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1. INTRODUCTION


La troisième réunion du groupe de travail de la FAO sur l'évaluation des petits pélagiques au large de l'Afrique nord-occidentale s'est tenue à Agadir, Maroc, du 31 mars au 10 avril 2003. L'objectif général du groupe de travail était d'évaluer l'état des ressources de petits pélagiques au large de l'Afrique nord-occidentale et d'analyser la gestion des pêches et les options d'exploitation afin d'assurer la meilleure utilisation durable des ressources de petits pélagiques pour le bénéfice des pays côtiers.

Les espèces évaluées par le groupe étaient: la sardine (Sardina pilchardus), la sardinelle (Sardinella aurita et S. maderensis), les chinchards (Trachurus trecae, T. trachurus et Caranx rhonchus) et le maquereau (Scomber japonicus), dans la région située entre la frontière sud du Sénégal et la frontière nord du Maroc.

La réunion a été financée par le projet GCP/INT/730/NOR: «Coopération internationale avec le Programme Nansen, l'aménagement des pêches et l'environnement marin» et l'Institut néerlandais pour la recherche de la pêche (RIVO), et elle a été organisée par la FAO et l'Institut national des recherches halieutique (INRH), Maroc.

En tout 19 chercheurs de 8 pays et la FAO ont participé. Le Président du groupe était M. Reidar Toresen, Institut de recherche marine (IMR), Norvège.

La réunion était la troisième d'une série dont la première s'était déroulée à Nouadhibou, Mauritanie, du 24 au 31 mars 2001 et la deuxième à Banjul, République de Gambie, du 5 au 12 avril 2002.

1.1 Termes de référence

Les termes de référence pour le groupe étaient:

  1. Présentation des documents de travail sur les activités de recherche
  2. Présentation des rapports sur les campagnes acoustiques 2002
  3. Revue des données de captures, d'effort et biologiques pour 2001 et 2002
  4. Rapport de l'Atelier sur les lectures d'âge de la sardinelle et le groupe de planification des enquêtes acoustiques
  5. Mise à jour de la base de données existante
  6. Mise à jour des évaluations de stock pour toutes les espèces
  7. Formulation de conseils de gestion
  8. Coordination des projets de recherche biologique

1.2 Participants

Marhoum Ahmed

Maroc

Salah Ben Cherifi

Maroc

Ana Maria Caramelo

FAO (Rome)

Hamid Chfiri

Maroc

Ad Corten

Pays-Bas

Elhabouz Hammou

Maroc

Remment ter Hofstede

Pays-Bas

Aziza Lakhnigue

Maroc

Ebaye Ould Mohamed Mahmoud

Mauritanie

Asberr Mendy

Gambie

Birane Samb

Sénégal

Maria Teresa Garcia Santamaria

Spain

Vladimir Severin

Fédération de Russie

Mahfoudh Ould Taleb Ould Sidi

Mauritanie

Ibrahima Sow

Sénégal

Merete Tandstad

FAO (Rome)

Nikolay Timoshenko

Fédération de Russie

Reidar Toresen (chairman)

Norvège

Abdoulaye Wague

Mauritanie

1.3 Définition de la zone de travail

La zone de travail pour le groupe de travail est délimitée par les eaux entre la frontière sud du Sénégal et la frontière nord du Maroc.

1.4 Structure du rapport

La structure du rapport a été quelque peu modifiée par rapport aux deux rapports des deux groupes de travail précédents (FAO 2000 et FAO 2001). Une section séparée est consacrée à chacun des groupes principaux d'espèces (sardines, sardinelles, chinchards et maquereaux). Pour chacune d'elles, des information standardisées sont données sur l'identité du stock, les pêcheries, les indices d'abondance, l'échantillonnage, les données biologiques, l'évaluation, les recommandations de gestion et la recherche future.

