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Chapitre 4
L'exécution de l'étude

4.1 La conception du plan de l'étude

L'élaboration du plan de l'étude comporte plusieurs étapes. Nous les avons abordé plus en détail dans l'introduction et dans les chapitres précédents, mais nous les indiquerons de nouveau, tout en approfondissant les points relatifs au relevé, au traitement et à l'analyse des données sur le terrain et à la rédaction du rapport final :

a) La première étape est la définition des objectifs de l'étude, qui doivent être clairs, concis, réalistes et qui doivent prendre en compte les besoins de tous les groupes de personnes intéressées. Dans les objectifs, il faut aussi préciser le cadre de l'étude, tant au plan géographique que sectoriel. On pourra être amené à modifier les objectifs de l'étude en fonction du développement de celle-ci et, surtout, au moment de passer en revue les travaux antécédents.

b) Il faut ensuite procéder à une bonne révision des antécédents. L'information obtenue par cette révision servira à préciser les objectifs, à décider du niveau d'approximation de l'étude (étude rapide ou détaillée) et à choisir les variables à analyser et les techniques d'obtention et de traitement des données.

c) On choisira, en fonction des objectifs, des moyens financiers et humains, du temps disponible et de la qualité des études déjà menées dans ce domaine, le niveau d'approximation de l'étude : étude rapide ou détaillée.

d) En fonction des objectifs, on doit procéder à la sélection des variables à analyser (chapitre 2).

e) Si on opte pour une étude détaillée, il sera nécessaire de procéder à l'élaboration du plan d'échantillonnage, pour lequel il faut compter sur une très bonne base d'information comme cadre d'échantillonnage (chapitre 3).

4.2 Le relevé de données

Arrivés à ce point, il nous est déjà possible d'établir le plan de relevé des données sur le terrain et de préparer la liste d'exécution des activités, qui doivent prendre en considération les aspects suivants :

• construction des instruments d'enregistrement des données ;

• planification des itinéraires de relevé des données et programmation du travail sur le terrain ;

• formation du personnel au relevé de données sur le terrain et au traitement de l'information ;

• formation des équipes ou brigades de relevé de données et attribution de responsabilités ;

• recommandations générales en matière de gestion de l'information.

4.2.1 Construction des instruments d'enregistrement des données

Pour les études rapides, les outils les plus couramment employés sont l'entretien, structuré et non structuré, avec des informateurs qualifiés, le diagnostic rapide participatif et le relevé d'informations secondaires et primaires.

Pour les études détaillées, on recourt à l'entretien structuré et à des formulaires de collecte d'informations primaires.

Entretien non structuré. Employé quand on a une idée générale des domaines étudiés, il ne suit pas un ordre préétabli. On l'utilise quand la personne interrogée a un statut hiérarchique élevé ou quand elle est réticente à livrer l'information. Il sert à donner un aperçu préliminaire du problème.

Entretien structuré. Il s'appuie sur un questionnaire. On l'utilise pour obtenir des données sur la demande, l'approvisionnement et, dans certains cas, l'offre indirecte. Les questionnaires peuvent être très simples, à la façon d'une liste de questions, quand on ne souhaite pas avoir un entretien très formel, comme c'est le cas lorsqu'on interroge des commerçants de combustible ligneux ou des consommateurs industriels. Les questionnaires les plus élaborés sont employés dans les enquêtes et les recensements où le nombre de cas est élevé (supérieur à 30) ou quand il y a plus de trois enquêteurs. Dans l'annexe IV figurent quelques exemples de questionnaires.

Quelques recommandations pour l'élaboration des questionnaires :

Formulaires de relevé de données. Ils servent à enregistrer des informations primaires et secondaires, comme par exemple la dimension des populations, le diamètre et la hauteur des arbres ainsi que les essences dans les parcelles des inventaires forestiers, les unités locales, la densité du bois, le pouvoir calorifique des combustibles, etc. Il est très important qu'ils comprennent toutes les variables à enregistrer. Pour s'assurer que les formulaires sont complets, il faut mettre en regard les variables qui y apparaissent et celles qui figurent dans les objectifs de l'étude. Il faut également les tester sur le terrain avant de les considérer comme définitives. Dans l'annexe IV figurent quelques exemples de formulaires de relevé de données.

