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LA PECHE DANS LES RESERVOIRS EN AFRIQUE

30. Le Secrétariat a présenté le document CIFA/83/Inf.5. Les pêches dans les réservoirs africains sont considérables étant donné la superficie sur laquelle elles portent -quelque 30 000 km2 pour les réservoirs supérieurs à 10 km2 - et leur contribution aux pêches continentales globales de l'Afrique, soit environ 10 pour cent ou 150 000 tonnes.

31. Malgré leur importance actuelle (et leur potentiel futur, à mesure que d'autres réservoirs seront mis en place) on a rarement pris conscience du potentiel biologique et économique qu'offraient les pêches dans les réservoirs. Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, les réservoirs ont été installés à des fins autres que la pêche. Deuxièmement, même lorsqu'on a espéré tirer de la construction des réservoirs des avantages halieutiques substantiels, les spécialistes des pêches sont intervenus trop tard, la planification des réservoirs étant à un stade trop avancé. Ainsi, on n'a pas pu tenir compte dans les plans techniques ni dans ceux de mise en valeur des bassins fluviaux des problèmes que posaient les pêches. Par ailleurs, les spécialistes des pêches n'ont pas toujours pu fournir à temps des conseils appropriés.

32. Toutefois, on a, en Afrique, acquis une grande expérience de ces besoins. En outre, un grand nombre de spécialistes ont maintenant acquis de l'expérience dans une demi-douzaine de grands lacs artificiels africains et dans plusieurs lacs plus petits. De nombreux documents et rapports spécialisés ont été publiés. Cependant, on s'est peu préoccupé de faire la synthèse de cette expérience et de la faire connaître aux spécialistes et aux planificateurs des pêches en Afrique. Ce besoin de synthèse est reconnu depuis bien des années, mais les premières mesures concrètes pour la réaliser viennent seulement d'être prises.

33. Au cours de sa quatrième session, en 1980, le Comité a recommandé au Secrétariat d'entreprendre une action tendant à accroître les avantages halieutiques dans les réservoirs africains. Les paragraphes ci-après font état des progrès accomplis dans ce sens.

34. Mesures prises à cet égard depuis la dernière session par le CPCA - En 1981, comme première mesure, la FAO s'est assuré le concours de M. E.O. Ita, de l'Institut de recherches halieutiques du lac Kainji (Nigeria), pour établir le schéma de la synthèse. Cet expert avait pour tâche de rassembler une bibliographie sur les pêches dans les réservoirs africains, de préparer un modèle de synthèse nationale sur les pêches en rśervoir, en se fondant sur l'expérience de Kainji, et d'élaborer un schéma opérationnel commun pour la préparation des synthèses nationales. Dès qu'on a eu les résultats des travaux de M. Ita, on a invité les éventuels auteurs, dans plusieurs pays du CPCA, à préparer des synthèses nationales sur la pêche dans les réservoirs. Les auteurs des synthèses nationales ont été invités à participer à une table ronde de trois jours, organisée sous les auspices du Groupe de travail CPCA sur l'évaluation des stocks. La table ronde a eu lieu au Caire (Egypte) les 11, 12 et 13 janvier 1983. Des rapports de synthèse ont été présentés sur les réservoirs des pays suivants: Egypte, Ghana, Madagascar, Mozambique, Soudan et Zimbabwe.

35. La table ronde a souligné l'importance d'une planification effectuée bien avant que démarre la mise sous eau, afin d'accroître les avantages pouvant dériver de la pêche dans les réservoirs africains. Les débats ont été axés sur l'amélioration de la capacité de prévoir le rendement des pêches dans les réservoirs, ce qui permettrait d'estimer les types et l'ampleur des apports nécessaires à l'avenir en matière d'aménagement et de mise en valeur des pêches. Le rapport succinct de la table ronde sur l'amélioration des avantages qui peuvent dériver de la pêche dans les réservoirs africains figure à l'Annexe D.

36. Activités du CPCA prévues d'ici la prochaine session intéressant les réservoirs africains - Les activités immédiates (1983) sont les suivantes:

  1. Publication des synthèses nationales et du rapport de la table ronde sous forme d'un document technique du CPCA;

  2. Compilation définitive et publication d'une “bibliographie des pêches dans les réservoirs africains” dans la série des publications du CPCA.

37. La table ronde a recommandé un certain nombre d'activités hautement prioritaires devant faire l'objet d'études et d'examens concis, dont la réalisation nécessiterait un ou deux mois/homme. Les thèmes sont les suivants:

  1. Examens des petits poissons pélagiques peuplant les lacs naturels et les réservoirs africains et évaluation critique de leur contribution actuelle à la production et de leur potentiel d'exploitation;

  2. Formulation d'une relation spécifique pour les réservoirs africains en vue de prévoir leur production, fondée sur des données à jour concernant les captures et des indices morpho-édaphiques provenant de réservoirs africains, et recherche d'autres paramètres non-IME pouvant servir à améliorer la précision des prévisions de la production halieutique des réservoirs;

  3. Examen des études avant mise sous eau pour déterminer les catégories d'informations essentielles à une prévision adéquate des conditions écologiques et autres jouant un rôle important pour l'aménagement et le développement des pêches en réservoirs;

  4. Etude de la possibilité d'améliorer les pêches dans les réservoirs moyennant la conception des barrages et la gestion des réservoirs;

  5. Expérience acquise en matière d'inondation de zones non défrichées ou partiellement défrichées, ou de zones dépourvues de végétation: incidences sur les pêches;

  6. Incidences de la prolifération de macrophytes aquatiques sur la pêche dans les réservoirs.

38. Les observations des délégués et les débats qui ont suivi ont essentiellement porté sur l'applicabilité de la relation IME aux petits réservoirs et à la première phase avant mise sous eau. On a noté que l'activité proposée jusqu'à la prochaine session, intéressant la prévision des rendements, tient implicitement compte de ces problèmes (recommandation ii) ci-dessus). En outre, des échanges de vues ont eu lieu sur les avantages et les inconvénients que présente le défrichage des arbres et des buissons dans la savane par rapport aux réservoirs des forêts tropicales. Cette question devrait être examinée dans le détail lors de l'examen des incidences de l'inondation des zones défrichées et non défrichées (recommandation v), ci-dessus). Les avantages des petits réservoirs par rapport aux grands, du point de vue des pêches, ont été évoqués. Cette question a été débattue lors de la table ronde, et l'on y a noté que le nombre et la superficie cumulative de ces réservoirs étaient considérables, et que leur potentiel halieutique était par conséquent important. Le Secrétariat entreprendra donc en outre, d'ici la prochaine session, le rassemblement de renseignements concernant les caractéristiques physiques, chimiques, biologiques et halieutiques de ces réservoirs, comme il est indiqué dans le document CIFA/83/Inf.5/Add.1 et à la page 5, paragraphe C de l'annexe D.


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