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OUVERTURE DE LA SESSION

1. Le Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) a tenu sa Deuxième Session du 3 au 7 octobre 1975 à Accra. Les représentants de vingt pays members, un représentant des Nations Unies et du Programme des Nations Unies pour le développement, observateurs du Royaume-Uni, de la Belgique, du Brésil, de la France et de six organisations internationales ont assisté à la Session. La liste des participants figure à l'Annexe A du présent rapport.

2. Le Session a été ouverte par Monsieur Y. Habtu, Représentant régional par intérim de la FAO pour l'Afrique. Le Lt Col. Alhaji Idissa “Commissioner for Trade and Tourism”, pour le Lt Col. P.K. Nkegbe “Commissioner for Agriculture” du Ghana, souhaita ensuite la bienvenue aux participants au nom du Gouvernement du Ghana (Annexe B).

3. Le Représentant régional par intérim pour l'Afrique, Monsieur Y. Habtu, s'adressa alors aux participants au nom du Directeur général de la FAO. Il déclara que les captures des pêches continentales d'Afrique pourraient être pratiquement doublées si des mesures appropriées étaient prises pour améliorer les méthodes d'aménagement. Il examina les principaux obstacles à la poursuite du développement des pêches, ainsi que les progrès accomplis par le Comité depuis le début de ses activités à la fin de 1972. Il informa les participants de la réorganisation du Bureau régional de la FAO, qui reflète mieux à présent l'importance des pêches et de la production d'aliments en Afrique (Annexe C).

4. Les activités du Comité ont été examinées dans une allocution prononcée par Monsieur C.H. Clay, parlant au nom du Directeur général de la FAO et de Monsieur F.E. Popper, Sous-Directeur général (Pêches). Des références précises ont été faites aux efforts du CPCA dans le domaine de l'aquiculture, au plan d'action pour la protection et le développement des pêches de la zone sahélienne et au programme multidiscipline proposé pour le développement des petites pêcheries. La nécessité de poursuivre la coopération entre les organisations de pêches internationales s'intéressant aux pêches continentales en Afrique et le CPCA a été soulignée, l'intérêt des premières étant démontré par les nombreuses organisations représentées à cette Dauxième Session (Annexe D).

ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR ET ARRANGEMENTS POUR LA SESSION

5. Le Comité a adopté l'ordre du jour figurant à l'Annexe E ayant seulement apporté un léger changement dans la présentation.

ELECTION DU PRESIDENT ET DU VICE-PRESIDENT ad hoc

6. En l'absence du Président et des Vice-Présidents élus par la Première Session du Comité à N'Djamena, Tchad, 29 novembre–5 décembre 1972, le représentant du Directeur général, en vertu du Règlement intérieur du Comité, invita à la nomination d'un Président et d'un Vice-Président ad hoc pour diriger la Deuxième Session du Comité. Les délégués du Ghana, Monsieur J.N.N. Adjetey, et du Sénégal, Monsieur E.H. Sène ont été proposés par le délégué du Nigeria secondé par le délégué de la Côte-d'Ivoire. Ils ont été dûment élus, respectivement, Président et Vice-Président.

DEVELOPPEMENT DES PECHES DANS LA ZONE SAHELIENNE

7. Le Comité prit note du Document CIFA/75/8 “Développement des pêches dans la région du Sahel” et du Document CIFA/75/Inf.4 “Résumé du Rapport de la Consultation sur les problèmes des Pêches de la zone sahélienne”. Il félicita la FAO et le PNUD de leur promptitude face à la situation d'urgence affectant les pêcheries dans les bassins du Tchad, Niger et Sénégal due à la sécheresse prolongée.

8. Les conclusions de la Consultation sur les problèmes des pêches de la zone sahélienne (Bamako, Mali, 13–20 novembre 1974) ont été examinées par les participants. Ces derniers ont été informés que le projet de Préparation d'un plan intégré de développement pour l'utilisation optimale des ressources halieutiques des eaux continentales de la zone sahélienne qui résulta de la Consultation avait déjà été approuvé par le PNUD et que l'agence exécutive, la FAO, était en train de recruter un directeur de projet. Le Comité inquiet du délai encouru dans le démarrage de ce projet demande à la FAO de faire l'impossible pour son exécution immédiate.

9. Le Comité a approuvé à l'unanimité la recommandation (No. 1) suivante visant à la création d'un Sous-Comité ad hoc du CPCA pour la protection et le développement des pêches du Sahel.

