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LA FAO ET LA FORESTERIE

Actualiser l'enseignement forestier

Les attitudes de la société envers la forêt et la foresterie se sont modifiées avec la prise de conscience des multiples valeurs des forêts. Ces changements se sont traduits par une évolution que l'on peut observer dans le secteur forestier, en particulier dans: les sciences forestières; les systèmes d'éducation et les technologies de l'information et de la communication; les pratiques et technologies d'aménagement forestier; les marchés de l'emploi et les parties prenantes; et les conventions mondiales et politiques forestières. L'enseignement forestier doit s'adapter à ces changements afin d'offrir aux forestiers les connaissances, les capacités et les comportements requis pour garantir la viabilité future des forêts du globe.

Une Consultation d'experts sur l'enseignement forestier, organisée par la FAO en collaboration avec le Ministère de l'agriculture, du développement rural, des eaux et des forêts du Maroc, s'est tenue du 17 au 19 octobre 2001 à Rabat (Maroc). Le principal objectif était d'examiner la situation actuelle de l'enseignement forestier, les changements intervenus à l'échelle mondiale dans le secteur de la foresterie et les incidences de ces changements sur les nouvelles qualifications professionnelles attendues des forestiers. Les 30 participants comprenaient neuf experts invités des établissements d'enseignement et des institutions de recherche de divers pays - Chili, Costa Rica, France, Gabon, Kenya, Maroc, Thaïlande et Royaume-Uni. D'autres experts et observateurs de plusieurs organisations internationales et institutions marocaines ont également participé.

La Consultation a formulé un certain nombre de recommandations pour la FAO et ses Etats membres, regroupées en quatre sections:

La réunion a conclu que l'enseignement forestier, faisant partie intégrante des programmes forestiers nationaux, devrait aborder la nécessité d'une approche intégrée aux niveaux technique et politique pour la gestion, la conservation et le développement durable de tous les types de forêts. Il devrait se pencher sur le lien entre foresterie et viabilité agricole et, plus précisément, sur le rôle de la foresterie dans la sécurité alimentaire, la création de revenus et les moyens d'existence de différents secteurs de la société.

La FAO, les gouvernements, le public et les institutions privées intéressées par les questions d'enseignement forestier, ainsi que les organisations non gouvernementales devraient avoir des rôles clés à jouer dans ces processus.

FAO/17538/R. FAIDUTTI

Application de la loi dans le domaine forestier

Il est difficile d'envisager un aménagement durable des forêts dans des environnements où règnent une corruption diffuse et autres pratiques illégales. Des crimes et délits sont commis dans tous les types de forêt et vont de la coupe illégale à l'occupation non autorisée des terres boisées, de l'exploitation dans les aires protégées à la récolte d'espèces protégées d'arbres, de l'incendie criminel des boisements au braconnage, au traitement non autorisé des produits forestiers, au transport illégal et à la contrebande de bois, à la corruption des responsables gouvernementaux et aux pratiques comptables frauduleuses. Les infractions en forêt dévalorisent les ressources forestières, font du tort aux pauvres et privent les gouvernements de recettes qui pourraient servir à promouvoir la gestion durable des forêts.

La réunion d'experts sur les choix de politique pour améliorer l'application des lois dans le secteur forestier a été convoquée pour examiner les principales causes possibles des pratiques illégales et les moyens d'action disponibles, les mécanismes choisis pour la mise en œuvre de politiques correctrices et le rôle potentiel des acteurs internationaux, en particulier de la FAO. Tenue au siège de la FAO à Rome du 14 au 16 janvier 2002, la réunion a vu la participation de quelque 50 experts internationaux de la Banque mondiale, de l'Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT), de la FAO, et d'autres experts des gouvernements, des industries forestières et des organisations non gouvernementales (ONG) s'employant à lutter contre la corruption et pour la promotion de la gouvernance, de la foresterie durable, des opérations industrielles et du commerce.

La réunion a identifié des causes fondamentales d'activité illégale, sur lesquelles cibler les mesures de politique.

Deux mécanismes principaux ont été identifiés pour une réforme de la lutte contre les infractions en forêt. Le premier est la formation de coalitions. Il est peu probable que les gouvernements soient en mesure, à eux seuls, de combattre ce fléau. Si on les encourage, de nombreuses parties prenantes (par exemple, les autorités nationales, régionales et locales, les communautés locales, l'industrie forestière, les détaillants de produits forestiers, les consommateurs, les organes de certification, les ONG, les organismes de financement et les organismes techniques, et les médias) peuvent contribuer à la prévention, à la détection et à l'élimination des actes illégaux. En bonne logique, ils devraient agir de concert.

