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SECTION B - RÉSUMÉS


1. Généralités (y compris l'utilisation des terres)

12884 Ahmad, K., 2002. Tsetse eradication programme under fire.[Le programme d'éradication des glossines essuie des critiques]. Lancet Infectious Disease, 3 (1): 4.

Cet article d'actualité décrit les diverses opinions des experts en ce qui concerne les projets visant à relâcher des glossines stérilisées en masse pour essayer d'éradiquer le vecteur de la trypanosomose en Afrique.

12885 Cox, F.E.G., 2002. History of human parasitology. [Historique de la parasitologie humaine.] Clinical Microbiology Reviews, 15 (4): 595-612.

Cox: Department of Infectious and Tropical Diseases, London School of Hygiene and Tropical Medicine, Londres WC1E 7HT, R-U. [[email protected]]

Les humains comptent environ 300 espèces d'helminthes et plus de 70 espèces de protozoaires comme parasites Sur ces parasites, 90 environ peuvent être considérés comme des espèces relativement communes et certains causent des maladies qui sont parmi les plus importantes dans le monde. La plupart de ces maladies parasitaires sont tropicales. Un examen bref mais détaillé d'un grand nombre de ces maladies parasitaires est fourni et inclut un article sur la Trypanosomose africaine et la maladie du sommeil.

12886 Cox, F.E.G., 2004. History of sleeping sickness (African trypanosomiasis). [Historique de la maladie du sommeil (Trypanosomose africaine).] Infectious Disease Clinics of North America, 18 (2): 231-245.

Cox: Department of Infectious and Tropical Diseases, London School of Hygiene and Tropical Medicine, Londres WC1E 7HT, R-U. [[email protected]]

Des infections avec des sous-espèces du parasite protozoaire Trypanosoma brucei causent des maladies débilitantes importantes en Afrique (le nagana chez les bovins et la maladie du sommeil chez les humains). Ces maladies étaient peu connues jusqu'à la fin du XIXe siècle lorsque de graves épidémies de nagana ont été signalées et ont provoqué des inquiétudes parmi les pouvoirs coloniaux. Le début de l'histoire de la maladie du sommeil traite de la découverte de l'organisme causal, de son mode de transmission et de son cycle biologique chez la glossine. Au XXe siècle, l'histoire se poursuit avec la découverte de la façon dont les parasites échappent à la réaction immunitaire, frustrant la mise au point d'un vaccin; l'échec du développement de médicaments efficaces et bon marché; et la mise au point d'approches alternatives pour lutter contre le vecteur, la glossine.

12887 Ellis, J.T., Morrison, D.A. et Reichel, M.P., 2003. Genomics and its impact on parasitology and the potential for development of new parasite control methods. [Génomique et son impact sur la parasitologie et le potentiel de mise au point de nouvelles méthodes de lutte contre le parasite.] DNA and Cell Biology, 22 (6): 395-403.

Ellis: Institute for the Biotechnology of Infectious Diseases, University of Technology, Sydney, Westbourne St, Gore Hill, NSW 2065, Australie. [[email protected]]

Les organismes parasitaires restent le fléau des mondes développés et sous-développés. Le paludisme, la bilharziose, la leishmaniose et la trypanosomose, par exemple, résultent toujours en un grand nombre de décès chaque année dans le monde entier tandis que la chimiorésistance parmi les nématodes pose toujours un problème majeur pour les industries d'élevage. Les projets sur le génome des organismes parasitaires sont désormais abondants et les technologies pour la recherche du transcriptome et du protéome des parasites sont bien établies. Il n'y a aucun doute que la parasitologie est arrivée à l'ère des ‘omiques' (études moléculaires comparatives des acides nucléiques et des protéines) et les tendances actuelles dans cette discipline abordent des questions biologiques fondamentales qui peuvent faire le meilleur usage des nouvelles technologies ainsi que de la vaste quantité de données nouvelles produite. Cette ère va-t-elle devenir «l'âge d'or de la parasitologie moléculaire», conduisant à la maîtrise des maladies parasitaires qui ont tourmenté l'humanité depuis des centaines d'années? L'objectif principal de la présente communication est d'examiner les progrès accomplis dans le domaine général de la génomique des parasites et de mettre en évidence l'impact que l'application des technologies moléculaires peut avoir et a eu sur la mise au point de nouvelles méthodes de lutte contre les organismes parasitaires.

12888 Hendrickx, G., de la Rocque, S. et Mattioli, R.C., 2004. Long-Term Tsetse and Trypanosomiasis Management Options in West Africa. [Options de gestion à long terme des glossines et de la trypanosomose en Afrique de l'Ouest.] Série technique et scientifique du PLTA, No 6. FAO, Rome. pp 57. [Voir avis dans la Section A, Informations.]

12889 Lamprey, R.H. et Reid, R.S., 2004. Expansion of human settlement in Kenya's Maasai Mara: what future for pastoralism and wildlife? [L'expansion des établissements humains dans le Masai Mara au Kenya: quel est l'avenir du pastoralisme et de la faune sauvage?] Journal of Biogeography, 31 (6): 997-1032.

Lamprey: Uganda Wildlife Authority, PO Box 3530, Kampala, Ouganda. [[email protected]]

La faune sauvage et les populations nomades ont cohabité dans l'écosystème de Mara dans le sud-ouest du Kenya depuis 2000 ans au moins. Les changements récents au niveau de la population humaine et de l'utilisation des terres sont en train de menacer cette coexistence. L'objectif de cette étude est de déterminer la viabilité du pastoralisme et de la conservation de la faune sauvage dans les ranchs Maasai situés autour de la Réserve nationale du Masai Mara (MMNR). Une zone d'étude de 2 250 km2 a été sélectionnée dans le nord de l'écosystème du Serengeti-Mara, englobant les ranchs collectifs voisins de la MMNR. L'accent est mis sur le ranch collectif de Koyake, une zone de parcours appartenant à des nomades Maasai, et l'une des principales zones touristiques de safari-photo du Kenya. Les types de sédentarisation des Maasai, la végétation, le nombre de têtes de bétail et le nombre d'animaux sauvages ont été analysés sur une période de 50 ans. Les répartitions des établissements humains et les changements au niveau de la végétation ont été determinés à partir de photographies aériennes et de prospections aériennes effectuées en 1950, 1961, 1967, 1974, 1983 et 1999. Le nombre de têtes de bétail et d'animaux sauvages a été déterminé à partir d'une nouvelle analyse des vols de reconnaissance systématiques effectués par le Gouvernement du Kenya de 1977 à 2000, et à partir de dénombrements sur le terrain réalisés en 2002. Des données qui corroborent le nombre de têtes de bétail ont été obtenues à partir de la photographie aérienne des établissements Maasai en 2001. Les tendances en ce qui concerne le bétail étaient liées aux précipitations et à la production de végétation telle qu'indiquée par l'Indice saisonnier de végétation. A l'aide de ces ensembles de données, le nombre de têtes de bétail détenu par personne a été déterminé pour la période 1980 à 2000, durant laquelle les précipitations et la production primaire ont fluctué. Au cours de la première moitié du XXe siècle, le Mara était infesté de glossines et les Maasai se limitaient à la zone de la vallée de Lemek, au nord de la MMNR. Au début des années 1960, des mesures de lutte antiglossinaire prises à la fois par le gouvernement et par les Maasai ont conduit à la destruction des terres boisées dans tout le Mara et au recul des glossines. Les Maasai ont ensuite pu étendre leur zone de peuplement vers le sud en direction de la MMNR. Pendant ce temps, les gnous (Connochaetes taurinus) provenant de la population croissante du Serengeti ont commencé à se répandre dans les parcours du Mara au cours de chaque saison sèche, ce qui a entraîné une concurrence directe entre le bétail et la faune sauvage. Des ranchs collectifs ont été créés dans cette zone en 1970 pour formaliser le régime foncier des Maasai. Vers la fin des années 1980, avec l'accroissement démographique rapide, de nouvelles zones de peuplement humain ont été établies à Talek et dans d'autres parties voisines de la MMNR. Au cours de la période 1983-1999, le nombre de bomas Maasai à Koyake s'est accru de 6,4 pour cent par an et la population humaine de 4,4 pour cent par an. Au cours de la même période, le nombre de têtes de bovins à Koyake allait de 20 000 à 45 000 (moyenne de 25 000), selon les précipitations totales tombées au cours des deux années précédentes. Les parcours du Mara ne peuvent pas supporter une population bovine plus importante avec les pratiques pastorales actuelles. Avec l'accroissement rapide des zones d'établissement humain dans le Mara et la privatisation imminente des terres, il est probable que les populations de faune sauvage dans le Koyake vont diminuer de façon significative au cours des 3 à 5 prochaines années. Le nombre de têtes de bétail détenu par personne dans le ranch est maintenant tombé à 3 unités de bétail/adulte de référence, ce qui est bien inférieur aux besoins minimum de subsistance des nomades. Au cours des années 1980 et 1990, les Maasai ont diversifié leurs moyens d'existence pour générer des revenus à partir du tourisme, de l'agriculture à petite échelle et des baux fonciers pour la culture mécanisée. Il existe toutefois un déséquilibre massif des revenus du tourisme en faveur d'une petite élite. En 1999, les membres du ranch de Koyake ont voté pour subdiviser le ranch en exploitations individuelles. En 2003, la prospection de subdivision a alloué des parcelles d'une taille moyenne de 60 ha aux 1 020 membres du ranch. Cette privatisation des terres peut résulter en un accroissement de l'agriculture et des clôtures, en l'exclusion de la faune sauvage et en un déclin du tourisme en tant que source de revenus. Ce système unique de coexistence des nomades et de la faune sauvage sera perdu d'ici peu à moins que les exploitations puissent être gérées de façon à maintenir le libre mouvement du bétail et de la faune sauvage.

12890 Leander, B.S., 2004. Did trypanosomatid parasites have photosynthetic ancestors? [Les parasites trypanosomatides ont-ils des ancêtres photosynthétiques?] Trends in Microbiology, 12 (6): 251-258.

Leander: Canadian Institute for Advanced Research, Program in Evolutionary Biology, Departments of Botany and Zoology, University of British Columbia, Vancouver BC, V6T 1Z4, Canada. [[email protected]]

Certaines phylogénies moléculaires des gènes de type plastide suggèrent que les chloroplastes (les structures responsables de la photosynthèse chez les végétaux et les algues) peuvent avoir été accessoirement perdus chez les parasites trypanosomatides. Des chloroplastes sont présents chez certains euglénides, qui sont étroitement apparentés aux trypanosomatides et il a été argumenté que les chloroplastes sont apparus tôt dans la diversification du lignage des Euglenozoa, auquel les trypanosomatides et les euglénides appartiennent (hypothèse des plastides précoces). Le présent article examine la façon dont les systèmes ultrastructuraux des euglénides sont intégrés de façon fonctionnelle et corrélés de façon phylogénétique. Nous argumentons ici que l'acquisition de chloroplastes a profondément altéré la structure de certains euglénides et que l'absence complète de ces modifications chez d'autres euglenozoa est plus compatible avec le fait qu'ils n'ont jamais eu de chloroplaste. Les indications ultrastructurales suggèrent que les chloroplastes sont apparus relativement récemment dans un sous-groupe spécifique des euglénides et que les trypanosomatides ne sont pas des organismes secondairement non photosynthétiques (hypothèse des plastides récents).

12891 Mattioli, R.C., Feldmann, U., Hendrickx G., Wint, W., Jannin, J. et Slingenbergh, J., 2004. Tsetse and trypanosomiasis intervention policies supporting sustainable animal-agricultural development. [Politiques d'intervention contre les glossines et la trypanosomose appuyant un développement durable de l'agriculture et de l'élevage.] Agriculture and Environment, 2 (2), April 2004, en ligne

Mattioli: Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, FAO, Viale delle Terme di Caracalla, 00100 Rome, Italie. [[email protected]]

Dans les pays et les zones infestés par les glossines et la trypanosomose, la pauvreté et la situation des communautés en ce qui concerne la sécurité alimentaire sont plutôt hétérogènes et l'impact de la trypanosomose sur le processus de production agricole l'est également. Par conséquent, une intervention destinée à réduire ou à éliminer l'impact de cette maladie nécessite, en plus d'une analyse de faisabilité technique, une pleine compréhension du rapport de cause à effet entre la pauvreté et les contraintes au développement liées aux glossines. Une intervention contre les glossines et la trypanosomose doit être conçue et mise en œuvre dans le contexte d'une agriculture et d'un développement rural durables. Par conséquent, les zones ne sont pas sélectionnées seulement sur des bases techniques mais, ce qui est plus important, sur la base de leur potentiel pour une production agricole améliorée et durable. Sous l'égide du Programme de lutte contre la trypanosomose africaine et en collaboration avec la Campagne panafricaine d'éradication des glossines et de la trypanosomose de l'Union africaine, un ensemble de critères et de principes de base pour choisir les zones d'intervention prioritaires a été établi pour faciliter cette approche. Afin de maximiser les avantages des interventions, un concept de lutte intégrée contre les ravageurs au niveau régional a été mis au point. Cette lutte intégrée contre les ravageurs au niveau régional prend pour cible l'ensemble de la population des ravageurs et capitalise sur les facteurs prédominants et les tendances favorables au niveau local (agro-climatique, climatique et démographique) qui facilitent une réduction de la pression glossinaire et du risque de maladie. Des avantages considérables résultant des interventions contre les glossines et la trypanosomose sont prédits pour les systèmes mixtes d'agriculture-élevage de la ceinture de production cotonnière qui passe par des parties du Burkina Faso et du Mali et pour le sud de la vallée du Rift en Éthiopie. Fusionner l'approche technique de lutte intégrée contre les ravageurs au niveau régional et la politique d'agriculture et de développement rural durables accroît les chances de succès technique, produit des rendements économiques maximum qui, à leur tour, ouvrent la voie à des pratiques agricoles commerciales plutôt que de subsistance.

