La radio rurale, moyen de communication par excellence parmi les outils de communication sociale dans le cadre de la méthodologie de la communication pour le développement, renferme des techniques qui lui permettent de connaître les attentes, les besoins, les aspirations et les doutes des communautés rurales, en fait, des auditrices et auditeurs.
Il s’agit essentiellement des émissions publiques communément appelées jeux radiophoniques, des causeries-débats, qui permettent donc d’échanger et surtout de confronter des idées, pour ne citer que ces deux genres majeurs en radio rurale.
Dans les sciences sociales, il est généralement admis que la méthode d’enquête par des interviews ouvertes avec des partenaires de culture orale, soit couramment pratiquée et acceptée. Les témoignages recueillis par des enquêteurs extérieurs sont ensuite transcrits, traduits et analysés sous une forme écrite.
Or, il se trouve que la radio rurale est capable de faire ce travail d’enquête dans de meilleures conditions: ses animateurs ne sont pas extérieurs au milieu, elle ne doit pas faire nécessairement le détour de la transcription et de la traduction pour analyser les résultats.
En procédant à une écoute approfondie du monde rural sur un sujet donné, la radio rurale devient elle-même un instrument efficace des sciences sociales.
Avant de commencer toute campagne d’information, de sensibilisation, de motivation ou de mobilisation sociale, il faut longtemps écouter les ruraux (hommes, femmes ou jeunes), les services techniques et tous les intéressés (associations paysannes, ONG, etc.).
En tant qu’outil d’enquête sociale, la radio rurale se veut être la voix des sans-voix, elle se veut donc de privilégier les ruraux en intégrant leurs valeurs culturelles et en ciblant les groupes sociaux les plus représentatifs par rapport à la thématique concernée. Par exemple: lorsqu’il s’agit d’un feu de brousse, la radio rurale écoutera attentivement les détenteurs de la tradition, de la sagesse, de la religion ainsi que les associations paysannes.
Sur le thème qui nous concerne ici, à savoir la santé de la reproduction, on écoutera attentivement les femmes et surtout les jeunes.
C’est justement l’objet de la présente publication, qui au Cameroun a privilégié les femmes et les jeunes, en utilisant les outils de l’approche participative tels que le «focus-group discussion», l’entretien semi-structuré, pour réaliser une série d’émissions sur les MST-Sida, la parenté responsable, les jeunes face au Sida, la santé maternelle et infantile et ce, à travers des genres radiophoniques comme l’enquête, la causerie-débat, le magazine, le microprogramme, l’émission publique.
La présente publication se propose, dans un premier temps, de définir le contexte de cette production radiophonique, de définir la méthodologie de l’analyse de contenu des émissions réalisées, émissions qui traitent essentiellement des thèmes majeurs de la santé de la reproduction, de faire l’analyse de contenu des émissions ainsi produites en indiquant les pourcentages des parties parlées et musicales, en y identifiant les thèmes et les sous-thèmes, ainsi que les occurrences (apparitions des mots-clefs) et les co-occurrences (apparitions des mots associés aux mots-clefs).
La publication fait ressortir également les mots non traduits pour signifier les emprunts linguistiques qui pourraient rendre difficiles la compréhension et l’écoute des émissions.
Enfin, la publication donne l’occasion de connaître le contenu des émissions réalisées, émissions transcrites en langue française et donne également en annexe des tableaux sur les mots-clefs sous forme d’histogrammes et de diagrammes.