Le Comité des Pêches Continentales pour l'Afrique

Considérant les conditions spéciales des pêches de la zone sahélienne et les effets à long terme de sécheresses répétées sur les stocks de poisson, le rendement de la pêche et les pêcheurs;

Considérant la recommandation de la Consultation sur les problèmes des pêches de la zone sahélienne de développer un programme d'action d'assistance aux pêches de la zone sahélienne dans les domaines de la formation, la recherche et la gestion et considérant aussi le besoin d'examiner régulièrement les problèmes de développement des pêches dans la région;

Etablit, par la présente, en conformité avec l'Article IX, paragraphe 1 du Rêglement intérieur du CPCA, un Sous-Comité ad hoc pour la protection et le développement des pêches de la zone sahélienne, ci-après dénommé Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel.

Mandat

Les fonctions du Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel comprendront, en particulier:

  1. agir au nom du CPCA durant les périodes inter-sessionnelles en ce qui concerne les questions ayant trait aux pêches de la zone sahélienne;

  2. assurer la liaison entre les organismes régionaux intéressés aux pêches de la zone sahélienne et le CPCA;

  3. conseiller, selon les besoins, le Projet régional pour la Préparation d'un plan intégré de développement pour l'utilisation optimale des ressources halieutiques des eaux continentales de la zone sahélienne et, éventuellement, conseiller le Projet à long terme concernant le plan intégré de développement;

  4. faire rapport au CPCA à chaque session, sur ses activités durant la période intersession.

Réunions

Le Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel se réunira tous les deux ans pendant les sessions du CPCA ou à d'autres périodes intermédiaires selon les besoins dictés par ses responsabilités.

Composition

Le Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel sera composé des pays membres du CPCA participant au Projet régional susmentionné et à l'éventuel projet à long terme et qui ont exprimé le désir d'être membres, et d'au moins un membre du Comité exécutif du CPCA.

Le Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel élira son propre bureau.

Les Organisations régionales s'occupant de pêches dans la zone sahélienne seront invitées en qualité d'observateur aux réunions du Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel.

Secrétariat

Le Secrétariat du Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel sera désigné par le Directeur général.

Dépenses

Les dépenses de voyage des représentants des pays participant aux réunions du Sous-Comité ad hoc du CPCA pour le Sahel seront à la charge des pays eux-mêmes ou défrayées par d'autres sources de financement identifiées dans ce but.

COOPERATION AVEC LES ORGANISMES AFRICAINS S'OCCUPANT DES PECHES

10. Le Comité a étudié avec intérêt le document CIFA/75/9, Coopération avec les Organismes africains s'occupant des Pêches, et a félicité le Secrétariat pour la préparation de cette étude très complète traitant des organismes internationaux s'occupant des pêches continentales en Afrique.

11. Des observateurs, représentant la majorité des organismes internationaux ayant fait l'objet de cette étude, étaient présents et ont saisi cette occasion pour donner au Comité des informations complémentaires sur les tâches que ces organismes remplissent dans le domaine des pêches. Il a été noté par le Comité que ces organismes sont répartis inégalement en Afrique. Certains bassins fluviaux, tel que le Niger, par exemple, bénéficient des activités de plusieurs organisations alors que d'autres bassins internationaux ne disposent pas de services nécessaires pouvant résoudre les problèmes des pêches au niveau international. Le Secrétaire Exécutif de la Commission du Fleuve Niger souligne le fait que sa Commission ayant le plus grand nombre de membres appartenant aux divers organismes de l'Afrique de l'Ouest, joue un rôle important de coordination.

12. Il a été réaffirmé que le CPCA était le seul organisme international s'occupant exclusivement des pêches continentales de tout le continent africain et devrait donc être seul responsable des fonctions principales de coordination, assurant ainsi la liaison, dans le domaine des pêches, avec tous les experts et organisations.

13. Le Comité a appuyé les principales conclusions exposées au document CIFA/75/9 et a recommandé (No.2) que:

  1. Le CPCA invite les organismes internationaux africains s'occupant de pêches continentales à toutes les réunions pertinentes du CPCA et réciproquement, qu' il soit invité aux réunions de ces mêmes organismes traitant de pêches continentales;

  2. Le CPCA effectue des études approfondies des travaux des organismes s'occupant principalement du développement des pêches. Dans ce contexte ont été mentionnés l'OMVS, la Commission du Fleuve Niger, la Commission du Bassin du Lac Tchad et la future Commission des Pêches du Lac Victoria;

  3. Le CPCA, à leur requête, aide les pays ayant des eaux internationales mais n'appartenant à aucun organisme permettant de promouvoir une collaboration internationale à créer de tels organismes.

14. Remarquant que la Fondation Internationale pour les Sciences (IFS) n'a pas son Siège en Afrique, son rôle dans la recherche et la collaboration dans le domaine des pêches continentales, et en particulier la pisciculture, a été d'autant plus apprécié. Dans ce contexte, le Comité a insisté pour que des remerciements officiels soient transmis à l'IFS par le Secrétariat pour l'appui donné à la recherche aquicole en Afrique et, en particulier, pour avoir facilité la participation d'un certain nombre de spécialistes africains à la deuxième session du CPCA et au symposium sur l'aquiculture.