1.5 Programmes d'échantillonnage des pêcheries

Les discussions sur la base de données (débarquements, capture, effort, distributions des tailles et d'âges) collectées par chaque pays dans toutes leurs pêcheries ont constitué l'un des principaux sujets de la réunion 2003 du groupe de travail de la FAO.

L'objectif de l'échantillonnage biologique des débarquements et des captures est d'obtenir des données sur la partie exploitée des stocks. Ces données sont utilisées pour l'analyse des ressources, afin d'élucider les effets de l'exploitation et d'évaluer les niveaux de pêche nécessaires.

Il est recommandé par le groupe de travail de prendre au moins un échantillon biologique par espèce par flottille pour chaque 1 000 tonnes de captures.

Maroc

L'échantillonnage biologique pour la distribution des tailles des petits pélagiques est réalisé cinq fois par semaine sur les débarquements journaliers des senneurs côtiers marocains opérant dans les zones A, B et C, dans les ports de Safi, Essaouira, Agadir, Tan Tan, Laâyoune et Dakhla. L'échantillonnage prend en considération le lieu de pêche des captures.

Le schéma d'échantillonnage comprend:

Mauritanie

Le programme d'observation à bord des bateaux de pêche pélagique de l'Union Européenne, du projet conjoint de l'Institut Mauritanien de Recherches Océanographiques et des Pêches-l'Institut néerlandais pour la recherche de la pêche (IMROP-RIVO), a débuté en 1999. Toutes les espèces capturées dans le cadre de ce programme sont échantillonnées pour la détermination de la taille par les observateurs de l'IMROP.

L'échantillonnage est effectué de façon à pouvoir estimer la composition des captures débarquées et rejetées. Pour chaque espèce débarquée un panier de 20 kg est prélevé par coup de chalut échantillonné ainsi qu'un panier de 20 kg pour les rejets.

En moyenne, 8 à 12 marées sont couvertes chaque année avec un taux d'échantillonnage d'environ 50 pour cent des coups de chalut par marée.

L'échantillonnage biologique est réalisé directement à bord des bateaux hollandais, mais aussi dans les laboratoires de l'institut sur des échantillons débarqués par la flottille artisanale à Nouakchott et sur des échantillons provenant des bateaux industriels hollandais à Nouadhibou. Les échantillons étudiés au laboratoire ne sont constitués que de sardinelle, tandis que l'échantillonnage à bord se concentre sur les espèces ciblées (Sardinella aurita, Sardinella maderensis, Sardina pilchardus, Scomber japonicus, Trachurus trachurus, T. trecae et Caranx rhonchus).

Pour chaque espèce, un échantillon de 25 individus est examiné pour la longueur à la fourche, le poids total, le poids éviscéré, le sexe, la maturité, la réplétion et l'adiposité. En plus des paramètres cités, ces échantillons font l'objet de prélèvement d'otolithes pour les études d'âge. Le poids des gonades est utilisé pour l'étude de la reproduction.

Le programme AtlantNIRO de collection de données a été utilisé pour la composition d'âge et en espèce des captures russes. Deux observateurs sont à bord d'un bateau toute l'année, passant si possible d'un bateau à l'autre.

Les échantillons aléatoires sont sélectionnés dans différents traits de chalut et pesés par espèces.

On procède au minimum à l'échantillonnage de deux chaluts par jour et 200 poissons par échantillon sont mesurés. Dix pour cent du nombre total de poissons mesurés sont analysés pour d'autres études biologiques, à savoir maturité, graisse, aliments, poids, etc. et pour chaque classe de taille un certain nombre d'otolithes sont utilisés pour les lectures d'âge.

Les statistiques réelles de cette flottille ne sont pas précises car, par exemple, elles sont relevées pour un groupe d'espèces et non par espèce et la composition des tailles des captures divisées en espèces est basée sur les échantillons des bateaux de pêche de la région. Des rapports sur les captures par espèces dans la région sont préparés périodiquement par les observateurs.

