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ANNEXE D
Compte rendu des sessions de travail du séminaire sur l'environnement, les pêches continentales et l'aquaculture en Afrique

1. INTRODUCTION

La conservation et l'utilisation planifiée de nos ressources naturelles est un des défis majeurs pour l'humanité de nos jours. Cela est essentiellement dû à la prise de conscience que les activités de l'homme transforment notre environnement de maintes façons, dont certaines ne sont même pas à la portée de notre entendement. Autrefois, lorsque les technologies étaient peu avancées et que la pression démographique ne se faisait pas sentir, l'environnement demeurait en équilibre grâce à un recyclage biochimique naturel et à des processus d'autopurification. Malheureusement, l'actuelle consommation d'énergie, l'exploitation des ressources vivantes et non vivantes ainsi que certaines pratiques agricoles soumettent le milieu naturel à de nombreuses agressions.

Au cours des trente dernières années, par exemple, de nombreuses activités de développement ont pris naissance presque exclusivement à proximité des eaux intérieures et côtières, en raison des agréments traditionnellement offerts par ces environnements aquatiques. Parmi les principales activités de développement, il faut citer les transports, les loisirs, l'évacuation des déchets et les pêches.

Dans de nombreux pays d'Afrique, le secteur des pêches continentales et l'aquaculture artisanale jouent un rôle important par l'apport de protéines animales bon marché et la création de revenus et d'emplois en milieu rural et urbain. Cependant, outre leur utilité pour les pêches, les eaux intérieures ont une importance capitale pour toutes les activités de développement comme l'agriculture, l'industrie, la production d'énergie, l'évacuation des déchets, etc. Toutes ces activités ont des exigences différentes en ce qui concerne l'utilisation et la qualité d'eau requise, lesquelles doivent être soigneusement évaluées lors de l'élaboration de tout plan de développement. Par conséquent, l'aménagement rationnel des pêches continentales exige une coordination de tous les secteurs.

2. SESSION DE TRAVAIL 1: POLLUTION ET DEGRADATION DES MILIEUX AQUATIQUES AFRICAINS, ET CONSEQUENCES SUR LES PECHES CONTINENTALES ET L'AQUACULTURE

Afin de déterminer les principales interactions des pêches continentales et de l'aquaculture avec l'environnement, ainsi que le type de gestion nécessaire pour éviter une dégradation accrue du milieu et une utilisation conflictuelle des ressources, le séminaire CPCA sur l'environnement, les pêches continentales et l'aquaculture en Afrique a été chargé de:

  1. faire le point des connaissances existantes sur l'etat des milieux d'eau douce africains y compris les lagunes côtières;

  2. identifier les problèmes actuels et potentiels et définir les besoins et priorités en matière de recherche, de suivi biologique de formation/éducation, ainsi que ceux en coopération internationale et assistance technique;

  3. établir des directives pour une meilleure gestion et conservation des habitats et des ressources aquatiques.

Au total, 25 communications ont été reçues pour la session de travail 1 qui avait pour thème “Pollution et dégradation des milieux aquatiques africains et conséquences sur les pêches continentales et l'aquaculture”. Ces communications ont été regroupées en fonction des thèmes traités et cette classification sert de base au présent résumé:

  1. modifications physiques de l'environnement aquatique et changement climatique;

  2. pollution par les engrais, pesticides, métaux lourds, microorganismes, etc., et risques potentiels pour la santé;

  3. état écologique des lacs, cours d'eau et réservoirs africains;

  4. réponse des espèces aquatiques africaines à la pollution organique et chimique et aux modifications physiques de l'environnement;

  5. effets des introductions d'espèces sur l'environnement;

  6. stratégies à suivre pour les exercices d'évaluation des risques - résultats tirés d'études africaines.

2.1 Modifications physiques de l'environnement aquatique et changement climatique

Au cours des 30 dernières années, la sécheresse a sévi en diverses régions d'Afrique. Durant cette même période, des barrages ont été construits sur grand nombre de fleuves africains en un endroit au moins. Les changements qui en résultent sont décisifs pour l'avenir des pêches continentales et maritimes.

Cela est illustré par le rapport sur l'impact du changement climatique et des travaux de mise en valeur des pêcheries continentales du Delta central du Niger au Mali, et des lagunes côtières au Togo. Depuis 20 ans, la sécheresse, l'intensification de l'effort de pêche et la mise en place d'infrastructures de grande envergure ont profondément altéré ces écosystèmes aquatiques de l'Afrique de l'Ouest et provoqué des changements dans la composition des espèces et la reconstitution des stocks.

Au Togo, la baisse de la pluviosité a été responsable de l'isolement des lagunes et de l'évolution des peuplements vers une composante estuarienne largement dominée par les Cichlidae et, plus particulièrement, Saretherodon melanotheron, qui représente à lui seul 50% des captures totales. Compte tenu de l'intensité particulière de l'activité de pêche, l'expansion de cette espèces est certainement due au fait qu'elle présente une reproduction continue.

Au Mall, les deux périodes de sécheresse survenues en 1993 et en 1994 ont diminué de 75% les superficies inondées annuellement et ont fait chuter de 50% les captures totales, qui sont passées de 90 000 à 40 000 tonnes. En outre, les barrages de Markala et Sélengué, construits en 1943 et 1984 respectivement, ont accentué l'impact de la sécheresse en période de crue ce qui a entraîné une baisse de la production de l'ordre de 5 000 tonnes. Simultanément et malgré la chute des captures totales, les rendements à l'hectare ont augmenté (de 40 kg en 1968 à 120 kg en 1989).

On attribue ce phénomène à l'abaissement de l'âge moyen des poissons (68% des individus capturés ont moins d'un an), dû à une augmentation de la mortalité par la pêche et de la mortalité naturelle, plus forte en période de sécheresse.

Toujours en Afrique de l'Ouest, après une période de fortes précipitations entre 1953 et 1959, l'estuaire du Sénégal a connu une grave sécheresse pendant près de 20 ans (de 1968 à 1986), qui a culminé entre 1974 et 1980.

La situation de l'estuaire, gravement compromise par ces conditions climatiques, s'est encore aggravée à la suite de la construction du barrage de Diama contre l'intrusion des eaux salines, à 50 km de l'embouchure du fleuve. La construction du barrage et la création de parcelles d'irrigation ont déstabilisé le lit du fleuve et les plaines d'inondation.

L'écosystème dans son ensemble a subi le contrecoup de ces bouleversements écologiques, ce qui, encore une fois, a entraîné des changements dans la composition des espèces et des stocks en aval et en amont du barrage.

Lors d'une enquête sur l'état des pêcheries du fleuve Tana au Kenya, il est apparu que la construction de cinq barrages avait profondément transformé l'habitat du fleuve et, par voie de conséquence, les pêcheries. La composition des espèches et leur abondance dans les lacs de retenue sont désormais dominées par des espèces non endémiques de tilapia et par l'espèce exotique Cyprinus carpio. Les espèces de rivière ont diminué ou pratiquement disparu et Anguilla sp., qui a été isolée de la mer, a disparu.

Plusieurs études ont démontré que l'impact des grands barrages provient principalement des changements qui surviennent dans la quantité et la qualité de l'eau des lacs de retenue. Ainsi, l'endiguement de la rivière Kafue pour créer le lac Itezhi-Tezhi a transformé le milieu fluvial en un milieu lacustre, ce qui a eu des effets sur de nombreuses espèces de poissons de valeur commerciale. Le nombre des espèces est tombé de 56 à 24 après la mise en eau. Les espèces ayant une préférence pour la végétation comme Barbus, Mormyrus et Haplochromis ne sont présentes dans le lac qu'au moment des hautes eaux. La plupart des espèces disparues appartenant aux familles des Mormyridae, Cyprinidae et Schilibeidae n'ont probablement pas su s'adapter aux modifications de l'environnement et aux fluctuations du niveau de l'eau. Là encore, la population de Cichlidae s'est rapidement accrue, représentant 63% en nombre et 71% en poids des captures totales de poisson effectuées avec des filets maillants expérimentaux. Il a été proposé de maintenir le niveau du lac à 1 026,5 m au moins au-dessus du niveau de la mer, pour favoriser les espèces préférant la végétation.

Un autre exemple de la transformation du milieu aquatique est celui des changements provoqués par l'introduction des sennes. Les pêcheries du lac Malombe et du cours supérieur de la rivière Shire, au Malawi, ont été gravement compromises par la dégradation ainsi causée à l'habitat.

L'introduction de sennes dans les années 70 a eu deux conséquences négatives majeures sur les pêches dès les années 80:

  1. ces filets qui draguent le fond ont enlevé la majeure partie de la végétation et des prairies herbacées, provoquant ainsi une destruction générale de l'habitat;

  2. l'emploi de ces filets non sélectifs à petit maillage (0,5" et 0,25" au niveau de la poche) a entraîné une surexploitation de la plupart des grandes espèces commerciales, en particulier de l'espèce Chambo (Tilapines).

L'abondance, dans les captures débarquées, de Lethrinops, espèce bon marché qui a remplacé les tilapines très prisées, représente une perte économique. Pour inverser cette tendance, les pêcheurs ont dû revenir à des maillages supérieurs (1,5") et réduire considérablement l'effort de pêche. Cette initiative fera partie d'un programme de relance des pêches, auquel seront également associées les communautés concernées.

2.2 Pollution par les engrais, pesticides, métaux lourds, microorganismes, etc., et risques potentiels pour la santé

En Afrique, une grande proportion de la population rurale et urbaine réside à proximité des eaux intérieures ou côtières. Parmi les exemples les plus connus, on peut citer le Caire en bordure du Nil. Khartoum au confluent entre le Nil Bleu et le Nil Blanc, Kampala sur le lac Victoria, Kinshasa et Brazzaville sur le fleuve Zaïre, Banjul sur le fleuve Gambie, Niamey et Bamako sur le Niger, ainsi que toutes les autres capitales situées sur la côte - par exemple Abidjan, Dakar, Rabat, Dar es Salaam et Luanda.

