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1. INTRODUCTION

Depuis quelques années une forte croissance démographique a été enregistrée un peu partout dans le monde, mais plus particulièrement dans un grand nombre de pays africains. Cette croissance s'est accompagnée d'une urbanisation intensive, d'une intensification des activités industrielles et de la mise en exploitation de nouvelles terres cultivables. Toutes ces transformations ont entraîné une énorme augmentation, tant en quantité qu'en variété, des émissions de polluants susceptibles d'atteindre les cours d'eau et d'avoir des effets indésirables sur le poisson et sur la pêche. En 1970, la FAO a exécuté une rapide enquête sur la pollution des eaux intérieures au Kenya, en Tanzanie, en Ouganda et en Zambie (FAO, 1971). Selon les conclusions de cette étude, la pollution ne constituait pas, à l'époque, un problème grave pour les pêcheries d'eau douce.

Plus récemment, une nouvelle étude a été conduite dans six pays (Burundi, Kenya, Malawi, Soudan, Tanzanie et Zambie) (Alabaster, 1983). Elle a permis de conclure que, malgré les différences qui les caractérisent, ces pays partagent maintenant un certain nombre de problèmes mais qui, pour le moment, semblent localisés. Elle a révélé en outre de graves lacunes dans les données qualitatives et quantitatives dont on dispose sur un certain nombre de sujets. On s'est rendu compte, notamment, que des améliorations seraient nécessaires sur le plan des législations et de l'expertise. Ce dernier point est particulièrement important car les autorités locales sont, d'une manière générale, parfaitement averties de l'importance du problème et désireuses d'améliorer les dispositions concernant la lutte contre la pollution des eaux.

Le rapport rédigé au terme de cette étude concluait que le manque de renseignements techniques, de moyens de surveillance et de matériel de recherche constituait le principal obstacle à une action efficace dans ce domaine. Le Comité FAO pour les pêches continentales en Afrique, qui est à l'origine du rapport dont nous venons de parler, a décidé en conséquence d'élargir ses activités et a mis en chantier une nouvelle étude portant sur cinq pays de l'Afrique occidentale et centrale: Cameroun, Ghana, Côte-d'Ivoire, Mali et Nigéria. Le mandat de la mission était le même que pour l'étude précédent:

  1. identifier les sources actuelles et potentielles de pollution des pêcheries dans les pays considérés:

  2. examiner les moyens disponibles sur place pour traiter des aspects de la pollution des eaux en rapport avec les pêches;

  3. indiquer le type d'infrastructure approprié et jeter les bases d'études futures et de programmes de surveillance dans les pays.

Vu le peu de temps dont disposait la mission, il n'a pas été possible de rassembler toutes les informations voulues concernant les émissions de polluants. Le présent rapport ne constitue donc qu'un aperçu préliminaire et il va de soi qu'une enquète exhaustive de la pollution des eaux intérieures ne peut être effectuée que par le personnel travaillant dans les pays. Un autre élément qui ressort du document est la profonde disparité qui existe entre les pays et, dans chaque pays, entre les différents secteurs d'activité. Elle est due à plusieurs causes objectives parmi lesquelles la nouveauté du problème, le système administratif (plus ou moins centralisé, personnel récent, etc.), la dimension du pays, le contexte historique, géographique et démographique.

Dans une première étape, on a rassemblé des renseignements sur les émissions de polluants. Les autres points examinés ont concerné l'état des pêcheries (quantité et qualité) et, éventuellement, les mortalités massives de poisson enregistrées dans le passé. On a demandé aussi si des analyses de la chair du poissons avaient été faites, notamment s'il existait des données sur les teneurs en pesticides. On a ensuite recueilli toutes les données scientifiques ou autres types de documentation disponibles concernant divers sujets, même s'ils ne touchaient qu'en partie aux problèmes de pollution (par exemple, surveillance biologique, analyse de sources ponctuelles). Enfin, la mission s'est efforcé de rassembler, sur la législation et les projets existants, des informations pouvant être utiles pour les futurs programmes et la coordination des mesures.

Telles sont les grandes lignes du présent rapport; dans la mesure du possible, l'auteur s'est efforce de transformer les renseignements qualitatifs en données quantitatives.


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