LES PECHERIES ARTISANALES

15. Le Comité a pris note du rapport présenté par le groupe de travail du CPCA sur les Pêcheries Artisanales (CIFA/75/5) qui s'est réuni à Accra, Ghana, les 17 et 18 février 1975 et a exprimé sa satisfaction du travail accompli. Le Comité a réétudié les obstacles communs qui se posent aux pêcheries artisanales en Afrique.

Ceux-ci ont été détaillés par le groupe de travail comme suit:

  1. manque de connaissances sur le potentiel des ressources;

  2. manque de capitaux (crédit) pour l'acquisition d'engins et de bateaux de pêche appropriés modernes, dont le prix est souvent excessif sur les marchés locaux;

  3. éloignement et souvent difficulté d'accès des villages de pêcheurs, absence de voies d'accès, pénurie de transports rapides par eau et de points de débarquement;

  4. insuffisance ou absence totale de moyens de conservation, de transformation, de commercialisation et de distribution du poisson, qui entraîne des pertes importantes de denrées, résultant surtout de l'infestation par des insectes;

  5. caractère saisonnier de la pêcherie, entraînant des revenus irréguliers et des difficultés de remboursement des prêts;

  6. vieillissement rapide de la population de pêcheurs, dû aux migrations des jeunes pêcheurs vers les villes;

  7. absence d'organisations efficaces de pêcheurs: coopératives, organismes de crédit, etc.;

  8. insuffisance des services halieutiques et du personnel gouvernementaux et incapacité des services des pêches d'obtenir la création de nouveaux postes et de retenir le personnel qualifié.

16. Le Comité a approuvé les conclusions et recommandations du groupe de travail et a félicité la FAO pour la rapidité avec laquelle il a exécuté certaines de ses recommandations. Le Comité a mentionné en particulier le projet régional proposé pour le développement des pêcheries à petite échelle en Afrique élaboré dans le document CIFA/75/5 Supp. 1 qui a été discuté en détail.

17. Certaines délégations, tout en exprimant leur reconnaissance à la FAO des efforts déployés pour développer les petites pêcheries, ont souligné le fait que le projet régional tel qu'il a été proposé ne correspondait pas exactement aux besoins de ces pays. D'autres délégations ont été d'avis que le projet proposé pourrait avoir des répercussions négatives sur les projets nationaux existants ou autres projets du PNUD et, qu'au lieu de cela, de l'aide devrait être fournie aux pays pour la réalisation de leurs plans actuels pour le développement de leurs pêcheries des eaux continentales. D'autres ont été d'avis qu'il n'y avait pas assez de démonstration pratique de méthodes en vue d'amener au développement de la pêche dans les programmes des séminaires proposés.

18. On est convenu que la réunion soit suspendue pour permettre au groupe de travail du CPCA de se réunir en session ad hoc pour réétudier les objectifs à court terme du projet proposé.

19. Le groupe de travail du CPCA sur la pêche artisanale, conscient que de fortes allocations budgétaires pour des projets PNUD sur la pêche artisanale ne peuvent pas être envisagées pendant le cycle du plan quinquennal PNUD qui se termine en janvier 1977, est d'avis que l'alternative la plus acceptable au PNUD serait un petit projet qui devrait être l'étape préparatoire d'un plus grand projet régional. Le groupe de travail a donc proposé que les objectifs à court terme du projet proposé soient révisés pour mieux faire ressortir les besoins tels qu'ils ont été exprimés par le Comité en se basant sur les points suivants:

  1. que le Siège du projet proposé soit au Bureau régional de la FAO pour l'Afrique, â Accra, et que, autant que possible, ses experts-conseils soient à la disposition des pays participants pour les aider dans l'exécution des projets nationaux.

  2. que la plus grande préoccupation du projet soit le rassemblement de données et d'information sur les petites pêcheries (dans les deux langues de travail du Comité) et, dès que possible, la diffusion de ces données au niveau approprié à tous les pays membres du CPCA.

  3. que les sommes allouées par le PNUD aux séminaires soient suffisamment augmentées pour permettre aux participants de prendre part aux voyages d'étude qui, d'un commun avis, accélèrent le transfert de la technologie.

20. Les propositions du groupe de travail ont été approuvées par le Comité qui recommande (No.3) que les objectifs à court terme du projet proposé (voir CIFA/75/5, Sup. 1) soient révisés par le Secrétariat conformément aux souhaits exprimés par le groupe de travail sur les pêches artisanales et que la FAO et le PNUD apportent tout leur soutien à la réalisation du projet ainsi modifié, et que de l'aide supplémentaire soit requise des organes donataires appropriés.