Ce phénomène peut s'expliquer par le fait que, traditionnellement l'homme a tendance à s'établir près de plans d'eau naturels car ces derniers sont davantage susceptibles de lui offrir de la nourriture et des avantages matériels. Par exemple, les eaux intérieures et côtières sont des écosystèmes importants, favorables au développement de l'aquaculture et des pêches.

Un cas significatif est celui de la Côte d'Ivoire, en Afrique de l'Ouest. Ce pays est l'un des principaux consommateurs de protéines de poisson de la sous-région (20 kg/personne/an). Toutefois, étant donné que son plateau continental est relativement appauvri, la mise en valeur a été principalement axée sur les pêches continentales et l'aquaculture. Malheureusement, cette action est entravée par de graves problèmes écologiques qui touchent l'ensemble de la flore et de la faune aquatiques.

La Côte d'Ivoire compte de nombreux plans d'eau douce touchés par la pollution, mais la situation est particulièrement alarmante dans la lagune Ebrié, spécialement près d'Abidjan. Cette lagune est affectée par les pollutions suivantes:

Les eaux usées non traitées représentent une importante source de contamination pathogène. En outre, les caractéristiques physiques ou chimiques de l'environnement lagunaire favorisent la survie et la prolifération des bactéries halophiles ou halotolérantes, conférant ainsi un caractère endémique aux maladies d'origine hydrique. Des syndromes diarrhéiques ont été signalés à plusieurs reprises, depuis 1970, dans la région d'Abidjan. Le principal agent mis en cause dans ces épidémies a été El T ou Vibrio cholerae sérotype Ogawa. Un certain nombre d'infections cholériformes provoquées par d'autres vibrionacées (Vibrio parahaemolyticus Aeromonas) sont périodiquement signalées.

Le développement des pêches et de l'aquaculture a également eu des répercussions négatives. D'après de récentes études, il apparaît que l'incidence du V. cholerae est plus forte dans les zones où se déroulent des activités aquicoles.

Si l'on veut utiliser les ressources lagunaires de façon optimale et durable, il est nécessaire de traiter les effluents déversés dans la lagune. Il faudra également contrôler les produits de la pêche ou de l'aquaculture. Parmi les solutions envisagées, on cherchera notamment à privilégier la prévention en créant, par exemple, un réseau national d'observation chargé d'inspecter et de surveiller l'environnement lagunaire.

Une autre conséquence du développement des pêches et de l'aquaculture provient des risques pour la santé que représentent les systèmes intégrés d'élevage et de pisciculture. Au Nigéria, le déversement de grandes quantités de fumier dans les étangs de pisciculture a entraîné des conditions écologiques défavorables, qui se traduisent par un taux élevé de mortalité des poissons, une croissance médiocre et l'apparition de pathologies chez le poisson et chez l'homme.

On peut citer de nombreux autres exemples de l'impact négatif de la pollution urbaine en Afrique. Au Maroc, l'estuaire du fleuve Bou Regreg, sur la côte Atlantique Nord-Ouest, subit diverses sortes d'altérations dont la plus importante est d'origine urbaine. La présence de deux agglomérations, dont la population totale dépasse un million d'habitants, pose des problèmes en raison des eaux usées non traitées. Une étude a donc été entreprise pour déterminer avec plus de précision le comportement des paramètre physico-chimiques à proximité immédiate des bouches d'égout et dans les zones d'aquaculture. En observant les variables physico-chimiques, on a constaté que la variation des sels minéraux ne suit pas le rythme des saisons, à cause de la prédominance de la pollution urbaine anthropogénique sur la pollution agricole. En outre, l'existence de puits infectés (présence de germes du choléra pendant l'été 1990) et la formation de “dayas” d'eau de drainage ont entraîné une grave contamination des aires de loisir et des zones d'aquaculture.

En Egypte, de nombreuses études indiquent que la pollution urbaine a eu un impact négatif sur les pêcheries côtières. En effet, si l'on analyse les données concernant les captures annuelles dans le lac Edku (entre 1964 et 1990), on s'aperçoit que les espèces migratrices - par exemple Anguilla anguilla, Mugil capito, Morone labrax - ont considérablement diminué et que la faune qui vivait sur le fond du lac - crevettes et crabes - a même disparu. Cette disparition, de même que le déclin des organismes migrateurs, ont coïncidé avec la prédominance des organismes non migrateurs (Tilapia sp. et Clarias lazera).

La disparition ou la diminution des organismes migrateurs dans les captures du lac Edku a été attribuée à la pollution du milieu aquatique de la baie d'Abu Kir, en direction de laquelle se dirigent les organismes migrateurs lorsqu'ils quittent le lac Edku pour frayer, le frai revenant ensuite vers le lac.

Toujours en Egypte, le lac Mariout, fortement pollué, continue de recevoir d'importantes quantités d'eaux usées non traitées, ainsi que d'effluents industriels et agricoles. Des études signalent que différents types de polluants - fertilisants, métaux et pesticides - se sont accumulés en quantités considérables dans les sédiments lacustres.

Dans une étude sur le lac Kariba, dont le bassin d'alimentation a fait l'objet d'opérations de lutte contre la mouche tsé-tsé, les concentrations les plus élevées de DDT ont été relevées dans les espèces piscivores (poissons-tigres et cormorans). Bien que ces concentrations aient été bien inférieures au niveau jugé dangereux pour la consommation humaine, des répercussions sur l'environnement sont visibles, par exemple moins bonne éclosion chez la pygarge vocifère, raréfaction des populations d'oiseaux chanteurs et moins grand nombre d'insectes.

En Guinée, bien que les cours d'eau soient relativement moins pollués par rapport à ceux des pays plus industrialisés, une certaine pollution est provoquée par la transformation de la bauxite, de même que par les mines d'or et de diamant. Par exemple, une usine de traitement de la bauxite installée à Fria, sur le fleuve Koukouré, déverse dans ce dernier de la soude caustique (NaOH). Une étude a donc été effectuée pour examiner les stocks de poissons et évaluer l'impact écologique des effluents alcalins dans le fleuve.

Des filets maillants ont été utilisés pour pêcher en amont et en aval du point de rejet, où le pH est de 10. II est apparu d'après les captures que l'augmentation du pH modifiait la composition des peuplements, les Mormyridae étant totalement absents en aval du point de rejet. Cette absence traduit probablement la grande sensibilité de cette famille de poissons aux conditions physico-chimiques du milieu. Bien qu'il s'agisse de résultats préliminaires, ils suggèrent que l'analyse des stocks halieutiques pourraient constituer un bon moyen d'évaluer l'intégrité de l'environnement.

Le poste de garde de Bweri Ward, dans la région de Mara en Tanzanie, se trouve le long des berges boueuses de la baie du lac Victoria, dont les captures représentent près de 65% du total des prises continentales. Quatre industries - usine de textiles, huilerie, traitement du poisson et abattoir - déversent leurs effluents non traités dans le lac, dont les eaux sont également utilisées par les résidents locaux à des fins domestiques.

Pour évaluer le degré de pollution imputable aux effluents de ces industries, on a analysé des échantillons d'eaux usées, d'eaux réceptrices, de sédiments, de plantes aquatiques et de poissons (Oreochromis niloticus). Les résultats font apparaître que de nombreux paramètres physico-chimiques dépassent les concentrations admissibles pour la sauvegarde de la vie aquatique et des populations qui utilisent les eaux réceptrices à des fins domestiques. Il a été vivement recommandé aux quatre industries de construire des usines appropriées et efficaces de traitement des effluents pour satisfaire aux normes établies.

Toujours sur le lac Victoria, au Kenya, la rivière Nzoia était avant les années 70 non seulement une importante source d'eau pure pour le lac, mais aussi une abondante aire de pêche pour la population locale. En l'espace de 10 ans, cinq grands complexes industriels se sont implantés le long du bassin fluvial et déversent tous leurs déchets dans le fleuve. Il s'agit d'une papeterie, d'une usine de produits chimiques et de trois sucreries.

Ce développement industriel, joint à l'utilisation accrue des terres, à l'urbanisation et au déboisement, a détruit les pêches. Des prélèvements d'échantillons récents ont montré que des poissons comme Tilapia et Clarias, qui avaient pour habitat le fleuve, ont disparu. Les poissons anadromes du lac Victoria ont sensiblement diminué. Les proliférations d'algues dans le lac sont devenues un phénomène habituel. Il est donc urgent de prendre des mesures préventives pour éviter une ultérieure dégradation de la qualité de l'eau du fleuve et, par conséquent, du lac Victoria.

Une situation analogue est constatée dans d'autres lacs, par exemple le lac Tanganyika. Ses sources de pollution sont actuellement concentrées autour de Bujumbura, capitale du Burundi. L'impact de la rivière Ntahangwa, affluent burundais le plus pollué du lac, peut être détecté jusqu' à 100 m de son embouchure.

2.3 Etat écologique des lacs, cours d'eau et des réservoirs africains

D'après ce qui précède, il apparaît clairement qu'au cours des dernières décennies, l'Afrique a connu un essor de l'urbanisation, de l'industrialisation et de l'utilisation des terres agricoles, qui ont entraîné des déversements accrus de polluants dans les eaux réceptrices, ce qui a eu des conséquences délétères sur l'environnement aquatique et sur les pêches. En Afrique, la pollution urbaine est généralement organique et sa principale source provient des eaux ménagères. Les déchets organiques décomposables se minéralisent dans les eaux réceptrices et produisent des éléments nutritifs qui stimulent la production, d'où un phénomène d'eutrophisation. Dans ces cas là, la biomasse augmente considérablement et dépasse la capacité d'assimilation des eaux réceptrices.

