FAO/SMIAR - Perspectives de l'Alimentation No.2 - avril 2001 - P. 11

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Poisson et produits halieutiques

Vue d'ensemble

Examen par produit

 

Vue d'ensemble

Les statistiques préliminaires relatives à la production mondiale de poisson en 2000 indiquent un chiffre record de 130 millions de tonnes, dont 28 pour cent proviennent de l'aquaculture. Sur ce total, 41,6 millions de tonnes devraient, selon les estimations, être mis au compte de la Chine qui reste de loin le premier producteur mondial. Le Pérou était le deuxième producteur en 2000, avec un volume de 10,7 millions de tonnes. L'importance de l'aquaculture dans la production mondiale de poisson continue à croître, notamment pour les espèces d'eau douce telles que la carpe.

Le commerce mondial de poisson et de produits halieutiques a dans l'ensemble augmenté en 2001 si bien qu'en valeur, les exportations ont représenté 4 milliards de dollars E.-U., soit 3 pour cent de plus qu'en 1999. La Thaïlande reste le principal pays exportateur avec des ventes évaluées au total à 4,3 milliards de dollars E.-U. La Chine, dont les ventes ont connu un essor considérable, se classe au deuxième rang avec des exportations d'un montant total de 3,7 milliards de dollars E.-U., ce qui représente une très forte croissance (+ 23 pour cent ) par rapport à 1999. Le secteur chinois des produits halieutiques d'exportation se spécialise dans une transformation encore plus poussée des matières premières importées, en conférant ainsi une forte valeur ajoutée à ces produits. La Norvège, qui était le deuxième pays exportateur du monde ces dernières années, a enregistré une réduction de ses exportations en valeur, ce qui est dû en partie à la baisse des cours du saumon, mais également à la faiblesse de l'euro -- la monnaie de la principale zone commerciale pour le poisson norvégien.

En 2000, la part des pays développés a représenté en valeur plus de 80 pour cent des importations totales de produits halieutiques. Ici encore, le Japon a été le plus gros importateur, avec environ 26 pour cent du montant global des importations. Ses achats de poisson et de produits de la pêche ont diminué en 1998 en raison de la récession économique, et ce n'est qu'en 2000 qu'ils se sont rétablis en valeur à leur niveau de 1997. La CE est devenue encore plus tributaire des importations pour assurer ses approvisionnements en poisson. À part l'Espagne, qui se classe maintenant au troisième rang des pays importateurs de produits halieutiques, tous les autres pays de la zone euro ont indiqué que leurs importations avaient baissé en valeur en 2000. Les États-Unis, le quatrième grand pays exportateur du monde, se sont en outre classés au deuxième rang des pays importateurs. Leurs achats ont progressé en 2000, essentiellement en raison d'un accroissement de leurs importations de crevettes.

Production Halieutique1/

   
1998
1999
2000
chiffres provisoires
( . . .millions de tonnes . . . )
Chine
38 025
40 030
41 600
Pérou
4 346
8 437
10 665
Japon
6 026
5 935
5 712
Chili
3 558
5 325
4 566
Inde
5 244
5 434
5 600
États-Unis
5 154
5 228
5 173
Indonésie
4 595
5 077
5 103
Fédération de Russie
4 518
4 210
4 024
Thaïlande
3 470
3 608
3 608
Norvège
3 259
3 096
3 191
Autres
39 408
40 187
40 915
Total mondial
117 603
126 567
130 157

Dans les pays en développement, les recettes nettes en devises (valeur totale des exportations déduction faite des importations) se sont stabilisées à 16 milliards de dollars E.-U. Ce montant est cependant supérieur à celui de leurs exportations nettes d'autres produits agricoles tels que le riz, le café, le thé, etc. Pour beaucoup d'entre eux, le commerce international du poisson représente une source importante de leurs recettes en devises.

Examen par produit

Au Japon, la crise économique a entraîné une baisse de la demande de crevettes. Les principaux pays fournisseurs ont dû réduire leurs prix et rechercher d'autres débouchés, afin de vendre leur production. Aux États-Unis, le marché est resté soutenu en 2000, mais a connu un fort déclin en 2001, notamment après les événements dramatiques du 11 septembre. En Europe, la demande de crevettes s'est améliorée jusqu'en 2000, parallèlement à la situation économique globale, mais depuis lors, l'affaiblissement de l'euro y a réduit toute possibilité de croissance substantielle. Le 29 janvier 2002, la CEE a interrompu ses importations en provenance de Chine en raison d'une forte teneur d'antibiotiques dans les crevettes d'élevage produites dans ce pays.

