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OUVERTURE DE LA SESSION

1. Le Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) a tenu sa sixième session du 7 au 11 octobre 1985 au Mulungushi Hall, Lusaka (Zambie), à l'aimable invitation du Gouvernement zambien. Ont participé à cette session 26 représentants des pays membres du Comité, des représentants du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), de la Commission économique pour l'Afrique (CEA), de la Banque mondiale, de la Communauté économique européenne (CEE), ainsi que des observateurs des pays et organismes suivants: Canada, Etats-Unis d'Amérique, Guinée, Mozambique, Norvège, et la Banque africaine de développement (BAD). La liste des délégués et observateurs est reproduite à l'annexe C.

2. La séance d'ouverture a été présidée par M. R.M. El Sherif (Egypte), le Comité à sa cinquième session ayant demandé à l'Egypte de conserver la présidence jusqu'à l'élection du nouveau président à la sixième session, conformément à l'article II du nouveau réglement intérieur du CPCA.

3. La session a été officiellement ouverte par M. Daniel Munkombwe, Ministre d'Etat chargé de l'agriculture et de la mise en valeur des eaux; il a souhaité la bienvenue aux participants, puis a rappelé que la sécheresse prolongée qui sévit dans bien des régions d'Afrique depuis quelques années a aggravé la pénurie alimentaire critique que connaissait déjà le continent. Si l'on n'intervient pas pour infléchir la tendance actuelle - faible production vivrière, y compris dans le secteur des pêches, et croissance démographique rapide - l'Afrique sera bientôt plongée dans des souffrances sans précédent par la faim, la malnutrition et la pauvreté, a-t-il déclaré.

4. Le Ministre a ensuite insisté sur la nécessité de faire le point sur les institutions existantes du secteur des pêches, afin de déterminer si elles sont structurellement aptes à formuler des politiques et des objectifs de développement des pêches continentales, et de les remanier, le cas échéant.

5. M. Munkombwe a imputé les résultats médiocres des pêches continentales africaines au manque de technologie adaptée et de main-d'oeuvre qualifiée pour exécuter efficacement les programmes de recherche et d'aménagement, à l'insuffisance des moyens de manutention, de transformation et de stockage, aux carences des systèmes de distribution et de commercialisation et à l'insuffisance des fonds disponibles pour les programmes. Les ressources ichtyologiques de l'Afrique étant limitées, il a souligné qu'il importe que les pays du CPCA accordent un rang de priorité plus élevé au développement de l'aquaculture, qui peut suppléer la pêche pour produire davantage de poisson, donc de protéines. Il a aussi lancé une mise en garde en ce qui concerne l'introduction de nouvelles espèces dans l'ichtyofaune des eaux continentales africaines, les transferts d'espèces pouvant avoir des conséquences catastrophiques. Enfin, il a rappelé à l'attention de l'auditoire le rôle de la coopération régionale en matière d'aménagement et de développement des pêches.

6. M. B.F. Dada, Directeur de la Division des politiques et de la planification de la pêche au Département des pêches de la FAO, a pris la parole au nom du Directeur général de la FAO et du Sous-Directeur général du Département des pêches. Il a remercié le Gouvernement de la Zambie d'accueillir la session et d'avoir mis à sa disposition d'excellents moyens matériels.

7. M. Dada a noté que le CPCA se réunit tandis que l'Afrique depuis deux ans souffre dans bien des régions d'une sécheresse et d'une famine exceptionnelles. Il a rappelé les efforts que déploie la FAO pour aider les gouvernements de la région dans leurs plans à long terme de relèvement de l'agriculture, et notamment du secteur des pêches afin de permettre à l'Afrique de recouvrer sa capacité à se nourrir. Il a rappelé que les pêches continentales, qui produisent actuellement 1,4 million de tonnes par an, pourraient fournir 4 millions de tonnes de poisson si elles étaient convenablement développées et aménagées; elles contribueraient donc beaucoup plus substantiellement qu'aujourd'hui aux approvisionnements alimentaires, notamment dans les zones rurales, et exerceraient un effet bénéfique sur l'ensemble de l'économie.

8. Passant ensuite en revue les questions de fond inscrites à l'ordre du jour, M. Dada a souligné combien la collaboration régionale était nécessaire et importante, notamment pour harmoniser les politiques relatives à l'aménagement et au développement des ressources halieutiques communes des lacs et des cours d'eau internationaux. A cet égard il a insisté sur le fait que les pêcheurs traditionnels doivent pouvoir participer selon les modalités appropriées à la formulation et à l'exécution des plans d'aménagement des pêches. Enfin, il a évoqué la Conférence mondiale de la FAO sur l'aménagement et le développement des pêches, et ses suites favorables pour le CPCA et les pêches continentales africaines.

9. M. D. Dragic, Représentant résident du Programme des Nations Unis pour le développement (PNUD) en Zambie, s'est ensuite adressé aux participants; il a rappelé le rôle actif du PNUD dans le développement des pêches en Afrique, et notamment en Zambie dans le secteur de l'aquaculture, et a insisté sur le fait qu'il est nécessaire de populariser l'aquaculture tant commerciale qu'à petite échelle. M. Dragic a fait savoir que le PNUD est tout disposé à apporter son concours aux programmes de développement des pêches en Afrique.

ELECTION DU PRESIDENT ET DES VICE-PRESIDENTS

10. Le Comité a élu à l'unanimité M. E. Muyanga (Zambie) à la Présidence de la sixième session, et les représentants du Bénin, du Kenya et du Zaïre à la Vice-Présidence. Conformément au nouveau règlement intérieur du CPCA, le bureau conservera sa composition jusqu'au début de la septième session.

ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ORGANISATION DE LA SESSION

11. L'ordre du jour figurant à l'annexe A a été adopté. La liste des documents présentés au Comité se trouve à l'annexe B.

SYMPOSIUM SUR L'ETABLISSEMENT ET L'APPLICATION DES PROGRAMMES D'AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DES PECHES

12. Le Symposium s'est déroulé sous la Présidence de M. N. Odero (Kenya). Ses travaux se sont étendus sur deux jours et demi, les participants étant répartis en deux groupes. Le groupe I, sous la conduite de M. W. Odoi-Akersie (Ghana), a examiné les principes généraux de planification, la planification de l'aquaculture et l'exécution des plans relatifs aux pêcheries. Le groupe II, sous la conduite de M. V.O. Sagua (Nigeria), s'est penché sur l'aménagement des pêches dans les lacs, réservoirs, lagunes et cours d'eau. Les débats se sont appuyés sur dix documents de base et 25 communications sur des activités et rapports nationaux. Les délibérations du Symposium feront l'objet d'une publication distincte. On trouvera ci-après ses principales conclusions et recommandations.

13. Les contraintes et les priorités des pêches africaines en matière de planification ont été examinées en détail. L'absence de statistiques fiables, l'inadéquation de la recherche, le manque de personnel compétent, de financements, d'intégration des projets, et l'échec fréquent des plans dans le secteur des pêches ont été évoqués. Dans chacun des cas, des solutions ont été proposées. La première priorité a été donnée à l'amélioration des statistiques des pêches, sans lesquelles aucune planification rationnelle n'est possible. Le déploiement du personnel technique et des chercheurs doit être prévu aux plans nationaux, et l'intégration dans le système des spécialistes nouvellement formés doit être dûment programmée. Il a été recommandé d'exploiter les institutions régionales existantes, telles celles présentes au Kenya, pour utiliser pleinement leurs ressources et économiser les devises. Il faut tenir compte des facteurs extérieurs imprévus, comme la sécheresse et la pollution, dès les premiers signes. Il a aussi été recommandé d'organiser des séminaires nationaux pour promouvoir la participation populaire et donner aux décideurs une conscience plus précise des réalités.

14. La planification de l'aquaculture a été étudiée en profondeur. L'écueil le plus fréquent qui entraîne l'échec des projets est la mauvaise programmation des activités consécutives. Le faible rang de priorité en général accordé par les gouvernements aux projets met en évidence la nécessité de faire participer toutes les parties à la planification. Il a été recommandé de multiplier les projets pilotes qui dans certains pays démontrent bien les résultats positifs de l'aquaculture. Si les insuffisances de la formation et de la recherche apparaissent comme les principales contraintes, on a fait remarquer que le Centre régional africain d'aquaculture (ARAC) est sous-utilisé. La planification des projets d'aquaculture doit aller de pair avec le développement planifié des ressources humaines. Pour la bonne marche technique et dans le temps de projets d'aquaculture, il a été conseillé, lorsque les ressources en eaux sont exploitées à plusieurs fins, de planifier le projet en collaboration avec les autres usagers de manière à éviter les conflits susceptibles de retarder le développement. L'analyse des données écologiques relatives au développement de l'aquaculture et à l'aménagement des pêches est en cours d'informatisation à la FAO; elle pourra être appliquée à titre expérimental dès 1986.

15. Il a été clairement établi que le suivi de l'exécution des programmes de développement des pêches incombe aux gouvernements. La bonne exécution d'un programme tient à certaines conditions préliminaires: prise en compte de plusieurs facteurs sociaux, systèmes souples de crédits, participation populaire au suivi et à l'évaluation, et programmes solides de formation. L'exécution des plans de dévéloppement des pêches visant en particulier les marchés d'exportation doit prévoir le contrôle de la qualité. Les activités de recherche incorporées aux plans doivent être classées par ordre de priorité en prévision d'une pénurie soudaine de fonds.

16. Le débat sur l'aménagement des pêches dans les lacs africains a fait apparaître des problèmes communs aux pays riverains: mesures d'aménagement impropres, manque de fonds pour la recherche, et surtout manque de coordination des activités. Certains lacs, comme les lacs Tanganyika, Victoria, et Tchad sont dotés de mécanismes de coordination avec les sous-comités du CPCA, ou une commission indépendante (lac Tchad). Les lacs communs à deux pays (comme les lacs Albert, Georges, Kivu, Kariba, Nasser, et Nubia) ne disposent hélas pas de mécanismes qui coordonnent l'exploitation des ressources communes. Pour ces derniers, il a été recommandé qu'une collaboration en matière de recherche, de développement et d'aménagement des pêches s'instaure dans le cadre d'accords bilatéraux placés sous l'égide du CPCA. Une assistance spéciale a été demandée par les pays du Sahel riverains du lac Tchad et des réseaux hydrologiques internationaux. A cet égard la convocation d'une réunion du Sous-comité pour le Sahel a été recommandée.

17. L'aménagement des réservoirs, des lagunes et des cours d'eaux internationaux souffre du manque de données, des efforts de pêche incontrôlés, de l'introduction de nouveaux engins et de la sécheresse. Les systèmes traditionnels d'aménagement ne peuvent résister devant des situations souvent explosives, et les conflits sont nombreux.

