FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.4 - octobre 2001 - P. 7

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Commerce1/

Le commerce mondial de céréales devrait rester au même niveau que durant la campagne précédente

Selon les prévisions, le commerce mondial de céréales en 2001/02 devrait rester à peu près au même niveau que durant la dernière campagne, soit quelque 230 millions de tonnes, mais la prévision a été revue à la hausse de 1 million de tonnes depuis le précédent rapport, paru en juin. Cette légère augmentation est due à une amélioration des perspectives des importations de riz et de céréales secondaires. Par rapport aux campagnes précédentes, le commerce international de blé et de riz devrait progresser légèrement mais en raison de la réduction probable des importations de céréales secondaires, le commerce global des céréales devrait rester inchangé en volume.

Les importations totales de céréales des pays en développement en 2001/02 devraient augmenter de quelque 3  millions de tonnes, ce qui s'explique essentiellement par la progression des importations de blé. Si l'on se fonde sur la légère hausse du cours global des céréales prévue actuellement pour 2001/02 et si l'on admet que le volume de l'aide alimentaire restera au même niveau que l'année dernière, la facture d'importation de céréales des pays en développement pourrait augmenter de près de 1 milliard de dollars É.-U. pour atteindre 23 milliards de dollars É.-U.. Les importations de céréales des PFRDV devraient croître de 2 millions de tonnes pour atteindre 73 millions de tonnes. Cette progression s'expliquera essentiellement par l'augmentation des importations de la Chine qui compensera largement le déclin des importations des PFRDV d'Afrique du Nord. En raison de l'augmentation du volume des importations et de la hausse des prix, la facture d'importation céréalière de l'ensemble des PFRDV devrait augmenter pour la deuxième année consécutive, atteignant 9,7 milliards de dollars É.-U., soit 700 millions de dollars É.-U. ou 7 pour cent de plus qu'en 2000/01.

On prévoit actuellement que le commerce mondial de blé et de farine de blé (en équivalent blé) en 2001/02 (juillet/juin) atteindra 104 millions de tonnes, soit 1 million de tonnes de plus que les importations enregistrées en 2000/01, qui étaient en baisse. Toutefois, les importations des pays en développement représenteront 82 millions de tonnes, soit 2,6 millions de tonnes de plus que l'année précédente, et dépasseront le record précédent établi en 1999/2000.

La valeur estimative des importations des pays en développement pour cette année est proche de 12 milliards de dollars É.-U., ce qui dépasserait de 600 millions de dollars É.-U. le montant de la campagne précédente. On s'attend à ce que le total des importations de blé des PFRDV atteigne 40 millions de tonnes, soit 2 millions de tonnes de plus que l'année précédente mais un peu moins que la moyenne des cinq dernières années. Leur facture d'importation de blé pourrait donc se chiffrer à 5,5 milliards de dollars É.-U., soit quelque 400 millions de dollars É.-U. de plus que dans la dernière campagne.

_______________

Variations des factures d'importations céréalières des PFRDV ventilées par région et par produit

 
1993/94
1994/95
1995/96
1996/97
1997/98
1998/99
1999/00
2000/01estim.
2001/02 prévis.
 
(.................................$E.-U. million................................)
PFRDV
8 857
12 239
16 877
12 790
12 864
9 708
8 937
9 058
9 732
Afrique
2 973
3 264
4 758
4 545
4 261
3 935
3 608
4 154
4 085
Asie
5 153
8 106
11 171
7 337
7 780
4 976
4 559
4 093
4 806
Amér. latine
et Caraïbes
552
686
724
711
638
647
632
657
688
Océanie
69
77
95
78
81
83
67
67
70
Europe
110
106
130
118
104
68
71
87
82
                   
Blé
5 761
6 894
10 747
8 094
6 594
5 103
4 822
5 026
5 468
Céréales sec.
1 934
2 089
3 780
2 799
2 340
2 009
2 324
2 320
2 310
Riz
1 162
3 257
2 350
1 897
3 930
2 596
1 790
1 712
1 955

