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1. SEANCE D'OUVERTURE

La deuxième session du Groupe de travail sur l'aquaculture du Comité des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) a commencé ses travaux le 13 septembre 1993, avec des participants de treize pays members du CPCA et deux observateurs. La liste des participants figure à l'Annexe 2.

M. C.R. MacCulloch, Représentant de la FAO au Zimbabwe, a présenté un tableau du développement de l'aquaculture et de la recherche dans ce domaine, en faisant ressortir que cette réunion avait pu être organisée parce que la CEA, la CCE et la FAO avaient uni leurs efforts pour financer les études nationales préparées par les participants et leur synthèse.

M.W.Q.-B. West, Secrétaire du CPCA, a indiqué que, bien qu'un temps considérable se soit écoulé depuis la dernière session du Groupe de travail sur l'aquaculture, un grand nombre d'activités avaient été entreprises pour lui donner suite. Il a également fait ressortir que la présente réunion offrait aux pays africains une excellente occasion de concourir à une entreprise majeure à l'échelle mondiale pour appuyer le développement des pêches et de l'aquaculture grâce à des programmes de recherche plus efficaces.

M. B. Haight, Spécialiste principal en aquaculture du Programme d'aquaculture pour le développement des communautés locales (ALCOM), a expliqué le travail d'ALCOM et son évolution depuis deux ans, qui a conduit à réorienter le projet en quatre programmes d'action principaux. ALCOM souhaiterait apporter son aide à la présente initiative.

Au nom du Gouvernement du Zimbabwe, M. Cecil Machena, Ecologiste en Chef par intérim (ressources aquatiques) au Département des parcs nationaux et de l'aménagement des habitats naturels, a souligné l'importance de l'aquaculture en tant que mécanisme d'accroissement de la production de poisson et il a officiellement ouvert la réunion.

Mme S. Mutsekwa (Zimbabwe) et M. E. Kali-Tchikati (Congo) ont été élus, respectivement, Présidente et Vice-Président. Après l'élection du Bureau, l'ordre du jour a été examiné et adopté avec certains amendements (Annexe 1). La liste des documents distribués figure à l'Annexe 3.

2. EXAMEN DE LA VERSION PRELIMINAIRE DU DOCUMENT “RECHERCHE ET DEVELOPPEMENT AQUACOLES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE”

Avant d'examiner la synthèse des études nationales et du plan d'action indicatif concernant la recherche (CIFA:WPA/93/2 - voir Annexe 4 du présent rapport) préparés pour la session, on a donné des explications sur la méthodologie adoptée pour organiser le travail, et cela principalement à l'intention des participants qui n'avaient pas préparé de rapports nationaux. On a fait ressortir que l'opération n'aurait pas pu être entreprise sans la collaboration, dès le départ, de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) qui avait participé à la discussion des grandes lignes des rapports nationaux et avait facilité financièrement le recrutement des consultants. L'organisation de la présente réunion du Groupe de travail a également été rendue possible par la généreuse contribution de la DG-XII de la Commission des Communautés européennes (CEE) qui a en partie pris en charge les coûts du voyage des participants et contribuera à la publication des comptes rendus des travaux.

La préparation d'un tel travail avait été jugée nécessaire par la FAO pour quatre raisons principales:

2.1 Développement de l'aquaculture

Quelques modifications de forme au document de synthèse à l'examen (CIFA:WPA/93/Inf.3) ont été suggérées par les participants et notées par le Secrétariat. Il a été convenu que ces modifications seraient insérées par le Secrétariat dans la synthèse finale immédiatement après la réunion.

Il a également été convenu que les données nationales manquantes (en particulier aux Tableaux 2, 7, 9, 21 et 28) seraient fournies à M. Pedini par les auteurs des études nationales en cause, au plus tard 15 jours après la clôture de la réunion.

Le Groupe de travail a suggéré qu'il faudrait procéder tous les cinq ans à un examen analogue du développment de l'aquaculture et de la recherche aquacole en Afrique subsaharienne.

En ce qui concerne la définition des objectifs du développement de l'aquaculture, on a souligné qu'il faudrait prendre en considération les effets au niveau micro-économique et au niveau social. Il est donc indispensable de mettre au point une méthodologie pour l'évaluation de ces effets. Il a été convenu que les analyses économiques de type classique auxquelles on recourt actuellement ne sont pas suffisantes pour évaluer convenablement les effets de la petite aquaculture.

