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18 Le Travail en Groupes sur les Thèmes Centraux


Les participants ont été répartis en cinq groupes de travail. Quatre équipes inter-pays ont traité les stratégies au niveau national. Un groupe travaillait sur les stratégies régionales et transnationales.

Les questions-guide pour les cinq groupes étaient les suivantes:

Quelles sont les stratégies de succès et quels sont les risques/contraintes pour la conservation et l'utilisation durable des RGA et RGV applicables dans les cinq pays et lesquels sont spécifiques pour chaque pays? Quels sont les acteurs concernés par les différentes stratégies?

Les participants pouvaient choisir le groupe qui les intéressait personnellement, en respectant un certain quota par pays. Les groupes devaient être mixtes entre les pays pour faciliter l'échange transnational d'expériences.

Les initiatives pour assurer la conservation et l'utilisation durable de l'agro-biodiversité peuvent être regroupées en six domaines pour lesquels les aspects nationaux (Groupe 1 à 4) sont essentiels mais aussi les aspects transfrontaliers et régionaux (Groupe 5):

(i) Renforcement des capacités des éleveurs et des paysans (Groupe 1);

(ii) Accès aux ressources génétiques et aux technologies (Groupe 2);

(iii) Recherche (Groupe 2);

(iv) Politiques, législation et cadre institutionnel (Groupe 3);

(v) Marchés, infrastructures et commercialisation (Groupe 4);

(vi) Education et conscience publique (Groupe 4).

(i) RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ELEVEURS ET DES PAYSANS (y inclus les OCB)

Quels sont les objectifs d'une conservation et utilisation durable de l'agro-biodiversité?

a) Concernant les ressources génétiques animales

amélioration de la race locale;

amélioration locale;

amélioration de la production diversification;

conservation et restauration;

augmentation du cheptel.

b) Concernant les ressources génétiques végétales

préservation de l'environnement;

disponibilité des semences et autres;

amélioration des rendements;

sécurité alimentaire;

diversification des espèces.

Au niveau des éleveurs et paysans (organisations de base), le premier groupe de travail a identifié les stratégies de succès au niveau national de différents pays et a proposé des actions à mener avec les acteurs à la base:

Stratégies de succès

Actions à mener

· Formation IEC, recherche participative;

· Sensibilisation des paysans/éleveurs;

· Formation des formateurs;

· Echanges d'expériences;

· Responsabilisation des acteurs;

· Mise en place des cadres de concertation au niveau local;

· Brevetage sur le savoir traditionnel;

· Mobilisation des ressources financières;

· Application des plans stratégiques nationaux RGV/RGA;

· Formation juridique/institutionnelle, technique;

· Mécanisme d'information sur la prévention de risque par SAP;

· Projets pilotes;

· Vulgarisation des expériences réussies;

· Capitalisation des connaissances;

· Elaboration des conventions locales;

· Utilisation des canaux locaux de communication;

· Valorisation de la médecine traditionnelle;

· Mécanisme d'incitation;

· Intensification de la production.

· Elaborer un inventaire des RGA;

· Décrire l'état des lieux RGA;

· Appliquer la sélection et les croisements;

· Amélioration des parcours;

· Améliorer la protection sanitaire;

· Développer l'agroforesterie;

· Améliorer les techniques de production;

· Renforcer la fertilité des sols/défense et restauration des sols;

· Développer la pisciculture/ l'agriculture;

· Gestion participative des écosystèmes;

· Mise en défens;

· Améliorer le capital semencier;

· Développer l'apiculture;

· Développer des cultures non conventionnelles (champignons).

Les risques et contraintes majeures pour mener les actions avec les acteurs à la base concernent:

Risques

Contraintes

· Mauvaise structuration des OCB;

· Non diffusion des résultats de la recherche;

· Duplication des expériences;

· Non application des lois;

· Mauvaise codification des informations;

· Mauvais fonctionnement de l'organisation;

· Manque de multiplication des formations;

· Insuffisance de recyclage;

· Mauvaise utilisation des compétences;

· Promesses non tenues;

· Mauvaise gestion du financement:

· Déficit d'information sur l'utilisation des ressources financières disponibles;

· Insuffisance de capacités managériales des producteurs (E/A):

· Exploitation abusive des forêts.