 

L'expansion du commerce du blé cette année est due surtout à l'accroissement de la demande de l'Asie. La Chine absorbera l'essentiel de l'augmentation. Les importations de la Chine continentale devraient passer de moins de 400 000 tonnes en 2000/01 à 2 millions de tonnes en 2001/02. Cela représente une progression importante d'une année sur l'autre mais, comme la production a beaucoup diminué pendant deux années consécutives, on s'attendait à une progression encore plus forte, qui a pu être évitée par un déstockage. Les importations de la République islamique d'Iran pourraient aussi croître cette année après trois années de sécheresse dévastatrice. La Turquie devrait devenir importateur net de blé cette année pour la première fois depuis 1998/99, elle aussi en raison d'une réduction considérable de sa récolte. Au contraire, en Afrique, les achats des principaux importateurs devraient diminuer car plusieurs pays ont obtenu une meilleure récolte pendant cette campagne. Toutefois, les importations de la plupart des pays d'Afrique du Nord devraient rester à un niveau proche de celui élevé, enregistré l'année dernière, car ces pays continuent de souffrir de la sécheresse.

On prévoit que les importations de blé de l'Europe seront de 7,6 millions de tonnes, soit 3 millions de moins que l'année dernière et 1 million de moins que ce qui était prévu en juin encore. Le déclin par rapport à l'année dernière pourrait être dû essentiellement à un net redressement de la production dans plusieurs pays de la CEI et d'Europe orientale, en particulier la Pologne, la Bulgarie, la Roumanie et l'Ukraine. Le total des importations de l'Amérique latine et des Caraïbes devrait dépasser légèrement celui de l'année précédente pour atteindre 18,7 millions de tonnes. Une grande partie de cette augmentation serait due au fait qu'on s'attend à ce que le Brésil achète davantage en raison de la forte demande de ses minoteries.

Des cinq grands exportateurs, seuls l'Argentine et les États-Unis prévoient d'accroître leurs exportations pendant cette campagne. Cela s'explique essentiellement par une récolte exceptionnelle en Argentine et par l'existence de stocks considérables aux États-Unis. En revanche, en Australie, au Canada et dans la CE, la récolte ayant été relativement modeste, il se pourrait que les exportations diminuent beaucoup. Parmi les autres exportateurs, il est probable que les ventes de la Turquie vont chuter en raison de la pénurie sur le marché intérieur. En revanche, la Roumanie devrait recommencer à exporter après près de deux années d'absence, grâce à un net redressement de sa production. Parmi les pays de la CEI, on s'attend à ce que l'Ukraine accroisse beaucoup ses exportations car sa récolte a été très bonne. De même, il est probable que l'Inde exportera davantage de blé cette année, mais ses exportations pourraient ne pas atteindre l'objectif de 5 millions de tonnes fixé par le gouvernement.

On prévoit que les importations mondiales de céréales secondaires atteindront 103 millions de tonnes en 2001/02 (juillet/juin), soit 1 million de tonnes de plus que le volume prévu dans le rapport précédent, mais cela représente une diminution de 2 millions de tonnes par rapport aux exportations de la campagne précédente. Les importations d'orge pourraient s'établir un niveau légèrement inférieur à 18 millions de tonnes et les importations de sorgho pourraient aussi diminuer un peu pour tomber à 8 millions de tonnes. En revanche, les importations de maïs devraient croître et atteindre 73 millions de tonnes. Globalement, les importations de céréales secondaires des pays en développement devraient être de l'ordre de 69 millions de tonnes, soit le même volume que durant la campagne précédente. En valeur, cela correspond à quelque 7,5 milliards de dollars É.-U., également sans changement par rapport à 2000/01, les cours des céréales secondaires devraient rester au même niveau que l'année dernière. Le volume des importations des PFRDV pourrait diminuer de 22 millions de tonnes, ce qui entraînerait une baisse de leur facture qui tomberait à 2 milliards de dollars É.-U..

