-dire de guidage au niveau des extrémités des passes de pulvérisation, pour obtenir un épandage précis. Il est très difficile pour tout opérateur équipé d’un pulvérisateur portable, conducteur de véhicule ou pilote d’aéronef, d’estimer l’espacement correct entre les passages et la direction de la pulvérisation, particulièrement lors de pulvérisations sur de longues distances.

Avant d’effectuer une pulvérisation, il faudra informer la population locale pour qu’elle puisse s’écarter de la zone de traitement potentiel et déplacer bétail et ruches.

Traiter des cibles posées sur le sol ou la végétation

La méthode de base pour les traitements en couverture totale est la même pour toutes les cibles, qu’il s’agisse de bandes, de blocs de bandes larvaires ou d’essaims posés. Les procédures et les principes sont également les mêmes que le pulvérisateur soit portable, monté sur véhicule ou sur aéronef bien que certains détails pratiques différent. Par exemple, le remplissage du réservoir à insecticide de l’aéronef, l’étalonnage du pulvérisateur et le nettoyage seront faits sur la piste d’atterrissage.

Étape 1. Délimiter et baliser la zone cible, c’est-à-dire localiser et marquer les angles du bloc à traiter (voir pages 48 à 51).

Étape 2. Vérifier que les conditions météorologiques sont appropriées, c’est-à-dire vent constant et pas de courant de convection (voir pages 52 et 53).

Étape 3. Vérifier la direction du vent et regrouper tout l’équipement de pulvérisation et les agents de traitement à l‘extrémité située sous le vent de la zone à traiter.

Étape 4. Revêtir les vêtements de protection et lire l’étiquette apposée sur les fûts de l’insecticide.

Étape 5. Remplir le pulvérisateur (en utilisant des filtres, des entonnoirs et/ou des pompes) et l’étalonner pour obtenir la taille de gouttelettes, la hauteur d’émission et la dose souhaitées (voir pages 34 à 45).

Étape 6. Après avoir déplacé tout le personnel, tous les véhicules et tout l’équipement non engagés dans le traitement vers l’extrémité de la zone cible situé au vent pour qu’ils ne soient pas contaminés par l’insecticide, commencer à pulvériser perpendiculairement à la direction du vent, en s’assurant que les gouttelettes sont entraînées loin des agents de traitement. Si des porte-fanion ou tout autre moyen de mesurer et de respecter l’espacement précis entre les passes sont disponibles, l’épandage sera plus précis et plus efficace (voir les procédures de balisage avec fanions pour les traitements aériens en Annexe 2.6).

Étape 7. Quand l’autre extrémité de la zone de traitement est atteinte, arrêter la pulvérisation et se déplacer face au vent sur une distance correspondant à un espacement entre les passes. Pulvériser le nouvel andain dans le sens opposé au premier. Se déplacer de nouveau face au vent et recommencer l’opération jusqu’à ce que toute la zone ait été traitée (voir Fig. 24). Effectuer deux passages de pulvérisation à l’extrémité située au vent pour compenser le sous-dosage ou effectuer un passage de pulvérisation supplémentaire au vent hors de la zone cible

Question fréquemment posée no 9 (voir réponse page 83)

Quelle tactique doit-on mettre en œuvre si les bandes larvaires se trouvent sous une végétation haute et dense, comme du mil, ou sous le vent de buissons denses?

Conseils:

  • Il est très important de pulvériser perpendiculairement à la direction du vent. Si l’opérateur pulvérise au ou sous le vent, il en résultera une surdose importante sur une bande très étroite de la zone cible et une possible contamination de l’opérateur au cours de l’épandage sous le vent
  • Ne pas s’attendre à voir les gouttelettes sur les criquets ou la végétation après une pulvérisation UBV. Ces gouttelettes sont très fines et, s’il est possible de les voir ou d’observer une surface mouillée par la pulvérisation, c’est qu’elles sont probablement trop grosses ou trop nombreuses
  • Ne pas s’attendre à ce que les criquets meurent immédiatement. Si cela est le cas, c’est que plus d’insecticide que nécessaire a probablement été appliqué (cette remarque ne concerne pas les pyréthrinoïdes qui peuvent causer un effet de choc au bout de quelques minutes)
  • Pour les essaims posés et tourbillonnants, un meilleur résultat devrait théoriquement être obtenu en pulvérisant deux fois l’essaim avec la moitié du débit requis pour le traitement des bandes larvaires pour permettre aux criquets de changer de place les passages de pulvérisation. Cela augmentera les probabilités de contact entre gouttelettes de pesticide et criquets car ceux qui étaient protégés par la végétation ou par des congénères lors du premier passage peuvent s’être déplacés au moment du deuxième. Cependant, les heures de vol supplémentaires nécessaires vont augmenter les coûts d’exploitation de l’aéronef et les contraintes horaires peuvent rendre cette option inappropriée

Question fréquemment posée no 10 (voir réponse page 84)

Si aucun équipement aérien de pulvérisation n’est disponible, comment peut-on traiter des criquets perchés dans de grands arbres en utilisant des pulvérisateurs terrestres?

