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Chapitre 6. L'utilisation des engrais et du fumier en Algérie


Compte tenu du manque de bases de données et/ou de publications se rapportant à la fertilisation d'une manière générale et à l'utilisation des engrais par culture en particulier, il n'a pas été possible d'accéder à certaines informations. L'utilisation des engrais par l'agriculture n'est pas connue exactement, sauf pour les agriculteurs chargés du programme d'intensification des céréales et pour les agriculteurs cultivant la pomme de terre.

Le tableau 4 présente les doses d'azote et de phosphore recommandées en fonction de la pluviosité de la zone.

CÉRÉALES

Selon les données collectées pour la période 1983-91 par Djenane (1992), aussi bien pour la zone nord que pour la zone sud des hautes plaines sétifiennes, les engrais les plus utilisés sont l'ammonitrate (33,5 pour cent) puis le TSP; les engrais NPK, PK et DAP sont d'usage aléatoire. Pour des raisons de disponibilité sur le marché et d'autres raisons (dont le prix, le transport, etc.), dans toute la région de Sétif, les quantités d'engrais apportées sont variables aussi bien dans le temps que dans l'espace. Durant cette période, ces quantités n'étaient, en aucun cas, définies ni en fonction des quantités d'éléments présentes dans le sol, ni en fonction des propriétés des sols, notamment leur possibilité de stockage et leur pouvoir fixateur.

TABLEAU 4
Doses d'azote et de phosphore en fonction de la pluviosité

Pluviosité

< 400 mm

400-600 mm

> 600 mm

Elément fertilisant

N

P2O5

N

P2O5

N

P2O5


kg/ha

Jachère travaillée

34

46

67

92



Fourrages

34

46

67

92

100

92

Légumes secs



67

92

100

92

Pomme de terre irriguée



34

46

67

92

Blé

34

46

67

46

100

92

Source: INVA-ITGC, 1997.

Dans un travail mené durant les années 90 sur le statut du phosphore dans les sols céréaliers des hautes plaines sétifiennes, la fertilisation phosphatée dans ces sols, telle que pratiquée, entraînait un certain gaspillage. Elle ne profite pas totalement à la plante du fait du fort pouvoir fixateur des sols vis-à-vis de cet élément. Pour l'azote, il est difficile d'apprécier l'effet des doses proposées (34 et 67 unités) car, d'une part, on n'était pas sûr qu'elles étaient respectées, d'autre part, on ignorait, à l'époque, le contenu azoté initial des sols. En conditions expérimentales, il était établi, dans la région, que la dose de 34 unités favorise le rendement en grains alors que la dose de 67 unités favorise la biomasse et donc la production de matière sèche. Pour le potassium, on ne disposait, à l'époque, d'aucune information.

Le tableau 5 présente les éléments d'intensification des techniques culturales dans les exploitations céréalières. Environ un quart des exploitations céréalières utilise des engrais et/ou du fumier.

La jachère reste une technique culturale fréquemment utilisée: 286 915 exploitations céréalières, soit 48,7 pour cent, la pratiquent.

Les techniques culturales recommandées - et appliquées dans les zones potentielles soumises à des programmes d'intensification - ont permis une meilleure productivité. Dans le domaine céréalier, la moyenne de rendement avoisine les 1 200 kg, alors que des pointes à 5 000 kg sont souvent obtenues. La moyenne conseillée d'utilisation des deux principaux engrais (N et P2O5) oscille entre 50 et 100 kg d'éléments nutritifs pour les deux types d'engrais. Cependant cette pratique n'est pas généralisée. Elle n'est effective que chez les agriculteurs avertis et uniquement au niveau des zones «potentielles» et pour une diversité de cultures annuelles assez conséquente. La pratique de techniques de conduite plus rationnelles des cultures a stabilisé la production à un niveau appréciable mais qui reste en deçà des potentialités. L'utilisation des engrais (en plus de la lutte contre les adventices) est sûrement la technique qui a contribué le plus à l'augmentation des rendements des céréales.

TABLEAU 5
Eléments d'intensification des techniques culturale

Exploitations utilisant:

Nombre

Pour cent*

Semences sélectionnées

87 442

14,9

Semoir

62 193

10,6

Fumier

136 416

23,2

Engrais N et P2O5

142 462

24,2

Herbicides

87 486

14,9

Pratiquant la jachère

286 915

48,7

* Pour cent par rapport au nombre des exploitations céréalières.

