VARIÉTÉS D'ESPÈCES ET DE RACES DE VOLAILLES
Toutes les espèces de volaille sont utilisées dans le monde par les petits exploitants. Sous les tropiques, les plus importantes sont: la poule, la pintade, le canard (y compris le canard de Barbarie), le pigeon, la dinde et l'oie. Des souches locales sont utilisées, mais la plupart des espèces ne sont pas autochtones. La pintade (Numididae) est originaire d'Afrique Occidentale, le canard de Barbarie (Cairina moschata) d'Amérique du Sud, le pigeon (Columba Livea) d'Europe, le dindon (Meleagrididae) d'Amérique latine, le faisan (Phasianidae) d'Asie, le canard commun (Anas) d'Europe et l'oie (Anser) d'Asie.
La composition du troupeau répond aux objectifs de l'entreprise avicole (voir chapitre 1) Au Nigéria, par exemple, une préférence est donnée au poulet local multicolore et peu emplumé ou au canard de Barbarie. Le plumage multicolore sert de camouflage aux oiseaux picoreurs vis-à-vis des prédateurs, parmi lesquels les oiseaux de proie, mieux à même de distinguer les couleurs brillantes spécialement le blanc. Le troupeau fondateur s'acquiert généralement au marché sous forme de poulettes en croissance et de coquelets. Le sex-ratio de 5:1 est commun. Les animaux des deux sexes sont gardés de 150 à 300 jours avant d'être réformés, vendus, auto-consommés ou donnés sous forme d'animaux adultes.
Dans les dernières cinquante années, le développement de souches hybrides a été largement encouragé dans le secteur de l'aviculture commerciale intensive. Cette tendance est particulièrement perçue pour les poules, dindons et canards. Ces nouveaux hybrides, surtout poules et poulets, ont été largement diffusés et sont présents dans tous les pays tropicaux, jusque dans les villages les plus reculés. Ils ont été soigneusement sélectionnés et spécialisés soit pour la production de viande, soit pour la production d'ufs. Les souches finales ainsi obtenues sont inutilisables pour la reproduction, spécialement lorsqu'elles sont croisées avec les volailles villageoises car elles n'ont que peu d'aptitudes maternelles et sont de piètres couveuses.
Pour les petits exploitants, élever des hybrides signifie des changements notables dans la gestion. Ceux - ci sont coûteux pour les raisons suivantes:
Les poules pondeuses de souches hybrides ont besoin d'un programme lumineux artificiel, à savoir une augmentation progressive de la durée quotidienne de lumière jusqu'à un total de 17 heures par jour, pour une production optimale et profitable.
Par ailleurs, viande et ufs produits à partir de souches hybrides sont considérés par les consommateurs traditionnels comme moins savoureux, avec de plus, une texture moins ferme pour la viande. Par conséquent les consommateurs payeront souvent un prix plus élevé pour des volailles et des ufs produits en milieu villageois. Pour les éleveurs familiaux en milieu rural, il est ainsi plus approprié de maintenir et améliorer les volailles locales afin de satisfaire cette demande.
Gallinace
Poules et Poulets sont originaires d'Asie du Sud - Est et furent dispersés dans le reste du monde par marins et commerçants. De nos jours, les volailles rurales indigènes sont le résultat de siècles de croisements avec des races exotiques et de sélection conduite au hasard à l'intérieur du troupeau. Il en résulte qu'il n'est pas possible de standardiser les caractéristiques et les performances productives des poules et poulets indigènes.
Il n'existe pas de liste exhaustive des races et variétés des poules et poulets utilisés par les petits exploitants ruraux, mais il existe une information considérable sur les populations autochtones de diverses régions. La majeure partie concerne la couleur du plumage et autres caractères corporels aisément mesurables (caractéristiques génétiques) mais d'autres données plus détaillées deviennent progressivement disponibles. Des exemples récoltés dans différentes régions tropicales en sont donnés dans les tableaux 2.1 à 2.3. ci-dessous. Les évaluations ont habituellement été effectuées en conditions de gestion intensive dans des stations de recherches, car l'objectif était d'estimer le potentiel de productivité de ces races locales. Plus récemment, de telles données sont devenues disponibles sous gestion extensive ce qui permet de comparer les performances selon les deux types de conduite (voir tableau 2.3)
Tableau 2.1 Performances de races locales en Asie du Sud (en logement intensif)
Caractère/Race: |
Desi |
Counu |
Aseel |
Kadakanath |
Bengale noir |
P.V.12 semaines |
544 |
629 |
640 |
ND |
433 |
Age 1eruf (jours) |
208 |
ND |
219 |
ND |
200 |
ufs /poule / an |
116 |
104 |
100 |
80 |
ND |
Poids uf (g) |
46 |
45 |
51 |
39 |
49 |
Fertilité (%) |
81 |
80 |
55 |
90 |
86 |
Eclosabilité (%) |
55 |
61 |
45 |
61 |
68 |
Source: * Acharya et Kumar, 1984. Desi signifie «local» en Bengali.