On a signalé que l'expansion de la ville d'Harare a créé de graves problèmes d'eutrophisation dans le lac Chivero et il semblerait que ce même phénomène commence à gagner certains autres réservoirs sur le fleuve Manyame. Ces réservoirs approvisionnent la ville en eau et leur eutrophisation risque d'avoir de graves répercussions sur la qualité de l'eau distribuée dans la ville. Actuellement, le lac Chivero possède une abondante population de poissons et ses pêcheries sont productives, mais cela pourrait changer si la quantité de fertilisants qui y sont déversés continue d'augmenter.

Un autre exemple est celui du lac Mellah, lagune peu profonde dans le nord-est de l'Algérie, qui communique avec la mer par un étroit chenal. Ce plan d'eau saumâtre connaît un cycle eau douce-eau salée qui est régi par les précipitations. Bien que située à l'intérieur du parc national d'El Kala, zone protégée depuis 1983, cette lagune fait l'objet d'une exploitation extensive et artisanale de poissons et de coquillages. D'après une estimation de la productivité du lac au niveau primaire en relation avec son régime hydrographique et une comparaison avec les données relevées il y a 20 ans, il apparaît que le lac évolue dans le sens d'un confinement, d'une eutrophisation et d'une accumulation de matériel particulaire. Les valeurs de chlorophylle et de transparence indiquent que le lac El Mellah, qui était encore en équilibre à la fin des années 70, se situent actuellement dans la catégorie eutrophe, d'après la classification de l'OCDE.

Malgré leur petite dimension, ces plans d'eau ont besoin d'être protégés car ils pourraient servir de banques de gène in situ pour l'aquaculture. Par exemple, les plans d'eau du Malawi sont considérés, à l'échelle internationale, comme abritant une diversité biologique prestigieuse, notamment en ce qui concerne les espèces lacustres. Bien que les plans d'eau soient riches en poissons, le taux de croissance démographique actuel représente une grave menace pour la conservation de la biodiversité aquatique, ce qui rend nécessaire la mise au point d'autres approches in situ à la conservation.

Des études ont été effectuées pour évaluer la diversité allélique, le taux de consanguinité et la vitesse de croissance des populations d'Oreochromis shiranus dans les lacs, les réservoirs et les petites installations aquacoles. Dans la plupart des petites installations aquacoles, des taux de consanguinité d'au moins 15% par génération ont été relevés. Ce chiffre est extrêmement élevé et pourrait sans doute entraîner une rapide dégradation génétique des stocks cultivés. Le taux de croissance instantané a été sensiblement plus élevé (P<0,05) chez les populations sauvages et semi-sauvages que chez les populations domestiquées.

Ces observations indiquent que, même si les retenues ont bénéficié de moins d'attention sur le plan de l'aménagement, elles contiennent des populations isolées qui présentent une forte variation génétique et des taux de croissance plus rapides que la plupart des populations des élevages aquacoles.

2.4 Réponse des espèces aquatiques africaines à la pollution organique et chimique et aux modifications physiques de l'environnement

En Afrique, les produits chimiques trouvent une utilisation importante dans le secteur de la santé publique et de la médecine vétérinaire pour lutter contre des maladies endémiques comme le paludisme, l'onchocercose et la schistosomiase, en s'attaquant aux organismes hôtes (insectes ou mollusques).

Dans le cadre d'un programme de lutte contre l'onchocercose chez l'homme, en Afrique de l'Ouest, des insecticides sont utilisés pour combattre le vecteur de cette maladie, Simulium damnosum (mouche noire). Le programme a pour but de mettre en valeur, sur le plan socio-économique et humain, de vastes vallées fertiles dont le développement a été entravé par la forte incidence de l'onchocercose ou cécité des rivières. L'approche du programme a principalement consisté à s'attaquer, au moyen de larvicides sélectionnés, aux stades larvaires aquatiques de la mouche sur les sites de reproduction, afin d'interrompre le cycle de transmission de la maladie. Pour éviter une dégradation indésirable et probablement imprévisible des ressources aquatiques des bassins hydrographiques concernés, le programme a élaboré et mis en place un système de surveillance biologique permettant d'évaluer en permanence l'état des pêches et des populations de poisson, ainsi que celui de la faune invertébrée dont les poissons se nourrissent. Les résultats obtenus sur près de 20 ans font apparaître que:

  1. les larvicides, utilisés aux doses opérationnelles, ne provoquent pas mortalité chez les poissons;

  2. aucune modification décelable des captures n'a pu être attribuée aux traitements aux larvicides. Les indices recueillis suggèrent que les changements observés sont davantage liés aux conditions hydrologiques;

  3. les disponibilités et les habitudes alimentaires des poissons n'ont pas été perturbées de manière durable;

  4. l'état des principales espèces de poisson montre de légères variations autour d'une moyenne qui reste assez stable;

  5. l'activité acétylcholinestérase des cerveaux des poissons vivant en liberté dans les cours d'eau n'a pas été modifiée par les traitements aux herbicides;

  6. dans certains cas, les activités humaines (par exemple, la destruction de frayères et la pêche au poison) ont eu un impact plus grave sur les populations de poissons que les traitements aux larvicides.

A long terme, grâce à l'intégration des mesures de surveillance et de l'évaluation écologique, le programme de lutte contre l'onchocercose est devenu l'une des initiatives d'une telle ampleur qui soit la plus respectueuse de l'environnement dans le monde. Toutefois, quelques effets délétères liés aux insecticides peuvent être observés à court terme, comme démontré dans l'exemple du projet de lutte chimique contre le criquet pèlerin au Sénégal.

Les effets collatéraux de trois insecticides utilisés pour la lutte contre le criquet pèlerin (Schistocerca gregaria) ont été étudiés dans les réservoirs d'irrigation reliés au fleuve Sénégal. Des traitements expérimentaux uniques ont été effectués, à partir d'un aéronef, avec les organophosphates DursbanR (chlorpyrifos) et SumithionR (fénitrothion) et le régulateur de croissance des insectes DimilinR (diflubenzuron).

Aucune de ces applications n'a eu d'effets sur les populations d'un petit poisson appelé Aplocheilichthys normani (Cyprodontidae), mais la population de Porogobious schlegelli (Gobiidae) a été complètement éradiquée par le chlorpyrifos. Dans le cadre d'essais biologiques effectués in situ, des crevettes élevées en cage, Palaemonetes africanus (Palaemonidae) ont enregistré des taux de mortalité élevés après des applications aussi bien de chlorpyrifos que de fénitrothion. Le nombre de P. africanus et Caridina africana (Palaemonidae) est pratiquement tombé à zéro dans les réservoirs, mais ce résultat n'a été significatif que pendant une à trois semaines après les traitements, en raison d'une diminution de l'abondance dans le réservoir témoin. Plusieurs espèces d'insectes aquatiques ont été trouvées mortes à la surface de l'eau après les traitements avec les deux organophosphates, mais les répercussions sur les populations d'espèces abondantes ont été peu appréciables.

2.5 Effets des introductions d'espèces sur l'environnement

De nombreuses populations de poissons d'eau douce africains ont été introduites et, très souvent, ont complètement modifié la physionomie de l'écosystème initial au point de déplacer, voire d'éliminer, certaines autres espèces.

Par exemple, dans le lac Victoria, la diversité des espèces a considérablement diminué malgré la récente augmentation de la production et cela est imputable à plusieurs facteurs. Le principal d'entre eux est l'introduction de la perche du Nil qui, bien qu'elle ait apporté une stabilisation économique, a eu un effet destructeur sur la diversité du fait qu'il s'agit d'une espèce prédatrice. L'évolution de ces populations a souvent été marquée par une interruption de la chaîne alimentaire et une modification du régime de certaines populations.

Les changements survenus à la suite de l'introduction d'espèces ont été évalués pour le lac Victoria, le lac Naivasha, le lac lhema (introduction proposée d'un prédateur), un lac artificiel sahélien et le lac artificiel Kariba, à l'aide du modèle et du logiciel adapté ECOPATH II. Il semblerait que l'impact majeur de ces introductions ait été un changement dans la consommation des aliments de faible valeur.

Davantage de renseignements et de contributions sont cependant nécessaires pour documenter de la même façon un plus grand nombre d'environnements aquatiques africains. Cela permettrait également de familiariser les scientifiques africains avec ce domaine relativement méconnu.

2.6 Stratégies à suivre pour les exercices d'évaluation des risques - résultats tirés d'études africaines

Traditionnellement, les recherches concernant la pollution cherchent à rassembler des données précises sur, par exemple, la distribution statistique dans le temps des produits ou des composés chimiques en cause et sur leur transformation biochimique. Cette approche traditionnelle est utile dans la mesure où elle fournit des renseignements de base sur l'occurrence, la toxicité, etc.

De récentes méthodes que l'on pourrait qualifier de “non traditionnelles”, tendent à rassembler les informations nécessaires aux mesures de contrôle avant le déversement des polluants. L'une d'elles consiste à définir quantitativement les cycles biogéochimiques des différentes molécules et des différents éléments, à l'aide de modèles de simulation et d'essais dans des écosystèmes partiellement contrôlés. Cela permet de déterminer la concentration prévue dans l'environnement, calculée en fonction du degré d'affinité des produits chimiques avec les compartiments fondamentaux de l'environnement - eau, air, sol et biota.