Étape 8. Si le vent tombe ou devient très fort (supérieur à 10 m/s), arrêter la pulvérisation et attendre de meilleures conditions. Si la direction du vent change de plus de 45°, arrêter la pulvérisation, aller à la nouvelle extrémité sous le vent et recommencer l’opération à partir de l’étape 6 pour traiter la zone n’ayant pas encore fait l’objet d’un épandage.

Étape 9. Lorsque le traitement est fini, vider le reste d’insecticide dans le fût d’origine. Rincer le réservoir du pulvérisateur avec une petite quantité de gas-oil ou de kérosène et la pulvériser sur la zone cible. Nettoyer l’extérieur du pulvérisateur avec un chiffon imprégné de gas-oil ou de kérosène (voir page 81).

Étape 10. Entreposer l’insecticide inutilisé et le pulvérisateur dans un endroit sûr, hors de portée des enfants et des animaux et loin de toute nourriture. Se Laver et laver les vêtements de protection dès que possible (voir page 81).

Étape 11. Se débarrasser correctement des fûts de pesticide vides (voir page 81).

Ne jamais se déplacer sous le vent d’un pulvérisateur UBV en action – il existe un risque de contamination par la dérive de la pulvérisation.

Question fréquemment posée no 11 (voir réponse page 84)

Comment peut-on traiter de petites infestations acridiennes avec un équipement UBV?

Figure 25. Quatre opérateurs pulvérisant en formation sans contamination.

Figure 26. Pulvérisation en barrières d’un bloc de bandes larvaires.

Cas particuliers

Traitement en formation

Si on utilise plus d’un pulvérisateur, par exemple, si quatre opérateurs utilisent des pulvérisateurs manuels à disques rotatifs pour traiter une bande larvaire, ils doivent se déplacer de manière bien particulière pour éviter toute contamination réciproque. On attribuera un numéro à chaque opérateur. L’opérateur 1 sera toujours le premier à pulvériser et restera toujours en –tête, sous le vent de la formation. Lorsque l’opérateur 1 aura parcouru une distance d’environ un espacement entre les passes à l’intérieur du bloc, l’opérateur 2 devra commencer et, lorsqu’il aura parcouru une distance d’environ un espacement entre les passes, l’opérateur 3 commencera, et ainsi de suite (voir Fig. 25A). Lorsque chaque opérateur arrive à l’extrémité du bloc, il devra se déplacer rapidement face au vent vers sa nouvelle position, pour éviter de recevoir la pulvérisation de l’opérateur qui se trouve derrière lui et au vent. Lorsque tous les opérateurs sont sur leurs nouvelles positions, l’opérateur 1 devra commencer à se déplacer dans la direction opposée à la précédente, suivi par les autres opérateurs (voir Fig. 25B). Il suffit généralement de placer un porte-fanion de chaque côté du bloc pour guider l’opérateur 1 et assurer ainsi un espacement assez précis entre les passes.

Si deux aéronefs effectuent une pulvérisation en formation, le principe est le même. L’aéronef sous le vent sera en tête pour ne pas être contaminé par la pulvérisation de l’aéronef évoluant au vent.

Traitement en barrières

La méthode de pulvérisation en barrières est globalement la même que celle de la pulvérisation en couverture totale mais le(s) opérateur(s) se déplace(nt) face au vent sur une grande distance à la fin des passes de pulvérisation perpendiculaires au vent pour laisser de grands intervalles non traités entre les zones traitées, ou barrières (voir Fig. 26). Dans ce cas, la végétation constitue la cible des traitements mais les réglages des pulvérisateurs restent les mêmes que pour le traitement direct des criquets. La largeur des barrières, la distance entre chacune d’elles et la dose à l’intérieur font encore l’objet de recherches pour divers nouveaux produits potentiellement utilisables pour les traitements en barrières. De récents essais indiquent cependant que des espacements pouvant atteindre 1 km sont efficaces avec les inhibiteurs de croissance et les phénylpyrazoles. D’autres configurations de pulvérisation sont en cours d’étude, par exemple un traitement réalisé par quadrillage de la végétation ou strictement limité aux taches de végétation verte.