Certains caractères tels le poids à l'âge adulte ou celui des ufs peuvent considérablement varier selon les populations de poules indigènes, alors que les caractères de reproduction, comme le nombre de saisons de ponte annuelles, le nombre d'ufs par couvée ou l'éclosabilité sont plus uniformes Les poules Desi du Bengladesh pondent leur premier uf à l' âge de 190 à 200 jours (mesure commode pour évaluer la maturité sexuelle), et elles pondent 10 à 15 ufs par cycle de ponte avec 3 à 4 couvées par an, dont l'éclosabilité tourne autour de 84 à 87 pour cent (Haque, et al, 1999).
Tableau 2.2 Races locales de poules en Ethiopie
Caractère\ Races: |
Tukur |
Melata |
Kei |
Gebsima |
Netch |
Poids 24 semaines |
960 |
1000 |
940 |
950 |
1180 |
Age 1er uf (jours) |
173 |
204 |
166 |
230 |
217 |
ufs /poule /an |
64 |
82 |
54 |
58 |
64 |
Poids uf (g) |
44 |
49 |
45 |
44 |
47 |
Fertilité (%) |
56 |
60 |
57 |
53 |
56 |
Eclosabilité (%) |
42 |
42 |
44 |
39 |
39 |
Source: Shanawany et Banerjee,1991 cité par
Forssido,1986.
*Australian Agric. Consulting & Mgt, 1984; Beker &
Banerjee, 1990.
Les poules indigènes villageoises éthiopiennes atteignent la maturité sexuelle à l'âge moyen de sept mois (214 jours). Elles pondent environ 36 ufs par an en 3 couvées de 12 à 13 ufs pondus en 16 jours Si la poule couve ses ufs pendant trois semaines et élève ses poussins pendant douze semaines, le cycle reproductif compte un total de 17 semaines. En une année, trois cycles peuvent ainsi se succéder ce qui est efficace, productif et essentiel à la survie.
Tableau 2.3 Performance de races locales en système de divagation et de gestion intensive
Système |
Pays corporel |
Race ufs |
Poids uf |
Nombre |
Poids |
Divagation |
|||||
Afrique |
Burundi |
Local |
1500 |
75 |
40 |
|
Mali |
Local |
1170 |
35 |
34 |
|
Tanzanie |
Local |
1200 |
70 |
41 |
Asie |
Indonésie |
Kampung |
2000 |
35 |
- |
|
Malaisie |
Kampung |
1430 |
55 |
39 |
|
Bangladesh |
Local |
1140 |
40 |
37 |
|
Thailande |
Thai |
1400 |
40 |
48 |
|
Thailande |
Betong |
1900 |
18 |
45 |
|
Thailande |
Samae |
2300 |
70 |
- |
Amérique Latine |
Rép.Dom. |
Local |
1500 |
100 |
38 |
|
Rép. Boliv. |
Local |
1500 |
100 |
- |
Intensive |
|||||
Afrique |
Egypte |
Fayoumi |
1354 |
150 |
43 |
|
Egypte |
Dandarawi |
- |
140 |
45 |
|
Egypte |
Baladi |
1330 |
151 |
40 |
|
Nigéria |
Local |
1500 |
125 |
36 |
|
Tanzanie |
Local |
1652 |
109 |
46 |
|
Ouganda |
Local |
1500 |
40 |
50 |
|
Zambie |
Local |
1500 |
35 |
52 |
Asie |
Bangladesh |
Desi |
1300 |
45 |
35 |
|
Inde |
Kadakanath |
1125 |
80 |
40' |
|
Indonésie |
AyamNumukan 2000 |
150 |
48 |
|
|
Indonésie |
AyamKampun |
1350 |
104 |
45 |
Source: Compilé à partir de Horst: 1989; Katule, 1991, Horst et al 1996, Haque, 1999.