Par ailleurs, on a fait ressortir qu'il y a des cas où l'aquaculture ne peut être envisagée que sur une grande échelle, par exemple s'il s'agit de développer l'aquaculture marine. Les problèmes doivent alors être résolus séparément en entreprenant des recherches spécialisées.

Pour ce qui est des obstacles au développment de l'aquaculture, le Groupe de travail a plus particulièrement fait ressortir:

Pour appuyer le développment de l'aquaculture, les participants ont souligné la nécessité de:

Le Groupe de travail a reconnu l'impossibilité de combler l'écart existant entre les besoins de consommation de poisson par habitant et la production uniquement par la pratique courante de l'aquaculture même à l'échelle commerciale. Il a donc été suggéré de recourir aux moyens suivants pour accroître la production aquacole:

2.2 Recherche aquacole

Le Groupe de travail a été d'avis que l'insuffisance des courants d'information, aux niveaux des pays, des régions et du continent tout entier, est l'un des principaux facteurs limitants de la recherche aquacole. Il a plus particulièrement fait ressortir que:

D'autres obstacles majeurs à la recherche aquacole, observables dans la plupart des pays, ont été identifiés.

Le Groupe de travail a également été d'avis qu'en l'absence d'un plan national de développement de l'aquaculture il est impossible de planifier convenablement la recherche aquacole. Une autre difficulté est liée au fait que les responsabilités administratives en matière de développement et de recherche aquacoles sont confiées à des ministères différents.

On a généralement estimé qu'il y a lieu d'améliorer considérablement la collaboration entre le secteur du développement et celui de la recherche, au profit de l'un et de l'autre.

Pour sensibiliser les responsables politiques à la nécessité d'axer la recherche aquacole sur le développement, il a été suggéré de diffuser les résultats de la recherche en recourant largement à la documentation imprimée et aux moyens d'information électroniques - entreprise qui justifierait une aide des donateurs.

Le Groupe de travail a souligné qu'il faut faire une distinction entre recherche orientée vers le développement (pour faciliter la planification au niveau national) et recherche orientée vers la production (pour améliorer la production et les bénéfices des producteurs). Le délégué du Nigéria a donné des exemples montrant comment les résultats de chacun de ces deux types de recherche peuvent être effectivement appliqués en vue de développer l'aquaculture.

2.3 Priorités en matière de développement et de recherche aquacoles

2.3.1 Priorités en matière de développement

Cette section du rapport de synthèse donne une classification des priorités du développement aquacole établie sur la base des indications données par les auteurs des études nationales. Toutefois, en l'absence d'activités régulières de planification du développement dans la majorité des pays, les auteurs se sont heurtés à des difficultés car ils avaient peu de références au niveau national pour préparer cette section de leurs rapports. L'analyse quantitative effectuée pour préparer la synthèse a eu pour résultat une appréciation peu objective du problème, car la majorité des auteurs ont exprimé leur opinion personnelle en tant qu'aquaculteurs.

Des exercices de planification rigoureux sont indispensables pour mieux cerner les priorités du développement et la conduite d'activités de ce genre a été jugée extrêmement importante pour le développement de l'aquaculture.

Ces exercices de planification permettraient de répartir plus judicieusement les ressources disponibles du secteur public, maintenant devenues plus rares en raison des programmes d'ajustement structurel. Madagascar et le Nigéria sont les seuls pays où le développement de l'aquaculture a été planifié de manière assez détaillée.

Lors des échanges de vues sur la planification et la réorientation du développement de l'aquaculture, on a mentionné la nécessité de rechercher des indicateurs des effets socio-économiques qui ne soient pas exclusivement de type financier, car il y a eu des cas où l'aquaculture a commencé à être pratiquée sans que cela puisse être simplement expliqué par des analyses financières classiques.

Examinant les priorités de développement énumérées dans le rapport de synthèse, les participants se sont plus spécialement penchés sur la question du crédit pour l'aquaculture, à qui un ordre de priorité très élevé a été donné dans les rapports nationaux. Après avoir rappelé les nombreuses expériences passées, assez négatives, du crédit à l'aquaculture rurale, on a conclu que, bien que des services de ce genre soient nécessaires, ils ne justifient pas un ordre de priorité très élevé pour la période considérée dans le présent exercice (5–10 ans). On a noté que, la population de la plupart des zones rurales d'Afrique n'ayant pas l'habitude de faire appel au crédit et le rembourser, le système bancaire ne serait guère enclin à fournir ce genre de service dans un proche avenir.