Il en est de même pour la pomme de terre, où on assiste à une utilisation intensive des engrais (NPK 15-15-15) et dont les rendements oscillent entre 15 et 40 tonnes par hectare en fonction des zones et des degrés d'intensification et de conduite. La superficie allouée à la pomme de terre est certes réduite par rapport aux céréales (100 000 ha par rapport à 3,5 millions d'ha) mais elle est très consommatrice d'engrais.

Dans toutes les conditions, l'engrais azoté reste le plus utilisé, probablement de par son effet instantané et remarquable sur les cultures de céréales et dont l'impact sur la culture est mesurable (visible), à l'inverse des autres engrais dont l'effet sur les cultures n'est pas apparent. Un effort de vulgarisation est à faire dans ce sens pour mettre en exergue la synergie et la complémentarité des engrais. Dans les zones arides et semi-arides, le phosphore et le potassium sont essentiels pour l'amélioration de la tolérance à la sécheresse et l'assimilation de l'azote.

POMMES DE TERRE

L'Institut technique des cultures maraîchères et industrielles (ITCMI) a mis en place très récemment un réseau d'information sur la fertilisation de la culture de la pomme de terre (tableau 6) et ce, au niveau d'un certain nombre d'agriculteurs dans cinq régions: Sétif, Milan, El Oued, Batna et Tébessa. Ce début de travail, bien qu'intéressant, reste relativement incomplet.

Les agriculteurs de Sétif et de Tébessa semblent utiliser beaucoup plus d'engrais que leurs homologues d'El Oued (zone saharienne, sol sableux).

TABLEAU 6
Fertilisation NPK de la pomme de terre dans cinq régions, 2004

Région:

Sétif

Mila

El Oued

Batna

Tébessa

Nombre d'agriculteurs

10

10

13

11

14

Moyenne en kg de 15-15-15 par ha

1 200

960

220

720

1 120

TABLEAU 7
Pomme de terre. Recommandations de fertilisation

Culture

Fumure de fond/ entretien

Fumier

N

P2O5

K2O

Rendement
(fumier + engrais)



kg/ha

Pomme de terre saison

Fond

30 000

800



22 000


Entretien


200


100


Pomme de terre primeur

Fond

25 000

1 200





Entretien


200


200

17 000

Pomme de terre de semence

Fond

30 000

800



18 000


Entretien


300




Source: INVA-ITCMI, 2002.

Les agriculteurs des régions de Mila et de Batna occupent une position intermédiaire.

CULTURES MARAÎCHÈRES

Pour le maraîchage, l'Institut national de la vulgarisation agricole (INVA) et l'ITCMI conseillent les doses présentées dans le tableau 8 pour différentes cultures. Ces doses sont largement suivies par les agriculteurs ayant des surfaces assez importantes de maraîchage et tournés vers la commercialisation. Cependant, beaucoup de précisions manquent quant à la période des apports d'engrais et à la composition de ces derniers.

Ces informations ne concernent pas les petits agriculteurs pratiquant une agriculture de subsistance où la fertilisation est pratiquement inexistante, à l'exception du fumier dans certains cas s'il est disponible au niveau de l'exploitation.

Les cultures sous serre sont relativement bien conduites au niveau de l'ensemble du territoire, compte tenu des investissements engagés. La fertilisation est généralement bien menée et les rendements sont assez intéressants (tableau 9).

L'introduction de l'irrigation au goutte à goutte, grâce aux appuis financiers fournis par les pouvoirs publics (PNDA), a permis non seulement l'utilisation plus rationnelle des engrais mais aussi de meilleurs rendements.

TABLEAU 8
Recommandations de fertilisation pour certaines cultures maraîchères (irriguées) de plein champ

Culture

Type de fumure

Fumier

N

P2O5

K2O

Rendement
(fumier + engrais)



kg/ha

Concombre


35 000


400


30 000

Poivron

Fond

35 000


600


18 000


Couverture


200


200


Haricot


20 000


300


5 000

Oignon




800


20 000

Chou


30 000


300


25 000

Aubergine

Fond

40 000


400


30 000


Entretien


200




Laitue


40 000

300

200

400

30 000

Carotte

Fond

20 000


500


20 000


Couverture


300




Pastèque

Fond

30 000


400


25 000


Couverture


200




Source: INVA-ITCMI, 2002.