Diagnostics rapides participatifs. Le principe est d'obtenir des informations qualitatives avec la participation collective des secteurs des usagers, des producteurs ou des distributeurs. L'utilité de ces diagnostics est de fournir rapidement une vision d'ensemble du problème étudié. Ils ne doivent être utilisés que quand on a des liens très étroits avec les participants et qu'il existe une possibilité de répondre à leurs attentes, étant donné que celles-ci se manifestent très souvent dans ce type d'exercice collectif. Il existe des techniques spécifiques qui sont exposées dans des publications spécialisées (voir McCraken, J. et al., 1988 ; CIDE-WRI et al., 1990 ; WRI-GEA, 1993).

4.2.2 Planification des itinéraires de relevé de données et programmation du travail sur le terrain

Il faut, dans la mesure du possible, que le relevé des données sur le terrain soit concentré sur une courte période, ce qui permet de travailler plus efficacement et d'obtenir des données de meilleure qualité. Un élément utile lors de la programmation du relevé est le chronogramme d'activités, qui prend en compte la totalité du travail à réaliser, le rendement de l'équipe de travail et le temps consacré aux déplacements.

Si l'étude comporte une analyse de la demande, de l'offre et de l'approvisionnement, ou si le domaine de travail est très étendu, il convient de situer sur une carte toutes les zones de relevé des données et de programmer des itinéraires de travail où coïncident différents secteurs. On pourra ainsi recueillir le plus grand nombre de données à chaque voyage.

Avant de se rendre sur le terrain, il est nécessaire de disposer de tout le matériel et d'équipes de relevé. Les questionnaires devront être numérotés avant le départ sur le terrain. Ils porteront un numéro d'ordre suivant une numérotation consécutive et unique pour chaque secteur, outre les indications relatives à la strate, à la localité et au quartier.

4.2.3 La formation du personnel dans les domaines du relevé de données sur le terrain et du traitement de l'information

On compte, à la faveur de cette activité, que toutes les personnes qui participent à la collecte et au traitement des données connaissent clairement les objectifs de l'étude, le plan d'échantillonnage, les variables à analyser, les techniques d'obtention des données et leur traitement, ce qui est très utile pour pouvoir résoudre les situations non prévues dans le plan et qui se présentent souvent sur le terrain ou au cours du traitement des données. Il faut noter qu'on parle à la fois du relevé des données et de leur traitement, car il est à souhaiter que ce soient les mêmes personnes qui participent à ces deux activités, afin de garantir une meilleure qualité des données.

Pendant la formation, il faut mettre l'accent sur l'emploi correct des techniques d'obtention de données, en particulier des techniques relatives à l'application du questionnaire et aux mesures directes, comme la consommation, le taux d'humidité, la mesure des arbres et des unités locales.

Au terme de la formation, il faut effectuer un essai d'homogénéité du relevé des données. Il consiste à comparer les résultats d'un questionnaire et/ou de mesures directes effectuées auprès des mêmes utilisateurs (dans des entretiens collectifs) ou avec les mêmes unités d'échantillonnage. Quand les réponses ou les mesures sont égales ou analogues chez les différents participants et chez le superviseur, on peut considérer que la qualité du relevé des données est satisfaisante et fiable.

4.2.4 Intégration des équipes ou brigades de relevé des données et attribution des responsabilités

Au moment d'intégrer les brigades ou équipes de travail sur le terrain, il est très important de définir les responsabilités de chaque participant. Il est nécessaire que chaque équipe ait un superviseur. Celui-ci aura la responsabilité de veiller à l'accomplissement des activités programmées, de fournir les matériels nécessaires, de résoudre les situations non prévues dans la phase de conception et de contrôler la qualité des informations recueillies jour après jour. Chacun des autres membres aura pour responsabilité d'entretenir son matériel et son équipement individuel de travail, de recueillir l'information avec soin et d'aider le superviseur à passer en revue le relevé de données.