· Identification et caractérisation génétique des races;

· Analphabétisme;

· Fonds compétitif pour la recherche;

· Limitation du nombre d'acteurs;

· Manque des ressources financières;

· Instabilité des acteurs formés;

· Coûts des probabilités des intrants;

· Non élaboration des décrets et arrêtés d'application;

· Non harmonisation des lois en tenant compte des secteurs agricoles, élevage, environnement, pêche;

· Pesanteurs sociales et culturelles;

· Inaccessibilité des zones cibles.


(ii) ACCES AUX RESSOURCES GENETIQUES ET AUX TECHNOLOGIES

Les stratégies de succès suivantes ont été identifiées par les participants:

a) Au niveau des politiques et institutions:

L'introduction des RGA a été rendue possible grâce uniquement aux instituts et organismes étrangers;

Il y a des banques de gènes régionales pour quelques espèces;

Existence de structure de conservation;

Collaboration entre pays dans le cadre de ressources en eau;

Implication croissante des populations locales dans l'utilisation durable des RG in situ;

Contexte international favorable à la conservation et initiative de loi au niveau national;

Important réseau de conservation ex situ (aires protégées, ranches);

Unité de gestion des RPG et structures de conservation.

b) Au niveau des échanges et de la vulgarisation

Le développement des nouvelles technologies de la communication et de l'information facilite les échanges;

Système d'échange efficace entre producteurs;

Utilisation des RGA/RGV locales a contribué à l'augmentation des rendements;

Valorisation des ressources;

Bonne disposition des paysans et le système d'encadrement pour l'adoption des nouvelles technologies et RG;

Service de vulgarisation et de recherche;

Acceptation des variétés issues de la sélection variétale participative;

Disponibilité des semences certifiées;

Existence de services de vulgarisation agricole;

Existence d'un service de semences (multiplication/ distribution);

Fluidité des échanges de RG.

c) Au niveau du savoir dynamique local des ressources génétiques

Diversité de conditions permettant de conserver et d'exploiter les RG;

Bonnes expériences avec l'appui aux organisations des producteurs pour conservation in situ;

Participation des populations, coopération sous-régionale ou régionale;

Echanges des semences entre paysans d'un même village et entre villages;

Organisation des foires pour les semences;

Organisation des groupements paysans producteurs de semences;

Prédisposition des populations locales pour la gestion durable des RG et de la biodiversité;

Reconnaissance du savoir-faire paysan (sélection, conservation, usages).

Le groupe a aussi identifié de nombreuses contraintes par rapport à l'accès aux ressources génétiques et aux technologies.

a) Au niveau de la recherche

Faible connaissance des interactions des composantes dans l'écosystème;

Recherche peu coordonnée;

Liens entre producteur et recherche hiérarchique, peu de «feed back à la recherche»;

Manque de moyens technologiques pour connaître la diversité génétique existante;

Faible capacité de contrôle sur la qualité des technologies proposées;

Les problèmes d'accès de collecte, de caractère d'utilisation sont souvent le souci des seuls scientifiques;

Absence de recherche sur les ressources animales;

Manque de programmes de sélection des RGA.

b) Au niveau de la formation

Faiblesse des connaissances sur les disponibilités en ressources génétiques et technologies (cas des paysans);

Faible connaissance des activités des producteurs pour le maintien des RG;

Formation insuffisante des paysans / encadrement pour l'exploitation des technologies et RG;

Méconnaissance de certaines ressources;

Accès aux RGA/RGV locales est limité pour les utilisateurs nationaux parce que souvent méconnues ou non évaluées.

c) Au niveau du cadre légal et institutionnel

Réglementation stricte pour la production / diffusion des semences améliorées;

Absence d'accord entre pays africains et institutions abritant les collections, banques de gènes;

Non application des réglementations adoptées;

Faible engagement national dans l'élaboration et la diffusion des lois;

Diffusion de la loi de l'Unité Africaine qui envisage le partage des bénéfices aux paysans;

Absence de politique de gestion des ressources génétiques;