La concentration prévue dans l'environnement peut être combinée avec la méthode d'évaluation des risques, qui s'appuie sur l'hypothèse selon laquelle “l'absence d'exposition signifie que les données de toxicité sont inutiles”. Il n'est donc pas nécessaire de conduire des études toxicologiques très complexes quand, selon une première estimation, la concentration prévue dans l'environnement d'un produit chimique est très faible comparée aux concentrations fortement toxiques. On peut citer en exemple à ce sujet l'évaluation préliminaire des risques effectuée dans le golfe de Winam du lac Victoria, au Kenya.

Les schémas d'utilisation des terres dans la partie kényenne du bassin du lac Victoria ont été quantifiés entre septembre 1991 et avril 1992. On a estimé la quantité d'engrais et de pesticides ainsi que la contamination apportée par les déchets urbains et industriels et les métaux lourds dans la zone. Une étude chronologique des changements survenus dans le bassin versant et le lac Victoria a fait apparaître une série de changements radicaux et profonds dans l'environnement aquatique pendant les années 80.

Les études ont également révélé que ce milieu aquatique présentait les symptômes traditionnels d'eutrophisation: forte teneur en éléments nutritifs, transparence diminuée et désoxygénation hypolimnétique. Les charges provenant des centres urbains, des industries agro-alimentaires et de l'érosion, de même que des terres agricoles cultivées et des terres non cultivées, constituent autant de sources d'eutrophisation. L'élément nutritif limitant du bassin lacustre est le phosphore.

Les pesticides présents dans le bassin versant ont été classés selon les critères suivants: toxicité, bioaccumulation, rémanence, lessivabilité et quantités appliquées. Apparemment, les pesticides utilisés ne créent pas de problèmes de toxicité. Certains, comme l'aldrine, possèdent un potentiel de bioaccumulation, tandis que l'altracine peut contaminer l'eau. Les composés organochlorés (PCB, HCB, DDT et leurs dérivés) sont utilisés en faibles concentrations dans la zone et sont anciens. Les sources métalliques de contamination sont limitées et l'analyse des tissus des poissons confirme qu'elles ne représentent aucun danger dans la zone.

La principale activité des habitants du bassin du lac Victoria est l'agriculture. A mesure que cette activité se poursuivra, de grandes quantités de limons ou de sédiments provenant des eaux de ruissellement des zones cultivées, des centres urbains, des sites industriels et des forêts naturelles seront entraînés dans les cours d'eau pour atteindre, en dernier ressort, le lac Victoria. Cela pourrait aggraver l'eutrophisation du bassin versant. On a souligné que la législation en vigueur et les mesures d'aménagement visant à réduire l'érosion des sols et la sédimentation dans le bassin versant pourraient être insuffisantes pour améliorer la situation de manière significative.

3. SESSION DE TRAVAIL 2: GESTION ECOLOGIQUE DES PECHES CONTINENTALES ET DE L'AQUACULTURE EN AFRIQUE - COORDINATION INTERSECTORIELLE

Au total, 15 documents ont été reçus et discutés à la session de travail 2, qui traitait de la gestion écologique des pêches continentales et de l'aquaculture en Afrique et de la coordination intersectorielle. Ces documents ont été regroupés en fonction des thèmes traités, comme suit:

  1. stratégies pour la gestion écologique des pêches continentales et du développement de l'aquaculture, en tenant compte des structures socio-économiques - exemples africains;

  2. mesures de politique environnementale et cadre législatif requis pour enrayer la détérioration des milieux d'eau douce africains;

  3. expérience faite en Afrique dans l'aménagement des bassins hydriques;

  4. collaboration institutionnelle entre les agences nationales de protection de l'environnement et les administrations responsables du développement des pêches, de l'agriculture et d'autres secteurs.

3.1 Stratégies pour la gestion écologique des pêches continentales et du développement de l'aquaculture, en tenant compte des structures socio-économiques - exemples africains

Dans la plupart des pays africains, il existe encore un potentiel pour le développement des pêches intérieures et de l'aquaculture. Toutefois, certains plans d'eau connaissent des problèmes environnementaux et l'on admet de plus en plus la nécessité d'une gestion saine sur le plan écologique. Plusieurs stratégies ont été mises au point et expérimentées en Afrique et il semble que les communautés locales soient généralement conscientes des risques et des conséquences d'une dégradation des ressources et que, si on leur donnait les moyens et la possibilité, elles seraient disposées à gérer leurs ressources de façon durable.

Au Sahel, par exemple, les captures totales qui s'élèvent actuellement à 130 000 t/an, demeurent inférieures au potentiel de production théorique des pêches continentales. Cependant, un certain nombre d'observations relevées sur le terrain indiquent que les pêcheries les plus courantes (du point de vue socio-économique et sur le plan de la sécurité alimentaire) atteignent le seuil de surexploitation. En outre, les écosystèmes aquatiques du Sahel sont de plus en plus soumis au phénomène d'eutrophisation et d'envasement en raison de la sécheresse endémique et des politiques de développement rural.

Dans le cas du Burkina Faso, qui est caractérisé par le libre accès aux ressources, la gestion et la réglementation des pêches continentales sont rendues plus complexes par la grande diversité à la fois des plans d'eau (qui vont des petits réservoirs non permanents aux grands barrages) et des pêcheurs (deux grandes catégories: les pêcheurs sédentaires semi-professionnels ou pêcheurs/agriculteurs et les pêcheurs migrants de la sous-région). Par conséquent, les stratégies d'aménagement doivent tenir compte du type de pêche qui prédomine dans un plan d'eau donné. Quand les pêcheurs nationaux sont en majorité, il est suggéré de leur attribuer les ressources, car ils sont en général parfaitement conscients de la nécessité d'une bonne gestion. En revanche, si la pêcherie compte principalement des pêcheurs migrants étrangers qui, en raison de leur situation instable, sont davantage intéressés par une profit à court terme plutôt que par l'exploitation durable, il est préférable que les pouvoirs publics exercent une réglementation et un contrôle (ainsi qu'une coordination supranationale dans le cas de plans d'eau internationaux).

En Côte d'Ivoire, où de nombreuses lagunes sont de plus en plus affectées par la pêche aux produits toxiques (lindane, gamaline), le Département des pêches a mis au point, avec la participation des collectivités locales, un plan pour la suppression de ces pratiques destructives dans la lagune de Grand-Lahou. La stratégie suivie a été la suivante: identification et recensement des principaux intéressés directement ou indirectement, aux activités de pêche dans la lagune; lancement d'une campagne d'information et de sensibilisation sur les effets nocifs des produits utilisés; renforcement des règlements et des contrôles exercés sur la pêche, avec la participation effective des autorités et des communautés locales, lesquelles ont créé des comités de surveillance. Le plan mis en oeuvre dans la lagune de Grand-Lahou en 1991 a eu pour résultat la suppression totale de la pêche avec des produits toxiques dans la lagune, à la grande satisfaction des pêcheurs et de la population locale. Le Département des pêches envisage d'appliquer bientôt des mesures analogues dans d'autres lagunes (Ebrié, Aby, Fresco) touchées par le même phénomène.

En Afrique australe, les ressources halieutiques sont généralement gérées par une institution gouvernementale qui réglemente l'effort de pêche et les pêcheurs ne sont pas directement associés à la prise de décisions. Cette formule peut convenir dans le cas de plans d'eau de grande dimension, mais il est difficile pour les pouvoirs publics de gérer un grand nombre de petits plans d'eau dispersés, comme c'est le cas au Zimbabwe. Dans ce pays, où le pouvoir de gestion peut être délégué aux institutions locales, un régime communautaire d'aménagement des pêches a récemment été adopté dans plusieurs réservoirs pour lesquels des évaluations préliminaires avaient révélé de l'intérêt chez les communautés locales concernées. Dans la plupart des cas, les membres de la communauté ont estimé que la dégradation écologique (ensablement, assèchement) constituaient l'un des principaux problèmes et ils ont opté pour des projets d'aménagement visant à prévenir cette dégradation. Toutefois, plusieurs de ces problèmes ne peuvent être résolus qu'avec la participation des habitants du bassin versant, qui vivent parfois à distance et ne sont pas nécessairement parmis les bénéficiaires principaux. Etant donné que la plupart des réservoirs d'Afrique australe ont moins de cinq hectares et que, par conséquent, leur aire d'alimentation est restreinte, une gestion communautaire est facile à réaliser pour nombre d'entre eux.

Lors d'une récente étude pilote sur la viabilité technique et économique d'une petite entreprise d'aquaculture non irriguée, on a constaté que ces systèmes pouvaient être à la fois rentables et autosuffisants dans le Malawi rural. Les agriculteurs intéressés ont été incités à construire des étangs sur des sols régulièrement inondés, qui ne conviennent pas aux cultures traditionnelles. Les étangs, qui ont été fertilisés uniquement à l'aide de déchets agricoles, ont permis aux petits agriculteurs de disposer d'un complément de protéines animales et d'une certaine quantité de revenus en espèces. On s'est également aperçu que la création de ces plans d'eau produisait un micro-climat qui pouvait avoir un impact écologique positif sur l'exploitation elle-même, se traduisant par une amélioration de la fertilité, du drainage, de la production et de l'humidité du sol.

Etant donné que la production nationale ne suffit pas à satisfaire la forte demande de poisson et de produits halieutiques au Nigéria, le Département fédéral des pêches a eu pour mandat de mettre en valeur les ressources halieutiques du pays et d'accélérer la participation du secteur privé à la production de poisson. A l'heure actuelle, le secteur de l'aquaculture se caractérise par des pratiques semi-intensives et il est dominé par les petites entreprises, mais il existe également certaines grandes entreprises commerciales qui sont en exploitation depuis 1984. Il est proposé d'intégrer l'aquaculture et les pêches dans les programmes de mise en valeur des ressources hydriques, d'institutionnaliser les études d'impact avant la construction de barrages, de prendre des dispositions pour le passage des poissons et de renforcer la collaboration avec les instituts de recherche en vue de lancer des programmes de suivi et de conservation des ressources.

