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TRAVAUX PRATIQUES ET TRAVAUX DIRIGÉS


Anesthésie et marquage
Fonctionnement des stations réceptrices et recherche d’émetteurs
Utilisation d’émetteurs de biotélémétrie
Étude test
Utilisation de marques archives (data storage tags: DST)

27. L’organisation des travaux pratiques et travaux dirigés au cours de l’atelier est décrite suivant un ordre logique. En pratique, plusieurs répétitions ont été organisées afin de permettre aux participants d’améliorer leur savoir-faire dans les domaines requérant davantage de pratique. La liste chronologique des différents travaux est reprise dans l’agenda (Annexe 3).

Anesthésie et marquage

28. La première séance de travaux pratiques a permis aux participants de réaliser des points de suture sur une plaque de polystyrène (photo 8) pour bien comprendre le processus de fermeture d’une incision. Ensuite les participants ont pratiqué l’anesthésie et la chirurgie abdominale chez des poissons cichlidés (tilapias) et clariidés (poisson-chat Clarias gariepinus) stockés à la station de pisciculture de l’ODRS. Les deux groupes d’espèces ont été choisis en fonction de leur représentativité dans les pêcheries en Afrique Occidentale. Cette opération a été répétée au cours de l’atelier, afin que les participants acquièrent la maîtrise nécessaire à la réalisation d’implantations d’émetteurs de biotélémétrie et puissent tester différentes tailles de poissons et matériels de marquage (fil de suture, aiguilles de différents types). Les poissons marqués ont été relâchés dans un étang alimenté en continu par l’eau du barrage de Sélingué.

29. Avaient été également relâchés dans cet étang des poissons (Tilapia, Clarias et Auchenoglanis sp.) préalablement marqués par le personnel d’encadrement et équipés de marques archives et d’émetteurs de biotélémétrie dont les signaux étaient enregistrés par une station d’écoute passive installée dans l’enceinte de la pisciculture. Pendant une semaine, la température de l’eau en surface et en profondeur, de même que la luminosité à la surface de l’eau furent enregistrées toutes les 5 minutes par des «data loggers». L’objectif premier de cette opération était de permettre aux participants de comparer différentes méthodes de mesures biotélémétriques (émetteurs radio vs. marques archives) et de comparer informations biologiques et environnementales lors de travaux dirigés (cf. chapitre «Utilisation d’émetteurs de biotélémétrie»).

30. Au cours de la seconde semaine de l’atelier, l’étang a été vidangé, et les poissons marqués ont été contrôlés, permettant aux participants d’évaluer objectivement la qualité du marquage pratiqué et les progrès qu’ils devaient encore réaliser avant l’application de la méthode de marquage dans le cadre d’un projet d’étude.

Fonctionnement des stations réceptrices et recherche d’émetteurs

31. Le fonctionnement et l’utilisation des stations réceptrices ont été récapitulés et illustrés avec différents modèles de récepteurs et d’antennes (boucle, Yagi, M-Yagi) opérant sur des fréquences porteuses différentes (49 et 151 MHz). Afin de familiariser les participants avec la recherche d’émetteurs tant à longue distance qu’à très faible distance, deux séances de «chasse au renard» (i.e. recherche d’émetteurs disséminés; photo 9) ont été organisées à la périphérie du lac de Sélingué et dans le domaine de la pisciculture de l’ODRS. Les participants ont ainsi pu apprécier leurs progrès d’une séance à l’autre et être confrontés en pratique à différentes situations susceptibles d’être rencontrées dans le cadre de projets d’étude, tant pour la localisation de poissons vivants que pour la récupération d’émetteurs de poissons capturés par les pêcheurs ou par des prédateurs.

Utilisation d’émetteurs de biotélémétrie

32. Les participants ont été amenés à utiliser trois types principaux d’émetteurs de biotélémétrie, mesurant la température, la profondeur et l’activité du poisson. Pour chaque type d’émetteur, ils ont réalisé une calibration, consistant en la détermination des variations de l’intervalle interpulsation du signal en fonction de la variable mesurée. La calibration de la profondeur a été réalisée dans le lac de barrage de Sélingué (0-18m) et celle de la température à partir de mélanges d’eau de différentes températures (15-32°C). Pour les émetteurs à activité, une calibration a été réalisée à partir d’émetteurs statiques et actifs pour la détermination des rythmes minimum et maximum de pulsation, et des mesures complémentaires ont été réalisées sur des poissons opérés maintenus en captivité en aquarium, pour l’identification des mouvements minimum déclenchant le passage à un rythme de pulsation rapide. Les courbes de calibration ont ensuite été analysées sur ordinateur, pour la détermination des relations de régression linéaire devant servir à l’interprétation des résultats récoltés par une station automatique d’écoute passive.

