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7. LE TABAC AU ZIMBABWE


7.1 GÉNÉRALITÉS

Jusqu’à tout récemment le Zimbabwe a connu une croissance économique régulière. Au prix constant de 1990, en 1996-98, le PIB était supérieur de 38 pour cent à celui de 1985-1987. En raison des conditions météorologiques variables, la production agricole a fluctué au fil des ans mais sa contribution au PIB est restée à environ 17 pour cent en1985-1998. Autrement dit, l’agriculture s’est développée à un rythme semblable à celui de l’économie nationale.

Le Zimbabwe est l’un des principaux exportateurs de tabac du monde. En 1996-1998, les exportations annuelles moyennes de tabac s’élevaient à 127 000 tonnes, dont le tabac de Virginie s’adjugeait plus de 95 pour cent. Les exportations totales se sont accrues de 40 pour cent entre 1981-1983 et 1996-1998. Les recettes d’exportation moyennes au cours de la même période étaient de 7 milliards 875 millions de dollars EU et le tabac a représenté la principale culture d’exportation au cours des dernières décennies. Bien que la part du tabac dans les exportations agricoles totales ait diminué par rapport à son maximum de 78 pour cent en 1992, elle représentait encore plus de 55 pour cent des exportations agricoles totales en 1996-1998. Parmi les autres cultures d’exportation, le coton et le maïs ont connu une forte croissance au plan des recettes d’exportation. Celles tirées du coton se sont accrues presque 22 fois entre 1981-1983 et 1996-1998, alors que le maïs a augmenté presque 16 fois au cours de la même période, et le sucre a également vu sa part dans le revenu s’accroître sensiblement.

Les accroissements tant des superficies plantées que des rendements ont contribué à une augmentation notable de la production de tabac au cours des dernières décennies. Si l’on compare la moyenne de trois ans de 1980-82 avec 1998-2000, on observe que la production totale s’est accrue de 137 pour cent, passant de 98 817 tonnes à 226 970 tonnes. Au cours de la même période, la superficie plantée est passée de 50 150 ha à 92 685 ha, soit une hausse de 85 pour cent, alors que le rendement augmentait de 29 pour cent environ, allant de 1 900 kg/ha à 2 510 kg/ha (tableau 7.1).

Les gros producteurs commerciaux dominent la production de tabac. Ils se caractérisent par l’utilisation de machines modernes, l’irrigation par aspersion et au goutte à goutte et une main-d’oeuvre salariée permanente. Les exploitations dans ce secteur peuvent être très étendues et il a été estimé que moins de 5 000 agriculteurs occupent 21 pour cent de la superficie terrestre totale du Zimbabwe (8,2 millions d’hectares), y compris 3,7 millions d’hectares dans la Région naturelle II. Moins de 20 pour cent de toutes les grandes exploitations commerciales ont moins de 200 hectares et la moitié d’entre elles couvrent plus de 1 000 hectares, bien que seule une superficie relativement limitée pourrait convenir à l’agriculture, et la plupart des gros exploitants cultivent entre 100 et 500 hectares par an. La majorité de ces grandes exploitations consiste en propriétés foncières libres appartenant à des particuliers, des sociétés par actions à responsabilité limitée ou de grandes entreprises.

Bien qu’il y ait moins de 2 000 planteurs de tabac commerciaux, ils ont à leur actif 87 pour cent de la superficie plantée et 95 pour cent de la récolte totale, qui s’élève à 190-230 000 tonnes de tabac séché à l’air chaud par an. En outre, la plupart des agriculteurs commerciaux ont diverses sources de revenu. Bien que le tabac reste la base de l’agriculture commerciale, parmi les autres importantes cultures de rente dans les grandes exploitations figurent le blé, le soja, le maïs et l’arachide qui, dans les zones productrices de tabac, lui sont normalement associées. Une autre source de revenu est l’élevage. La plupart des producteurs commerciaux pratiquent une rotation de cinq ans et ces autres cultures constituent une part importante du système général d’utilisation du sol et contribuent à assurer un flux de trésorerie régulier. Plus récemment, de nombreux planteurs commerciaux ont introduit d’autres cultures de valeur, comme les roses d’exportation, les légumes de supermarché, le paprika et le café, dans leur système agricole, notamment pour diminuer leur dépendance vis-à-vis du tabac. Plus de 80 pour cent des produits horticoles d’exportation, par exemple, sont produits dans les exploitations de tabac et ont été établis à l’aide des recettes tirées de ce dernier.