Un épandage en une barrière de 50 m de large peut être réalisé par quatre opérateurs équipés de pulvérisateurs manuels à disque rotatif travaillant en formation, ou par deux pulvérisateurs à dérive passive montés véhicule travaillant en formation, ou encore par un pulvérisateur à jet porté (voir Fig. 25). Si un aéronef est utilisé pour essayer de réaliser une barrière de 50 m de large, il devra voler très bas, à environ 5 m de hauteur, pour que la largeur de l’andain soit la plus étroite possible; elle sera toutefois probablement supérieure à 50 m dans des conditions normales de pulvérisation. À noter que des traitements en barrières réussis ont été réalisés sur d’autres espèces acridiennes à des hauteurs de vol pouvant atteindre 20 m, en créant de 200 m ou plus. On ne sait pas si une barrière plus large avec une dose plus faible serait aussi ou plus efficace pour la lutte contre le Criquet pèlerin qu’une barrière plus étroite avec une dose plus élevée et, si cela était le cas, quels produits utiliser. Des recherches sont en cours.

Figure 27. Configuration cumuliforme (A) et stratiforme (B) des essaims.

Traitement aérien d’essaims en vol

L’avantage du traitement d’essaims en vol est que les criquets en vol collectent efficacement les gouttelettes car ils se déplacent rapidement (à environ 3 m/s) et que leurs ailes battent encore plus vite.

Les essaims en vol peuvent tourbillonner autour de leur site de repos ou être en plein vol sous forme d’essaims soit stratiformes (volant bas jusqu’à une hauteur de100 m) soit cumuliformes (volant jusqu’à 1 000 m ou plus) (Fig. 27a et b). Les essaims sont généralement stratiformes le matin et en fin d’après-midi et deviennent cumuliformes au moment le plus chaud de la journée lors de courants de convection générés par le sol chaud. Ces types de vol ne sont pas totalement exclusifs et les essaims peuvent prendre une forme intermédiaire entre stratiforme et cumuliforme.

Traitement d’essaims tourbillonnants

Traiter des essaims en train de se poser en fin d’après-midi lors des courts vols matinaux qui précèdent l’envol, est une technique effective et efficace. Il peut être plus efficace d’effectuer la pulvérisation l’après-midi car les criquets vont rester sédentaires et se nourrir de végétation contaminée pendant la nuit et la matinée suivante. Les criquets des essaims tourbillonnants sont souvent rassemblés en formations beaucoup plus denses que ceux des essaims en plein vol.

Comme pour les essaims posés, un meilleur résultat sera théoriquement obtenu en traitant deux fois l’essaim à débit de moitié inférieur à celui utilisé pour le traitement des bandes larvaires, pour permettre aux criquets de changer de place entre les passages. Il en résultera toutefois des coûts d’exploitation de l’aéronef plus élevés et il est possible qu’on ne dispose pas d’assez de temps pour traiter la cible deux fois avant qu’elle ne se déplace. Cette technique n’a pas été totalement validée sur le terrain pour la lutte contre le Criquet pèlerin.

Traitement d’essaims en plein vol (pulvérisation air-air)

L’objectif du traitement d’essaims en vol est de garder la pulvérisation dans l’essaim le plus longtemps possible. Les essaims se déplacent généralement sous le vent mais à une vitesse inférieure à celle du vent et il ne sert donc à rien de pulvériser le front de l’essaim car le nuage de pulvérisation se déplacera en avant de celui-ci. Il devrait être plus facile de traiter des essaims stratiformes volant bas (voir Fig. 27B) que des essaims cumuliformes volant haut (voir Fig. 27A) mais on dispose de très peu d’information sur la meilleure tactique. Les traitements air-air sont rarement effectués aujourd’hui et les techniques utilisées dans le passé n’ont pas fait l’objet de comptes rendus détaillés. Les conseils fournis page suivante sont d’ordre spéculatif et devraient être traités comme point de départ pour mettre au point des techniques efficaces.

Les traitements air-air n’ont été effectués que dans peu de pays, principalement en Afrique de l’Est. Ils requièrent des pilotes expérimentés et des aéronefs spécialement modifiés pour empêcher les criquets d’obstruer les prises d’air du moteur, d’encrasser les systèmes de refroidissement et de salir le pare-brise.

Figure 28. Traiter au vent et de manière répétée un essaim cumuliforme.

Figure 29. Traiter un essaim stratiforme comme une cible posée.