La formation et la mobilisation des communautés locales sont une condition essentielle à une bonne utilisation des ressources, ainsi qu'à la conservation de l'environnement et de ses richesses naturelles. A cet égard, les ONG ont un rôle important à jouer en comblant l'écart entre les chercheurs et les usagers des ressources ainsi qu'en facilitant les transferts de technologie. Au Kenya, par exemple, les “Wildlife Clubs” ont pour objectif de seńsibiliser les communautés locales à l'utilisation durable et à la conservation des ressources naturelles. Ils s'adressent principalement aux jeunes, qui seront les chefs de demain et qui représentent un groupe susceptible de transmettre les technologies à la population locale. Des étangs de pisciculture ont été construits dans les écoles, mais ils ont également servi à former des personnes extérieures aux établissements scolaires.

3.2 Mesures de politique environnementale et cadre législatif requis pour enrayer la détérioration des milieux d'eau douce africains

Les ressources en eau douce du continent africain sont gravement menacées par l'absence de volonté politique de nombreux Etats, dont les gouvernements ne s'intéressent souvent qu'aux profits à court terme, aux possibilités d'emploi et aux gains de devises, sans tenir compte des répercussions négatives à long terme sur les ressources. En outre, le cadre juridique en place est souvent inadapté et devrait être revisé, car dans certains pays, la législation ne correspond plus à la situation actuelle et, parfois, les lois sont mêmes contradictoires.

Au Burundi, la législation sur les pêches et celle sur la protection de l'environnement datent de la période coloniale et sont désormais inadaptées dans de nombreux cas. Plusieurs pratiques de pêche destructives sont autorisées et, dans le cas de certaines autres qui sont interdites, il n'existe pas de sanctions appropriées ni de dispositifs de contrôle. Récemment, la législation en matière de pêche a été mise à jour pour être mieux adaptée à la situation actuelle. Le nouveau projet de loi définit les modalités de délivrance des permis de pêche, réintroduit la possibilité d'accorder des droits de pêche exclusifs et définit clairement les infractions et les sanctions dont elles s'accompagnent. L'administration des pêches et de l'aquaculture sera ensuite appelée à élaborer un plan de mise en valeur des pêches. On a également insisté sur la nécessité d'une approche régionale à l'aménagement des plans d'eau partagés entre plusieurs pays, comme le lac Tanganyika.

Le Zaïre possède de nombreux plans d'eau qui abondent en ressources halieutiques; le potentiel est estimé à 707 000 t/an. Cependant, ces ressources sont menacées par les activités de l'homme comme les exploitations minières artisanales et industrielles (diamant et or), l'urbanisation sauvage, les déversements d'effluents industriels (généralement non traités), le déboisement (principalement élimination des mangroves), les eaux de ruissellement contenant des pesticides et des engrais, ainsi que l'utilisation de méthodes et engins de pêche interdits (produits toxiques et filets à petit maillage, parfois même dans les frayères). Les recommandations ci-après ont pour but d'empêcher une pollution et une dégradation ultérieures du milieu aquatique:

  1. évaluer l'état des ressources et l'impact des activités humaines grâce à un suivi biologique continu;

  2. fixer des normes de qualité de l'eau spécifiques à chaque pays;

  3. pour chaque projet de développement industriel, instaurer le principe du traitement et du recyclage des déchets et des eaux usées;

  4. éduquer les usagers des ressources hydriques;

  5. mettre à jour et renforcer la législation relative aux pêches et à la protection de l'environnement en délimitant des zones et des saisons de pêche, en réglementant les engins et les méthodes de pêche, les limites d'évacuation des eaux et les sites de dépôt des ordures, enfin en réglementant et en coordonnant les activités et les périodes de pêche, de dragage et d'exploitation minière entre elles;

  6. renforcer les services d'inspection des pêches;

  7. préparer un plan régional d'aménagement du territoire qui devra être régulièrement mis à jour.

Au cours des 15 dernières années, l'aquaculture mondiale a connu une croissance ininterrompue et sa production est passée de 50 000 tonnes en 1980 à 720 000 tonnes en 1992. Cependant, à l'heure actuelle, la plupart des principales zones aquacoles font face à de graves problèmes de production. Les importants gains à court terme procurés par l'élevage des crevettes dans les pays en développement, les possibilités d'emploi et les recettes en devises offertes par ce secteur ont incité les gouvernements des pays en développement à favoriser sa croissance, sans prendre les dispositions voulues en matière de planification ou de réglementation. L'essor rapide et non contrôlé de l'élevage des crevettes s'est fait aux dépens de l'environnement. La dégradation écologique d'un grand nombre des sites établis d'élevages de crevettes a entraîné un effondrement de la production. Cette grave crise offre des possibilités encourageantes à l'Afrique, qui produit actuellement moins de 1% de l'aquaculture mondiale, du fait que ce continent possède des côtes relativement non polluées, des zones ayant un bon potentiel et un certain nombre d'avantages économiques (faible coût de la main-d'oeuvre et proximité des marchés européens). Des élevages industriels ont déjà été implantés, par exemple à Madagascar et au Mozambique. L'Afrique peut avantageusement tirer profit de ces récentes leçons et mettre en oeuvre des politiques de développement durable s'appuyant dès le départ sur une planification et un contrôle adéquats. Elle devrait notamment:

  1. encourager les techniques d'élevage ayant un impact limité sur l'environnement;

  2. délimiter des zones de développement aquacole de manière à éviter une concentration excessive et associer le développement sectoriel avec d'autres activités, aussi bien le long des côtes que dans les bassins versants en amont;

  3. fixer des normes pour les effluents et la qualité de l'eau;

  4. réglementer et contrôler l'introduction d'espèces exotiques;

  5. élaborer des approches nationales et sous-régionales;

  6. favoriser le renforcement des institutions en vue de planifier et de surveiller le développement et la gestion de la santé publique et de l'hygiène.

3.3 Expérience faite en Afrique dans l'aménagement des bassins hydriques

En théorie, les bassins hydriques (cours d'eau et lacs) devraient faire l'objet d'un aménagement intégré qui tienne compte de toutes les parties en cause et de toutes les activités qui śe déroulent dans l'aire d'alimentation. Dans la pratique, cet objectif est généralement beaucoup trop ambitieux et ne peut être que partiellement atteint. Néanmoins, certaines initiatives encourageantes ont été prises en Afrique en vue d'un aménagement intégré des bassins versants.

Le lac de Nubie correspond à la partie soudanaise de la retenue du grand barrage d'Assouan construit sur le Nil. Avec une superficie maximale de 1 039 km2, il vient au second rang des lacs artificiels du Soudan. Le niveau actuel des captures est d'environ 300 t/an, soit à peine 10% du rendement potentiel estimé pour le présent niveau de remplissage (60% de la superficie maximale escomptée). Si l'on compare les quelques études effectuées avant et après les travaux de terrassement, il apparaît que les populations de poissons du lac ont subi des altérations sensibles et que la totalité des petites espèces ont disparu. A l'heure actuelle, Lates niloticus (perche du Nil), Oreochromis niloticus, Tilapia galilaeus et Labeo sp. représentent plus de 75% des quantités débarquées totales. Seule une partie du lac est exploitée avec des engins et des méthodes de pêche traditionnels n'ayant qu'une efficacité limitée. Des mesures d'aménagement et des contrôles appropriés sont nécessaires pour obtenir des rendements durables et mettre en valeur les ressources halieutiques sous-utilisées. Au cours d'une première étape, il faudrait envisager une augmentation de l'effort de pêche assortie de la formulation et de la ferme application de réglementations appropriées interdisant la pêche et les engins illégaux. Afin d'accroître le rendement du lac, les études effectuées avant la construction de la retenue pourraient donner des indications sur l'éventuelle composition des espèces pour les programmes de repeuplement. Il devrait être possible d'associer les techniques d'aquaculture (comme l'élevage en cage et en enclos) avec la pêche de capture pour une meilleure exploitation de l'écosystème du réservoir.

Depuis sa création, en 1958, le réservoir du lac Kariba a subi des transformations majeures en ce qui concerne les rendements ainsi que la composition et l'abondance des espèces. Ces transformations sont liées aux aspects écologiques, principalement au régime de fluctuations du lac qui est tributaire des précipitations et des débits maîtrisés sortant des centrales électriques de la Zambie et du Zimbabwe. Les revenus des pêcheurs demeurent néanmoins très élevés d'après les normes zambiennes, ce qui encourage les gens à rejoindre le secteur. Toutefois, faute d'infrastructures, de crédits, de moyens logistiques et de personnel, les efforts de réglementation sont difficiles à mettre en oeuvre, mais ils sont nécessaires ainsi que le montre la chute de la PUE et des débarquements en 1990, à la suite d'un effort accru. En outre, le commerce du poisson frais (réfrigéré), plus rentable et sans danger pour l'environnement, a diminué - passant de 45% du volume total en 1962 à 4% en 1989 - et la quantité croissante de bois de feu nécessaire pour le traitement du poisson a déjà eu pour résultat un vaste déboisement dans certaines zones. Compte tenu de l'expérience acquise au cours d'un projet de quatre ans, il apparaît que l'introduction d'un fumoir amélioré (four chorkor) pour remplacer les dispositifs traditionnels de fumage pourrait ramener de 19 575 à 5 980 tonnes la consommation annuelle de bois de feu. Par ailleurs, de premières expériences concernant l'introduction d'un système de transport par voie lacustre sont examinées. Parmi les principaux objectifs recherchés, il faut citer la réduction de la forte durée moyenne de conservation du poisson séché/fumé de manière à diminuer les pertes, et l'abandon des actuels schémas de commercialisation en faveur de la vente du poisson réfrigéré qui permettrait de ralentir le taux de déboisement.