TABLEAU 9
Recommandations de fertilisation pour certaines cultures maraîchères sous serre

Culture

Fumure de fond/ entretien

Fumier

N + P2O5 + K2O

Rendement
(fumier + engrais)



kg/ha

Concombre


40 000

800

90 000

Poivron*


35 000

800

60 000

Courgette

Fond

30 000

300

30 000


Entretien


150


Melon


50 000

1 000

62 500

Fraises


40 000

1 000

30 000

Tomate*


40 000

800

30 000

* Irrigation goutte à goutte.
Source: ITCMI, 1995; INVA-ITCMI, 2002.

CULTURES INDUSTRIELLES

Les cultures industrielles sont représentées en Algérie par la tomate et le tabac. La tomate industrielle a pris un essor très important durant les dernières années, particulièrement à l'est du pays (Annaba). Les rendements sont importants (tableau 10). La main d'oeuvre utilisée est généralement constituée d'adolescents et de femmes.

TABLEAU 10
Cultures industrielles. Recommandations de fertilisation

Culture

Fumure de fond/ entretien

Fumier

N + P2O5 + K2O

Rendement
(fumier + engrais)



kg/ha

Tomate1

Fond


800

30 000

Tomate2

Fond


400

50 000

Tabac3 (blond)

Fond

20 000

500

1600


Entretien


300


Tabac à priser

Fond

15 000

400

1 500


Entretien


200


1 Irrigation à la raie.
2 Irrigation goutte à goutte.
3 Tabac à fumer blond.
Source: ITCMI, 1995; INVA-ITCMI, 2002.

ARBORICULTURE

Pour l'arboriculture, certains agriculteurs pratiquent une fertilisation plus ou moins adéquate (tableau 11), en fonction de leurs moyens et du degré d'intensification de la culture.

Le Fonds national pour la régulation du développement agricole (FNRDA) a permis un réel essor du développement de l'arboriculture fruitière. Cependant, il est indispensable de compléter les actions du FNRDA par d'autres éléments, tel le crédit de campagne. Ce dernier devrait être lié à l'investissement réalisé par l'agriculteur au niveau de l'exploitation. A titre d'exemple, l'attente de l'entrée en production de l'arboriculture nécessite un appui des pouvoirs publics durant au moins les trois premières années. Une telle action encouragerait les agriculteurs à ne pas hypothéquer l'avenir de leurs jeunes plantations par l'introduction de cultures intercalaires ou tout simplement par le non-désherbage (ou absence de travaux du sol) des vergers en vue d'une exploitation de l'herbe (qui pousse spontanément), comme aliment pour le cheptel.

TABLEAU 11
Certaines espèces arboricoles. Recommandations de fertilisation

Culture

Fumure de fond/ entretien

N

P2O5

K2O



kg/ha

Olivier



400

400


Entretien (sec)

200


200


Entretien (irrigué)

300


300

Pommier



400-1 000

1000-2000


Entretien

400

150

250

Pêcher



400-1 000

1 000-2 000


Entretien


150-200

300-400

Agrumes


800

400

150

Source: INVA-ITCMI, 2002.

Par ailleurs, à travers les différents fonds existant, il est indispensable de penser à régler certains problèmes comme la mise en place des clôtures (à subventionner) ou comme le greffage et le palissage pour les vignobles. Le coût de ces opérations entraîne le délaissement de la viticulture.

PLASTICULTURE

Pour la plasticulture, dont la superficie nationale est de 6 100 ha selon les informations recueillies, les quantités d'engrais recommandées figurent au tableau 12.

POURCENTAGES DES TERRES FERTILISÉES

Les pourcentages de terres fertilisées ne montrent pratiquement que peu de changement pour l'élément P. Par contre, la consommation montre une utilisation meilleure au niveau de l'azote. L'utilisation de la potasse a changé dans la dernière décade, suite à une intensification des cultures maraîchères (plasticulture et culture hors saisons) et surtout de la pomme de terre et de la tomate industrielle. Malgré les efforts d'intensification, les pourcentages des terres fertilisées restent faibles, stables, en deçà des espérances, malgré le soutien.

