Table Of ContentsNext Page


PÉRIPNEUMONIE CONTAGIEUSE BOVINE

Troisième réunion du Groupe de consultation sur la péripneumonie contagieuse bovine: 12-14 novembre 2003, siège de la FAO, Rome, Italie

Les petits producteurs de bétail ressentent souvent les effets dramatiques des foyers de maladies animales et cette réunion devait s'employer à les aider par des mesures pratiques et réalisables, susceptibles d'améliorer leurs capacités de production

La troisième rencontre du Groupe de consultation FAO-OIE-UA/BIRA-IAEA sur la péripneumonie contagieuse bovine (PPCB) a eu lieu du 12 au 14 novembre 2003 au siège de la FAO à Rome, en Italie. Elle a rassemblé 39 participants, issus de différents instituts de recherche, services gouvernementaux et organisations internationales ou faisant partie du personnel et des consultants de la FAO.

La réunion avait pour thème: «Vers des programmes durables de contrôle de la PPCB en Afrique». Elle a été officiellement ouverte par madame Fernanda Guerrieri, Chef du Service des opérations d'urgence de la FAO (TCEO). Dans ses remarques d'introduction, madame Guerrieri a remercié le Service de santé animale (AGAH) pour les excellentes relations de travail existant entre le personnel de AGAH et celui de TCEO, et pour son professionnalisme qui permet de fournir aux pays membres l'assistance technique nécessaire au contrôle des foyers de maladies animales. Elle a insisté sur le fait que les petits producteurs de bétail ressentaient souvent les effets dramatiques des foyers de maladies animales et que cette réunion devait s'employer à les aider par des mesures pratiques et réalisables, susceptibles d'améliorer leurs capacités de production. Des remerciements particuliers ont été adressés au docteur Yves Cheneau pour ses efforts inlassables de direction et son efficacité technique, en tant que chef du Service de santé animale de la FAO pendant presque 12 ans. Le docteur Cheneau a quitté la FAO pour prendre sa retraite fin novembre 2003. Madame Guerrieri a déclaré que la rencontre était ouverte et a souhaité à tous les participants des réflexions fructueuses et productives.

Participants à la réunion du groupe de consultation sur la péripneumonie contagieuse bovine qui s’est tenue du 12 au 14 novembre 2003 au siège de la FAO à Rome

Résultats attendus de la réunion du groupe de consultation sur la PPCB

Le docteur Juan Lubroth, responsable du Groupe des maladies infectieuses/EMPRES de la FAO, a défini les buts, les objectifs et les résultats escomptés de cette réunion en rappelant la nécessité d'adopter des solutions concrètes et une démarche innovatrice pour le contrôle de la PPCB en Afrique. Il a rappelé aux participants que cette rencontre du Groupe de consultation pour la PPCB était unique en son genre car, pour trouver des solutions au problème du contrôle de la maladie, elle rassemblait des vétérinaires de terrain, du personnel de laboratoire, des chercheurs, des politiques et des institutions internationales partenaires telles que l'Union africaine et le Bureau interafricain des ressources animales (UA-BIRA), l'Office international des épizooties (OIE) et le service commun FAO/Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). Le docteur Lubroth a déclaré que, malheureusement, malgré la mise en commun d'idées, les échanges techniques et la recherche approfondie des moyens nécessaires pour obtenir le contrôle de la PPCB, les réunions précédentes s'étaient parfois soldées par des débats stériles et des discussions aux résultats peu productifs. Il a déclaré qu'il espérait que ce ne serait pas le cas pour cette importante rencontre.

Présentations techniques

Depuis 1990, 13 projets, pour un montant total de plus de 3 millions de dollars EU, ont été utilisés dans des actions d'urgence et de renforcement des capacités visant à établir des activités de terrain et de laboratoire pour la surveillance et le contrôle de la PPCB

La situation présentée par le docteur William Amanfu, responsable des maladies bactériennes du Service de la santé animale de la FAO, a fait ressortir que la PPCB était un problème majeur sur le continent africain et que la maladie menaçait des zones non infectées du continent à partir de foyers régionaux endémiques en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale et australe.

De telles incursions sont des faits nouveaux graves qui ont conduit les gouvernements à demander une aide et un financement d'urgence sous la forme de projets du programme de coopération technique (PCT) délivrés par le programme EMPRES de la FAO. Depuis 1990, 13 projets, pour un montant total de plus de 3 millions de dollars EU, ont été utilisés dans des actions d'urgence et de renforcement des capacités visant à établir des activités de terrain et de laboratoire pour la surveillance et le contrôle de la PPCB. La division conjointe FAO/AIEA à Vienne a aussi contribué de manière significative à améliorer l'aptitude des laboratoires à effectuer le diagnostic de la PPCB. Ces actions ont catalysé une synergie collective entre les communautés membres et les bailleurs de fonds et une telle assistance technique, couplée à une planification stratégique à long terme, devrait aboutir à des stratégies viables pour le contrôle de la PPCB en Afrique.