Pour les formes semi-commerciales ou commerciales d'aquaculture, le crédit est accessible par l'intermédiaire des banques commerciales, mais le manque des données sur les aspects économiques et d'informations sur la viabilité financière de certains des projets proposés pourrait entraver l'octroi de prêts. Toutefois, le Groupe a estimé qu'il s'agit là d'un problème à résoudre au niveau local, qui ne justifie pas un effort concerté à l'échelle régionale.

2.3.2 Priorités de la recherche

Les priorités de la recherche aquacole identifiées dans les rapports nationaux (57 sujets) avaient été classées sur la base du nombre de fois où elles étaient mentionnées. En l'absence d'exercices de planification comme pour les priorités précitées du développement aquacole, la correspondance n'a pas pu être établie de façon complète entre les obstacles identifiés au développement et les recherches à entreprendre en priorité pour les surmonter. Par suite, l'équipe qui a préparé le rapport de synthèse a dû compléter la sélection des priorités compte tenu des obstacles qu'elle a identifié de la meilleure manière que possible.

Au cours des échanges de vues sur la question, deux points ont également été considérés: l'absence de priorités régionales en matière de recherche économique pour permettre la préparation de modèles financiers, et l'intérêt que pourrait présenter la conduite de recherches sur l'équipement destiné à l'aquaculture. Dans le premier cas, il a été convenu que, bien qu'elle soit importante au niveau national, la recherche en vue de recueillir des informations économiques ne justifie pas une action à l'échelle régionale ou sous-régionale, car la situation diffère d'un pays à l'autre. Dans le second cas, on pourrait insérer dans les programmes d'action pertinents un élément intéressant la mise au point des outils nécessaires pour faciliter la réalisation des objectifs.

3. PLAN D'ACTION - PROGRAMMES DE RECHERCHE AQUACOLE

3.1 Présentation des critères de conception

Les critères de conception applicables pour la préparation du plan d'action comprenant neuf programmes de recherche ont été présentés. Six des programmes de recherche ont été proposés pour réduire les obstacles au développement de l'aquaculture dans les domaines prioritaires identifiés dans les études nationales. Trois ont été suggérés par l'équipe de synthèse pour répondre à des besoins dépassant le cadre des études nationales, à savoir:

On a noté qu'il y a plusieurs obstacles au développement de l'aquaculture qui ne peuvent être levés par la recherche. Un plan de développement de l'aquaculture s'impose quoiqu'il en soit pour les surmonter en même temps que ceux auxquels la recherche ne peut s'attaquer directement. En particulier, les objectifs prioritaires de développement que sont les services de vulgarisation, la collaboration et la coordination avec l'administration, et la planification nationale du développement de l'aquaculture, seront surtout atteints par le moyen d'activités de développement plutôt que de recherche.

Le Groupe de travail a reconnu que le développement de l'aquaculture doit être planifié à l'échelle nationale. On a suggéré d'utiliser le programme régional d'information pour aider les planificateurs nationaux à faire la place qui leur revient aux objectifs à atteindre en priorité et aux obstacles à surmonter.

3.2 Mise en oeuvre des programmes de recherche

Le Groupe de travail a été informé que les propositions de programmes de recherche qui lui étaient présentées étaient encore schématiques et devraient être mises au point en détail dans la région avant d'être soumises aux donateurs. Quoique le mécanisme de financement de ces programmes par l'intermédiaire de la SIFR soit encore en cours d'élaboration, il est important de respecter plusieurs critères pour leur conception: claire identification des bénéficiaires et de leurs besoins; effets mesurables; création de réseaux à l'échelle régionale; enfin, établissement de liens avec des institutions extérieures à la région. En outre, la mise en oeuvre progressive d'un nombre limité de programmes aiderait à trouver leur juste place aux ressources des donateurs et aux capacités nationales.

3.3 Programmes de recherche aquacole

Chaque proposition de programme de recherche proposé a été présentée par des fonctionnaires FAO ou des consultants et examinée par le Groupe de travail des points de vue suivants: justification, objectif général, résultats escomptés, centre coordinateur et autres centres du réseau, priorités, liaisons et ressources.

3.3.1 Centres d'information sur l'aquaculture

Le Groupe de travail a suggéré que les deux centres coordinateurs - un pour chaque langue principale - devraient être reliés à un réseau d'autres centres (un par région agro-écologique). Plusieurs centres de ce genre ont été identifiés pour inclusion éventuelle dans ce programme.