Pintade
La pintade est originaire d'Afrique de l'Ouest mais se rencontre actuellement dans beaucoup de régions tropicales et s'élève en grands effectifs sous systèmes intensifs en France, Italie, Hongrie et dans les anciennes républiques d'Union Soviétique. En Inde, la pintade est élevée sous forme de troupeaux de quelques centaines d'animaux dans les états du Punjab, de l'Uttar Pradesh, de l'Assam et du Madhya Pradesh. La pintade a une reproduction saisonnière et, en système de liberté, pond uniquement en saison des pluies. Elle est très peureuse, perche dans les arbres pendant la nuit, vole très peu mais marche beaucoup.
La pintade prospère aussi bien en climat froid que chaud et son potentiel de production de viande et d'ufs mérite d'être mieux reconnu. Le premier uf est normalement pondu à 18 semaines et à la différence de beaucoup d'oiseaux indigènes - qui ne produisent qu'une couvée annuelle - la pintade pond en continu jusqu'à ce que s'installent des conditions climatiques défavorables. En Afrique Occidentale, la ponte est étroitement confinée à la saison des pluies. La pintade élevée en semi-liberté peut pondre jusqu'à 60 ufs par saison mais des oiseaux élevés en bonnes conditions intensives produisent jusqu'à 200 ufs par an. La pintade a tendance à couver mais cette habitude peut facilement être réprimée en retirant les ufs une fois pondus. Une couvée de 15 à 20 ufs est commune; la période d'incubation dure 27 jours. Au Nigéria, il a été rapporté que la pintade domestique élevée en conditions extensives ou semi-intensives pond 60 à 100 ufs avec un taux de fertilité de 40 à 60 pour cent.
Il existe trois variétés principales de pintade domestique: Perle, Blanche et Lavande. La Perle est de loin la plus commune. Elle possède un plumage violacé parsemé régulièrement ou «perlé» de taches blanches. La Blanche a un plumage uniformément clair tandis que la Lavande a des plumes légèrement grises pointillées de blanc. Mâle et femelle différent si peu en apparence, tant en ce qui concerne le plumage que le poids (1,4 - 1,6 Kg), que l'éleveur inexpérimenté peut s'il n'y prend garde, élever ensemble tous les mâles et femelles en troupeau de reproduction. En fait, les sexes peuvent être différenciés à huit semaines ou plus par leur cri caractéristique.
En gestion intensive, la pintade domestique a une capacité de ponte plus élevée. La souche française Galor peut produire 170 ufs sur une période de ponte de 36 semaines. A titre d'exemple, à partir d'une production de 155 ufs, un taux de fertilité de 88 pour cent et une éclosabilité de 70-75 pour cent, il est possible d'obtenir 115 pintadeaux par femelle. En litière profonde ou en parc, il est possible d'obtenir 50 à 75 pintadeaux /femelle sur une période de ponte de 24 semaines.
Tableau 2.4 Caractéristiques de la reproduction et de l'uf de différentes variétés de pintade
Variétés: |
Perle |
Blanche |
Lavande |
Caractères |
|
|
|
Age 1er uf |
196 |
217 |
294 |
N°/ufs/pintade/an |
51 |
38 |
43 |
Poids oeuf |
38 |
37 |
36 |
Durée ponte (jours) |
155 |
114 |
92 |
Fertilité (%) |
53 |
50 |
0,0 |
Eclosabilité (%) |
87 |
81 |
0,0 |
Source: Ayorinde, 1987 and Ayorinde et al, 1984.
Canard
Le canard présente plusieurs avantages par rapport aux autres volailles, en particulier sa résistance aux maladies. Il est robuste, très bon utilisateur de fourrage et facile à conduire en troupeau, particulièrement dans les terrains humides. En Asie, la production de canard est, en grande partie, associée à la riziculture irriguée en zones tropicales humides. Un autre avantage est le fait que la cane ponde la majorité de ses ufs dans les trois heures suivant le lever du soleil, au lieu de cinq pour la poule. Ceci permet au canard de déambuler dans les champs de riz pendant toute la journée, et de rester enfermé pendant la nuit. Comparé aux autres volailles, le canard présente le désavantage de gaspiller beaucoup de nourriture lorsqu'il est élevé en claustration avec des aliments composés équilibrés. Ceci provient de son bec en forme de pelle. Il est donc moins bon transformateur ce qui augmente le prix de son uf et de sa viande par rapport aux gallinacés. (Farrell, 1986). Les plumes et le duvet de canard peuvent positivement contribuer au revenu.
