Page précédente Table des matières Page suivante


6. Domaines prioritaires pour une coopération Nord-Sud et Sud-Sud


Les participants au séminaire ont souligné qu’il importait de développer la coopération technique entre autorités municipales et locales (AML), tant dans la direction Nord- Sud que dans la direction Sud-Sud, afin de mieux analyser les problèmes que pose la sécurité alimentaire des villes et de traiter des contraintes spécifiques qui pèsent sur l’approvisionnement et la distribution alimentaires (ADA). La coopération dans ce domaine peut prendre des formes diverses. Les activités d’information, de sensibilisation et de formation doivent avoir pour but de diffuser les bonnes pratiques dans la solution des contraintes en matière d’ADA (par exemple, gestion et propriété des marchés, gestion des déchets de marchés, soutien au secteur informel de l’alimentation et développement des microentreprises alimentaires.

Pour obtenir une coopération et une harmonisation efficaces, il convient que tous les acteurs:

Il est essentiel de garantir la transférabilité des connaissances, de la technologie et des enseignements tirés, afin d’harmoniser les besoins et l’expérience entre les villes. Les mécanismes d’harmonisation devront être élaborés et appuyés par des organisations internationales (par exemple, FAO, CNUEH, PNUD), les gouvernements nationaux, ainsi que des associations mondiales et régionales (par exemple l’Union mondiale des marchés de gros, CityNet, l’Union internationale des villes et pouvoirs locaux. Les organisations et associations internationales devront également veiller à ce que la coopération entre les AML soit techniquement fondée, que son objet soit bien défini et qu’elle soit utile à toutes les parties concernées, et enfin qu’elle réponde aux contraintes de façon durable. Pour que la coopération réussisse, il faudra veiller à faire appel à des experts compétents au plan technique, ayant les connaissances linguistiques et les qualifications nécessaires en matière de formation, et au fait des conditions locales.

Des participants ont souligné que le financement était une exigence majeure pour le succès de la coopération technique Nord- Sud et Sud-Sud. En conséquence, les parties intéressées devront être prêtes à effectuer les investissements nécessaires, et le partage des coûts devra être pris en considération lors de la préparation des échanges.

On trouvera, au Tableau 6.1, des exemples de coopération concrète éventuelle orientée Nord-Sud et Sud-Sud.

Tableau 6.1: Exemples de coopération concrète à envisager entre les autorités municipales et locales - orientation Nord-Sud et Sud-Sud

Domaines
de renforcement
des capacités

Villes/institutions
ressources

Villes/institutions
ressources

Commercialisation et distribution alimentaires

Conception et développement de marchés de gros

Djarkarta(marché de gros)

Colombo

Prise en compte, dans la planification urbaine, des marchés et du commerce de détail


Gestion du secteur informel de l’alimentation et marchands de rue

Bangkok, Calcutta

Colombo

Services post-récolte(commercialisation)

Muntinlupa

Emballage de produits alimentaires

Villes du Japon(à préciser)

Muntinlupa

Nutrition

Nutrition des enfants

Makati (Programmes des villes salubres) (à préciser)

Kathmandou

Production et transformation de produits alimentaires

Production alimentaire

À préciser

Oulan-Bator

Financement dans le domaine alimentaire

Financement comprenant le microcrédit

À préciser

Oulan-Bator

Gestion des eaux

Gestion des ressources en eau et pollution de l’eau

Nancy (à préciser)

Ho Chi Minh-Ville

Gestion des déchets

Gestion des déchets solides provenant des marchés et des abattoirs

À préciser

Muntinlupa

Les organisations telles que la FAO, les réseaux régionaux tels que CityNet et les programmes régionaux tels que le Programme Urbs pour l’Asie peuvent faciliter et/ou coordonner la coopération technique Nord-Sud et Sud-Sud entre les AML par le biais de leurs mécanismes spécifiques, et identifier d’autres partenaires potentiels pour les villes ayant besoin d’un soutien au renforcement de la capacité.

