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PROMOTION DE LA MISE EN ŒUVRE DES CODES DE PRATIQUE ET DES DIRECTIVES INTERNATIONAUX POUR UNE UTILISATION RESPONSABLE DES ESPÈCES AQUATIQUES EXOTIQUES ET GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉES DANS LES PÊCHES ET L’AQUACULTURE EN AFRIQUE


44. Le Secrétariat a présenté l’ordre du jour 6 sur la base du document CIFA/XII/2002/4. Le document fait l’examen des accords qui sont applicables à l’utilisation responsable des espèces aquatiques exotiques et génétiquement améliorées dans les pêches et l’aquaculture en Afrique. Il a identifié les codes de pratique ICES relatifs aux introductions et transferts d’organismes marins en tant que mécanisme clé pour aider à la prise de décisions touchant à l’introduction d’espèces exotiques; ensuite, il s’est étendu sur la mise en œuvre de ces codes.

45. Bien que l’introduction d’une espèce non indigène comporte toujours des risques, les codes ICES ont été identifiés comme fournissant un cadre pour la prise de décision et représentant une approche de précaution aux introductions d’espèces. En outre, ces codes ont été approuvés dans le Document des directives techniques pour une pêche responsable 2 de la FAO, intitulé «L’approche de précaution appliquée aux pêches de capture et aux introductions d’espèces».

46. Le Comité a été invité à passer en revue les questions et les suggestions mises en relief dans le document et à donner des directives aux membres de la FAO, de même qu’à d’autres organisations sur les voies et moyens de faciliter la mise en œuvre des codes de pratique et des directives internationaux pour une utilisation responsable des espèces aquatiques exotiques et génétiquement améliorées dans les pays du CPCA.

47. Le Comité a reconnu la complexité de la question des espèces exotiques et des espèces génétiquement améliorées ou génétiquement modifiées, puis, il a félicité le Secrétariat pour la clarté de son exposé. Nombre de délégués ont décrit leurs expériences en matière d’espèces introduites, avec des résultats négatifs. Les espèces exotiques ont été reconnues comme représentant une opportunité d’améliorer la production et de tirer avantage de l’aquaculture, mais ils sont aussi une menace à la biodiversité aquatique et aux populations qui dépendant de cette biodiversité. En conséquence, le Comité a admis qu’il importera de réaliser un équilibre dans la gestion de l’utilisation des espèces et des génotypes exotiques relativement au développement de l’aquaculture et des pêches. Les délégués ont aussi convenu que les codes de pratique, les conventions et directives internationales seraient très utiles pour la réalisation de cet équilibre. L’analyse des risques/profits serait un paramètre-clé pour décider du moment idoine auquel il faut utiliser les espèces et les génotypes exotiques dans les pêches et l’aquaculture.

48. Beaucoup de délégués ont relevé que les codes et les directives ne doivent pas devenir des barrières techniques au commerce et ils ont exprimé la crainte que l’application des codes n’impose des délais et des chargés financières inutiles au développement de l’industrie et à l’accroissement de la sécurité alimentaire. Le Secrétariat a relevé que bien que plusieurs introductions aient produit des avantages sociaux et économiques, certaines autres ont eu des retombées négatives sérieuses sur le commerce et des effets dévastateurs sur l’industrie aquacole. Dès lors, il convient d’appliquer soigneusement les codes pour préserver les intérêts à long terme du secteur de l’aquaculture. Le Secrétariat a aussi noté que souvent, les codes peuvent être aisément appliqués dans le cas de certaines introductions et que l’introduction initiale d’espèces exotiques nécessitait un examen des plus rigoureux, alors que des introductions ultérieures, comme volet des pratiques en cours, ne sont pas tenues de suivre la même procédure. Toutefois, l’on a généralement admis que des efforts doivent être faits pour recentrer le processus d’application des codes. Mais ceci doit être fait sans préjudice à l’efficacité des codes quant à leur capacité à protéger la biodiversité aquatique.

49. La portée des codes a été brièvement débattue. Certains délégués ont argué que les organismes génétiquement modifiés et les espèces introduites devraient être traités dans des codes différents. Mais les deux types d’introduction comportent des risques similaires pour la biodiversité indigène et ils devraient donc être traités sous un même code, à l’instar de ce qui prévaut dans les codes ICES. De même, les délégués ont reconnu que le secteur de la pêche de loisir, qui, jusqu’à présent, n’avait pas été réglementé par les codes internationaux, soit aussi inclus car il présente aussi des avantages et des risques à la biodiversité aquatique et aux utilisateurs de ressources aquatiques.

50. Les participants ont été unanimes à reconnaître que l’Afrique possède une mine de biodiversité aquatique qui doit être utilisée durablement et protégée. Nombre de délégués ont reconnu qu’il n’existait pas de recherche ni de connaissances sur plusieurs espèces indigènes d’Afrique. Le développement de ces espèces pour l’aquaculture pourrait servir d’alternative viable à l’introduction des espèces exotiques. En outre, l’on a noté qu’un travail de domestication, d’amélioration génétique et de gestion des stocks de géniteurs sera nécessaire pour transformer les ressources aquatiques sauvages d’Afrique en ressources viables pour une aquaculture durable. Le Comité a mis en relief la nécessité d’une recherche supplémentaire sur les espèces africaines pouvant receler un potentiel aquacole.

51. Le Comité s’est rendu compte que dans l’évaluation des risques potentiels des espèces exotiques, il ne disposait pas toujours d’informations exhaustives sur la biodiversité et les impacts écologiques d’une introduction potentielle. Ainsi, une approche de précaution et une recherche supplémentaire ont été proposées pour pourvoir à la carence d’informations.

52. Un observateur a noté que les directives internationales pourraient servir de modèles utiles pour les législations nationales. Les travaux antérieurs de la FAO ont été appréciés à cet égard et il existe encore des possibilités d’assister les pays membres à élaborer des législations nationales conformément et parallèlement aux instruments internationaux portant sur l’utilisation responsable des espèces et des génotypes exotiques.

53. Le Comité a reconnu que des informations précises sur l’historique des introductions antérieures, les caractéristiques des espèces introduites, y compris les agents pathogènes associés et l’environnement auquel les espèces exotiques auraient pu avoir accès, seraient un important outil d’analyse des risques/profits. Des sources d’information existent qui peuvent être appliquées à cette évaluation des impacts, à l’instar de la Base de données sur les introductions d’espèces aquatiques de la FAO, Fishbase et, particulièrement utile pour l’Afrique, la Base de données sur les Ressources aquatiques d’Afrique.

54. Les délégués ont également admis que des introductions inappropriées faites naguère ont causé les problèmes actuels de gestion des pêches et ils ont demandé des conseils sur les moyens de gérer ou éradiquer ces introductions. L’on a généralement admis qu’il était difficile d’enrayer les impacts d’une introduction, mais que certaines stratégies pouvaient être utilisées, comme la lutte biologique et le retrait mécanique des espèces nuisibles. Ces procédures correctives peuvent s’avérer coûteuses et peuvent ne pas être totalement efficaces pour résoudre le problème, ce qui, dès lors, met en évidence l’importance qu’il y a à mener une analyse rigoureuse avant d’autoriser une introduction.

55. A la lumière des débats ci-dessus, le Comité a recommandé que:


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