Page précédente Table des matières Page suivante


Chapitre 3. Les différentes étapes traversées par le secteur de l'agriculture


L'agriculture algérienne a connu depuis 1973 des changements importants qui se sont traduits par des modifications significatives des structures agraires.

C'est ainsi que les mesures de nationalisation et de limitation de la propriété, engagées dans le cadre de la révolution agraire durant les années 1970, ont donné naissance à environ 6 000 coopératives agricoles, sur les 400 000 ha distraits de la propriété privée.

La restructuration, en 1981, des terres du domaine national - réparties alors en 2 000 domaines autogérés - a entraîné une réduction de leurs superficies et une intégration à leur patrimoine de 6 000 coopératives, portant ainsi le nombre des domaines autogérés à 3 400.

En 1983, la Loi 83-12 du 13 août 1983, portant accession à la propriété foncière agricole par la mise en valeur, a donné naissance à de nouvelles exploitations. Les dispositions de cette loi ont également libéré les transactions foncières sur les terres de statut privé, suspendues depuis la mise en oeuvre de la révolution agraire, modifiant ainsi la consistance et le parcellaire de nombreuses propriétés.

En 1987, la Loi 87-19 du 8 décembre 1987 a conduit au démantèlement des 3 400 domaines autogérés et à la mise en place d'un nouveau mode de gestion des terres du domaine national, à travers la création de 3 000 exploitations agricoles collectives (EAC) et 60 000 exploitations agricoles individuelles (EAI).

En 1990, la restitution des terres nationalisées par la Révolution agraire à leurs anciens propriétaires, opérée dans le cadre de la Loi 90-25 du 18 novembre 1990, a donné naissance à de nouvelles exploitations de statut privé, réduisant ainsi la superficie des terres relevant du domaine national.

Outre ces modifications des structures agraires, il faut ajouter les nombreuses terres agricoles abandonnées au profit de l'urbanisation, puisque 200 000 ha étaient déjà concernés à la fin de 1995.

Il faut enfin rappeler que l'Algérie a connu trois découpages administratifs de grande importance depuis l'indépendance, faisant passer le nombre de wilayas de 15 en 1966 à 31 en 1974 et à 48 en 1984, le nombre de communes étant passé respectivement de 670 à 703 et 1 541.

Toutes ces restructurations agraires et territoriales ont souvent déstabilisé le secteur agricole et la profession dans son ensemble, tout en rendant caduques à chaque fois les données statistiques relatives aux structures agraires. Les données concernant la conduite des exploitations ne sont disponibles que pour les terres du domaine national.

Enfin, il faut relever que les données statistiques récentes relatives aux surfaces détenues par le secteur privé et aux cultures qui y sont pratiquées, sont, elles aussi, souvent incomplètes. Ces données, à l'instar de celles du secteur étatisé, sont présentées par groupes de cultures et ne sont donc pas individualisées.

Il a fallu attendre 2004 pour avoir une vue d'ensemble relativement claire du secteur agricole, grâce au travail mené en 2001 dans le cadre du recensement général de l'agriculture.


Page précédente Début de page Page suivante