Les diverses races de canards sont généralement regroupées en 3 classes:
ornementales
Ces dernières se retrouvent rarement en aviculture familiale. Les races à viande principales sont représentées par le Pekin, le Barbarie, le Rouen et l'Aylesbury. Les races à ufs comprennent le Tsaiya brun taïwanais, le Grand Patero, le Coureur indien de Malaisie et le Khaki Campbell anglais. Toutes ces races pondeuses proviennent du Mallard à tête verte (Anas platyrhynchos platyrhynchos). La production moyenne d'ufs tourne autour de 70 pour cent (cane/jour). Le Coureur Indien, le Khaki Campbell, Le Pékin et le Barbarie sont les races les plus importantes en aviculture rurale.
Coureur indien
Race très active, elle est originaire d'Asie et est idéale en parcours. Très bonne pondeuse, elle est peu exigeante en eau, n'ayant besoin que d'immerger son bec jusqu'aux narines. C'est la plus gracieuse et la plus élégante des races de canards terrestres avec son port altier et son corps mince. Elle se dresse à un angle de 80° par rapport au sol mais est quasiment perpendiculaire lorsqu'elle est effrayée.
Khaki Campbell
Originaire d'Angleterre, cette race dérive de trois variétés: Le Mallard sauvage, le Rouen et le Coureur indien. La femelle a un plumage uniformément kaki, tandis que le mâle possède une tête vert bronzé. La femelle est réputée pour sa ponte prolifique d'une moyenne de 90 pour cent, avec un uf d'un poids moyen de 73 grammes.
Pekin
Originaire de Chine, cette race à viande attractive est la préférée des producteurs commerciaux à travers le monde. Elle est grande et viandeuse avec un port noble et une large tête ronde. Le plumage est blanc à jaune citron et la peau est jaune. Elle est robuste, pond raisonnablement et a une croissance rapide. Malgré sa timidité, elle est docile et se garde facilement à l'intérieur de clôtures basses. Elle convient aussi bien à de grandes fermes spécialisées qu'à de petites exploitations: Elle représente la race à viande prédominante en Thaïlande, Malaisie, Philippines, Corée et Chine.
Barbarie
Il ne s'agit pas à génétiquement parler d'un canard ou d'une oie, car il ressemble plus à cette dernière (Anseridae).Comme l'oie, il consomme de l'herbe, et se caractérise par une longue période d'incubation de 36 jours (comparée à celle de la cane qui est de 28 jours). Il est populaire dans les régions où la production de riz irrigué est faible, car il ne requiert pas d'eau pour se baigner ni pour se reproduire. La femelle est une excellente couveuse et est fréquemment utilisée pour couver les ufs d'autres espèces, comme le canard, la poule ou la pintade. Elle-même pond assez peu: 30 à 40 ufs par an en conditions extensives. Il existe un grand dimorphisme sexuel: les mâles peuvent atteindre un poids de 4,5 à 5,5 kg, tandis que le poids de la femelle adulte tourne autour de 2,3 à 2,8 kg. Le plumage combine noir et blanc, avec toutes les gradations entre ces deux couleurs. Le mâle possède des excroissances charnues rouges autour des yeux: les caroncules. Le Barbarie représente le palmipède le plus commun en Afrique et en Amérique Latine, où il prospère en conditions de semi-liberté. Ses effectifs s'accroissent en Asie où sa viande rouge et maigre est populaire (Han et al.1995), Son croisement avec le canard domestique produit un hybride infertile, appelé «mulard». Celui-ci représente la source principale de viande de canard à Taiwan. Il est produit à travers un croisement à trois voies: des mâles Pékin sont croisés avec des femelles Tsaiya afin de fournir une lignée femelle, appelée Kaiya. Celle-ci est alors croisée avec de grands mâles Barbarie de couleur blanche, généralement par insémination artificielle. Le produit est un mulard blanc, stérile et à croissance rapide. Il présente une excellente carcasse avec plus de viande et moins de graisse que le Pékin. Le croisement à trois voies présente les avantages combinés de la haute productivité en ufs du Tsaiya, la croissance rapide du Pékin et l'excellente qualité de carcasse et de viande du Barbarie. Ses plumes blanches sont préférées comme duvet à celles des plumages sombres.