3.4 Collabóration institutionnelle entre les agences nationales de protection de l'environnement et les administrations responsables du développement des pêches, de l'agriculture et d'autres secteurs

Si l'on veut promouvoir une utilisation polyvalente des eaux intérieures, il est essentiel d'instaurer une bonne coordination entre les différents secteurs et services responsables. A cet égard, on peut citer en exemple certaines initiatives réussies d'aménagement des petits plans d'eau en Afrique. Cependant, dans le cas de plans d'eau plus vastes, notamment s'ils sont partagés par plusieurs pays, la coordination semble plus difficile.

Au Malawi, ce sont les colons britanniques qui ont les premiers entrepris la pisciculture au début du siècle. En 1993, on comptait 2 023 entreprises artisanales au Malawi, avec 3 885 étangs, dont 50% étaient situés dans la partie méridionale du pays. Bien qu'au cours des dix dernières années, une grande importance a été attribuée aux études d'impact sur l'environnement, aucune évaluation de ce type n'a été effectuée depuis le démarrage de la pisciculture au Malawi. En conséquence, au début de 1994, le projet MAGFAD (développement de l'aquaculture et des pêches) mis en oeuvre conjointement par le Malawi et l'Allemagne a entrepris une évaluation écologique des zones concernées par son projet de pisciculture dans le sud du pays. L'évaluation, qui a été effectuée conjointement avec le Ministère de l'agriculture, Section de l'élevage et de l'utilisation des ressources pédologiques, avait les objectifs suivants: i) examiner les pratiques d'utilisation des terres en vigueur dans les zones de pisciculture; ii) établir un protocole visant à associer les cultivateurs (pisciculteurs et non pisciculteurs) à des mesures rationnelles de conservation des terres (et des bassins de réception des étangs) et iii) instituer une coordination entre la Section aquaculture du Département des pêches et la Section de l'élevage et de l'utilisation des ressources pédologiques du Ministère de l'agriculture, afin de suivre en permanence les aspects écologiques de la pisciculture et de l'agriculture. L'étude a révélé un taux de sédimentation très élevé dans les étangs, du fait que les champs situés sur les hauteurs dominant les étangs de pisciculture ne faisaient l'objet d'aucune mesure de conservation des sols. Bien que les éléments nutritifs provenant des terres agricoles parviennent jusqu'aux étangs de pisciculture et augmentent la productivité du plancton, ils ne sont pas tous utilisés par les poissons et la majeure partie vient s'ajouter aux sédiments. Des expériences ont prouvé que ces sédiments riches en éléments nutritifs pourraient être réutilisés comme fertilisants. Afin d'atténuer l'impact négatif des actuelles pratiques d'utilisation des terres à la fois sur les terres agricoles (perte d'éléments nutritifs) et sur les étangs de pisciculture (envasement et pollution par les pesticides et les engrais), une coordination a été instaurée entre le Département de l'agriculture et celui des pêches. Les agriculteurs et les pisciculteurs se sont organisés en groupes chargés d'appliquer des mesures de conservation, par exemple construction de billons selon les courbes de niveau pour empêcher les pertes de sol. Tous les agriculteurs de la région devraient être informés des avantages que présentent l'aménagement et le développement intégrés des bassins versants et ils devraient être formés aux mesures de conservation des sols et de l'eau.

Le lac Tanganyika est un bien précieux pour les Etats riverains. Il revêt une importance capitale en ce qui concerne les transports, l'approvisionnement en eau potable et l'apport en protéines animales. Il compte plus de 250 espèces de poissons, dont 92% sont endémiques et 72% sont des cichlidés. La majorité d'entre elles (plus de 200) se trouvent dans la zone littorale. Cependant, la pêcherie lacustre repose sur six espèces pélagiques: deux clupéidés (Stolothrissa tanganicae et Limnothrissa miodon) et quatre centropomidés (Lates stappeŕsil, L. mariae, L. microlepis et L. angustifrons). Toutefois, certaines méthodes de pêche destructives, comme la pêche à la senne de rivage, qui ont un effet destructeur sur les frayères, sont pratiquées dans la zone littorale. Les eaux du lac, en particulier du côté tanzanien, sont généralement propres et de bonne qualité. Cependant, certaines pratiques d'utilisation des terres, comme les feux sauvages allumés pour préparer les terres en vue de la mise en culture, l'agriculture intensive pratiquée sur des versants abrupts et l'abattage des arbres pour fabriquer du charbon de bois ou du bois de feu, ont fortement contribué à l'envasement et à la pollution du lac. En outre, la pollution aquatique par les déchets ménagers et les effluents industriels - par exemple, les déversements de pétrole au port de Kigoma pendant le remplissage des pétroliers, ou les produits de vidange des bateaux et des garages situés à l'intérieur de l'agglomération de Kigoma/Ujiji - constitue une menace pour le lac si des mesures appropriées ne sont pas prises pour mettre un frein à ces pratiques. Afin de conserver cette précieuse ressource, les Etats riverains devraient adopter des politiques communes de conservation pour l'aménagement des ressources du lac et de ses bassins de réception. Ils devraient surveiller et sauvegarder la qualité de l'eau du lac, interdire les méthodes de pêche destructives, décourager les pratiques sauvages et abusives d'utilisation des terres et faire en sorte que le développement autour du lac - exploitation pétrolière, bouches d'égout et développement industriel - soit précédé par des études d'impact sur l'environnement. Il est en outre recommandé de constituer des réserves d'eaux souterraines dans les zones du littoral.

Le bassin du lac Victoria sert à de multiples utilisations. Cependant, en raison du volume exceptionnel des captures (environ 500 000 t/an) dû à l'introduction de la perche du Nil, l'économie est essentiellement axée sur la pêche, mais l'on s'inquiète de plus en plus de savoir si un tel niveau de capture peut être soutenu. Alors qu'auparavant les espèces exploitées étaient multiples, elles sont à l'heure actuelle au nombre de 3: perche du Nil, tilapia du Nil et dagaa/omena. La pression exercée par la perche du Nil, qui est un poisson prédateur, et par la surexploitation ont appauvri ou même fait disparaître la plupart des 300 espèces endémiques de cichlidés haplochromines, ce qui a perturbé la chaîne alimentaire. La disparition des haplochromines, qui se nourrissent de phytoplancton et de détritus, a probablement contribué à une prolifération des algues et, par conséquent, à un appauvrissement en oxygène dans les couches profondes du lac, d'où une mortalité périodique des poissons. Plusieurs phénomènes menacent les ressources du lac et la qualité de son eau, les principaux étant l'eutrophisation et la pollution organique. Du côté du Kenya (et, en partie, de l'Ouganda), le bassin versant compte un grand nombre de centres urbains et d'industries, qui déversent des eaux usées, généralement non traitées, contenant des matières organiques fortement biodégradables. Dans tout le bassin versant, la pollution agricole diffuse suscite des inquiétudes. Le déboisement et certaines pratiques d'utilisation des terres sont à l'origine de fortes charges en sédiments (et en azote/phosphate) qui parviennent jusqu'au lac en passant par ses affluents. Parallèlement des marécages, qui retiennent une partie de cette charge sédimentaire, sont transformés en terres agricoles. Une autre préoccupation (en particulier dans la partie ougandaise du lac) est suscitée par la propagation de la jacinthe d'eau, qui est favorisée par l'eutrophisation à proximité du rivage. Les trois pays riverains (à savoir le Kenya, la Tanzanie et l'Ouganda) sont en conflit pour les utilisations, car les priorités diffèrent selon les pays. Par ailleurs, la plupart des problèmes qui concernent le lac ont un caractère transfrontalier et ne peuvent être résolus que par une approche régionale. C'est pourquoi il a été proposé de les affronter dans le cadre d'un programme régional de gestion de l'environnement pour le bassin du lac Victoria, qui serait financé au titre du volet “Eaux internationales” du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). Au cours de la phase préparatoire du programme, on a souligné les difficultés rencontrées pour obtenir l'engagement politique nécessaire de la part des trois pays riverains. Un cadre d'action est nécessaire pour coordonner les nombreuses activités des donateurs, qui sont attirés par la grande biodiversité endémique du lac Victoria.

4. CONCLUSIONS

De toute évidence, avec l'essor de l'urbanisation, de l'industrialisation et de l'utilisation des terres agricoles, ainsi qu'avec l'expansion d'autres activités de développement, y compris les pêches elles-mêmes, l'écologie de nombreux plans d'eau africains s'est trouvée altérée. La situation a encore été aggravée par les changements climatiques qui ont entraîné la sécheresse.

Tout cela a eu des conséquences directes sur les pêches qui ont abouti notamment à une modification de la composition des stocks, voire même la disparition de certaines espèces. Le plus souvent, les exemples données ci-dessus ont fait apparaître que les changements dans la composition des espèces s'étaient faits en faveur des cichlidés, qui prédominent maintenant dans ces plans d'eau. On ignore cependant si cette tendance est profitable.

La disparition des pêcheries les plus importantes sur le plan économique a eu un impact négatif sur les différentes communautés et localités.

Un grand nombre d'activités humaines ont un effet délétère sur les ressources naturelles et plusieurs espèces et habitats aquatiques sont irrémédiablement perdus. Dans certains cas, il est possible de régénérer l'habitat, mais cela coûte généralement beaucoup plus cher que les mesures préventives.

Toutefois, les activités qui ont provoqué les changements susmentionnés se poursuivront tant que les gouvernements africains seront résolus à améliorer le bien-être de leur population. Il importe donc de trouver des modes de développement entraînant un minimum de dégradation pour l'environnement. Compte tenu de cet impératif, plusieurs propositions ont été formulées pour lutter contre la pollution des plans d'eau et favoriser l'utilisation durable de leurs ressources. On peut citer notamment, le traitement des effluents, la réglementation du maillage des filets de pêche et la participation des communautés locales à la planification et à l'exécution des mesures de conservation.