12892 Omamo, S.W., Kagwanja, J., Reid, R., d'Ieteren, G., Ndiwa, N., Nyabenge, M., Matere, C. et Mulatu, W., 2002. Agricultural extension reform in Africa: insights and lessons from livestock disease control in South-West Ethiopia. [Réforme de la vulgarisation agricole en Afrique: connaissances et leçons tirées de la lutte contre les maladies du bétail dans le sud-ouest de l'Éthiopie.] Socio-economics and Policy Research Working Paper - International Livestock Research Institute, 2002, No. 46, pp. iii + 13.

Omamo: International Service for National Agricultural Research (ISNAR), ECAPAPA, P.O. Box 765, Entebbe, Ouganda. [[email protected]]

Les systèmes de vulgarisation agricole en Afrique subissent de fortes pressions pour devenir plus efficaces. Alors que les propositions sur ce que les gouvernements africains devraient faire pour atteindre cet objectif abondent, celles qui abordent la façon d'y parvenir sont rares. La bibliographie offre toujours peu de conseils sur les facteurs et processus spécifiques qui influencent probablement le développement et la diffusion des technologies agricoles dans des circonstances données. La présente communication aborde cette lacune en analysant le résultat d'une intervention de plusieurs années focalisée sur les producteurs et destinée à lutter contre la trypanosomose, une maladie du bétail transmise par les glossines, mise en œuvre par l'Institut international de recherche sur le bétail dans le sud-ouest de l'Éthiopie. Alors qu'elle n'avait pas été conçue comme telle à l'époque, cette intervention se révèle être rétrospectivement une expérience dans le monde réel de la prestation privée décentralisée d'une activité de vulgarisation traditionnellement publique. La nature de la technologie de lutte et plusieurs caractéristiques biophysiques et socioéconomiques de la région choisie pour la lutte se sont combinées pour générer un processus se renforçant automatiquement, qui est essentiel au succès de l'initiative. L'intervention suggère que c'est la demande des systèmes de vulgarisation agricole qui est la plus importante et que, dans la plupart des cas, une «articulation organisée de la demande» sera nécessaire. La logique interne de cette «articulation» est exactement l'inverse de celle qui régit la privatisation et la décentralisation des systèmes de vulgarisation. Cette logique diffère aussi significativement de celle des approches «de participation des producteurs induites par la demande» à la réforme de la vulgarisation.

12893 Shaw, A.P.M., 2004. Economics of African trypanosomiasis. [Aspects économiques de la trypanosomose africaine.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes & M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 369-402.

Shaw: AP Consultants, Abbotts Ann, Andover, Hants SP11 7BA, R-U.

Bien que l'impact négatif de la trypanosomose humaine et animale ait été reconnu tôt, l'étude économique de la maladie n'est devenue bien établie que dans les années 1970. La trypanosomose génère des coûts directs et indirects et il peut être difficile de les séparer officiellement. Parmi les coûts directs figurent les coûts qui proviennent d'une productivité réduite du bétail et les coûts de la lutte; les coûts indirects proviennent des limitations des possibilités de production dues à des facteurs tels que le choix forcé de la race, de la structure du troupeau, de traction animale, des modes de pâturage et de migration. Comme la trypanosomose est une maladie rurale, elle comporte de nombreux aspects sociaux relatifs à la population affectée et au système d'exploitation agricole utilisé dans un endroit donné et une analyse peut s'avérer extrêmement complexe. Une quantification économique peut reposer fortement sur des suppositions en ce qui concerne les prix, les effets temporels, les remises et les coûts de la lutte incluant de nombreux frais généraux. En ce qui concerne la trypanosomose humaine africaine, il existe de nombreuses difficultés qui empêchent d'obtenir un tableau clair et, par conséquent, une analyse économique fiable. Celles-ci incluent la disparité entre le nombre de cas réels et de cas signalés, qui peut être de 12 à 1. Le concept d'années de vie ajustées sur l'incapacité (AVAI) appliqué à cette maladie dans le sud du Soudan et en Ouganda est discuté. La tendance de la trypanosomose à se transformer rapidement en une épidémie de grande envergure et son taux très élevé de létalité s'ajoutent aux problèmes. Au niveau familial, les soins du patient ont un coût très élevé. Les coûts de la lutte contre la trypanosomose chez les humains sont examinés en termes de dépistage et de traitement des cas ainsi que de lutte antivectorielle. Les calculs du coût de l'intervention en termes de AVAI évitées ont indiqué qu'un investissement dans la lutte contre la THA (gambiense) est tout à fait justifié. Pour la trypanosomose à rhodesiense, la découverte récente que les bovins peuvent être un réservoir animal important a des implications excellentes pour les aspects économiques de la lutte contre la THA puisque les coûts de l'élimination de ce réservoir grâce au traitement des bovins peuvent être rentabilisés en termes de productivité des bovins, même avant de prendre en considération les avantages directs pour la santé humaine. Davantage d'études sont nécessaires et des modèles d'épidémiologie et des aspects économiques doivent être intégrés d'une manière ou d'une autre. La modélisation des troupeaux est devenue une technique importante. Le tableau général de la trypanosomose transmise par les glossines au bétail africain est présenté. Les impacts directs de la maladie chez le bétail sont couverts et incluent les taux de mortalité, de vêlage, la production laitière, le gain pondéral, le rendement des animaux de trait, les ventes et d'autres paramètres. Les effets indirects de la maladie chez le bétail sont examinés en termes de traction animale, de choix de race, de taille et de structure des troupeaux et de migration. Les coûts du traitement de la trypanosomose chez le bétail sont analysés. Des chapitres sur la lutte antiglossinaire, l'utilisation des trypanocides, le rôle du bétail trypanotolérant et l'étude des intrants des producteurs couvrent une gamme d'études effectuées dans différentes parties du continent. Les études des avantages-coûts sont souvent financées par un bailleur de fonds qui essaie de décider de la faisabilité d'un projet de développement suggéré; les données publiées sont peu abondantes. Les interventions de lutte antiglossinaire bien ciblées obtiennent généralement des rapports d'avantages-coûts élevés. Les projets qui donnent les meilleurs résultats sont principalement ceux qui sont effectués à une échelle locale et qui se concentrent bien sur les besoins des producteurs. Lorsque les densités de bétail sont faibles, l'utilisation des trypanocides est plus rentable que la lutte antiglossinaire mais lorsque les densités de bétail sont élevées, l'inverse peut être vrai. Les décisions en ce qui concerne l'éradication du vecteur plutôt que la lutte antiglossinaire devraient dépendre du coût véritable de l'élimination auquel s'ajoutent les frais généraux, par rapport à la poursuite des mesures de lutte pendant, disons, 25 ans. D'autres facteurs peuvent intervenir comme une anticipation de la réduction de la population du vecteur à cause de l'établissement humain spontané au cours d'un certain nombre d'années. L'analyse économique vise à faciliter la prise de décisions et à guider l'affectation des ressources. Beaucoup plus de données sont disponibles actuellement que dans le passé; les méthodes d'intervention, la situation de la population humaine et les caractéristiques locales spéciales changeront toujours et nécessiteront un suivi attentif et la poursuite de la collecte des données.

2. Biologie de la tsé-tsé

(a) Élevage de mouches tsé-tse

(b) Taxonomie, anatomie, physiologie, biochimie

12894 Butler, D. 2004. African labs win major role in tsetse-fly genome project. [Des laboratoires africains obtiennent un rôle majeur dans le projet sur le génome des glossines.] [Article d'actualités.] Nature, 427 (6973): 384.

12895 Canbäck, B., Tamas, I. et Andersson, S.G.E., 2004. A phylogenomic study of endosymbiotic bacteria. [Une étude phylogénomique des bactéries endosymbiotiques.] Molecular Biology and Evolution, 21 (6): 1110-1122.

Andersson: Department of Molecular Evolution, Evolutionary Biology Centre, University of Uppsala, Uppsala, Suède. [[email protected]]

Les bactéries endosymbiotiques des pucerons, Buchnera aphidicola, et des glossines, Wigglesworthia glossinidia, sont des descendants des Protéobactéries g non parasitaires. L'accélération de l'évolution de la séquence dans les génomes de l'endosymbionte est estimée ici à partir d'une analyse phylogénomique des Protéobactéries g. Les topologies en arbre associées aux gènes conservés au niveau le plus élevé suggèrent que les endosymbiontes forment un groupe frère avec Escherichia coli, Salmonella sp., et Yersinia pestis. Nos résultats indiquent que les topologies en arbre déviantes résultent de taux de substitution élevés et de types de nucléotides déformés plutôt que d'un transfert latéral de gènes, comme cela avait été suggéré auparavant. Une nouvelle investigation de l'accroissement relatif du taux dans les génomes des endosymbiontes révèle une variabilité parmi les gènes qui est corrélée avec des dépendances métaboliques associées à l'hôte. Nous concluons que la sélection au niveau de l'hôte a retardé à la fois la perte de gènes et l'accélération de l'évolution de la séquence dans les symbiontes endocellulaires.

12896 Dávila, A.M.R., Majiwa, P.A.O., Grisard, E.C., Aksoy, S. et Hide, W., 2004. [Réponse à Hertz-Fowler et Berriman, voir 12898, ci-dessous]: Continuing tsetse and Trypanosoma genome sequencing projects. [Suite des projets de séquençage du génome des glossines et de Trypanosoma.] Trends in Parasitology, 20 (7): 309-310.

Dávila: Departmento de Bioquímica e Biologia Molecular, Instituto Oswaldo Cruz, Fiocruz, Av. Brasil 4365, Rio de Janeiro, RJ 21045-900, Brésil. [[email protected]]

12897 Gooding R.H. et Krafsur E.S., 2004. Tsetse genetics: applications to biology and systematics.[Génétique des glossines: applications pour la biologie et la systématique.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 95-111.

Gooding: Department of Biological Sciences, University of Alberta, Edmonton, Canada.

Les connaissances acquises jusqu'à présent dans la génétique de Glossina sont décrites. Les mutants morphologiques sont extrêmement rares mais il existe une variation utile au niveau de la structure des chromosomes. Les allozymes et les isozymes ont été étudiés chez les représentants de tous les groupes d'espèces de glossines mais des spécimens frais ou surgelés sont nécessaires pour conserver l'activité des enzymes. Des séquences d'ADN microsatellite sont utiles pour les travaux génétiques bien que des méthodes sophistiquées soient nécessaires pour les étudier. Les caryotypes et la diversité des allozymes de diverses espèces de glossines sont décrits. Les taux de mutation s'avèrent très faibles. Les taux de réinvasion rapide et la dispersion des glossines pourraient sembler indiquer des niveaux élevés de brassage génétique mais les diversités des allozymes dans un certain nombre de populations de G. pallidipes semblent le contredire et indiquent plutôt une structuration claire de la population et, par conséquent, des taux moyens faibles de flux de gènes. La variation des gènes mitochondriaux observée chez G. morsitans et G. pallidipes indiquent un récent goulet d'étranglement de la population, qui correspond aux archives historiques de la répartition des glossines datant de l'épizootie de peste bovine en Afrique australe. Un arbre phylogénétique hypothétique des espèces et sous-espèces de glossines est présenté et accompagné de notes sur l'information génétique utilisée pour le mettre au point. Les questions qui restent sans réponse en ce qui concerne l'état des espèces sont indiquées et un échantillonnage de terrain plus approfondi est nécessaire. Une tentative de lutte contre les glossines effectuée dans les années 1940 utilisant l'infertilité découlant des croisements d'hybrides est décrite. Les connaissances accrues sur la génétique de Glossina (et des symbiontes de Glossina) ont permis à de nouvelles idées de lutte antiglossinaire de voir le jour, et celles-ci sont décrites.

12898 Hertz-Fowler, C. et Berriman, M., 2004. Continuing tsetse and Trypanosoma genome sequencing projects. [Suite des projets de séquençage du génome des glossines et de Trypanosoma.] Trends in Parasitology, 20 (7): 308-309.

Hertz-Fowler: Pathogen Sequencing Unit, The Wellcome Trust Sanger Institute, Hinxton CB10 1SA, R-U.

Trypanosoma vivax et T. congolense ont été séquencés respectivement jusqu'à une couverture quintuple et triple. Les connaissances actuelles du génome mieux connu de T. brucei aide à construire une structure pour ces autres génomes. Le lecteur peut consulter à titre de référence http://www.sanger.ac.uk/Projects/T_congolense; http://www.sanger.ac.uk/Projects/T_vivax; et http://www.genedb.org.

