FAO/SMIAR - Perspectives alimentaire No.5 - décembre 2002 p.8

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Prix à l'exportation

Les cours des céréales d'exportation pourraient faiblir à nouveau

Au cours des dernières semaines, les cours internationaux des céréales ont à nouveau fléchi, à mesure que des exportateurs non traditionnels continuaient d'écouler leurs excédents. S'agissant du blé, il semble que le redressement des cours qui avait dominé les premiers mois de la campagne de commercialisation en cours se soit atténué. En dépit des préoccupations que continue de susciter la réduction du volume des récoltes dans les principaux pays exportateurs, la disponibilité générale de blé sur le marché mondial reste abondante, compte tenu des approvisionnements importants de blé de qualité moyenne à inférieure en provenance du Kazakhstan, de la Fédération de Russie, de l'Ukraine et de l'Inde. Au mois de novembre, le blé américain n 2 (HRW, fob) se vendait en moyenne à 180 dollars E.-U. la tonne, soit 9 dollars de moins qu'en septembre, mais à un niveau toujours nettement supérieur, à savoir de 52 dollars E.-U. la tonne, ou plus de 40 pour cent par rapport au mois correspondant de l'année dernière.

Prix à l'exportation des céréales *

  2002 2001
nov. sept. nov.
  (.....dollars E.-U./tonne.....)
États-Unis      
  Blé 180 189 128
  Maïs 109 115 90
  Sorgho 122 120 96
Argentine      
  Blé 136 153 109
  Maïs 108 108 93
Thaïlande      
  Riz, blanc 191 191 178
  Riz, brisures 157 152 135

* Les prix se réfèrent à la moyenne du mois. Pour les sources voir les annexes statistiques A.6 et A.7.

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Sur le marché des contrats à terme américain, les cours du blé se sont considérablement renforcés au cours des premiers mois de la campagne, réagissant principalement à la situation tendue des approvisionnements intérieurs, liés à un déclin marqué de la production. Cependant, au cours des dernières semaines, les cotations des transactions à terme sur le blé américain ont commencé à s'effriter, à mesure que les approvisionnements d'origine internationale semblaient moins limités que précédemment. Alors que le dernier rapport officiel concernant les États-Unis faisait état de stocks au plus bas depuis 1974, fin novembre, les contrats expirant en mars pour le blé tendre rouge d'hiver de la Bourse du Commerce de Chicago (CBOT) s'échangeaient à environ 138 dollars E.-U. la tonne, soit un recul d'environ 12 pour cent par rapport au sommet atteint début septembre.

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À moins d'une reprise marquée de la demande, il faut s'attendre à ce que les cours du blé déclinent encore au cours des prochains mois. Le marché du blé de qualité inférieure pourrait devenir plus vulnérable aux pressions à la baisse, du fait principalement d'une proposition récente émanant de la Commission européenne, qui vise à contingenter les importations de blé à partir de janvier 2003. Alors que le système de contingentement proposé pourrait limiter les flux d'importations de blé de qualité inférieure en provenance de la mer Noire, il risque d'entraîner une dispersion de ses approvisionnements vers d'autres destinations que l'UE, telles que les grands pays importateurs d'Afrique du Nord et d'Asie. Cela aurait pour effet de mordre sur les parts de marché des grands pays exportateurs et, peut-être, d'imposer une réduction des prix à l'exportation du blé de meilleure qualité provenant de ces pays.

Au cours des dernières semaines, les cours internationaux de céréales secondaires ont également quelque peu fléchi. Les prix du maïs se sont encore tassés par suite de l'évolution du marché mondial du blé, et notamment de la présence d'importants volumes de blé pour l'alimentation animale ainsi que de la poursuite des ventes de maïs chinois. Au mois de novembre, les prix d'exportation du maïs américain (n 2 jaune, fob) avoisinaient 109 dollars E.-U. la tonne, soit une réduction de 6 dollars E.-U. la tonne depuis septembre, ce cours demeurant toutefois supérieur de 19 dollars E.-U. la tonne, ou 21 pour cent, à celui de l'année précédente.

