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6. NOUVEAUX RESERVOIRS D'ICI L'AN 2000

On trouvera au tableau 1 une liste plus ou moins complète des sites qui devraient être aménagés au cours des années quatre-vingt et dont le financement est déjà approuvé ou sur le point de l'être.

Dans le cadre de son examen des besoins de financement jusqu'en 1995, la Banque mondiale a passé en revue chacun des 45 pays de l'Afrique de l'Est et de l'Ouest en indiquant l'augmentation prévue de leur capacité, les études de systèmes nécessaires (et leur coût) et les sites qui pourraient être aménagés pour la production d'hydroélectricité. Le tableau 2 indique la puissance installée dans les différents pays in 1980 et contient des projections pour 1990 et 20001. On notera que, dans la plupart des cas, les pays en question se sont déjà lancés dans des programmes d'équipement hydroélectrique, qu'ils aient ou non des réserves de pétrole ou la perspective d'en trouver. Seuls les pays dont le potentiel hydraulique est limité s'intéressent à d'autres sources d'énergie (charbon, pétrole, géothermie).

La superficie est le principal paramètre utilisé pour évaluer le potentiel des pêches dans les nouveaux réservoirs mais on manque souvent d'informations sur la superficie de ces nouveaux réservoirs. Pour l'évaluer, nous avons utilisé les données fournies par Bernaczek (1984) ainsi que des données obtenues d'autres sources pour calculer le rapport entre la puissance installée, en mégawatts, et la superficie totale d'un certain nombre de réservoirs (tableau 3). Nous avons retenu tous les réservoirs de plus de 100 km2 pour lesquels on connaît la puissance installée. Nos calculs montrent que le rapport est de 1 à 4 pour l'ensemble des réservoirs. Si l'on divise ceux-ci en deux groupes (plus ou moins de 500 km2), on aboutit au même rapport pour chaque groupe. Il semble donc que ce rapport soit valable pour les petits réservoirs comme pour les grands. Cela dit, il ne peut s'appliquer qu'à un ensemble assez important de réservoirs et non à tel ou tel réservoir pris séparément.

Reprenons les chiffres du tableau 2, à savoir 10 224 MW de puissance installée en 1980, 21 044 en 1990 et 36 535 en l'an 2000, soit une croissance de 10 820 MW entre 1980 et 1990 et de 15 491 MW entre 1990 et l'an 2000. Multiplions ces chiffres par 4 pour obtenir la superficie des réservoirs. On constate que celle-ci devrait s'accroître de 43 280 km2 d'ici 1990 et de 61 964 km2 d'ici l'an 2000. En d'autres termes, la puissance installée et la superficie des réservoirs doubleraient de 1980 à 1990 et doubleraient à nouveau, ou presque, de 1990 à l'an 2000 (voir figure 1).

Il est possible de vérifier ces prévisions pour la présente décennie, étant donné que celle-ci est déjà bien engagée.

Le tableau 1 montre que le financement de 3 019 MW est déjà approuvé ou sur le point de l'être. La plupart de ces ouvrages seront achevés d'ici 1985 à 1987. On ne peut guère espérer que le total pour les années quatre-vingt sera plus du double de ce chiffre, c'està-dire supérieur à 6 000 MW. La nouvelle prévision est donc de 6 000 MW, soit 24 000 km2 de réservoirs (courbe B de la figure 1).

Deux raisons nous incitent à être prudents dans nos estimations. D'abord, dans quelle mesure pouvons-nous être du rapport entre la superficie des réservoirs et la puissance installée? Le tableau 2 permet de procéder à une vérification. Il indique la puissance installée en 1980 dans les 45 pays africains à savoir 10 224 MW. Si on y ajoute l'Egypte et les autres pays méditerranéens, plus l'Afrique du Sud, on aboutit à un total de l'ordre de 12 000 MW. Or, la superficie totale des réservoirs est, pour Bernaczek (1984) de 38 604 km2, soit un rapport de 3,2 à 1. Ce rapport est sans doute en-deçà de la réalité car il est inévitable que certains réservoirs aient échappé à Bernaczek. Quoi qu'il en soit, si on l'utilise pour évaluer, comme précédemment, la superficie des nouveaux réservoirs, on obtient les résultats suivants: 34 624 km2 d'ici 1990 et 49 571 km2 d'ici l'an 2000. Ce qui est à mi-chemin entre les deux extrêmes représentés par les courbes A et B de la figure 1.

L'autre raison qui incite à la prudence, nous l'avons déjà indiquée: ce sont les difficultés qu'éprouve la Banque mondiale pour obtenir des fonds. On en est réduit à spéculer sur les effets que cela pourrait avoir sur les programmes d'equipement hydroélectrique de l'Afrique. En tout état de cause, cela nous oblige à être circonspect.

En conséquence, la meilleure estimation nous semble être celle qui est représentée par la courbe B de la figure 1, à savoir une augmentation de 6 000 MW et de 24 000 km2 de 1980 à 1990 et de 8 000 MW et 32 000 km2 de 1990 à l'an 2000.

Le tableau 4 indique les projets qui ont le plus de chance d'être réalisés d'ici l'an 2000, c'est-à-dire qui doivent le plus retenir l'attention des spécialistes des pêches.

1 Dans notre analyse, nous utilisons la puissance installée en mégawatts (MW) au lieu de la production brute annuelle en Gwh


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