Les importations de céréales secondaires de l'Afrique ne devraient pas dépasser 13,5 millions de tonnes en 2001/02, soit 700 000 tonnes de moins que l'année précédente. Ce déclin serait dû essentiellement à la réduction des achats de plusieurs pays d'Afrique du Nord, en particulier l'Égypte et le Maroc. En revanche, les importations des pays d'Afrique subsaharienne devraient augmenter, notamment à cause des besoins supplémentaires de plusieurs pays d'Afrique australe, tels que la Zambie et le Zimbabwe.

Les importations totales de céréales secondaires de l'Asie pourraient dépasser de 1 million de tonnes le volume de l'année dernière et approcher les 58 millions de tonnes. La plupart des pays de cette région prévoient d'accroître leurs importations durant cette campagne car la demande de produits pour l'alimentation des animaux reste soutenue sur les principaux marchés.

En revanche, les importations totales de l'Europe devraient diminuer de 2 millions de tonnes pour s'établir à quelque 7 millions de tonnes, grâce au très net redressement de la production de plusieurs pays d'Europe orientale et de la CEI. La baisse des importations sera imputable essentiellement à la Pologne et à la Roumanie. En Amérique centrale, en raison de la persistance d'une demande soutenue, les importations du Mexique devraient augmenter, bien que la production nationale de maïs et de sorgho soit très prometteuse. En Amérique du Sud, grâce à une récolte de maïs exceptionnelle, le Brésil pourra exporter ces produits au lieu de les importer. En 2000/01, il avait importé plus de 1 million de tonnes de maïs et de sorgho.

Pour ce qui est des exportations, les ventes des États-Unis, qui sont le premier exportateur mondial de maïs, pourraient être supérieures à celles de la campagne précédente en dépit du déclin attendu du commerce mondial. Les ventes à la CE devraient diminuer pour la troisième année consécutive, ce qui est dû essentiellement à une diminution de la demande d'orge. De plus, les exportations de maïs de la Chine vont probablement diminuer de moitié par rapport à l'année dernière (5 millions au lieu de 10 millions de tonnes) et la République d'Afrique du Sud aura probablement moins de maïs disponible pour l'exportation cette saison. Toutefois, l'augmentation des exportations du Brésil et de la Hongrie devrait compenser en partie la réduction des ventes d'autres pays exportateurs.

Le marché mondial du riz continue de souffrir d'une insuffisance de la demande d'importation mondiale. Alors que de nombreux pays ont terminé ou presque la récolte de la principale campagne et que les produits de l'année arrivent sur le marché, les chances d'un redressement de la situation à court terme paraissent minimes, à moins que des facteurs externes ne modifient fondamentalement la situation du marché. Toutefois, il se pourrait que dès l'année prochaine le marché du riz soit plus tendu.

D'après les dernières prévisions de la FAO, le commerce mondial de riz en 2001 (année civile) devrait atteindre 22,4 millions de tonnes (équivalent riz usiné), soit un volume très proche de l'estimation précédente et sans changement par rapport aux chiffres de 2000. Les pays en développement devraient absorber l'essentiel des importations, soit 18,8 millions de tonnes de riz, ce qui est un peu moins qu'en 2000. Toutefois, en raison du déclin du cours international, la facture de leurs importations tombera de 3,1 milliards de dollars É.-U. en 2000 à 3,0 milliards de dollars É.-U. en 2001. Le volume des exportations de riz vers les PFRDV devrait rester de l'ordre 10,9 millions de tonnes, comme l'année dernière, mais en raison de la baisse des prix leur facture d'importation devrait baisser (de 1,8 milliard de dollars É.-U. en 2000 à 1,7 milliard de dollars É.-U. en 2001).

À mesure que l'évaluation de la qualité et de la quantité des récoltes de la campagne en cours se précise et qu'on obtient des renseignements sur les expéditions de riz, on a révisé les prévisions relatives au volume du commerce du riz pour cette année dans le cas de plusieurs pays.