L'importance des contacts personnels entre les experts scientifiques a été soulignée. Les centres d'information pourraient faciliter ces contacts en étant le siège d'un réseau de diffusion de la documentation et en tenant un fichier des chercheurs spécialisés en aquaculture dans la région. Un registre des capacités dans le domaine des pêches et de l'aquaculture est actuellement constitué par le secrétariat du CPCA, à Accra.

3.3.2 Aspects socio-économiques de l'aquaculture et groupes cibles

Le Groupe de travail a reconnu l'importance fondamentale de ce programme de recherche qui vise à surmonter plusieurs obstacles au développement. Il faudrait y inclure des travaux en vue de mettre au point des méthodes de vulgarisation appropriées pour aider à atteindre l'objectif prioritaire à moyen terme qu'est le développement des services de vulgarisation.

Quant à la question de savoir si ce programme devrait être installé dans des universités ou des instituts de recherche, on a fait ressortir que les universités sont mieux en mesure de mettre à disposition les connaissances et ressources multidisciplinaries nécessaires pour conduire des recherche socio-économiques.

3.3.3 Indicateurs de production pour l'aquaculture

On a reconnu qu'il y a une étroite corrélation entre ce programme et le programme relatif aux aspects socio-économiques. Le programme concernant les indicateurs de production sera l'occasion d'entreprendre des recherche interdisciplinaires sur un sujet qui relève à la fois des sciences naturelles et des sciences sociales. Si toutefois cela se révélait nécessaire pour des raisons financières, les deux programmes pourraient être fusionnés.

3.3.4 Fertilisation des étangs et aliments d'appoint pour poissons

Ce programme comprend trois sous-programmes: fertilisation organique, aliments d'appoint pour poissons, et intégration de la production piscicole et animale. Il répond à plusieurs priorités en matière de recherche et il a des liens avec presque tous les autres programmes de recherche.

Le grand nombre de petits étangs qui existent dans la région est sans parallèle et le fait qu'ils sont de petite taille influe sur leur écologie. On a noté qu'en Asie, on examine actuellement les principes scientifiques qui expliquent le succès des techniques d'élevage en étang mises au point et utilisées depuis des siècles.

Pour ce qui est de l'Afrique, il n'est pour le moment pas possible de prévoir systématiquement l'effet des facteurs de production utilisés sur l'écologie de petits étangs. Pour ce faire, il faut s'efforcer dans l'immédiat de comprendre fondamentalement la manière dont ces étangs répondent à la fertilisation et à l'alimentation artificielle. Sur cette base, le programme élaborera, à moyen terme, des méthodes pratiques en vue d'optimiser la production de poisson des étangs compte tenu des facteurs de production disponibles dans chaque zone écologique.

Dans le cas des pays où les producteurs ont une orientation plus commerciale, ce programme devrait mettre au point des méthodes de production d'aliments d'appoint peu coûteux.

3.3.5 Amélioration et gestion des stocks reproducteurs

Ce programme permettra de produire rapidement des souches utiles pour les activités de développement de l'aquaculture, puisqu'il répondra aux deux priorités du développement aquacole que sont la privatisation de la production d'alevins et l'amélioration des techniques. Il sera nécessaire d'organiser des activités de distribution d'alevins, et de formation des agriculteurs pour s'assurer la participation du secteur privé. Des préoccupations ont été exprimées quant à la durabilité à long terme des résultats escomptés de l'amélioration et gestion des stocks reproducteurs.

3.3.6 Amélioration des pêcheries des petits plans d'eau

Les petits plans d'eau sont considérés comme une ressource importante pour la production de poisson dans la région. Ni le Groupe de travail, ni les auteurs des grandes lignes du programme n'ont proposé de définition précise d'un petit plan d'eau. Il a été mentionné que quatre critères mesurables sont utiles pour classer les petits plans d'eau à l'intérieur d'une zone particulière: âge, morphologie, taille et techniques potentielles d'aménagement. La classification sur la base des méthodes d'aménagement exigées par les dimensions du plan d'eau est particulièrement utile pour déterminer le volume et la production potentielle de la ressource, et elle pourrait être utilisée pour évaluer les résultats économiques des pêcheries basées sur l'élevage.