TABLEAU 12
Plasticulture. Recommandations de fertilisation

Type d'engrais

Quantité utilisée
(kg/ha)

Quantité totale utilisée
(tonnes)

NPK 15-15-15

1 200

7 300

Urée

300

1 830

K2O

200

1 220

LE PROGRAMME NATIONAL DE DÉVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE

La production de céréales varie fortement d'une année à l'autre, surtout à cause des conditions climatiques, mais, suivant les statistiques de la FAO, la tendance vers une augmentation des importations est claire.

Le PNDA, qui a débuté en 2000, est venu consolider l'intensification l'agriculture, à travers l'adoption et l'application d'itinéraires techniques appropriés. Il vise une reconversion de systèmes de cultures adaptés en fonction des zones agro écologiques du pays. Les agriculteurs doivent appliquer volontairement les itinéraires techniques préconisés. Les perspectives entrent dans un cadre de sécurité alimentaire et projettent les superficies suivantes en 2004 pour les cultures dites stratégiques:

En matière d'engrais, l'utilisation a été un peu plus intense du fait du soutien accordé par l'état quant à l'adoption d'un itinéraire technique approprié (conduite de la culture, utilisation d'intrants etc).

Les agriculteurs sont encouragés et fortement incités à:

TABLEAU 13
Céréales. Superficie, production, rendement et importations


Moyennes

1970-72

1980-82

1990-92

2000-2003

Superficie récoltée

'000 ha

3 253

2 862

3 105

2 332

Production

'000 tonnes

2 052

2 259

2 922

2 433

Rendement

kg/ha

632

667

915

1 028

Importations

'000 tonnes

805

3 409

4 925

6 275

Par ailleurs, grâce à la politique agricole menée, les agriculteurs ont bénéficié de plusieurs subventions à la production agricole:

UTILISATION DES ENGRAIS EN ALGÉRIE

L'Algérie, malgré ses richesses, ses potentialités et ses capacités, utilise peu d'engrais comparativement au Maroc (figure 11). L'utilisation semble se stabiliser autour de 45 unités d'éléments nutritifs/ha, mais reste en deçà des normes d'intensification des cultures et d'amélioration de la productivité. Au long des années, ce manque n'est expliqué que par la pluviosité, certes un facteur prépondérant, mais mal mise à profit par la faiblesse d'utilisation des engrais, paramètre essentiel de productivité et de qualité.

Actuellement l'agriculture algérienne ne consomme que 100 000 tonnes d'éléments fertilisants environ par an alors que, selon la moyenne mondiale, la consommation devrait se situer à 850 000 tonnes par an (ASMIDAL, 2004b).

FIGURE 11
Tendance de l'utilisation des engrais en Afrique du Nord (1990-2000)

A titre d'exemple, les besoins des 2,5 millions d'hectares de cultures céréalières, à raison de 72 kg de N, 27 kg de P2O5 et 65 kg de K2O par hectare, seraient de 410 500 tonnes d'éléments nutritifs (2,5 millions de tonnes d'engrais) dont N 180 000 tonnes, P2O5 68 000 tonnes et K2O 162 500 tonnes.

L'évolution de la consommation d'engrais (N, P, K) n'est pas régulière (figure 12). Elle a été, durant les 40 dernières années, modifiée suite aux différentes politiques agricoles et aux différentes phases et étapes ayant marqué la restructuration du secteur agricole.

L'utilisation des engrais a connu trois périodes distinctes:

FIGURE 12
Evolution de la consommation de N + P2O5 + K2O

Ces trois périodes sont identiques pour les trois produits essentiels, tels que le montrent les figures suivantes (figures 12, 13, 14, 15 et 16; source ASMIDAL et FAOSTAT).

FIGURE 13
Evolution de la consommation d'engrais azoté


FIGURE 14
Evolution de la consommation d'engrais phosphaté


FIGURE 15
Evolution de la consommation d'engrais potassique


FIGURE 16
Evolution de la consommation en tonnes d'engrais

L'utilisation des engrais a très fortement chuté entre 1987 et 1997 à cause de la disparition des subventions implicites ou explicites et donc de la hausse des charges supportées par les exploitations (Bedrani et Chehat, 2001). Il est possible que la chute brutale entre 1995 et 1998 serait due en outre, probablement, à l'absence d'ammonitrate sur le marché (pour des raisons de sécurité). Une reprise de l'utilisation d'engrais s'amorce en 1999 (tableau 14), probablement grâce au soutien apporté à la fertilisation des céréales, et se confirme en 2000 malgré la sécheresse qui a marqué l'année (Bedrani et Chehat, 2001).