12899 Menjeta, M., Seal, N.J., Feldmann, U. et McCall, P.J., 2004. Mating competitiveness of irradiated Glossina austeni tsetse flies. [Compétitivité au niveau de l'accouplement des glossines G. austeni irradiées.] Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 98 (5): 539-542.

Seal: Department of Zoology, University of Aberdeen, Tillydrone Avenue, Aberdeen AB24 2TZ, R-U. [[email protected]]

La compétitivité des glossines au niveau de l'accouplement est considérée essentielle dans l'application possible de la SIT pour lutter contre ce vecteur de la maladie. Des tests ont été effectués sur Glossina austeni pour comparer les caractéristiques des mâles irradiés et non irradiés en ce qui concerne l'accouplement. Nous avons conclu que dans la plupart des aspects testés, les mâles irradiés rivalisaient avec succès avec les mâles non traités. Ces aspects incluaient les copulations acceptées, le transfert de la même quantité de sperme aux femelles, le temps écoulé avant la copulation et le même refus d'un nouvel accouplement chez les femelles. Les mâles irradiés restent toutefois in copula pendant une période significativement plus longue que les mâles non traités.

12900 Ogoyi, D.O., Achieng, D., Nguu, E.K. et Ochanda, J.O., 2003. Partial characterisation of a trypanosome-lysing factor from the midgut of the desert locust, Schistocerca gregaria. [Caractérisation partielle d'un facteur de lyse du trypanosome provenant du mésogastre du Criquet pèlerin, S. gregaria.] East African Medical Journal, 80 (11): 575-580.

Department of Biochemistry, College of Health Sciences, University of Nairobi, P.O. Box 30197, Nairobi, Kenya.

Une lyse de trypanosomes isolés a été démontrée avec des broyats de mésogastre d'un vecteur naturel Glossina morsitans centralis ainsi que chez des insectes non vecteurs. L'activité trypanolytique la plus forte a été observée dans le broyat du mésogastre du Criquet pèlerin, S. gregaria suivie par le cafard, Periplaneta americana. Des études supplémentaires du facteur trypanolytique de S. gregaria ont montré sa nature protéinacée à cause de sa sensibilité à des températures supérieures à 40°C et aux protéases. En outre, le facteur présentait des propriétés similaires à la lectine puisque l'activité était bloquée par la glucosamine D. Nous concluons que le facteur trypanolytique a le potentiel d'être utilisé pour moduler la capacité vectorielle de la glossine.

12901 Terblanche, J.S., Klok, C.J. et Chown, S.L., 2004. Metabolic rate variation in Glossina pallidipes (Diptera: Glossinidae): gender, ageing and repeatability. [Variation du taux métabolique chez G. pallidipes (Diptera: Glossinidae): genre, vieillissement et répétabilité.] Journal of Insect Physiology, 50 (5): 419-428.

Chown: Spatial, Physiological and Conservation Ecology Group, Department of Zoology, University of Stellenbosch, Private Bag X1, Matieland, Stellenbosch 7602, Afrique du Sud.

Malgré l'importance du taux métabolique pour déterminer le temps de vol des glossines et l'influence des variables abiotiques sur les paramètres biologiques (et de ce fait, l'abondance et la répartition), les mesures du taux métabolique et leur répétabilité n'ont pas été largement évaluées chez ces glossines. Nous étudions les changements du taux métabolique standard liés à l'âge et leur répétabilité, en utilisant la respirométrie à flux continu pour une variété de catégories d'alimentation, de genre et de gestation au cours du développement précoce des adultes chez des spécimens de Glossina pallidipes élevés au laboratoire. Les valeurs du taux métabolique standard (144 à 635 mW) s'élevaient généralement à ± 22 pour cent des estimations précédentes bien qu'elles soient plus basses que les valeurs obtenues en utilisant une respirométrie à système fermé. Il n'y avait pas de différence significative entre les genres mais le taux métabolique s'accroissait uniformément avec l'âge, probablement à cause du développement des muscles pour le vol. La répétabilité de la mesure du taux métabolique était généralement élevée (r = 0,6-0,9), mais pas chez les adultes ténéraux plus jeunes ni chez les femelles gravides (r? 0,05-0,4). Chez ces spécimens, les valeurs à faible reproductibilité sont une conséquence d'un développement musculaire ou larvaire in utero. Les glossines et les autres mouches ont généralement un taux métabolique beaucoup plus élevé pour une taille donnée que les autres espèces d'insectes étudiées jusqu'à présent.

12902 Ujváry, I. et Mikite, G., 2003. A practical synthesis of 3-n-propylphenol, a component of tsetse fly attractant blends. [Une synthèse pratique du 3-n-propyphénol, un composant des mélanges attirant les glossines.] Organic Process Research and Development, 7 (4): 585-587.

Ujváry: Institute of Chemistry, Chemical Research Centre, Hungarian Academy of Sciences, PO Box 17, H-1525 Budapest, Hongrie. [[email protected]]

Une synthèse pratique du 3-n-propylphénol attirant les glossines implique une réaction de Grignard de 3-hydroxybenzaldéhyde et de bromure d'éthylmagnésium produisant un dérivé du phénol similaire à l'alcool qui, après une hydrogénation catalytique, donne un rendement global de 75 pour cent du titre. La sélection du mélange de solvant et de la gamme de températures appropriés pour la réaction de Grignard est essentielle pour la préparation du composé cible à l'échelle du kilogramme.

(c) Répartition, écologie, comportement et études de population

[Cf. aussi 27: nos. 12922, 12924, 12927]

12903 Hargrove, J., 2004. Tsetse population dynamics. [Dynamique de la population de glossines.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 113-137.

Hargrove: 9, Monmouth Rd, Avondale, Harare, Zimbabwe. [john@zappuz. co.zw]

Les taux de croissance de la population peuvent être considérés comme le bilan net résultant d'un accroissement dû aux naissances et à l'immigration et d'une diminution due aux décès et à l'émigration. En ce qui concerne les glossines, la théorie et les observations sur le terrain indiquent que l'intervalle de temps jusqu'à la production de la première larve, l'intervalle de temps pour la production d'une larve ultérieure et la durée de la période larvaire in utero dépendent fortement de la température ambiante moyenne bien que, pour mieux comprendre l'effet de la température, le chercheur devrait être conscient que les conditions d'un microhabitat peuvent être très différentes des conditions ambiantes. La mortalité est difficile à mesurer et l'on ne sait pas clairement quel est le facteur le plus important ou si les effets dépendant de la densité aident à réguler les effectifs. On ne pense pas que la mortalité in utero soit d'une importance majeure. Les pertes de pupes dues au parasitisme peuvent être élevées et les pupes sont sensibles aux températures élevées (ex: 38?C). Les glossines ténérales (c'est-à-dire les glossines récemment émergées qui ont de faibles réserves de lipides et des muscles thoraciques faiblement développés) sont plus à risque que les glossines plus âgées et, dans des conditions climatiques difficiles, les petites glossines ténérales sont éliminées de façon sélective. Il est difficile de faire des estimations du taux de mortalité des adultes non ténéraux pour diverses raisons: les effets de la mortalité peuvent varier au cours de la durée de vie totale de l'adulte; la probabilité variable de la capture des glossines introduit fréquemment un biais dans l'échantillon, ce qui affecte l'interprétation des résultats; et les glossines dans un site donné peuvent ne pas maintenir une répartition stable par catégories d'âge. Ces difficultés ainsi que d'autres sont discutées en détail. Il est possible que les glossines ténérales soient particulièrement sujettes à un décès dû à la déshydratation alors que les adultes matures sont plus sensibles à la température. Si l'on ignore l'immigration, l'émigration et la mortalité, les populations de glossines ont la capacité innée de s'accroître par un facteur de 3500 par an. En faisant des suppositions raisonnables pour la période pupale et l'intervalle jusqu'à la première larve et jusqu'aux larves suivantes, on peut montrer que les populations de glossines devraient néanmoins diminuer si elles sont sujettes à des taux de mortalité de près de 3,5 pour cent des femelles par jour. De simples méthodes ont été conçues pour atteindre ce taux de mortalité au moyen de pièges et de bovins traités. En faisant certaines suppositions, un guide du taux de croissance démographique d'une population de G. m. morsitans peut être basé sur la température moyenne prédominante. La validité, les limitations et le potentiel de cette approche sont discutés. On pense que les taux de dispersion des glossines (de savane) sont plutôt limités. Il existe certaines indications indirectes d'effets de mortalité tels que les taux de parasitisme ainsi que d'émigration en tant que variables dépendant de la densité mais leur étude présente de grandes difficultés pratiques. Un modèle qui inclut les taux de migration promet de devenir une arme puissante dans la conception des opérations de lutte.

12904 Njiokou, F., Simo, G., Mbida Mbida, A., Truc, P., Cuny, G. et Herder, S., 2004. A study of host preference in tsetse flies using a modified heteroduplex PCR-based method. [Étude de la préférence des glossines en matière d'hôte au moyen d'une méthode d'hétéroduplex modifié basée sur l'ACP.] Acta Tropica, 91 (2): 117-120.

Njiokou: OCEAC, Laboratoire de Recherche sur les Trypanosomes, BP 288, Yaoundé, Cameroun. [[email protected]]

Une étude de la préférence des glossines en matière d'hôte est décrite au moyen d'une méthode d'hétéroduplex modifié basée sur l'ACP. Des échantillons de sang ont été prélevés chez des animaux domestiques et sauvages pour extraire l'ADN de référence correspondant. A Campo (dans le sud du Cameroun), des glossines (principalement Glossina palpalis palpalis) ont été piégées et 41 repas de sang ont été recueillis. Tous les ADN de référence et 37 ADN de repas de sang (90,7 pour cent) ont été amplifiés avec succès et hybridés. Douze repas de sang (32,4 pour cent) étaient d'origine humaine, 13 (35,4 pour cent) provenaient de sitatunga (Tragelaphus spekei) alors que 12 (32,4 pour cent) n'étaient pas identifiés avec notre jeu d'ADN de référence. Les résultats ont confirmé les contacts fréquents entre les animaux sauvages et cette population de glossines.

12905 Oyekunle, M.A., Talabi, A.O., Ojedokun, F.O. et Shittu, A.M., 2002. Dry season observation on dipterous flies in poultry facilities in Ogun State, Nigeria.[Observation des diptères pendant la saison sèche dans des élevages de volaille de l'État d'Ogun, au Nigéria.] [G. palpalis] Bulletin of Animal Health and Production in Africa, 50 (3): 194-197.

Oyekunle: Department of Animal Production, Olabisi Onabanjo University, Ago-Iwoye, Nigéria.

Dans une prospection générale des mouches trouvées dans un élevage en batterie et dans un élevage en litière épaisse de poules dans un site au Nigéria, Glossina palpalis s'avérait présente dans le système d'élevage en litière épaisse et non dans le système d'élevage en batterie. Il a été suggéré que cela pouvait être parce que le poulailler à litière épaisse était situé près de la forêt.

12906 Rogers, D.J. et Robinson T.P., 2004. Tsetse distribution. [Répartition des glossines.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 139-179.

Rogers: TALA Research Group, Department of Zoology, University of Oxford, Oxford, R-U.

Des tentatives précédentes visant à présenter la répartition des espèces de glossines à une échelle continentale sont décrites. Ces tentatives utilisaient des enregistrements directs d'échantillonnage ainsi que des déductions basées sur les types de végétation. Des données satellitaires de télédétection sont devenues disponibles récemment, ce qui, en principe, devrait aider à produire des cartes indiquant les habitats convenant aux glossines. Le potentiel des données satellitaires de télédétection est expliqué en termes de leurs spectres et de leur résolution temporelle et spatiale. Les données peuvent être utilisables à l'état brut ou traitées de diverses façons pour les mettre en relation avec des variables météorologiques et des indices basés sur le terrain tels que la température des terres, le couvert végétal et le potentiel d'évaporation de l'atmosphère. Il existe deux approches principales pour modéliser la répartition des glossines: premièrement, la méthode biologique (prédictive) qui cherche des indices dans les données afin de voir si l'on peut déduire que les taux de mortalité excluent la possibilité qu'une espèce donnée puisse exister dans une zone particulière; deuxièmement, la méthode statistique (descriptive) dans laquelle la répartition connue des glossines est liée à des indices de prédiction tirés de la télédétection qui aident ensemble à définir les limites d'une espèce du point de vue statistique et, par conséquent, sont applicables sur une très grande échelle géographique. La dernière méthode est celle choisie pour cartographier la répartition des glossines dans la présente étude. Ainsi, les cartes qui en résultent indiquent la répartition de conditions similaires à celles dans lesquelles l'espèce de glossine donnée a été signalée dans le passé. Un compte rendu des méthodes utilisées dans le traitement des données est fourni. Les résultats, décrivant les zones prédites comme convenant aux glossines en Afrique, sont donnés selon les espèces et, dans certains cas, les sous-espèces. Des cartes sont établies et comparent la répartition prédite, d'après l'utilisation des indices de prédiction, à la répartition trouvée en utilisant les méthodes classiques plus anciennes. Un dendogramme est élaboré pour illustrer le degré de parenté des espèces selon leurs préférences écologiques. La possibilité que des différences taxonomiques au sein des espèces puissent apparaître et les difficultés de l'échantillonnage sur le terrain des populations présentes à de faibles densités sont reconnues. Des améliorations techniques de la télédétection sont anticipées.