Tableau 7.1: Superficie, rendement et production de tabac au Zimbabwe, 1980-2000

Année

Superficie récoltée
(ha)

Rendement
(kg/ha)

Production
(tonnes)

1980

64 068

1 951,6

125 038

1981

39 760

1 806,1

71 812

1982

46 632

1 942,9

90 602

1983

47 727

2 073,4

98 956

1984

51 172

2 440,2

124 872

1985

53 868

2 004,1

107 957

1986

62 380

1 866,9

116 456

1987

58 242

2 083,0

121 320

1988

56 328

2 036,9

114 736

1989

57 161

2 280,6

130 361

1990

60 103

2 169,5

130 394

1991

71 647

2 492,7

178 595

1992

86 875

2 433,3

211 394

1993

93 340

2 194,0

204 790

1994

74 080

2 463,1

182 466

1995

82 110

2 416,0

198 380

1996

86 377

2 416,3

208 716

1997

97 750

2 203,3

215 369

1998

99 000

2 626,3

260 000

1999

88 286

2 188,2

193 183

2000

90 769

2 508.9

227 726

Les petits producteurs commerciaux sont définis d’une manière générale comme agriculteurs commerciaux autochtones. Leurs exploitations ont été établies dans le passé par le Gouvernement de Rhodésie entre 1931 et 1961 en vue de réduire la congestion sur les territoires communaux réservés à la population autochtone. Il existe environ 9 000 exploitations de ce type et elles occupent 1,2 million d’hectares. La moitié de ces exploitations sont des propriétés foncières libres conditionnelles alors que d’autres sont cédées à bail à long terme avec une option d’achat. Bien qu’ils ne soient pas aussi avancés que les gros exploitants commerciaux, la plupart de ces petits agriculteurs ont un bon niveau de production et ont facilement accès au matériel agricole de base, y compris des charrues à boeufs et des charrettes, des pulvérisateurs à main et des granges suffisamment vastes pour le séchage du tabac, et du matériel d’emballage.

Les petits exploitants ne sont que marginalement engagés dans le secteur du tabac. Bien qu’il y ait approximativement huit fois autant de petits producteurs de tabac (16 000 au total) que d’agriculteurs commerciaux, ils ne représentent que 1,5 pour cent de tous les petits ménages d’exploitants. Certes, l’importance du tabac comme culture de rente dotée de débouchés commerciaux bien développés ne peut être sous-estimée, mais il faut aussi noter que le maïs, le coton et l’arachide sont plus importants pour les petits exploitants de la plupart des régions. L’un des principaux effets que tout rétrécissement du marché du tabac aurait sur les petits exploitants serait, sans doute, la perte des remises des ouvriers travaillant dans les grandes exploitations, plutôt que l’effet direct sur le revenu des petites entreprises agricoles. Identifier les diversifications convenant aux petits tabaculteurs reste un défi important pour le Zimbabwe.

Trois principaux types de tabac sont cultivés au Zimbabwe, à savoir le tabac séché à l’air chaud, le burley et le tabac d’Orient. Le tabac séché à l’air chaud est de loin le plus important et on le produit normalement dans les zones bien arrosées du nord et de l’est d’Harare. Les régions septentrionales produisent un type de tabac de Virginie, alors que les planteurs de l’est cultivent un type plus épais, à développement plus lent, utilisé pour les cigarettes à mélanges. Le burley est cultivé principalement dans le nord-est et les montagnes de l’est et représente essentiellement une culture de petit exploitant. Ces zones ont de meilleures précipitations et des périodes plus longues d’humidité relativement élevée nécessaire pour le séchage. Le tabac d’Orient absorbe moins de 1 pour cent de la production totale par masse et est cultivé principalement par les petits producteurs de la province de Masvingo. On trouvera des détails sur la production de tabac séché à l’air chaud et de burley par secteur agricole au cours des deux dernières années au tableau 7.2.