18. Le Comité a recommandé un certain nombre de mesures correctrices. Entre autres, l'étude de l'aménagement des pêches dans des conditions de stress écologique; la promotion du développement intégré des pêches et la création d'emplois nouveaux dans les secteurs connexes; la mise au point de plans d'aménagement des pêches pour des plans d'eaux spécifiques; le contrôle de l'importation et de l'utilisation d'engins de pêche interdits; enfin, l'encouragement de la participation communautaire à l'aménagement des ressources. Le concours de la FAO a été demandé pour mettre en oeuvre ces mesures.

19. En conclusion, les participants sont convenus que les spécialistes africains devraient mettre en commun leur expérience de la planification du développement et de l'aménagement de leurs pêches, pour ne faire appel aux spécialistes de l'extérieur que lorsque les compétences requises font défaut sur place.

SUITES DONNEES A LA CINQUIEME SESSION DU CPCA

20. En présentant le document CIFA/85/3, le Secrétariat a informé le Comité de toutes les mesures prises par la FAO pour donner suite aux recommandations et aux grandes décisions du CPCA à sa cinquième session.

21. Le Comité a exprimé sa satisfaction devant les efforts déployés par la FAO pour mettre en oeuvre ces recommandations et les excellents résultats obtenus jusqu'ici.

22. Le transfert du Secrétariat du CPCA dans la région, avec la nomination du fonctionnaire principal régional des pêches pour l'Afrique à la charge de Secrétaire, a été hautement apprécié par toutes les délégations, qui se sont déclarées convaincues qu'il en résultera une approche plus pratique des problèmes et des contacts plus étroits avec les pays membres du CPCA.

RAPPORT SUR LES PRINCIPALES ACTIVITES DANS L'INTERVALLE DES SESSIONS

(a) Pêche en réservoir

23. A la recommandation de la table ronde CPCA sur l'exploitation du potentiel halieutique des réservoirs africains, qui s'est tenue au Caire (Egypte) du 11 au 13 janvier 1983, plusieurs études et documents ont été réalisés par le Secrétariat dans l'intervalle des sessions. Ces travaux, visant de façon générale à renforcer l'efficacité de la planification pour aménager et développer la pêche dans les réservoirs, ont porté sur une gamme étendue de sujets jugés prioritaires. On peut citer entre autres les thèmes suivants: examen des poissons et pêcheries pélagiques (Document technique du CPCA No 14); types de renseignements nécessaires pour prévoir avant endiguement les caractéristiques des pêcheries en réservoir (Document technique du CPCA No 12); étude des possibilités d'expansion des pêches dans les réservoirs et en aval en fonction de la conception des barrages et de leur exploitation (Document technique du CPCA No 11); les effets, pour la pêche, de la submersion de terrains débroussaillés ou non (FAO Document technique sur les pêches No 258). Le Secrétariat a en outre publié une bibliographie de la pêche dans les réservoirs africains (Document occasionnel du CPCA No 10), une synthèse des informations sur les grands réservoirs africains (Document technique du CPCA No 10), et une évaluation des projets FAO/PNUD relatifs aux grands réservoirs africains. En ce qui concerne l'avenir, on a cherché à prévoir la superficie des nouveaux réservoirs africains dans les années 80, 90 et jusqu'en 2000, et à évaluer les perspectives qu'ils ouvrent pour les pêches (Document occasionnel du CPCA No 11).

24. Dans leurs commentaires sur cette activité, plusieurs délégations ont attiré l'attention sur l'importance de la pêche en réservoir - grand ou petit - pour beaucoup de pays, même lorsque les réservoirs ne sont pas en eau toute l'année; elles ont souligné qu'il importe que l'action se poursuive au-delà de l'achèvement des projets relatifs aux réservoirs.

25. Il est demandé au Secrétariat de mettre l'accent d'ici la prochaine session sur les petites retenues, notamment en matière d'inventaire, d'utilisation polyvalente et de techniques d'aménagement.

(b) Amélioration des statistiques des pêches

26. Le Secrétariat a présenté le document CIFA/85/5, qui examine les problèmes rencontrés dans le rassemblement de données statistiques des pêches dans les eaux intérieures de l'Afrique, et propose un programme de travil permettant d'améliorer la collecte et le traitement de l'information.

27. Au cours du débat qui a suivi, le Comité a souligné combien il est important de disposer de statistiques exactes et fiables pour planifier, développer et aménager les pêches, mais a regretté que par manque de moyens élémentaires - y compris personnel, fonds et matériel - les données statistiques rassemblées dans de nombreux pays du CPCA sont grossièrement inexactes donc inutilisables pour planifier rationnellement les programmes de développement et d'aménagement des pêches. Par conséquent le Comité a insisté sur la nécessité d'améliorer les méthodes de collecte et de traitement des données dans les pays d'Afrique continentale, et a appelé la FAO à étendre et à renforcer son programme de formation aux statistiques des pêches, notamment en y faisant figurer l'utilisation des techniques de télédétection, afin d'améliorer les capacités nationales dans ce domaine.

28. Le Comité a exprimé sa satisfaction devant l'assistance fournie par la FAO et son Bureau régional pour l'Afrique pour former des personnels nationaux aux statistiques des pêches, et a recommandé que l'Organisation évalue l'efficacité de la formation dispensée jusqu'ici, notamment en ce qui concerne l'Atelier/Stage sur les statistiques des pêches dans les eaux intérieures (lac Tanganyika) organisé à Bujumbura (Burundi) en mai-juin 1984. A cet égard, le Comité a souligné que les pays intéressés doivent s'assurer que la formation dispensée est convenablement utilisée, que les personnes formées disposent des structures appropriées et de moyens suffisants pour exercer efficacement leurs fonctions.