Les estimations de capture par la pêche artisanale dans la ZEE mauritanienne ont été faites en 2002 à partir des sources d'informations disponibles:

Sénégal

Le Centre de Recherches Océanographiques de Dakar-Thiaroye (CRODT) dispose d'au moins un enquêteur dans chaque centre de débarquement principal, secondé par des aides de plage pour l'enregistrement de l'effort de pêche et l'observation de la fréquence des tailles.

Le suivi de la composition de la capture se fait directement par entrevue auprès des patrons de pêche lors du retour de marée. La proportion de pirogues enquêtées par jour est variable mais une estimation de l'effort est toujours faite pour obtenir un taux d'enquêtes assez représentatif de l'activité de la journée. Les enquêtes se font cinq jours par semaine.

L'importance de la flottille artisanale au Sénégal ne permet pas une couverture journalière complète de l'ensemble des sorties, de sorte que l'on procède à des extrapolations au moment du traitement. L'extrapolation des enquêtes s'effectue à deux niveaux:

a) Au niveau journalier, le facteur d'extrapolation est obtenu en faisant le rapport du nombre total de sorties par jour considéré sur le nombre de sorties effectivement échantillonnées. Ce coefficient est calculé aussi pour chaque type de pêche et appliqué à toutes les pirogues échantillonnées.

b) Au niveau quinzaine ou mois un autre coefficient est calculé pour tenir compte des jours sans enquêtes (dimanches et jours fériés). Il est pondéré avec le nombre total de sorties de la période considérée.

Les renseignements collectés sont: le type d'engin utilisé, la durée du voyage, les conditions météorologiques, le nombre de coups de chalut, avec ou sans capture, le nombre de paniers de poissons par chalut, la composition des captures par espèce, la destination finale du produit et les quantités rejetées s'il y a lieu.

Deux fois par an le CRODT procède à un recensement national de la flottille artisanale sénégalaise qui compte 8 574 pirogues dont 720 impliquées dans l'exploitation des petits pélagiques (octobre 2002).

L'échantillonnage biologique est réalisé au cours des débarquements au port ou sur les plages. Un panier de 60 kg de poisson par pirogue est échantillonné afin de déterminer les pourcentages de chaque espèce dans la capture et pour l'observation des fréquences des tailles. Un sous-échantillon (le quart ou la moitié) est prélevé et les poissons sont mesurés à la fourche au demi-centimètre inférieur. Le poids de l'échantillon est fait avec une clé de taille poids (W=aL^b) qui est estimée tous les deux ans.

Des échantillons biologiques sont aussi prélevés au laboratoire où les paramètres suivants sont mesurés et enregistrés: longueur totale, longueur fourche, poids, sexe, maturité, poids des gonades, poids des viscères, contenu stomacal, adiposité, etc. Des otolithes et des écailles sont aussi extraites pour la lecture de l'âge.

L'échantillonnage cible principalement les deux espèces de sardinelle (S. aurita et S. maderensis) et le chinchard jaune (Caranx rhonchus). Cependant d'autres espèces ont fait par le passé l'objet de recherches similaires.

Gambie

Il y a 11 points de débarquement des poissons le long de la côte Atlantique et dans chacun d'eux un ou deux observateurs sont disponibles pour le suivi des activités des pêcheurs et autres opérateurs économiques. L'une des activités des observateurs est la collection de données pour l'estimation de la capture et de l'effort, organisée régulièrement comme énoncé ci-dessous.

Un plan d'échantillonnage aléatoire nommé Enquête d'évaluation des captures est utilisé pour la collection de données de capture et d'effort pour les captures artisanales. L'enquête d'évaluation des captures est organisée six jours par mois dont trois jours dans la première moitié du mois et trois jours dans la seconde moitié. Pour chaque type d'engin, les débarquements de six barques sont triés par espèces et pesés, et les facteurs de substitution sont alors appliqués afin de rendre compte des barques et des jours sans échantillonnage.

Limités par de nombreux facteurs, les programmes biologiques d'échantillonnage ne sont pas mis en œuvre pour les pêcheries artisanale et industrielle.