Tableau 7.2: Production de tabac par secteur (1999-2000)


1999

2000


Nbre de planteurs

Superficie totale
(ha)

Récolte totale
(tonnes)

Nbre de planteurs

Superficie totale
(ha)

Récolte totale
(tonnes)

Tabac séché à l’air chaud







Gros exploitants commerciaux

1 791

77 875

188 056

1 766

76 110

230 299

Petits exploitants commerciaux

441

1 010

920

461

1 164

1 290

Agriculteurs communaux

1 571

1 756

1 011

2 557

2 959

1 951

Agriculteurs réinstallés

3 365

3 928

2 038

3 734

4 566

3 282

Coopératives

26

193

119

19

158

125

Total

7 194

84 762

192 144

8 537

84 957

236 947

Tabac burley







Gros exploitants commerciaux

74

1 820

2 856

72

1 094

2 584

Petits exploitants commerciaux

365

332

150

449

398

201

Agriculteurs communaux

6 222

2 484

2 302

6 674

2 670

3 037

Agriculteurs réinstallés

2 234

2 056

1 392

2 888

2 775

2 313

Coopératives

8

32

31

8

24

28

Total

8 903

6 724

6 731

10 091

6 961

8 163

Source: Tobacco Industry Marketing Board (TIMB)

7.2 IMPORTANCE ÉCONOMIQUE DE LA PRODUCTION DE TABAC

Le Zimbabwe est le principal producteur de tabac en feuilles d’Afrique et le quatrième principal producteur mondial de tabac séché à l’air chaud après la Chine, le Brésil et les États-Unis. Du fait que la production de cigarettes n’est pas très développée, les principales activités dans l’industrie du tabac sont la production et le séchage, suivis de la manutention et de la distribution du tabac en feuilles. Le pays ne possède aucune importante industrie manufacturière et ne fabrique que la quantité de cigarettes servant à satisfaire la demande intérieure, ainsi qu’un volume relativement limité destiné à l’exportation. C’est pourquoi 98 pour cent de la production totale de tabac sont exportés.

La production de tabac fournit une importante contribution au PIB et aux recettes d’exportation, et joue un rôle de premier plan dans l’économie nationale. La récolte représente normalement plus de 50 pour cent des exportations agricoles, 30 pour cent des exportations totales et presque 10 pour cent du PIB. Tout le tabac cultivé au Zimbabwe est vendu aux enchères à Harare comme feuilles vertes non transformées. Au plan du revenu pour les agriculteurs, les ventes annuelles totales depuis 1990 ont varié entre 270 et 593 millions de dollars EU. Le tabac vendu par le biais des enchères est soumis à un traitement ultérieur par les sociétés d’exportation pour éliminer les tiges et les extrémités de la feuille avant l’expédition. Cette opération ajoute de 30 à 50 pour cent à la valeur d’exportation finale de la récolte. En 1998, la valeur totale des exportations de tabac s’est élevée à environ 582 millions de dollars EU.

Le tabac joue aussi un rôle central dans de nombreux systèmes d’exploitation. Notamment dans les zones du nord du pays, la plupart des stratégies d’agriculture commerciale (pour les gros comme pour les petits exploitants) commencent avec le tabac et tournent autour du tabac. Les autres cultures sont produites en rotation avec le tabac, soit pour produire un revenu en espèces soit comme culture vivrière à consommer dans l’exploitation. Le tabac est l’une des entreprises les plus rentables de l’agriculture commerciale et la principale raison d’être de nombreuses exploitations commerciales. Bien que d’autres cultures de rente, y compris le coton et même le maïs, soient plus importantes pour la plupart des agriculteurs communaux et réinstallés, le tabac continue de jouer un rôle important et offre aux petits exploitants une occasion unique de dégager un revenu extrêmement élevé et d’excellents taux de rentabilité. Le tabac est donc une base économique pour agriculteurs, leur permettant de se livrer à d’autres activités de production.

La production de tabac crée un nombre considérable d’emplois ruraux. Il est estimé qu’environ 170 000 ouvriers travaillaient directement dans la production de tabac en 1998, les grandes sociétés commerciales recrutant environ 117 000 employés à long terme alors que 55 000 petits producteurs opéraient largement à l’aide de la main-d’oeuvre familiale. Il y avait environ 30 000 personnes employées dans la recherche sur le tabac, sa commercialisation, les services et la fabrication. En outre, des accords d’embauche à court terme conclus avec les grandes fermes commerciales et les petites exploitations fournissaient du travail à 100 000 travailleurs environ. Ainsi, l’emploi direct et indirect à temps plein aurait intéressé près de 250 000 personnes, soit environ 5 pour cent de la main-d’oeuvre totale et peut-être 25 pour cent de l’emploi officiel. De nombreux autres travaux dépendent aussi des liaisons en amont et en aval entre le tabac et d’autres secteurs de l’économie, comme la fourniture d’intrants, le transport, l’exploitation houillère, l’hospitalité pendant la période des enchères et d’autres services aux consommateurs. Dans la mesure où les ouvriers engagés dans le secteur du tabac envoient des remises aux membres de la famille vivant dans les fermes communales, la récolte aide à soutenir la production agricole dans ces zones aussi.