LES PECHERIES DES PLAINES INONDABLES

21. La Première Session du CPCA (N'Djamena, 1972) et le Symposium associé sur l'évaluation des ressources des pêches dans le développement et l'aménagement des pêches continentales ont recommandé qu'un groupe travaillant par correspondance soit créé pour la collection des données disponibles sur la pêche dans les plaines inondables et pour la stimulation des études dans ces domaines.

22. Le Groupe de travail par correspondance a réuni les données sur ce sujet pendant la période intersession. A partir de celles-ci, les quatre documents ci-après ont été préparés:

  1. le Document Occasionnel du CPCA No.3, paru en 1974, examine les considérations générales et théoriques sur les prises de poisson dans les fleuves africains, et démontre clairement la grande valeur des pêcheries à l'échelle continentale. Il souligne également que les plaines inondables sont les lieux principaux de l'activité biologique et de la pêche dans les bassins des fleuves;

  2. le Document Technique du CPCA No.3, L'écologie des pêches dans les plaines inondables africaines, présente en forme synoptique les données disponibles sur ces zones;

  3. la communication CIFA/75/Inf.9 décrit un modèle généralisé par ordinateur qui examine les relations entre le régime des crues, les populations piscicoles et les divers types de pêcheries;

  4. le Document CIFA/75/SE 16 décrit les techniques d'aquiculture extensive pouvant être pratiquées dans ces secteurs.

23. De nombreuses délégations ont attiré l'attention sur l'importance considérable des pêcheries dans les plaines inondables et ont exprimé leur souci sur la manière dont les plaines sont aménagées pour des objectifs agricoles ou industriels sans la moindre consultation avec les organisations nationales ou internationales chargées des pêches. De telles mesures d'aménagement menacent les populations de poisson et l'équilibre des pêches causant une baisse importante des prises. Outre, aux changements de la forme de la plaine et du régime des crues, l'utilisation des insecticides pose une menace potentielle aux consommateurs de produits de la pêche. Ces problèmes ont maintenant atteint des proportions sérieuses, et l'établissement d'un mécanisme assurant la coopération entre les divers projets pour le développement des aspects alternatifs de la plaine a été jugé indispensable. En plus, l'investigation des méthodes alternatives, telle que l'aquiculture extensive ou la manipulation des régimes de crues, qui sont plus adaptées au développement intégral de la plaine ou du système fluvial doivent bénéficier d'une priorité absolue.

24. La conclusion qui découle de l'analyse des données disponibles est que la formulation des politiques d'aménagement est empêchée par le manque d'information. La majorité des délégués sont convaincus qu'une amplification des recherches fondamentales et appliquées est nécessaire et il est recommandé (No.4) que les pays membres concentrent plus d'efforts sur le rassemblement des données. Cependant il y a un besoin de conseils sur les objectifs et programmes de ces recherches qui doivent provenir d'un groupe ou organisme international.

25. Dû à la nécessité d'une aide accrue sur le plan continental, le Comité recommande (No.5) que l'on explore les possibilités d'un projet régional pour les fleuves et les plaines inondables. Des mesures au niveau national, traitant de plaines inondables particulières doivent être insérées dans la planification nationale sous forme de projets qui pourraient éventuellement être coordonnés par le projet régional.

26. Le Comité recommande (No.6) que les pêcheries des fleuves et leurs plaines inondables forment le thème d'un Symposium ou Séminaire en liaison avec la prochaine session du CPCA.

27. Les besoins immédiats en données et conseils peuvent être partiellement satisfaits par la transformation du Groupe de travail par correspondance existant en Groupe de travail sur les pêcheries des fleuves et des plaines inondables. Le Comité recommande (No.7) instamment, qu'un tel groupe soit établi avec le mandat suivant:

Le groupe de travail sur les pêcheries des fleuves et des plaines inondables devra:

  1. rassembler et interpréter les données disponibles sur la morphologie, l'hydrologie, l'écologie et les pêches des fleuves et plaines inondables de l'Afrique.

  2. rassembler les données sur les projets et propositions de développement des bassins fluviaux et définir les effets possibles d'un tel développement sur la pêche des fleuves et des plaines inondables.

  3. développer des méthodes pour l'évaluation rapide des stocks des fleuves et plaines inondables, identifier les techniques pour l'aménagement de leurs pêcheries et conseiller les gouvernements membres sur des programmes et objectifs de recherche sur ces thèmes.

  4. préparer une idée de projet pour l'étude régionale et le développement des pêcheries des fleuves et des plaines inondables.

