L'aquaculture, considérée comme une source potentielle de nourriture et comme une activité rurale autosuffisante, a fait l'objet, au milieu des années soixante-dix, de toute une série d'ateliers régionaux, en Afrique, en Amérique latine et en Asie, ateliers qui ont débouché sur la conférence technique organisée par la FAO en 1976 à Kyoto (Japon). L'objectif était de mettre au point un système efficace de transfert, d'adaptation et de production des informations techniques et du savoir-faire nécessaires pour assurer une croissance rationnelle de l'aquaculture en Afrique, en Amérique latine et en Asie.
Sous la direction du Programme de coordination et de développement de l'aquaculture, on a créé entre 1978 et 1981 six centres régionaux chargés de former au plus haut niveau des spécialistes de l'aquaculture, de mener des recherches multidisciplinaires dans ce domaine et de pourvoir aux échanges de savoir-faire et d'informations dans chaque région. Ces centres sont les suivants:
Centre régional d'aquaculture pour l'Afrique, Aluu, Port Harcourt, Nigéria
Centre régional d'aquaculture pour l'Amérique latine, Pirassununga, Brésil
Centre pilote régional de Dhauli, Orissa, Inde
Centre pilote régional installé au NIFI (Institut national des pêches continentales), Bangkok, Thailande
Centre pilote régional installé au SEAFDEC (Centre de développement des pêches de l'Asie du Sud-Est) Tigbauan, Philippines
Centre pilote régional de Wuxi, Province de Jiangsu, Chine.
Les quatres centres asiatiques forment ce que l'on appelle le NACA (Network of Aquaculture Centres in Asia-Réseau des centres asiatiques d'aquaculture). Un septième centre vient d'être créé; il s'agit du centre interrégional d'aquaculture de Szarvas (Hongrie).
Ces centres ont à leur tête à la fois des directeurs nommés par les pays hôtes et des conseillers techniques de la FAO et comptent parmi leur personnel un nombre variable d'experts. Le PNUD fournit au total quelque US$ 2,5 millions par an pour le fonctionnement de ces centres et pour le Programme de coordination et de développement de l'aquaculture. Les pays hôtes contribuent à couvrir les dépenses de fonctionnement des centres. Un certain nombre de gouvernements des Etats Membres ainsi que de banques régionales accordent des bourses d'études. Les centres offrent des cours de formation générale à l'aquaculture, d'une durée d'un an, et mènent des recherches adaptées à leur région. Les deux tiers de la formation qu'ils dispensent consistent en travaux pratiques.
Le Groupe de travail s'est félicité des progrès réalisés par les différents centres, notamment en ce qui concerne les activités suivantes:
Au total 100 spécialistes de l'aquaculture ont déjà été formés par les centres régionaux: 40 ont été formés par le centre africain (deux sessions), 36 par le NACA (deux sessions) et 24 par le centre latino-américain (une session).
Un troisième cours de formation a débuté à Port Harcourt à la fin de 1982; le NACA en est lui aussi à son troisième cours de formation; le deuxième cours du centre latino-américain a démarré au début de 1983.
Au Nigéria et aux Philippines, des universités ont accepté de délivrer la maîtrise à des diplômés des centres de Port Harcourt et de Tigbauan.
En Chine, le centre de Wuxi a organisé pour les techniciens de l'aquaculture deux cours d'une durée de quatre mois sur l'intégration aquaculture/agriculture. Un troisième cours devait débuter en avril 1983. En Hongrie, un cours de trois mois sur les techniques aquicoles débutera en juin 1983 au centre interrégional de Szarvas.
Les différents centres ont également fait des progrès dans le domaine de la recherche.
Le Groupe de travail a aussi pris note d'un certain nombre d'autres possibilités de formation de courte durée, telles que celles qui existent au Japon, à Bouaké en Côte-d'Ivoire (avec l'assistance du CTFT), à l'Université d'Auburn (Etats-Unis), etc. On a aussi noté que l'USAID envoie pendant un mois dans les pays qui lui en font la demande des experts qui se chargent de former le personnel local. Beaucoup de pays en développement ignorent ces possibilités de formation.
La formation de type universitaire ne pose pas en général de gros problèmes, si ce n'est que les institutions qui la dispensent se trouvent d'ordinaire dans des pays tempérés ou sub-tropicaux et que l'on manque souvent de fonds pour cette formation.
Beaucoup d'organismes bilatéraux de même que le réseau mondial de centres aquicoles financé par la FAO et le PNUD ont contribué au développement des centres nationaux de recherche et de formation. Les projets nationaux FAO/PNUD offrent également des possibilités de formation, notamment des programmes courts et des programmes sanctionnés par des diplômes pour le personnel national participant aux projets.
On a souligné que certains pays avaient réussi à tirer parti d'un grand nombre de possibilités nationales et internationales de formation mais que beaucoup d'autres n'y avaient pas réussi. Il faudrait aider ces derniers à identifier les possibilités qui existent.
Les besoins de formation des pays africains et latino-américains sont différents de ceux des pays asiatiques où l'aquaculture est une activité traditionnelle. Les pays qui commencent à peine à développer ce secteur - ce qui est le cas de beaucoup de nations d'Afrique et d'Amérique latine - méritent une attention particulière. Pour eux, le plus gros obstacle est le manque de main-d'oeuvre qualifiée. On a par ailleurs noté que les différence qui existent entre les sous-régions et entre les pays d'une même sous-région exigent une adaptation de la formation aquicole. Enfin, on a insisté sur l'importance des programmes locaux de recherche pour résoudre les problèmes particuliers qui se posent au niveau local.
Faute d'informations appropriées sur d'autres programmes régionaux de recherche et vu le développement encore limité des activités de recherche du réseau mondial, il n'était pas question pour le Groupe de travail de pouvoir faire un inventaire complet des activités régionales de recherche. Ceci dit, il a rendu hommage au travail préparatoire approfondi accompli par le Programme de coordination et de développement de l'aquaculture pour la mise au point des programmes de recherche des centres.
Il faudrait s'efforcer d'exploiter toutes les possibilités de formation. On a suggéré à cet égard que l'ICLARM (Centre international d'aménagement des ressources bio-aquatiques) envisage de compléter son inventaire des possibilités de formation (formation aussi bien courte que longue) et de le mettre à jouer à intervalles réguliers.
La FAO devrait accélérer le développement des centres satellites du Programme de coordination et de développement de l'aquaculture qui sont reliés au réseau mondial. Ces centres devraient mener des recherches appliquées présentant un intérêt sous-régional et assurer la formation aux techniques aquicoles qui sont adaptées à leur sous-région.
Les gouvernements devraient faire de gros efforts en vue de développer leurs propres centres/nationaux afin de faciliter le développement et de fournir une formation dans les domaines qui correspondent aux besoins du pays.
La FAO devrait attirer l'attention des donateurs, banques internationales de développement et gouvernements sur la nécessité de renforcer les centres régionaux d'aquaculture qui existent déjà.