Le tabac est également une importante source de recettes fiscales. Un système de taxation où les producteurs et les acheteurs versent un pourcentage fixe de la valeur des ventes de la récolte de tabac rapporte plusieurs millions de dollars annuellement, comme le résume le tableau 7.3. Pour encourager la production, les taxes ont été réduites chaque année depuis 1999. Sur la base du taux d’imposition de 2001 et du rendement typique d’une grande exploitation commerciale de 2 500 kg/ha, le tabac séché à l’air chaud rapporte environ 7 260 dollars Z (132 dollars EU) en recettes fiscales par hectare.

Tableau 7.3 - Taxes du gouvernement sur le tabac

Année de l’enchère

Taux d’imposition
(%)

Recettes totales
($EU)

Recettes totales
($Z)

1996

5 + 5

43 553 989

429 486 819

1997

5 + 5

43 236 859

492 759 409

1998

5 + 5

37 248 464

750 248 172

1999

5 + 5

33 455 822

1 272 750 774

2000

2.5 + 2.5

18 400 000

862 500 000

Sources: Valeurs historiques tirées des données de la ZTA.

Le tabac est une importante source de revenu pour les gros comme pour les petits exploitants. En termes de monnaie locale, la valeur totale des enchères de tabac en feuilles s’est élevée à 13 millions de $Z en 1999. Compte tenu de la marge bénéficiaire brute de 37 pour cent au cours de la même année, le revenu brut total pour tous les producteurs de tabac était de 4 800 millions de $Z. Il était estimé que le revenu brut moyen des grandes exploitations s’élevait à environ 2,2 millions de $Z pour chaque grande exploitation et à 44 000 $Z pour chaque petit producteur. Ces revenus représentaient en moyenne 25 et 40 pour cent du revenu total des grandes et des petites exploitation respectivement. Si l’on ne tenait compte que du revenu monétaire, la part du tabac s’accroîtrait pour atteindre plus de 50 pour cent pour les petites exploitants.

7.3 FACTEURS INFLUENÇANT L’ADAPTATION À L’ÉVOLUTION DE LA DEMANDE

Toute mesure efficace prise au niveau mondial pour réduire la consommation de tabac, comme des restrictions frappant la publicité pour les cigarettes et l’augmentation des taxes sur ces dernières, réduirait la demande d’exportations de tabac. Vu l’importance de ces exportations pour son économie, le Zimbabwe devrait diminuer sa dépendance vis-à-vis du tabac. Notamment, plusieurs facteurs joueraient un rôle important dans sa capacité d’entreprendre une adaptation moins pénible à des cultures autres que le tabac dans le long terme.

En effet, le Zimbabwe a déjà pénétré dans de nombreux nouveaux marchés d’exportation de produits au cours des décennies écoulées. Il exportait peu de fleurs coupées il y a 20 ans, par exemple, mais entre 1980 et 1999 la quantité totale d’exportations de fleurs a plus que sextuplé, passant de 2 900 tonnes à 18 200 tonnes, alors que les recettes d’exportation sont allées de 13 millions de dollars EU à 84 millions. Bien que les prix de maints produits agricoles aient eu tendance à fléchir au cours des dernières décennies, le Zimbabwe a maintenu le volume de ses exportations. C’est ainsi que les exportations de coton se sont accrues, passant de 54 000 tonnes en 1981 à près de 100 000 tonnes en 2000, alors que celles de thé et de café ont doublé au cours de la même période. Les exportations de viande ont connu l’accroissement le plus sensible, allant de 2 600 tonnes en 1981 à 10 000 tonnes en 1998.

Bien que le tabac joue un rôle important dans l’économie aux niveaux national et sectoriel, l’économie et l’agriculture du Zimbabwe sont relativement diversifiées. L’agriculture ne s’est adjugé que quelque 18 pour cent du PIB au cours des deux décennies écoulées, alors que la valeur de la production de tabac représente moins de 20 pour cent de la valeur totale de la production agricole. Au tabac va une part notable de la valeur totale des exportations agricoles, mais elle a fléchi au cours de la dernière décennie, les exportations de nombreux autres produits agricoles ayant connu une progression accélérée. Comme le montre le tableau 7.4, la croissance des recettes d’exportation provenant du tabac n’atteignait que 24 pour cent entre 1991-93 et 1996-98.