Diffusion de la PPCB en Afrique entre les années 90 et 2003 (données OIE)Des exposés techniques sur «Les stratégies de contrôle de la PPCB» ont été présentés par les docteurs B. Kebkibah (UA/BIRA, Nairobi), F. Musisi (FAO-SAFR, Harare), J. Mariner (UA/BIRA, Nairobi) et M. Lesnoff (CIRAD-EMVT, Debre Zeit, Ethiopie). Il était urgent de collecter des données géographiques exactes afin de mieux comprendre la dynamique de la maladie et développer des stratégies de contrôle. Des données diagnostiques issues principalement de tests sérologiques étaient nécessaires afin d'estimer la prévalence et confirmer sa localisation. Il faudrait augmenter la capacité de diagnostic et faire des études longitudinales sur la prévalence de la PPCB dans les communautés locales. On a aussi parlé de modèles de transmission de la PPCB prenant en compte les structures sociales des communautés pastorales, lesquels pourraient être utilisés pour prédire l'évolution et la persistance de la maladie dans les troupeaux. Les modèles ont montré que la PPCB pouvait persister dans des troupeaux de taille relativement réduite et pouvait se propager facilement partout où le bétail était rassemblé, en particulier dans les corrals autour des puits. Même si la quarantaine est essentielle pour interrompre le cycle de transmission de la maladie, on a souligné la difficulté de mettre en place cette stratégie en Afrique. Les modèles ont été utilisés pour prédire les effets de la vaccination et des traitements antibiotiques, utilisés seuls ou combinés avec le vaccin. Les simulations ont montré que la vaccination seule ne pouvait pas éradiquer la maladie et que l'administration d'un antibiotique efficace pouvait réduire les pertes dues à la maladie. Il faudrait récolter plus de données de terrain pour améliorer la précision de ces modèles et il faudrait les valider par rapport aux situations nombreuses et variées observées dans les systèmes pastoraux africains. L'importance de la résurgence de la PPCB dans certains pays membres de la Communauté du développement de l'Afrique australe (SADC) a été expliquée et les menaces continues aux exportations internationales ont été illustrées par le récent foyer de PPCB en Namibie, dans la bande est de Caprivi, près de la frontière avec le Botswana. Un plan de 16 ans en plusieurs phases, destiné à réduire le caractère endémique de la PPCB en Afrique australe, a été présenté. Les docteurs J. Frey (Institut de bactériologie vétérinaire, Berne, Suisse), R. Nicholas (Agence des laboratoires vétérinaires, Weybridge, Royaume-Uni), H. Wesonga (Institut de recherche en agriculture du Kenya, Nairobi), A. Yaya (LANAVET, Garoua, Cameroun) et J. March (Institut de Moredun, Edimbourg, Royaume-Uni) ont présenté de nouvelles technologies vaccinales et des stratégies de vaccination originales. Au cours de cette séance axée sur l'aspect scientifique, les résultats d'essais de terrain et les nouvelles formulations de vaccin ont été présentés ainsi que la réaction à la dose inoculée, l'apparente réversion à la virulence de la souche vaccinale actuelle et l'aspect moléculaire de la virulence. La PPCB est due aux Mycoplasma mycoides subsp. Mycoides , variante petite colonie (MmmSC). Aucune toxine n'a été décrite pour ce mycoplasme. Par contre, la maladie se développe probablement par interactions négatives sur le système immunitaire et le métabolisme cellulaire de l'hôte. Plusieurs molécules potentielles du MmmSC ont été décrites et leur rôle pathogène a été démontré. Certaines d'entre elles, surtout celles qui possèdent des protéines de membrane antigéniques, devraient être étudiées pour le développement de vaccins. On a montré que l'inoculation du vaccin MmmSC entier saponisé exacerbait la PPCB comme le faisaient des préparations pures de membrane lipoprotéique Q (LppQ). On sait depuis un certain temps que les vaccins PPCB peuvent provoquer des réactions défavorables imprévisibles au point d'injection. On a montré que des organismes isolés sur de tels points de réaction étaient capables de provoquer invariablement cette réaction chez d'autres bovins inoculés. On a démontré que ces isolats étaient différents de la souche vaccinale parentale T1 44 d'un point de vue biochimique. Sur le terrain, l'importance de ce phénomène n'est pas clairement expliquée. Des recherches ont été faites sur l'échec de certains vaccins PPCB attribué provisoirement à un dosage insuffisant. Le vaccin PPCB est un vaccin vivant atténué, par conséquent sa conservation sur le terrain et son administration correcte sont d'une grande importance pour qu'il soit efficace. Des études récentes sur les solvants contenant du sulfate de magnésium ont démontré que celui-ci abaissait le pH du vaccin et entraînait la mort des cellules de mycoplasme du vaccin. De plus, elles sont stables seulement pendant deux heures dans ces conditions. D'autres solvants qui n'altèrent pas le pH ou qui fournissent de meilleures solutions tampons ainsi que l'ajout d'indicateurs de pH dans les vaccins visant à estimer leur détérioration dans les conditions de terrain ont été étudiés. Afin de résoudre certains de ces problèmes, de meilleurs protocoles et formulations des lots de vaccins ont été présentés. Les discussions concernant la nécessité de nouveaux vaccins ont conclu que les vaccins actuels pourraient être améliorés au niveau de leurs formulations, de leur stabilité thermique et de l'assurance qualité. Des travaux de recherche fondamentale sont nécessaires si l'on veut fabriquer de meilleurs vaccins ayant une plus forte immunité protectrice et permettant de différencier l'immunité vaccinale de celle acquise sur le terrain.

