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PRéFACE


La médiocrité des résultats économiques de l'Afrique sur les marchés agricole et alimentaire résulte de multiples et complexes facteurs dont les plus importants sont le manque de compétitivité du continent sur les marchés aussi bien nationaux qu'internationaux et son incapacité de les influencer du fait de sa faible capacité d'approvisionnement. L'orientation inadéquate des efforts d'investissements pendant des années et le développement insuffisant des infrastructures et des services ont sans doute contribué à cette situation.

Chaque pays a adopté une approche du développement basée sur les marchés de détail, ce qui a abouti à marginaliser les producteurs. Une perspective plus globale permettrait de se positionner à un niveau mieux adapté d'analyse, de décision et d'action, comme le font les organisations économiques régionales constituantes et le NEPAD. Le NEPAD, par le biais du Programme détaillé pour le développement de l'agriculture africaine (PDDAA), peut réellement contribuer au développement durable et rentable de l'agriculture, et ceci de deux manières. Il peut améliorer la compétitivité en encourageant des investissements en faveur de produits qui présentent un avantage comparatif d'une part, et accroître la part de marché de l'Afrique en affectant des priorités à certains produits sélectionnés et en coordonnant ces priorités au sein de sous-régions et de pays déterminés d'autre part. Une approche de ce type permettrait d'éviter la dispersion des investissements qui, dans le passé, n'a pas permis de saisir les multiples possibilités de marché.

La présente étude a pour objectif de lancer un processus d'identification de produits dynamiques qui peuvent intéresser tant les marchés de niche que les marchés de masse en Afrique et dans le reste du monde. Elle analyse également les principales raisons de la faiblesse du secteur agricole et définit des domaines d'action et d'investissement susceptibles de faire croître l'offre et la compétitivité des produits africains.

Cette étude apporte des résultats importants, mais devra toutefois être complétée par d'autres travaux, notamment pour approfondir l'analyse coûts/production et pour élaborer des profils de coûts pour les produits qui auront été sélectionnés, depuis la production jusqu'à la commercialisation. Ces travaux permettront de consolider le choix des produits et les orientations d'investissement visant à ajouter de la valeur à la production alimentaire (secteurs de la transformation, du conditionnement et de la commercialisation). Il serait également utile d'étudier la dynamique et les volumes d'exportation des principaux produits africains et d'analyser de manière rigoureuse la compétitivité des importations (riz, sorgho, maïs) par rapport à la propre production des pays africains. En attendant, il ne faut pas oublier que de grandes quantités de produits subventionnés sont trop souvent fournis au titre de programmes d'assistance et de régimes de libéralisation des échanges.

Compte tenu des ressources limitées de l'Afrique, il est donc primordial de promouvoir des produits qui ont toutes les chances d'avoir des débouchés commerciaux sur les marchés tant nationaux qu'internationaux.

Santiago Funes
Directeur de la Division de l'assistance aux politiques


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