  5. formuler le prospectus pour un séminaire ou symposium sur les pêcheries des fleuves et des plaines inondables qui se tiendra en liaison avec la troisième session du CPCA, et

  6. travailler en coordination avec les autres groupes intéressés aux divers aspects de l'aménagement des plaines inondables.

28. Afin de couvrir de façon adéquate les divers types de plaines inondables, il a été jugé nécessaire que le Groupe de travail se réunisse deux fois pendant la période inter-session, une fois en Afrique de l'Ouest et une fois en Afrique de l'Est.

29. A cause de l'intérêt mondial concernant les pêches des fleuves et des plaines inondables, ainsi que la similarité des conditions dans les fleuves tropicaux d'autres continents, le Comité a soutenu l'idée qu'il serait mutuellement profitable de discuter de ces problèmes lors d'une réunion internationale à convoquer au cours du biennium prochain ou de celui subséquent.

EVALUATION DES STOCKS

30. La Première Session du CPCA a recommandé la création d'un groupe de travail par correspondance sur l'évaluation des stocks et a demandé qu'une réunion ad hoc sur l'évaluation des stocks de poisson soit organisée durant la Deuxième Session du CPCA.

31. Le Groupe de travail par correspondance a été dûment créé et il a défini un nombre de problèmes nécessitant une attention prioritaire comme suit: que les responsables de la programmation répondent au besoin de directives sur les véritables objectifs de l'aménagement; le besoin de rapports plus étroits entre les chercheurs sur l'évaluation des stocks; le besoin d'aide et de conseils aux différents stades de l'utilisation des données et le besoin primordial d'améliorer les méthodes et instruments disponibles pour une évaluation exacte des stocks dans les eaux intérieures d'Afrique.

32. Selon les priorités établies, une Réunion ad hoc sur l'élaboration de méthodes accélérées d'évaluation des ressources dans les eaux continentales s'est tenue les 1er et 2 octobre 1975. La réunion présidée par M. C.J. Vanderpuye (Ghana) groupait douze personnes provenant de sept pays africains et de la FAO, Rome. Le résumé de son rapport a été adopté par le CPCA comme suit (paragraphes 33 à 44):

33. L'utilisation d'engins acoustiques pour l'évaluation rapide de la quantité de poisson dans un lac a été discutée. Il a été souligné que plusieurs travaux préliminaires doivent être menés à bien, souvent à l'aide d'engins acoustiques ordinaires avant d'arriver à des estimations exactes de la biomasse. Un équipement spécialisé peut être nécessaire afin d'identifier les différentes sortes de traces d'écho. A l'aide de certaines modifications ces engins acoustiques ordinaires peuvent même servir à l'estimation approximative des changements quantitatifs de la biomasse. Des estimations précises nécessitent un équipement relativement coûteux et une calibration à l'aide de techniques variées. Une analyse des coûts de ce dernier type d'évaluation démontre clairement le besoin d'utiliser cet équipement et le personnel spécialisés pour plusieurs projets et institutions et non pas indépendamment.

34. La réunion ad hoc a donc appuyé la proposition de créer un Centre régional FAO/PNUD pour les investigations à l'aide d'engins acoustiques dans les eaux intérieures d'Afrique et recommandé (No.8) que le Centre fournisse aide et formation pour l'utilisation de méthodes et engins acoustiques ordinaires, ainsi que les experts et les engins nécessaires à l'évaluation de la biomasse.

35. Il a été démontré que la détermination de l'âge, difficile pour les pêches tropicales, n'était pas une condition nécessaire à l'utilisation de méthodes conventionnelles d'évaluation de stocks individuels. Cependant, on a aussi noté que les changements rapides qui se produisent normalement dans les pêcheries, les variations importantes et imprévisibles dans le recrutement de jeunes poissons pour le stock, et les nombreuses interactions entre les stocks limitent sérieusement l'utilité de méthodes classiques. Des preuves ont été données démontrant que le niveau d'exploitation qui pourrait donner des rendements maximums pour la pêche au chalut dans le lac Malawi altérait également la composition des ressources réduisant le nombre des espèces existant dans la partie exploitée du lac.

36. La réunion notant les difficultés que présentent les méthodes théoriques d'évaluation des stocks recommande (No.9) que les institutions faisant de la recherche sur l'évaluation des stocks et l'aménagement des pêches donnent plus d'importance aux études empiriques sur les effets de l'exploitation. Ce qui est surtout nécessaire est une approche globale permettant d'amener les recherches détaillées en matière de pêcheries à un échantillon statistiquement valable de chacun de chacun de différents types de pêcheries continentales.

37. Les prises totales d'une rivière se sont révélées être en fonction soit de la longueur de la rivière ou de la superficie de son bassin versant. Ces relations ont servi à prévoir la productivité des systèmes fluviaux. Etant donné que la production totale des rivières africaines, ainsi prévue, est considérable par rapport aux autres ressources, les pêcheries fluviales méritent plus d'attention qu'elles n'en ont reçu à ce jour.