Manque de synergie à l'intérieur et entre les pays;

Absence de législation commune sous-régionale d'échange de RG;

Manque de visibilité dans l'intervention des organismes internationaux vis à vis des engagements pris;

Hiérarchie / non délégation des responsabilités dans les ministères;

Non disponibilité des capacités opérationnelles des points focaux pour la coordination des activités diverses (formation-recherche ...).

d) Au niveau des ressources financières et humaines

Moyens financiers, matériels et humains limités;

Manque de moyens pour organiser les foires de semences, concours agricoles dans les villages;

Non disponibilité des capacités (RH, RM, RF) pour la collecte, la conservation et l'utilisation;

Insuffisance de ressources humaines spécialisées;

Capacités financières limitées pour l'adoption des RG (en conservation et en exploitation);

Faible pouvoir d'achat des populations pour l'acquisition des RG améliorées;

Faible pouvoir d'achat de consommateurs pour des produits améliorés.

e) Au niveau des informations

Mauvaise circulation de l'information dans les pays et entre pays;

Mauvaise circulation de l'information sur les disponibilités locales et extérieures;

Méconnaissance des technologies développées pour leur utilisation par les populations.

f) Au niveau de la culture et du savoir local

Erosion culturelle et habitudes alimentaires;

Savoirs traditionnels et méthodes de conservation RG.

Le groupe a élaboré un nombre de recommandations concernant l'accès aux ressources génétiques et aux technologies:

a) Développer les lois et les applications/suivi

L'administration des conventions (CDB, CCD, Convention sur le changement climatique....) doit appuyer beaucoup plus les actions de terrain;

Appliquer la loi modèle OUA;

Réglementation sur la biosécurité avec une considération de l'agro-biodiversité;

Mettre en place un cadre juridique clair sur l'accès et l'utilisation des RG;

Associer les paysans à la prise des décisions les concernant;

Disposer d'un cadre fonctionnel de gestion des RG;

Adopter et vulgariser les lois réglementaires d'échanges;

Institutionnaliser, aux niveaux national et régional, la certification des semences;

Création d'un système «suigeneris» pour les variétés, semences améliorées;

Contrôler l'application des engagements signés;

Mise en œuvre des différentes conventions à travers des textes législatifs et réglementaires au plan national.

b) Promouvoir les produits et savoirs locaux

Organiser les foires agricoles (RGV/RGA) pour les éleveurs sélectionneurs;

Promouvoir l'écotourisme;

Promotion des initiatives privées dans la valorisation des ressources génétiques;

Organisation des différentes filières;

Alimentation bétail, volailles à base des productions locales;

Promouvoir l'utilisation des plantes mi/sauvages;

Nouvelles recettes pour RGV/RGA locales;

Explorer les marchés d'exportation des produits spéciaux;

Promouvoir l'exploitation du savoir et savoir-faire traditionnels;

Inventorier et capitaliser les savoirs locaux de gestion des RG;

Organiser les producteurs en filières et en associations fortes;

Promouvoir les qualités des produits locaux, des RG locales;

Formaliser le savoir et le savoir-faire traditionnels;

Valoriser les savoirs locaux sur l'utilisation des RG.

c) Mettre en place un système de financement durable pour les RG

Meilleure accessibilité au crédit à des conditions adaptées aux RG;

Inscrire le financement de la recherche dans les plans et programmes de développement (financement bilatéral et multilatéral);

Créer un fonds pour les RG;

Lobby auprès des fondations (bi//fates...);

Inscrire les ressources génétiques dans la loi des finances;

Prélèvement du PIB pour le financement de la recherche;

Améliorer la collaboration producteurs, chercheurs, décideurs.

d) Mettre en place un système d'information sur les RG

Création de bulletins/périodiques;

Création des bases de données accessibles aux utilisateurs;

Favoriser l'accessibilité de l'information;

Mettre en place des systèmes d'alerte rapide pour les risques;

Produire rapport annuel sur état RG;

Développement des programmes radio sur la biodiversité à l'intention des populations;

Création des PF régionaux agro-biodiversité;

Créer des bases de données sur les RG accessibles (centres de documentation, site Web);

Mettre en place un SIG national.

