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LE MONDE FORESTIER

Récupération du paysage forestier

La récupération des terres forestières dégradées est un thème qui fait actuellement l'objet de vifs débats (voir Unsylva 207, "Récupération des sites dégradés", 2001). Certaines méthodes appliquées à cet effet ont été critiquées pour l'étroitesse de leur portée, car elles mettent l'accent sur la plantation de quelques essences forestières qui ne fournissent qu'un nombre limité de biens et de services. L'Union mondiale pour la nature (UICN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF-International) ont proposé une démarche de rechange pour la réhabilitation des forêts dégradées: la récupération du paysage forestier, définie comme "une démarche planifiée qui vise à rétablir l'intégrité écologique et à améliorer le bien-être humain dans les paysages déboisés ou dégradés".

Une réunion d'experts internationale sur ce thème, intitulée "Constituer des avoirs pour l'homme et la nature", s'est tenue à Heredia, au Costa Rica les 27 et 28 février 2002, et a été accueillie par les Gouvernements du Costa Rica et du Royaume-Uni, en collaboration avec l'UICN, le WWF-International, l'OIBT, l'Agence canadienne de développement international (ACDI), le CIFOR et le Forum sur les forêts d'Asie du nord-est (NEAFF). Environ 60 participants représentant des gouvernements, des organisations internationales, des institutions de recherche, des universités et des ONG ont pris part à cette réunion.

Les objectifs de la réunion étaient les suivants:

La réunion était articulée en cinq sessions: définition de la récupération du paysage forestier; engagement des parties prenantes au niveau du paysage; enjeux biophysiques; un environnement porteur; et un cadre de mise en œuvre.

Les participants ont suggéré les domaines prioritaires suivants pour la recherche: outils d'identification et de négociation avec les parties prenantes au niveau du paysage; critères, indicateurs et méthodes de surveillance et d'évaluation de la récupération du paysage forestier; mécanismes d'évaluation des biens et services procurés par cette opération; modes de financement novateurs en sa faveur; pauvreté et développement rural; et rapport entre les services environnementaux et les impacts sur les fonctions des terres humides.

De nouvelles approches pour planifier et mettre à l'essai la récupération du paysage forestier ont aussi été définies: elles comprenaient la participation des populations autochtones et des organisations locales; l'introduction du thème dans les universités et d'autres institutions de formation; et l'utilisation du corridor vert d'Amérique centrale comme laboratoire d'observation des impacts de la récupération.

Regard sur les mangroves

Les mangroves constituent un écosystème riche et diversifié qui offre des aliments, des habitats et des lieux de reproduction à de nombreuses espèces marines et à plusieurs animaux et oiseaux terrestres. Ils fournissent aussi des produits dont dépendent les habitants de la côte, y compris des aliments (poissons et crustacés), du bois d'œuvre, du charbon de bois et du bois de feu. La demande croissante de ces produits, du fait de l'intensification de la population humaine le long des côtes, exerce une pression grandissante sur les écosystèmes de mangrove dans de nombreux pays. Les préoccupations croissantes exprimées quant à la pérennité des fonctions environnementales et socioéconomiques des écosystèmes de mangrove ont attiré l'attention sur la nécessité de les conserver et de les aménager de façon durable.

Un atelier international sur les mangroves, accueilli par le Ministère de l'environnement de la Colombie, parrainé par l'OIBT et réalisé avec l'aide de la Société internationale des écosystèmes de mangrove (ISME), s'est tenu a Cartagena (Colombie) du 19 au 22 février 2002.

Plus de 30 personnes ont participé à l'atelier, y compris des représentants de 18 pays et d'organisations internationales dont l'OIBT, l'ISME, la FAO, l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation la science et la culture (UNESCO), le Secrétariat de la Convention relative aux zones humides d'importance internationale, particulièrement comme habitats de la sauvagine (la Convention de Ramsar), l'Union mondiale pour la nature (UICN) et l'Union internationale des instituts de recherche forestière (IUFRO). Les objectifs visés par l'atelier étaient les suivants:

Les deux premières journées ont été consacrées aux présentations des organisations et des représentants de pays, alors que la troisième journée s'est déroulée en débats.

Les participants ont recommandé que soit réalisé un plan d'action mondial pour les mangroves et ont dressé une liste des domaines à introduire dans ce plan, à savoir: évaluation et surveillance des ressources en mangrove; conservation et aménagement; avantages socioéconomiques pour les communautés locales; recherche; information et bases de données; institutions; et politiques et législation. Ils ont en outre recommandé que les organisations et pays représentés à la réunion, ainsi que d'autres absents, appuient le plan dans le cadre de leur mandat et des ressources disponibles, et coordonnent leurs activités. Les participants ont également noté que l'un des moyens d'accroître la sensibilisation et l'appui à la conservation et à l'utilisation durable des mangroves serait de proclamer une Année internationale de la mangrove.


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