Conseil: le traitement aérien par hélicoptère est presque similaire à celui par avion sauf que les hélicoptères sont plus maniables, ne nécessitent pas de piste d’atterrissage et peuvent être utilisés dans des vallées étroites probablement dangereuses pour un avion. Ils sont également très utiles pour les prospections. Toutefois, leurs coûts d’exploitation et de maintenance sont plus élevés, et leur autonomie et leur vitesse plus faibles que ceux des avions. Ils devraient donc être utilisés uniquement en cas de réelle nécessité.

Traitement d’essaims stratiformes

La technique de pulvérisation aérienne est presque la même que celle utilisée pour le traitement des essaims tourbillonnants mais la hauteur d’émission est plus importante. L’objectif est de produire des gouttelettes qui tomberont lentement à travers l’essaim de manière à être collectées par les insectes en vol. Comme, au sein d’un essaim stratiforme, beaucoup de criquets peuvent être posés, il est également intéressant que soient produites des gouttelettes suffisamment grosses pour atteindre le sol. Des gouttelettes d’une taille de 75 à 100 µ constituent un compromis raisonnable entre ces exigences contradictoires. Comme pour les essaims posés, une double pulvérisation à la moitié du débit standard (pour obtenir la dose correcte totale recommandée) devrait donner de meilleurs résultats mais augmentera les coûts d’exploitation de l’aéronef. Le traitement devra commencer à l’extrémité sous le vent (voir Fig. 29) mais, si l’essaim se déplace rapidement avec le vent, l’aéronef devra réduire l’espacement entre les passes en conséquence. La précision de cet espacement dépendra beaucoup du pilote et/ou de l’équipement GPS car un balisage au sol avec des fanions ne sera pas possible.

Traitement d’essaims cumuliformes

Le concept de dose ne s’applique pas réellement au traitement des essaims cumuliformes pour lesquels il s’agit plus d’une pulvérisation dans l’espace que sur une surface. Le seul conseil à donner est de pulvériser de façon répétée juste au-dessus de la partie la plus dense de l’essaim et du côté face au vent, à la moitié du débit utilisé pour le traitement des criquets posés (voir Fig. 28). Poursuivre le traitement jusqu’à ce que l’essaim disparaisse. La pulvérisation devrait rester dans l’essaim pendant longtemps et le déplacement des criquets devrait les amener dans le nuage de gouttelettes.

Il est suggéré d’utiliser des gouttelettes de même taille que pour le traitement des essaims stratiformes puisque, par temps calme, même une gouttelette de 100 µ émise à une hauteur de 1 000 m mettra environ une heure pour tomber sur le sol. Comme les essaims cumuliformes sont associés aux courants de convection thermique, les gouttelettes devraient mettre encore de temps pour atteindre le sol.

Avec des insecticides à action modérément rapide, tels que les organo-phosphorés et les carbamates, les criquets ayant reçu une dose létale devraient tomber sur le sol au bout d’environ une demi-heure et tous ceux qui tombent devraient mourir. Les pyréthrinoïdes de synthèse ont un effet de choc rapide et, par conséquent, les criquets devraient commencer à tomber de l’essaim très rapidement. Toutefois, s’ils tombent avant d’avoir reçu une dose létale, c’est-à-dire suffisamment d’insecticide pour les tuer, ils peuvent récupérer et s’envoler de nouveau ultérieurement. Cette préoccupation n’a pas été confirmée par des observations ou des essais de terrain.

Il existe très peu d’informations bien documentées concernant le traitement des essaims de Criquets pèlerins en vol, qu’elles proviennent d’essais ou d’opérations de traitement. La FAO souhaiterait savoir si de telles techniques donnent de bons résultats et recevoir des informations sur toute autre méthode effective.

Figure 30. Porte-fanion faisant vigoureusement signe à un aéronef.

Conseil: bien que les fanions paraissent grands aux utilisateurs au sol, ils paraîtront beaucoup plus petits à un pilote qui essaye de les discerner à partir d’un aéronef, parfois sur un arrière-plan trompeur. Ils devront être tenus aussi haut que possible et agités vigoureusement.

Conseil: lorsque deux porte-fanion sont placés de chaque côté d’un bloc à traiter pour guider un aéronef, seul un des deux devra lever son fanion à un instant donné car il est parfois difficile au pilote de juger vers quel fanion se diriger si deux fanions sont agités simultanément.

Que ce soit pour guider des pulvérisateurs portables, montés sur véhicule ou équipant un aéronef, le porte-fanion doit toujours se déplacer face au vent quelques secondes avant que le pulvérisateur l’atteigne et toujours rester au vent du pulvérisateur sinon il sera contaminé par la pulvérisation.