38. La réunion a été d'accord que les rivières et fleuves ont été négligés en matière de recherche piscicole et a noté, en particulier, qu'ils doivent être mis en valeur dans plusieurs buts outre à la pêche. Le Groupe recommande donc (No.10) qu'un programme d'envergure continentale soit établi afin d'accroître les connaissances sur les pêches fluviales et améliorer les stratégies pour leur exploitation et aménagement.

39. Des méthodes de manipulation de données avancées sont utilisées par nombre de chercheurs piscicoles en Afrique. Les programmes de surveillance à base de filets maillants tels que décrits durant la réunion pour les lacs Kainji et Volta nécessitent notamment des méthodes de manipulation avancées. Cependant, la majorité des chercheurs ne connaissent pas suffisamment les techniques de manipulation des données et ont besoin d'aide pour arriver à une décision juste sur quand et comment utiliser les différents niveaux de techniques de manipulation des données disponibles.

40. Consciente du besoin d'aide à tous les niveaux, y compris même la préparation de feuilles de travail pour calcul manuel, la réunion recommande (no.11) que la FAO considère l'établissement d'un poste de conseiller en manipulation des données techniques sur les pêches en tenant particulièrement compte des besoins africains.

41. Les différentes sortes d'études statistiques nécessaires pour évaluer le comportement et la performance des pêcheries continentales ont été discutées. Afin d'obtenir des données statistiques fiables et utiles aux administrateurs et gérants, un taux élevé de précision est nécessaire, qui ne peut être atteint que par voie d'échantillonnage. On a souligné le besoin d'intégration dans la planification et l'exécution de toutes ces études.

42. La réunion est convenue que les données statistiques continuent d'être inadéquates et recommande (No.12) que les départements des pêches, les instituts et les projets élargissent l'envergure de leurs programmes statistiques particulièrement en y incluant les données économiques, et demandent conseil aux statisticiens pour la planification et l'élaboration de ces programmes, afin d'assurer aussi bien l'exactitude scientifique que l'intégration au sein du programme global d'évaluation.

43. Le Comité a approuvé les recommandations de la réunion ad hoc et donné son accord à la continuation du groupe de travail par correspondance sur l'évaluation des stocks. Au cours de la discussion on a encore souligné le fait qu'en Afrique on trouvait très peu de personnes ayant une formation suffisante dans le domaine de l'évaluation des stocks et ils recommandent (No.13) qu'un (ou des) cours de perfectionnement en matière d'évaluation des stocks continentaux soit (ent) organisé (s) en Afrique aussitôt que possible et que l'on cherche des bourses d'études supplémentaires pour la formation approfondie d'individus qualifiés. On nota que les pays avaient des difficultés à obtenir les données statistiques demandées par la FAO, ainsi que celles servant localement à la planification et l'évaluation. Il est donc recommandé (No.14) que la FAO étudie la possibilité de mettre sur pied des cours nationaux de formation sur la statistique établis pour chaque pays pour de brèves périodes.

44. Le besoin de recherches plus poussées en évaluation des stocks, particuliérement dans le domaine des ressources fluviales, a été soulevé avec l'espoir d'accomplir cette tâche du moins partiellement, à l'aide de projets tels que le projet régional FAO/PNUD pour un plan de développement intégré pour l'utilisation optimale des ressources halieutiques des eaux continentales de la zone sahélienne.

SYMPOSIUM SUR L'AQUICULTURE EN AFRIQUE

45. Le rapport du Symposium sur l'aquiculture en Afrique a été présenté par le Président du Symposium, Monsieur B.F. Dada (Nigeria) et le Secrétaire technique, Dr Z.H. Shehadeh. Le rapport et les recommandations ont été approuvées par le Comité. Les recommandations sont les suivantes:

46. Estimation du potentiel de l'aquiculture (No.15)

Examinant les données sur la situation actuelle et le potentiel de l'aquiculture sur la base des rapports des pays présentés au symposium;

Reconnaissant que le manque d'information sur les possibilités de développement est principalement dû au fait que dans plusieurs pays aucune exploration complète de zones, ni aucune étude de faisabilité adéquate n'a encore été faite;

Notant que les informations sur le potentiel de développement de l'aquiculture sont des conditions préalables pour la planification du développement au niveau national;

Recommande que les gouvernements entreprennent des études sur le potentiel de l'aquiculture dans leurs pays.

En outre, le symposium recommande que les gouvernements profitent partout où cela s'avère nécessaire, de l'aide dispensée par l'entremise de la FAO, du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), de la Banque Mondiale, des Banques Régionales pour le développement, des organismes d'aide bilatérale et d'autres organismes nationaux et internationaux.