Cependant, au cours de la même période, les recettes d’exportation totales se sont accrues de 67 pour cent. Le taux de croissance générale plus élevé était le fait largement des exportations de produits horticoles (y compris les fleurs, les fruits et les légumes), de café, de coton, de fibres textiles et d’autres (comme la viande et le sucre) qui ont augmenté de 190, 370, 226, 216 et 179 pour cent respectivement. Leurs taux de croissance ont été beaucoup plus rapides que ceux du tabac. De ce fait, la part revenant aux exportations de tabac dans les recettes d’exportation agricoles totales a baissé, passant de 74 pour cent en 1991-93 à 55 pour cent en 1996-98. Le coton, les fibres textiles, les produits horticoles, la viande et le café ont vu leur contribution aux recettes d’exportation agricoles totales s’accroître sensiblement. Ces faits sont le résultat des progrès notables accomplis dans la diversification de l’agriculture au Zimbabwe. Au niveau de l’exploitation, le tabac est rarement cultivé en monoculture: la plupart des planteurs sont bien diversifiés.

Tableau 7.4 - Principales exportations de produits (1991-1998)


Moyenne des exportations
(millions de $EU)

Croissance entre les périodes

Pourcentage dans les exportations agricoles en1991 - 93 (%)

1991 - 93

1996 - 98

(%)

1991 - 93

1996 - 98

Exportations agricoles totales

664,3

1 110,1

67,1

100

100


Horticulture

22,7

65,9

190,3

3,4

5,9


Thé

10,0

15,1

51,0

1,5

1,4


Maïs

17,8

32,2

80,7

2,7

2,9


Café

8,0

37,6

369,6

1,2

3,4


Coton

39,2

127,9

226,3

5,9

11,5


Tabac

493,7

613,7

24,3

74,3

55,3

Fibres textiles

38,7

122,5

216,5

5,8

11,0

Tous autres produits

34,1

95,2

178,9

5,1

8,6

Exportations totales

1 563,9

2 168,0

38,6

-

-

Source: Données de la FAO.

La production diversifiée réduit la vulnérabilité des producteurs aux variabilités du revenu face à la fluctuation des prix du tabac. Un modèle diversifié de production fournit aussi la possibilité technique aux planteurs de s’éloigner de la production de tabac pour se tourner vers d’autres cultures immédiatement, car ils possèdent les compétences, le matériel et les débouchés commerciaux nécessaires pour les produire.

Les grandes exploitations ont dominé la production de tabac au Zimbabwe. Leur taille moyenne était d’environ 200 ha dont 40 ha environ étaient affectés à la production de tabac. La plupart de ces exploitations sont organisées et gérées comme des entreprises commerciales. Les directeurs des grandes exploitations commerciales sont bien formés et compétents en matière de planification stratégique, commercialisation et administration. Ils comprennent le marché, connaissent leurs propres avantages comparatifs dans les marchés et peuvent identifier les occasions.

Le principal coût d’ajustement pour ces grands tabaculteurs qui entendent abandonner le tabac pour se tourner vers d’autres cultures serait leur investissement fixe dans les constructions utilisées pour le séchage des feuilles de tabac. D’autres capitaux comme les camions et tracteurs pourraient facilement être affectés à d’autres usages.

Par rapport à ces grands producteurs de tabac, les petits exploitants auraient du mal à adopter des productions autres que le tabac car ils dépendent davantage de ce produit pour leur revenu monétaire.

7.4 COMMENTAIRES CONCLUSIFS

Le tabac occupe une place importante dans l’agriculture et l’économie nationale du Zimbabwe. Du fait que sa production est presque entièrement exportée, la lutte antitabac mondiale, qui entraînerait une diminution de la consommation de cigarettes, déterminerait une baisse de production de tabac. Toutefois, une structure agricole différente et le caractère commercial des grandes exploitations de tabac permettraient au Zimbabwe de réduire sa dépendance vis-à-vis du tabac assez facilement. Différentes types d’assistance technique et financière en faveur des petits planteurs les aideraient à se tourner vers d’autres cultures à longue échéance sans une forte perte de revenu.


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