Le deuxième mécanisme fait intervenir les systèmes institutionnels dans l'amélioration de la prévention, la détection et l'élimination des infractions en forêt. L'efficacité de ces systèmes repose notamment sur une forte sensibilisation du public aux différences entre activités légales et illégales et sur la capacité de suivre les mouvements des produits forestiers. Les avantages et inconvénients des technologies modernes de traçabilité des grumes devraient être étudiés, en particulier pour les pays qui manquent de ressources financières et humaines.

Dans ce contexte, la réunion a recommandé que la FAO contribue à améliorer le respect de la loi dans le secteur forestier en:

DÉPARTEMENT DES FORÊTS DE LA FAO/C. PALMBERG-LERCHE

Renforcer la contribution des arbres hors forêts aux moyens d'existence durables

Une Consultation d'experts sur les arbres hors forêts, tenue au siège de la FAO à Rome du 26 au 28 novembre 2001, a reconnu l'importance croissante des arbres hors forêts, en particulier contre les processus de désertification et de dégradation des terres et dans l'amélioration des moyens d'existence.

Les 15 experts et spécialistes ont examiné le concept et la définition des arbres hors forêts et leur rôle dans les moyens d'existence durables, la sécurité alimentaire, la défense de l'environnement et la conservation de la diversité biologique. La Consultation a également passé en revue les activités précédentes, y compris les consultations nationales et études de cas réalisées dans le monde entier, ainsi que les ateliers nationaux tenus en Afrique (République-Unie de Tanzanie), Asie (Inde), Europe (France) et Amérique latine (Venezuela) avec le concours de la FAO et de partenaires.

Les participants ont préconisé certaines révisions de la définition actuelle de la FAO des arbres hors forêts, en particulier pour ce qui concerne la superficie minimale, le couvert vertical au sol, la hauteur des arbres et les essences. Ils ont recommandé que la définition des arbres hors forêts se fonde sur les fonctions des arbres, leur situation géographique, outre des considérations culturelles, économiques et sociales.

La Consultation a passé en revue les progrès accomplis dans la méthodologie d'évaluation des ressources. Elle a noté que l'on ne disposait guère d'informations systématiques sur l'ampleur de ces ressources arborescentes pour ce qui est de leurs valeurs de production et de service. Ces valeurs devraient être pleinement reconnues et intégrées dans les politiques nationales et internationales et les conventions et accords internationaux, notamment ceux portant sur la conservation de la biodiversité, la fixation du carbone, la conservation des sols et des eaux, la lutte contre la désertification et l'aménagement d'espaces verts en ville.

D'autres questions à aborder étaient le manque de politiques bien définies sur les arbres hors forêts, les mesures d'incitation insuffisantes pour la plantation, la gestion et la conservation des arbres hors forêts, l'extrême diversité des situations d'utilisation des terres et les codes forestiers peu adaptés à ces ressources.

Les participants ont recommandé de prêter plus d'attention à divers régimes fonciers, aussi bien dans les secteurs formel qu'informel, pour une utilisation plus efficace des arbres hors forêts; d'effectuer des études (par exemple, les études de cas par pays) pour pallier le manque d'informations systématiques sur les arbres hors forêts; et ont invité la FAO à jouer un rôle de premier plan dans la sensibilisation au rôle des arbres hors forêts en organisant des ateliers régionaux et sous-régionaux et des réunions sur les questions de politique.

Impacts des politiques intersectorielles sur la foresterie

Le dialogue international sur les forêts et les programmes forestiers nationaux a abouti à la prise de conscience que les politiques externes à la gestion durable des forêts ont souvent un impact plus grand que les politiques relatives au secteur forestier. En outre, les politiques forestières ont des incidences sur de nombreux domaines connexes, notamment le développement rural, l'environnement naturel et les conditions de vie des populations rurales et urbaines. Le Département des forêts de la FAO a entrepris un programme de travail concernant les impacts des politiques intersectorielles sur la foresterie.

Les objectifs de ce programme sont de:

Le Département des forêts de la FAO a récemment lancé un nouveau site Internet sur les impacts des politiques intersectorielles:
www.fao.org/forestry/foris/index.jsp?start_id=5408


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