12907 Zollner, G.E., Torr, S.J., Ammann, C. et Meixner, F.X., 2004. Dispersion of carbon dioxide plumes in African woodland: implications for host-finding by tsetse flies. [Dispersion des panaches de dioxyde de carbone dans les terres boisées africaines: implications pour la détection de l'hôte par les glossines.] Physiological Entomology, 29 (4): 381-394.

Torr: Natural Resources Institute, University of Greenwich, Central Avenue, Chatham Maritime, Kent ME4 4TB, R-U. [[email protected]]

Au Zimbabwe, des mesures à résolution élevée (10 Hz pour une précision de ± 0,1 ppm) du CO2 dans l'atmosphère et du CO2 produit par les hôtes ont été effectuées dans des habitats de glossines au cours de la saison sèche. La structure quotidienne des concentrations de CO2 est bimodale, avec une concentration minimum à 16 heures environ et maximale à 5 heures et 20 heures, respectivement. Le niveau de base du CO2 est plus élevé dans les terres boisées ripicoles à végétation dense que dans les terres boisées à feuilles caduques (mopane) dénudées. La variation des concentrations de CO2 dans l'atmosphère est corrélée à la diminution de la vitesse du vent et à l'accroissement de la stabilité thermique. Par conséquent, le niveau de base au cours de la journée est le plus élevé dans les terres boisées ripicoles le matin de bonne heure et en fin d'après-midi lorsque les vents sont typiquement légers et stables et les conditions d'inversion thermique sont en train de se développer. Des mesures du CO2 ont été effectuées de 8 à 64 m sous le vent à partir de sources naturelles (deux bovins) ou synthétiques (4 à 20 litres de CO2 par minute). Le signal provenant des sources apparaît sous forme de fluctuations au-dessus du seuil (approximativement 355 à 362 ppm), sous la forme de «bouffées» intermittentes de CO2. La force, la durée et l'intermittence des signaux attribuables à ces sources diminuent avec la force de la source et la distance de la source. Dans les terres boisées ripicoles, environ 50 pour cent de toutes les bouffées durent 0,1 s, et 10 pour cent durent plus de 2,0 s. Les signaux du dioxyde de carbone provenant de sources équivalentes sont plus forts dans les terres boisées ripicoles que dans les terres boisées mopane. Le dioxyde de carbone relâché à raison de 4 à 20 litres par min est détecté jusqu'à une distance de 64 m sous le vent de la source mais les pics sont typiquement <10 ppm au-dessus du seuil. Par conséquent, les signaux de CO2 émis par l'hôte sont masqués au cours des périodes de grandes fluctuations du CO2 dans l'atmosphère. Ces résultats suggèrent que le CO2 peut être détecté, au moins dans certaines circonstances, à des dizaines de mètres sous le vent et, par conséquent, ils dissipent la notion que son action est limitée à celle d'un attirant à court rayon d'action.

3. Lutte contre la tsé-tsé (y compris effets secondaires sur l'environnement)

12908 Allsopp, R. et Hursey, B.H., 2004. Insecticidal control of tsetse. [Lutte antiglossinaire au moyen d'insecticides.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 491-507.

Allsopp: Albany, Western Australie.

Deux groupes chimiques ont été largement utilisés dans la lutte antiglossinaire: les organochlorines (DDT, dieldrine, endosulfan) et les pyréthrinoïdes synthétiques. Le DDT est bon marché, sa toxicité pour les mammifères est faible, il est efficace contre les glossines et sa rémanence est longue. Le DDT et la dieldrine ont tous deux été interdits au niveau international à cause de craintes en ce qui concerne leurs effets sur l'environnement. La deltaméthrine a été le principal pyréthrinoïde utilisé à cause de sa forte toxicité pour les glossines. Les méthodes d'application de l'insecticide pour lutter contre les glossines ont pris trois formes: le dépôt d'un insecticide résiduel de façon discriminative sur les sites de repos et de reproduction des glossines au moyen d'une pulvérisation terrestre ou, de façon moins sélective, d'une pulvérisation aérienne; le traitement répété avec un aéronef de vastes surfaces avec un insecticide non résiduel (technique de pulvérisation aérienne séquentielle (SAT)); et l'attraction des glossines vers des surfaces traitées (techniques d'appâts artificiels et vivants). Un certain nombre de campagnes utilisant des équipes d'opérateurs avec des pulvérisateurs à dos, des pulvérisateurs portés par des tracteurs, la technique SAT et la nébulisation thermique est décrit. Les formulations et les dosages ainsi que les coûts sont indiqués pour les principales méthodes d'application. Les préoccupations en ce qui concerne l'environnement et les résultats des études environnementales portant sur les effets de l'utilisation des insecticides dans la lutte antiglossinaire sont examinés. En pensant à l'avenir, il est noté que bien que les campagnes avec des insecticides résultent souvent en une maîtrise des glossines à court terme, à plus long terme de tels gains sont fréquemment annulés par une réinvasion. Un programme à grande échelle (le Programme régional de lutte contre les glossines et la trypanosomose) visant à coordonner une attaque sur la ceinture de glossines commune et englobant quatre pays était bien focalisé et valable du point de vue technique mais des questions de coûts, d'impact sur l'environnement et les perceptions au sujet de l'importance de la participation de la communauté ont conduit à la cessation de la pulvérisation terrestre et de la SAT, ce qui a fortement réduit les options techniques. De nouvelles initiatives de l'UA avec l'appui du PLTA prévoient un programme visant à éliminer les glossines sur une superficie de quelques 9 millions de km2 en Afrique et recommandent l'utilisation essentielle de la technique des insectes stérilisés. Cette technique ne peut pas être appliquée seule et devra être utilisée conjointement avec certaines des méthodes de lutte chimique déjà décrites, en particulier la pulvérisation terrestre sélective et la SAT.

12909 Belete, H., Tikubet, G., Petros, B., Oyibo, W.A. et Otigbuo, I.N., 2004. Control of human African trypanosomiasis: trap and odour preference of tsetse flies (Glossina morsitans submorsitans) in the upper Didessa river valley of Ethiopia. [Lutte contre la trypanosomose humaine africaine: préférences des glossines (G. m. submorsitans) pour les pièges et les odeurs dans la vallée du cours supérieur du fleuve Didessa en Éthiopie.] Tropical Medicine and International Health, 9 (6): 710-714.

Oyibo: Department of Microbiology, Immunology and Parasitology, Faculty of Medicine, Addis Ababa University, Addis Abeba, Éthiopie. [[email protected]]

L'Éthiopie est l'un des pays endémiques pour la trypanosomose humaine africaine (THA) avec plus de 100 000 personnes en danger de contracter la maladie. La lutte contre la THA utilisant la préférence des glossines (Glossina morsitans submorsitans) pour des odeurs a fait l'objet d'une étude dans la vallée du cours supérieur du fleuve Didessa en Éthiopie. Aucune information n'existe sur l'efficacité des attirants pour cette espèce de glossines en Éthiopie. L'efficacité de trois produits attirants et de leurs combinaisons, à savoir: acétone, octénol, urine de vache, acétone + octénol, acétone + octénol + urine de vache, a été évaluée au moyen de pièges biconiques et NGU en tant que première mesure de mise au point d'une initiative de lutte durable contre la THA basée dans la communauté. Les pièges biconiques appâtés avec de l'acétone, de l'octénol ou de l'urine de vache, ou une combinaison de ceux-ci, étaient plus efficaces pour capturer G. m. submorsitans que les pièges NGU. Toutefois, les pièges NGU capturaient plus de glossines femelles que les pièges biconiques. La combinaison d'acétone, d'octénol et d'urine de vache était la plus efficace pour attirer les glossines à la fois dans les pièges biconiques et les pièges NGU. L'acétone était le meilleur produit attirant alors que l'octénol était le moins efficace. L'urine de vache était très prometteuse pour une utilisation possible dans des activités de lutte contre la THA basées dans la communauté, en particulier l'urine qui avait été gardée pendant plusieurs jours. L'utilisation de l'urine de vache dans la lutte contre la THA en Éthiopie sera probablement couronnée de succès parce qu'elle est facilement disponible.

12910 Dransfield R.D. et Brightwell, R., 2004. Community participation in tsetse control: the principles, potential and practice. [La participation de la communauté à la lutte antiglossinaire: principes, potentiel et pratique.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 533-546.

Dransfield: InfluentialPoints.com, Burwash, East Sussex, R-U.

Cet article se concentre sur l'approche basée sur les producteurs/la communauté pour surmonter les problèmes posés par la trypanosomose; les raisons sont que la chimiothérapie sera la principale façon de maîtriser la maladie dans les zones de pression glossinaire faible mais que les producteurs devraient utiliser eux-mêmes une lutte antivectorielle dans les zones à pression glossinaire élevée. Les perceptions contradictoires de la valeur de l'approche basée dans la communauté sont mentionnées. Il existe de nombreux degrés différents de participation de la communauté et de maîtrise des évènements sur le terrain et ceux-ci ont été décrits dans la bibliographie. Les façons d'encourager la participation peuvent inclure des réunions publiques, la distribution de matériel publicitaire, des visites des exploitations par les agents de vulgarisation, des techniques plus officielles d'évaluation technique en participation et le théâtre; le résultat net devrait être une meilleure éducation et mobilisation de la communauté, impliquant parfois la formation de groupes et encourageant une responsabilité au niveau local pour le projet ou ses composants. Il peut être très difficile de transférer un projet à un contrôle local si le projet a été planifié et financé au niveau central dès le départ. Dans la pratique, une action communautaire peut être considérée comme une façon de faire des économies, par exemple, en demandant aux producteurs de contribuer leur main-d'œuvre, plutôt que comme un plein engagement à la participation de la communauté. On doit s'attendre à une grande variété de formes de participation de la communauté étant donné la diversité sur le terrain de la structure sociale, des méthodes d'exploitation agricole, des besoins et des aspirations au niveau local et de la gravité du problème causé par la maladie. Une description précise des difficultés rencontrées par l'approche communautaire est essentielle; la grande échelle de l'action nécessaire en particulier contre les glossines de savane est une contrainte de ce type car des forces sociales cohésives peuvent ne pas être en place. Les producteurs ont peu de capital liquide et les coûts des programmes d'intervention locale peuvent être trop onéreux; un savoir-faire et une formation suffisants peuvent leur faire défaut. En général, l'engagement visant à obtenir des changements essentiels des attitudes au sujet de la participation de la communauté est faible et doit être accru.

12911 Feldmann, U., 2004. The sterile insect technique as a component of area-wide integrated pest management of tsetse. [La technique des insectes stérilisés en tant que composante d'une lutte intégrée contre les glossines au niveau régional.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 565-582.

Feldmann: Insect Pest Control Section, Joint FAO/IAEA Division of Nuclear Techniques in Food and Agriculture, International Atomic Energy Agency, Vienne, Autriche. [[email protected]]

Le concept de lutte intégrée contre les ravageurs (IPM) a pour objectif une intervention dans des situations de lutte contre les ravageurs visant à optimiser les avantages tout en minimisant les effets non souhaités (sur l'environnement, par exemple). On cherche une intégration d'une variété de mesures de lutte. Les applications au niveau régional doivent tenir compte des variations de la capacité ou de la volonté de participation des petits producteurs. En général, une intervention uniforme et vaste de suppression aura un effet plus grand qu'un niveau de suppression plus élevé qui rate une partie significative de la population cible sur le terrain. La technique des insectes stérilisés (SIT) vise à relâcher des insectes stériles dans la population sauvage cible sur le terrain durant plusieurs générations. Alors que le coût de l'élevage de la colonie, de la stérilisation et du lâcher des membres de la colonie en grand nombre puisse être élevé, des économies résultent de l'utilisation réduite des insecticides ou des autres méthodes de lutte. En ce qui concerne les glossines, on se concentre généralement sur le lâcher de grands nombres de mâles stérilisés dans une population glossinaire sauvage et on répète le lâcher jusqu'à ce que la population indigène soit éliminée. Des essais pilotes contre Glossina ont été effectués sur les rives du lac Kariba, au Zimbabwe (contre G. morsitans morsitans), à Tanga, en Tanzanie (contre G. m. morsitans), au Burkina Faso (contre G. palpalis gambiensis, G. tachinoides et G. m. submorsitans), dans l'État du Plateau, au Nigéria; et à Zanzibar, en Tanzanie (contre G. austeni). Les détails sur les interventions sont fournis dans chaque cas, ainsi que les problèmes rencontrés et le degré de succès estimé. Les projets visant à appliquer la technique des insectes stérilisés au niveau régional à des parties de l'Éthiopie sont bien avancés et les installations d'élevage des glossines y sont déjà en place. Les leçons tirées de l'utilisation couronnée de succès de la SIT contre la lucilie bouchère et des téphritides telles que Ceratitis capitata dans le Nouveau Monde sont décrites. Les divers paramètres impliqués dans la faisabilité de la SIT sont explorés, en notant particulièrement le taux de reproduction lent des glossines et le taux de réinfestation lent. Les avantages environnementaux de la lutte antiglossinaire et, en particulier de l'utilisation du concept de la SIT, sont énumérés. La faisabilité économique de la SIT est plus grande dans l'approche au niveau régional. On suggère que le problème réel est de savoir si le financement initial d'une telle campagne peut être réuni. Les détails opérationnels de la production, de la répartition et du lâcher de mâles compétitifs stériles sont expliqués. Un suivi des populations glossinaires sauvages et des populations relâchées sera essentiel et des sites de suivi à des points-clés le permettront. Les perspectives d'avenir d'une lutte antiglossinaire grâce à la SIT sont discutées, en se référant particulièrement aux aspects politiques et à la façon dont des améliorations probables au niveau du SIG et de nos connaissances en matière de génétique et de biologie moléculaire pourraient bien aider à atteindre les objectifs globaux.

