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4. TENDANCES DU DEVELOPPEMENT AQUICOLE

Ce point de l'ordre du jour a été présenté par le Secrétaire technique qui a expliqué l'origine du document de travail intitulé “A Study of Methodologies for Forecasting Aquaculture Development” (Etude des méthodologies applicables pour prévoir le développement de l'aquaculture). Ce document résulte d'une étude confiée par le Département des pêches à trois personnes dont le mandat était le suivant:

  1. Examiner les tendances du développement de l'aquaculture dans les pays pour lesquels on dispose de suffisamment d'informations et déterminer les différences importantes pouvant exister entre les pays et/ou les régions en ce qui concerne le rythme de leur développement aquicole et, notamment, la croissance de leur production.

  2. Avancer des hypothèses qui puissent expliquer ces différences, en tenant compte des facteurs écologiques et économiques, de l'attitude des pouvoirs publics à l'égard de l'aquaculture et des mesures prises pour promouvoir et rationaliser son développement.

  3. Elaborer une ou plusieurs stratégies pour établir des prévisions à moyen/long terme de la croissance de la production aquicole (poissons et autres produits aquatiques), prévisions qui pourraient être utilisées avec profit pour la planification nationale et mondiale.

  4. Suggérer des moyens efficaces et pratiques d'acquérir les données/informations nécessaires pour établir et améliorer ces prévisions. Les auteurs du document passent en revue les données dont on dispose sur la production aquicole ainsi qu'un certain nombre de statistiques connexes et essaient de plusieurs manières d'analyser les raisons de l'évolution de la production aquicole dans différents pays de 1975 environ jusqu'en 1980. Ils soulignent que la qualité des données sur l'aquaculture varie beaucoup d'un pays à l'autre et que l'une des toutes premières choses à faire serait de chercher à les améliorer.

Ils font une distinction utile entre les pays où l'aquaculture est déjà développée et ceux où elle n'en est encore qu'à ses débuts. Ils constatent que la croissance (mesurée d'après le poids total de la production) est, en moyenne, plus rapide dans les premiers de ces pays que dans les seconds. Il existe une sorte de seuil (environ 50/100 g de poisson/ habitant/an) entre la phase initiale et la phase de croissance rapide.

En se fondant sur les évaluations subjectives, mais statistiquement cohérentes, du personnel de la FAO concernant les pays qui lui sont familiers, les auteurs de l'étude essaient d'identifier les principaux facteurs qui freinent ou, au contraire, favorisent le développement de l'aquaculture. Tout en soulignant les limites des données disponibles, ils font une première distinction entre les facteurs qui sont importants et ceux qui le sont moins. Ils essaient ensuite de comparer la croissance de l'aquaculture à celle de la pêche de capture et de l'agriculture et, au moyen d'un modèle économétriques, de prévoir le poids des différents facteurs dans le développement futur de l'aquaculture. Faute de temps il n'a pas été possible de pousser à fond cette étude; par ailleurs, le manque de données économiques, notamment de production, portant sur des périodes suffisamment longues et/ou sur un éventail suffisamment large de pays a rendu impossible une véritable analyse économétrique. En conclusion, les auteurs indiquent qu'il existe différentes méthodologies pour analyser les tendances de l'aquaculture et les obstacles qui s'opposent à son développement mais que, le plus souvent, on ne dispose pas encore de données suffisantes pour aboutir à autre chose qu'à des résultats très généraux.

Au cours du débat qui a suivi, le Groupe de travail a reconnu l'utilité de cette étude. On a noté que ce genre d'analyse pouvait servir à beaucoup de choses, notamment à préparer les demandes de financement au plan national et international. Un des membres a souligné que le manque de données appropriées et fiables avait entraîné l'échec de beaucoup de projets de développement de l'aquaculture.

Toutefois, le Groupe de travail s'est interrogé sur certains aspects de l'étude et a notamment souligné que l'analyse des facteurs limitant le développement de l'aquaculture dépendait en partie pour ses conclusions de la sélection d'un seul groupe de facteurs alors qu'il en existait plusieurs autres. On a insisté sur l'importance des facteurs sociaux et écologiques en regrettant qu'ils ne soient pas mieux différenciés dans l'étude. Une autre analyse, fondée sur des coefficients de pondération subjectifs, a été présentée pour illustrer comment on pouvait évaluer les obstacles en fonction de l'importance relative de l'aquaculture extensive, semi-intensive et intensive dans les politiques de chaque pays.

En conclusion, le Groupe de travail a estimé que la FAO devait diffuser largement l'étude présentée mais en en supprimant la section “analyse économétrique” qui relève surtout de la spéculation et qui, vu le manque actuel de données, a peu de portée pratique. Il a également considéré qu'il fallait, soit développer, soit omettre, la section comparant la croissance de la production aquicole à celle de la pêche de capture d'une part et à celle de l'agriculture d'autre part, en ajoutant qu'il s'agissait là d'un sujet interessant qui pourrait inspirer de futurs travaux. Enfin, on a suggéré de présenter de façon différente les tableaux où sont évalués les obstacles au développement de l'aquaculture, afin qu'aucun nom de pays n'y figure.

Le Groupe a ensuite examiné les autres approches qui pourraient être adoptées, notamment les études de cas actuellement envisagées par l'ICLARM. Il a estimé qu'une grande diversité d'approches était nécessaire. On a indiqué qu'il serait utile d'examiner aussi le problème sous l'angle de la demande de produits halieutiques et d'étudier plus en détail les relations existant entre l'aquaculture et les facteurs qui influent sur la production d'autres formes de protéines animales. On a de nouveau souligné les différences existant d'un pays à l'autre; dans certain pays, on est tenu de séparer les éléments qui exigent des ressources financières extérieures de ceux qui n'exigent que des ressources intérieures; dans d'autres, il existe des conflits entre la production de poisson et l'agriculture en raison par exemple, des besoins d'énergie hydro-électrique de celle-ci.

4.1 Recommandations

  1. L'étude FAO des tendances du développement aquicole devrait être publiée avec les changements suggérés par le Groupe de travail.

  2. La FAO devrait pousuivre ce genre d'étude en produisant des rapports sommaires, par exemple tous les cinq ans.


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