En Asie, les prévisions relatives aux importations des Philippines ont été revues à la hausse de 100 000 tonnes pour atteindre 850 000 tonnes, soit 22 pour cent de plus qu'en 2000. Durant les mois difficiles d'août et de septembre, les prix sur le marché intérieur auraient été inhabituellement bas. Ce fléchissement serait dû à d'importantes importations illégales de riz, qui ont incité la Direction nationale de l'alimentation, organisme responsable de la distribution et des importations de riz, à proposer un ensemble de mesures visant à durcir le contrôle des transports de riz entre les îles. L'office d'importation indonésien BULOG a négocié l'importation de 500 000 tonnes de riz avec le Viet Nam en août 2001 pour livraison l'année prochaine. En conséquence, nous avons maintenu la prévision des importations de ce pays à 1,2 million de tonnes pour 2001, mais cela représente 800 000 tonnes de moins qu'en 2000. Toutefois, une révision à la hausse n'est pas exclue. En revanche, les prévisions d'importation de la République islamique d'Iran ont été abaissées de 200 000 tonnes, soit 1 million de tonnes pour cette année, contre 1,1 million de tonnes en 2000, mais cette estimation est encore très incertaine en particulier du fait de la forte hausse du coût du fret dans le Golfe persique.

Globalement, on s'attend à ce que les importations de riz de l'Afrique atteignent un chiffre record de 6,5 millions de tonnes, soit un demi-million de tonnes de plus qu'en 2000 et 300 000 tonnes de plus que la prévision antérieure. À ce niveau, la région, qui contribue considérablement à soutenir le marché international du riz, par ailleurs quelque peu atone, importerait près de 30 pour cent du commerce mondial du riz. Les importations de la Côte d'Ivoire ont été revues à la hausse, car les grands exportateurs, en particulier la Chine, ont déjà signalé des livraisons importantes à ce pays cette année. De même, les importations du Sénégal devraient passer de 580 000 à 650 000 tonnes, ce qui n'est pas loin du record de 1999. Pour les huit premiers mois de l'année, ses importations atteignaient déjà 428 000 tonnes, soit 52 pour cent de plus que dans la période correspondante de 2000. En revanche, le Nigéria n'envisage pas d'acheter plus de 1 million de tonnes, sans changement par rapport à 2000.

En Amérique latine et dans les Caraïbes, les perspectives d'importation de riz n'ont guère varié. En Amérique centrale, les mauvaises récoltes ne devraient pas provoquer de gonflement des importations avant l'année prochaine. Les prévisions relatives à Cuba et au Mexique restent de l'ordre de 440 000 tonnes, sans changement par rapport à l'année dernière dans le cas de Cuba et légèrement plus élevées dans le cas du Mexique. Selon les estimations officielles, le Pérou devrait aussi importer plus que l'année dernière. En revanche, les ventes au Brésil, principal acheteur de riz de la région, devraient diminuer, car le niveau élevé de stocks et l'excellente récolte de 2001, qui est la deuxième de l'histoire du pays, ont considérablement réduit les besoins d'importation.

Globalement, les exportations de riz devraient rester à peu près inchangées, mais plusieurs modifications ont été apportées aux prévisions précédentes concernant le volume des exportations de différents pays.

En Asie, les prévisions d'exportation de la Chine continentale, initialement fixées à 2,5 millions de tonnes, ne devraient pas dépasser 1,9 million de tonnes, soit 1 million de tonnes de moins que l'année dernière, en raison d'une mauvaise récolte et du fléchissement des prix enregistré depuis la début de l'année dernière. Ce pays détient des stocks de riz importants, mais l'essentiel est conservé par les agriculteurs par précaution, plutôt que pour la vente. Les exportations enregistrées jusqu'en août sont en forte baisse (-44 pour cent) par rapport à la période correspondante de 2000.