Bovins présentant des symptômes de PPCB: encolure étendue, respiration par la bouche, toux, coudes écartés, mouvements respiratoires abdominauxDans la séance sur «L'utilisation des antibiotiques et des tests diagnostiques», des présentations ont été faites par les docteurs Thiaucourt (CIRAD-EMVT, Montpellier, France), R. Gieger (AIEA, Vienne, Autriche), J. Regalla (LNIV, Lisbonne, Portugal), A. Catley (CAPE/PACE/IBAR, Nairobi, Kenya), M. Rweyemamu (AVIS, Londres, Royaume-Uni), G. Tomson (PACE/IBAR, Nairobi, Kenya) et F. Mbithi (ILRI, Nairobi, Kenya). Le docteur M. Rweyemamu a présenté un nouvel outil Internet, produit par le Système d'information vétérinaire avancé (Advanced Veterinary Information System: AVIS), concernant les informations actuelles sur la PPCB; les participants en ont eu une démonstration puis ont pu faire leurs commentaires.

L'utilisation des antibiotiques dans le traitement de la PPCB a longtemps été un sujet de discussion passionné et controversé

L'utilisation des antibiotiques dans le traitement de la PPCB a longtemps été un sujet de discussion passionné et controversé. Leur utilisation pour traiter les maladies pulmonaires était illégale dans de nombreux pays. Sur le terrain, en réalité, la tétracycline est souvent utilisée pour traiter la PPCB. Un essai a montré qu'elle réduisait l'inflammation locale et la pathologie globale de la maladie chez les animaux mais ne tuait pas l'agent pathogène. Elle ne peut donc pas être recommandée dans les campagnes d'éradication. Manifestement, il est urgent de mener des recherches sur l'action antimicrobienne des antibiotiques antimycoplasmes.

Le test de la fixation du complément (FC) mis au point en 1953 a été déterminant pour le diagnostic sérologique de la PPCB. Récemment, un test ELISA de compétition (cELISA) a été mis au point et un projet de recherche coordonné sur cinq ans a été mené par le Service conjoint FAO/AIEA afin de valider le test sur le terrain. L'étude s'est achevée en 2003. Les avantages de cette technique sont les suivants: sa capacité à détecter des animaux infectés sur une plus longue période du cycle infectieux par rapport à la FC, sa facilité d'utilisation et la possibilité de systèmes internes de contrôle qualité. Cependant, il ne détecte pas toujours les animaux à des stades d'infection précoces comme le test FC. Il présente une sensibilité relative de 73 pour cent par rapport au test FC et une spécificité relative d'environ 98 pour cent. Sur la base de ces données, le test a été recommandé à l'OIE afin qu'il soit inclus dans les tests diagnostiques officiels de la PPCB. On a supposé qu'aucune des deux méthodes diagnostiques seules n'était valable pour un diagnostic sérologique définitif de la PPCB mais que les deux tests FC et cELISA devraient être pratiqués en parallèle afin d'améliorer le résultat global du diagnostic sérologique. Le test FC suivi du test immunoblot (IB) a été utilisé systématiquement au Portugal durant sa campagne d'éradication de la PPCB. Le test immunoblot permettait de confirmer les résultats de la FC et de distinguer les faux résultats positifs parfois obtenus avec le test FC. De même, il parvient à donner des résultats positifs sur une période d'infection plus longue que ne le fait le test FC. Les mesures de contrôle par zonage après des études de prévalence sérologique, la surveillance en abattoir et le contrôle des mouvements couplés au test FC, l'isolement des mycoplasmes, l'histopathologie et le test de réaction en chaîne à la polymérase (PCR) sont les efforts qui ont permis au Portugal d'éradiquer la PPCB et d'obtenir finalement de l'OIE, en 2003, le statut de pays indemne.