12912 Hargrove, J. 2002. Tsetse eradication: necessity, sufficiency and desirability. [Éradication des glossines: nécessité, suffisance et opportunité.] Disponible sous forme de fichier pdf dans Tsetse control: the next 100 years. [Lutte antiglossinaire: les 100 prochaines années.] Rapport d'un réunion organisée par le Programme de santé animale du DFID, du 9 au 10 septembre 2002, à Édimbourg, R-U.

Hargrove: 9 Monmouth Rd, Avondale, Harare, Zimbabwe. [[email protected]]

En ce qui concerne les mécanismes de l'éradication des glossines, nous pouvons revenir sur le passé à l'époque précédant l'existence des insecticides. Potts et Jackson travaillaient dans une zone expérimentale de 960 km² et organisèrent des chasseurs pour qu'ils abattent tout animal d'une taille équivalente ou supérieure à celle d'un impala. L'élimination totale du gibier s'est avérée une méthode suffisante pour éradiquer des populations fermées de glossines mais Potts et Jackson ont pensé qu'elle n'était pas nécessaire ni souhaitable parce qu'à long terme le défrichage de la brousse était moins onéreux et plus efficace. Nagupande, dans la partie occidentale du Zimbabwe, a été le site d'une expérience sur le terrain dans laquelle quatre espèces d'animaux sauvages seulement ont été abattues: le phacochère, le potamochère, le guib harnaché et le koudou. Une bonne lutte antiglossinaire a été obtenue mais elle a été considérée insuffisante pour une éradication, quel que soit le caractère souhaitable de cette méthode. Un essai de pulvérisation terrestre avec du DDT a été commencé et les résultats ont été si impressionnants que, pendant un certain temps, la pulvérisation terrestre est devenue le pilier de la lutte antiglossinaire dans cette partie du pays; néanmoins, pour parvenir à une éradication, il s'est avéré nécessaire et financièrement rentable d'utiliser une chasse sélective également. L'attention s'est ensuite tournée vers l'utilisation des pièges, une méthode bien améliorée du point de vue environnemental mais la réinvasion reste un problème récurrent. Une modélisation montre que si 16 glossines échappent à une campagne de lutte telle qu'un traitement aérien sur une superficie de 16 000 km2, on ne parviendra pas à une éradication des glossines à moins que le taux de mortalité naturelle soit très élevé. Dans la pratique, détecter le petit nombre de glossines qui subsistent est extrêmement difficile. La question suivante doit donc être posée: la SIT présente-t-elle un avantage particulier pour être incluse dans l'arsenal des méthodes de lutte? En ce qui concerne l'argument écologique, éliminer les glossines d'une zone modifie l'équilibre écologique et nous devons être tout à fait certains que le changement d'utilisation des terres en résultant va être avantageux. Il n'est pas toujours clair que le défrichage des terres pour l'élevage de bovins et l'agriculture est réellement la meilleure solution. Les questions telles que l'aide pour l'éradication des glossines doivent être étroitement liées aux droits de l'homme et à une bonne gouvernance. [Voir également l'avis dans la Section A - Informations.]

12913 Maniania, N.K., Laveissière, C., Odulaja, A., Ekesi, S. et Herren, H.R., 2003. Entomopathogenic fungi as potential biocontrol agents for tsetse flies. [Champignons entomopathogènes en tant qu'agents potentiels de lutte biologique contre les glossines.] Advances in microbial control of insect pests, 2003, pp. 145-163. Kluwer Academic/Plenum Publishers; New York, E-U.

Maniania: International Centre of Insect Physiology and Ecology (ICIPE), P.O. Box 30772, Nyayo Stadium, Nairobi, Kenya.

Cet examen couvre le potentiel des champignons entomopathogènes pour la lutte antiglossinaire. Une liste des champignons pathogènes pour Glossina est fournie. La nature de l'interaction entre l'insecte et le champignon est décrite, y compris l'adhérence et la germination du spore fongique, la pénétration du tégument de l'hôte et le développement du champigon dans le jabot. Les facteurs affectant l'efficacité des champignons en tant qu'agents de lutte biologique sont décrits, y compris la virulence de la population pathogène, la réaction et la sensibilité de la population hôte et les facteurs environnementaux (température, humidité et ensoleillement). Des stratégies d'application sont décrites et des détails sur la conception des essais biologiques de pathogénécité au laboratoire et des systèmes d'application sur le terrain sont fournis. Des essais de suppression sur le terrain sont décrits et les perspectives d'utilisation d'un dispositif d'inoculation pour la lutte antiglossinaire sont discutées. Une note brève est fournie sur l'effet des champignons pathogènes sur les organismes non cibles. En conclusion, les auteurs sont d'avis qu'une recherche supplémentaire résultera en des progrès majeurs pour réaliser le potentiel de cette méthode de lutte.

12914 O'Hanlon, L.H., 2004. Tinkering with genes to fight insect-borne disease. [Remanier les gènes pour lutter contre des maladies transmises par des insectes.] Lancet, 363 (9417): 1288-1289.

Des techniques de manipulation génétique pourraient être appliquées à des vecteurs tels que les moustiques, les glossines et les réduves pour fournir des façons totalement nouvelles de combattre la transmission de certaines maladies par des vecteurs. Une stratégie serait de lâcher des insectes homozygotes pour un gène dominant létal dans la nature. La «souche industrielle» utilisée pour la reproduction des insectes qui seront relâchés ultérieurement serait protégée en fournissant un élément nutritif vital n'existant pas dans l'environnement général. Une méthode apparentée serait d'insérer un gène qui pourrait éliminer sélectivement la progéniture femelle mais qui épargnerait les mâles; ces derniers survivraient pour propager le gène aux générations suivantes. Une autre approche cherche à rendre la population sauvage réfractaire à la transmission des pathogènes pour les humains: l'utilisation de symbiontes bactériens manipulés génétiquement pourrait être une façon d'y parvenir.

12915 Vale, G.A. et Torr, S.J., 2004. Development of bait technology to control tsetse. [Mise au point d'une technologie des appâts pour lutter contre les glossines.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 509-523.

Vale: Mount Pleasant, Harare, Zimbabwe. [[email protected]]

On s'est rendu compte du potentiel de la technologie des appâts pour la lutte antiglossinaire dès la première moitié du XXème siècle mais la méthode semblait être moins prometteuse que l'élimination du gibier, le défrichage de la brousse ou l'utilisation largement répandue d'insecticides. Le dégât écologique causé par ces dernières méthodes est devenu plus clair dans les années 70 et, par comparaison, l'utilisation d'appâts, à la fois vivants et artificiels, est devenue plus attrayante. La stratégie de la recherche a ensuite été d'améliorer la conception des appâts en analysant soigneusement les réactions fondamentales des glossines aux appâts et d'utiliser ces connaissances pour améliorer la conception des dispositifs utilisés sur le terrain; en outre, la densité, l'emplacement et la gestion optimaux des appâts ont été analysés. Les conclusions fondamentales à ce stade étaient que les captures avec des appâts vivants étaient fortement biaisées; que les dispositifs d'électrocution (grillages électriques) donnaient une idée beaucoup plus claire que la capture manuelle dans des filets et le piégeage de la population de glossines près des appâts; que l'odeur de l'hôte était beaucoup plus importante comme attirant que cela avait été reconnu; et que de nombreuses glossines attirées par les appâts n'entraient pas dans les pièges situés à proximité. Les odeurs ont une action plus grande à partir d'une certaine distance mais la couleur et la forme sont plus efficaces à une distance plus courte. Une analyse approfondie de l'odeur a mis en évidence les attirants suivants pour les glossines émanant des bovins: le dioxyde de carbone, l'acétone, le butanone, l'octénol (1-octène-3-ol), le 4-méthyl phénol et le 3-n-propyl phénol. Plusieurs de ces attirants ont été utilisés pour accroître l'attrait des appâts. La technologie du piégeage a pris un nouvel élan dans les années 70 grâce au travail empirique contre les glossines du groupe palpalis en Afrique de l'Ouest. De nombreux modèles de pièges ont fait l'objet d'essais sur le terrain et utilisaient fréquemment du tissu bleu phtalogène et du tissu noir; leur efficacité variait selon l'espèce échantillonnée et, ce qui est surprenant, la zone géographique. Des pièges pourraient être utilisés pour la lutte antiglossinaire ainsi que pour le suivi de la population mais dans le cas des glossines du groupe morsitans, l'attention s'est tournée vers l'utilisation d'écrans (cibles) très simplifiés, munis d'appâts olfactifs et traités avec des insecticides plutôt que vers des pièges plus élaborés. Les calculs basés sur l'efficacité de différents appâts peuvent produire des directives sur leur emplacement et leur densité; les densités d'appâts requises pour un taux donné de diminution de la population ou pour mettre sur pied une barrière contre les glossines peuvent être calculées à partir des données fournies. Les bovins traités avec des insecticides peuvent servir d'appâts très efficaces; cette méthode est particulièrement rentable si les bovins font déjà l'objet de bains parasiticides contre les tiques car le seul coût supplémentaire de la lutte antiglossinaire est le coût marginal de l'utilisation de pyréthrinoïdes au lieu des produits acaricides standard. Les pièges améliorés et la technologie d'appâts (cibles) sont rapidement devenus la méthode de lutte standard dans une grande partie de l'Afrique infestée par les glossines à la fin des années 80 et dans les années 90. Certaines des embûches possibles de l'application de la technologie des appâts sont indiquées. Elles incluent essayer de l'appliquer sur une superficie trop petite, et les coûts et avantages d'une intervention basée dans la communauté peuvent être très variables selon les circonstances. Néanmoins, il est souvent possible d'adapter le programme d'appâts aux besoins locaux et la technologie des appâts peut être plus facile à intégrer dans la lutte antiglossinaire locale par la communauté que d'autres campagnes de lutte planifiées et opérées au niveau central. Des thèmes de recherche supplémentaire sont indiqués, en particulier en ce qui concerne les bovins traités avec des insecticides et les effets néfastes possibles de l'insecticide dans les bouses de vache. La voie et les taux de réinvasion par les glossines doivent être étudiés de près.

12916 Van den Bossche P. et De Deken R., 2004. The application of bait technology to control tsetse. [L'application de la technologie des appâts à la lutte antiglossinaire.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 525-532.

van den Bossche: Département de Médecine vétérinaire, Institut de Médecine tropicale, Nationalestraat 155, B-2000 Anvers, Belgique. [[email protected]]

Après avoir débuté lentement, la technologie des appâts a été reconnue comme une partie intégrante de l'arsenal des méthodes de lutte antiglossinaire. Les facteurs déterminant l'efficacité des appâts pour la lutte antiglossinaire sont discutés. L'expansion de la population humaine et de leurs bovins peut conduire à une interaction avec les glossines, résultant en un changement de l'alimentation des glossines passant des hôtes sauvages à une plus grande dépendance vis-à-vis des bovins; les implications épidémiologiques de ce changement dépendent des effectifs relatifs d'hôtes sauvages et de bovins. Lorsque la densité de bovins est faible, des appâts artificiels peuvent être utilisés pour lutter contre les glossines et réduire la trypanosomose même si les glossines ne sont pas éliminées. Lorsque la densité de bovins est plus élevée et là où les glossines sont obligées de prendre une plus grande proportion de repas sur les bovins, des bovins traités avec des insecticides peuvent être plus efficaces que des appâts stationnaires. Selon les conditions locales, une combinaison d'appâts stationnaires et de bovins traités peut être appropriée. Des barrières efficaces contre une réinvasion peuvent nécessiter des écrans traités (cibles) déployés sur une bande de 6 à 8 km de large; même des pièges non traités installés à une densité élevée peuvent prévenir une réinvasion par les glossines ripicoles en Afrique de l'Ouest. Lorsque l'on planifie l'utilisation de bovins traités, il faudra tenir compte de la répartition relativement inégale des troupeaux dans les systèmes d'élevage villageois. Certains des effets secondaires indésirables de la lutte contre les tiques avec des pyréthrinoïdes sont discutés.

4. Épidémiologie: interactions vecteur-hote et vecteur-parasite

12917 Coleman, P.G. et Welburn, S.C., 2004. Are fitness costs associated with resistance to human serum in Trypanosoma brucei rhodesiense? [Des coûts d'adaptation sont-ils associés à la résistance au sérum humain chez T. b. rhodesiense?.] Trends in Parasitology, 20 (7): 311-315.

