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Recherche d’excellence: modèles d’aménagement forestier dans la région Asie et Pacifique

P.B. Durst et C. Brown

Patrick B. Durst est forestier principal au Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, à Bangkok (Thaïlande).
Chris Brown est consultant en matière de politiques et d’information forestières, au Bureau régional de la FAO pour l’Asie et le Pacifique, à Bangkok (Thaïlande).

La Commission des forêts pour l’Asie et le Pacifique (CFAP) a lancé en novembre 2001son initiative de «recherche d’excellence», appelant les individus intéressés de toute la région à nominer des forêts de la région Asie et Pacifique qu’ils considéraient comme bien gérées, et les invitant à analyser les aspects spécifiques de l’aménagement des forêts qui leur paraissaient les plus exemplaires. L’initiative vise principalement à mettre en évidence les nombreuses activités positives d’aménagement forestier dans la région, qui ont malheureusement souvent été occultées par les innombrables nouvelles négatives concernant les forêts. Les pratiques optimales associées à ces expériences de gestion réussies – en particulier les facteurs de succès communs – seront identifiées et largement publicisées pour promouvoir leur diffusion.

L’initiative de recherche d’excellence vise à identifier:

• des exemples de bon aménagement forestier, à travers la vaste gamme d’écotypes forestiers des nombreux pays de la région, couvrant des objectifs d’aménagement divers, des structures de propriété différentes et des zones forestières de grande et de petite taille;
• des pratiques d’aménagement forestier prometteuses pour l’avenir et pour d’autres zones;
• les perceptions des populations, sur ce qui constitue un bon aménagement forestier.

L’initiative est menée à bien par la FAO et le Centre régional de formation à la foresterie communautaire pour l’Asie et le Pacifique (RECOFTC), en partenariat avec les pays membres de la CFAP.

L’invitation à nominer des forêts a été largement annoncée par le canal des sites Web, de bulletins d’information et de brochures sur une période de plusieurs mois. Des ateliers de nomination ont aussi été organisés dans neuf pays, pour permettre aux participants de discuter en détail des éléments d’un bon aménagement des forêts.

Le processus de nomination a été clos le 1er mai 2002, avec plus de 170 nominations émanant de 20 pays. Les forêts nominées avaient une taille comprise entre moins de 20 ha et près de 2,5 millions d’hectares et les objectifs de leur aménagement étaient très divers (protection des bassins versants et de la biodiversité, production de bois, récréation, produits forestiers non ligneux, production agroforestière, remise en état, tourisme et utilisations multiples). Il s’agissait de forêts d’Etat, de forêts privées appartenant à des particuliers et à des sociétés, de forêts communautaires et d’entreprises mixtes. Les nominations incluaient des forêts naturelles, des plantations et des espaces agroforestiers, dans la zone allant de la Nouvelle-Zélande au Kirghizistan. Les pays qui ont eu le plus de forêts nominées sont l’Inde (39), l’Indonésie (25), la Nouvelle-Zélande (17), le Népal (14) et les Philippines (14).

Un groupe de travail technique constitué de 10 experts forestiers de la région ayant des qualifications et une expérience diverses, a procédé à un examen systématique des 170 nominations et sélectionné 30 forêts pour des études de cas approfondies. Le but était avant tout d’identifier diverses expériences d’aménagement instructives et novatrices, représentatives de toute la gamme d’objectifs d’aménagement pratiqués dans plusieurs pays de la région.

La série complète de nominations et en particulier les études de cas approfondies sont actuellement analysées en vue d’identifier les facteurs communs de l’excellence de l’aménagement forestier. Il semble à première vue que ceux qui soumettent des nominations tendent à définir l’excellence par des pratiques forestières optimales et scientifiquement fondées et par des organisations d’aménagement bien structurées, au fonctionnement participatif et transparent. Les critères d’excellence allégués sont souvent aussi des changements biophysiques impressionnants (remise en état de zones dégradées, réduction de l’érosion des sols, amélioration des disponibilités hydriques et de la qualité de l’eau) ou des changements socioéconomiques positifs (augmentation des revenus des résidents locaux, disponibilités accrues de produits forestiers, compréhension et valorisation plus grandes des forêts en bonne santé). L’intervention de multiples parties prenantes dans la prise de décisions et la gestion polyvalente des forêts étaient aussi habituellement reconnues comme d’importants éléments d’un aménagement forestier exemplaire.

Une synthèse des conclusions, avec une compilation des études de cas sera publiée début 2004. On prévoit en outre qu’une série de séminaires et d’ateliers seront organisés en 2004 pour mettre en évidence les conclusions. Pour de plus amples détails sur l’initiative, on peut consulter le site Web de la CFAP à l’adresse suivante: www.apfcweb.org

La FAO a récemment effectué une recherche d’excellence similaire en Afrique centrale, en collaboration avec l’Association interafricaine des industries forestières (IFIA), le Fonds mondial pour la nature (WWF), l’Organisation africaine du bois (OAB), le secrétariat du Réseau international de forêts modèles (IMFNS), l’Organisation internationale des bois tropicaux (OIBT) et l’Union mondiale pour la nature (UICN). Les études de cas de l’Initiative africaine ont récemment été publiées dans le Document FAO: Forêts, no 143. (Voir section Livres dans ce numéro d’Unasylva.)


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