33. Une station automatique d’enregistrement de signaux, consistant en un récepteur ATS Challenger 2100, un ordinateur DCC II et une antenne boucle (photo 10), a été programmée pour enregistrer les signaux des poissons stockés dans l’étang de l’ODRS pendant un cycle de 24h, à raison de 30 secondes d’enregistrement continu par poisson toutes les cinq minutes. Au terme de l’enregistrement, les participants ont eu l’opportunité de décharger la station, de tester l’adéquation des réglages initiaux au plan du gain de réception et du rejet de parasites, et d’analyser les informations collectées en comparaison avec celles qui sont recueillies par les marques archives et les «data loggers» mesurant la température en surface et en profondeur.

34. Ces différentes étapes ont permis aux participants de mieux se rendre compte du haut degré de performance des stations automatiques d'écoute passive, mais également de la nécessité d’une programmation minutieuse du gain de réception sous peine d’intégrer dans leurs bases de données des informations biaisées, susceptibles de modifier l’interprétation des données biologiques.

Étude test

35. Une étude test, impliquant l’ensemble du personnel d’encadrement et des participants, a été réalisée en grandeur nature dans la mare de Sélinguéni. Destinée à familiariser les participants aux différentes méthodes de positionnement, de balisage et de cartographie, cette étude a consisté en:

- Le marquage de trois poissons d’espèces différentes (Bagrus bajad, Clarias gariepinus et Tilapia zillii) avec des émetteurs de biotélémétrie de type activité-inactivité, et leur lâcher dans la mare en début d’atelier.

- Le balisage de la mare et la détermination de la position relative des balises par trois méthodes alternatives (niveau de géomètre, GPS et coordonnées polaires successives par combinaison de boussole et de pentadécamètre; polygone de la mare de Sélinguéni en Annexe 6).

- La réalisation de transects de bathymétrie.

- La comparaison, sur ordinateur, de la précision des trois méthodes de balisage.

- Le positionnement des poissons et la mesure de leur rythme d’activité au cours d’un cycle d’étude de 6 heures, à raison d’une localisation par poisson et d’une mesure d’activités pendant 30 secondes toutes les 10 minutes.

- La mesure en continu (i.e. 30 secondes d’enregistrement toutes les minutes) du rythme d’activité d’un des trois poissons (Clarias) par station automatique.

- La détermination, sur ordinateur, des positions des poissons pistés.

- La comparaison entre les informations recueillies par station automatique et par les opérateurs, permettant de déterminer la représentativité des échantillons récoltés toutes les 10 minutes par rapport aux mesures en continu.

36. La combinaison de ces différentes opérations a permis aux participants de mettre en pratique différents points essentiels de l’enseignement théorique, et de les intégrer dans une séquence logique, indispensable à la réalisation d’un programme structuré.

Utilisation de marques archives (data storage tags: DST)

37. Dès le début de l’atelier, trois poissons (Tilapia, Clarias et Auchenoglanis sp.) avaient été équipés de marques archives (DST 200 et DST 300, Star-Oddi), fixées dorsalement sur des poissons relâchés dans l’étang de l’ODRS. Toutes les marques mesuraient, à une minute d’intervalle, la profondeur d’immersion et la température ambiante dans l’habitat occupé par le poisson. La marque équipant le poisson-chat Clarias gariepinus mesurait en sus l’orientation du poisson par rapport à l’horizontale, la différence entre mesures successives permettant de dégager un indice d’activité.

38. Lors de la vidange de l’étang, les participants ont pu comparer les effets, sur la santé du poisson, de la méthode de fixation dorsale utilisée pour les marques archives (photo 11) à ceux de la méthode d’insertion intrapéritonéale utilisée pour l’implantation d’émetteurs de biotélémétrie (photo 12) sur les mêmes individus - marques archives et émetteurs étant de poids comparable. Les participants ont ensuite pu assister aux différentes étapes de la procédure de retrait des informations contenues dans les marques archives (découpage des marques [photo 13], extraction de la mémoire interne, décharge sur ordinateur [photo 14]) et commencer à analyser les informations biologiques, en comparaison avec les informations environnementales fournies par les «data loggers», et les données de biotélémétrie collectées par la station automatique.

39. Cette analyse des données récoltées par les différents systèmes télémétriques a permis aux participants de comparer le degré de performance des différents systèmes en termes de précision, de sécurité et de garantie de récupération, éléments indispensables à la structuration d’un projet d’étude.


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