L'Équateur et l'Amérique centrale ont été confrontés en 1999 à des problèmes liés aux maladies, ce qui a également entraîné une baisse de leur production de crevettes d'élevage en 2000 et en 2001. La Thaïlande continue à être le principal producteur des crevettes d'élevage avec 250 000 tonnes, et sa production a augmenté après les problèmes causés par les épidémies de 1996 et de 1997.

À la suite des prises très abondantes de thon en 1999, les cours du listao sont tombés au niveau le plus bas jamais enregistré, ce qui a fait perdre toute rentabilité à cette pêche. Au milieu de l'année 2000, les grands propriétaires de thoniers ont créé une organisation en vue de normaliser le marché. Cette organisation a adopté des programmes draconiens de réduction des prises, ce qui a eu une incidence immédiate sur les cours. Pendant l'année 2001, les membres de cette organisation se sont réunis régulièrement, en maintenant la décision de réduire les prises.

La Thaïlande continue à être le principal exportateur de thon en boîte vers les États-Unis, mais ses ventes ont baissé en 2001. Les Philippines sont restées au deuxième rang des pays exportateurs. En Italie, on utilise de plus en plus le thon en morceaux pour la fabrication des conserves. Ces morceaux, en tant que matière première, entrent maintenant pour environ 70 pour cent dans la production totale italienne de boîtes de thon. L'Équateur et la Colombie, qui bénéficient de leur régime spécial d'admission en franchise en qualité de pays membres de la Communauté andine, accroissent leurs expéditions vers la CE.

L'offre de poisson de fond a été très limitée pendant la première moitié de 2001. Les approvisionnements en lieu de l'Alaska ont été réduits sur tous les grands marchés. Les prises et les disponibilités de morue et de merluche ont également été plus faibles. Les cours n'ont pas autant augmenté qu'on le prévoyait, car d'autres espèces (saumon et tilapia) sont en train de remplacer les poissons de fond sur beaucoup de marchés.

Les captures d'encornets n'ont pas été abondantes en 2001, surtout celles de l'espèce Illex provenant de l'Atlantique Sud-Ouest. Les prises de poulpes dans les zones orientales et centrales de l'Atlantique ont été satisfaisantes au commencement de 2001, ce qui a entraîné un accroissement des exportations vers le Japon. Le Gouvernement marocain a fixé un prix plancher pour les poulpes en vue de protéger ce secteur de production.

En 2001, la production de farine de poisson devrait, selon les prévisions, s'établir à 5,4 millions de tonnes, soit 12 pour cent de moins qu'en 2000.

Les diverses mesures d'interdiction de la pêche et les problèmes causés dans les eaux chiliennes par le chinchard, l'une des espèces d'où l'on tire la farine de poisson, sont essentiellement responsables du volume assez décevant des prises. La production péruvienne a également été relativement faible. Les craintes suscitées par l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) ont plané en 2001 sur le marché de la farine de poisson en Europe. Au début de 2001, la CE a interdit l'utilisation des protéines animales dans tous les aliments pour animaux, à l'exception de la poudre de lait et de la farine de poisson. L'utilisation de cette dernière n'a été interdite que pour l'alimentation des ruminants. Or, dans la plupart des usines de la CE, les aliments pour les non ruminants sont fabriqués sur la même chaîne que les aliments pour les ruminants, puisque la législation de la CE s'est également traduite par une utilisation moindre de la farine de poisson dans l'alimentation des porcins et de la volaille. Les cours de la farine de poisson devraient néanmoins augmenter en raison d'une demande soutenue. Le Pérou et le Chili ont déposé en octobre 2001 une plainte auprès du Comité des mesures sanitaires et phytosanitaires (OMC), afin de persuader la CE de lever les restrictions actuelles qui frappent l'utilisation de la farine de poisson.

Le climat global du marché de l'huile de poisson a été favorable en 2001, où les cours se sont beaucoup redressés. La production d'huile de poisson en 2001 a été légèrement inférieure à celle de 2000 et les disponibilités sont actuellement très limitées sur le marché. L'offre d'huiles végétales concurrentes semble plus faible qu'on ne le prévoyait initialement et leurs cours devraient monter. Il est donc probable que les cours de l'huile de poisson augmenteront encore plus.

La part du poisson dans les programmes d'aide alimentaire continue à baisser. En 2000, on a fait don d'environ 9 000 tonnes de poisson, contre 21 300 tonnes en 1989, principalement sous forme de conserves de poisson. Quant aux graisses comestibles, les quantités offertes ont radicalement diminué ces dernières années. La Norvège continue à être le principal fournisseur de poisson dans le cadre de ces programmes, mais ses dons ont été beaucoup moins importants en 1998. On ne fait presque jamais appel aux pays en développement pour fournir du poisson au titre de l'aide alimentaire.


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