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Fin novembre, les contrats portant sur le maïs avec expiration en mars à la Bourse de Chicago étaient cotés 97 dollars E.-U. la tonne, soit un gain de 15 pour cent par rapport à l'année précédente. Une bonne partie du net redressement des cours du maïs durant la campagne en cours est alimentée par le déclin de la production aux États-Unis, principal producteur mondial de maïs, mais aussi premier exportateur et utilisateur de maïs pour l'alimentation animale. La remontée des prix du maïs américain à l'exportation enregistrée cette année tient principalement à la réduction marquée des approvisionnements en céréales pour animaux. Cependant, dans une perspective mondiale, les volumes importants de maïs vendus par la Chine continentale, notamment sur des marchés d'exportation américains de premier plan - dont la province de Taïwan qui a récemment levé l'embargo sur l'importation de maïs depuis le continent - conjugués aux flux importants de blé pour l'alimentation animale provenant d'exportateurs non traditionnels de blé, pourraient endiguer la montée des cours des céréales secondaires.

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En dépit des importants volumes de nouveaux approvisionnements en riz sur le marché, qui tendent habituellement à peser sur les cours, l'indice total des prix à l'exportation de la FAO pour le riz (1998-00=100) s'est établi en moyenne à 73 points en novembre, niveau virtuellement inchangé depuis juillet. Cette stagnation traduit des tendances divergentes en matière de cours du riz de différentes provenances et qualités, tendances qui se compensent mutuellement.

L'indice FAO de l'indica de qualité supérieure a décliné d'un point depuis septembre, se fixant à 73 points, reflétant différents degrés de déclin des cours. À titre d'exemple, les prix du thaï 100%B ont été en grande partie soutenus par les programmes gouvernementaux d'achat de paddy. Depuis septembre, le prix du Viet Nam 5 pour cent et du Pakistan-Irri 10 pour cent ont légèrement décliné, reflétant dans une certaine mesure l'arrivée des nouvelles récoltes sur le marché.

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En revanche, en dépit de l'excellente récolte rentrée aux États-Unis, les cotes du riz américain n 2,4% grain long sont demeurées statiques à 215 dollars E.-U., alors qu'elles ont progressé de façon modérée pour le riz américain n  2, 4% étuvé.

L'indice FAO de l'indica de qualité inférieure n'a connu que de faibles fluctuations depuis septembre, du fait que les cours des brisures de riz des principaux pays exportateurs ont convergé, comme l'illustrent ceux du riz indien 25%, pour lequel la demande soutenue a entraîné un rétrécissement de la différence de prix avec les brisures de riz d'autres origines.

La demande d'importation de riz Japonica par le Japon, la province chinoise de Taïwan et la Turquie a stimulé les cours du riz de grain moyen américain n 2, 4%, comme le montre l'indice FAO du prix Japonica, qui s'est légèrement redressé, gagnant 2 points en octobre avant de retomber d'un point en novembre, au niveau de 67 points.

En revanche, l'indice FAO du riz Aromatic s'est effondré depuis septembre, perdant 7 points pour s'établir à 76 points en novembre. Les cours du riz Thaï parfumé ont décliné de près de 10 pour cent au cours de cette période, rejoignant pratiquement le prix plancher du programme de soutien de la Thaïlande. Une bonne partie du déclin reflétait les prix escomptés du riz parfumé de la campagne de 2001, à mesure que devenaient disponibles des quantités fraîchement récoltées. Des reculs analogues ont été enregistrés pour les cours du basmati.

Les perspectives d'évolution des prix pourraient redevenir positives à compter de l'an prochain. Les interventions de soutien des offices d'achat gouvernementaux de l'Inde et de la Thaïlande devraient amortir la chute des cours liée à l'arrivée de nouvelles quantités de riz sur le marché au cours des prochains mois. En outre, un resserrement général de l'offre et de la demande au niveau mondial pourrait se faire sentir ultérieurement, avec comme conséquence possible une nette augmentation des cours internationaux à partir du deuxième trimestre de 2003.


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