29. Le Comité a de nouveau insisté sur le fait que les systèmes de rassemblement de données statistiques sur les pêches des pays se partageant des ressources communes doivent être harmonisés pour que les données obtenues soient comparables. Pour y parvenir, la collaboration et la coordination régionales sont indispensables, a-t-il été souligné. Il a également été insisté sur la nécessité que les pays accordent aux questions relatives aux statistiques des pêches un rang de priorité plus élevé.

(c) Pollution

30. Le document CIFA/85/Inf.8 résume les activités à la pollution des eaux. La situation de la pollution des eaux intérieures de l'Afrique de l'Ouest et du Centre a été présentée au Comité. L'étude correspondante, entreprise pour le compte de pays membres du CPCA, décrit les problèmes de pollution rencontrés au Mali, en Côte d'Ivoire, au Ghana, au Nigéria et au Cameroun; elle sera publiée comme document occasionnel du CPCA, sous le No 12. Le Comité a été informé qu'un Groupe de travail de la pollution et des pêches a été constitué par la FAO et tiendra sa première réunion en 1986 pour rédiger un document sur les “Bases scientifiques de la lutte contre la pollution des eaux intérieures en Afrique”. Les membres du Groupe de travail seront nommés par le Directeur général de la FAO.

31. Plusieurs délégués ont exprimé leur satisfaction devant le rapport qui leur était présenté et ont noté qu'un examen similaire de la situation de la pollution dans les eaux intérieures de l'Afrique de l'Est avait été publié en 1981 comme document occasionnel du CPCA, sous le No 9.

32. Au cours du débat qui a suivi le Comité a suggéré que le Groupe de travail étudie la possibilité d'évaluer l'opportunité d'un programme futur de surveillance de la pollution de l'ensemble du lac Tanganyika, et définisse ensuite dans les grandes lignes la méthodologie permettant d'étudier, dans le cadre des activités du Sous-Comité pour le lac Tanganyika, cet important écosystème en danger.

33. Les délégués ont insisté sur la question de l'évaluation des effets des pesticides sur les eaux intérieures de l'Afrique, et sur la nécessité d'entreprendre des recherches pour déterminer la toxicité de ces substances pour le poisson et mesurer l'accumulation de résidus dans le poisson destiné à la consommation humaine.

34. Parmi les autres activités ayant trait à la pollution en Afrique figure un projet FAO/PNUE de préparation d'un plan d'action pour la protection des eaux marines et littorales de l'Afrique de l'Ouest et de l'Est. Un projet de surveillance des niveaux de contamination du poisson par les métaux lourds et les pesticides en Afrique de l'Ouest et du Centre a été entrepris en 1983. Les laboratoires qui y participent ont été dotés d'instruments et leurs personnels ont reçu une formation; une opération d'intercalibrage vient de s'achever. Des activités de projet similaires en sont à la phase préparatoire en Afrique de l'Est et il a été suggéré de les compléter par des stages de courte durée dans les laboratoires adéquats à l'intention des personnels concernés par la pêche en eaux intérieures.

35. Au cours du débat, de nombreux délégués ont exprimé leur préoccupation devant le niveau croissant de la pollution et ont insisté sur les effets du phénomène dans le milieu aquatique. Ils ont insisté sur l'importance de la prévention avant que la pollution ne devienne incontrôlable. Enfin, ayant pris bonne note des activités entreprises à l'initiative du CPCA, le Comité a souligné la nécessité de poursuivre et d'étendre cette action.

RECOMMANDATIONS DES ORGANES SUBSIDIAIRES

(a) Sous-Comité CPCA pour le lac Victoria

36. Le Secrétariat a présenté les documents CIFA/85/7 et CIFA/85/8, qui contiennent les rapports de la deuxième et de la troisième sessions du Sous-Comité; celles-ci ont eu lieu en octobre 1983 et 1984 respectivement. Le Comité a été informé que la troisième session du Sous-Comité avait été précédée par un Symposium sur les principaux problèmes d'aménagement et de développement, à l'occasion duquel plusieurs communications scientifiques, maintenant publiées, avaient été faites au sujet des pêches dans le lac. Sur la base des conclusions du Symposium, il a de nouveau été affirmé qu'il est indispensable d'entreprendre un programme régional de recherche halieutique appliquée aux fins de l'aménagement et du développement des pêches dans le lac Victoria.

37. Les résolutions adoptées par le Sous-Comité à sa troisième session en faveur du programme régional demandaient notamment qu'un projet régional soit élaboré et soumis à la CEE pour financement. Selon le Représentant de la CEE il était indispensable qu'ait lieu une réunion à l'échelon ministériel entre les trois pays concernés avant qu'un tel projet puisse effectivement être formulé. Il n'avait jusque là pas été possible d'organiser cette réunion. L'observateur de la CEE a néanmoins donné à entendre qu'on pouvait envisager une autre procédure consistant en une confirmation ministérielle par pays auprès du Chef de la mission de la CEE.

38. Le Comité a approuvé les deux rapports du Sous-Comité et a instamment demandé à la FAO de bien faire sentir à la CEE la nécessité impérative d'entreprendre ce programme régional sans autre délai.

39. Dans l'attente de l'exécution du projet régional, le Comité a fait sienne la recommandation émanant de l'un des Etats riverains qui préconise d'organiser avec le concours de la FAO un atelier sur le rassemblement et la normalisation des données statistiques.