(iii) RECHERCHE

Les succès identifiés par le groupe de travail concernant la recherche dans les pays sont les suivants:

Existence de réseaux de recherche;

Existence structure de recherche;

Existence des réseaux pour la collaboration;

Mise en œuvre des programmes de recherche pour solutionner les problèmes immédiats;

Effectivité de la collaboration entre structures de recherche dans la sous-région;

Mise en place des plans stratégiques nationaux de recherche;

Existence des réseaux sous-régionaux CORAF, NERE;

Existence de structure de recherche sur les RG;

Existence petites unités conservation semences végétales;

Disponibilité résultats de recherche et vulgarisation;

Conservation des semences de base;

Début de recherche sur culture, savoir?

Banques de gènes des ressources nationales;

Résultats de recherche conservation in-situ;

Développement et vulgarisation de nouvelles variétés.

Les contraintes au niveau de la recherche concernant l'agro-biodiversité sont les suivantes:

a) Insuffisance connaissances et méthodes

Approche participative non maîtrisée;

Mécanisme des stratégies et capacités de conservation des RG des producteurs;

Manque de transfert de technologies vers les pays du Sud exode des RH vers le Nord;

Les introductions des RG ne tiennent pas toujours compte des demandes paysannes;

Inventaires des ressources alimentaires insuffisantes;

Absence de recherche sur la conservation des RG;

Insuffisance de multidisciplinarité;

Absence de visions à long terme;

Faible participation des producteurs / éleveurs;

Faible organisation des producteurs pour formuler les contraintes de production;

Faible application des résultats de recherche;

Faible intérét dans la recherche sur les productions biologiques.

b) Politiques et collaboration

Réseaux de recherche (ORAF, FHRA....) sont faibles;

Recherche nationale est dispersée / mal coordonnée entre Ministères (Agric., Science, Elevage, Education);

Concilier les politiques nationales aux conditions réelles de la recherche dans le pays;

Faible coordination aux niveaux agro-écosystèmes;

Manque de collaboration entre organismes de vulgarisation et de recherche dans le pays;

Insuffisance de synergie au niveau des chercheurs;

Chercheurs ne savent pas parler aux décideurs;

Faible connaissance parmi chercheurs des effets des lois sur RG, RGA;

Faible coordination de la recherche biotechnologie, nationale et régionale;

Anticiper l'impact des OGM sur l'agro-biodiversité;

Absence de schéma de diffusion des RG animales.

c) Insuffisance des moyens: humains, logistiques, financiers

Absence de formations;

Insuffisance de moyens humains;

Insuffisance des ressources humaines;

Systèmes d'éducation nationale deviennent plus faibles;

Faibles ressources financières;

La recherche étant coûteuse ne reçoit pas toujours les moyens adéquats;

Manque de moyens technologiques;

Manque de moyens humain, matériel et financier;

Absence de fonds national d'appui à la conservation et à la gestion des RG;

Absence de structure et/ou d'infrastructure de conservation des RG;

Absence de financement pour les thèmes stratégiques;

Quasi inexistence de financement dans le domaine de la conservation des RG;

Dichotomie entre la promotion des chercheurs nationaux et les capacités nationales de recherches de même que les objectifs;

Manque d'un secteur privé organisé et puissant.

Les recommandations élaborées par le groupe concernant la recherche sont les suivantes:

a) Institutionnaliser les méthodologies des recherches participatives

Initiative de programmes participatifs sur les RG;

SNRA utilise davantage de MARP dans ses interventions;

Généraliser l'utilisation des méthodes participatives;

Disposer d'un cadre de recherches multidisciplinaires pour les RG;

Impliquer davantage les producteurs dans l'élaboration et la mise en œuvre des plans nationaux de recherches sur les RG.

b) Inscrire la recherche sur les RGA/RGV dans les priorités nationales des politiques de développement

Bien définir une politique de gestion des RG;

Création de cadre structurel et législatif d'utilisation rationnelle des chercheurs;

Elaboration d'une politique applicable par tous;

Faire une MARP institutionnelle + plan d'action auprès des Ministères/Directions impliqués dans l'agro-biodiversité.