Espagne

Pour l'estimation de la composition des tailles de la sardine, Sardina pilchardus, des échantillons sont pris journellement dans la capture débarquée à Arrecife de Lanzarote, 12-15 kg de sardine provenant de cinq ou six bateaux. L'unité de mesure utilisée est la longueur totale au demi-centimètre inférieur (FAO 1980). Les données des échantillonnages mensuels des tailles sont pondérées à la capture du mois afin d'obtenir la composition des tailles. Elles sont ajoutées afin d'obtenir la composition des tailles trimestrielle.

Le poids échantillonné par rapport à la capture est compris entre trois et sept pour cent, et le nombre d'échantillons par rapport au nombre total de sorties entre 25 et 30 pour cent.

Afin d'obtenir des informations biologiques sur S. pilchardus, un échantillon par mois pour chaque zone de pêche a été obtenu au port d'Arrecife de Lanzarote: les 100 premiers exemplaires ont été pris au hasard, puis complétés pour obtenir au moins dix exemplaires par groupe de taille au demi-centimètre. Dans le laboratoire des études ont été faites sur la taille (longueur totale au mm) et le poids (avec une précision de 0,1g) pour calculer l'équation taille - poids trimestrielle; sexe (pour le rapport des sexes), maturité (pour la période de ponte) et détermination de l'âge pour obtenir la clé âge - taille pour chaque trimestre. Avec l'application des clés âge-taille à la composition des tailles de la capture on obtient la composition d'âge de la capture par trimestre. Les informations espagnoles sur la sardine dans la Zone B couvrent la période 1976-1995 et dans la Zone C la période 1983-1999.

Problèmes rencontrés dans l'estimation des captures et les distributions des tailles pour 2002

Quelques problèmes ont été rencontrés dans l'estimation des captures par zone économique. En Mauritanie, une estimation officielle était disponible seulement pour les captures totales industrielles mais pas pour toutes les flottilles individuelles (flottilles Union européenne (UE) et non-UE). De plus, les chiffres officiels des captures se référaient aux captures combinées de S. aurita et S. maderensis, et aux captures combinées de Trachurus trachurus, T. trecae et Caranx rhonchus. Afin de convertir les données des observateurs en nombres de poissons par espèces et par groupes de tailles pour les diverses flottilles, il est nécessaire que des estimations de captures mensuelles pour chaque flottille soient rendues disponibles par la Mauritanie.

Il y a aussi un autre problème, à savoir que parmi les captures industrielles en Mauritanie, seulement celles des bateaux hollandais et russes sont échantillonnées par des observateurs scientifiques. Cependant, une grande partie des captures industrielles provient d'autres flottilles à bord desquelles aucun échantillonnage scientifique n'est fait.

La pêcherie artisanale en Mauritanie s'est développée au cours des dernières années mais on ne trouve pas de statistiques officielles pour cette pêcherie. Les membres du groupe de travail ont fourni une estimation provisoire des captures à Nouakchott en 2002. Certaines des captures artisanales prises dans la zone mauritanienne sont débarquées au Sénégal et par conséquent inclues dans les statistiques sénégalaises. Au cours de la réunion, aucune estimation précise de la taille de ces captures n'était disponible, mais l'on suppose qu'elle est environ de 10 000 tonnes.

Pour le Sénégal, des chiffres très bas de poissons mesurés ont été présentés au groupe de travail en 2002. Les participants sénégalais ont indiqué que ces chiffres étaient incomplets et qu'ils monteraient par la suite quand toutes les données d'échantillonnage pour 2002 auront été analysées. Le poids réel des échantillons n'était pas connu et a dû être estimé en utilisant la relation longueur/poids des années précédentes. Ceci pourrait avoir introduit une erreur dans la conversion des captures en nombre de poissons par groupe de taille.