Il est fondamental d'inscrire au programme de travail quotidien une séance de révision de l'information. À cet effet, toute l'équipe doit se réunir pour remettre les questionnaires et les formulaires de relevé au superviseur et pour l'aider dans sa tâche de révision, pour veiller à ce que tous les champs soient remplis et que les informations incohérentes soient corrigées. Ces séances quotidiennes en fin de journée servent aussi à échanger des impressions sur le travail et ainsi à redéfinir les activités ultérieures. Il est formellement déconseillé de procéder aux révisions plusieurs jours après le relevé des informations car, avec le temps, la mémoire est moins fiable.

4.2.5 Recommandations générales sur le maniement de l'information

Pour veiller à ce que l'information obtenue sur le terrain ne se perde pas, il faut observer quatre recommandations : a) les questionnaires et les formulaires de relevé destinés à un travail sur le terrain ne doivent JAMAIS être tirés sur des imprimantes à jet d'encre, car l'encre en est soluble dans l'eau. On doit employer uniquement des photocopies et des impressions par laser ; b) il faut toujours écrire au crayon à papier (mine de graphite), car toutes les encres sont solubles dans l'eau ; c) chaque enquêteur doit conserver les questionnaires et les feuilles de relevé dans des sacs en plastique fermés hermétiquement et d) autant que possible, tous les formulaires et les relevés de terrain doivent être photocopiés et regroupés dans le bureau où se fait le traitement.

L'Inventaire des ressources ligneuses : la conception et l'exécution de cette activité sont plus complexes que les relevés relatifs à la demande et à l'approvisionnement. C'est pourquoi nous présentons à l'annexe VI un guide succinct destiné à résoudre les tâches fondamentales afférentes à cette activité.

4.3 Traitement et analyse des données

Une fois terminé le relevé sur le terrain, il faut procéder au traitement et à l'analyse des données.

La saisie et le traitement des données doivent être effectués immédiatement après le relevé sur le terrain, quand la mémoire est encore fraîche. Il est recommandé que les personnes qui ont procédé au relevé des données se chargent aussi de leur saisie dans la base de données électronique. Ceci est fondamental, car, s'il y a des doutes quant au sens à donner à certaines réponses, les enquêteurs eux-mêmes seront à même de les résoudre.

4.3.1 Équipement et programmes pour le traitement des données

Les données seront traitées par informatique. Un microordinateur équipé du programme Microsoft Office suffit. Il est déconseillé de concevoir une base de données ou un programme spécifique : l'avantage que peut représenter la plus grande puissance d'analyse d'un programme spécialement écrit ne compense pas les inconvénients que sont le coût et le temps de conception, la dépendance ultérieure du programmeur et la nécessité de former les usagers. Un programme commercial comme MS-Excel est suffisamment puissant, universellement diffusé et familier à de nombreux utilisateurs, ce qui élude les inconvénients précités.

S'il est nécessaire de se former à l'utilisation d'Excel, il est recommandé de concentrer l'apprentissage sur l'introduction des formules, l'usage des fonctions, le classement des données, l'usage des filtres et la création de tableaux dynamiques et de graphiques.

4.3.2 Construction de la base et saisie des données

La base de données se construit sur des feuilles de calcul d'Excel.

Dans un "classeur" qu'on aura créé sous Excel, on saisit l'information relative à un secteur d'usagers, de distributeurs ou de producteurs. La première "feuille de calcul" comprendra toutes les données primaires du secteur, avec toutes ses strates. Cette feuille sera appelée "Base". Les autres feuilles que contiendra le classeur seront : "champs calculés", "tables dynamiques" et "graphiques".

Dans le cas d'inventaires forestiers, on pourra inscrire sur chaque feuille de calcul les données de chaque strate ou même de chaque parcelle, s'il y a beaucoup de strates. Pour d'autres types de variables, comme les unités locales ou les densités, les bases de données seront élaborées en fonction des nécessités des usagers et selon des critères de commodité.