L'élevage en nasses est un perfectionnement possible, mais le programme devrait éviter de prendre en considération des méthodes commerciales d'élevage en cages sur une grande échelle. Il faudrait plutôt étudier les aspects socio-économiques des activités de ce genre entreprises par des communautés locales, en collaboration avec le programme intéressant les aspects socio-économiques de l'aquaculture.

La participation prévue de centres nationaux au programme a été réexaminée et élargie, du fait de l'intérêt suscité par la question dans de nombreux pays. De ce fait, il faudra s'attacher à diffuser largement les résultats de la recherche.

3.3.7 Aquaculture dans les périmètres d'irrigation

Ce programme vise à atteindre un objectif prioritaire dépassant le cadre des études nationales, qui concerne l'utilisation des nombreux périmètres d'irrigation de la région. Il vise à répondre aux besoins des pays soudano-sahéliens qui n'ont pas fait l'objet d'études nationales. Il envisage en particulier la pisciculture dans le contexte socio-économique d'une agriculture alimentée en eau par des systèmes d'irrigation publics. On a noté que de nombreux agriculteurs commerciaux de la région font appel à des périmètres d'irrigation privés, et certains d'entre eux qui ont fait des essais de pisciculture devraient participer au programme. Les aspects économiques de l'intégration de la pisciculture dans les utilisations productives de l'eau d'irrigation devraient également être examinés et pris en considération pour calculer les recettes à escompter du financement de périmètres d'irrigation par des organismes de développement.

3.3.8 Elevage d'espèces indigènes

Le Groupe de travail a reconnu qu'il s'agit d'un important programme à moyen terme qui aura des caractéristiques particulières dans chaque région, car la majorité des espèces de poissons ont un habitat spécifique. Il sera nécessaire d'assurer la liaison entre les centres nationaux et les centres régionaux pour le transfert de méthodologies en vue de faciliter les recherches entreprises au niveau national.

D'autres programmes de recherche ont été suggérés, concernant notamment le contrôle par les poissons d'élevage des vecteurs de maladies d'origine aquatique, des macrophytes, et des populations de poisson. Il a été convenu que ces idées pourraient trouver leur place dans le programme d'élevage d'espèces indigènes de poisson, en liaison avec le programme concernant la valorisation des pêcheries des petits plans d'eau.

3.3.9 Aquaculture marine

Ce programme est axé sur un objectif prioritaire identifié hors du cadre des études nationales, concernant l'utilisation de l'environnement côtier de la région. Le Groupe de travail a noté qu'il faudrait préciser les grandes lignes du programme compte tenu de ce qui a été exposé à la réunion, en incluant des renseignements supplémentaires sur le vaste environnement côtier de la région et le potentiel qui s'offre à la mariculture. Un centre national supplémentaire a été identifié pour faire partie du réseau.

4. AUTRES QUESTIONS

Le Groupe de travail a été informé qu'un Séminaire sur les pêches continentales, l'aquaculture et l'environnement en Afrique sera organisé en octobre 1994, dans le cadre de la prochaine session du Comité des pêches continentales pour l'Afrique. La note d'information préparée par le Secrétariat technique du Séminaire a été distribué aux participants qui ont été invités à diffuser ces renseignements dans leurs propres pays. Une deuxième note d'information sera publiée sous peu, à la lumière des échanges de vues à la présente session du Groupe de travail CPCA sur l'aquaculture.

La Présidente a demandé aux participants d'indiquer si leur pays serait disposé à accueillir la prochaine session du Groupe de travail, sous réserve d'approbation par les autorités compétentes. La Tanzanie a fait savoir qu'elle souhaiterait accueillir la prochaine session.

5. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

La conclusion générale du Groupe de travail a été que le rapport de synthèse, une fois incorporés les amendements aux diverses sections proposés à la réunion, rendait convenablement compte de la situation actuelle et des tendances de l'aquaculture dans les pays qui ont préparé des rapports nationaux et dans l'ensemble de la région.

On a reconnu que le type d'analyse quantitative auquel il a été procédé pour classer les difficultés à surmonter et les objectifs à atteindre en priorité ne peut, de par sa nature même, donner une image de la situation coïncidant avec celle d'un pays particulier. Le Groupe de travail a été d'avis que le rapport donne une utile orientation générale, car le Plan d'action répond aux besoins de la majorité et permet en outre de classer les programmes de recherche à entreprendre dans la région dans le proche avenir.

Le Groupe de travail a accepté les neuf programmes de recherche aquacole tels que présemment formulés, avec les modifications et améliorations demandées à incorporer immédiatement après la réunion.

