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Avant-propos


A l’occasion du troisième Forum mondial de l’eau (WWF-3), qui se tient à Kyoto, au Japon, du 16 au 23 mars 2003, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) présente un panorama des thèmes prioritaires que doivent aborder les responsables agricoles du monde entier en matière de mise en valeur des eaux en agriculture, et plus généralement de leurs répercussions sur la gestion des ressources en eau. La FAO a inscrit sa participation aux débats du WWF-3 de Kyoto sous le mot d’ordre «déverrouiller le potentiel de l’eau en agriculture». En effet, tous les renseignements statistiques confirment que l’agriculture est le secteur clé de la gestion de l’eau, pour le présent comme pour les décennies à venir. Pourtant, le secteur de la mise en valeur rurale des eaux se voit actuellement refuser un statut prioritaire dans les forums internationaux, par comparaison avec d’autres domaines concurrents. Il manque pour l’heure aux acteurs qui soutiennent ce secteur une stratégie valide et une présentation valorisante qui leur permettraient de maintenir l’attention sur ces questions. Des arguments nouveaux et puissants sont nécessaires pour remettre la mise en valeur rurale des eaux sur les rails.

(1) L’utilisation productive de l’eau pour la production agricole et le développement rural devra être améliorée sans relâche si les objectifs de production alimentaire et de croissance économique, ainsi que les visées écologiques, doivent être atteints. Cela nécessitera une modernisation progressive de la gestion des eaux en agriculture qui devra se montrer à la fois plus sensible à la demande et mieux adaptée aux conditions climatiques, écologiques et socio-économiques locales.

(2) La gestion de l’eau en agriculture sera essentielle au maintien de la sécurité alimentaire et de sources de revenus pour les ruraux pauvres. Une gestion équitable des ressources en eau ne pourra toutefois s’obtenir à l’échelle locale que par une participation plus importante des communautés rurales et des agriculteurs individuels.

(3) Un investissement de meilleure qualité dans le secteur agricole devra nécessairement être mis en place pour que ces objectifs de productivité et d’équité puissent se réaliser de manière durable. L’investissement dans la gestion des eaux pour l’agriculture devra ainsi devenir beaucoup plus stratégique, par l’amélioration: (i) de la gestion des infrastructures hydrauliques existantes; (ii) de l’engagement des utilisateurs de l’eau; (iii) de l’utilisation de pratiques agricoles novatrices.

A l’avenir, l’agriculture va devoir faire face à l’évolution des besoins alimentaires et participer à la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté dans les communautés marginalisées. Pour ce faire, elle devra tenir compte de la concurrence avec d’autres utilisateurs pour des ressources en eau peu abondantes, tout en limitant la pression qu’elle exerce sur l’environnement. L’eau sera l’élément clé de l’effort qu’il faudra fournir pour augmenter et maintenir la production agricole de manière à satisfaire ces multiples besoins. Il va par conséquent falloir que les politiques et investissements agricoles deviennent beaucoup plus stratégiques, et mettent en valeur le potentiel des pratiques de gestion de l’eau en agriculture pour augmenter la productivité, généraliser l’accès équitable à l’eau et préserver la productivité naturelle des ressources en eau.


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