En Gambie, une augmentation des captures de sardinelles a été rapportée en 2002. Cependant, aucun échantillonnage n'a été réalisé dans ce pays, par conséquent la composition d'espèces et en taille des captures demeure inconnue.

Les données russes sont fournies dans le format précisé à l'origine par le groupe de travail:

- proportion mensuelle de chaque espèce dans la capture

- distributions des tailles trimestrielles pour les zones du Comité des pêches pour l'Atlantique Centre-Est (COPACE)

- clés âge-taille trimestrielles pour les zones COPACE

- pourcentage préliminaire des captures annuelles récoltées chaque mois par zone et espèce COPACE

Les nouvelles exigences du groupe de travail pour 2004 sont:

- captures trimestrielles par espèce et par zone économique nationale
- distributions trimestrielles par espèce et par zone économique nationale
- composition d'âge par espèce et par zone économique nationale

Il est recommandé de faire les calculs avant la réunion et que les résultats soient présentés au début de la réunion, y compris toutes les explications des calculs.

Longueur fourche contre longueur totale

Jusqu'à présent, les pays de la région ont mesuré la longueur fourche (au centimètre ou demi-centimètre inférieur) alors que les mesures de longueur prises au cours des campagnes acoustiques du N/R DR. FRIDTJOF NANSEN étaient reportées comme longueur totale. En pratique, ceci cause des problèmes car la distribution des tailles mesurée en longueur fourche n'est pas facilement convertie en longueur totale.

Afin d'éviter ce problème, il est recommandé qu'à l'avenir les mesures de longueur soient prises de façon uniforme dans toute la région. En raison de l'usage généralisé de la longueur totale dans les autres pays, il est recommandé que les pays de la région de l'Afrique occidentale changent aussi leurs mesures de longueur et adoptent la longueur totale. Pour le reste de l'année 2003, les pays sont priés d'enregistrer la longueur fourche de même que la longueur totale afin d'obtenir les facteurs de conversion. A partir du 1er janvier 2004, toutes les mesures devront être reportées comme longueur totale.

1.6 Lecture d'âge

Atelier sur les lectures d'âge de la sardinelle

Un échange d'otolithes de sardinelle a commencé en mars 2002. Les résultats de l'échange ont mis en évidence des problèmes de détermination d'âge, des difficultés pour établir de manière précise les âges et un manque de critères d'établissement. Les résultats ont aussi indiqué que la préparation technique influence la détermination de l'âge.

Un atelier sur les lectures d'âge de la sardinelle a donc été organisé par la FAO en coopération avec le CRODT à Dakar, Sénégal du 4 au 7 février 2003 financé par RIVO, les Pays-Bas et le projet GCP/INT/730/NOR: "Soutien international au Programme Nansen. Aménagement des pêches et environnement marin".

L'objectif principal de cet atelier était de discuter les méthodes de lecture d'âge de la sardinelle en utilisant des otolithes et d'établir des critères de lecture d'âge.

Spécifiquement, l'atelier avait pour but de:

(a) discuter les résultats de l'échange 2002 d'otolithes de sardinelle avec les lecteurs d'otolithes et fournir des suggestions sur la façon d'améliorer leurs techniques de lecture d'âge.

(b) Décrire et discuter les méthodes de transformation des otolithes et les critères de détermination de l'âge employés par les différents instituts de recherche.

(c) Présenter une vue d'ensemble de la biologie de Sardinella aurita et Sardinella maderensis en se concentrant sur des aspects tels que la distribution des stocks, la période de ponte et la distribution des juvéniles qui sont significatifs pour la lecture d'âge.

(d) Procéder à une lecture des nouveaux otolithes et discuter les résultats immédiatement après la lecture afin de corriger l'interprétation d'âge de chaque lecteur.

(e) Préparer des directives sur la détermination de l'âge de la sardinelle pour les lecteurs d'otolithes expérimentés et inexpérimentés et la façon de lire et interpréter les anneaux afin d'assurer une haute précision.

(f) Faire des recommandations concernant la façon dont la qualité des lectures d'âge peut être améliorée.