c) Promouvoir une approche de recherche intégrée sur l'agro-biodiversité

Institutionnaliser la collaboration entre producteurs / éleveurs pour la gestion des RG;

Intégration de recherche agricole + environnementale au sein de l'agro-biodiversité;

Evaluation des besoins en recherche des utilisateurs;

Promotion des recherches sur les espèces forestières alimentaires;

Promotion d'une recherche qui conserve la diversité génétique des espèces.

d) Mettre en place un système d'information sur les ressources génétiques

Inventaire des stratégies de conservation des produits;

Inventorier et analyser (évaluer) les savoirs locaux de conservation des RG;

Inventaire, caractérisation et évaluation de toutes les RG avec les populations;

Meilleure circulation de l'information.

e) Renforcement des capacités des différents intervenants

Renforcer les capacités des producteurs / productrices;

Dynamiser et renforcer les structures nationales et réseau sous/région;

Renforcer les capacités de recherche;

Renforcer les capacités des acteurs en matière de gestion des ressources génétiques.

f) Favoriser la collaboration sous-régionale/internationale

Créer un cadre conceptuel d'intégration des actions au sein des acteurs et partenaires;

Rendre opérationnels les différents réseaux relatifs aux RGA/RGV.

(iv) POLITIQUES, LEGISLATION ET CADRE INSTITUTIONNEL

a) Succès et contraintes concernant les politiques

Les atouts pour tous les pays

Adhésion aux différentes conventions environnementales;

Adhésions aux instruments juridiques sur les RGA et RGV;

Existence de rapports nationaux sur l'état des RGA et RGV.;

Articulation des politiques de lutte contre la pauvreté à la conservation et à l'utilisation durable de la biodiversité, œuvre des politiques;

Prise en compte de la gestion des ressources naturelles dans le NEPAD;

Reflet de la connaissance du terroir au niveau des politiques et stratégies.

Les atouts spécifiques dans quelques pays

Existence d'un programme fonctionnel sur la synergie en Mauritanie;

Emergences d'aires protégées communautaires à la faveur de la loi sur la décentralisation.

Les contraintes générales pour tous les pays

Situation des RGV et RGA non actualisée.

Les contraintes spécifiques pour quelques pays

Manque de financement pour élaboration et mise en œuvre;

Absence de données chiffrées sur la faune et la flore du Mali.

b) Succès et contraintes concernant la législation

Les atouts pour tous les pays

Signature du traité sur les RPGAA en cours d'élaboration;

Adhésion aux instruments juridiques internationaux sur les RGV et RGA;

Intégration de l'esprit des conventions au niveau de certains textes juridiques;

Existence de la loi modèle de l'OUA sur la biosécurité;

Existence de textes législatifs sur la gestion des ressources naturelles;

Ebauche de cadre réglementaire national sur la biosécurité;

Législation sur la production et le mouvement des semences.

Les atouts spécifiques dans quelques pays

Charte pastorale qui intègre la conservation des pâturages au Mali;

Intégration de l'esprit des conventions au niveau du code pastoral en Mauritanie.

Les contraintes générales pour tous les pays

Non adhésion de certains pays au Traité international;

Non adhésion de certains pays à d'autres instruments juridiques contraignants;

Manque de financement pour la mise en œuvre;

Non harmonisation des textes législatifs à l'intérieur des pays;

Les textes sont méconnus et peu adaptés;

Non application des textes législatifs et réglementaires;

Contradiction entre les dispositions de l'OMC et celles de la loi modèle de l'OUA;

Déperdition des connaissances traditionnelles du fait du manque de législation sur le droit de propriété intellectuelle.

Les contraintes spécifiques pour quelques pays

Textes d'application concertés (local, national, régional).

c) Succès et contraintes concernant le cadre institutionnel

Les atouts pour tous les pays

Existence de structures horizontales chargées de la gestion des ressources agricoles et environnementales;

Implication des paysans dans les organisations de recherche;

Existence d'institutions sous-régionales UEMOA, CILSS, CEDEAO...;

Transfert des compétences relatives à la GRN aux collectivités locales.

