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5. ANALYSE ECONOMIQUE ET DEVELOPPEMENT DE L'AQUACULTURE RURALE

Après un exposé liminaire expliquant pourquoi le CCRRM a décidé de tenir compte aussi des facteurs non biologiques lorsqu'il émet des avis sur les politiques d'exploitation des ressources aquatiques, le Groupe de travail a examiné (i) les recherches économiques actuelles dans le domaine de l'aquaculture, (ii) la nature et la méthodologie des études économiques de l'aquaculture, (iii) les défauts de ces études et (iv) les mesures qui pourraient être prises par la FAO et les gouvernements des Etats Membres pour améliorer la teneur et l'utilisation de ces travaux. On a estimé que le débat devait porter sur toutes les formes de petite aquaculture, rurale ou non.

5.1 Examen des recherches économiques actuelles dans le domaine de l'aquaculture

Le Groupe de travail a été informé des activités menées dans ce domaine par la FAO, par l'ICLARM, par le SEAFDEC et par les pays représentés à la réunion.

En ce qui concerne la FAO, ses principales activités actuelles consistent à publier des données sur l'économie de la production et à préparer deux manuels: l'un sur les aspects économiques fondamentaux, l'autre sur la comptabilité des petites entreprises. L'ICLARM a pour politique d'aider des économistes locaux à entreprendre des études de l'aquaculture. Cela a donné naissance à plusieurs études économiques de l'aquaculture asiatique, l'accent étant plus particulièrement mis ces derniers temps sur l'histoire du développement de l'aquaculture dans les pays qui pratiquent cette activité de longue date. Par ailleurs, le CRDI et l'ICLARM sont en train de créer en Asie un réseau d'institutions pour l'étude des aspects socio-économiques de l'aquaculture.

Le Département de l'aquaculture du SEAFDEC a créé en 1982 un groupe spécialisé dans l'économie de l'aquaculture qui poursuit actuellement trois études:

  1. Enquête sur les petits producteurs de crevettes de l'ïle de Panay;

  2. Etude de l'élevage du tilapia en cage dans les lacs

  3. Etude des incidences socio-économiques de l'aquaculture lacustre sur les activités traditionnelles de pêche de capture dans les lacs.

Il y a une dizaine d'années, le SEAFDEC a en outre procédé à une étude socio-économique de l'industrie aquicole des Philippines.

On a indiqué que des équipes de chercheurs de l'Université des pêches de Tokyo et de l'Office japonais des pêches étudiaient l'économie de l'aquaculture. Une unité spécialisée dans ce même domaine vient d'être créée dans une université de Malaisie. Des études ont récemment été consacrées à l'économie de différentes unités de production aquicole au Costa Rica, en Hongrie et en Suéde. Elles devraient pouvoir paraïtre sous peu. Le débat a donc montré que l'on dispose déjà d'une quantité appréciable d'informations pour commencer à évaluer un certain nombre de caractéristiques générales des petites entreprises aquicoles.

5.2 Examen de la nature et de la méthodologie des études économiques de l'aquaculture

La personne choisie pour conduire le débat a classé les études économiques de l'aquaculture en trois catégories:

utilisant neuf méthodologies différentes:

Le Groupe de travail a reconnu que ces méthodologies étaient maintenant bien établies et qu'il n'y avait donc aucune urgence à les améliorer.

5.3 Défauts et problèmes des études économiques de la petite aquaculture

Le Groupe de travail a estimé que les études économiques de la petite aquaculture, quoiqu'elles utilisent des méthodologies bien définies, présentent un certain nombre de défauts, dont les suivants:

Le Groupe de travail a aussi noté que les fonctionnaires qui sont directement concernés par l'aquaculture n'ont pas en général de formation aux sciences sociales et surtout aux théories économiques, ce qui a limité le nombre des études économiques de l'aquaculture jusqu'à présent.

Compte tenu de ces carences, le Groupe de travail a jugé important:

5.4 Recommandations

  1. La FAO devrait élaborer un document indiquant les facteurs sociaux qui ont de l'importance pour la planification des petits projets aquicoles et les méthodes analytiques à suivre pour que ces facteurs soient dûment pris en compte lors de la préparation de ces projets.

  2. La FAO devrait élaborer, pour les vulgarisateurs et les petits aquaculteurs, des manuels économiques simples, de préférence autodidactiques.

  3. L'Etat devrait offrir aux aquaculteurs et aux vulgarisateurs des services publics la possibilité de participer à des cours de brève durée pour s'initier aux sciences économiques.

  4. L'Etat devrait, dans la mesure du possible, tirer parti des compétences économiques existant dans les institutions locales pour faciliter l'étude économique des petites activités aquicoles.

  5. La FAO, en coopération avec d'autres organisations internationales, devrait parrainer des ateliers sur l'économie de l'aquaculture.


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