(g) Stimuler la collaboration régionale.

La méthode utilisée au cours de l'Atelier a consisté à inviter tous les participants à lire les mêmes otolithes, de reporter leurs observations sur le nombre d'anneaux, la nature du bord et l'âge alloué sans consultation avec d'autres lecteurs. Les lectures ont été suivies par une discussion et une session d'explication au cours desquelles les lecteurs expliquaient leurs résultats et leur raisonnement derrière l'âge attribué. Seulement les otolithes de Sardinella aurita ont été étudiés pendant l'Atelier. L'approche utilisée a tiré profit de l'expérience acquise pour la détermination de l'âge de la sardine (Sardina pilchardus).

L'atelier a principalement cherché à familiariser les participants avec la terminologie et certains concepts de détermination d'âge ainsi que de trouver un terrain d'entente en termes de critères de lecture d'âge utilisés par les différents lecteurs. L'atelier a aussi tenté d'analyser l'influence de la technique de préparation sur la détermination d'âge et l'emploi du microscope par rapport à celui du laser.

En raison du nombre limité des otolithes lus, aucune analyse statistique n'a été faite à partir des résultats. Cependant, de façon générale on peut dire que les lecteurs ont commencé à lire de façon similaire et que les concepts se sont éclaircis pour les lecteurs au cours de l'Atelier. Il a été également noté que les meilleurs résultats ont été obtenus pendant la lecture d'otolithes entiers au laser. A partir de l'expérience acquise pendant l'Atelier, une série de critères préliminaires ont été développés. Ces critères devront être ultérieurement développés et validés. L'atelier a fait plusieurs recommandations en ce qui concerne les programmes d'échantillonnage. De plus, il a recommandé un nouvel échange de 50 otolithes en provenance de chaque pays (Sénégal, Mauritanie, Maroc) qui commencerait en septembre 2003, suivi d'un atelier pour discuter et déterminer les critères de lecture d'âge qui se réunira à Nouadhibou, Mauritanie, la première semaine de décembre 2003.

Le rapport de l'Atelier sera publié sous forme de Rapport des pêches de la FAO.

Sardine

Un nouvel échange d'otolithes de sardine avec des otolithes provenant des campagnes Nansen et des captures commerciales devrait commencer en juillet 2003.

Chinchard et maquereau

Il a été noté qu'aucun des instituts de recherche dans la région n'a de l'expérience dans la lecture des otolithes de chinchard et de maquereau. Il a été recommandé de n'entreprendre aucune activité de lecture d'âge pour ces espèces cette année, mais de concentrer les efforts sur la sardine et la sardinelle. Un échange d'otolithes de chinchard et de maquereau devrait être organisé début 2004.

1.7 Groupe de planification des campagnes acoustiques

Un groupe de planification des campagnes acoustiques des poissons pélagiques au large de l'Afrique du nord-ouest s'est réuni à Dakar (Sénégal) du 26 au 28 octobre 2002 pour préparer les prochaines activités acoustiques d'évaluation dans la région. Ont participé des scientifiques et des techniciens du Sénégal, de Gambie, de Mauritanie, du Maroc, des Pays Bas, de Norvège et de la FAO.

Il a été convenu que le groupe de planification devienne permanent et qu'il se réunisse une fois par an. Les termes de référence du groupe ont été acceptés et incluent entre autres de:

Le groupe de planification a convenu que la présidence du groupe devrait alterner et que les représentants du Maroc devraient présider le groupe pendant trois ans à partir de 2003.

1.8 Vue d'ensemble des débarquements

Au cours des cinq dernières années, les débarquements de petits pélagiques dans la région a tourné autour de 1,5 million de tonnes. En 1999, les débarquements totaux étaient légèrement supérieurs à 1,3 million de tonnes, tandis qu'en 2001 le total des débarquements a atteint un niveau élevé de presque 1,7 million de tonnes (voir Figure 1.8.1a).