En Afrique, où les services vétérinaires sont affaiblis et où les ressources de terrain et de laboratoire sont réduites, les paramètres épidémiologiques conventionnels de base tels que la prévalence, qui sont essentiels pour le zonage, sont rarement disponibles. De nouvelles techniques qui encouragent l'expertise locale des éleveurs et des vachers ont donc été utilisées pour récolter des données épidémiologiques essentielles. Ces méthodes participatives ont été utilisées par le PACE/CAPE pour estimer l'étendue de la PPCB, pour établir la carte des mouvements des animaux et évaluer l'impact de la maladie au sein de la communauté. Contrairement aux méthodes conventionnelles, l'épidémiologie participative (EP) est une démarche proportionnelle comparative dans laquelle l'échantillonnage aléatoire, la standardisation et la vérification des erreurs peuvent être utilisés. C'est aussi une «vision de l'intérieur» où des informations privées et sensibles peuvent être rassemblées, prenant en compte des facteurs sociaux tout en obtenant des informations bien réelles.

Le principal mandat du PACE est de développer des politiques et, pour cela, des données épidémiologiques précises sont nécessaires, de même que des estimations de l'impact de la PPCB et une compréhension plus approfondie des outils disponibles pour le contrôle de la maladie. Pendant la durée de vie des projets PACE, qui doivent se terminer en octobre 2004, des activités destinées à générer ces données ont été définies. L'objectif global était de persuader les autorités d'adopter des politiques de contrôle et de surveillance intégrées au niveau régional dans la gestion des maladies animales. Des réglementations provisoires et une première ébauche de réglementation ont été évoquées, mais de meilleures études sur la mesure de l'impact de la maladie étaient nécessaires pour s'assurer de leur fondement. Les autres stratégies de vaccination proposées étaient fondées sur un partenariat public-privé pour une vaccination «facultative» et un traitement antibiotique efficace, aucun desquels n'est officiellement approuvé. La faisabilité de cette stratégie impliquerait la libéralisation de la disponibilité du vaccin pour les éleveurs, l'acceptation de la thérapie antibiotique et la formation du personnel adéquat. Le principe de la vaccination facultative a été sérieusement débattu mais aucune décision ferme n'a été prise.

La situation de la PPCB dans différents pays et régions a été présentée dans la séance «Stratégies de contrôle spécifiques par pays». Les différents intervenants, les docteurs B. Seck (Laboratoire vétérinaire central, Bamako, Mali), F. Fasanmi (Abuja, Nigéria), J. Simão (Luanda, Angola), O. Huebchele (Laboratoire vétérinaire central, Windhoek, Namibie), D. Bangoura (directeur des Services vétérinaires, Conakry, Guinée) et P. Mangani (Sous-Directeur du Service de la recherche et des services spécialisés, Lusaka, Zambie) ont donné un aperçu de l'étendue actuelle de la maladie en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale. Aux vues des données de mortalité et de morbidité, il est évident que l'ouest, le centre et le sud de l'Afrique, où est pratiqué l'élevage extensif pastoral et nomade et où les mouvements commerciaux d'animaux du nord au sud sont très importants, subissent les conséquences négatives de la PPCB. Cependant, il n'est pas possible d'estimer toutes les conséquences de la maladie car de nombreux pays de cette région ne fournissent pas de déclarations précises sur les foyers de la maladie. Une démarche par étapes a été suggérée pour le contrôle de la PPCB mais le facteur le plus important pour la mise en place d'une telle stratégie est la volonté et l'engagement des politiques. D'autres facteurs, tels qu'une bonne phase préparatoire et la possibilité de mettre en place et de maintenir des capacités institutionnelles et une coordination entre les différentes régions, sont également importants. Certains pays comme le Nigéria ont cité comme contraintes majeures le manque de ressources et de soutien adaptés, associé au manque d'encadrement politique. En Angola, il est impossible de construire une barrière physique entre les zones infectées et les zones non infectées comme cela a été fait au sud de la frontière de la Namibie. En revanche, le contrôle efficace de la PPCB repose sur des politiques bien définies, de bons vaccins et de bonnes campagnes de vaccination, une volonté politique et un soutien international. Le rapport alarmant sur un nouveau foyer en Namibie, dans la bande est de Caprivi au nord de la frontière du Botswana, illustre la menace de la PPCB pour les zones indemnes de la région de la SADC. En Zambie, on a démontré que la PPCB s'introduisait par l'ouest et se déplaçait vers le nord dans des zones préalablement indemnes. En Guinée, les mesures de contrôle comprennent le zonage, la sensibilisation du public par la presse populaire, la formation au moyen d'ateliers et de manuels et une législation visant à assurer la traçabilité de l'identité des animaux, auxquels il faut ajouter le soutien financier international et gouvernemental pour le contrôle de la PPCB.