Il est apparu assez urgent de formuler en détail les diverses idées de programmes et préparer leur mise en oeuvre. Le Groupe de travail a instamment demandé à la FAO de prendre contact sans retard avec le Secrétaire exécutif de la SIFR pour l'informer de ses conclusions et lui demander d'examiner les divers programmes avec les donateurs. Il a été convenu que la FAO ferait connaître aux membres du Groupe de travail les résultats de ces échanges de vues, plus particulièrement pour ce qui a trait aux mécanismes convenus pour l'approbation des propositions par les pays bénéficiaires et leur transmission aux donateurs.

La réunion a également approuvé le classement par ordre de priorité des programmes de recherche aquacole et elle a recommandé d'examiner en bloc ceux désignés comme absolument prioritaires. Le premier de ces programmes, intitulé “Centres d'information sur l'aquaculture” n'est pas une activité de recherche en soi, mais il est considéré comme un élément crucial à l'appui de tous les autres programmes en raison des problèmes qu'ont posé jusqu'à maintenant la diffusion et l'échange d'informations entre les bibliothèques de pays francophones et anglophones. Le Groupe de travail a exprimé l'espoir que le Secrétaire exécutif de la SIFR et les donateurs donneraient un avis favorable, car d'autres programmes visant à répondre aux besoins d'information sur les pêches sont en cours de préparation dans le contexte de la SIFR.

Les participants ont fait ressortir la nécessité de poursuivre les travaux intéressant le développement de l'aquaculture en adoptant une approche tout aussi rigoureuse que pour la recherche. Toutefois, on a également reconnu que le cadre le mieux adapté pour ce genre de travail est le cadre national, en raison des grandes différences qui caractérisent les pays membres du CPCA, aussi bien pour ce qui est de leur niveau de développement en général que du niveau de développement de l'aquaculture. On a estimé que la recherche est un domaine qui se prête mieux à des activités régionales ou sous-régionales que le développement qui est davantage conditionné par le cadre institutionnel et le processus de décision au niveau national.

Beaucoup des problèmes auxquels se heurte le développement de l'aquaculture en Afrique peuvent être ramenés à l'absence de planification convenable du développement, responsable d'une utilisation inefficace des rares ressources financières et humaines disponibles, et d'un mauvais ciblage des zones qui offrent le meilleur potentiel de développement à l'intérieur des pays. On a fait ressortir que très rares sont les pays qui ont des plans de développement de l'aquaculture et que, comme il a déjà été dit, la recherche ne contribue guère à l'amélioration des plans effectivement mis en oeuvre. Le Groupe de travail a donc jugé urgent que les pays s'intéressent de plus près à cet aspect. Il a estimé qu'une aide de la communauté des donateurs et d'organismes techniques tels que la FAO pourrait être très utile à cet égard.

Etant donné ce qui précède, le Groupe de travail a formulé les recommandations ci-après à l'intention de la prochaine session du CPCA:

Le Groupe de travail, reconnaissant que les pêches et l'aquaculture sont souvent négligées ou n'ont pas un ordre de priorité suffisant dans les plans nationaux de développement de la plupart des pays d'Afrique, recommande au Comité FAO des pêches continentales pour l'Afrique (CPCA) de:

  1. faire ressortir l'importance de ce problème;

  2. encourager les gouvernements à prendre des dispositions appropriées pour remédier à cette situation;

  3. inviter la FAO à aider, lorsqu'il y a lieu, les pays africains à élaborer les sections de leurs plans nationaux de développement intéressant le développement des pêches et de l'aquaculture;

  4. demander à la FAO de solliciter, en fonction des besoins, une aide des donateurs pour cette entreprise.

Lors de la cérémonie de clôture, le Secrétaire du CPCA, M. W.Q.-B. West, a remercié le Gouvernement du Zimbabwe d'avoir accueilli la réunion et il a exprimé sa gratitude aux participants pour les très utiles contributions qu'ont représenté la préparation des études nationales et les échanges de vues sur le rapport de synthèse et le plan d'action proposé. Il a rappelé que le travail auquel la présente réunion a donné le coup d'envoi devrait être poursuivi avec le même enthousiasme. Il appartiendra aux participants de retour dans leur pays de suivre les négociations en vue de mettre en application les idées formulées au cours de la présente réunion et d'entreprendre des programmes régionaux ou sous-régionaux. Le présent rapport a été approuvé par le Groupe de travail le 17 septembre 1993.


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