APPENDIX E
Summary of Major Decisions and Recommendations

ITEM 4:

Seminar on African Inland Fisheries, Aquaculture and the Environment

For the attention of Governments

  1. Give recognition to the relationship between hydrological conditions, especially drought and fish production, and put controls on fishing pressure, where appropriate (paragraph 14 (i) of the report).

  2. Study correlation between species composition and hydrological situations (paragraph 14 (i)).

  3. Control inputs of nutrients from sewage, industry and agricultural run-off into waterbodies to avoid the risk of their becoming eutrophic (paragraph 14 (ii)).

  4. Give due recognition to the protection of non-target organisms, especially fish, in the chemical control of aquatic weeds, such as water hyacinth, and give preference to biological and mechanical control, wherever possible (paragraph 14 (iii)).

  5. Use the Risk Assessment Approach in assessing the detrimental effects of toxic chemicals, e.g. pesticides and heavy metals, on inland waterbodies and fisheries (paragraph 14 (iv)).

  6. Reduce the use of persistent pesticides on inland waterbodies and fisheries, and encourage the application of Integrated Pest Control (paragraph 14 (iv)).

  7. Make Environmental Impact Assessment a requirement for every development and/or investment project likely to affect water quality and fisheries (paragraph 14 (v)).

  8. Develop databases for use in monitoring trends in water quality affecting inland fisheries production, including aquaculture (paragraph 14 (vi)).

  9. Collect on a continuous basis social and economic data on the importance of fisheries (paragraph 14 (vii)).

  10. Involve local communities in the development and review of fisheries laws so as to facilitate enforcement and compliance. For shared waterbodies, ensure harmonization of the laws among the concerned states (paragraph 14 (viii)).

  11. Educate local communities and authorities to allow for their effective involvement in the planning, development and execution of programmes for the protection of aquatic systems and fisheries development (paragraph 14 (ix)).

  12. Pay special attention to the training, both formal and informal, of rural women in view of the key role they play in inland fisheries (paragraph 14 (x)).

  13. Educate people engaged in fisheries to manage inland fisheries resources in a sustainable manner as well as to diversify to other economic activities, including aquaculture (paragraph 14 (xi)).

  14. Make use of existing regional and national organizations, already active in environmental education, in fisheries matters (paragraph 14 (xii)).

  15. Encourage scientific cooperation at regional level for more efficient management of inland waterbodies (paragraph 14 (xiii)).

  16. Establish a sectoral coordinating body, at high government level, for watershed management (paragraph 14 (xiv)).

For the attention of FAO

  1. Coordinate scientific cooperation at regional level, through CIFA (paragraph 14 (xiii)).

  2. Compile and synthesize, in cooperation with member countries and relevant organizations, existing guidelines for the sustainable management of inland fisheries, aquaculture and watersheds (paragraph 15 (i)).

  3. Develop and introduce, in collaboration with UNESCO, UNEP, other agencies and NGOs, curricula in inland fisheries and environmental education for school, colleges and other training institutions (paragraph 15 (ii)).

ITEM 5:

Code of conduct for responsible fishing with special reference to inland fisheries and aquaculture in Africa

For the attention of FAO

  1. Elaborate specific technical guidelines for shared waterbodies, such as large lakes and international rivers, in the code of conduct for responsible fishing (paragraph 18).

ITEM 6:

Fisheries research needs in inland fisheries and aquaculture

For the attention of both Governments and FAO

  1. Use a synoptic and holistic approach to identifying research needs and priorities in inland capture fisheries (paragraph 22).

For the attention of Governments

  1. Provide strong support at national and regional levels to the proposed regional aquaculture research programmes (paragraph 20).

  2. Carry out research on social and economic aspects of fisheries (paragraph 22).

  3. Study the impact of environmental changes in rivers and lakes as well as fishermen's attitudes towards the environment (paragraph 24).

  4. Use an ecosystem approach in carrying out environmental research which should not be limited to fisheries (paragraph 26).

For the attention of FAO

  1. Continue to solicit donor funding for the proposed aquaculture research programmes (paragraph 21).

  2. Provide technical support for the formulation of fisheries projects (paragraph 28).

ITEM 7:

Intersessional Activities

  1. Follow-up actions to the Eighth Session of CIFA

For the attention of FAO

  1. Strengthen collaboration with other organizations concerned with fisheries (paragraph 30).

  2. Improve dissemination of scientific information on all aspects of fisheries research, development, utilization and management, as well as exchange of expertise (paragraph 30).

  1. Directory of African capacities in fisheries

For the attention of Donor Agencies

  1. Assist FAO in the preparation of the directory of African capacities in fisheries by providing appropriate funding support (paragraph 33).

  1. Recommendations of subsidiary bodies of the Committee

  1. CIFA Sub-Committee for the Development and Management of the Fisheries of Lake Victoria

For the attention of FAO

  1. Play a key role, through the Sub-Committee, in the preparatory stages of the World Bank-sponsored GEF project, and specifically act as Task Force I for the proposed Lake Victoria Environmental Management Programme (paragraph 39).

  2. Assist, through the Sub-Committee, in addressing the control of water hyacinth in the lake (paragraph 41).

  1. CIFA Sub-Committee for the Protection and Development of Fisheries in the Sahelian Zone

For the attention of both Governments and FAO

  1. Solicit appropriate donor funding support for the implementation of the proposed sub-regional project on fisheries planning and resource management in the Sahelian Zone (paragraph 44).

For the attention of Governments

  1. Reduce and harmonize formal taxes and duties regarding fish distribution in order to encourage and enhance intra-regional fish trade (paragraph 42).

  1. CIFA Working Party on Pollution and Fisheries

For the attention of FAO

  1. Ensure that the Working Party concentrates its future studies on phosphorus loads causing eutrophication and on the state of specific types of waterbodies, and reports on the phosphorus problems of African lakes (paragraph 47).

  1. CIFA Working Party on Aquaculture

For the attention of Governments

  1. Give aquaculture sufficient priority in national development plans (paragraph 49).

For the attention of FAO

  1. Establish contact with the Executive Secretariat of SIFR to facilitate detailed formulation of the various programme ideas contained in the indicative plan for aquaculture research (paragraph 48).

ITEM 8:

Review of FAO field programme in inland fisheries in Africa

For the attention of FAO

  1. Make full use of national and regional competencies, where available, in project implementation and continue to provide adequate training to national counterparts (paragraph 54).

  2. Solicit funding support from potential donors to resuscitate the regional scope of the African Regional Aquaculture Centre (ARAC), so that member countries could benefit from its post-graduate schemes as they did in the past (paragraph 55).

ITEM 9:

FAO collaboration with other organizations concerned with inland fisheries development in Africa

For the attention of both Governments and FAO

  1. Develop a network among the various regional and sub-regional institutions with interest in inland fisheries so as to avoid duplication of efforts, and organize a meeting among them with the aim of agreeing on arrangements for effective consultation and coordination (paragraph 58).

For the attention of FAO

  1. Reinforce existing cooperation with regional and sub-regional organizations and institutions with interest in inland fisheries, and systematically invite them to meetings of CIFA and its subsidiary bodies and also participate in their meetings (paragraph 57).

ITEM 11:

Proposals for the major topic for discussion at the Tenth Session of CIFA

For the attention of FAO

  1. Organize in conjunction with the Tenth Session a symposium on “The Role of African Inland Fisheries and Aquaculture in Promoting Sustainable Food Security and Economic Growth” (paragraph 60).

  2. Consider for inclusion as items on the agenda of the Tenth Session the following topics:

    1. fishery statistics;

    2. regional collaboration in inland fisheries development in Africa; and

    3. integrated coastal area management in inland waters (paragraph 60)

ITEM 12:

Any other matters

  1. Infestation of Water hyacinth

For the attention of FAO

  1. Compile experience gained all over the world in combating infestations of water hyacinth, as well as exploiting them as a resource (paragraph 61).

  2. Prepare guidelines and recommendations for dealing with the menace of water hyacinth in Africa, eventually leading to a coordinated regional programme (paragraph 61).

  1. Freshwater fish species inventories

For the attention of FAO

  1. Investigate possibilities for the preparation of updated inventories of freshwater fish species in African rivers and lakes (paragraph 62).

ITEM 13:

Date and Place of the Tenth Session

Note the interest of Côte d'Ivoire and Uganda to host the next session (paragraph 64).

ANNEXE E
Résumé des principales décisions et recommandations

POINT 4:

Séminaire sur l'environnement, les pêches continentales et l'aquaculture en Afrique

A l'attention des gouvernements

  1. Reconnaître les relations entre les conditions hydrologiques, la sécheresse en particulier, et la production halieutique et contrôler, le cas échéant, la pression due à l'effort de pêche (para. 14 (i) du rapport).

  2. Etudier les corrélations entre la composition des espèces et les conditions hydrologiques (para. 14 (i)).

  3. Contrôler l'apport d'éléments nutritifs provenant des eaux d'égout, de l'industrie et des effluents agricoles dans les plans d'eau, dans le but d'éviter le risque d'eutrophisation (para. 14 (ii)).

  4. Reconnaître dûment la nécessité de protéger les organismes non visés, les poissons en particulier, dans la lutte chimique contre les mauvaises herbes aquatiques, comme la jacinthe d'eau et donner, si possible, la préférence à la lutte biologique et mécanique (para. 14 (iii)).

  5. Utiliser la méthode de l'évaluation de l'impact sur l'environnement pour vérifier les effets négatifs des substances chimiques toxiques, par exemple les pesticides et les métaux lourds, sur les plans d'eau et les pêches continentales (para. 14 (iv)).