La sardine (S. pilchardus) est de loin l'espèce de petits pélagiques la plus importante, avec environ 50 pour cent de tous les débarquements. Le niveau des captures de sardine a été de 530-780 000 tonnes au cours des cinq dernières années. Au cours de la période 1993-2000 les débarquements annuels totaux de sardine étaient d'environ 600 000 tonnes.

La sardinelle ronde (S. aurita) est la deuxième espèce en importance dans la région, et au cours des cinq dernières années la capture annuelle totale a fluctué entre 275 000 et 460 000 tonnes avec une moyenne d'environ 340 000 tonnes. Les débarquements annuels totaux de sardinelle plate (S. maderensis) ont été sensiblement inférieurs à ceux de sardinelle ronde fluctuant environ de 100 000 tonnes à 140 000 tonnes avec une moyenne d'environ 120 000 tonnes.

Parmi les chinchards, le chinchard du Cunène (T. trecae) est le plus important avec une capture annuelle moyenne au cours des cinq dernières années de 150 000 tonnes. Le chiffre correspondant pour les chinchards de l'Atlantique (T. trachurus) est approximativement de 70 000 tonnes, tandis que la capture moyenne de chinchard jaune (Caranx rhonchus) était, au cours de la même période, de 25 000 tonnes.

Les captures de maquereau (S. japonicus) ont fluctué entre 100 000 et 200 000 tonnes, et la capture moyenne au cours des cinq ans est estimée à environ 160 000 tonnes.

Maroc

L'exploitation des petits pélagiques le long de la côte Atlantique a connu en 2002 deux faits saillants: la diminution de la capture de la sardine exploitée principalement par les senneurs côtiers dans la zone B et l'absence de pêche des autres espèces pélagiques des chalutiers pélagiques dans la zone C au nord du Cap Blanc.

En termes de volume de capture des petits pélagiques, la sardine représente en moyenne plus de 70 pour cent du volume total pêché. En 1990, les prises ont atteint plus de 1 100 000 tonnes. Le rythme des prises de sardine au large des côtes marocaines était relativement stable de 1992 à 2000, période au cours de laquelle les prises de sardine ont fluctué autour de 600 000 tonnes. La diminution enregistrée entre 1990 et 1992 s'explique par le retrait progressif de la flottille ex-soviétique de la zone C au nord du Cap Blanc et aux conditions d'accès à la zone (Accords de pêche entre le Maroc et la Fédération de Russie et le Maroc et l'UE) (Figure 1.8.1b). D'après la Figure 1.8.1b on peut observer que les captures de sardine au large de la côte marocaine étaient relativement stables pour la période 1992 à 2000. Quant à l'accroissement des prises en 2001 (capture totale d'environ 800 000 tonnes), il résulte probablement du développement de la flottille de pêche côtière dans la zone B et de la disponibilité de la sardine au niveau de la région de Laâyoune (27º30'N), principal port sardinier de la zone B.

En ce qui concerne les autres petits pélagiques, ces espèces constituent des prises accessoires de la flottille sardinière opérant dans les zones A et B. Toutefois, selon les saisons, une espèce pourrait être ciblée quand elle est disponible dans la zone d'action de la flottille.

En ce qui concerne la zone C, la flottille de chalutiers pélagiques a adopté une stratégie d'adaptation et s'est spécialisée selon la disponibilité d'une ou plusieurs espèces. En effet, suite à la migration de la sardinelle du sud vers le nord du Cap Blanc, la flottille pélagique a orienté une partie de l'effort sur cette espèce entre 1995 et 2001.

L'examen des tendances des prises par espèces autres que la sardine, illustrées dans la Figure 1.8.1b, montre que ces espèces ont connu un maximum entre 1996 et 1999 pour régresser à partir de l'année 2000. La régression est due principalement à la diminution de l'activité de la flottille de chalutiers pélagiques dans la zone C.