Tableau 2.5 Races de canards avec leurs caractéristiques
Caractéristiques: |
Couleur |
P,V, Kg |
Couleur uf |
|
Race / |
|
|
|
|
Pékin |
blanc |
4.1 |
3.6 |
blanc/ bleu vert |
Barbarie |
blanc/noir |
4.5 |
3.0 |
blanc/vert crème |
Coureur Indien |
blanc |
2.0 |
1.8 |
blanc/ blanc crème |
Khaki Campbell |
brun/ khaki |
2.0 |
1.8 |
blanc |
Mallard |
« |
1.4 |
1.1 |
bleu-vert/tacheté |
Source: non communiquée.
Dans la plupart des pays tropicaux, des races locales de canards ont été sélectionnées pour s'adapter aux conditions régionales. Elles peuvent ne pas être aussi performantes que les races améliorées mais possèdent la capacité de survivre et de bien produire en systèmes extensifs et semi-intensifs. Setioko (1987) a décrit trois types de canards indonésiens: Tegal, Alabio et Bali. Des génotypes améliorés ont été introduits et se sont soit croisés avec des canards locaux, soit se sont maintenus relativement purs. La question s'est posée de savoir si les génotypes améliorés étaient capables de survivre dans des systèmes fermiers traditionnels. Des essais conduits dans le Delta du Mekong par Thebin (1996) ont mis en évidence que les canards hybrides à viande, élevés dans les champs de riz, étaient plus profitables que les canards locaux, même s'ils consommaient plus de nourriture et étaient plus coûteux à l'achat. Toutefois, élevés pour la production d'ufs dans les rizières et les canaux, les hybrides se révélaient moins performants que les canes locales.
Oies
Parmi les volailles élevées en système familial, l'oie semble moins importante, sauf dans quelques pays d'Europe de l'Est (Pologne, Hongrie), du Proche et Moyen-Orient (principalement chez les populations Kurdes de Turquie, d'Irak et d'Iran), en Chine et en Corée. Ce sont principalement les races locales qui sont utilisées, à l'exception de quelques souches européennes importées à fins de croisement, telles la Toulouse, l'Embden et la Blanche Romaine. Dans les systèmes de production les plus modestes préférés par la majorité des aviculteurs familiaux, les races de petite taille, pesant environ 4 kg comme la Zie ou la Lingxhian chinoise, sont plus faciles à élever. L'oie est très bonne couveuse ce qui limite sa productivité en ufs: 30 à 40 destinés à l'incubation et pondus en 3 à 5 cycles annuels. Toutefois, il existe des races très fertiles produisant un nombre élevé d'ufs qu'elles ne couvent pas. Elles sont plus petites et sélectionnées plus particulièrement pour la reproduction. Telle est la Zie qui peut pondre 70 à 100 ufs par an. En Chine, existe un très large éventail génétique fort intéressant non seulement pour l'Asie, mais aussi pour l'ensemble de la planète.
Pigeon
Dans la plupart des pays, les pigeons se nourrissent de résidus et ne reçoivent pas de supplément alimentaire. Ils vivent sur les toits des maisons et sont traités comme des animaux familiers n'ayant pas besoin d'être nourris. Ils semblent préférer les cours des maisons que la campagne. Dans certains pays, ils ne sont consommés que pour des objectifs rituels. Ils pondent normalement deux ufs par couvée et les jeunes pigeonneaux éclosent après 16 à 17 jours. Ils sont nourris par leur mère à base de «lait de jabot», produit dans ce réservoir digestif situé à la base de l'sophage. Cela leur permet une croissance très rapide, les amenant à maturité en trois à cinq mois à un poids de 200 à 300 g pour les mâles et de 150 g pour les femelles. Les pigeons adultes sont monogames à vie. Les pigeons locaux sont spécifiques aux différentes régions tropicales. Il existe cinq races africaines, dont trois pour le Tchad. Cinq races sont présentes en Asie et au Pacifique, dont une race locale particulière aux Iles Cook. On ne trouve qu'une seule race locale en Amérique Latine et aux Caraïbes. Il y en a six en Europe, dont deux en Belgique.
Dindon
Cet oiseau est natif d'Amérique latine. Les races élevées par les producteurs ruraux possèdent un plumage noir, distinct des races à plumage blanc habituellement utilisées en élevage intensif. Il représente le volatile au plus grand format en système fermier. Son poids vif varie de 7 à 8 kg chez le mâle, de 4 à 5 kg chez la femelle. Il a une excellente conformation pour la viande. La femelle pond 90 ufs par an, avec une éclosabilité moyenne à bonne. Il est plus sensible aux maladies que la poule ou le canard.