Welburn: Centre for Tropical Veterinary Medicine, Royal (Dick) School of Veterinary Studies, The University of Edinburgh, Easter Bush, Roslin, Midlothian, EH25 9RG, R-U. [[email protected]]

Un agent causal de la maladie du sommeil, Trypanosoma brucei rhodesiense, est différencié du parasite des animaux, identique du point de vue morphologique, Trypanosoma brucei brucei, par sa capacité à infecter les humains. La théorie épidémiologique prédit que là où ces deux sous-espèces coexistent, la prévalence de T. b. rhodesiense chez les mammifères autres que les humains dépassera celle de T. b. brucei. Cependant, les observations sur le terrain suggèrent que le contraire est vrai, T. b. brucei étant l'espèce prédominante. Nous formulons ici l'hypothèse selon laquelle cette divergence entre la théorie et les observations résulte d'une diminution de l'adaptation de T. b. rhodesiense par rapport à celle de T. b. brucei chez des espèces autres que les humains. L'hypothèse est suffisante pour concilier les prédictions théoriques et les observations de terrain et correspond à la fois aux données expérimentales sur les probabilités de maturation du parasite chez les glossines et aux taux de croissance dans le sérum non humain. Des expériences supplémentaires pour élucider les coûts possibles de l'adaptation de la résistance au sérum humain pourraient avoir des implications significatives pour la lutte contre T. b. rhodesiense.

12918 Eisler, M.C., Dwinger R.H., Majiwa, P.A.O. et Picozzi K., 2004. Diagnosis and epidemiology of African animal trypanosomiasis. [Diagnostic et épidémiologie de la trypanosomose animale africaine.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 253-267.

Eisler: Centre for Tropical Veterinary Medicine, Royal (Dick) School of Veterinary Studies, University of Edinburgh, Roslin, R-U.

Ce compte-rendu des méthodes de diagnostic de la trypanosomose animale débute en rappelant que les travaux peuvent devoir être réalisés dans les conditions physiques et économiques les plus difficiles. Cela étant posé, les producteurs peuvent devoir dépendre d'un diagnostic clinique même si de tels symptômes ne sont pas spécifiques à la maladie. Un diagnostic parasitologique peut être obtenu grâce à l'examen de frottis sanguins avec ou sans techniques de concentration et ceux-ci sont décrits. Au niveau de la recherche, des méthodes de repiquage peuvent être utiles, y compris un repiquage chez des animaux, un xénodiagnostic et une culture in vitro. La promesse et les limitations des diverses méthodes de diagnostic immunologique sont discutées en se référant au test de fixation du complément, au test indirect des anticorps par fluorescence, au test de trypanosomose par agglutination sur carte et aux formes variées de titrage d'immunosorbants à liaison enzymatique (ELISA). Les problèmes pratiques, économiques et administratifs de l'évaluation de certaines de ces techniques plus récentes et de leur mise à disposition pour une utilisation sur le terrain sont décrits. Les méthodes de diagnostic moléculaire basées sur le dépistag et l'amplification des acides nucléiques sont prometteuses. Elles sont examinées dans les chapitres sur le diagnostic spécifique à l'espèce, le dépistage des espèces multiples et les applications épidémiologiques. Les diagnostics basés sur l'ADN ont un grand potentiel dans les études épidémiologiques. D'autres méthodologies génétiques sont décrites. En ce qui concerne l'avenir, il faudra garder à l'esprit le fait que bien que des améliorations techniques rendent les méthodes moléculaires et les autres méthodes sophistiquées de diagnostic plus faciles à appliquer sur le terrain, les conditions extrêmes dans lesquelles les producteurs et les assistants vétérinaires travaillent assureront que le diagnostic clinique restera important: par exemple, un moyen de déterminer l'hémoglobine de façon peu onéreuse serait très utile pour les agents de terrain.

12919 Fèvre, E.M., Coleman, P.G., Welburn, S.C. et Maudlin, I., 2004. Reanalyzing the 1900-1920 sleeping sickness epidemic in Uganda. [Nouvelle analyse de l'épidémie de maladie du sommeil de 1900 à 1920 en Ouganda.] Emerging Infectious Diseases, 10 (4): 567-573.

Fèvre: Centre for Tropical Veterinary Medicine, University of Edinburgh, Easter Bush, Roslin, Midlothian EH25 9RG, R-U. [[email protected]]

La maladie du sommeil est depuis longtemps un problème de santé publique majeur en Ouganda. De 1900 à 1920, plus de 250 000 personnes sont décédées au cours d'une épidémie qui a affecté le sud du pays, en particulier la région de Busoga. L'épidémie a été attribuée traditionnellement à Trypanosoma brucei gambiense, un parasite qui est maintenant limité à l'Afrique centrale et à l'Afrique de l'Ouest. La maladie du sommeil est toujours signalée dans la région de Busoga bien qu'elle soit causée par T. b. rhodesiense. On croit généralement qu'il s'est propagé en Ouganda dans les années 1940 en provenance de Zambie. Notre analyse des données cliniques enregistrées au début des années 1900 indique que l'évolution clinique des cas de maladie du sommeil au cours de l'épidémie de 1900 à 1920 en Ouganda était nettement différente de celle des cas de maladie du sommeil à T. b. gambiense cases mais similaire aux cas à T. b. rhodesiense. Ces conclusions suggèrent que T. b. rhodesiense était présent en Ouganda et a contribué à l'épidémie. Le contexte historique est analysé de nouveau à la lumière de ces données.

12920 Hall, M.J.R. et Wall, R., 2004. Biting flies: their role in the mechanical transmission of trypanosomes to livestock and methods for their control. [Mouches piqueuses: leur rôle dans la transmission mécanique des trypanosomes au bétail et méthodes pour lutter contre celles-ci.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 583-594.

Hall: Department of Entomology, The Natural History Museum, Cromwell Road, Londres.

L'attention est attirée sur la capacité de certaines mouches hématophages à transmettre directement des trypanosomes d'un hôte animal infecté à un hôte non infecté sans impliquer de développement cyclique dans le vecteur. C'est ce qui est appelé une transmission mécanique. Bien que dans un pays infesté de glossines, il puisse être difficile de prouver qu'une transmission mécanique a lieu, dans les zones exemptes de glossines, les indications sont claires. Trypanosoma evansi (provenant peut-être de T. brucei) est transmis mécaniquement par des mouches piqueuses en Asie et en Amérique centrale et du Sud. Trypanosoma vivax existe à l'île Maurice et en Amérique latine où des mouches piqueuses sont probablement responsables de sa transmission. Certaines souches de T. vivax sont devenues incapables d'être transmises par les glossines. Des cas de transmission non cyclique de trypanosomes sur le terrain, au laboratoire ou dans un environnement artificiel sont décrits; les options de lutte contre Stomoxys et les tabanidés sont discutées dans ce contexte. Il est cependant conclu qu'il n'existe pas d'indication sans équivoque de la transmission mécanique des trypanosomes pathogènes par des mouches piqueuses autres que les glossines dans les ceintures de glossines d'Afrique.

12921 Hide, G. et Tait A., 2004. Genetics and molecular epidemiology of trypanosomes. [Génétique et épidémiologie moléculaire des trypanosomes.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 77-93.

Hide: Centre for Parasitology, Molecular Epidemiology and Ecology, Biosciences Research Institute, School of Environment and Life Sciences, University of Salford, Salford, R-U.

L'étude de l'épidémiologie moléculaire, définie en tant que l'application des méthodes de biologie moléculaire à l'étude de l'épidémiologie de la maladie, est devenue un facteur important des recherches sur la trypanosomose depuis les années 1980. Elle utilise des marqueurs moléculaires des unités taxonomiques pour pouvoir suivre la trace des parasites dans différents hôtes, dans des zones géographiques variées et dans les diverses associations entre la maladie et les parasites. La stabilité ou l'instabilité génétique relative des principaux organismes cibles doit être comprise pour obtenir des conclusions valables d'une telle recherche. La gamme des outils disponibles est examinée, couvrant l'électrophorèse des enzymes dans des loci multiples, l'hybridation de l'ADN avec ses différentes applications et la détection des parasites par ACP. Différents outils peuvent être les plus efficaces à différents niveaux taxonomiques: le niveau du genre, de l'espèce, de la sous-espèce ou même un niveau inférieur. Les outils moléculaires ont révélé une subdivision des populations de T. b. gambiense, fournissant des indices précieux sur la situation épidémiologique de ces différentes populations; et différents foyers de maladie du sommeil rhodesiense ont produit des souches de T. b. rhodesiense qui doivent leur pathogénécité pour les humains à des mutations génétiques séparées, ce qui suggère que des trypanosomes pathogènes pour les humains sont apparus au moins à deux reprises en Afrique de l'Est. Ce modèle épidémiologique est en train d'être mis au point. Les implications pour une taxonomie officielle des sous-espèces de T. brucei sont abordées. Trypanosoma congolense et T. simiae sont placés dans un sous-genre distinct de T. brucei; plusieurs sous-populations ou groupes d'isolats de T. congolense ont été distingués avec des sondes d'ADN. Le processus d'intégration des méthodes épidémiologiques classiques à celles de l'épidémiologique moléculaire a commencé mais davantage doit être fait. La plupart des efforts a été déployée dans ce dernier domaine pour la définition des espèces, les méthodes d'analyse des échantillons de terrain et l'analyse de la génétique des populations. L'examen actuel étudie deux épidémies en Ouganda, celle de Busoga et celle de Soroti. Un résultat général de ces études intégrées a été la réalisation que les bovins sont des réservoirs animaux potentiels de souches de T. brucei pathogènes pour les humains. Cette conclusion crée un nouveau modèle important qui peut permettre de mieux comprendre la persistance des foyers et peut également suggérer de nouvelles méthodes d'intervention. Les domaines de recherche future sont indiqués.

12922 Laveissière, C. et Grébaut, P., 2003. Risk index of sleeping sickness transmission: simplification of the calculation. [Indice de risque de maladie du sommeil: simplification du calcul.] Insect Science and its Application, 23 (2): 99-102.

Laveissière: OCEAC, BP 288, Yaoundé, Cameroun.

Pour simplifier et améliorer l'efficacité de la lutte contre la trypanosomose humaine et pour réduire son coût, il est souhaitable d'identifier les sites à haut risque de transmission des trypanosomes par la glossine aux humains. Les auteurs proposent une simplification de l'indice de risque mis au point précédemment par Laveissière et al. (1994). Cet indice simplifié a été mis au point en Côte d'Ivoire et validé au Cameroun. Contrairement à l'ancien indice qui exigeait la détermination du taux de survie quotidien des glossines, le calcul de ce nouvel indice exige seulement de connaître la proportion de glossines ténérales et celles d'individus gorgés de sang humain dans les échantillons capturés au niveau des différents biotopes.

12923 Luckins A.G. et Dwinger, R.H., 2004. Non-tsetse-transmitted animal trypanosomiasis. [Trypanosomose animale non tranmise par les glossines.] Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 269-281.

Luckins: Centre for Tropical Veterinary Medicine, Royal (Dick) School of Veterinary Studies, University of Edinburgh, Roslin, R-U.

Le présent compte-rendu s'intéresse principalement à deux espèces, Trypanosoma evansi et T. vivax et traite de leur épidémiologie, de leur répartition, de leurs rapports phylogénétiques et de leur caractérisation moléculaire, de la façon dont les infections sont transmises, du diagnostic de l'infection, de la lutte contre les maladies et de leur impact économique. L'accent est mis sur les maladies causées en Amérique centrale et du Sud et en Asie mais une référence est faite au rôle de T. evansi en Afrique. Un chapitre de référence détaillé sera utile aux lecteurs abordant ce thème pour la première fois.

12924 Mahama, C.I., Desquesnes, M., Dia, M.L., Losson, B., de Deken, R. et Geerts, S., 2004. A cross-sectional epidemiological survey of bovine trypanosomosis and its vectors in the Savelugu and West Mamprusi districts of northern Ghana. [Prospection transversale de la trypanosomose bovine et de ses vecteurs dans les districts de Savelugu et de West Mamprusi dans le nord du Ghana.] Veterinary Parasitology, 122 (1): 1-13.

Geerts: Département de Parasitologie, Institut de Médecine tropicale, Nationalestraat 155, 2000 Anvers, Belgique. [[email protected]]

L'épidémiologie de la trypanosomose bovine a été étudiée dans deux districts (Savelugu et West Mamprusi) du nord du Ghana où l'utilisation des terres et les caractéristiques environnementales sont différentes. On soupçonnait que l'intensité d'utilisation des terres et le changement de l'environnement étaient plus grands dans le district de Savelugu. Une prospection entomologique transversale effectuée le long de la rivière Volta blanche et de ses tributaires a confirmé la présence de Glossina palpalis gambiensis et de G. tachinoides uniquement. L'indice d'exposition glossinaire tel que mesuré par le produit de la densité de glossines et le taux d'infection des glossines était beaucoup élevé dans le district de West Mamprusi (19,6) que dans le district de Savelugu (4,7). Au total, des échantillons de sang ont été prélevés chez 1 013 bovins (508 dans le district de Savelugu et 505 dans celui de West Mamprusi) à partir d'une sélection aléatoire de 16 villages dans le district de Savelugu et de 13 villages dans celui de West Mamprusi. Les échantillons de sang ont été examinés par la technique de la couche leucocytaire pour détecter les trypanosomes. Les échantillons de sang positifs avec la technique de la couche leucocytaire ou négatifs avec cette technique mais dont les valeurs d'hématocrite étaient inférieures à 21 ont fait l'objet d'un test supplémentaire avec une amplification en chaîne de la polymérase pour l'ADN trypanosomien. Des échantillons du plasma de tous les bovins ont fait l'objet d'un test sérologique avec une ELISA indirecte pour détecter les anticorps trypanosomiens. La prévalence parasitologique et sérologique de trypanosomoses bovines était significativement plus élevée dans le district de West Mamprusi (16 et 53 pour cent, respectivement) que dans le district de Savelugu (8 et 24 pour cent, respectivement). Une évaluation de la santé animale au niveau du troupeau villageois, utilisant l'hématocrite en tant qu'indice d'une anémie, a fourni divers scénarios épidémiologiques répandus dans l'ensemble de la zone d'étude.