  6. Réduire l'utilisation de pesticides rémanents pour les plans d'eau et la pêche continentales et encourager la lutte intégrée contre les ravageurs (para. 14 (iv)).

  7. L'évaluation de l'impact sur l'environnement devrait être rendue obligatoire pour tout projet de développement et/ou d'investissement susceptible d'affecter la qualité de l'eau et les pêches (para. 14 (v)).

  8. Mettre au point des bases de données pour suivre les variations de la qualité de l'eau par rapport à la production halieutique, y compris l'aquaculture (para. 14 (vi)).

  9. Recueillir, de manière suivie, des données sociales et économiques sur l'importance des pêches (para. 14 (vii)).

  10. Impliquer les communautés locales dans l'élaboration et la révision de la législation des pêches afin d'en faciliter l'application et le respect. Dans le cas des plans d'eau communs à plusieurs Etats, les gouvernements respectifs devraient veiller à l'harmonisation des législations afférentes (para. 14 (viii)).

  11. Eduquer les communautés et les autorités locales afin qu'elles puissent participer activement à la planification, l'élaboration et la mise en oeuvre des programmes destinés à la protection des systèmes aquatiques et la mise en valeur des pêches (para. 14 (ix)).

  12. Accorder une attention particulière à l'éducation, tant formelle qu'informelle des femmes rurales, eu égard au rôle important qu'elles jouent dans le secteur des pêches continentales (para. 14 (x)).

  13. Eduquer les populations qui vivent de la pêche à gérer d'une manière durable, les ressources de la pêche continentale et à s'orienter également vers d'autres activités économiques, y compris l'aquaculture (para. 14 (xi)).

  14. Avoir recours aux organisations régionales et nationales existantes déjà engagées dans le domaine de l'éducation en matière d'environnement, pour les questions relatives à la pêche (para. 14 (xii)).

  15. Encourager la coopération scientifique au niveau régional, en vue d'un aménagement plus efficace des plans d'eau continentaux (para. 14 (xiii)).

  16. Mettre en place un organe de coordination intersectorielle, à un haut niveau gouvernemental, pour l'aménagement des bassins versants (para. 14 (xiv)).

A l'attention de la FAO

  1. Coordonner la coopération scientifique au niveau régional par l'intermédiaire de la CPCA (para. 14 (xiii)).

  2. Recueillir et faire la synthèse, en collaboration avec les Etats membres et les organisations concernées, des directives existantes en matière d'aménagement durable des pêches continentales, de l'aquaculture et des bassins versants (para. 15 (i)).

  3. Mettre au point et introduire, en collaboration avec l'UNESCO, le PNUE et d'autres organes des Nations Unies et des ONG, des programmes d'éducation en matière de pêches continentales et d'environnement à l'intention des écoles, des collèges et d'autres instituts de formation (para. 15 (ii)).

POINT 5:

Code de conduite pour une pêche responsable, eu égard notamment aux pêches continentales et à l'aquaculture en Afrique

A l'attention de la FAO

  1. Elaborer, dans le cadre du code de conduite pour une pêche responsable, des directives techniques spécifiques pour les plans d'eau communs, tels que les grands lacs et les fleuves internationaux (para. 18).

POINT 6:

Besoins de la recherche sur les pêches continentales et l'aquaculture en Afrique

A l'attention des gouvernements et de la FAO

  1. Adopter une approche synoptique et globale pour identifier les besoins et priorités de la recherche sur les pêches de capture continentales (para. 22).

A l'attention des gouvernements

  1. Accorder un appui vigoureux aux niveaux national et régional aux programmes régionaux de recherche proposés (para. 20).

  2. Entreprendre la recherche sur les aspects sociaux et économiques des pêches (para. 22).

  3. Etudier l'impact des modifications de l'écosystème des fleuves et des lacs, de même que l'attitude des pêcheurs vis à vis de l'environnement (para. 24).

  4. Adopter une approche globale, visant l'écosystème dans son ensemble pour la recherche sur l'environnement. Ceci ne devrait pas se limiter aux pêches (para. 26).

A l'attention de la FAO

  1. Continuer de solliciter le financement nécessaire auprès des donateurs pour les programmes de recherche aquacole proposés (para. 21).

  2. Fournir l'appui technique nécessaire pour la formulation des projets de pêche (para. 28).

POINT 7:

Activités dans l'intervalle des sessions

  1. Activités de suivi de la huitième session du CPCA

A l'attention de la FAO

  1. Renforcer la collaboration avec les autres organisations engagées dans le domaine des pêches (para. 30).

  2. Encourager la dissémination des informations scientifiques sur tous les aspects de la recherche, du développement, de l'utilisation et de l'aménagement des pêches, ainsi que les échanges d'expertise (para. 30).

  1. Répertoire des capacités Africaines dans le domaines des pêches

A l'attention des agences donatrices

  1. Accorder à la FAO, l'assistance nécessaire pour l'élaboration du répertoire des capacités des pêches en Afrique en assurant l'appui financier adéquat (para. 33).

  1. Recommandations des organes subsidiaires du comité

  1. Sous-Comité du CPCA pour le développement et l'aménagement des pêches du lac Victoria

A l'attention de la FAO

  1. Jouer un rôle clé, par l'intermédiaire du sous-comité, dans les phases préparatoires du projet GEF parrainé par la Banque Mondiale, et en particulier, être l'Equipe spéciale No 1 pour le programme d'aménagement proposé pour l'environnement du lac Victoria (para. 39).

  2. Intervenir, par l'intermédiaire du sous-comité, dans la lutte contre la jacinthe d'eau dans le lac (para. 41).

  1. Sous-Comité du CPCA pour la protection et le développement des pêches dans la zone sahélienne

A l'attention des gouvernements et de la FAO

  1. Solliciter un financement approprié auprès des donateurs pour la mise en oeuvre du projet sous-régional de planification des pêches et des ressources dans la zone sahélienne (para. 44)

A l'attention des gouvernements

  1. Réduire et harmoniser les taxes et les impôts officiels concernant la distribution du poisson en vue d'encourager et de promouvoir le commerce intra-régional du poisson (para. 42).

  1. Groupe de travail du CPCA sur la pollution et les pêches

A l'attention de la FAO

  1. Veiller à ce que le groupe de travail concentre ses études futures sur les charges phosphorées qui provoquent l'eutrophisation et sur l'état de certains types de plans d'eau, et fasse un rapport sur le problème des polluants phosphorés dans les lacs africains (para. 47).

  1. Groupe de travail du CPCA sur l'aquaculture

A l'attention des gouvernements

  1. Donner une priorité suffisante à l'aquaculture dans leurs programmes de développement nationaux (para. 49).

A l'attention de la FAO

  1. Etablir des relations avec le Secrétaire exécutif de la SIFR en vue d'une formulation détaillée des diverses idées de programmes contenues dans le Plan d'Action indicatif pour la recherche aquacole (para. 48).

POINT 8:

Examen du programme de terrain de la FAO sur les pêches continentales en Afrique

A l'attention de la FAO

  1. Utiliser pleinement les compétences nationales et régionales, lorsqu'elles existent, pour la mise en oeuvre des projets et continuer à assurer une formation adéquate aux homologues nationaux (para. 54).

  2. Solliciter l'appui financier auprès des donateurs potentiels pour redonner au Centre régional africain d'aquaculture (ARAC), sa vocation régionale, afin que les Etats membres puissent bénéficier de ses programmes postuniversitaires comme par le passé (para. 55).

POINT 9:

Collaboration entre la FAO et d'autres organisations s'intéressant au développement des pêches continentales en Afrique

A l'attention des gouvernements et de la FAO

  1. Etablir un réseau de coopération entres les diverses institutions régionales et sous-régionales s'intéressant au domaine des pêches afin d'éviter le chevauchement des efforts, et organiser des rencontres entre ces institutions en vue de convenir des dispositions qui permettraient des consultations et une coordination efficaces (para. 58).

A l'attention de la FAO

  1. Renforcer la coopération déjà existante avec les organisations régionales et sous-régionales et les institutions s'intéressant à la pêche continentale et les inviter systématiquement aux réunions du CPCA et de ses organes subsidiaires et participer également à leurs réunions (para. 57).

POINT 11:

Proposition concernant le thème principal de la dixième session du CPCA

A l'attention de la FAO

  1. Organiser, en conjonction avec la dixième session un colloque sur “La contribution des pêches continentales et de l'aquaculture à la sécurité alimentaire et à la croissance économique durable” (para. 60).

  2. Etudier les possibilités d'inclusion des thèmes suivants à l'ordre du jour de la dixième session:

    1. Les statistiques halieutiques;

    2. la collaboration régionale en matière de développement des pêches continentales en Afrique; et

    3. l'aménagement intégré des rives des plans d'eau continentaux (para. 60).

POINT 12:

Autres questions

  1. Prolifération de la jacinthe d'eau

A l'attention de la FAO

  1. Compiler les expériences acquises dans le monde entier dans le domaine de la lutte contre la prolifération de la jacinthe d'eau et de son exploitation comme une ressource (para. 61).

  2. Préparer des directives et des recommandations sur la façon de traiter le problème de la menace de la jacinthe d'eau en Afrique, dans la perspective d'un programme régional coordonné (para. 61).

  1. Inventaires des espèces de poissons d'eau douce

A l'attention de la FAO

  1. Etudier les possibilités de préparation d'inventaires actualisés des espèces de poissons d'eau douce dans les fleuves et les lacs africains (para. 62).

POINT 13:

Date et lieu de la dixième session

Noter que la Côte d'Ivoire et l'Ouganda seraient disposés à accueillir la prochaine session (para. 64).

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