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1. Introduction


Notre planète connaît un phénomène d’urbanisation croissante. Au cours des cinq prochaines années, le nombre des habitants des villes dépassera celui des habitants des campagnes, et l’on prévoit qu’au cours des 20 prochaines années, la croissance de la population urbaine se produira, dans une proportion de 93 pour cent, dans les villes du monde en développement. Les agglomérations d’Asie, quant à elles, se développent à une cadence moyenne de 3 pour cent par an, alors que la croissance globale de la population asiatique est de 1,4 pour cent. Cependant, de telles moyennes ne révèlent pas le fait que de nombreuses villes ont, en réalité, un taux de croissance annuel supérieur à 10 pour cent et qu’une tranche importante de la «nouvelle population» - souvent le résultat de la migration rurale vers les villes - vit dans une pauvreté absolue et doit mener un combat quotidien pour satisfaire ses besoins alimentaires essentiels.

Les villes d’Asie se développent rapidement. Nombre d’entre elles, parmi lesquelles Bangkok, Delhi, Djarkarta et Shanghaï, peuvent être classées comme «mégalopoles», avec des populations dépassant 10 millions d’habitants. La croissance de ces «conurbations» s’accompagne d’une augmentation du nombre des ménages urbains vivant dans la pauvreté. Dans les mégalopoles comme Mumbai, on estime que 50 pour cent de la population vivent dans des taudis, du fait de l’incidence croissante de la pauvreté urbaine et du coût élevé de la vie.

Même si des besoins essentiels, comme le logement et le transport, figurent en bonne place parmi les priorités des autorités locales des villes d’Asie, il convient d’insister encore sur les besoins alimentaires. En effet, il faut que les habitants des villes d’Asie en croissance aient accès à une alimentation de bonne qualité et à un prix abordable. Les autorités gouvernementales et les autorités locales, non plus que la communauté internationale, ne se rendent suffisamment compte de l’étendue du phénomène d’insécurité alimentaire et des interventions qui pourraient l’atténuer. Il convient donc - et ce séminaire régional aborde en partie la question - de sensibiliser davantage les décisionnaires des milieux urbains[1].

Les autorités municipales et locales doivent faire face à un éventail croissant de responsabilités en ce qui a trait à l’approvisionnement et à la distribution alimentaires (ADA).

On trouvera, dans la synthèse technique, un résumé des délibérations, des conclusions et des recommandations d’un séminaire régional intitulé «Nourrir les villes d’Asie» qui s’est tenu à Bangkok du 27 au 30 novembre 2000. Le séminaire, organisé par le Réseau régional des autorités locales pour la gestion des établissements humains (CityNet) et par l’Association des offices de commercialisation des produits alimentaires de l’Asie et du Pacifique (AFMA), a bénéficié de l’appui technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

Le séminaire avait trois objectifs principaux:

1. identifier les principaux défis liés à la sécurité alimentaire des villes d’Asie et le rôle que les autorités municipales et locales (AML) peuvent jouer pour surmonter ces défis[2];

2. établir un plan d’action pour les 10 prochaines années afin de renforcer, parmi les AML, la capacité de promotion de la sécurité alimentaire;

3. faciliter la collaboration Nord-Sud et Sud-Sud, ainsi que les partenariats d’assistance technique entre les AML, de manière à s’attaquer à des contraintes spécifiques en matière d’ADA.

On pourra trouver un complément d’information dans les actes détaillés du séminaire, établis en anglais et qui peuvent être téléchargés gratuitement à partir du site web suivant:

version PDF:

www.fao.org/ag/ags/agsm/sada/docs/pdf/ac3701e.pdf

version DOC:

www.fao.org/ag/ags/agsm/sada/docs/doc/ac3701e.doc

La table des matières des actes détaillés est la suivante:


[1] Une manifestation analogue a été réalisée pour les villes d’Afrique francophone par la FAO et par l’Institut sénégalais de recherche agricole (ISRA) en 1997 à Dakar (cf. Argenti, 1998; Wilhelm, 1997).
[2] La sécurité alimentaire dépend du revenu disponible, des habitudes alimentaires des consommateurs et des coûts auxquels doivent faire face les consommateurs urbains pour avoir accès à la nourriture dans des conditions d’hygiène acceptables (Argenti, 2000).

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