Sur la feuille de calcul, chaque intitulé de colonne sera une variable ou une réponse. Pour les questions à réponses multiples, par exemple celles qui portent sur les essences utilisées comme bois de feu, les manières d'obtenir des combustibles ou d'autres, il faut employer une colonne pour chaque réponse (voir l'exemple dans l'encadré).

Lors de la saisie de données, il faut veiller à enregistrer d'abord le numéro d'ordre du questionnaire, ce qui facilite les recherches ultérieures sur les données originales. Il est formellement déconseillé, pour saisir les réponses, d'user de codes, qui peuvent ne pas être intelligibles à d'autres personnes amenées à travailler sur la base de données et dont on risque, avec le temps, d'oublier la signification. Le programme Excel facilite la saisie de réponses complètes qui reviennent souvent, car il est doté d'une mémoire qui pré-écrit la réponse possible lors de la frappe des premières lettres dans un champ.

Il est très important, pour les analyses ultérieures, que la syntaxe des réponses soit uniforme. Il faut savoir, par exemple, que le programme Excel traite les entrées "Marabú", "marabú" et "marabu" comme des réponses différentes.

Exemple de base de données de l'enquête dans le secteur domestique

Numéro d'ordre

Province

Strate

Qu'employez-vous pour faire la cuisine ou chauffer l'eau de la lessive ?

Comment vous procurez-vous le bois ?

Périodicité d'achat
(en jours)

Quantité achetée

Unité
locale d'achat

     

Bois de feu

Kérosène

GPL

Achat

Récolte

Achat et récolte

     

1

San Juan

1

x

x

     

x

15

2

Paquet

2

San Juan

1

x

x

   

x

       

3

San Juan

2

   

x

     

30

1

20 kg

4

San Juan

2

   

x

     

45

1

20 kg

5

San Juan

2

   

x

     

60

1

30 kg

6

San Juan

3

   

x

     

20

1

10 kg

7

San Juan

3

x

x

x

x

   

30

1

Charge d'âne

8

San Juan

3

x

x

 

x

   

2

10

Billettes

Au terme de la saisie des données, on doit procéder à leur validation afin de déceler d'éventuelles erreurs de saisie. Dans de rares cas, on peut le faire visuellement, en faisant bien attention aux variables numériques. Lorsqu'on manipule des données nombreuses, on peut faire des analyses exploratoires pour détecter les données qui sont hors d'une fourchette normale. Avec Excel, il est possible de faire apparaître des données irrégulières grâce à la fonction "trier". Parmi les analyses utiles et disponibles dans les progiciels de statistique simples, on a les distributions de fréquence, les tracés en boîte ou les diagrammes relatifs aux tiges et aux feuilles. Si on détecte des données hors norme, il faut revenir aux questionnaires ou aux formulaires originaux pour cerner l'erreur et voir s'il est possible de la corriger.

Une fois qu'on a la certitude que les données sont correctes, il faut enregistrer la feuille de calcul "Base" en veillant à protéger le document en le verrouillant, de façon à empêcher sa modification accidentelle.

4.3.3 Traitement des données

Le traitement des données comprend une série de calculs portant sur des données obtenues à partir de sources secondaires ou primaires. Cette activité a pour but d'obtenir des rapports de résultats présentés de manière synthétique à différentes échelles (unité d'échantillonnage, strate et univers). Les étapes du traitement sont le calcul de champs et la création de rapports de résultats primaires et secondaires.

4.3.4 Calcul de champs

Le calcul de champs permet d'obtenir un résultat à partir du traitement des données numériques de chaque unité d'échantillonnage.

Dans le cas des données relatives à la demande, à l'approvisionnement et à l'offre indirecte, obtenues par questionnaire, le calcul des champs se fera pour chaque unité d'échantillonnage (famille, établissement d'usager, producteur). Pour l'offre directe (inventaires forestiers), les calculs seront faits d'abord pour chaque élément des unités d'échantillonnage (arbres dans les parcelles), puis pour chaque parcelle.