12925 Nagamune, K., Acosta-Serrano, A., Uemura, H., Brun, R., Kunz-Renggli, C., Maeda, Y., Ferguson, M.A.J. et Kinoshita, T., 2004. Surface sialic acids taken from the host allow trypanosome survival in tsetse fly vectors. [Des acides sialiques de surface prélevés chez l'hôte permettent la survie des trypanosomes chez les glossines vecteurs.] Journal of Experimental Medicine, 199 (10): 1445-1450.

Kinoshita: Department of Immunoregulation, Research Institute for Microbial Disease, Osaka University, 3-1 Yamada-oka, Suita, Osaka 565-0871, Japon. [[email protected]]

Le trypanosome africain, Trypanosoma brucei, qui cause la maladie du sommeil chez les humains et le nagana chez le bétail, est propagé par les glossines hématophages. Dans l'intestin de la glossine, les trypanosomes survivent aux environnements digestifs et trypanocides, prolifèrent et se rendent dans la glande salivaire où ils deviennent pathogènes pour l'hôte mammifère suivant. Nous montrons ici que pour réussir à survivre dans les glossines, les trypanosomes utilisent une trans-sialidase pour transférer les acides sialiques qu'ils ne peuvent pas synthétiser des glycoconjugués de l'hôte aux glycosylphosphatidylinositols (GPI), qui sont abondamment exprimés sur leur surface. Les trypanosomes manquant d'acides sialiques à cause d'une génération défectueuse de trans-sialidase ancrée dans les GPI ne pouvaient pas survivre dans l'intestin mais recouvraient la capacité de survivre lorsque sialysés par une trans-sialidase soluble. Par conséquent, les acides sialiques de surface semblent protéger les parasites des environnements digestifs et trypanocides du mésogastre des glossines.

12926 Njiokou, F., Nkinin, S.W., Grébaut, P., Penchenier, L., Barnabé, C., Tibayrenc, M. et Herder, S., 2004. An isoenzyme survey of Trypanosoma brucei s.l. from the Central African subregion: population structure, taxonomic and epidemiological considerations. [Une enquête sur les isoenzymes de T. brucei s.l. provenant de la sous-région d'Afrique centrale: structure de la population, considérations taxonomiques et épidémiologiques.] Parasitology, 128 (6): 645-653.

Njiokou: OCEAC, BP 288, Yaoundé, Cameroun. [[email protected]]

Afin d'améliorer nos connaissances de la situation taxonomique et de la structure de la population de l'agent causal de la trypanosomose africaine humaine dans la sous-région d'Afrique centrale, 169 souches récemment isolées dont 16 provenaient de porcins et 5 de souches de référence ont été caractérisées par une électrophorèse des enzymes dans des loci multiples pour 17 loci génétiques. Nous avons identifié 22 profils d'isoenzymes ou zymodèmes différents, dont un grand nombre présentait des différences limitées entre eux. Ces zymodèmes étaient assimilés à des génotypes dans plusieurs loci. Des dendogrammes UPGMA ont révélé un groupe principal, le groupe I de Trypanosoma brucei gambiense, et trois souches de T. brucei «non gambiense». Les zymodèmes du groupe I de Trypanosoma b. gambiense étaient très homogènes, regroupant toutes les souches humaines et 31 pour cent des souches porcines. Deux zymodèmes principaux (Z1 et Z3) regroupant 74 pour cent des souches étaient trouvés dans des pays différents éloignés les uns des autres. Les distances génétiques étaient relativement élevées dans les zymodèmes de T. brucei «non gambiense», regroupant 69 pour cent des souches porcines. L'analyse du déséquilibre de la liaison favorisait une structure prédominament clonale de la population. Celle-ci était étayée par l'existence omniprésente des principaux zymodèmes, ce qui suggère une stabilité génétique dans le temps et dans l'espace des clones naturels de ce parasite. Dans certains cas, on ne pouvait cependant pas écarter une structure épidémique de la population. Notre étude a également suggéré que le porc domestique était un hôte réservoir probable pour le groupe I de T. b. gambiense au Cameroun.

12927 Njiru, Z.K., Makumi, J.N., Okoth, S., Ndungu, J.M. et Gibson, W.C., 2004. Identification of trypanosomes in Glossina pallidipes and G. longipennis in Kenya. [Identification des trypanosomes chez G. pallidipes et chez G. longipennis au Kenya.] Infection, Genetics and Evolution, 4 (1): 29-35.

Njiru: Kenya Trypanosomiasis Research Institute (KETRI), P.O. Box 362, Kikuyu, Kenya. [[email protected]]

L'amplification en chaîne par la polymérase (ACP) a été utilisée pour identifier les trypanosomes chez Glossina pallidipes et chez G. longipennis capturées au Kenya. Sur les 3 826 glossines disséquées, 188 (4,9 pour cent) testaient positives par la méthode parasitologique. Le taux d'infection chez G. pallidipes était de 5,7 pour cent (187 des 3 301 glossines) mais seulement une des 525 G. longipennis était infectée (taux d'infection: 0,2 pour cent). Le taux d'infection chez les G. pallidipes femelles était plus élevé que chez les mâles. Les glossines infectées ont été analysées par ACP en utilisant 10 jeux d'amorces spécifiques aux espèces et aux sous-groupes des sous-genres Nannomonas, Trypanozoon et Duttonella. L'ACP identifiait 137 (72,9 pour cent) des 188 échantillons positifs par la méthode parasitologique, laissant 51 (27,1 pour cent) non identifiés. Nous avons enregistré des taux d'infection de 47,2 pour cent pour les sous-groupes de Trypanosoma congolense de savane, de forêt et kilifi, 20,9 pour cent pour T. simiae/T. simiae Tsavo/T. godfreyi, 14,9 pour cent pour T. brucei ssp. et 13,8 pour cent pour T. vivax. Trente-neuf (26,7 pour cent) glossines présentaient des infections mixtes, avec une association mineure entre T. congolense de savane/T. simiae Tsavo/T. godfreyi. La proportion relative de chaque espèce ou sous-groupe de trypanosome variait entre les ceintures de glossines, T. congolense (avec tous les sous-groupes) étant le plus abondant et T. godfreyi le moins abondant. Une analyse statistique a montré que la méthode de dissection et le test ACP classaient les infections séparément. La présente étude indique que les trypanosomes pathogènes sont largement répandus dans toutes les ceintures de glossines échantlionnées, G. pallidipes étant le principal vecteur. En outre, le test ACP est plus fiable pour détecter et identifier les trypanosomes que la méthode de dissection.

12928 Njiru, Z.K., Ndung'u, K., Matete, G., Ndungu, J.M. et Gibson, W.C., 2004. Detection of Trypanosoma brucei rhodesiense in animals from sleeping sickness foci in East Africa using the serum resistance associated (SRA) gene. [Détection de T. b. rhodesiense chez les animaux de foyers de maladie du sommeil en Afrique de l'Est en utilisant le gène associé à la résistance au sérum humain (SRA).] Acta Tropica, 90 (3): 249-254.

Njiru: Kenya Trypanosomiasis Research Institute (KETRI), P.O. Box 362, Kikuyu, Kenya. [[email protected]]

Le gène associé à la résistance au sérum humain (SRA) a été exclusivement trouvé chez Trypanosoma brucei rhodesiense, ce qui permet la détection sans équivoque de ce pathogène dans les hôtes réservoirs et les glossines vecteurs sans devoir recourir à des procédures laborieuses de caractérisation des souches. Nous avons recherché la présence du gène SRA dans 264 isolats de T. brucei ssp. provenant d'humains, d'animaux domestiques et de Glossina pallidipes de foyers de trypanosomose humaine au Kenya et en Ouganda. Le gène SRA était présent dans tous les isolats qui étaient résistants au sérum humain et absent de tous les isolats sensibles au sérum testés. En outre, le gène était présent dans tous les isolats qui s'étaient avérés auparavant identiques aux trypanosomes pathogènes pour les humains par caractérisation au moyen des isoenzymes. Le gène SRA a été détecté dans des isolats provenant de bovins, d'ovins, de porcins, de chiens, de cobes des roseaux, d'hyènes et de G. pallidipes dans les foyers de maladie du sommeil mais n'a pas été trouvé dans les isolats de Trypanosoma evansi ou de Trypanosoma brucei gambiense. La présente étude indique que le gène SRA peut être très précieux pour détecter et distinguer T. brucei rhodesiense des autres sous-espèces de T. brucei chez les réservoirs hôtes et chez les glossines.

12929 Odiit, M., Coleman, P.G., McDermott, J.J., Fèvre, E.M., Welburn, S.C. et Woolhouse, M.E.J., 2004. Spatial and temporal risk factors for the early detection of Trypanosoma brucei rhodesiense sleeping sickness patients in Tororo and Busia districts, Uganda. [Facteurs de risque dans l'espace et dans le temps pour le dépistage précoce des sommeilleux atteints de T. b. rhodesiense dans les districts de Tororo et de Busia, en Ouganda.] Transactions of the Royal Society of Tropical Medicine and Hygiene, 98 (10): 569-576.

Odiit: Sleeping Sickness Programme, POB 96, Tororo, Ouganda. [[email protected]]

Nous avons effectué une étude des facteurs de risque pour une détection préoce de la maladie du sommeil à Trypanosoma brucei rhodesiense. Les dossiers de sommeilleux datant de 1987 à 2001, provenant des districts de Tororo et de Busia en Ouganda, ont été étudiés en ce qui concerne leur village d'origine et leur stade clinique (précoce ou avancé). Tous les villages qui avaient signalé des cas de maladie du sommeil et qui ont établi des formations sanitaires après le diagnostic de la maladie du sommeil dans les districts de Tororo et de Busia ont été géoréférencés. La répartition dans l'espace de la détection des patients au stade précoce et avancé par les formations sanitaires a été analysée au moyen de systèmes d'information géographiques (SIG). Sur les 1 316 sommeilleux, provenant des districts de Tororo et de Busia, admis au Livestock Health Research Institute et dans les hôpitaux de Busolwe ainsi qu'au centre de santé de Lumino, 471 (35,8 pour cent) étaient au stade précoce, 825 (62,7 pour cent) étaient au stade avancé tandis que le stade de 20 patients (1,5 pour cent) ne pouvait pas être déterminé. Cinq cent quatre-vingt-huit patients (44,5 pour cent) provenaient d'une zone située dans un rayon de 10 km des formations sanitaires qui les avaient signalés. Après une analyse multivariée, on a trouvé que la proportion de patients détectés au stade précoce était associée de façon significative aux patients originaires d'une zone située dans un rayon de 10 km de la formation sanitaire, aux adultes (> 19 ans), et à l'incidence annuelle dans la paroisse. L'application du SIG et la proportion de cas de stade précoce à avancé sont un moyen instructif et puissant de déterminer l'efficacité de la surveillance de la maladie du sommeil.

12930 Ravel, S., Grébaut, P., Mariani, C., Jamonneau, V., Cuisance, D., Gooding, R.H. et Cuny, G., 2004. Monitoring the susceptibility of Glossina palpalis gambiensis and G. morsitans morsitans to experimental infection with savannah-type Trypanosoma congolense, using the polymerase chain reaction. [Surveiller la sensibilité de G. p. gambiensis et de G. m. morsitans à une infection expérimentale avec T. congolense type de savane au moyen d'une amplification en chaîne par la polymérase.] Annals of Tropical Medicine and Parasitology, 98 (1): 29-36.

Ravel: IRD, UR035, Laboratoire de Recherche et de Coordination sur les Trypanosomoses IRD-CIRAD, TA 207/G, Campus International de Baillarguet, 34398 Montpellier Cedex 5, France. [[email protected]]

Des Glossina palpalis gambiensis et G. morsitans morsitans ténérales ont été nourries sur des souris infectées avec Trypanosoma (Nannomonas) congolense type de savane. L'infection a été suivie en vérifiant le liquide de diurèse après l'alimentation (infection du mésogastre) et la salive (infection mature) des glossines individuelles pour y détecter les parasites, à différents moments après l'infection au moyen d'un examen microscopique et d'un titrage basé sur l'ACP. Les résultats ont indiqué que les deux espèces présentaient des infections du mésogastre 10 jours après l'infection et que la maturation avait lieu après 24 jours chez G. m. morsitans. Bien qu'à la fois pour le liquide de diurèse et la salive, les résultats de l'examen microscopique indiquent une bonne concordance avec ceux de l'ACP, l'ACP identifiait davantage d'échantillons positifs. Le suivi a permis de déterminer l'état de l'infection chez des glossines individuelles, qui a été confirmé 48 jours après l'infection par l'examen microscopique des mésogastres et des proboscis des glossines disséquées et par l'amplification par ACP de tout ADN de trypanosome dans ces organes. De nouveau, en termes de détection des trypanosomes dans les organes disséqués, il y avait une bonne concordance entre les résultats de l'ACP et ceux de l'examen microscopique bien que l'ACP révèle plus d'infections matures que l'examen microscopique, en particulier chez les G. p. gambiensis étudiées. Il y avait une plus grande prévalence d'infection immature chez G. p. gambiensis que chez G. m. morsitans mais les différences interspécifiques observées dans les prévalences de toute infection et d'une infection mature n'étaient pas significatives du point de vue statistique. La capacité vectorielle intrinsèque de ces deux espèces de glossines pour T. congolense semblait donc très similaire bien que la compétence vectorielle véritable de G. p. gambiensis reste à déterminer.