47. La planification de l'aquiculture (No.16)

Notant que le manque de planification rationnelle pour le développement de l'aquiculture est l'un des obstacles principaux au développement méthodique de l'industrie;

Considérant qu'une planification inadéquate peut conduire à l'échec des programmes;

Recommande que les gouvernements formulent des plans pour le développement de l'aquiculture avec l'aide de spécialistes qualifiés, partout où cela s'avére nécessaire, et qu'ils définissent d'avance les objectifs concrets à poursuivre et les processus à adopter.

Le symposium recommande également que les gouvernements intègrent le développement de l'aquiculture dans le développement national de la pêche, dans les projets de développement rural et dans les plans de développement économique global.

48. Le développement de l'élevage pilote commercial (No. 17)

Ayant reconnu que certains systèmes d'aquiculture ont démontré une faisabilité technique et économique dans certains pays et sont maintenant prêts pour le développement à l'échelle commerciale;

Etant conscient que l'infrastructure économique associée à l'aquiculture existant dans d'autres continents, n'existe pas encore en Afrique;

Notant que des techniciens formés et les services de vulgarisation sont essentiels au succès de l'aquiculture;

Recommande que les gouvernements dont les programmes approchent du niveau de développement à grande échelle prennent l'initiative d'établir des installations d'élevage pilote commercial.

En outre, le symposium recommande que les installations ainsi établies servent ultérieurement comme centres nationaux de recherche et de formation.

Le symposium recommande également que les gouvernements profitent de l'aide qui peut être disponible à cet effet auprès de la FAO, du PNUD, de la Banque Mondiale, des banques régionales de développement, des organismes d'aide bilatérale et d'autres organismes nationaux et internationaux.

49. Centre africain de l'aquiculture (No.18)

Tenant compte que l'aquiculture est en cours de développement en Afrique ce qui demande un effort concerté;

Notant la demande en personnel technique qualifié et expérimenté pour entreprendre les travaux de développement nécessaires;

Reconnaissant que la coopération régionale pour la recherche et la formation peut accroître l'efficacité et le rendement de ces activités;

Recommande qu'un centre pour l'aquiculture soit créé en Afrique pour conduire des recherches sur les problèmes de portée régionale et organiser la formation au niveau supérieur pour aquiculteurs;

Le symposium recommande également que ce centre regional soit en liaison étroite avec des centres nationaux choisis de recherche et de formation;

En outre, le symposium recommande que la FAO demande l'aide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et autres organismes de financement pour l'établissement de ce centre aussitôt que possible.

50. Recherche sur les espèces indigènes (No.19)

Reconnaissant que le manque de données adéquates sur la biologie et les exigences écologiques des espèces indigènes a été un obstacle principal au développement de techniques pour leur élevage;

Notant que l'élevage de certaines espèces indigènes dont le potentiel a été vérifié pour l'aquiculture est limité par le manque de techniques valables pour leur reproduction contrôlée et pour la production de semence;

Conscient que plusieurs instituts de recherche n'ont pas les ressources suffisantes pour effectuer les études nécessaires;

Recommande que les gouvernements de la région donnent à ces instituts l'aide nécessaire pour développer un programme intensif d'études orienté vers la détermination des espèces indigènes appropriées cultivables et accélérer la domestication de celles dont le potentiel a déjà été démontré;

Le symposium recommande également que des études sur les répercussions des espèces introduites sur l'écologie des espèces indigènes soient particulièrement prises en considération;

Le symposium recommande aussi que les programmes de recherche incluent des études sur le développement d'aliments artificiels à partir des ingrédients disponibles localement et sur l'amélioration des techniques de gestion pour la production de semence.

51. Utilisation de systèmes de production à bas prix (No.20)

Notant le fait que les systèmes conventionnels de pisciculture demandent un investissement élevé de capitaux;

Conscient que l'élevage de poissons en cages et en enclos dans les lacs et retenues et les techniques de pisciculture adaptées aux plaines inondables et aux cages rizicoles peuvent augmenter considérablement la production de poisson pour un taux d'investissement relativement bas;

Recommande que les gouvernements de la région entreprennent des études de faisabilité orientées vers l'intégration de l'aquiculture dans ces environnements.

52. Coordination de recherches en aquiculture (No.21)

Notant le nombre croissant de programmes nationaux de recherche en aquiculture dans la région;

Reconnaissant que le transfert d'information et de techniques accélèrent le développement de l'aquiculture dans la région;

Recommande que les gouvernements de la région approuvent et appuient l'échange d'information, d'expérience et de personnel.

Le symposium recommande aussi que le secrétariat du CPCA explore les possibilités d'établir un programme coopératif de recherche sur l'aquiculture parmi les pays participants selon les lignes suivies dans d'autres régions.