(b) Sous-Comité CPCA pour le lac Tanganyika

40. Le Sous-Comité pour le lac Tanganyika a tenu sa deuxième session en octobre 1983 à Rome (Italie), et sa troisième session à Lusaka (Zambie) les 3 et 4 octobre 1985. A sa deuxième session, il avait préparé une idée de projet pour le développement et l'aménagement des pêches du lac Tanganyika, qui a été soumise à la Communauté économique européenne (CEE) par les pays concernés. A la troisième session, il a été demandé au Représentant de la CEE de bien vouloir clarifier la position de la CEE sur la question et d'informer les pays concernés. Le Sous-Comité a en outre approuvé à sa troisième session une proposition détaillée de projet régional que la Finlande étudie actuellement pour financement.

41. Afin d'éviter que le projet envisagé par la Finlande et l'idée de projet antérieure soumise à la CEE ne fassent double emploi, le Sous-Comité a précisé sa demande auprès de la CEE, en mettant l'accent sur les éléments de développement.

42. Le Représentant de la CEE a confirmé que trois des quatre pays riverains avaient fait une demande de projet régional et qu'il sera donné suite à ces demandes. Il a exprimé l'espoir que la quatrième demande parviendra bientôt à son destinataire. Il a confirmé l'intérêt que la CEE porte à ce projet, et a suggéré que les quatre Etats riverains choisissent l'un d'entre eux pour prendre la tête de son exécution. Cette solution faciliterait grandement les procédures.

43. Le Comité a appuyé les initiatives du Sous-Comité pour le lac Tanganyika en ce qui concerne tant la proposition de projet qu'étudie la Finlande que l'idée de projet proposée à la CEE, et a demandé à la FAO ses bons offices pour assurer le financement et l'exécution de ces deux projets. Les deux rapports du Sous-Comité (Documents CIFA/85/9 et 10) ont été approuvés par le Comité.

(c) Groupe de travail CPCA sur l'évaluation des stocks

44. Le Groupe de travail du CPCA sur l'évaluation des stocks a tenu sa troisième session à Lusaka (Zambie) du 30 septembre au 2 octobre 1985 sur le thème “Relations prédateur-proie, dynamique des populations, et productivité des pêcheries des grands lacs africains”. Quatorze participants et des observateurs étaient présents, et 12 communications ont été faites. L'atelier avait pour objectifs d'examiner le rôle qu'il convient de donner aux informations sur les relations prédateur-proie dans l'aménagement et le développement des pêcheries des grands lacs et réservoirs africains, et d'identifier les besoins en matière de recherche appliquée sur les relations prédateur-proie, ainsi que d'autres activités de recherche connexes.

45. Les conclusions de l'atelier font ressortir que l'approche prédateur-proie est extrêmement utile pour comprendre les fluctuations et les tendances à long terme de l'abondance relative des espèces, comme le démontrent les communications portant sur plusieurs grands lacs ou réservoirs africains, mais qu'il faut en même temps aborder dans un esprit holiste la dynamique des populations et de la productivité. Le Groupe de travail a recommandé que le Comité, à sa sixième session, étudie la possibilité d'adopter des principes directeurs régissant l'introduction de toute nouvelle espèce de poisson dans les eaux intérieures de l'Afrique.

46. Le Comité a pris note du rapport du Groupe de travail, mais a renvoyé l'examen de la recommandation concernant l'introduction d'espèces exotiques dans les eaux intérieures de l'Afrique au point 9 de l'ordre du jour.

(d) Sous-Comité du CPCA pour la protection et le développement des pêches dans la zone sahélienne

47. Ce point de l'ordre du jour a été abordé à partir du document CIFA/85/6 présenté par le Secrétariat. Le Comité a été informé que cet organe n'a pas tenu de réunion depuis la troisième session du CPCA en novembre 1977, ses activités ayant été reprises par le Comité permanent inter-Etats de lutte contre la sécheresse dans le Sahel (CILSS) qui a nommé son propre spécialiste des pêches. Le mandat de ce spécialiste étant venu à terme, et la sécheresse s'étant aggravée entre-temps, les pays concernés ont instamment demandé au Comité de revitaliser les activités du Sous-Comité dans le secteur des pêches. A cet effet, le Comité a recommandé:

  1. qu'une évaluation des effets de la sécheresse sur les pêches continentales des pays de la zone sahélienne soit entreprise; et

  2. que le Sous-comité pour le Sahel soit convoqué dès que possible.

48. Des suggestions ont été faites en ce qui concerne les questions que devra aborder le Sous-Comité. Plusieurs pays voisins non-membres du CILSS ont demandé à être associés aux activités du Sous-Comité. Il a été recommandé de maintenir les relations existantes avec d'autres organismes interessés. Le Sous-Comité a par ailleurs été prié d'accorder une attention particulière au lac Tchad.

ETAT DE DEVELOPPEMENT DE L'AQUACULTURE EN AFRIQUE

49. Le Secrétariat a présenté le document CIFA/85/12 qui résume la situation actuelle de l'aquaculture en Afrique et récapitule les réalisations du Centre régional africain d'aquaculture (ARAC) de Port Harcourt (Nigéria).

50. Les observations des délégués et le débat qui a suivi ont essentiellement porté sur l'ARAC, la poursuite à long terme de ses activités et son programme de formation. Un complément d'information a été donné au Comité en ce qui concerne les conditions d'admission, l'évaluation du programme et l'usage accru du français dans les enseignements.

