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LE RÔLE DE L’AQUACULTURE DANS LE DÉVELOPPEMENT RURAL


22. Le Secrétariat a présenté au Sous-Comité le document COFI:AQ/1/2002/3 résumant le rôle de l’aquaculture dans le développement rural. Les informations qu’il contient ainsi que l’intérêt qu’il présente pour les membres de la FAO ont recueilli l’approbation générale. Il a cependant été demandé à plusieurs reprises de prendre davantage en considération le rôle de l’aquaculture rurale en tant qu’activité rémunératrice. Le Secrétariat a également précisé à l’intention du Sous-Comité que la définition de l’aquaculture donnée par la FAO recouvrait la pêche fondée sur l’élevage.

23. Le Sous-Comité a souligné l’importance des directives en vue de la mise en place d’un cadre pour le développement de l’aquaculture rurale. Il a également fait ressortir qu’il est nécessaire de définir des politiques nationales et régionales distinctes spécifiques au développement de l’aquaculture rurale. S’agissant de l’élaboration des politiques, on a par ailleurs fait valoir qu’il est impératif de renforcer la législation et les cadres réglementaires nationaux. Ces cadres couvriraient entre autres les questions concernant le plan directeur, le régime foncier et la réforme agraire, la protection de l’environnement, et la concession de licences pour l’aquaculture.

24. Certains délégués ont exprimé leur gratitude à la FAO pour sa contribution à l’élaboration des cadres législatifs et réglementaires, tandis que d’autres ont demandé à la FAO de prêter son concours dans ce domaine. Plusieurs délégués ont reconnu qu’il est important d’appliquer de bonnes pratiques de gestion et qu’il est nécessaire de bien comprendre les conditions requises pour l’exportation des produits aquacoles. Le Sous-Comité a estimé que le développement de l’aquaculture rurale doit reposer sur une promotion de l’aquaculture répondant aux critères de durabilité.

25. Plusieurs délégués ont souligné qu’il est nécessaire de documenter et de faire connaître les succès remportés en matière de développement de l’aquaculture et d’en dégager les stratégies qui ont été appliquées aux fins du développement et dans l’intérêt de la société. Il a été noté que les tentatives précédentes, infructueuses, visant à promouvoir le développement de l’aquaculture rurale se sont heurtées à des problèmes analogues à ceux du secteur agricole. Il a été reconnu que plusieurs questions relatives au rôle de l’aquaculture rurale (consommation familiale de poisson, création d’emplois directs et indirects, et avantages et inconvénients économiques de l’aquaculture rurale) étaient encore mal comprises et que des études bien circonscrites seraient utiles à cet égard. Un autre point critique concerne l’amélioration générale des statistiques sur l’aquaculture rurale, en particulier les données ventilées par sexe sur les femmes. Le Sous-Comité a déclaré qu’il est nécessaire de procéder à une évaluation comparative socio-économique de l’utilisation du sol et de l’eau aux fins de l’aquaculture par rapport aux autres formes d’agriculture, ainsi que de la valeur ajoutée par l’aquaculture aux ressources en eau dans le cadre des systèmes agricoles.

26. Le Sous-Comité a déclaré qu’il est absolument impératif d’intensifier les échanges d’informations et d’expériences en matière de développement de l’aquaculture rurale, grâce aux réseaux régionaux et inter-régionaux et à la collaboration entre pays voisins. Le rôle catalyseur que la FAO pourrait jouer dans la promotion de la coopération entre les divers gouvernements et organisations a été spécifiquement mentionné.

27. De nombreux délégués ont noté que l’adoption de l’aquaculture est limitée en milieu rural en raison de l’incertitude des agriculteurs quant à ses avantages. Il a été souligné qu’il est nécessaire de faire comprendre que l’aquaculture rurale est une activité rentable, comportant des avantages sociaux, économiques et environnementaux, surtout lorsqu’elle est intégrée dans d’autres activités agricoles. Il a été également reconnu qu’il est nécessaire de concilier la sécurité alimentaire et la formation de revenu. Par ailleurs, il a été constaté que les femmes jouent un rôle important dans de nombreuses activités aquacoles et connexes. Plusieurs délégués ont appelé l’attention sur l’importance d’une vulgarisation de qualité pour le développement de l’aquaculture rurale et sur la nécessité de mettre au point des dispositifs de vulgarisation novateurs et peu onéreux. Il a été également noté que ces méthodes devraient impliquer de mieux identifier les groupes cibles et de renforcer leur participation aux processus décisionnels.

28. De nombreux délégués ont indiqué qu’il pourrait être intéressant pour les aquaculteurs de s’organiser y compris au niveau régional. Cela pourrait donner lieu à la création de groupes, de coopératives, d’associations plus importantes, ou d’organisations régionales qui faciliteraient les contacts, l’organisation des services d’information et de vulgarisation, la traçabilité et la certification des produits, et l’adoption de meilleures pratiques de gestion. Ces niveaux d’organisation plus complexes créent également un environnement propice à l’application de stratégies de développement et de cadres réglementaires.

29. Le Sous-Comité a reconnu que la création d’un environnement propice au développement de l’aquaculture rurale met en jeu des facteurs techniques et non techniques, notamment: l’appui que doivent apporter les gouvernements à la planification et à l’enseignement et le soutien politique nécessaire pour faciliter et promouvoir la croissance de l’aquaculture, l’accès à des intrants de qualité comme les alevins, des solutions pour remplacer la farine de poisson, des aliments pour animaux peu coûteux, l’accès aux marchés et le financement. La valeur ajoutée aux produits de l’aquaculture grâce à la transformation peut améliorer la viabilité économique, en particulier lorsqu’elle est associée à une commercialisation plus efficace. Un observateur a mis en garde contre l’abandon des systèmes extensifs à espèces multiples et à faible apport d’intrants au profit des systèmes intensifs exigeant davantage d’intrants, qui pourrait ne pas être toujours favorable au développement rural.


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