Exemples de calculs de champs
Secteur domestique

Données issues du questionnaire

Champs calculés

Numéro d'ordre dans le questionnaire

Bois de feu (journée moyenne) (en kg)

Taux d'humidité
(% en base humide)

Humidité moyenne (% en base humide)

Consommation de bois de feu familiale quotidienne
en poids sec (kg)

Échantillon 1

Échantillon
2

Échantillon
3

1

13

22

19

28

23,0

10,0

2

18

14

17

15

15,3

15,2

Offre directe
Inventaire forestier
1) Pour chaque arbre

 

Données issues du relevé

Champs calculés

Numéro de parcelle

Numéro d'arbre

Diamètre à hauteur de poitrine (DHP)
(en cm)

Hauteur de l'arbre (en m)

Surface terrière (en m2)

Volume cylindrique
(en m3)

 

1

1

65

18

0,3318

5,9724

1

2

22

14

0,0380

0,5320

1

3

8

6

0,0050

0,0301

2) Par parcelle

Champs calculés Parcelle 1
Superficie 1 000 m2

Surfaces terrières cumulées (m2)

0,3748

Surface terrière par ha (m2/ha)

3,7480

Volumes cylindriques cumulés (m3)

6,5340

Volume cylindrique par hectare (m3/ha)

65,3400

Le calcul de champs doit être fait sur une feuille du même classeur calquée sur la feuille "Base" de données originale, sans omettre aucune variable. Le fait d'avoir une feuille de calcul complètement remplie de données originales et calculées permettra de faire des rapports de résultats à l'aide de variables. Pour faciliter le maniement des données, il est conseillé que les champs calculés soient situés dans la dernière colonne de variables à droite et non intercalés entre les différentes colonnes. Comme les champs calculés de l'inventaire forestier comportent deux étapes, les champs des "parcelles" devront figurer sur une nouvelle feuille-résumé.

Les champs calculés les plus courants sont présentés par secteur dans l'annexe VII.

4.3.5 Les rapports de résultats

Les rapports de résultats sont un résumé des données des unités d'échantillonnage. Les tables dynamiques d'Excel sont un instrument très utile pour les créer. Ces rapports doivent toujours être disponibles, outre sous leur forme électronique, sous forme imprimée, car leur maniement pour les analyses ultérieures en est plus simple.

Les rapports de résultats basés sur les questionnaires dans les secteurs de la demande, de l'approvisionnement et de l'offre indirecte doivent être présentés séparément à différentes échelles : sous-strates, strates et univers. Ils doivent comprendre :

• pour des variables catégorielles à réponse fermée : des tableaux de fréquence absolue et relative ;

• pour des variables catégorielles à réponse ouverte, une liste des réponses "brutes" regroupées par type de réponse ;

• pour toutes les variables numériques et les champs calculés : la moyenne, l'écart type, le nombre d'occurrences et l'erreur type. On peut également estimer ces mêmes variables statistiques à partir de certaines variables et de certains champs calculés pour certaines classes ou certains groupes. Il peut s'agir, par exemple, de la consommation de bois familiale quotidienne moyenne par type d'usager (consommation exclusive de bois ou mixte), du diamètre des rondins par essence, etc. ;

• des analyses statistiques comparant certaines variables qui, dans les premiers rapports de résultats, indiquent qu'il existe des différences selon les groupes d'usagers, les modes d'acquisition, etc. Un exemple en est la comparaison des moyennes des consommations spécifiques de bois de feu par dispositif de combustion, qui peut être pratiquée par une analyse de variabilité ou avec un "t" de Student ;

• pour une meilleure interprétation visuelle, les principaux tableaux de résultats peuvent être présentés sous forme de graphiques sur une feuille de calcul à part.

• Les rapports de résultats pour l'offre directe, dans les inventaires de ressources ligneuses, sont calculés pour chacune des strates d'usage du sol ou de type forestier, à partir des résultats finaux des parcelles mesurées dans chaque strate. Il faut garder à l'esprit que chaque parcelle est une unité d'échantillonnage et que l'ensemble des parcelles constitue l'échantillon de la strate.

