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CHAPITRE 14 - Infestations de poissons par des Crustacés Isopodes

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ILLUSTRATIONS:Planche 27 
Quatre espèces d'Isopodes parasites (Crustacea, Malacostraca) toutes appartenant à la famille des Cymothoïdés, ont été jusqu'alors rencontrées sur des poissons en Afrique. Les Isopodes Cymothoïdés sont surtout des parasites de poissons marins mais quelques espèces s'établissent sur des poissons d'eau douce. Des quatre espèces africaines, trois (Lironeca sp.) se manifestent dans le bassin du Congo. Une, L. expansus, parasite la cavité buccale du citharinidé Eugnathichthys eetveldi et est largement distribuée dans le bassin du Congo. On ne trouve les deux autres que dans le lac Tanganyika, L. tanganyicae dans la bouche du cichlidé Simochromis diagramma et L. enigmatica sur les flancs et la région caudale du clupéidé Limnothrissa miodon et Stolothrissa tanganicae. La quatrième espèce, Nerocila orbignyi, est une espèce marine euryhaline qui pénètre en estuaire; on l'a trouvée infestant les nageoires de Tilapia galilaea dans le delta du Nil. 
Les Isopodes sont parmi les plus grands (2 à 5 cm) parasites trouvés sur le poisson. Les isopodes cymothoïdés ne subissent pas de sérieuses modifications morphologiques pour devenir parasites du poisson au contraire des copépodes. A l'exception des appendices antérieurs préhensiles adaptation des parties buccales en vue de la prédation et quelques modifications du canal alimentaire, ils ne présentent pas d'aspects les distinguant des isopodes libres.  
Les cymothoïdés parasites peuvent être hautement spécifiques envers l'hôte, comme les espèces du genre Lironeca, trouvés sur des poissons africains; ils peuvent aussi manifester un faible degré, voire aucune préférence en ce qui concerne le choix de l'hôte. Les espèces les moins spécifiques sont apparemment les plus pathogènes. De sévères lésions, une érosion épithéliale, une inflammation et une nécrose du derme peuvent se développer au point d'attache de l'isopode sur la peau. Les individus demeurant dans la chambre branchiale peuvent déformer et éroder les filaments branchiaux. 
Les espèces fixées dans la cavité buccale sont ordinairement spécifiques vis-à-vis de l'hôte et non pathogènes. Certains peuvent toutefois induire une dégénérescence du cartilage lingual. L'hématophagie est démontrée chez plusieurs espèces. Le poisson infesté peut s'anémier. 
Il n'y a pas de données disponibles sur l'effet pathogène des espèces indiquées ci-dessus sur leurs hôtes africains. 
REFERENCES:64, 66, 67, 115, 301. 

PLANCHE 27: ISOPODES, PENTASTOMIDES ET MOLLUSQUES PARASITES

  1. Lironeca tanganyicae, isopode (12 mm de long), d'après Fryer
  2. Larve d'un pentastomidé
  3. Glochidium d'unionoïdé recouvert par les tissus branchiaires
  4. Larve parasite d'un bivalve mutélidé, d'après Fryer
PLANCHE 27

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