Les expéditions de riz du Viet Nam ont été révisées à la baisse, à 3,8 millions de tonnes contre 4 millions de tonnes initialement prévus par le gouvernement, en raison d'une récolte décevante pour les riz d'été et d'automne. À ce niveau, les exportations resteront supérieures à celles enregistrées l'année dernière d'environ 400 000 tonnes. Ce bon résultat est dû en partie à l'assouplissement du contrôle officiel des exportations de riz et à l'octroi de conditions de crédit favorables aux importateurs, comme dans le cas de la récente vente d'un lot de 100 000 tonnes à l'Indonésie dont le règlement est différé de 720 jours.

Les prévisions d'exportation de la Thaïlande, de la Chine, du Myanmar et de l'Argentine ont été revues à la hausse. Dans le cas de la Thaïlande, une forte demande, provenant en particulier de l'Afrique occidentale, a permis d'accroître les expéditions de 5 pour cent durant les neuf premiers mois, par rapport à la période similaire de 2000. Si l'on se fonde sur ces premiers résultats, les exportations pourraient atteindre un nouveau record de 6,8 millions de tonnes, mais cela impliquerait que des quantités importantes soient

Vue d'ensemble des importations mondiales de céréales - Prévision pour 2001/02

 
Blé
Céréales secondaires
Riz (usiné)
Total
 
2000/01
2001/02
2000/01
2001/02
2000/01
2001/02
2000/01
2001/02
 
(.............................millions de tonnes..............................)
Asie
47,1
50,8
56,8
57,8
11,0
11,7
114,9
120,3
Afrique
24,9
23,8
14,2
13,5
6,5
6,2
45,6
43,5
Amérique centrale
6,4
6,5
13,2
14,2
1,6
1,7
21,2
22,4
Amérique du Sud
11,8
12,2
7,4
6,5
0,9
0,9
20,1
19,6
Amérique du Nord
2,5
2,5
4,3
4,0
0,6
0,6
7,4
7,1
Europe
9,8
7,6
8,8
6,9
1,5
1,5
20,0
16,0
Océanie
0,5
0,5
0,1
0,1
0,3
0,3
1,0
1,0
MONDE
103,0
104,0
104,7
103,0
22,4
23,01/
230,1
230,0
Pays en déve-
loppement
79,6
82,2
69,2
69,4
18,8
19,3
167,5
171,0
Pays développés
23,4
21,8
35,5
33,5
3,6
3,7
62,5
59,0

Source: FAO 1/ Très provisoire.

livrées durant le troisième trimestre, comme ce fut le cas l'année dernière.

Des prix très compétitifs ont aussi stimulé les exportations du Myanmar, qui sont passées de 200 000 tonnes l'année dernière à 350 000 tonnes cette année, ce qui est le niveau le plus élevé enregistré depuis 1996.

En Inde au contraire, les prix paraissent toujours trop élevés pour que l'exportation puisse vraiment décoller. Néanmoins, après un assouplissement des achats obligatoires et une réduction du prix de vente du riz provenant des stocks publics, certaines transactions ont été conclues, en particulier pour du riz précuit destiné à l'Afrique. L'attente d'une récolte exceptionnelle a intensifié les pressions qui s'exercent sur le gouvernement pour qu'il facilite les exportations. En conséquence, les prévisions relatives aux exportations de l'Inde pour cette année ont été revues à la hausse de 200 000 tonnes, et devraient atteindre 1,5 million de tonnes, soit le même volume que l'année dernière.

Les perspectives d'exportation du Pakistan sont incertaines. Durant le premier semestre, le Pakistan a exporté près de 1,6 million de tonnes, contre 1,1 million de tonnes durant le premier semestre de 2000. Néanmoins, pour l'ensemble de 2001 la FAO ne prévoit que 1,9 million de tonnes, soit un peu moins qu'en 2000, en raison d'une récolte tardive et d'une baisse probable de la production cette année. De plus, il y aura une hausse des primes d'assurance-transport dans la région qui pourrait éroder l'avantage dont le Pakistan jouit pour les exportations vers le Proche-Orient et l'Afrique en matière de fret.