Baliser les espacements entre les passes pour les cibles posées

Une pulvérisation UBV fournira un dépôt assez uniforme même si les espacements entre les passes ne sont pas très précis. Par exemple, si un aéronef supposé respecter un espacement de 100 m entre les passes les fait de 110 m puis de 90 m, l’uniformité du dépôt restera acceptable à cause du chevauchement des andains. Toutefois, si le pilote maintient constamment un espacement de 90 m, il en résultera une surdose de plus de 10%, ce qui constitue un gaspillage considérable des ressources financières et un risque inutile pour l’environnement. Ce sont les conséquences indésirables de ces erreurs constantes qui rendent rentable un système de balisage des espacements entre les passes ou de guidage des traitements aériens par GPS.

Traitement terrestre

Pour le traitement terrestre avec des pulvérisateurs portables ou montés sur véhicule, il suffira de placer un porte-fanion de chaque côté du bloc à traiter. Ces personnes devront étalonner leurs pas (voir Annexe 2.2) pour en connaître le nombre sur une distance de 10 m ou de 30 m et elles devraient compter le nombre de pas correspondant à l’espacement correct entre les passages à la fin de chaque ligne de pulvérisation. Si deux pulvérisateurs ou plus travaillent en formation (voir Fig. 25 à la page 62), un seul porte-fanion de chaque côté du bloc devrait être suffisant. Le porte-fanion guide le premier pulvérisateur qui est toujours le plus loin sous le vent et les autres pulvérisateurs estiment leur distance au vent par rapport à lui. Un guidage par GPS va devenir disponible pour les pulvérisateurs montés sur véhicule. Cela améliorera considérablement la précision de l’espacement entre les passes de pulvérisation.

Traitement aérien

Le balisage avec des fanions est plus difficile pour les aéronefs car les espacements entre les passes sont plus larges et l’aéronef se déplace très rapidement. Il n’est généralement pas possible pour un seul porte-fanion de parcourir la distance de 100 m jusqu’à la prochaine passe pendant le laps de temps que met l’aéronef à virer à l’extrémité du bloc. Il est plus facile de placer deux porte-fanions de chaque côté; ainsi celui qui se trouve face au vent pourra déjà être en place lorsque l’aéronef commencera à virer. Des miroirs spéciaux (à visée) peuvent être utilisés à la place des fanions; ils reflètent la lumière du soleil vers l’aéronef et le pilote peut voir une lueur brillante de très loin. S’ils sont disponibles, des véhicules peuvent également être utilisés comme balises. Le compteur journalier du véhicule peut être utilisé pour mesurer l’espacement entre les passes mais il faudra préalablement en vérifier l’exactitude sur une ligne droite de 100 m de long.

Des GPS embarqués à bord des aéronefs couplés avec un équipement de guidage tel qu’une ligne lumineuse sont de plus en plus utilisés pour améliorer la précision et le suivi des opérations. Avec une signalisation de correction appropriée, le GPS peut guider le pilote avec une précision de quelques mètres pour l’espacement entre les passes et enregistrer tous les paramètres de vol (parcours, altitude, coordonnées de la zone traitée, vitesse de rotation de l’atomiseur...) pour une analyse ultérieure. Si une commande additionnelle de débit est installée, le système peut déclencher et arrêter automatiquement la pulvérisation à la fin de chaque passe. Il peut également ajuster le débit pour compenser les variations de la vitesse au sol, due aux gradients ou aux changements de direction du vent. Il est également possible d’entrer les coordonnées géographiques des zones écologiquement sensibles (en incluant une zone tampon autour de la zone pour prendre en compte la dérive) pour que le pulvérisateur s’arrête automatiquement à temps afin d’éviter de les traiter.

Récapitulatif des points les plus importants à noter au cours des opérations de traitement:

  • superficie infestée
  • superficie traitée
  • type de pulvérisateurs et réglages
  • volume et nature du pesticide utilisé
  • efficacité

Conseil: si l’efficacité est médiocre, l’agent antiacridien peut vérifier la qualité du dépôt des gouttelettes sur la zone cible en plaçant des papiers oléosensibles sur des piquets verticaux de 75 cm de haut sur l’ensemble du site. Il devra d’abord vérifier la sensibilité du papier au pesticide utilisé – certaines formulations ne laissent sur le papier qu’une trace à peine visible au lieu de la tache noire bien nette nécessaire à la détection des petites gouttelettes. Certaines formulations laissent dans un premier temps une tache noire bien nette mais qui s’estompe rapidement. Les papiers oléosensibles doivent donc être analysés le plus tôt possible après la pulvérisation.

Question fréquemment posée no 12 (voir réponse page 84)

Combien de gouttelettes doit-on trouver sur les papiers oléosensibles pour obtenir une bonne mortalité des criquets?

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