Le crédit piscicole en République Centrafricaine Justifications socio-économiques et mode d'emploi

par J-P. Marquet
Expert F.A.O.

Bangui 1985

Le crédit piscicole en République Centrafricaine
Justifications socio-économiques et mode d'emploi

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Introduction

1. Justifications socio-économiques de l'emploi d'une formule de crédit en pisciculture.

1.1. Conditions à remplir en vue d'une intensification
1.2. Problèmes d'ordre économique
1.3. Problèmes d'ordre social

2. Conditions d'application et mode d'emplci du crédit piscicole

2.1. Etude du marché local

2.1.1. Prix de vente du poisson
2.1.2. Capacité d'absorption du marché local
2.1.3. Coûts des aliments utilisés pour l'intensification
2.1.4. Opportunité d'une intensification piscicole
2.1.5. Application pratique : calcul des seuils d'opportunité

2.1.5.1. Seuil d'opportunité : “prix de vente du sson”.
2.1.5.2. Seuil d'opportunité : “coûts de l'aliment”.
2.1.5.3. Seuil d'opportunité : “frais de transport”.

2.1.6. Commentaires

2.2. Sélection des pisciculteurs

2.2.1. Expérience piscicole et motivations
2.2.2. Sécurité relative des bassins exploités
2.2.3. Garanties morales et financières
2.2.4. Commentaires

2.3. Caractéristiques du prêt

2.3.1. Montant accordé
2.3.2. Modalités de remboursement
2.3.3. Taux d'intérêt à appliquer
2.3.4. Commentaires.

3. Les formules-type de crédit piscicole en République Centrafricaine

3.1. Le crédit aux élevages associés

3.1.1. Principe
3.1.2. Réalisations
3.1.3. Commentaires

3.2. Le crédit aliment

3.2.1. Principe
3.2.2. Réalisations
3.2.3. Commentaires

3.3. Le crédit matériel

3.3.1. Principe
3.3.2. Réalisations
3.3.3. Commentaires

3.4. Le crédit construction et aménagement d'étangs.

3.4.1. Principe
3.4.2. Réalisations
3.4.3. Commentaires

Conclusions et recommandations

Bibliographie

Annexes

Introduction

La pisciculture en République Centrafricaine fut relancée en 1968 dans le cadre d'un vaste projet régional concernant plusieurs pays d'Afrique Centrale orienté sur la recherche et le développement de la pisciculture, afin de lutter contre la malnutrition protéique qui sévit dans cette région à l'état endémique.

Depuis cette date, plusieurs projets PNUD/FAO se sont succedés en République Centrafricaine pour étendre les activités piscicoles dans la moitié Sud du pays.

Actuellement, en Centrafrique près de 10.000 bassins répartis dans tout le pays sont exploités par des pisciculteurs privés qui produisent près de 300 Tonnes de poissons par an.

Parmi ces pisciculteurs, certains ont acquis une bonne expérience et possèdent plusieurs bassins qu'ils exploitent en famille le plus souvent par fertilisation de l'étang. Ils empoissonnent eux-même leurs bassins avec leurs propres alevins et entretiennent dans chacun d'eux un compost qu'ils rechargent régulièrement de tous les déchets disponibles dans leur région.

Cette pisciculture familiale est bien installée actuellement et ne nécessite pas d'investissements puisqu'elle valorise la main d'oeuvre familiale et les déchets agricoles et ménagers. Les rendements obtenus dans ce type d'exploitation varient entre 15 et 60 kg/a/an suivant la qualité des ingrédients du compost et son entretien. En zone cotonnière et dans certaines situations très localisées (bassins proches d'un abattoir, d'un parc à bestiaux, d'une usine de décorticage de riz etc…) l'approvisionnement en déchets agro-alimentaires ne pose pas de problème et assure de bons rendements pratiquement sans frais.

Partout ailleurs par contre il est nécessaire d'acheter des aliments pour augmenter les productions piscicoles. Le manque de disponibilité financière en milieu rural Centrafricain et l'éloignement des points de vente d'aliments sont des obstacles majeurs à l'intensification des production piscicoles. Dans cette note nous analysons les différents problèmes liés à l'intensification des productions et les formules de crédit aux pisciculteurs qui la rendent possible.

Les formules proposées le sont sur base de 3 années d'expérience dans ce domaine et des exemples vécus illustrent notre propos.