51. Les recommandations suivantes ont été faites par le Comité:

  1. avenir de l'ARAC: il est souhaitable que l'aide internationale actuelle se poursuive jusqu'à ce qu'un financement à long terme puisse être assuré par les pays membres eux-mêmes;

  2. bourses de formation à l'ARAC: les donateurs, tels la Banque africaine de développement (BAD), le Secrétariat du Commonwealth, la CEE et le PNUD devraient accroître leur aide financière;

  3. relations mutuelles entre l'ARAC et les Centres sous-régionaux de formation et de recherche: la FAO devrait étudier cette question, notamment en ce qui concerne le Centre que la Communauté économique de l'Afrique de l'Ouest (CEAO) prévoit d'établir en Côte d'Ivoire;

  4. les résultats de recherches de l'ARAC devraient être publiés et mis à la disposition des pays membres; enfin

  5. l'ARAC devrait être rapidement dotée des installations de recherche nécessaires.

52. Le Comité a recommandé que les donateurs apportent un soutien financier accru au développement de l'aquaculture, à la recherche appliquée et à la formation. Le représentant de la BAD a assuré le Comité que la Banque africaine de développement continuera à financer ces activités.

53. Le Comité a également recommandé aux pays membres du CPCA de faire en sorte que les activités suivantes reçoivent un rang de priorité plus élevé:

  1. formulation de plans nationaux de développement de l'aquaculture;

  2. formation de personnel spécialisé, soit à l'ARAC, soit dans des centres nationaux;

  3. développement de la petite aquaculture grâce à des services appropriés d'appui, par exemple à des centres pilotes de production et à la vulgarisation; enfin

  4. développement des grandes entreprises d'aquaculture fondées sur des projets pilotes bien conçus et des études détaillées de faisabilité économique.

CONSERVATION DES RESSOURCES GENETIQUES

54. Des préoccupations au sujet des introductions d'espèces se sont exprimées au cours des réunions récentes du Groupe de travail du CPCA sur l'évaluation des stocks et du Sous-Comité du CPCA pour le lac Tanganyika. Présentant cette inquiétude, le Secrétariat avait préparé un document intitulé “Introduction d'espèces et conservation des ressources génétiques” (CIFA/85/13) pour le soumettre au Comité. Ce document rappelait les motifs des transferts et des introductions: pêche sportive, aquaculture, amélioration de la productivité des zones naturelles, lutte contre les organismes indésirables, et commerce des poissons d'ornement en sont les principaux. Une récapitulation des introductions déclarées de poissons en Afrique, de provenance extérieure ou intérieure figurait dans le document. Les dangers que présentent les transferts et les introductions y étaient signalés, notamment l'introduction de maladies, la dégradation génétique du stock hôte, les effets perturbateurs sur la communauté hôte et la dégradation de l'environnement. En ce qui concerne la dégradation génétique, il a été noté que le mélange fréquent de souches génétiques de cichlidés, en particulier au sein du groupe des tilapias, tant aux fins de l'introduction dans les lacs qu'aux fins de l'aquaculture, a déjà abouti à un brassage considérable des réserves génétiques, au point que les perspectives d'isoler des souches présentant des caractères appropriés (croissance rapide, tolérance à la salinité, etc.) s'en trouvent réduites. En outre, la très grande confusion introduite dans le patrimoine génétique de ces espèces fait qu'il est maintenant plus rentable d'utiliser le stock sauvage local comme source de reproducteurs pour l'aquaculture, plutôt que d'importer une lignée dite pure.

55. Le Comité a étudié la nécessité de définir des principes directeurs pour l'examen de toute nouvelle espèce de poisson qu'il est envisagé d'introduire dans les eaux intérieures de l'Afrique, qu'elle soit de provenance intérieure ou extérieure, en s'inspirant de ceux qui ont été mis au point pour l'Atlantique nord et l'Europe, et de déterminer la forme à leur donner. Il a été convenu de constituer un Groupe de travail communiquant par correspondance, chargé de mettre en forme le Code. Il pourrait être demandé aux pays qui se sont prononcés en faveur du Code - Côte d'Ivoire, Egypte, Ghana, Sénégal, Soudan, Tanzanie et Zaïre - de désigner un expert national qui participera au Groupe de travail par correspondance du CPCA chargé de la mise au point du Code. Ce faisant, il conviendra de veiller tout particulièrement à traiter des introductions et des transferts dans les plans d'eau internationaux d'Afrique. Le Code devrait être prêt pour examen à la septième session du CPCA.

COOPERATION REGIONALE EN MATIERE DE RECHERCHES SUR LA TECHNOLOGIE DU POISSON

56. Au point 10 de l'ordre du jour, le rapport du Programme de recherches en coopération sur la technologie du poisson en Afrique (documents CIFA/85/14 et CIFA/85/Inf.4) a été présenté au Comité.

57. Celui-ci a noté que les conclusions de la Consultation d'experts FAO sur la technologie du poisson en Afrique, qui avait eu lieu à Lusaka (Zambie) du 21 au 25 janvier 1985, font apparaître que des progrès notables dans les recherches sur la technologie du poisson en Afrique ont été réalisés. La Consultation a été reconnue comme le plus important rassemblement de spécialistes en la matière et comme un lieu d'échanges ouvrant la voie à d'autres activités de recherche et au développement ultérieur dans ce domaine.

58. Le Comité a été informé que le Programme reçoit actuellement la participation de 18 institutions de divers pays africains, et que plus de 70 scientifiques figurent sur la liste des correspondants. Pour donner suite aux recommandations de la Consultation de Lusaka, les instituts nationaux devront conduire des programmes de recherche dans les domaines suivants: amélioration de la manutention et de la distribution du poisson; méthodes traditionnelles de transformation; prévention des pertes après-récolte; commercialisation du poisson et des produits de la pêche; contrôle de la qualité, inspection du poisson et activités de formation - tous ces programmes ayant une orientation concrète.