TABLEAU 14
Evolution de l'utilisation d'engrais

Année

1987

1988

1989

1990

1991

1992

1993


Milliers de tonnes d'éléments nutritifs

Quantités

232

191

149

120

119

96

129

Année

1994

1995

1996

1997

1998

1999

2000


Milliers de tonnes d'éléments nutritifs

Quantités

113

83

49

45

49

113

155

Source: Statistiques agricoles.

PLACE DU FUMIER

Le fumier est très recherché en Algérie compte tenu du besoin important mais aussi des techniques d'élevage, qui ne permettent pas souvent une production importante de fumier.

Dans toutes les régions montagneuses de l'Algérie, particulièrement le nord-est du pays, une grande partie du cheptel bovin est quasi en permanence dans les maquis et au niveau des forêts, où l'accumulation et/ou la récupération du fumier est pratiquement très faible.

Par ailleurs, une grande partie du cheptel, surtout ovin et caprin, passe la nuit dans des enclos temporaires (zriba) (tableau 15), où la récupération du fumier est très rare, voir parfois impossible. Enfin, il ne faut pas oublier qu'une grande partie du cheptel ovin, caprin et surtout camelin est soumise à des transhumances annuelles, ce qui rend aléatoire voire impossible la récupération du fumier.

TABLEAU 15
Structures des élevages

Bâtiments

Milliers d'exploitations

Milliers de structures

Surface
('000 m2)

Surface moyenne
(m2)

Bergerie

134,9

142,1

9 733

68

Etable

122,9

129,7

10 030

77

Ecurie

7,9

9,3

558

60

Poulailler

25,6

30,3

10 642

351

Total

291,3

311,4

30 963

99

Zriba*

190,6

204,1

15 865 8

78

* Enclos fait de branchage et/ou de fils de fer barbelés (généralement provisoire).
Source: MDAR, 2004 (modifié).

Trente neuf pour cent des exploitations ovines disposent d'une bergerie et 57 pour cent des exploitations bovines ont une étable. Trente huit pour cent des exploitations d'élevage ne disposent que de zriba.

D'une manière générale, pour l'ensemble des troupeaux vivant dans des structures classiques (bergerie, étable, écurie), l'utilisation de la paille comme litière est peu importante. La paille est considérée comme une ressource alimentaire pour le cheptel durant une grande partie de l'année. Le prix de la paille est parfois assez élevé (année de sécheresse) et les éleveurs l'utilisent prioritairement comme aliment et non comme litière.

Toutes les régions littorales (région des cultures maraîchères sous abris et en plein champ) et sublittorales (région de polyculture) ont des besoins importants en fumier. Les agriculteurs de ces régions sont souvent amenés à aller en acheter vers l'intérieur du pays (hautes plaines) pour pouvoir couvrir une partie de leurs besoins.

Dans les régions céréalières, où le système de culture est basé sur les céréales, les fourrages et la jachère, le fumier est souvent utilisé au niveau des parcelles les plus proches des habitations, essentiellement pour améliorer les rendements de l'orge et des cultures fourragères. Par ailleurs, le fumier est aussi utilisé au niveau des parcelles irriguées réservées aux cultures maraîchères et à quelques espèces d'arbres.

L'arboriculture rustique (sans irrigation) bénéficie rarement d'un apport de fumier ou d'engrais minéraux.

Dans les oasis, le cheptel, bien que souvent très réduit en effectif, permet une valorisation des sous-produits de l'oasis, tels que l'utilisation des plantes adventices, des sous-produits du maraîchage, des feuilles mortes de l'arboriculture, déchets de dattes etc. Les cultures fourragères, principalement de la luzerne (bersim), de l'orge et de l'avoine, sont conduites, exploitées et commercialisées comme les cultures maraîchères. Le fumier est très bien valorisé dans les oasis, dont le système de cultures est basé sur les cultures en étage; le palmier dattier, l'arboriculture fruitière et enfin les cultures maraîchères, fourragères et céréalières.

Les systèmes d'élevage, les types de conduites des troupeaux et l'utilisation de la paille comme aliment du cheptel, ne permettent pas une production importante de fumier en Algérie. Ceci est d'autant plus grave que l'ensemble des sols algériens est pauvre en matière organique.


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