Ces rapports doivent comprendre : moyenne, écart type, nombre de cas et erreur type, pour les totaux et par classe de diamètre, des variables suivantes :

• nombre d'arbres ;

• surface terrière (m2/ha) ;

• volume cylindrique (m3/ha) ;

• volume réel (m3/ha) ;

• biomasse ligneuse à l'état sec (t/ha) ;

• biomasse ligneuse en unités locales.

Une fois obtenus les rapports de résultats primaires pour chacune des strates ou pour chaque type de ressource, on les consolide sur un autre rapport, à savoir le tableau des ressources ligneuses : il s'agit du rapport principal, synoptique, qui donnera une vision d'ensemble de toutes les ressources ligneuses en termes absolus et relatifs. Doivent figurer dans ce tableau les colonnes suivantes :

1. type ou classe de ressource ;

2. superficie (ha) ;

3. surface terrière moyenne (m2/ha) ;

4. volume réel moyen (m3/ha) ;

5. biomasse ligneuse à l'état sec (t/ha) ;

6. biomasse ligneuse en unités locales (UL/ha) ;

7. matériel sur pied brut en volume réel, biomasse ligneuse et unités locales (ces champs sont calculés à partir des colonnes 1, 3, 4, 5 et 6) ;

8. taux de croissance annuel (coefficient ou pourcentage) ;

9. productivité brute (m3/ha/an, t/ha/an, unité locale/ha/an) ;

10. coefficient de disponibilité (CD) ;

11. coefficient d'accessibilité (CA) ;

12. matériel sur pied net (m3, t, unités locales) (= matériel sur pied brut x CD x CA) ;

13. productivité nette (m3/an, t/an, unités locales/an) (= productivité brute x CD x CA).

Exemples de rapports de résultats

Variables catégorielles

 

Strate 1
Urbaine

Strate 2
Périurbaine

Combustible employé

Fréq.
absolue

Fréquence
relative

Fréq. absolue

Fréq.
relative

 

Familles

 

Familles

 

Bois

7

17%

25

28%

Bois-charbon-autres

5

12%

12

13%

Bois - autres

17

40%

9

10%

Kérosène-autres

9

22%

15

17%

Kérosène

4

9%

29

32%

Total échantillon

42

100%

90

100%

Variables Numériques

Combustible
employé

Familles
"n"

Consommation familiale moyenne de bois de feu (kg sec)

Écart type
"EcT"

Erreur type
"ErT

Bois

7

9

2,3

0,9

Bois-charbon-autres

5

7,5

0,4

0,2

Bois-autres

17

6,4

1,2

0,3

Total

29

7,7

1,3

0,2

Analyses statistiques

Type de foyer

n

Consommation type de bois par adulte (kg/jour)

F

P

Trois pierres

26

1,9

5,072

0,028

Four en terre

27

1,3

Source : Arias 2000a

Dans l'annexe IX figure un exemple de ce type de tableau. En l'occurrence, il est statique, parce qu'il rend compte de la situation pour une année donnée. Mais il est également possible de l'organiser comme un tableau de tendances, si, à la droite de la zone correspondant à chaque type d'usage, on ajoute une colonne indiquant les taux respectifs de changement (estimés ou supposés). On peut ensuite insérer des colonnes supplémentaires pour chacune des années ou périodes futures et, au moyen de formules simples (linéaires pour les périodes courtes, exponentielles pour les plus longues), calculer le matériel sur pied et les disponibilités futurs.

Après le traitement et l'analyse initiaux des données, il est possible de procéder à une analyse approfondie : c'est le diagnostic. Le diagnostic peut être partiel ou intégral. Le chapitre 5 traite en détail des diagnostics et de la façon de les formuler.

4.4 La rédaction du rapport final

Une fois établi le diagnostic, il faut commencer à rédiger le rapport final.

Voici comment procéder :

Les éléments que doit nécessairement comporter le rapport final d'une étude sont les suivants :

Résumé. Le document doit commencer par un résumé de son contenu, afin que le lecteur puisse en avoir une idée générale. Le résumé doit mentionner, sous une forme succincte, les objectifs, les résultats, les conclusions et les recommandations.