Résumé des recommandations

Les recommandations de ces rencontres ont préconisé de collecter des données pour étudier l'impact, les coûts-bénéfices et la prévalence de la maladie, afin d'établir des méthodologies de contrôle stratégiques et progressives ciblées au niveau régional

Afin d'examiner la situation actuelle et proposer des solutions viables aptes à contribuer au contrôle de la PPCB en Afrique, trois groupes de travail sur les stratégies ont été formés: un sur les outils de contrôle, un sur les vaccins, et un sur l'utilisation des antibiotiques et les tests diagnostiques. Les recommandations de ces rencontres ont préconisé de collecter des données pour étudier l'impact, les coûts-bénéfices et la prévalence, afin d'établir des méthodologies de contrôle stratégiques et progressives ciblées au niveau régional. A cet effet, l'utilisation de l'épidémiologie participative et de la modélisation sont utiles. Les principales conditions retenues pour le contrôle de la PPCB sont l'assurance qualité des vaccins, avec de meilleures formulations et une meilleure stabilité thermique, et l'utilisation d'antibiotiques entraînant une stérilité bactériologique en MmmSC cliniquement prouvée. Il a été souligné que la thérapie combinée avec les antibiotiques pouvait être une solution utile pour parvenir au contrôle de la maladie. Le Centre panafricain de vaccin vétérinaire (PANVAC) devrait être reconstitué et géré par l'UA/BIRA pour la production de vaccin et l'assurance qualité. Des efforts de recherche constants doivent être faits sur la pathobiologie de base de la PPCB, afin d'obtenir de meilleurs vaccins et de bons tests diagnostiques capables de faire la distinction entre l'immunité vaccinale, l'immunité acquise sur le terrain et la maladie. Cependant, les tests sérologiques actuels de FC et de cELISA ont été jugés suffisants pour le diagnostic de troupeau et les enquêtes épidémiologiques. Ainsi, la mise en place des compétences de laboratoire pour ces tests diagnostiques et d'autres, comme l'identification du mycoplasme par culture et le test de confirmation IBT, est aussi nécessaire.

Il existe beaucoup d'informations sur la PPCB dans la littérature scientifique et de plus en plus sur les sites Internet d'information (certaines peuvent être trouvées sur le site Internet du service EMPRES de la FAO: http://www.fao.org/ag/AGA/AGAH/EMPRES/index.asp).

Cette rencontre très réussie du Groupe de consultation, qui a permis de rassembler des informations très variées du point de vue de la réglementation et du terrain comme sur le plan scientifique et technique, s'est conclue sur un constat consensuel: la PPCB est une maladie difficile à contrôler en Afrique et des démarches novatrices sont nécessaires pour parvenir au contrôle de la maladie. Des recommandations visant à mettre en place des projets pilotes pour évaluer les solutions ont été faites.

ALAIN PROVOST

La seconde rencontre du Groupe de consultation sur la PPCB s'était tenue à Rome du 24 au 26 octobre 2000. Le docteur A. Provost, alors représentant de l'OIE, était le président de séance pour cette réunion. Malheureusement, ce dernier, que ses collègues et son entourage appelaient affectueusement le «Pape» de la PPCB, est décédé le 24 novembre 2002. Dans un bref discours précédant la remise d'une médaille en argent, récompense à titre posthume de la FAO en l'honneur du docteur Provost, le docteur Y. Cheneau a salué ses résultats scientifiques et sa contribution au contrôle de la PPCB en Afrique. Il a déclaré : «Les travaux de recherche du docteur Provost sur la PPCB serviront toujours de base à la recherche fondamentale pour le contrôle de la PPCB dans le monde, en particulier ses contributions scientifiques dans le développement des vaccins actuels contre la PPCB.»



Top Of PageNext Page