12931 Ravel, S., Mariani, C., Grébaut, P., Jamonneau, V., Cuisance, D. et Cuny, G., 2004. Inhibition of the DNA amplification of trypanosomes present in tsetse flies midguts: Implications for the identification of trypanosome species in wild tsetse flies. [Inhibition de l'amplification de l'ADN des trypanosomes présents dans les mésogastres des glossines: Implications pour l'identification des espèces de trypanosomes chez les glossines sauvages.] Parasite, 11 (1): 107-109.

Ravel: Laboratoire de Recherche et de Coordination sur les Trypanosomoses, UR035 IRD-CIRAD, Programme Santé Animale, TA 207/G, Campus International de Baillarguet, 34398 Montpellier Cedex 5, France.

La présente étude a été effectuée pour rechercher la cause de l'échec de l'ACP à identifier des glossines testant positives avec la méthode parasitologique sur le terrain, dans un certain nombre de cas. Des glossines (Glossina palpalis gambiensis et G. morsitans) ont été infectées expérimentalement avec deux espèces différentes de Trypanosoma (T. brucei gambiense et T. congolense). Au total, 152 glossines ont été disséquées et les organes de chaque glossines (mésogastre, proboscis et glandes salivaires) ont été examinés. Les organes testant positifs avec la méthode parasitologique ont ensuite été analysés au moyen d'une ACP. Les résultats ont montré que quelle que soit l'espèce de trypanosome, l'ACP échouait à amplifier 40 pour cent des mésogastres testant positifs avec la méthode parasitologique. Cet échec, qui ne se produit pas avec les échantillons dilués, est probablement causé par une inhibition de la réaction d'amplification. Cette conclusion a des implications importantes pour la détection et l'identification des espèces de trypanosome chez les glossines sauvages.

12932 Solano, P., Kone, A., Garcia, A., Sane, B., Michel, V., Michel, J.F., Coulibaly, B., Jamonneau, V., Kaba, D., Dupont, S. et Fournet, F., 2003. Role of patient travelling in transmission of human African trypanosomosis in a highly endemic area of Côte d'Ivoire. [Rôle des déplacements des patients dans la transmission de la trypanosomose humaine africaine dans une zone fortement endémique de Côte d'Ivoire.] Médecine Tropicale, 63 (6): 577-582.

Solano: LRCT IRD/CIRAD Campus de Baillarguet TA 207G, 34398 Montpellier Cedex 5, France. [[email protected]]

La trypanosome humaine africaine (THA) reste un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne. La région située aux alentours de la ville de Bonon, dans le centre-ouest de la Côte d'Ivoire, est une zone de THA fortement endémique. L'objectif de la présente étude était d'évaluer le rôle des déplacements des patients infectés dans la transmission de la THA. La population de l'étude incluait au total 96 patients chez lesquels une THA avait été diagnostiquée activement ou passivement entre 1999 et 2000. L'information sur le lieu de résidence et de travail de chaque patient, c'est-à-dire le point d'eau et le champ, a été utilisée pour calculer la distance moyenne parcourue et le nombre moyen d'endroits visités quotidiennement par chaque patient. Les résultats ont indiqué que les deux paramètres, c'est-à-dire la distance parcourue et le nombre d'endroits visités, étaient significativement plus élevés pour les patients vivant à Bunon que pour ceux vivant dans des hameaux ou dans des fermes. Sur la base de l'analyse des déplacements des patients, la zone endémique pouvait être divisée en trois subdivisions avec différents modes de transmission de la maladie. La présente étude a été effectuée sous forme d'étape préliminaire à une recherche plus vaste conçue pour faciliter un ciblage spécifique des points chauds de THA principalement sur la base d'un système d'information géographique.

12933 Steketee, R.W., 2003. Pregnancy, nutrition and parasitic diseases. [Grossesse, nutrition et maladies parasitaires.] Journal of Nutrition, 133 (5 Supplement 2): 1661S-1667S.

Steketee: Division of Parasitic Diseases, National Center for Infectious Diseases, Centers for Disease Control and Prevention, Atlanta, GA 30333, E-U. [[email protected]]

Dans le monde en développement, les jeunes femmes, les femmes enceintes et leurs bébés ainsi que les enfants subissent souvent un cycle au cours duquel la malnutrition (en macro-éléments et micro-éléments) et une infection répétée, y compris des infections parasitaires, ont des conséquences néfastes qui peuvent se perpétuer d'une génération à la génération suivante. Parmi les infections parasitaires, le paludisme et les helminthes intestinaux coexistent avec des carences en micro-éléments et contribuent significativement à une anémie et à ce cycle de retard de croissance et de développement. Dans des situations quelque peu plus limitées ou focalisées du point de vue géographique, d'autres maladies parasitaires (par ex., la bilharziose, la filariose et la trypanosomose africaine) contribuent de façon similaire à ce cycle. Il est sans aucun doute beaucoup mieux de commencer une grossesse débarrassée d'infections et rassasiée du point de vue nutritionnel que les diverses alternatives. Les stratégies d'intervention existantes pour apporter des micro-éléments et pour lutter contre les infections parasitaires communes avant ou pendant la grossesse, en particulier le paludisme et les helminthes intestinaux, devraient être suivies. Toutefois, des recherches supplémentaires pour identifier les obstacles et les approches prioritaires pour parvenir à cet objectif restent très importantes dans des situations où les ressources sont peu abondantes et où des efforts ciblés de santé publique sont nécessaires.

12934 Sutherst, R.W., 2004. Global change and human vulnerability to vector-borne diseases. [Changements climatiques mondiaux et vulnérabilité des humains aux maladies transmises par des vecteurs.] Clinical Microbiology Reviews, 17 (1): 136-173.

Sutherst: CSIRO Entomology, Long Pocket Laboratories, 120 Meiers Rd, Indooroopilly, Queensland 4068, Australie. [[email protected]]

Les changements climatiques mondiaux ont vu la concentration de CO2 dans l'atmosphère s'accroître d'un tiers et la concentration de méthane doubler. Il n'est pas établi que de tels changements affectent directement les maladies transmises par des vecteurs mais ils peuvent les affecter indirectement. Par exemple, dans des conditions plus chaudes, les végétaux produisent plus de feuillage avec la même quantité d'eau si les autres éléments nutritifs sont suffisants. Cela peut fournir des microclimats plus favorables aux insectes vecteurs et accroître la durée des saisons pendant lesquelles ils persistent; des réservoirs d'eau peuvent également se former plus facilement et permettre la reproduction des moustiques. Les études des changements climatiques qui affectent Glossina sont abordées ainsi que le degré changeant et la nature des contacts entre Trypanosoma pathogène et les humains en Afrique.

12935 van den Bossche, P., de Deken, R., Brandt, J., Seibou, B. et Geerts, S., 2004. Recirculation of Trypanosoma brucei brucei in cattle after T. congolense challenge by tsetse flies. [Développement de l'infection à T. b. brucei chez les bovins après une exposition à T. congolense par les glossines.] Veterinary Parasitology, 121 (1-2): 79-85.

van den Bossche: Département de Médecine vétérinaire, Institut de Médecine tropicale, Nationalestraat 155, B-2000 Anvers, Belgique. [[email protected]]

L'effet d'une exposition à T. congolense de bovins chroniquement infectés avec Trypanosoma brucei brucei sur le développement de l'infection à T. b. brucei a fait l'objet d'une étude. Pour ce faire, neuf animaux expérimentaux ont été d'abord infectés avec T. b. brucei par des glossines infectées. Une fois que T. b. brucei s'était développé en une infection chronique, difficile à détecter avec des outils de diagnostic parasitologique, sept des animaux expérimentaux ont été exposés à des glossines infectées avec T. congolense. Deux des animaux infectés avec T. b. brucei ont été gardés comme témoins. L'infection avec T. congolense résultait en un accroissement soudain de la parasitémie de T. b. brucei. Chez les animaux témoins infectés avec T. b. brucei, par contre, la parasitémie restait en deçà du niveau de détection. Les répercussions épidémiologiques de cet accroissement de la parasitémie de T. b. brucei après une infection avec T. congolense sont discutées.

12936 Welburn S.C., Fèvre E.M., Coleman P.G. et Maudlin I., 2004. Epidemiology of human African trypanosomiasis. [Ëpidémiologie de la trypanosomose humaine africaine. Dans The Trypanosomiases (éds. I. Maudlin, P.H. Holmes et M.A. Miles) CABI Publishing, 2004, pp. 219-232.

Welburn: Centre for Tropical Veterinary Medicine, Royal (Dick) School of Veterinary Studies, The University of Edinburgh, Easter Bush, Roslin, Midlothian, EH25 9RG, R-U. [[email protected]]

Des épidémies dévastatrices de trypanosomose humaine africaine ont eu lieu à la fin du XIXe siècle et les niveaux actuels de cas indiquent une très grave résurgence de cette maladie par rapport aux faibles niveaux observés dans les années 1960. Historiquement, les causes de la maladie ont été cherchées en termes de changements socioéconomiques au niveau de la population humaine, en particulier ceux causés par l'impact colonial. En l'absence d'une information quantitative ou d'outils de recherche appropriés, le progrès des études épidémiologiques a été limité. Toutefois, on est arrivé rapidement à une compréhension fondamentale de la cause de la maladie (le parasite sanguin Trypanosoma brucei s.l.) et de la glossine vecteur (Glossina) et la valeur du dépistage et du traitement a été reconnue. Trypanosoma brucei existe sous trois formes, indiscernables du point de vue morphologique: T. b. brucei, qui est comme les autres un parasite chez les animaux mais qui n'est pas pathogène pour les humains; T. b. rhodesiense qui cause la maladie du sommeil rhodesiense la plus grave chez les humains en Afrique de l'Est et en Afrique australe; et T. b. gambiense qui cause la maladie du sommeil gambiense que l'on trouve principalement en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest et qui se développe au cours de plusieurs années chez l'hôte humain. La virulence de la forme rhodesiense de la maladie est maintenant attribuée à l'évolution d'un gène de résistance au sérum humain (gène SRA) et, au niveau de la biologie moléculaire, la présence de ce gène peut être utilisée pour distinguer T. b. brucei de T. b. rhodesiense. Cette variante génétique peut avoir évolué plus d'une fois. Il n'existe pas d'indication directe d'une immunité humaine héréditaire à T. b. rhodesiense. Alors que les déplacements de la population associés à l'ère coloniale peuvent avoir été en partie responsables des résurgences massives de la maladie du sommeil à la fin du XIXe siècle, nous ne savons pas si des changements précédents au niveau de la population, comme dans la migration Bantou d'Afrique de l'Ouest en Afrique centrale et plus tard à une grande partie de l'Afrique australe, ont également généré des résurgences similaires. Les deux formes de la maladie sont présentes en Ouganda, T. b. gambiense affectant le nord-ouest et T. b. rhodesiense le sud-est. A l'origine, on pensait que les deux foyers étaient dûs à T. b. gambiense mais une technologie améliorée a permis de mieux identifier les organismes responsables et a attiré l'attention sur l'importance dans de tels cas des foyers persistants plutôt que sur la propagation de la maladie à partir d'endroits éloignés. Soupçonnée dès le départ, l'importance des réservoirs animaux pour T. b. rhodesiense a été confirmée au moyen de techniques modernes. Le guib harnaché a été le premier animal sauvage identifié comme réservoir et il a été suivi par d'autres; mais plus récemment, les bovins se sont avérés agir en tant que réservoirs, ce qui est particulièrement important du point de vue épidémiologique. L'importance des réservoirs animaux dans l'épidémiologie de la maladie du sommeil gambiense est moins claire et est probablement beaucoup moins grande. Divers modèles d'épidémiologie de la maladie du sommeil ont été tentés, impliquant l'état infectieux des patients, la présence/absence d'un réservoir animal, le dépistage et le traitement des cas ainsi que la lutte antivectorielle. Ceux-ci permettent de faire un choix plus rationnel en ce qui concerne les stratégies d'intervention préférées. Il pourrait un jour être possible d'identifier les bovins porteurs de T. b. rhodesiense et de les traiter, ce qui réduirait le risque épidémiologique. Le climat aura également un effet, notamment par l'intermédiaire des changements causés à l'habitat du vecteur, et des techniques de SIG ainsi que des données sur des méthodes bien améliorées de piégeage des glossines sont en train d'être utilisées dans la modélisation.


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