Introduction. On y aborde le cadre d'exécution de l'étude (institutions participantes), l'importance de l'étude et les travaux antécédents sur le sujet.

Objectifs. Ils doivent être exposés de façon claire et concise. Il convient de les distinguer en objectifs généraux et spécifiques.

Méthodologie. Doivent figurer dans cette partie la description de l'univers d'étude et les critères qui ont présidé à son choix ; le plan d'échantillonnage complet et détaillé ; les outils et les instruments de collecte des données ; les techniques de relevé des données sur le terrain ; le mode de traitement des données, y compris l'équipement et les programmes utilisés, et, enfin, le temps et le coût (en travail et en financement) de l'application de l'étude à chacune de ses étapes.

Résultats. Au début de ce chapitre, il est nécessaire de préciser quels groupes thématiques seront traités (par exemple : la saturation, l'obtention de combustibles, la consommation, les dispositifs de combustion, l'incidence sur l'environnement, etc.). Les résultats devront comprendre des tableaux et des graphiques. Certains résultats significatifs sont si ponctuels que ce n'est pas la peine de les insérer dans les tableaux, mais seulement dans le texte. La rédaction des résultats ne doit pas se résumer à une description des graphiques et des tableaux. Elle est un exercice d'analyse, dans lequel interviennent d'autres éléments pertinents. Il est absolument nécessaire de procéder à des comparaisons avec d'autres informations sur le sujet. Doivent figurer dans ce chapitre, en encadré, les diagnostics intégraux (chapitre 5).

Conclusions. Les conclusions porteront sur les objectifs de l'étude et sur les résultats les plus significatifs, mais en aucun cas sur des questions qui n'ont pas été traitées dans l'enquête. Elles doivent se présenter sous une forme très claire et concrète, puisque l'analyse détaillée a déjà été effectuée au chapitre précédent. Il est recommandé de regrouper les conclusions selon des lignes générales d'analyse, qui peuvent être les suivantes : importance de l'usage de combustibles ligneux ; impact économique ; impact écologique ; modèles d'approvisionnement et de consommation ; efficacité des dispositifs de combustion ; efficacité des systèmes d'exploitation des combustibles ; etc.

Recommandations. Les recommandations servent à orienter les actions des utilisateurs de l'information, à savoir : les planificateurs dans le domaine des l'énergie, le secteur public forestier et les institutions associées, les consommateurs de combustibles, les producteurs, les fournisseurs et les chercheurs. C'est pourquoi les recommandations doivent être non seulement réalistes, mais également en accord avec les résultats et les conclusions.

Bibliographie. C'est la liste des sources d'information utilisées pour l'étude et mentionnées dans le document. Il ne s'agit pas seulement de livres, mais de toutes les sources consultées : revues, journaux, autres documents, enregistrements, informations personnelles, etc. Il est important de les citer complètement et correctement. Étant donné qu'il y a plusieurs façons de présenter une bibliographie, il est recommandé de prendre exemple dans diverses publications.

Abréviations, sigles et symboles. Pour faciliter la compréhension du texte, on doit définir, au début du document, la signification de toutes les abréviations et de tous les sigles et symboles employés.

Unités et équivalences. Cette section est très importante car elle permet de comparer les résultats de l'étude avec ceux d'autres travaux. On doit y préciser tant les unités locales, accompagnées de leur équivalence dans le Système international (SI), que les unités monétaires et leur taux de change avec le dollar des États-Unis.

Glossaire. Quand le document contient des termes techniques particuliers, comme c'est courant dans ce genre d'étude, il est nécessaire d'y ajouter un glossaire. Il est recommandé de se référer à ce sujet à la Terminologie Unifiée en matière de Dendrologie (FAO, en préparation).

Annexes. On doit faire figurer dans cette partie tous les textes, tableaux, graphiques, cartes, etc., qui servent d'appui à l'analyse d'informations dans le texte, mais qui ne sont pas directement en rapport avec les résultats de l'étude, ou encore ceux qu'il est incommode d'intégrer dans le corps du texte du fait de leur volume.

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