Les atouts spécifiques dans quelques pays

Existence d'Institutions traditionnelles de GRN au Bénin et au Mali.

Les contraintes générales pour tous les pays

Structures de GRN peu opérationnelles;

Faible implication des acteurs de bases dans l'élaboration des textes et les structures institutionnelles;

Faible fonctionnement des structures de contrôle;

Besoin de concertation et de coordination au niveau national;

Faible synergie des structures environnementales (CDB, RGA, RGV, ...).

Les contraintes spécifiques pour quelques pays

Superposition entre institutions traditionnelles et modernes sur les GRN au Mali;

Absence d'un centre de semences forestières en Mauritanie.

(v) MARCHES, INFRASTRUCTURES ET COMMERCIALISATION

Le groupe de travail a utilisé quelques exemples précis pour voir les éléments de succès et les contraintes.

a) Le coton biologique au Mali

Les succès:

Développement des variétés locales adaptées;

Incitations à des prix plus rémunérateurs;

Certification du produit;

Meilleur entretien de la fertilité du sol.

Les contraintes:

Approvisionnement difficile en intrants biologiques;

Dépendance au marché européen;

Manque de compétence/formation dans le domaine de la certification;

Manque de soutien politique national.

Recommandation:

Accentuer la recherche sur les souches locales les plus adaptées, plus résistantes aux maladies (surtout pour les RGV dans le cadre de la culture biologique).

b) Les aulacodes au Bénin

Les succès:

Contribution à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à la réduction de la pauvreté;

Réduction des prélèvements sur la faune sauvage;

Développement des marchés nationaux, régionaux et internationaux.

Les contraintes:

Respect des normes techniques et sanitaires;

Contrainte de production à grande échelle (problèmes de nourriture et de reproducteurs);

Coût de production élevé.

Recommandations:

Création de label pour ouvrir de nouveaux créneaux/marchés;

Multiplier la réflexion/recherche sur d'autres domaines non encore exploités des productions dites non conventionnelles;

Augmenter la valeur ajoutée des produits locaux finis (meilleure finition du produit et de sa présentation).

c) La transhumance

Les succès:

Production à moindre coût de la viande en qualité et en quantité;

Maintien d'un savoir ancestral;

Maintien de la diversité génétique intra-spécifique;

Existence de grands marchés à bétail régulièrement approvisionnés;

Maintien d'une culture ancestrale.

Les contraintes:

Les aléas climatiques;

Méconnaissance par les éleveurs des lois existantes;

Conflits.

(vi) EDUCATION ET CONSCIENCE PUBLIQUE

Les stratégies de succès

Programmes d'éducation environnementale appliqués au niveau des écoles primaires;

Organisations de foires agricoles aux niveaux nationaux, sous-régionaux (et internationaux);

Contribution des organisations socioprofessionnelles agricoles à la conservation de la biodiversité;

Fierté culturelle à disposer de plusieurs variétés locales.

Les risques et contraintes

Manque d'intégration de la société civile dans le domaine de l'agro-biodiversité;

Faible connaissance et valorisation du savoir local en matière d'agro-biodiversité, absence de documentation;

Faible niveau d'alphabétisation des populations rurales;

Sous-estimation des potentialités des variétés locales;

Méconnaissance des qualités nutritionnelles des variétés locales;

Changement d'habitudes alimentaires;

Manque de reconnaissance et de soutien politique à l'agriculture traditionnelle.

Les recommandations:

Création/diffusion d'émissions radio et télévisées sur l'importance des variétés locales et de la diversité biologique;

Veillez à une meilleure intégration de la société civile au niveau des fora et programmes sur l'agro-biodiversité;

Intégrer le thème de l'agro-biodiversité dans les programmes d'alphabétisation fonctionnelle;

Promouvoir l'information sur les qualités nutritionnelles des variétés locales et accentuer la recherche et la vulgarisation sur les qualités culinaires.