59. L'attention du Comité a été attirée sur le fait que, si le Programme a accompli des progrès et fait la preuve notoire de son utilité, son avenir est gravement menacé par le manque de fonds opérationnels qui se fait sentir dans les instituts nationaux de recherche. Il a été souligné que la FAO avait fourni des efforts considérables pour apporter des fonds pris sur les ressources de son Programme ordinaire et autres sources limitées de financement, tout en sollicitant des donateurs éventuels. Elle n'a toutefois pas obtenu de résultats positifs jusqu'ici.

60. Le Comité a examiné le rapport sus-mentionné et a exprimé sa satisfaction devant les progrès accomplis. Il s'est félicité de l'orientation du Programme, qui s'efforce de résoudre des problèmes concrets en faisant appel aux compétences régionales et qui contient un élément solide de CTPD, et a exprimé sa haute appréciation à cet égard.

61. Le Comité a noté que bien que le Programme n'encourage pas l'application d'insecticides sur le poisson fumé pour prévenir l'infestation par les insectes, il est des cas où il peut être nécessaire, en dernier recours, d'user de ces produits. Il convient alors toutefois de n'utiliser que des insecticides internationalement reconnus comme sûrs. Cela étant, le Comité a admis et approuvé les tentatives d'obtenir un aval international à l'utilisation d'insecticides efficaces dont il pourrait être fait usage dans des limites données sur le poisson fumé.

62. Le Comité a approuvé le rapport de la Consultation d'experts FAO sur la technologie du poisson en Afrique (Lusaka, Zambie, 21–25 janvier 1985) et a recommandé qu'il soit demandé à la FAO et aux Gouvernements membres d'appuyer pleinement et de façon suivie le Programme de recherches en coopération sur la technologie du poisson en Afrique.

63. Le Comité a en outre demandé que la FAO continue de rechercher des financements pour ce Programme et assure une plus large diffusion de ses résultats dans la région.

SUITES DONNEES A LA CONFERENCE MONDIALE DE LA FAO SUR L'AMENAGEMENT ET LE DEVELOPPEMENT DES PECHES

64. Dans sa présentation de ce point de l'ordre du jour, le Secrétariat a passé en revue les principaux résultats de la Conférence mondiale de la FAO sur l'aménagement et le développement des pêches qui s'est tenue à Rome du 27 juin au 6 juillet 1984, et à laquelle avaient participé les délégations de 147 pays et les représentants de plus de 60 organisations internationales.

65. La Conférence avait approuvé une Stratégie d'aménagement et de développement des pêches et un ensemble de cinq Programmes d'action interdépendants pour aider les pays en développement à accroître leur production de poisson et à améliorer leur autosuffisance individuelle et collective dans le secteur des pêches. En outre, la Conférence avait adopté une série de résolutions sur les mesures de suivi nécessaires à la mise en oeuvre de la Stratégie et des Programmes d'action, ainsi qu'en ce qui concerne divers aspects de l'aménagement et du développement des pêches.

66. La stratégie d'aménagement et de développement des pêches contient, à l'intention des gouvernements et des organisations, des principes et des lignes d'orientation pour la planification et l'exécution de l'aménagement et du développement des pêches. Elle comprend huit éléments principaux: contribution des pêches à la réalisation des objectifs nationaux sur le plan économique, social et nutritionnel; amélioration de l'autosuffisance nationale dans le secteur des pêches; aménagement rationnel et utilisation optimale des ressources en poisson; rôle et besoins particuliers de la pêche artisanale; commerce international des produits de la pêche; investissement dans le secteur des pêches; coopération économique et technique; et coopération internationale dans le secteur des pêches.

67. En ce qui concerne la communication régulière par les gouvernements de rapports sur la mise en oeuvre de la Stratégie adoptée par la Conférence mondiale sur l'aménagement et le développement des pêches, le Secrétariat a informé le Comité que, conformément à la recommandation pertinente du Comité des pêches (COFI) à sa seizième session, qui s'est tenue à Rome en avril 1985 - recommendation approuvée par le Conseil de la FAO - un modèle normalisé de présentation des rapports nationaux d'activité est en cours de préparation et sera communiqué aux pays en temps utile.

68. Le Comité a noté avec satisfaction que les cinq Programmes d'action inter-dépendants approuvés par la Conférence sont tous pertinents pour l'Afrique continentale; ils couvrent les cinq domaines distincts mais interactifs suivants: planification, aménagement et développement des pêches; développement de la pêche artisanale; développement de l'aquaculture; commerce international du poisson et des produits de la pêche; enfin, rôle des pêches dans la lutte contre la sous-alimentation.

69. Au titre du Programme d'action I: planification, aménagement et développement des pêches, le Comité a été informé que deux grands domaines d'activité ont été identifiés pour améliorer l'aménagement et le développement des pêches en Afrique continentale. Il s'agit d'une part de services consultatifs conçus pour renforcer les capacités nationales en matière de planification, d'aménagement et de développement des pêches tant maritimes qu'en eaux intérieures et organisés avec l'appui financier de Norvège; d'autre part, du renforcement de la collaboration régionale à l'aménagement et au développement des pêches grâce à l'aide apportée aux organismes régionaux et sous-régionaux des pêches et à leurs programmes, comme par exemple au présent Comité et aux programmes régionaux proposés par ses Sous-comités pour le lac Tanganyika et le lac Victoria dont la Finlande et la CEE étudient les financements respectifs. Le Comité s'est félicité que la FAO se propose de nommer un fonctionnaire du développement des pêches en Afrique de l'Est, celui-ci sera chargé d'apporter un appui technique aux pays de la sous-région et d'exercer un rôle de coordination dans le développement et l'aménagement des lacs dans la vallée du Rift.

