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9. PROPOSITIONS D'ACTIVITES FUTURES DANS LE CADRE DU CPCA

Le Comité FAO des pêches continentales pour l'Afrique a demandé que soit établi le présent rapport dans lequel l'auteur recense les sources de pollution, évalue les moyens disponibles localement pour étudier la pollution des eaux sous l'angle de la pêche et reconnait que le principal obstacle est le manque de données quantitatives homogènes sur les effluents et les eaux réceptrices, notamment en ce qui concerne la pollution par les pesticides. Il y souligne la nécessité de créer des laboratoires pour l'étude et le contrôle de la pollution.

Beaucoup d'Etats de l'Afrique occidentale et centrale possèdent les infrastructures essentielles nécessaires à la conduite d'études biologiques et halieutiques, mais qui ne sont pas spécialisées dans la pollution. D'autre part, ils ne disposent souvent pas de l'équipement nécessaire pour les analyses chimiques ou, si ce matériel existe, ce sont les services de base et les réactifs qui manquent (par exemple, du gaz porteur pur pour la chromatographie en phase gazeuse).

Il vaudrait mieux que la formation de chercheurs spécialisés, autre condition indispensable de la recherche sur la pollution, soit assurée par des experts étrangers travaillant auprès de laboratoires de la région, car la formation dispensée outre-mer ne tient souvent pas compte des besoins réels des pays en développement.

Le CPCA pourrait, par l'intermédiaire de son Groupe de travail de la pollution et des pêche, répondre à certains besoins, par exemple en publiant des documents ou en diffusant des méthodes d'analyse. Le CPCA devrait aussi trouver des fonds pour des projets de recherche de portée limitée et inviter les chercheurs africains à entreprendre des recherches sur la pollution des eaux dans leurs propres pays, car la production de données de base est un préalable indispensable à toute intervention scientifique dans le domaine de la pollution. Le Groupe de travail de la pollution et des pêches pourrait plus spécialement travailler sur les questions ci-après:

  1. Bases scientifiques de la lutte contre la pollution des eaux intérieures en afrique
    Examen des stratégies actuelles visant à réglementer la protection de l'environnement et de leur éventuelle application dans les pays africains.

  2. Manuel décrivant les méthodes à utiliser pour calculer la capacité d'assimilation des eaux intérieures africaines en ce qui concerne les résidus organiques
    Les techniques actuellement disponibles pour calculer le taux minimum d'oxygène après un déversement de matière organique pourraient être passées en revue, et des modèles et exemples seraient proposés pour montrer comment atténuer les effets de ces déversements. Il suffirait probablement de prendre des éléments dans des manuels existants déjà et de les compiler judicieusement.

  3. Méthodes de vérification de la toxicité de certaines substances pour les poissons africains
    En l'absence de l'équipement nécessaire pour conduire des analyses chimiques, les tests de toxicité pour le poissons constituent un instrument simple et utile pour contrôler la pollution des eaux. Il faudrait mettre au point des tests de surveillance continue des effluents et des tests d'élimination (par exemple pour les pesticides, les agents de dispersion des hydrocarbures, etc.), en les adaptant aux espèces africaines de poisson. De petits projets de recherche seront probablement nécessaires.

  4. Critères de qualité applicables aux eaux continentales de l'Afrique
    Dans le cadre d'un projet de recherche, il faudrait expérimenter un petit nombre de produits chimiques en conduisant des essais biologiques à court terme sur quelques espèces de poissons africains afin de comparer leur sensibilité avec celle d'espèces européennes et nord-américaines. Les résultats de ces essais permettront peut-être d'établir, par extrapolation, des critères de qualité des eaux pour l'Afrique.

  5. Evaluation des incidences des pesticides sur les eaux intérieures de l'Afrique
    Dans le cadre d'un projet de recherche plus complexe découlant des propositions (3) et (4), il faudrait combiner des essais de toxicité portant sur des espèces africaines de poissons avec une analyse chimique des résidus de pesticides trouvés dans les poissons et dans les sédiments. Il vaudrait mieux qu'un tel projet soit exécuté dans une zone pilote restreinte; il pourrait se terminer par une étude théorique, limitée à quelques zones, de la distribution et du sort des polluants dans l'environnement.

Remerciements

Le présent rapport a pu être établi grâce à la collaboration des personnes dont les noms figurent dans l'annexe, des informations qu'elles ont communiquées à l'auteur, du savoir et de la patience avec lesquels elles ont contribué à repérer une partie de la documentation, à organiser voyages et déplacements. L'auteur remercie vivement chacune d'entre elles.


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