Objectifs de la coopération technique Nord- Sud et Sud-Sud

Nous présentons ci-dessous une liste d’objectifs spécifiques de coopération technique Nord-Sud et Sud-Sud:

Les AML peuvent collaborer avec les organisations internationales telles que la FAO et les réseaux régionaux comme CityNet afin de mettre au point des instruments de diffusion de l’information, de sensibilisation et de formation (vidéos, CDROM, documentation technique, matériel de formation, etc.). Les parties intéressées peuvent organiser des séminaires et des ateliers régionaux et nationaux portant sur les différents aspects des SADA et traitant notamment des thèmes suivants:

Principaux instruments et activités en matière de coopération technique

La coopération Nord-Sud et Sud-Sud peut être entreprise par le biais de tout un éventail d’activités et d’instruments pouvant être décomposés comme suit:

Diffusion de l’information et sensibilisation

Instruments: documentation technique établie dans les langues locales et adaptées à un lectorat ciblé, enregistrements vidéo, CDROM multimédias, diffusion de bonnes pratiques pour faire face aux contraintes d’ADA, diffusion d’éléments provenant de bases de données mondiales et régionales, ateliers et voyages d’étude d’envergure régionale/sous-régionale/nationale sur des thèmes spécifiques.

Formation

Instruments: matériel de formation établi dans les langues locales, instructeurs de niveau universitaire, enregistrements vidéos, CD-ROM multimédias, séminaires de formation régionaux/sous-régionaux/ nationaux sur des thèmes spécifiques, subventions permettant d’assister à des cours de formation, diffusion de bonnes pratiques pour le traitement des contraintes en matière d’ADA, bourses et voyages d’étude, etc.

Assistance technique directe

Instruments: équipement, experts techniques et instructeurs, provenant des AML, des ONG, des sociétés fournissant des équipements, etc.)

Domaines spécifiques de coopération technique

Les participants au séminaire ont recommandé que soient retenus comme prioritaires les domaines et les objectifs suivants[12]:

Production alimentaire urbaine et périurbaine

Liaison campagne-ville

Services de vulgarisation

Il existe, dans les pays en développement (Cuba, par exemple), de nombreux exemples de services efficaces et rentables de vulgarisation en milieu urbain, qui s’attachent à apporter une aide alimentaire aux catégories extrêmement défavorisées des quartiers du centre-ville. Il conviendrait d’organiser des échanges d’assistance technique tournés vers le développement de services de vulgarisation en milieu urbain.

Gestion de l’eau et production alimentaire

Élevage de bétail

Aquaculture et commercialisation du poisson

Les responsables de l’élaboration de politiques et de la planification ont besoin de critères et d’instruments afin d’élaborer des Domaines prioritaires pour une coopération Nord-Sud et Sud-Sud activités d’aquaculture salubres en milieux urbain et périurbain, ainsi que des activités également salubres de transformation et de commercialisation du poisson dans les villes, ce qui nécessite des campagnes d’information, de sensibilisation et de formation, ainsi que l’obtention d’équipements et d’assistance technique directe. Les AML des pays du Nord peuvent collaborer avec les organisations internationales (telles que la FAO) et les réseaux régionaux (tels que CityNet) pour organiser des ateliers spécifiques d’envergure régionale, sous-régionale et nationale sur des thèmes techniques et de sensibilisation afin de promouvoir les produits de l’aquaculture, ainsi que la transformation, la commercialisation et la distribution du poisson.

Le développement des marchés de gros

Il convient de justifier de façon adéquate les investissements publics dans les marchés de gros, lesquels doivent être localisés, conçus, développés, entretenus et gérés comme il convient, parallèlement à la décongestion des anciens sites des marchés. Il conviendra, par ailleurs, de diffuser les résultats d’études de cas et d’évaluation de succès et d’échecs advenus dans d’autres villes, et de tenir des ateliers-débats pour venir en aide aux décisionnaires. Les planificateurs devront être formés à l’intégration judicieuse des marchés de gros dans la planification urbaine. Les marchés de gros doivent être placés entre les mains de gestionnaires professionnels, auxquels devra être dispensée une formation prévoyant la visite de marchés dans d’autres villes. Enfin, les déchets générés par les marchés doivent être convenablement gérés, de manière à ne pas entraîner de risques pour la santé.