Mauritanie

La Figure 1.8.1c montre l'évolution des captures industrielles des principales espèces pélagiques côtières dans la ZEE mauritanienne de 1990 à 2002. Les tendances des captures spécifiques présentent des fluctuations inter-annuelles importantes pour la série considérée.

Le niveau moyen de la première période de capture entre 1990 et 1995 est de 200 000 tonnes, alors que le niveau de la deuxième période de 1996 à 2002 a considérablement augmenté atteignant en moyenne 420 000 tonnes. Entre 1995 et 1996, les captures de sardinelles ont été multipliées par trois passant de 82 000 tonnes à 247 000 tonnes. Pour les trois dernières années, les prises ont chuté et s'élèvent à environ 180 000 tonnes.

Il est à noter que le niveau de capture des chinchards en 2002 est resté le même qu'en 2001. Ce niveau de capture est le plus élevé durant la série 1990-2002 qui correspond à un doublement des captures par rapport au niveau de captures de 1990-1999.

La série de captures de la sardine a débuté en 1996 avec l'entrée dans la pêcherie de la flottille pélagique de l'Union Européenne qui cible principalement la sardinelle mais aussi la sardine, de façon saisonnière. En 2002, le niveau de capture de 37 573 tonnes est le plus élevé pour cette série.

Les captures de maquereau présentent des fluctuations annuelles avec de faibles captures en moyenne de 17 000 tonnes entre 1990 et 1994. De 1994 à 2002, le niveau moyen de capture a triplé par rapport au niveau précédent avec les niveaux les plus élevés en 1996 et 2002 et le niveau le plus bas en 1999.

Sénégal

La Figure 1.8.1d présente l'évolution annuelle des captures de poissons pélagiques côtiers aussi bien pour la pêche artisanale qu'industrielle. Pendant la période considérée la sardinelle ronde occupe 54 pour cent des prises, la sardinelle plate 38 pour cent, le chinchard du Cunène et le chinchard jaune représentent chacun 3 pour cent et le maquereau 2 pour cent. Les deux espèces de sardinelles prédominent ainsi largement durant toute la série considérée.

Les tendances des captures de sardinelles présentent des fluctuations annuelles importantes avec une hausse en 1992 notamment pour la sardinelle ronde, suivi d'une baisse jusqu'en 1995. On observe une augmentation significative des captures des deux espèces en 1996, suivie d'une hausse supplémentaire mais seulement des captures de sardinelles rondes en 1997. Après une baisse relative des captures principalement celles de sardinelle ronde de 1997 à 1998, on peut observer une relative stabilité des captures entre 200 000 et 225 000 tonnes, au cours des trois dernières années.

Il faut cependant noter que ce n'est qu'en 1999 que les captures de sardinelle plate sont plus abondantes que celles de sardinelle ronde.

Gambie

Depuis la fermeture progressive de la compagnie ghanéenne, Seagull Coldstores qui a commençé en 1987 pour devenir définitive en 1990, les pêcheries des espèces principales telles que les sardinelles (Sardinelle aurita et S. maderensis), les chinchards (Trachurus trecae et T. trachurus) et le maquereau (Scomber japonicus) ont été pratiquement inexistantes. Les débarquements de ces espèces par les pêcheries artisanale et industrielle sont principalement considérés comme des captures accessoires. Les pêcheurs artisans opérant en Gambie ciblent principalement l'ethmalose d'Afrique (Ethmalosa fimbriata) tandis qu'aucun permis n'est actuellement émis pour la pêche des petits pélagiques.

A partir du tracé de la Figure 1.8.1e mettant en évidence les débarquements totaux de l'espèce on peut observer que les débarquements de sardinelle ont été très bas depuis 1992, avec ensuite une tendance à la hausse pour soudainement tripler en 2002. Les débarquements totaux des chinchards et du maquereau ont été irréguliers au cours des années. La tendance est à la hausse régulière en 2001/2002 car d'autres petits pélagiques ont fait leur apparition dans les captures des pêcheries artisanale et industrielle.


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