Les exportations de l'Égypte devraient monter jusqu'à 450 000 tonnes, contre 350 000 tonnes en 2000, mais sans changement par rapport à la prévision antérieure. L'augmentation d'une année sur l'autre est due à la dépréciation de la monnaie locale et au fait que, de juillet à septembre, l'État accorde une subvention à l'exportation de 20 dollars É.-U. la tonne pour le riz moyen et de 45 dollars É.-U. la tonne pour le riz long grain.

En ce qui concerne les États-Unis, on prévoit toujours que leurs exportations atteindront 2 650 000 tonnes, soit 100 000 tonnes de moins que l'année dernière, ce qui est dû au niveau relativement élevé des prix intérieurs et à une concurrence féroce sur les marchés d'Amérique latine et des Caraïbes. Les exportations de l'Argentine et de l'Uruguay devraient aussi baisser par rapport à 2000, en raison du fléchissement de la demande du Brésil, et malgré les efforts faits par ces deux pays pour trouver de nouveaux débouchés en Afrique et au Proche-Orient. En revanche, la réduction du niveau des stocks publics devrait permettre au Brésil d'exporter quelque 150 000 tonnes de riz alors qu'il est généralement un gros importateur.

Globalement, les perspectives de la campagne 2002 laissent attendre une certaine tension sur le marché et une légère augmentation du volume du commerce mondial. Toutefois, cette prévision est encore très aléatoire. Premièrement, on craint encore une résurgence du phénomène El Niño qui pourrait pénaliser la production de plusieurs pays. Deuxièmement, l'accession de la Chine et de la Province chinoise de Taïwan à l'OMC devrait se répercuter sur le marché du riz l'année prochaine. Troisièmement, une dégradation de la conjoncture politico-économique générale pourrait avoir des effets importants sur les marchés des produits primaires.

En 2002, les besoins d'importation de plusieurs pays, qui ont obtenu de mauvaises récoltes durant la campagne en cours, notamment l'Indonésie et plusieurs pays d'Amérique centrale, devraient augmenter. En raison de deux mauvaises campagnes successives, la Chine continentale pourrait être amenée à accroître ses achats. De plus, en vertu de ses engagements dans le cadre de l'OMC, ce pays a accepté d'ouvrir un contingent d'importation préférentiel de 2,6 millions de tonnes de riz, dont la moitié devrait être importée par le secteur privé. Il est peu probable que les ventes à la Chine atteignent un tel niveau, mais la conjugaison d'une réduction de l'offre intérieure et de l'adhésion du pays à l'OMC pourrait entraîner une hausse des importations l'année prochaine. De même, les achats de riz de la Province chinoise de Taïwan, qui jusqu'à présent interdisait l'importation de riz, devraient beaucoup augmenter en raison des engagements pris d'ouvrir un contingent minimum de 147 000 tonnes. En revanche, comme la récolte 2001 devrait être satisfaisante, plusieurs pays pourraient réduire leurs importations, notamment le Bangladesh et les Philippines. De même, les bonnes récoltes de cette année en Afrique pourraient freiner la croissance des importations de la région, en particulier si les cours mondiaux montent. Globalement, on prévoit que les pays en développement importeront 19,3 millions de tonnes en 2002, soit quelque 600 000 tonnes de plus que cette année. La hausse du volume des importations et la montée probable du prix devraient faire augmenter la valeur de ces échanges de 13 pour cent, portant leur montant à 3,4 milliards de dollars É.-U. en 2002. On s'attend à une évolution similaire dans les PFRDV, dont les importations pourraient augmenter de 4 pour cent en volume et de 14 pour cent en valeur l'année prochaine.

Vu les perspectives actuelles de la production, les principaux exportateurs devraient être favorisés par le gonflement de la demande d'importation, à l'exception du Pakistan qui risque d'être à court d'excédent. Le raffermissement des prix pourrait aussi stimuler les exportations de l'Inde. Au Bangladesh, d'excellentes récoltes pourraient encourager le pays à chercher à vendre à des pays qui paient un prix élevé, comme ceux de la CE, afin d'écouler du riz de premier choix.


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