70. En ce qui concerne le Programme d'action II: développement de la pêche artisanale, le Comité a été informé qu'un projet de développement intégré des pêches continentales en Afrique de l'Est a été élaboré, et que les Pays-Bas ont fait savoir qu'ils seraient prêts à en appuyer certains éléments. Il a aussi été noté que le projet FAO/Danemark de développement intégré des pêches artisanales basé à Cotonou (Bénin) comporte un élément intéressant les pays de l'Afrique de l'Ouest.

71. En ce qui concerne le Programme d'action III: développement de l'aquaculture, le Comité a noté que le Centre régional africain d'aquaculture installé au Nigéria sera appuyé par le PNUD jusqu'à la fin de 1986. Il a été conseillé aux pays d'user pleinement de ses installations et de ses services.

72. En ce qui concerne le Programme d'action IV: commercialisation internationale des produits de la pêche, le Comité a été informé de la création récente du Service d'information et de coopération pour la commercialisation des produits de la pêche dans la région africaine (INFOPECHE) dont le siège est établi à Abidjan (Côte d'Ivoire) grâce à des fonds fournis par la Norvège.

73. En ce qui concerne le Programme d'action V: promotion du rôle des pêches dans la lutte contre la sous-alimentation, qui est financé par la Norvège notamment, le Comité a noté que les programmes régionaux de recherche en coopération sur la technologie du poisson seront encouragés et qu'une formation pertinente sera fournie. Le Comité a en outre été informé qu'un atelier régional sera organisé à Dakar en 1986 à l'intention des pays francophones d'Afrique, et sera suivi d'un atelier national en Ouganda.

74. Le Comité a unanimement approuvé le rapport de la Conférence mondiale de la FAO sur l'aménagement et le développement des pêches et s'est vivement félicité des efforts déployés par la FAO pour mettre en oeuvre la Stratégie et les Programmes d'action. Il a en particulier vigoureusement approuvé les idées de projets spécifiquement destinées à l'Afrique continentale et a appelé les organismes donateurs et les institutions de financement à fournir l'aide financière nécessaire à l'exécution de ces programmes.

PROPOSITIONS CONCERNANT LE PRINCIPAL THEME DE DISCUSSION A LA SEPTIEME SESSION DU CPCA

75. En présentant ce point de l'ordre du jour (document CIFA/85/16), le Secrétariat a informé le Comité qu'il était devenu coutumier d'organiser un grand symposium conjointement à chacune des sessions du CPCA. Parmi les sujets traités par le CPCA à ses sessions antérieures, on compte l'évaluation des ressources et le développement de l'aquaculture, les pêches dans les cours d'eau et les plaines d'inondation, l'aménagement et le développement des pêches dans les bassins hydrologiques, et les perspectives ouvertes aux services d'encadrement et de vulgarisation dans les pêcheries continentales d'Afrique, notamment en matière de pêche artisanale et de formation professionnelle. Conjointement à la présente session a été organisé un symposium sur l'établissement et l'application des programmes d'aménagement et de développement des pêches.

76. Etant donné le potentiel incontestable de la pêche dans les petits plans d'eau et l'importance qu'elle revêt pour l'avenir, comme l'indique le document CIFA/85/16, le Comité a unanimement fait sienne la proposition que le symposium qui sera organisé conjointement à la septième session soit consacré au développement et à l'aménagement des pêches dans les petits plans d'eau.

77. Compte tenu de l'importance de la commercialisation et du commerce, de la technologie de la pêche et des statistiques dans le développement des pêches intérieures, le Comité a en outre recommandé que ces sujets soient examinés lors des sessions à venir.

QUESTIONS DIVERSES

78. Il a été proposé de créer un Sous-Comité pour les lacs artificiels de l'Afrique de l'Ouest. Les délégués ont été informés que la création d'organes subsidiaires du CPCA est soumise à des procédures précises et doit faire l'objet d'une étude détaillée. La question devra donc être étudiée dans l'intervalle des sessions.

79. Il a été suggéré d'organiser une conférence panafricaine des pêches dans un avenir assez proche. A cet égard, il a été dit qu'une telle réunion pourrait être envisagée dans le cadre de l'action consécutive à la Conférence mondiale des pêches. La question du développement des pêches maritimes et continentales en Afrique pourrait néanmoins être soumise, pour examen, à la Conférence régionale de la FAO pour l'Afrique à une session future.

80. L'assistance est convenue que l'African Journal of Tropical Hydrobiology and Fisheries devrait être publié à nouveau. La possibilité de consacrer une publication aux pêches dans les eaux continentales sera étudiée par la FAO dans l'intervalle des sessions, en consultation avec les pays concernés.

DATE ET LIEU DE LA SEPTIEME SESSION

81. Le Comité a été informé que, conformément à l'article IV.2 du règlement intérieur du CPCA, le Comité est invité à se réunir par le Directeur général de la FAO qui décide de la date et du lieu des sessions en consultation avec son Président et les autorités compétentes du pays hôte, compte tenu des avis formulés par le Comité. Celui-ci a proposé de tenir sa septième session en 1987 mais la date exacte et le lieu en seront décidés par le Directeur général de la FAO.

82. Cela étant entendu, les représentants du Bénin, du Sénégal et du Soudan ont fait connaître l'intérêt que manifestent leurs pays respectifs pour l'accueil de la septième session du CPCA, sous réserve de l'approbation définitive des gouvernements concernés, qui sera dûment communiquée au Directeur général de la FAO.

ADOPTION DU RAPPORT

83. Le rapport a été adopté le 11 octobre 1985.


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