Le développement des commerces de détail

Il conviendra, à cette fin, de:

La restauration de rue: aspects liés à la sécurité sanitaire des aliments et à la nutrition

Les micro-entreprises et les petites et moyennes entreprises de transformation et de distribution des aliments

Les AML d’Asie doivent s’attacher à concevoir et mettre en œuvre des programmes efficaces en vue du développement des microentreprises et des petites et moyennes entreprises du secteur de la transformation et de la distribution des aliments. Une telle initiative doit s’appuyer sur des activités d’information, de sensibilisation et de formation, ainsi que sur une assistance technique directe. La formation portera notamment sur les méthodologies participatives, la planification des espaces, l’hygiène, les techniques de gestion et d’organisation des entreprises, ainsi que le microfinancement destiné aux micro-entreprises et aux petites entreprises du secteur de l’alimentation.

L’incidence environnementale des activités d’ADA

Il est nécessaire de renforcer la compréhension des effets négatifs des activités d’ADA sur l’environnement, par le biais d’activités d’information, de diffusion et de sensibilisation. Pour ce faire, des critères de surveillance de l’environnement et d’évaluation de l’impact adaptés aux conditions locales doivent être élaborés, avec, comme secteurs prioritaires: la gestion efficace et durable des déchets liquides et solides, y compris les substances dangereuses, provenant des marchés et des abattoirs; l’utilisation d’intrants chimiques pour la production alimentaire, ainsi que l’utilisation de l’eau.

Il convient, en outre, de fournir une assistance experte à l’appui de l’élaboration d’une base de données régionale sur les conditions environnementales et les mécanismes de protection dans diverses régions.

Bibliographie

Aragrande, M. et Argenti, O. 1999. L’étude des systèmes d’approvisionnement et de distribution alimentaires des villes dans les pays en développement et en transition - Guide méthodologique et epérationnel. Collection «Aliments dans le villes» (DT/36-01F), FAO, Rome.

Argenti, O. 1999. Urban Food Security and Food Marketing. A Challenge to Cities and Local Authorities. «Food into Cities» Collection (DT/40-99E), FAO, Rome.

Argenti, O. 2000. Aliments pour les villes: Poliques d’approvisionnement et de distribution alimentaires pour réduire l’insécurité alimentaire urbaine. Collection «Aliments dans les villes» (DT/43-00F), FAO, Rome.

Balbo, M., Visser, C. et Argenti, O. 2000. Food Supply and Distribution to Cities in Developing Countries. A Guide for Urban Planners and Managers. «Food into Cities» Collection (DT/44-00E), FAO, Rome.

Cullinan, C. 2000. Law and Markets. Improving the Legal Environment for Agricultural Marketing. FAO Agricultural Services Bulletin No. 139, FAO, Rome.

Hugon, P. et Kervarec, F. Le politiques municipals d’appui au commerce informel alimentaire. Collection «Aliments dans les villes» (DT/45-01F), FAO, Rome.

Tracey-White, J.D. 1991. Marchés de gros - Guide de planification et conception. Bulletin AGS 90, FAO, Rome.

Tracey-White, J.D. 1997. Manuel de planification des marches de vente au detail. Bulletin AGS 121, Collection «Aliments dans les villes», FAO, Rome TW.

Tracey-White, J.D. 2000. Market Infrastructure Planning. A Guide for Decision Makers. FAO Agricultural Services Bulletin, No. 141, FAO, Rome.


[12] Il est souhaitable d’identifier, au moyen d’un questionnaire, un complément de besoins et de priorités applicables aux AML et aux organismes des gouvernements centraux d’Asie.

Page précédente Début de page Page suivante