(vii) ASPECTS TRANSNATIONAUX/ REGIONAUX

Les aspects concernant l'agro-biodiversité qui dépassent le niveau national et se règlent au niveau régional et transnational sont les suivants:

Les succès:

Politiques et législation;

Existence du programme SAFORGEN;

Concertation régionale pour la gestion des aires protégées transfrontalières (ECOPAS, AGIR, etc.);

Existence d'une loi modèle RG sur les OGM;

Existence de certification internationale de transhumance CEDEAO;

Existence d'un projet de code de l'environnement entre le Mali, le Sénégal et la Mauritanie (OMVS);

Existence d'une loi modèle OUA sur les RG;

Harmonisation des législations lutte contre les criquets (CILSS);

Suivi du développement des cultures par le CILSS;

Existence d'un réseau Ouest et Centre Africains sur les RPG (GRENEWECA/IPGRI);

Education et conscience publique (formation/information);

Module de formation sur la gestion et conservation de la RGA par ICRI;

Formation des conservateurs et des formateurs en RPG par l'IPGRI;

Education environnementale à l'école primaire CILSS (PFIE);

Développement d'outils didactiques dans le cadre d'AGIR;

Développement de modules de formation sur les politiques de gestion des RG (IPGRI, GTZ...);

Existence d'une formation de 3ème cycle en gestion des RPG (Université de Cocody);

Existence d'institutions sous-régionales de formation en agriculture et en élevage et en génie rural/forêts;

Marchés, infrastructures et commercialisation;

Existence de marchés transfrontaliers de produits agricoles;

Existence de marché commun UEMOA;

Renforcement des capacités des productions et des exploitants;

Existences d'une association: Union Internationale de l'Organisation des Pasteurs (UIOP);

Formations des paysans sur les techniques de conservation en champs de l'agro-biodiversité (projets, IPGRI, GTZ);

Existence du Réseau Ouest Africain des Organisations Paysannes (ROPA);

Echanges d'expériences entre paysans de la sous-région dans la gestion des ressources naturelles;

Accès aux ressources génétiques et aux technologies;

Existence dans plusieurs pays de centres de semences végétales et animales;

Existence de programmes de développement de semences végétales et animales;

Existence de programmes de développement de certaines races animales (Azawak, Somba, N'Dama, etc.);

Existence d'organismes internationaux de recherche sur les RG (IPGRI, ICRI, IITZ, ADRAO...);

Existence de CORAF;

Existence de nombreux réseaux thématiques.

Les contraintes:

Pas d'harmonisation de textes législatifs entre les pays qui partagent la même biodiversité;

Insuffisance de cadre de concertation sous-régional sur la diversité biologique (agricole, élevage, forestier);

Difficulté de mise en œuvre des différentes conventions CCD, CDB;

L'agro-biodiversité n'est pas une priorité des institutions sous-régionales (CEDEAO);

Insuffisance d'application des textes relatifs au mouvement transfrontalier du bétail;

Absence d'un cadre législatif régional sur l'accès aux RG et le partage équitable des bénéfices;

Faiblesse des programmes et structures de formation spécialisés en gestion de l'agro-biodiversité;

Faiblesse d'alphabétisation des populations;

Absence d'outils d'information et d'éducation spécialisés sur l'agro-biodiversité;

Faible niveau d'échange des informations sur les RG au niveau sous-régional;

Absence d'un mécanisme régional de suivi et d'alerte précoce sur les menaces de disparition des espèces et variétés d'agro-biodiversité;

Insuffisance d'application des dispositions commerciales de la CEDEAO;

Importation de viandes extra Africaines;

Absence d'une stratégie régionale de promotion commerciale des produits agricoles;

Faible développement des infrastructures de commercialisation;

Absence de module de formation sur l'agro-biodiversité;

Insuffisance de participation des exploitants agricoles aux séminaires et ateliers de formation sous-régionaux;

Manque d'harmonisation des régimes de propriété intellectuelle et des droits d'obtention végétale;

Centres d'insemination artificielle privilégient les races exotiques;

Insuffisance des inventaires caractérisation des RG;

Absence de banques de gènes régionales;

Insuffisance des échanges infos/résultats entre pays;

Insuffisance de capitalisation du savoir-faire des producteurs en agro-biodiversité;

Insuffisance de capitalisation du savoir local en conservation;

La recherche sur les RG ne couvre pas toutes les espèces.


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