53. Groupe de travail du CPCA sur l'aquiculture

Le Groupe de travail du CPCA sur l'aquiculture, créé lors de la Première Session du CPCA (1972) s'est réuni à Nairobi, Kenya, du 19 au 22 mars 1974; le rapport du groupe de travail figure au document CIFA/75/4.

Le symposium recommande (No. 22) que le groupe de travail poursuive son activité avec le mandat suivant:

Considérant que le mandat consiste en activités de rassemblement d'information, il est suggéré que le groupe de travail soit élargi et commence immédiatement celles-ci par correspondance.

SYMPOSIUM EN LIAISON AVEC LA TROISIEME SESSION

54. Deux propositions à ce sujet ont été présentées au Comité. La première figurant au document CIFA/75/10 suggérait comme thème principal le développement et la planification des pêches continentales, la seconde découlant des débats tenus les jours précédents, suggérait l'aménagement et le développement des pêches des plaines inondables. Il est recommandé (No.23) que l'on accorde la priorité au second thème, c'est-à-dire, organisation d'un symposium sur l'aménagement et le développement des plaines inondables, tout en tenant compte dans les objectifs du symposium des questions de planification et d'économie des plains inondables. Il a été décidé que le sujet “planification et développement des pêches continentales” serait l'objet d'une étude fondamentale, par la FAO, qui serait présentée à la troisième session du CPCA et en second lieu fournirait matière à un symposium ultérieur.

AUTRES QUESTIONS

Formation de vulgarisateurs

55. Certaines délégations ont demandé la possibilité d'organiser des séminaires pour la formation de vulgarisateurs en matière de pêches continentales analogues à celui organisé par la FAO et l'ADIS- Suède à Kelibia en Tunisie, en juillet 1975. A ce propos, une délégation fit remarquer la nécessité qu'il y avait d'organiser un séminaire sur le traitement du poisson.

Petits bateaux de pêche

56. Le souhait général a été exprimé que la FAO s'intéresse à la motorisation de petits bateaux de pêche et cherche à intéresser les organismes d'aide bilatérale à ce genre de projet.

Conférence internationale sur la manipulation, le traitement et la commercialisation des produits de poissons tropicaux

57. Les délégués ont été informés par l'observateur du Royaume-Uni que la Conférence internationale sur la manipulation, le traitement et la commercialisation des produits de poissons tropicaux sera organisée à Londres, Angleterre, du 5 au 9 juillet 1976, et sera suivie d'un voyage d'étude dans la région.

Divers

58. Plusieurs autres mentions ont été faites sur les sujets suivants: un nouveau type de pirogue de barre sur le modèle du catamaran a été mis au point par le Royaume-Uni et le Nigeria pour les pêches côtières; un projet régional pour la pisciculture en lagune auquel collaborent le Ghana, le Togo, le Nigeria, le Dahomey et la Côte-d'Ivoire; et le développement de la coopération entre les Etats riverains du bassin du Nil.

ELECTION DU BUREAU

59. En vertu de l'Article II de son Règlement intérieur, le Comité est requis d'élire à la fin de chaque session un Président et un maximum de trois Vice-Présidents. Avant l'élection du Bureau, le Comité est convenu d'interpréter cet Article pour signifier que le Président et le premier Vice-Président sont élus en leur qualité individuelle et les deux Vice-Présidents restant sont élus par pays.

60. En conséquence, Monsieur B.F. Dada (représentant du Nigeria) a été élu à l'unanimité Président du Comité, alors que Monsieur A.R. Vieyra (représentant de la Côte-d'Ivore), ainsi que les représentants de l'Egypte et du Burundi ont été élus Vice-Présidents.

DATE ET LIEU DE LA TROISIEME SESSION

61. Le délégué de l'Egypte a aimablement invité le CPCA à tenir sa troisième Session dans ce pays, sujet à l'approbation officielle de son gouvernement. Le délégué du Burundi a soulevé la question d'alterner les sessions du CPCA entre les pays d'expression française et ceux d'expression anglaise et, parce que de nombreux participants avaient exprimé le voeu que la prochaine session soit organisé en Afrique de l'Est, il invita les délégués à tenir la troisième session au Burundi, également sujet à l'agrément officiel de son gouvernement. Le Secrétaire du CPCA a informé la session qu'une invitation officielle provenant soit de l'Egypte ou du Burundi ou de tout autre pays intéressé serait considérée par le Directeur général en fonction des besoins et qu'il choisirait en conséquence, en consultation avec le Président du CPCA, le lieu de la troisième session.

62. Il a été suggéré que la troisième session ait lieu soit à la fin de 1977 ou au début de 1978.


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